Utilisateur:Eleveglieres-I/Brouillon

Polémique sur le plateau des Glières modifier

Les origines du mythe modifier

D'après Claude Barbier, la presse de la Collaboration dépeint une image négative du maquisard (11 Février 1944 et 15 Février 1944, Le Matin ; Philippe Henriot les 6 et 7 Mars à Radio Paris, puis le 29 Mars à 12h40 et à 19h40 sur la même radio) et un "récit épique"[1] aurait été construit afin de répondre aux attaques de ces médias collaborationnistes.

Le 21 Mars 1944, en l'honneur de Théodose Morel, Maurice Schumann procède à l'éloge funèbre de Tom , qui serait selon Barbier "la première pierre à la construction d'un récit épique[2]"

Le 29 Mars 1944, Jean Rosenthal annonce à la radio le bilan chiffré des décès de la "bataille" du Plateau des Glières, mais celui-ci peut être soupçonné de mensonge car "il était incapable de vérifier, n'étant ni sur le Plateau ni sur ses abords le 26 Mars[3]". D'après Claude Barbier cette annonce serait "la deuxième pierre de la légende"[4].

Le 30 Mars 1944, donne l'information que plus de 12 000 Allemands sont encore dans la zone interdite, qui constitue la "troisième pierre de l'édifice légendaire"[5].

Après la seconde guerre mondiale modifier

Dans les années de l'après-guerre, pour redonner de l'unité à la France et glorifier son passé combattant, nait le mythe d'une France résistante, incarnée par le Maquis des Glières.

La véracité des événements liés au plateau des Glières pose question sur l'existence ou non d'un mythe.

L'entretien du mythe modifier

Dans les années de l'après guerre, la France n'est plus unie, elle est détruite dans le moral de la population. Il est devenu nécessaire de reconstruire une unité entre les français afin de reconstituer la nation, ceci explique la naissance du mythe d'une France résistante. Jusqu’à la fin des années 60, la mémoire dominante sur l’occupation a été celle d’un mythe unificateur que l’historien Henry Rousso a appelé le mythe du « résistancialisme ».[6]

De 1945 aux années 1970, De Gaulle a trouvé nécessaire de reconstruire le moral des français en s'inspirant du mythe des maquis des Glières. Afin d'entrer l'idée de courage des soldats dans l'esprit de la population, les romans nationaux gaullistes ont été créés et permettent de diffuser "le roman des Glières" et ces écrits font encore leur effet aujourd'hui.

Le 22 Septembre 1944, deux semaines après qu'une cérémonie ait eu lieu au cimetière de Morette, les anciens de Glières se réunissent sous la présidence de Louis Jourdan, afin de créer L'Association des rescapés de Glières.[7]

En 1966, sous le mandat de De Gaulle fût construit à Annemasse un lycée, portant le nom de "Glières", qui fait persister l'existence du mythe.

Les remises en question modifier

A partir des années 1970, le mythe de la résistance des maquis des Glières est remis en question pour la première fois. C'est durant ces années que les polémiques sur ce thème ont vu le jour, et encore aujourd'hui ce sujet est source de polémique[8]. Claude Barbier est l'un des principaux polémistes sur ce sujet.

Conclusion modifier

Le fait qu'il n'y ai pas eu de véritable bataille, mais plutôt une fuite/un repli des résistants suite à un accrochage, n'enlève rien à leur courage.

Même si le plateau des Glières n'a pas été le lieu de la "première bataille de la Résistance", il a été un lieu où des personnes ont résisté et où certaines sont mortes, et cela n'est pas un fait à négliger pour autant.

"Critiquer les mythes n'est pas en démontrer la fausseté, mais plutôt retrouver leur fond de vérité." - Paul Veyne[9]

Notes et références modifier

  1. Claude Barbier, Le maquis de Glières mythe et réalité, Perrin, , page 322
  2. Claude Barbier, Le maquis de Glières mythe et réalité, Perrin, , page 322
  3. Claude Barbier, Le maquis de Glières mythe et réalité, Perrin, , page 323
  4. Claude Barbier, Le maquis de Glières mythe et réalité, Perrin, , Page 323
  5. Claude Barbier, Le maquis de Glières mythe et réalité, Perrin, , page 323
  6. Résistancialisme : terme employé par l'historien Henry Rousso pour désigner le mythe politique selon lequel la nation française dans son ensemble est entrée en résistance sous l'Occupation.
  7. Claude Barbier, Le maquis de Glières mythe et réalité, Perrin, , page 328
  8. « Robert Paxton : “L'idée que la France de Vichy a essayé de protéger les Juifs est absurde” - Livres - Télérama.fr », sur http://www.telerama.fr/
  9. « -L'Express », sur http://www.lexpress.fr/