Utilisateur:Cmrb2018/Brouillon

Nos ancêtres connaissaient déjà la pierre d’aimant, ou magnétite, que décrit ainsi Jules Verne dans « l’Île mystérieuse » : « C’était ce minerai oxydulé qui, se rencontrant en masses confuses d’un gris foncé, donne une poussière noire, cristallise en octaèdres réguliers, fournit les aimants naturels, et sert à fabriquer en Europe ces fers de première qualité, dont la Suède et la Norvège sont si abondamment pourvues. » En français, le nom de pierre d’aimant fait d’abord référence à sa propriété d’attraction. Il n’en va pas de même en langue anglaise, plus imprégnée de tradition maritime que la nôtre, où ce minéral prend le nom de leadstone, ou lodestone, littéralement « la pierre qui dirige », dans un parallèle saisissant avec lodestar, l’étoile qui montre la voie, l’astre polaire.

Ramassez un morceau de magnétite, accrochez-le à l’aide d’un bout de corde à une branche d’arbre horizontale, et donnez à la pierre une orientation quelconque. Elle se placera alors avec insistance dans une direction bien particulière : celle du point autour duquel tournent les astres dans leur course nocturne, marqué par la présence de l’étoile Polaire α UMi. La pierre d’aimant détonne dans le monde inanimé et semble posséder des propriétés attribuées d’ordinaire aux humains : une obstination à montrer le nord et le sud, une sympathie pour le fer, un fluide vital attirant ou repoussant d’autres fragments de pierre d’aimant. Les interprétations de cet étrange phénomène furent légion avant que la théorie de l’électromagnétisme classique, encapsulée dans les célèbres équations de Maxwell, ne vînt élucider sa nature.

À l’aube de notre ère, sous la dynastie Han, d’ingénieux Chinois avaient conçu une sorte de cuillère en magnétite (de forme assez semblable à celle des cuillères en porcelaine utilisées aujourd’hui dans les restaurants asiatiques) dont le manche indiquait résolument le sud lorsqu’on la plaçait sur une surface plane. Il s’agit probablement de la plus ancienne des boussoles. On ne sait pas si la cuillère de magnétite a été employée comme moyen de se repérer ; il faut attendre le 11ème siècle pour trouver la mention explicite d’un compas primitif comme instrument d’orientation par temps couvert.

En Europe, l’usage du compas pour la navigation se développa un peu plus tard, mais s’était généralisé dès le début du 15ème siècle. On attribuait encore le comportement de l’aiguille aimantée soit à l’attraction exercée par l’astre polaire, soit à l’existence d’une hypothétique montagne magnétique située près du pôle, représentée sur certaines cartes dressées par Mercator lui-même. Mais William Gilbert (1544-1603) allait, dans son ouvrage « De Magnete, Magneticisque Corporibus, et de Magno Magnete Tellure » paru en 1600, effectuer un pas de géant vers l’explication scientifique de ce phénomène. S’appuyant sur des expériences réalisées à l’aide d’un modèle de Terre, une sphère métallique magnétisée qu’il baptise terella, il en déduit que notre planète elle-même agit comme un gigantesque barreau aimanté parallèlement à l’axe de rotation terrestre. L’aiguille de la boussole s’aligne ainsi dans la direction du pôle Nord, et non pas vers une montagne magnétique ou Polaris.

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Exemple de brouillon
Exemple graphique de brouillon en construction

Et une troisième modification sans intérêt[1].

  1. « La notion de pertinence en question », sur lemonde.fr, (consulté le )