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Mbella Moki Charles est un homme politique camerounais, membre du Sénat du Cameroun depuis 2013. Représentant la région du Sud-Ouest, il est connu pour son engagement en faveur du développement régional et pour son rôle dans les discussions sur la crise anglophone au Cameroun.

Biographie

Mbella Moki Charles est né le 15 septembre 1958 à Buea, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun. Il a grandi dans une famille de classe moyenne, son père étant fonctionnaire et sa mère commerçante. Dès son jeune âge, il a montré un vif intérêt pour les affaires publiques et la politique locale.

Il a fait ses études primaires et secondaires à Buea avant de poursuivre ses études supérieures à l'Université de Yaoundé. Là, il a obtenu une licence en droit en 1982, suivie d'une maîtrise en droit public en 1984. Son parcours académique a été marqué par son implication dans les associations estudiantines, où il a commencé à développer ses compétences en leadership.

Carrière professionnelle

Après ses études, Mbella Moki Charles a travaillé pendant plusieurs années comme avocat à Buea. Il s'est spécialisé dans le droit constitutionnel et administratif, ce qui lui a permis d'acquérir une solide compréhension du fonctionnement des institutions camerounaises. Cette expérience s'est avérée précieuse pour sa future carrière politique.

En parallèle de sa carrière juridique, il s'est impliqué dans diverses organisations de la société civile, notamment des associations de développement local. Cette implication lui a permis de se familiariser avec les défis sociaux et économiques de sa région.

Carrière politique

La carrière politique de Mbella Moki Charles a débuté au niveau local. En 1996, il a été élu conseiller municipal de la ville de Buea sous la bannière du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir. Il a occupé ce poste pendant deux mandats, se distinguant par son engagement pour l'amélioration des infrastructures urbaines et l'assainissement de la gestion municipale.

Son travail au niveau municipal a attiré l'attention des dirigeants du RDPC, et en 2002, il a été nommé président de la section RDPC de Fako, l'un des départements de la région du Sud-Ouest. Ce poste lui a permis de renforcer son influence politique au niveau régional.

En 2013, lors des premières élections sénatoriales de l'histoire du Cameroun, Mbella Moki Charles a été élu sénateur pour représenter la région du Sud-Ouest. Il a été réélu à ce poste en 2018, confirmant ainsi sa popularité et son ancrage politique dans la région.

Activités au Sénat

Au Sénat, Mbella Moki Charles est membre de la Commission des lois constitutionnelles, des droits de l'homme et des libertés. Dans ce rôle, il a participé à l'élaboration de plusieurs projets de loi importants, notamment :

La loi sur la décentralisation de 2019, qui a renforcé les pouvoirs des collectivités territoriales décentralisées.
La loi sur la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme de 2018, qui vise à renforcer l'unité nationale dans le contexte de la crise anglophone.
La loi sur la lutte contre la corruption et les infractions assimilées de 2016, qui a renforcé le cadre juridique de la lutte contre la corruption au Cameroun.

Il est connu pour son engagement en faveur du développement de la région du Sud-Ouest et pour ses prises de position sur les questions liées à la crise anglophone au Cameroun. Mbella Moki Charles a souvent plaidé pour un dialogue inclusif et pour des solutions pacifiques à cette crise, tout en défendant l'unité nationale du Cameroun.

Positions politiques

Mbella Moki Charles est généralement considéré comme un modéré au sein du RDPC. Ses positions politiques incluent :

Un soutien à une décentralisation accrue, tout en maintenant l'unité nationale du Cameroun.
Une promotion du bilinguisme et du multiculturalisme comme moyens de renforcer la cohésion nationale.
Un accent mis sur le développement économique et social de la région du Sud-Ouest, en particulier dans les domaines de l'éducation, de la santé et des infrastructures.
Une approche basée sur le dialogue pour résoudre la crise anglophone, tout en rejetant les appels à la sécession.

Vie privée

Mbella Moki Charles est marié depuis 1986 à Marie Ngoh, une enseignante. Ils ont quatre enfants. Il est connu pour être un fervent catholique et participe régulièrement aux activités de sa paroisse à Buea.

En dehors de la politique, il est passionné de littérature africaine et a publié plusieurs articles sur l'histoire et la culture de la région du Sud-Ouest du Cameroun dans des revues locales.

Mbella Moki Charles est reconnu comme un notable respecté dans sa communauté d'origine. Il est titulaire de plusieurs titres traditionnels, dont celui de "Nfon" (chef traditionnel) honoraire de Buea, en reconnaissance de sa contribution au développement de la communauté.

Controverses

Bien que généralement respecté, Mbella Moki Charles n'a pas échappé à la controverse. En 2017, il a été critiqué par certains groupes séparatistes anglophones pour sa position jugée trop conciliante envers le gouvernement central dans le contexte de la crise anglophone. Il a également fait l'objet d'accusations de népotisme en 2019, lorsque son neveu a été nommé à un poste important dans l'administration régionale, bien qu'aucune preuve concrète de son implication n'ait été apportée.

Références

"Liste des sénateurs élus en 2013", Journal du Cameroun, 15 avril 2013.
"Résultats des élections sénatoriales 2018", Cameroon-Info.Net, 26 mars 2018.
"Profil des sénateurs : Mbella Moki Charles", Site officiel du Sénat du Cameroun, consulté le 10 juin 2023.
"Mbella Moki Charles : Un modéré dans la tourmente anglophone", Le Jour, 12 septembre 2018.
"Entretien avec le sénateur Mbella Moki Charles", Cameroon Tribune, 5 mai 2020.

Voir aussi

[[Catégorie:Personnalité politique camerounaise]] [[Catégorie:Sénateur camerounais]] [[Catégorie:Membre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais]] [[Catégorie:Naissance en 1958]] [[Catégorie:Naissance à Buea]]