Utilisateur:EricDuflot1968/Fernand Robert

Fernand Georges Robert[1], né en 20 mars 1908 à Paris, et mort le 25 juillet 1992[2] à Saint-Germain-en-Laye, était un professeur de lettres classiques et président de l'Association Guillaume-Budé.

Biographie

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Jeunesse et études

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Fernand Robert naît à Paris d'un père professeur d'éducation musicale d'origine auvergnate[3]. Il effectue ses études secondaires au Lycée Henri-IV. Il a des difficultés scolaires en classe de Quatrième, avant d'être aidé par un professeur et d'améliorer ses résultats[3]. Il est lauréat au Concours général en 1925 à l'épreuve de composition française ainsi qu'à celle d'histoire. En khâgne, il étudie sous Alain[4], et est admis en 1927 à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm[1].

En 1931, il est reçu à l'agrégation de lettres classiques. Il obtient son doctorat de lettres classiques en 1943.

Parcours universitaire

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Après un an de service militaire à Saint-Maixent[Lequel ?] et à Colmar, il rejoint l'École française d'Athènes. Il y fréquente Charles Picard, qui est de ses propres mots "frappé [...] de la pénétration critique du jeune savant".

Il retourne en France en 1935[2] et enseigne au lycée d'Auch, avant d'être admis l'année suivante comme maître de conférences à l'Université de Rennes. Il publie alors son premier livre aux Belles Lettres.

La guerre interrompt son parcours. Mobilisé, il est fait prisonnier dans des camps allemands en juin 1940. Il y organise des conférences sur Homère. Il est rapatrié pour raisons de santé en 1943, où il est nommé professeur d'université.

Il est membre du jury de différents concours tels que le Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (CAPES) et l'agrégation de lettres classiques[5]. Il anime et participe à plusieurs colloques sur ses thèmes de prédilection, dont l'histoire de la médecine grecque[6].

En 1954, il intègre la Sorbonne, comme professeur de langues et civilisations anciennes[7]. Il devient habilité à diriger des recherches et écrit beaucoup d'articles et d'ouvrages. Il est professeur notamment de Jacques Jouanna[8], qui reprendra des années plus tard la présidence de l'Association Guillaume-Budé. Il enseigne notamment à la préparation à l'agrégation de la Sorbonne[9].

Après en avoir été secrétaire général, il accède en 1974 à la présidence de l'Association Guillaume-Budé, succédant ainsi à Jacqueline de Romilly. En 1977, il cesse d'enseigner à la Sorbonne[1].

Il décède en 1992. Une rue de Rennes, ville dans laquelle il a enseigné, est nommée d'après lui.

Vie privée

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Famille

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Fernand Robert était mariée à une agrégée de lettres. Ils ont eu en 1936 une fille, Lucie Diessel, professeur au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris[5], décédée en 2019[10].

Opinions politiques

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À gauche sur le spectre politique, Robert était antimilitariste et internationaliste[3]. Il prônait un enseignement exigeant, considérant que si la sélection par le savoir était rejetée, seule régnerait la sélection par l'origine sociale[7]. Il était opposé à la loi de 1956 qui a supprimé l'examen d'entrée en classe de Sixième, considérant que celle-ci, faisant ployer l'éducation secondaire sous le nombre d'étudiants, en fait baisser le niveau, se répercutant jusqu'aux universités si celles-ci refusent la sélection[11]. Il était défenseur de l'enseignement des humanités classiques, considérant leur apprentissage comme le plus sûr garant contre toute manipulation des esprits[3].


Notes et références

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  1. a b et c « Fernand Robert (1908-1992) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  2. a et b « Fernand Robert », sur Babelio (consulté le )
  3. a b c et d Michel Woronoff, Simone Follet et Jacques Jouanna, Dieux, héros et médecins grecs, Presses Univ. Franche-Comté, (ISBN 978-2-84627-017-5, lire en ligne)
  4. Alain et Robert Bourgne, Alain : lecteur des philosophes, Bordas (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-04-760469-4, lire en ligne)
  5. a et b Jacques Bompaire, « Fernand Robert (1908-1992) », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, vol. 1, no 2,‎ , p. 117–121 (lire en ligne, consulté le )
  6. École Pratique des Hautes Études (Paris) Section Sciences Historiques et Philologiques, Ecole Pratique des Hautes Etudes, Librairie Droz (ISBN 978-2-600-05334-1, lire en ligne)
  7. a et b « La mort de Fernand Robert », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Jacques Jouanna, « Le séminaire du mardi », HISTOIRE DES SCIENCES MÉDICALES -TOME XXXV - No4 -,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  9. Sylvie David, Evelyne Geny et Institut des sciences et techniques de l'Antiquité, Troïka: parcours antiques : mélanges offerts à Michel Woronoff, Presses Univ. Franche-Comté, (ISBN 978-2-84867-206-9, lire en ligne)
  10. « Lucie Robert-Diessel (1936-2019) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  11. « Un mandarin prend la parole », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )