Utilisateur:Fabius Lector/Brouillon4

Version précédente, avec essai de classification thématique

Historique philosophie de la connaissance - Intro [Notes 1] modifier

A voir, schéma période par période :

  • tendance générale de la période, raison de la distinction (Antiquité : mythos au logos / Médiéval : foi et raison / Modernes : humanisme théorique et lumières naturelles / XIXe-XXe : subjectivités phénoménologico-culturelles et objectivités scientifiques )
  • relativistes & sceptiques (questionner la connaissance, valeurs et limites)
  • dogmatiques & scientifiques (assurer la connaissance, valeurs et limites)
    • raisonnement, logique, méthodes (espace entre sujet-objet)
    • tendance pensée pour elle-même, théorique : métaphysiques/idéalismes/rationalismes/sujet
    • tendance pensée appliquée, pratique : naturalismes/matérialismes/empirismes/objet

Introduction modifier

Réécriture antiquité gréco-romaine modifier

Théorie_de_la_connaissance#Philosophie_antique

Histoire_de_la_philosophie_en_Occident#Philosophie_antique

« Ceux qui cherchent une chose, ou doivent la trouver ou doivent dire qu'ils ne peuvent pas la trouver, et reconnaître qu'elle est incompréhensible pour eux, ou enfin, incertains s'ils peuvent la trouver ou ne la pas trouver, ils doivent continuer dans leur recherche. C'est là ce qui arrive dans les diverses questions de la Philosophie. Les uns disent qu'ils ont trouvé la Vérité; les autres disent qu'elle est incompréhensible; et les autres continuent à la chercher. On appelle dogmatiques, ceux qui s'imaginent l'avoir trouvée; tels sont Aristote, Épicure, les Stoïciens et quelques autres. Ceux qui ont dit qu'elle était incompréhensible, sont, par exemple, Clitomaque, Carnéade et les autres Académiciens. Et ceux qui la cherchent toujours, ce sont les Sceptiques. On doit donc distinguer trois manières générales de philosopher; celle des Dogmatiques, celle des Académiciens et celle des Sceptiques. »

— Esquisses pyrrhoniennes, livre I, chap. I, Sextus Empiricus

A voir[Notes 2]


Séparation du « Mythos » et du « Logos » [Notes 3] modifier

Dans la Grèce archaïque, Mythos et Logos étaient des termes associés à une même classe de récits sacrés. Leur sens se distingua pour désigner du côté du mythos un discours lié à l'illusion et du côté du logos un discours réglé pour la quête de vérité[1].

Avec les « physiciens » de l'école milésienne, la réflexion est essentiellement axée sur des explications naturalistes du monde. Le langage abandonne le registre du mythe au profit d'une rationalité (logos) rejetant le surnaturel et le merveilleux.[2]

Chez Héraclite, on trouve le souci des milésiens mais l'attention portée aux transformations met en valeur un logos qui détermine les mesures exactes de ces transformations[3].

Pythagore et son école apporteront de l'abstraction avec une conception du monde prenant pour principe les nombres. La connaissance y est organisé en une tétrade correspondant à une dynamique initiatique : le nombre un pour l'intelligence (νοῦς / noûs), le deux pour la science (ἐπιστήμη / épistémê), le trois pour l'opinion (δόξα / doxa), le quatre pour la sensation (αἴσθησις / aïsthèsis) [4],[5]. Des tensions sur le rapport à la connaissance se manifestent dans la communauté avec la la rivalité entre acousmaticiens et mathématiciens, les premiers privilégiant l'aspect moral et rituel du pythagorisme là où les seconds sont axés sur sciences et démonstration.

Parménide aurait posé les premières bases d'une théorie explicite de la connaissance[6]. Dans son Poème, il distingue ce qui relève de la vérité (ἀλήθεια / alètheia) qui est établi de manière certaine par pur raisonnement et ce qui relève de l'opinion (δόξα / doxa) qui ne peut être affirmé que comme possible ou probable. On a ainsi pu isoler chez lui l'usage de principes d’existence et de non-existence, d'identité et de non-contradiction [7]. [Notes 4]

À sa suite, Zénon d'Élée développe l'aspect critique de la réflexion ce qui en aurait fait le fondateur de la dialectique[8], entendue ici comme l'art de réfuter un interlocuteur à partir de ses principes mêmes[9].


Pour Émile Bréhier[10], se seraient ainsi constituées une tendance empiriste, expérimentale et intuitive, ignorant la mathématique physique et rejetant mythes et religion avec l'école Ionienne, et a contrario avec Pythagore et Parménide, une tendance rationaliste, cherchant à construire le réel par l'intelligible et laissant facilement place aux mythes pour ce qui concerne le sensible.

Questionner la connaissance : ironie socratique, relativisme sophiste, cyniques et sceptiques modifier

Avec l'humanisme des Sophistes, « L'homme est la mesure de toute chose », la connaissance est relative, dépendante d'une perspective. Il ne s'agit plus alors de recherche d'une vérité absolue mais d'assurer la victoire d'une opinion (δόξα / doxa) d'où la valorisation de l'érudition comme maîtrise de connaissances techniques et la virtuosité rhétorique jusqu'à l'éristique[11]. La théorie de la connaissance de Protagoras telle que présentée dans le Théétète[12] est proche d'un sensualisme, forme d'empirisme, d'où découle son relativisme : connaître une chose, c'est en avoir la sensation, la percevoir, il n'y a donc pas de connaissances indépendante d'une sensibilité, ce que l'un pourra ressentir comme chaud, sera froid pour l'autre.

Socrate tel que décrit par Platon se singularise par un jeu rhétorique autour d'une affirmation ironique d'ignorance posant la question des fondements mêmes de la connaissance : que savons-nous ? qui peut être vraiment sage ? Cette méthode de dialogue[Notes 5] engage vers une conception plus dynamique de la pensée : la vraie connaissance ne nous vient pas de l'extérieur mais d'un travail de l'esprit (ψυχή / psyche) à effectuer par soi-même. Elle n'est donc pas transmissible, le maître ne peut qu'aider l'élève à lui donner naissance, c'est l'art de la maïeutique.[13]

L'école cynique dont on considère qu'elle fut fondée par son élève Antisthène était d'abord soucieuse d'éthique et promouvait une philosophie « concrète » loin des longs discours abstraits. Elle se plaisait à mettre en difficulté les prétentions savantes. [Notes 6] ,[Notes 7]

Ces interrogations sur la valeur, les limites ou la possibilité même de la connaissance seront systématisées dans des courants sceptiques avec la Moyenne Académie d’Arcésilas, les conceptualisations rigoureuses d’Énésidème ou Agrippa, ou les versions empiristes de Ménodote de Nicomédie et Sextus Empiricus. Les défis sceptiques de l'Antiquité sont toujours d'actualité, tel les cinq modes de doute d’Agrippa devenus le trilemme d'Agrippa ou de Münchhausen ou encore l’argument de la régression. [Notes 8]

Assurer la connaissance : logique, métaphysique et physique modifier

Platon et Aristote, ses successeurs les plus célèbres, s'efforceront d'assurer la connaissance en prétendant avoir accès à une forme de vérité.

Raisonnement, langage et logique modifier

Maïeutique socratique et dialectique platonicienne : Après les premiers dialogues platoniciens, la méthode de réfutation (ἔλεγχος (élenchos)) de Socrate[Notes 9] destinée à purifier l’âme des fausses croyances et faire « accoucher » (maïeutique) d'une forme de vérité, ne devient plus qu’un élément d’une dialectique (dialektiké ) qui est l’art par excellence du bon philosophe selon Platon et le distingue des Sophistes[14]. La dialectique vise la connaissance comme croyance vraie justifiée[15], concept toujours débattu dans la philosophie contemporaine. La justification ou explication était lié chez Platon à sa métaphysique des Idées : l'esprit retrouvait les Idées vraies entrevues avant l'incarnation, réminiscence permettant d'attacher à l'âme l'opinion droite (orthès) ou vraie (alethès)[16],[17].


Logique stoïcienne et organon aristotélicien[Notes 10] : durant la période classique, deux logiques formelles se sont constituées, celle des stoïciens, particulièrement avec Chrysippe de Soles, et celle d'Aristote qui domina de l'antiquité tardive au XIXe siècle[18]. Alors que pour les stoïciens la logique est une part entière de la philosophie à côté de l'éthique et la physique[19], elle n'est pour Aristote qu'un instrument au service des domaines théoriques (métaphysique, mathématiques, physique), pratiques (éthique, politique) et appliqués (production, technique).

Métaphysique et connaissance : idéalisme et universaux modifier

Paragraphe Aristote actuel à revoir : [21]

L’origine du sens actuel de métaphysique renvoie à la conjonction des pensées de Platon et d'Aristote dans l'Antiquité tardive. Philosophie première aristotélicienne ou monde des Idées platonicien ont en commun de séparer deux domaines, l'un concret, l'autre abstrait, l'abstrait seul ayant les qualités requises pour une connaissance assurée.

Platon (427-347 av. J.-C.) :

« Pour Platon la réalité véritable, objet de la connaissance vraie, c’est l’idée ; une chose est ce que l’on affirme qu’elle est, et rien de plus : elle n’existe par suite qu’en tant qu’elle participe à telle ou telle idée ; quant à son existence particulière, elle est une limite inconcevable, un pur non-être au regard de l’esprit. »

— Alain, La théorie de la connaissance des Stoïciens, 1891

Pour Aristote, la science spéculative ou théorique (θεωρία, « contemplation ») est la finalité de la pensée humaine, sa manière d'atteindre son achèvement. La science ou connaissance (ἐπιστήμη (épistèmè)) vise d'abord la saisie des principes intangibles et ce qui s'en déduit logiquement, il n'y a de véritable science que de l'éternel et du nécessaire[22]. Elle n'inclut pas l'expérimentation qui relèverait plutôt de la praxis ou la techné. Mais selon la thèse de l'hylémorphisme, les essences ou formes (eïdos morphè) des êtres ne peuvent exister qu'incarnée dans une matière. C'est à partir des objets concrets que l'on va vers l'abstraction par induction, généralisation à l'espèce comme dans la définition de l'homme comme « animal politique », jusqu'à la saisie intuitive de l'universel[23]. C'est le chemin inverse d'un platonisme entendant partir de principes a priori[source insuffisante][24].

« Aristote, tout en maintenant qu’il n’y a de science que du général, reproche à Platon d’avoir fait résider l’existence dans de pures abstractions ; il enseigne que l’être véritable c’est le particulier, le concret ; l’être véritable est une synthèse de la matière et de la forme, réalisée par le mouvement ; mais il objective, il réalise cette conception, bien plus explicitement que Platon n’a objectivé ses « idées », et est ainsi amené à réaliser aussi les abstractions que cette conception suppose, le premier moteur et l’acte pur ; en sorte qu’il s’expose à coup sûr au reproche que lui-même a fait à Platon, et que Platon ne méritait peut-être pas. »

— Alain, La théorie de la connaissance des Stoïciens, 1891

Innéisme platonicien vs empirisme aristotélicien. Formalisation de la logique : entre sujet et objet, un espace formel commun.

L'hylémorphisme implique une dépendance de la connaissance au sensible (vs les purs intelligibles de Platon), la logique correspond à une mise en forme assurant la vérité d'opinions. [A voir : trouver une source montrant le lien entre formes sensibles et leur mise en ordre par la logique]

  • Gilles-Gaston Granger, La théorie aristotélicienne de la science, Paris, Aubier Montaigne,
    • p. 20 la sensation primaire (aisthèsis, non-symbolique, non-discursive, non-doxique, non-prédicative) entrerait dans la pensée (noein, symbolique, prédicative) en se faisant imagination (phantasia, symbolique, discursive, prédicative, non-doxique) puis pensées pratiques doxiques correspondant à des objets contingents (doxa (non-discursive), phronésis (discursive), techné (discursive)), avant de devenir par le biais du raisonnement (dianoia (pensée discursive), hypolepsis conception) une connaissance (epistèmè) correspondant aux objets nécessaires.

Physique et connaissance : atomes et physique de l'âme modifier

atomismes rationaliste de Démocrite et empirique d'Épicure, logique dynamique des stoïciens

Leucippe propose une théorie atomiste reprise par Démocrite. Ce dernier, dans sa théorie de la connaissance, critique la connaissance par les sens qu'il appelle « bâtarde », et valorise la connaissance par l'intellect, qu'il appelle « véritable ».[25],[26] Pour Émile Bréhier, « en même temps qu'une physique mécaniste, naît tout naturellement le scepticisme à l'égard des sens » dès lors que la complexité des interactions atomiques n'est pas maîtrisable. C'est donc la raison qui est le critère de la connaissance légitime et elle concerne avant tout une théorie des atomes par-delà la perception sensible[27].

Épicure reprendra les principes atomistes mais assumera au contraire la thèse selon laquelle toutes les sensations sont vraies. Sa théorie de la connaissance organisera la justification de l'expérience sensible ce qui peut le faire considérer comme un empiriste[28]. Épicurisme#Théorie_de_la_connaissance trace d'épicurisme chez Kant ?

Dans l'école stoïcienne, la connaissance procède en quatre phases chargées de systématiser ce qu'il y a de vérité dans la perception. Il y a impressions de sensations dans l'âme suivies d'un jugement sur leur vérité puis d'une élaboration de compréhensions dont l'assemblage forme enfin la science. La logique qui n'était pour Aristote qu'un moyen, devient pour les stoïciens un domaine à part entière.

« Pour les stoïciens, il n'existe que des corps. On peut qualifier leur philosophie de matérialiste. Mais l'esprit n'en existe pas moins : l'âme est un corps, une partie du feu divin, qui anime les vivants de l'intérieur et qui, en l'homme, est raison. (...) Cette logique, c'est tout ce qui concerne le logos, c'est-à-dire, indissolublement, le discours et la raison. Elle inclut donc une théorie de la connaissance, qui est d'inspiration à la fois sensualiste (les sensations, pour les stoïciens, sont toutes vraies), rationaliste (la science est « fondée sur la raison ») et volontariste (toute connaissance suppose un jugement volontaire) : les stoïciens appellent « assentiment » le mouvement, à la fois nécessaire et volontaire, de l'esprit par lequel il adhère au vrai et au bien. Ce dernier point est sans doute le plus original, et domine tous les autres : connaître, c'est juger ; et juger, c'est vouloir. On comprend dès lors que la volonté ne peut pas vouloir n'importe quoi (car alors il n'y aurait plus de connaissance), mais uniquement ce qu'elle perçoit comme vrai ou bien. »

— Stoïcisme, Larousse

« Il ne s’agit donc, pour les stoïciens, ni d’une métaphysique de l’objet, dépassant la représentation, ni d’une métaphysique du sujet, rejetant la représentation, mais d’une physique de l’âme, au sens ancien, c’est-à-dire d’une étude de l’âme dans sa vie concrète, d’une analyse des faits psychiques aboutissant à retrouver dans chacun d’eux l’unité fondamentale d’un mouvement simple. (...) ce qui me garantit l’existence réelle de tout objet, c’est la possibilité de m’expliquer de mieux en mieux l’union des éléments dont il se compose : un objet réel est comme une mine inépuisable d’inconnu, dans laquelle nous pouvons pénétrer autant que nous le voulons, dans laquelle nous découvrons sans cesse quelque élément nouveau. Au contraire, un objet imaginé ne peut contenir ce perpétuel inconnu »

— Alain, La théorie de la connaissance des Stoïciens, 1891

Débats médiévaux : entre foi et raison modifier

Antiquité tardive modifier

Bien que le christianisme se soit développé comme une scission du judaïsme, sa revendication d'être la religion d'un seul peuple élu s'était déjà transformée en une revendication universelle au cours du processus missionnaire : la connaissance de Dieu était promise à tous les peuples chrétiens; le processus final d'explication du monde venait de commencer. Avec Jésus le Messie, qui annonçait la fin du cours mondial, venait d'apparaître. Avec la diffusion dans l'espace des cités-États grecques, la nouvelle religion reprit les controverses philosophiques actuelles. C'est ce que montre clairement le début de l'Évangile de Jean, rédigé en grec au début du IIe siècle - probablement à Éphèse - et qui, dès son ouverture, jette un pont entre l'Ancien Testament et l'acte créateur de Dieu ainsi que le débat philosophique actuel :[29]

« Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος,

καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεός ἦν ὁ λόγος. Οὗτος ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν θεόν. πάντα δι’ αὐτοῦ ἐγένετο, καὶ χωρὶς αὐτοῦ ἐγένετο οὐδὲ ἕν, ὃ γέγονεν. ἐν αὐτῷ ζωὴ ἦν, καὶ ἡ ζωὴ ἦν τὸ φῶς τῶν ἀνθρώπων · καὶ τὸ φῶς ἐν τῇ σκοτίᾳ φαίνει,

καὶἡ σκοτία αὐτὸ οὐ κατέλαβεν »

« Au commencement était le mot

et la parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. Au commencement c'était avec Dieu. Tout est arrivé par la Parole et sans la Parole rien n'est venu à l'existence qui s'est produit. En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes. Et la lumière brille dans l'obscurité

et les ténèbres ne l'ont pas saisi. »

Logos (λόγος) pouvait représenter la parole de Dieu, c'était en même temps le mot pour le feu et la raison primitifs avec lesquels les romains Stoïciens, les platoniciens grecs , Zoroastre, Manichéens et Gnostiques opéraient là où ils construisaient des dualismes entre la lumière de la raison et les ténèbres du monde matériel.

Le christianisme primitif a offert au platonisme de reconnaître en Dieu le garant du domaine des idées ; en retour, il a pris une orientation dualiste, une séparation du profaneem et du spirituelem, selon la structure argumentative qu'Augustin a finalement décrite dans les Confessions (397/98) comme la grande l'attractivité de la nouvelle religion : elle avait le potentiel d'unir les philosophies de l'Antiquité à la vision gnostique de l'histoire et du monde. Si cela réussit, alors une nouvelle communauté spirituelle devrait être préparée au-delà des états séculiers avec le christianisme, écrit Augustin à ce sujet dans De civitate Dei (413-426). Ainsi la gnoséologie platonicienne est restée pratiquement inchangée ; cependant, la dimension mystique et contemplative de la connaissance s'est accentuée surtout chez les néoplatoniciens. L'epistème pour eux se place non seulement au-dessus de la dimension rationnelle, mais même au-dessus de l'intuitive : dans Plotin et Augustin d'Hippone en fait, ce n'est qu'avec l'extase que l'on peut s'identifier à l'Un qui est le fondement de la réalité. Ainsi revient la condition d'ineffabilité et d'imprévisibilité de l'Être qui existait chez Parménide.

En même temps, cependant, le christianisme a développé une structure organisationnelle dans laquelle Rome et le Pape formaient le centre, et dont les conseils et les débats canoniques controversés exerçaient de plus en plus le pouvoir de marginaliser les tendances concurrentes. Pour l'Antiquité tardive, cette concurrence acharnée est aussi importante que l'amincissement des savoirs anciens. Le paysage des bibliothèques anciennes a perdu de son importance, les livres de l'Antiquité n'étaient plus mis à jour avec de nouvelles copies. Les monastères ont pris en charge la coordination des échanges intellectuels, en se concentrant sur les écritures du christianisme ; en fin de compte, la destruction exemplaire de livres a créé une distance par rapport au matériel éducatif ancien et a conduit au résultat qui est maintenant discuté dans la science sous le nom de pertes de livres dans l'Antiquité tardive.

Saint Thomas d'Aquin modifier

Même les pierres angulaires de la gnoséologie aristotélicienne sont restées presque inchangées tout au long du Moyen Âge, réaffirmées et valorisées en particulier par Thomas d'Aquin.[30] En effet Thomas les approfondit, et affirma que la connaissance doit se fonder sur la correspondance entre l'intellect et la réalité. Cela signifie que la vérité est atteinte lorsque les structures intellectuelles du sujet s'ajustent à celles de l'objet. C'était la position connue sous le nom de réalisme modéré, qui dans le contexte du problème des universaux s'opposera au nominalisme, qui soutenait que les principes cognitifs de l'intellect n'ont pas de base ontologique et que les universaux ne sont que des conventions linguistiques.

Guillaume d’Ockham modifier

Au XIVe siècle, le nominalisme se développé en système grâce à Guillaume d'Ockham et Jean Buridan. La notion de science devient le centre de nombreuses discussions sur le statut du savoir parmi les états mentaux, les objets de la connaissance et la possibilité de savoir quelque chose.[31] Les idées d'Ockham ont été négligées et parfois combattu par ses contemporains[32] mais son principe du rasoir, résumé par lui comme « Les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité » est resté célèbre.

Époque moderne : déplacement des débats théologiques modifier

Rationalisme modifier

Le rationalisme est un courant épistémologique, né au XVIIe siècle, et pour lequel « toute connaissance valide provient soit exclusivement, soit essentiellement de l'usage de la raison »[33]. Des auteurs comme René Descartes (on parle alors du cartésianisme), ou Leibniz fondent les bases conceptuelles de ce mouvement, qui met en avant le raisonnement en général, et plus particulièrement le raisonnement déductif, dit aussi analytique. Il s'agit donc d'une théorie de la connaissance qui postule le primat de l'intellect. L'expérimentation y a un statut particulier : elle ne sert qu'à valider ou réfuter les hypothèses. En d'autres mots, la raison seule suffit pour départager le vrai du faux dans le raisonnement rationaliste. Les rationalistes prennent ainsi comme exemple le célèbre passage du dialogue de Platon, dans le Ménon, où Socrate prouve qu'un jeune esclave illettré, étape par étape et sans son aide, peut refaire et redémontrer le théorème de Pythagore. Le rationalisme, surtout moderne, prône le primat des mathématiques sur les autres sciences. Les mathématiques représentent, en effet, le moyen intellectuel démontrant que l'intellect et la raison peuvent parfois se passer de l'observation et de l'expérience. Déjà Galilée, en 1623, suivant la conception cosmologique proposée par Platon dans le Timée, expliquait dans son ouvrage L'essayeur — qui est également une démonstration de logique — :

« Le grand livre de l'Univers est écrit dans le langage des mathématiques. On ne peut comprendre ce livre que si on en apprend tout d'abord le langage, et l'alphabet dans lequel il est rédigé. Les caractères en sont les triangles et les cercles, ainsi que les autres figures géométriques sans lesquelles il est humainement impossible d'en déchiffrer le moindre mot. »

René Descartes.

René Descartes modifier

Descartes, se référant à l'innéité platonicienne, tentait de la transformer en un système gnoséologique autonome, qui permettrait à la raison de déduire la vrai a priori. On peut dire qu'alors que la gnoséologie pour de Platon était un "moyen" pour s'élever à la dimension ontologique, elle devient avec Descarte la "fin" même de la philosophie, à laquelle l'être est désormais soumis.[34]

Pour Descartes, seul a valeur ce qui est objectivable et rationalisable sous une forme claire et évidente, à partir de l'analyse introspective de la raison. Il a ainsi donné naissance au courant du rationalisme, au sein duquel cependant plus tard Spinoza placera l'immédiateté de l'intuition au-dessus du discours rationnel, revenant à la Substance le «principe de son intelligibilité».

Le rationalisme a pris l'ascendant sur la scolastique principalement en tant que philosophie qui a repris des formes d'argumentation du débat théologique. Comme les scolastiques, les rationalistes ont poussé à une philosophie des conclusions logiques qui donne du poids aux définitions idéales. La grande différence avec les scolastiques était de traiter avec les autorités. Thomas d'Aquin a publié Aristote - René Descartes a plutôt combiné sa philosophie avec la science, les mathématiques et un nouveau matérialisme. Il a plaidé pour un monde qui pourrait être logé dans le Système de coordonnées cartésiennes qui porte son nom. L'homme était comparable à une machine. Selon Descartes, les cordons nerveux communiquaient avec le cerveau par pression et tension.[35],[36] Les autorités n'avaient plus valeur probante en ce monde.

Thomas Hobbes et son adversaire Shaftesbury modifier

Empirisme modifier

D'autre part, en Angleterre un courant philosophique a commencé à prendre forme selon lequel la connaissance se fonde sur l'accumulation d'observations et de faits mesurables, dont on peut extraire des lois par un raisonnement inductif (dit aussi synthétique), allant par conséquent du concret à l'abstrait. Les principaux représentants de ce courant, qui a eu comme précurseurs Francis Bacon et Thomas Hobbes, étaient John Locke, George Berkeley et David Hume. Les principes auxquels ils entendaient conduire toute forme de connaissance humaine étaient essentiellement au nombre de deux : [37]

  • La vérifiabilité, selon laquelle il est logique de ne connaître que ce qui est expérimentalement vérifiable. Ce qui n'est pas vérifiable n'existe pas ou n'a pas de valeur objective.
  • Le mécanisme, selon lequel tout phénomène (y compris la connaissance humaine) se produit selon des lois mécaniques de cause à effet.
Les travaux d'Isaac Newton témoignent d'une méthode empirique dans la formalisation de la loi gravitationnelle.

L'empirisme se décompose lui-même en sous-courants[38] : le matérialisme qui soutient que seule la matière sensible existe ; le sensualisme qui considère que les connaissances proviennent des sensations (c'est la position de Condillac par exemple) ; l'instrumentalisme, qui voit dans la théorie un outil abstrait ne reflétant pas la réalité.

Enfin, l'empirisme aurait percé dans le champ scientifique, selon Robert King Merton (dans Éléments de théorie et de méthode sociologique, 1965) grâce à ses liens étroits avec l'éthique protestante et puritaine. Le développement de la Royal Society de Londres, fondée en 1660 par des protestants, en est ainsi l'expression aboutie : « la combinaison de la rationalité et de l'empirisme, si évidente dans l'éthique puritaine, forme l'essence de la science moderne », explique Merton.

Les précurseur Francis Bacon et Thomas Hobbes modifier

Selon le philosophe anglais Francis Bacon, ce sont les observations et les expériences qui nous donnent accès au réel, et la théorie en découle par généralisation induction. Pour Bacon, la construction de théories est donc un processus d'apprentissage supervisé[39].

Hobbes, et se rattache à la conviction des empiristes selon laquelle l'esprit humain est un tabula rasa au moment de la naissance, c'est-à-dire dépourvu d'idées inné. Après la naissance, les impressions des sens (c'est à dire de l'expérience) commenceraient à agir mécaniquement sur notre esprit, le modelant et donnant naissance à des concepts en lui.

Critique de Leibnitz modifier

L'empirisme ainsi exprimé a d'abord été critiqué par Leibniz, qui a réaffirmé l'innéité des idées, mais aussi contesté Descartes, selon lequel il n'y a que les idées dont on a une connaissance claire et objective. , déductibles « a priori » de la raison : pour Leibniz, en revanche, il y a aussi des pensées dont on n'a pas conscience, et qui agissent à un niveau inconscient. Plus tard, Bertrand Russell mentionne dans son ouvrage Science et Religion ce qu’il nomme le « scandale de l’induction » : cette méthode de raisonnement n'a rien d'universel, en effet, et selon lui les lois admises comme générales par l'induction n'ont été cependant vérifiées que pour un certain nombre de cas expérimentaux. Dans l'empirisme, le raisonnement est secondaire alors que l'observation est première[Notes 11].

Le tournant Humien modifier

Les contributions significatives de David Hume en font une figure incontournable de la philosphie de la connaissance. À travers ses œuvres Traité de la nature humaine et Enquête sur l'entendement humain, Hume a été le premier à critiquer les revendications métaphysiques de la connaissance d'entités au-delà de l'expérience empirique. Son approche critique l'a amené à remettre en question les enquêtes philosophiques traditionnelles, telles que les substances, le temps et l'espace. Cette critique soulève des doutes quant à la possibilité de la philosophie en tant que métaphysique.[40] La critique de Hume a été perçue par certains comme purement négative, mais en réalité, son travail nous laisse avec un projet viable pour l'activité philosophique. Hume montre que la sensibilité joue un rôle important dans la formation de nos croyances empiriques et que nos certitudes ne viennent pas de la raison, mais de notre incapacité à les remettre en question. Cette critique permet de mieux comprendre comment se forment nos opinions, ce qui nous permet de préférer certaines d'entre elles à d'autres pour des raisons pratiques et morales'"`UNIQ--nowiki-000000D0-QINU`"'41'"`UNIQ--nowiki-000000D1-QINU`"'

L'idéalisme de Kant modifier

Plus tard, Kant a également critiqué l'empirisme et a affirmé que la connaissance est essentiellement un processus critique, dans lequel l'esprit humain joue un rôle fortement actif. Opérant une sorte de révolution copernicienne de la pensée, Kant a souligné comment les lois scientifiques avec lesquelles nous connaissons le monde sont façonnées par notre esprit plutôt que d'être dérivées par induction de l'expérience.[42] Le savoir pour Kant d'une part est a priori, car il ressort de l'activité de nos catégories mental; d'autre part, cependant, ces catégories ne sont activées que lorsqu'elles reçoivent des données empiriques à traiter, obtenues passivement des sens. De cette manière, il pensait pouvoir concilier empirisme et rationalisme.

Il convient de souligner que pour Kant la connaissance n'est pas une simple collection de notions, mais c'est la capacité de connecter de manière critique et conscient l'information qui vient du monde extérieur : "savoir" signifie donc connecter[43],[44].

Période médiévale - foi et raison modifier

Volonté de concilier les vérités théologiques et naturelles (Averroès etc.)

Pour Thomas d'Aquin [45], entre le mode de connaître par raison et le mode de connaître par révélation, il y a discontinuité, on ne passe pas de l'un à l'autre. Néanmoins, il y a un domaine commun entre les vérités de raison et les vérités de foi, certaines vérités telles que l'existence de Dieu sont rationnellement démontrables autant que révélées.

"Scientificité", naturalismes aristotéliciens (Ibn Rushd) vs mystique, néo-platonisme.

Monde musulman, falsafa : philosophes (Platon, Aristote) comme prophètes.

Avicenne (980-1037) : Avicenne#Philosophie_de_la_connaissance

Averroès (1126-1198) : Averroès#Théorie_de_la_connaissance_et_logique

Thomas d'Aquin (1225-1274) : Thomas_d'Aquin#Théorie_de_la_connaissance

Raymond Lulle (1232-1315) :

Jean Duns Scot (1266-1308) :

Guillaume d'Occam (1289-1347) : Guillaume_d'Ockham#Philosophie_de_la_connaissance

Renaissance et Modernes - humanisme, sécularisation, lumières naturelles modifier

Sécularisation, séparation théologie-philosophie naturelle.

Constitution de la problématique sujet/objet, début des problématiques correspondant aux conceptions des théories de la connaissance actuelles[46].

Retour du scepticisme vs rationalisme dogmatique vs empirisme vs criticisme.

Michel de Montaigne (1533-1592)

Galileo Galilei (1564-1642) :

Francis Bacon (1561-1626) :

René Descartes (1596-1650) :

Baruch Spinoza (1632-1677) : Baruch_Spinoza#Théorie_de_la_connaissance

John Locke (1632-1704) : John_Locke#La_philosophie_de_la_connaissance

Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716) : Gottfried_Wilhelm_Leibniz#Épistémologie

George Berkeley (1685-1753) : George_Berkeley#Théorie_de_la_connaissance

David Hume (1711-1776) : David_Hume#Connaissance

Kant (1724-1804) : Théorie de la connaissance de Kant

XIXe-XXe - objectivités (sciences etc.) et subjectivités (phénoménologie etc.) modifier

Le dualisme corps-esprit se transpose dans la constitution des sciences Naturwissenschaft vs Geisteswissenschaft (Diltey) / Kulturwissenschaft (Rickert) avec revendication de modes d'accès à la connaissance spécifique. Idem avec la naissance de la phénoménologie (epoche d'Husserl), la psychanalyse et ses méthodes, Bergson et l'appel à l'intuition.

Constitution de l'épistémologie, philosophie des sciences, avec une part de théorie de la connaissance sur les modalités de la connaissance scientifique.

Positivisme, scientisme (seule vraie connaissance = connaissance scientifique) vs résistances au scientisme (phénoménologie, intuition chez Bergson, Heidegger, existentialisme).

Positivisme logique, Carnap, Popper (Connaissance objective, évolutionnisme).

Historicismes, socialisation, politisations. Conflit entre universalisme à la française et constitution de volontés nationales, entre la Culture-Civilisation et les cultures. Prétentions à la connaissance objective universelle vs perspectivismes.

Contemporay philosophy, Encyclopedia britannica[47] :

  • Continental epistemology : phénoménologie (Husserl, Merleau-Ponty, Sartre), Post-modernes/anti-cartésianisme (structuralisme Foucault, Derrida), pragmatisme américain (Dewey, Rorty)
  • Analytic epistemology : Commonsense philosophy (Moore), Logical positivism (Russell, cercle de Vienne), Naturalized epistemology (Quine, Two Dogmas of Empiricism (1950))

L'esprit scientifique : philosophie des sciences, néokantisme et positivismes modifier

Wilhelm Dilthey (1833-1911) : distinction sciences de la nature (Naturwissenschaften) / sciences de l'esprit (Geisteswissenschaft = Humanités anglo-saxonnes, sciences humaines)

Néokantisme modifier

Positivisme et épistémologie française modifier

Logicisme, positivisme/empirisme logique, tournant linguistique : naissance du courant analytique modifier

Renouvellement de la logique et ambitions avortées d'en faire la base d'une connaissance assurée.

Logicistes, style logique formelle :

Style non-formel, Philosophie du langage ordinaire

Philosophie des sciences d'après-guerre modifier

Le vécu comme fondement de la connaissance : courants phénoménologique et existential/existentialiste : modifier

Centré sur la connaissance comme vécu avec développement d’implications ontologiques/métaphysiques et éthiques.

  • Henri Bergson
  • Phénoménologie
    • Concepts : Lexique_de_phénoménologie
    • Lexique_de_phénoménologie#Connaissance : En phénoménologie la connaissance est comprise comme une relation entre acte de pensée et intuition remplissante « Au fondement des Recherches Logiques, de Husserl, se trouve en effet une distinction entre deux types d’actes : d’une part les actes de pensée, que Husserl nomme également actes signitifs ou actes de signification, et d’autre part les actes d’intuition ; les deux devant se joindre pour donner lieu à une connaissance. Pour définir de manière élémentaire [...] Un acte de signification dit simplement quelque chose d’un objet. Si cet objet est donné effectivement dans un acte d’intuition correspondant, si je vois effectivement qu’il est tel que je le décrivais (ou, au contraire, qu’il n’est pas ainsi), alors la simple signification acquiert une valeur de vérité ». On a donc, d’un côté, un acte de pensée ou de signification (la proposition : « cette maison est verte ») mais qui en lui-même demeure vide, comme un concept aveugle que rien ne vient appuyer dans la perception empirique ; et de l’autre côté un acte d’intuition qui peut venir remplir cet acte de pensée vide, et ainsi le vérifier de façon intuitive. On saisit dès lors la notion husserlienne de « remplissement », qui précisément désigne la synthèse entre un acte de pensée ou de signification et un acte intuitif »[48].
    • Edmund Husserl (1859-1936) (phénoménologie) :
    • La crise de l’humanité européenne et la philosophie : « la phénoménologie intentionnelle a fait pour la première fois de l’esprit comme esprit le domaine de l’expérience systématique et de la science, et a eu pour effet une reconversion totale de la tâche de la connaissance »
  • Martin Heidegger (1889-1976) : Martin_Heidegger_et_la_question_de_la_vérité
  • Sartre :
    • L’Être et le Néant :« Si toute métaphysique, en effet, suppose une théorie de la connaissance, en revanche toute théorie de la connaissance suppose une métaphysique. »
  • Merleau-Ponty
  • Gadamer Vérité_et_Méthode
  • Psychanalyses : freudisme, Jung, Adler, Lacan

Idéologisations et politisations modifier

« La « gnoséologie » distingue plusieurs lois : celle de l’interaction entre les « choses » et les processus déjà distingués par une analyse concrète ; celle des rapports entre quantité et qualité ; celle du bond qualitatif à un moment donné ; celle enfin des contradictions comme raison du devenir. »

Pragmatisme et critiques de la connaissance modifier

  • Pragmatisme : méthode de pensée et d'appréhension des idées qui s'oppose aux conceptions cartésiennes et rationalistes sans renoncer à la logique. Selon la perspective pragmatique, penser une chose revient à identifier l'ensemble de ses implications pratiques, car pour Peirce et ses disciples, seules ses implications confèrent un sens à la chose pensée. Les idées deviennent ainsi de simples, mais nécessaires, instruments de la pensée. Quant à la vérité, elle n'existe pas a priori, mais elle se révèle progressivement par l'expérience. (...) Connaître n'est pas voir, comme c'est par exemple le cas dans le cadre d'une compréhension schématique et extrêmement simpliste de la tradition cartésienne (Descartes comparait les idées à des sortes de tableaux), mais agir. Cela conduit à relativiser la notion de vérité, ce qui fut, en conséquence, le signe principal de reconnaissance de l'appartenance au pragmatisme.
  • Nietzsche (1844-1900) critique de la connaissance

« Le « monde vrai », une idée qui ne sert plus à rien, qui n'engage même plus à rien - une idée inutile, superflue, par conséquent une idée réfutée : abolissons-la[49]. »

Questions contemporaines modifier

Courant analytique : philosophie de la connaissance = théorie générale de la connaissance = épistémologie modifier

Pour le Groupe de Recherche en Épistémologie porté par Claudine Tiercelin, chaire « Métaphysique et philosophie du langage » au Collège de France[50] :

  • hors de France, la philosophie de la connaissance est nommée « épistémologie » laquelle, en France, correspond seulement à la connaissance scientifique, philosophie et histoire des sciences. Pour Pascal Engel, « épistémologie » peut s'employer à l'anglo-saxonne, non pas au sens d'une philosophie, historique ou non, des sciences mais au sens de « théorie générale de la connaissance » ou « philosophie de la connaissance »[51].
  • ses thèmes :
    • un des objets centraux est l’élucidation philosophique de la nature de la connaissance, de sa valeur et de ses modalités – perceptuelle, testimoniale, a priori, intuitive, déductive, inductive, etc.
    • corrélativement, clarifier la nature de la justification, de la rationalité des croyances, des raisons de croire, des fins et des normes (éventuelles) de la croyance et de l’enquête
    • et entre autres choses : déterminer les réponses à opposer à un sceptique déniant toute prétention à connaître le monde ou à former des croyances rationnelles ou justifiées à son propos.
  • son historique : celui des réflexions de Platon, Aristote, Descartes, Locke, Hume ou Kant sur la nature de la connaissance, ses critères, sa possibilité, ses limites ou ses rapports avec la croyance.

Théorie de la connaissance ou de la cognition : de la relation sujet/objet aux sciences cognitives modifier

Des quatre sens fondamentaux que le Lalande[52] associe au terme « connaissance », seul celui concernant l'acte de poser une chose comme objet de connaissance est renvoyé aux théories de la connaissance au sens strict, c'est-à-dire l'examen « des problèmes que soulève le rapport du sujet et de l’objet ».

De même, Jean-Michel Besnier[46] exige que « soient clairement distingués le sujet qui connaît et l’objet à connaître  » pour que la connaissance devienne elle-même une question théorique et pas seulement une activité de connaissance. Le théoricien de la connaissance se demande alors par quel processus les choses deviennent un objet pour le sujet qui connaît, quel est le mécanisme de production des représentations, comment on passe du sensible au concept demandera Kant, de l’en-soi au pour-moi dira Hegel.

Pour Pascal Engel, les termes Epistemology en Anglais et Erkenntnistheorie en Allemand correspondent à « théorie de la connaissance » en Français[53] se distinguant de l'épistémologie française se limitant à l'étude particulière de la connaissance scientifique.

  • Problèmes traités[54]
    • notion de "croyance vraie justifiée" remontant à Platon, problème de Gettier
    • réponse au défi sceptique (trilemme d’Agrippa/Münchhausen),
    • rationalisme / empirisme
    • fondationnalisme / cohérentisme
    • internalisme/externalisme de la justification
    • faillibilisme (Popper, Kuhn)
    • tendances scientifico-naturalistes (psychologie, science cognitives, évolutionnisme, épistémologie naturalisée)

Courants continentaux et socio-politiques[Notes 12] modifier

« Postmodernisme », French Theory modifier

  • Michel Foucault (1926-1984) :

    « On pourrait dire, tout aussi bien, que la philosophie de Foucault est une philosophie de la connaissance (ou plutôt du savoir), procédant elle aussi au renversement des propriétés classiques de cette notion : produite par des formations discursives variables et historiquement datées plutôt qu’objet de validations universelles, effet de volontés et de désirs plutôt que d’actes cognitifs, insérée dans des pratiques et des dispositifs multiples de pouvoir plutôt qu’objet de théories. »

    — Michel Foucault : vérité, connaissance et éthique, Pascal Engel, 2011

  • Gilles Deleuze (1925-1995) :

    « p.22 : On peut considérer comme décisive, au contraire, cette définition de la philosophie : connaissance par purs concepts. Mais il n’y a pas lieu d’opposer la connaissance par concepts, et par construction de concepts dans l’expérience possible ou l’intuition. Car, suivant le verdict nietzschéen, vous ne connaîtrez rien par concepts si vous ne les avez pas d’abord créés, c’est-à-dire construits dans une intuition qui leur est propre : un champ, un plan, un sol, qui ne se confond pas avec eux, mais qui abrite leurs germes et les personnages qui les cultivent. Le constructivisme exige que toute création soit une construction sur un plan qui lui donne une existence autonome. Créer des concepts, au moins, c’est faire quelque chose. p. 78 : Un concept comme celui de connaissance n’a de sens que par rapport à une image de la pensée à laquelle il renvoie, et à un personnage conceptuel dont il a besoin ; une autre image, un autre personnage réclament d’autres concepts (la croyance, par exemple, et l’Enquêteur). p. 82 Le sujet et l'objet donnent une mauvaise approximation de la pensée. Penser n’est ni un fil tendu entre un sujet et un objet, ni une révolution de l’un autour de l’autre. Penser se fait plutôt dans le rapport du territoire et de la terre. »

    — Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu'est-ce que la philosophie ?, Paris, Les éditions de minuit, coll. « Critique », , 208 p. (ISBN 2707313866), p. 22, p.78, p.82

  • Jacques Derrida (1930-2004)
  • Alain Badiou (1937-*)
    • Philosophie française depuis les années 60 selon  :

      « abandonner l’opposition entre philosophie de la connaissance et philosophie de l’action. Cette grande séparation, qui chez Kant par exemple attribuait des structures et des possibilités tout à fait différentes à la raison théorique et à la raison pratique, était encore il y a peu à la base de la construction des programmes de philosophie dans les classes terminales. Or le programme du moment philosophique français exigeait en tout cas qu’on abandonne cette séparation et qu’on montre que la connaissance est elle-même une pratique, que même la connaissance scientifique est en réalité une pratique, mais aussi que la pratique politique est une pensée, que l’art et même l’amour sont des pensées et ne sont nullement opposés au concept »

      — L’aventure de la philosophie française, Badiou, 2012, p. 22

Autres approches modifier

Traditions non-occidentales modifier

A voir : Philosophies de la connaissance dans le cadre de théologies ou spiritualités modifier

Centré sur la connaissance dans son lien à un concept de divin ou de spirituel avec implications ontologiques/métaphysiques et éthiques. Théosophie, illuminisme

Notes et Références modifier

Notes modifier

  1. Approche historique. De Parménide à fin XIXe, jusqu'à la scission scientifique / phénoménologique / pragmatique. Y mettre l’historique commun cf. les répétitions dans théorie de la connaissance et Épistémologie#Histoire_de_la_philosophie ; sur épistémologie écrire à la place quelque chose comme : "avant le XXe siècle, l'épistémologie au sens français se confond avec les théories de la connaissance". Autre option : organiser l'historique à partir des problématiques.
    • du muthos au logos, premières question de vérité-opinion, Parménide
    • Sophistes, relativisme, scepticisme, négligence de la vérité au bénéfice de l'efficacité (technique, rhétorique)
    • Platon, théorie classique, connaissance = croyance-opinion vraie justifiée
    • Aristote : logique, aspect purement formel, intermédiaire entre sujet-objet (cf Besnier, 2005)
    • Moyen-âge, foi et raison, connaissance et théologie. Réalisme vs nominalisme vs conceptualisme.
    • Descartes : inversion du sujet-objet (cf Heidegger, Qu'est-ce qu'une chose ?), l'esprit comme substance privilégiée sujette aux affections vs la substance matérielle scolastique, l'objet n'est plus la chose en tant qu'objectivée dans l'esprit mais la cause hors de l'esprit de l'idée.
    • Descartes : mathématisme, les maths comme modèle de connaissance, fondationnalisme (principes et déductions)
    • Rationalisme : Descartes, Malebranche, Spinoza, Leibniz
    • Empirisme Hume : causalité subjective, habitude, scepticisme y compris du concept de cause ; Berkeley : immatérialisme, plus besoin de cause hors de l'esprit ; anti-réalisme
    • criticisme, 1781 Critique de la raison pure, Emmanuel Kant (édition "B" publiée en 1787). Introduction = archétype d'une théorie de la connaissance. Compte rendu rationaliste de la connaissance humaine, propositions synthétiques peuvent être connues a priori.
    • XIXe-XXe : sciences et philosophie des sciences/épistémologie. Scientisme (seule vraie connaissance est scientifique) vs résistances.
    • Pragmatisme (réactivation du Sophisme ?), William James soutient que la vérité et la fausseté des théories ou des propositions doivent être comprises en fonction de leur rôle dans l'expérience, empirisme + théorie cohérente de la vérité.
    • phénoménologie et descendants
      • 1900–1913 Edmund Husserl développe la phénoménologie, l'étude philosophique de la conscience.
      • 1927 Être et temps, Martin Heidegger présente sa phénoménologie.
      • 1943 L'Être et le Néant, Jean-Paul Sartre, examine la nature de la conscience et de la connaissance de soi. « Si toute métaphysique, en effet, suppose une théorie de la connaissance, en revanche toute théorie de la connaissance suppose une métaphysique. »
      • 1945 La Phénoménologie de la perception de Maurice Merleau-Ponty rejette l'épistémologie traditionnelle et défend sa version de la phénoménologie
    • 1953 Les « Deux dogmes de l'empirisme » W. V. O. Quine, rejettent distinction analytique/synthétique, toutes les croyances sont sujettes à une révision rationnelle.
    • 1963 Gettier
  2. Antiquité à voir
    • catégories de Sextus Empiricus entre Dogmatiques, Académiciens et Sceptiques : s:Les_Hipotiposes_pirroniennes/Livre_premier
    • Anaxagore, De la nature (Περὶ Φύσεως) et le Noûs
    • La pensée classique a particulièrement discuté les valeurs de vérité de l'opinion ou δόξα (doxa) face à diverses formes de science (sophìa, lògos, alètheia, ἐπιστήμη (epistème), gnosis). L'opinion fondée sur l'expérience sensible est trompeuse et instable, et s'oppose donc à la vraie connaissance atteinte par l'intelligibilité des choses.
    • Atomisme, Leucippe (Ve s. av. J.-C.) et Démocrite (v. 460-370 av. J.-C.) : la perception est une interaction entre atomes affectant les organes comme chez Protagoras selon Platon (Théétète, 52), saveur, chaleur, couleur sont des désignations conventionnelles désignant ces mouvements, de par ces effets complexes "en même temps qu'une physique mécaniste, naît tout naturellement le scepticisme à l'égard des sens ; la connaissance qu'ils nous donnent est une « connaissance bâtarde » ; la « connaissance légitime » vient de la raison."{sfn|Bréhier|1981a|p=70}
    • Glossaire des formes de pensée chez les Grecs
      • La doxa (δόξα / doxa) : l'« opinion », l'« avis » ou le « jugement » et dans un sens étendu la « réputation ». On trouve ce mot de doxa principalement chez Parménide, Empédocle, Démocrite, Antiphane ou encore Pythagore.
      • L'Alètheia (ἀλήθεια / alètheia) : Selon Parménide, on peut opposer le domaine de la Vérité (alètheia) à celui de l'opinion, ou doxa. Selon les Définitions du pseudo-Platon, l’alètheia est la « disposition qui permet l’affirmation et la négation ». Martin Heidegger a renouvelé l'approche du concept d’alètheia.
      • L'Épistémè (ἐπιστήμη / épistémè) : signifie la science au double sens de savoir constitué, et de vertu qui consiste à « être savant en acte »
      • Le logos (λόγος / logos) : au départ le discours parlé ou écrit et par extension, désigne également la raison.
      • La Dianoia (διάνοια) en:Dianoia : « entendement », qui désigne, chez Platon comme chez Aristote, l'intelligence dans son activité humaine de réflexion
      • La Noèsis νόησις : chez Platon, la faculté d'atteindre la vérité par l'intuition.
      • La Phronesis (φρόνησις / phrónēsis) : prudence, sagacité, sagesse pratique par opposition à sagesse contemplative ou théorétique. Aristote.
      • La Gnôsis γνῶσις : connaissance
      • La Technè τέχνη : Platon utilise le terme pour désigner un savoir réfléchi sur une méthode de fabrication.
      • La Sophia σοφία / sophía
    • Les dits Présocratiques
      • les dits « physiciens », école ionienne : développement d'une pensée de la nature, prémisses d'une science de la nature.
        • Anaxagore, De la nature (Περὶ Φύσεως) et le Noûs
      • les pythagoriciens : mathesis universalis
      • la spéculation métaphysique : Parménide, Héraclite
      • Sophistes : humanisme (Protagoras, l'homme mesure de toute chose), technique (Hippias chez Platon se vantant de savoir fabriquer ses vêtements), éristique
      • Parménide, premières bases pour une théorie de la connaissance :

        « Ainsi le rôle de Parménide, tel du moins qu’il nous apparaît dans son poème, est d’avoir, le premier, essayé de jeter les bases de ce que nous appelons la théorie de la connaissance. Déjà l’enseignement pythagorien des mathèmes avait fait sentir la différence entre la rigueur des démonstrations abstraites et l’incertitude des conjectures par lesquelles on essaie de s’élever au-dessus des données immédiates de l’expérience concrète. Parménide cherche ce que l’on peut établir par la seule logique relativement à l’univers ; voilà la vérité, voilà la certitude. Le reste est loin d’être négligeable ; mais il faut reconnaître les limites de l’esprit humain et se contenter du plus ou moins plausible, suivant la nature des questions. »Paul Tannery, Pour l’histoire de la science hellène, Paris, Felix Alcan, coll. « Historique des grands philosophes », (lire en ligne), p. 223

        • Maurice Sachot, Parménide d'Élée, fondateur de l'épistémologie et de la science., Strasbourg, (lire en ligne) :

          « La première des découvertes faite par Parménide dans son examen critique de la pensée de ses pairs est donc celle de la logique au sens large du terme ou de l’épistémologie, c’est-à-dire un ensemble de principes fondamentaux que doit respecter toute énonciation pour avoir quelque chance de formuler quelque chose de vrai. »

      • Baergen, 2006{sfn|Baergen|2006}, à vérifier, Epicharme est un pythagoricien donc n'est pas dans les premiers :
    Les premiers commentaires de la tradition grecque que nous ayons sur les questions de connaissance sont quelques remarques sur la faiblesse des noûs (âme ou esprit) des mortels, limités en connaissance comme en compréhension. L'esprit humain serait accaparé par les sens, pris dans l'instant sans aucune compréhension de ce qui est à venir[réf. nécessaire] et le sage n'aurait pas à chercher à en savoir trop ; Épicharme avertit : « Les mortels doivent penser à des choses mortelles, pas à des choses immortelles » (DK 23 B20).1 (DK 21 A24).
  3. Premières distinctions : vérité et opinion, empirie et raison
  4. Néanmoins, une telle connaissance étant sans prédicat ne désignait nul objet en particulier : de l'Être on ne peut que dire qu'il est. La théorie de la connaissance parménidienne est donc totalement soumise à l'ontologie, dans une dimension statique de l''être[réf. nécessaire] d'où[réf. nécessaire] sa physique renvoyée à l'opinion.
  5. « la dialectique (dialektike technê) n'est rien d'autre que la technique du dialogue quand celui-ci est correctement mené dans un souci logique et éthique, qui permet à chacun de s'exprimer et de répondre, pour avancer en commun vers la connaissance »

    — Jean-François Mattéi, La pensée antique. Une histoire personnelle de la philosophie, 2015

  6. Tel Diogène de Sinope moquant Platon en lui amenant un coq plumé comme exemple de sa définition de l'homme, un animal à deux pieds sans plumes.
    Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, Livre VI, lire en ligne.
    Diogène Laërce (trad. Charles Zévort), Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, Paris, Charpentier,
  7. Aristote, Métaphysique, livre VIII (H (Êta)), 1043b):

    « la difficulté qui embarrassait les disciples d'Antisthène et les ignorants de cette espèce [25] n'est pas sans à-propos : ils disaient qu'on ne peut pas définir le ce que c'est (car la définition est un long discours), mais qu'on peut enseigner de quelle qualité d'être il s'agit, comme pour l'argent dont on peut dire non ce qu'il est, mais qu'il est comme l'étain. En conséquence, c'est le propre d'une substance comme la substance composée, ou sensible ou intelligible, qu'on puisse en donner une définition et un énoncé, [30] mais pour ses composants premiers, ce n'est plus possible, puisque l'énoncé de définition signifie une chose prédiquée d'une autre et qu'il faut que l'une soit comme une matière, l'autre comme un aspect. »

    — Pellegrin, 2014

    « Ceci nous fournit l’occasion de lever la difficulté posée par l’École d’Antisthène, et par d’autres ignorants de cette espèce. Ils disent qu’on ne peut point définir la forme substantielle, parce que la définition est une longue suite de mots[13] ; qu’on peut bien faire connaître quelle est la qualité d’un objet, celle de l’argent, par exemple ; mais non pas dire en quoi il consiste : on dira bien que l’argent est analogue à l’étain. Or, il résulte de ce que nous avons dit qu’il y a des substances dont il peut y avoir notion et définition ; ce sont les substances composées, qu’elles soient sensibles, ou intelligibles. Mais on ne peut point définir les éléments premiers de ces substances, car définir une chose, c’est la rapporter à une autre. Il faut qu’il y ait, dans toute définition, d’un côté la matière, de l’autre la forme. »

    — Pierron et Zévort, 1840, lire en ligne

  8. Tiré de Agrippa : Bien qu'il ne fasse pas expressément référence à Agrippa, on retrouve le même raisonnement chez Hans Albert, qui réduit les cinq modes à trois (le trilemme de Münchhausen), en les nommant régression à l'infini, circularité logique et rupture (qui correspondent à la régression à l'infini, au diallèle et à l'hypothèse). Cela se répercute dans la théorie de la connaissance, sous la forme de l'infinitisme, du cohérentisme et du fondationnalisme.
  9. « Dans ces dialogues, le personnage de Socrate conçoit en effet la sagesse (sophía) comme une forme d’excellence (areté) dans la connaissance (téchne) du domaine qui est le plus important pour l’homme, c’est-à-dire le domaine de ce qui est juste et injuste (díkaion kaì ádikon). Cette forme d’excellence comporte une maîtrise extraordinaire, à la fois pratique et théorique, de ce qui relève du domaine moral. »

    — Paolo Natali, 2018

  10. titre Wiki au 12-02-23, pris à la version italienne : la connaissance comme conséquence[à vérifier] de la sensibilité
  11. Y compris en mathématique, où l'on parle de quasi-empirisme : Philosophie et mathématiques : sur le quasi-empirisme de Patrick Peccatte.
  12. A voir pour la dénomination : je ne connais pas de terme simple pour des approches continentales, French theory etc. qui font de la connaissance un enjeu de pouvoir idéologico-politique, reprennent des thématiques des Sophistes antiques etc.

Références modifier

  1. Clémence Ramnoux, Mythe : Mythos et logos, Encyclopédie Universalis
  2. Jean-Pierre Vernant, « Du mythe à la raison. La formation de la pensée positive dans la Grèce archaïque », Annales. Economies, sociétés, civilisations, vol. 12ᵉ année, no 2,‎ , p. 183-206 (lire en ligne, consulté le )
  3. Bréhier 1981a, p. 51.
  4. Jean-François Mattéi, Pythagore et les pythagoriciens, PUF, coll. « Que sais-je ? », , 5e éd. (1re éd. 1993) (ISBN 978-2-13-080457-4)
  5. Aristote, De Anima, 404 b.
  6. Paul Tannery, Pour l’histoire de la science hellène, Paris, Felix Alcan, coll. « Historique des grands philosophes », (lire en ligne), p. 223
  7. Maurice Sachot, Parménide d'Élée, fondateur de l'épistémologie et de la science., Strasbourg, (lire en ligne)
  8. Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, Livre IX, Chap. 5, lire sur Wikisource
  9. Bréhier 1981a, p. 58.
  10. Bréhier 1981a, p. 57.
  11. Bréhier 1981a, p. 72.
  12. Platon, Théétète, 152a-152c (lire sur Wikisource).
  13. (it) Giovanni Reale, Il pensiero antico, Vita e Pensiero, (ISBN 978-88-343-0700-7, lire en ligne)
  14. Paolo Natali, « Platon (GP) », dans Maxime Kristanek (dir.), l’Encyclopédie philosophique, (lire en ligne)
  15. Théétète 201c-210d  : «  la science (épistémè) est l’opinion (doxa) vraie ( droite, orthos) pourvue de raison (logos)  »
  16. Ménon, 97d-98a : « Ménon (97d) : pourquoi on fait beaucoup plus de cas de la science (ἐπιστήμη épistémè) que de l'opinion droite (ὀρθῆς δόξης / orthes doxes) ? Socrate (98a) (...) elles ne sont pas d'un grand prix, à moins qu'on ne les arrête en établissant entre elles le lien de la cause à l'effet. C'est, mon cher Menon, ce que nous avons appelé précédemment réminiscence. Ces opinions ainsi liées deviennent d'abord sciences, et alors demeurent stables. Voilà par où la science est plus précieuse que l'opinion vraie, et comment elle en diffère par l'enchaînement. »
  17. Natali 2018.
  18. (en) Robin Smith, « Aristotle's Logic », dans Edward N. Zalta & Uri Nodelman (eds.), The Stanford Encyclopedia of Philosophy (Winter 2022 Edition), (lire en ligne)
  19. Ammonius, Sur les Analytiques premiers d'Aristote, 8 et 9.
  20. Nadeau 2016, p. 47. Aristote en effet défend l’idée que l’intelligible à l’homme procède ultimement du sensible auquel il a accès. La sensibilité, dans ces conditions, se trouve réhabilitée, comme la source de l’intelligence
  21. Paragraphe Aristote actuel à revoir : Aristote a formalisé de manière plus précise et systématique le processus cognitif, qui est resté inchangé jusqu'au XIXe siècle[à vérifier]. Par rapport à Platon, Aristote a encore réévalué l'expérience sensorielle[20], et pourtant, comme son prédécesseur, il a maintenu l'hypothèse selon laquelle l'intellect humain ne se limite pas à recevoir passivement des impressions sensorielles, mais joue un rôle actif qui lui permet de dépasser les particularités éphémères des objets et saisir leur essence dans l'action[pas clair]. Il distingue ainsi différents degrés de connaissance : au niveau le plus bas, la sensation, qui a pour objet des entités particulières, tandis qu'au niveau le plus élevé, l'intuition intellectuelle, capable d' « abstraire » le universel des réalités empiriques. Savoir signifie donc abstraire (du latin ab + trahere, "tirer de")[à vérifier].
  22. Gilles-Gaston Granger, La théorie aristotélicienne de la science, Aubier Montaigne, , p. 24
  23. Céline Denat, Aristote, Paris, Éditions Ellipses, , p. 41
  24. en:Aristotle#Epistemology, (en) Robin Smith, « Aristotle's Logic »,
  25. Christopher Taylor (trad. de l'anglais par Luc Brisson), « Démocrite », dans Luc Brisson (dir.), Arnaux Massé (dir.), Anne-Laure Therme (dir.), Lire les présocratiques, Paris, PUF, coll. « Quadrige manuel », (ISBN 9782130621041)
  26. Théophraste, Sur la sensation, §63 « Voilà donc les déterminations relatives au lourd et au léger, au dur et au mou. Quant aux autres qualités sensibles, elles ne correspondent nullement à la nature, ce ne sont que des affections de la sensation qui change, comme dès lors la représentation (φαντασία). Ainsi il n’y a pas de froid ou de chaud par nature, il n’y a que des effets de figures se transformant et de changement survenant en nous ; car tout ce qui est en masse agit sur chacun, ce qui est dispersé dans un large espace est insensible. La preuve que tout cela n’est pas par nature, c’est que tous les animaux le ressentent différemment ; ainsi ce qui pour nous est doux sera amer pour d’autres, acide pour ceux-ci, acre ou astringent pour ceux-là, etc. », §69 « il est absurde de demander que l’apparence soit la même pour tous ceux qui sentent la même chose, puis d’en prouver la vérité, et après cela de venir dire que les apparences diffèrent pour ceux qui sont différemment disposés, et que ni les uns ni les autres ne sont plus près de la vérité. », lire en ligne
  27. Taylor 2012.
  28. Kant classera Épicure dans la famille des empiristes. Cf. Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, ch. 4 : « Histoire de la raison pure », éd. GF-Flammarion, 2001, p. 686.
  29. « ΚΑΤΑ ΙΩΑΝΝΗΝ 1 Westcott and Hort », sur biblehub.com (consulté le )
  30. Nadeau 2016, p. 71. la philosophie de la connaissance qu’a développée Thomas s’enracine dans la psychologie du De anima d’Aristote
  31. Nadeau 2016, p. 89.
  32. philomag, « Guillaume d’Ockham », sur Philosophie magazine (consulté le )
  33. Renald Legendre, Dictionnaire actuel de l'éducation, Canada, Guérin, coll. « Le défi éducatif », , 1584 p. (ISBN 978-2-7601-6851-0), p. 1003.
  34. Nadeau 2016, p. 109. « La vérité consiste en l’être, et la fausseté au non-être », dit Descartes dans Lettre à Clerselier du 23 avril 1649
  35. Descartes, René, 1596-1650., Les passions de l'âme, Vrin, (ISBN 978-2-7116-0186-8 et 2-7116-0186-2, OCLC 694057427, lire en ligne)
  36. Descartes, René, 1596-1650., L'homme de René Descartes, Fayard, (ISBN 2-213-60477-0 et 978-2-213-60477-0, OCLC 408944264, lire en ligne)
  37. Abbagnano, Histoire de la Philosophie, vol. 2, UTET, 2005.
  38. Lecourt et Bourgeois 2006, entrée « Empirisme ».
  39. Gilles Dowek, « La bonne stratégie pour apprendre », Pour la science, no 477,‎ , p. 22
  40. Nadeau 2016, p. 165-166.
  41. Nadeau 2016, p. 189-190.
  42. Kant 1869, Préface de la seconde édition. " Quand Galilei fit rouler ses sphères sur un plan incliné, dont le poids avait été pré-établi par lui-même, et Torricelli fit porter à l'air un poids, préalablement calculé par lui égal à celui d'une colonne d'eau connue [...] une grande lumière il a brillé pour tous les amoureux de la nature. Ils comprirent alors que la raison ne voit que ce qu'elle produit elle-même selon son propre dessein, et ils comprirent qu'elle devait poursuivre les principes de ses jugements selon des lois stables, forçant la nature à répondre à ses propres questions, sans laisser en chasser, pour ainsi dire, colle dande. Sinon nos observations fortuites, faites sans plan précis, ne trouvent de lien dans aucune des lois nécessaires que la raison va au contraire chercher et dont elle a un urgent besoin"
  43. Kant, Immanuel (1724-1804). Auteur., Critique de la raison pure (ISBN 978-2-08-025678-2 et 2-08-025678-5, OCLC 1269622359, lire en ligne) :

    « Pour connaître la réalité des choses il ne faut pas déjà la conscience immédiate de l'objet lui-même, dont on souhaite connaître l'existence, mais la conscience de la connexion entre et une certaine perception réelle, basée sur les analogies de l'expérience, qui exposent toute connexion réelle dans une expérience en général »

  44. Kant, Immanuel (1724-1804). Auteur., Critique de la raison pure (ISBN 978-2-08-025678-2 et 2-08-025678-5, OCLC 1269622359, lire en ligne) :

    « Si nous recherchons quelle nouvelle nature est donnée à nos représentations par référence à un objet, et quelle dignité elles reçoivent par là, nous constatons alors que cette référence ne consiste qu'à rendre nécessaire la conjonction des représentations d'une certaine manière »

  45. Bréhier 1981a, p. 589-591.
  46. a et b Besnier 2005.
  47. « Epistemology », sur Encyclopedia britannica
  48. Ariane Mayer, Paul-Emile Geoffroy 2014, p. 1
  49. Comment, pour finir, le « monde vrai » devint fable, § 5.
  50. Jean-Marie Chevalier et Benoit Gaultier (dir.), « Avant-propos », dans La connaissance et ses raisons, Paris, Collège de France, (ISBN 9782722604407, lire en ligne).
  51. Engel 2007, p. 10.
  52. Lalande 1997a, p. 171.
  53. Épistémologie et théorie de la connaissance
  54. Épistémologie et théorie de la connaissance

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Bibliographie modifier