Utilisateur:Démosthène/Brouillons/Chignon

Mésopotamie modifier

Sur la plupart des glyptiques datant de l'époque mésopotamienne, les hommes portent un chignon écrasé en son milieu par un lien. Les femmes, quant à elles, ont les cheveux détachés ou noués en un chignon maintenu par un bandeau[1]. Sur les sceaux-cylindres de Mésopotamie, ces chignons sont généralement de petite taille et relativement bas sur la nuque[2]. Sur les territoires de Sumer, d'Akkad, d'Ur et de Kish, la coiffure était un marqueur social important. Le chignon était la coiffure réservée aux servantes[3].


Ier siècle modifier

Concernant les premiers chrétiens, il était d'usage pour les femmes de porter les cheveux assez longs, noués en un noeud simple ou un chignon. Jusqu'à la puberté, les jeunes filles pouvaient les laisser détachés, mais à partir d'un certain âge, l'absence de coiffure devenait signe de prostitution. Les femmes de classes sociales élevées, quant à elles, se coiffaient d'un chignon, lequel était recouvert d'un voile lors des sorties publiques[4].

IIe siècle et IIIe siècle modifier

Dans l'Egypte romaine on retrouve de nombreuses représentations de divinités féminines portant un chignon. C'est le cas par exemple de Baubo, dont la coiffure est reconnaissable par son mélange d'un style romain mêlé de boucles isiaques. Cette divinité présente un chignon très large accompagné d'un bandeau qui recouvre les oreilles. Cette représentation serait le reflet de la mode capillaire lancée par Crispina autour de l'année 180 puis popularisée par Julia Domna quelques années plus tard. De même, on trouve des représentations de Harpocrate portant un chignon très large contre la nuque[5].

De manière générale, le chignon est à cette époque très porté, même si la taille des cheveux à tendance à diminuer. Le chignon est souvent accompagné de boucles sur le front et la partie supérieure du crâne. Vers la fin du IIe siècle, le chignon disparaît pour laisser place à des ornements complexes faisant appel à de faux-cheveux, des tiares, des rubans de soie ou encore des perles d'or[4].

XVIIIe siècle modifier

Au cours du XVIIIe siècle, la coiffure féminine fut haute, puis basse pour devenir de plus en plus grosse et, à la fin de la décennie, redevenir discrète[6].

Jusqu'à 1710, la mode est au coiffures très hautes sur la tête et en forme de tour de cheveux frisés, présentant des boucles au niveau des tempes. Les cheveux les plus en arrière sont réunis en un chignon pour laisser visible la nuque[6].

De 1720 vers 1750, la coiffure se fait plus discrète, en faisant disparaître les haut échafaudages au sommet de la tête. On assiste désormais à des coiffures simples constituées d'ondulations sur le front et l'avant du crâne et de nuques dégagées, une fois encore, à l'aide d'un chignon. Ce type de coiffure est non seulement arboré par les femmes actives (pour des raisons pratiques), mais aussi par les dames élégantes suivant le cours de la mode. Notons cependant qu'en Angleterre, certaines femmes remplacent le chignon par des anglaises tombantes sur la nuque - une mode inspirée par les danoises[6].

Ces coiffures étaient le plus souvent accompagnées de couvre-chef entre 1720 et 1740, le plus courant étant la casquette - sorte de chapeau très léger porté sur le haut du crâne, ayant un rebord de dentelle et un petit ruban de soie[6].

Vers la fin du siècle, avec pour point culminant l'année 1778, les coiffures prennent des proportions démesurées, faisant appel à des perruques et postiches poudrées. L'effet est amplifié par de très larges chapeaux surmontant les coiffures. C'est seulement vers 1790 que la mode revient aux chignons. En Angleterre, deux courants principaux se dégagent, avec d'une part la victime coiffeur, une mode capillaire destinée à ressembler aux coiffures des aristocrates guillotinés pendant la Révolution Française, et d'autre part une coiffure plus modeste présentant des cheveux plaqués sur le crâne à l'aide d'un ruban ou rassemblés sur la nuque en un chignon très lâche[6].

  1. Agnès Spycket, La Statuaire Du Proche-Orient Ancien, Brill Academic Publishers, (ISBN 978-9004062481), p. 144
  2. Emar IV, Les Sceaux (ouvrage aux références difficiles à trouver), disponible sur Google Books dans son intégralité, consulté le 8 septembre 2013, p. 218
  3. Gérard Tilles et Françoise Gründ, Les cheveux : signes et signifiants, Springer Verlag France, (ISBN 978-2817803166), p. 103
  4. a et b Victoria Sherrow, Encyclopedia of Hair : A cultural history, Greenwood Press, (ISBN 978-0313331459), p. 334,
  5. (en) Michel Chauveau, Egyptian Religion: The Last Thousand Years Studies Dedicated to the Memory of Jan Quaegebeur, Peeters Publishers, coll. « Orientalia Lovaniensia Analecta », (ISBN 978-9042906693), p. 167-168. Issu de la traduction française disponible sur Google Books
  6. a b c d et e Kirsten Olsen, Daily Life in 18th-century England, Greenwood Press, coll. « Greenwood Press Daily Life Through History Series », (ISBN 978-0313299339), « Clothing », p. 99