Utilisateur:Fabius Lector/Brouillon6

Avant propos : programme d'organisation

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Essai de reprise à zéro de épistémologie, orienté vers le sens le plus restreint, cf. + bas rapport à philosophie des sciences selon Soler :

  • connaissance scientifique, l'étude des sciences comme fin en soi, étude technique => connaissance des domaines spécialisés, implication de scientifiques concernés (cf. Poincaré, Couturat, Canguilhem, Weber, ), tendances un rien positiviste voire scientiste, plutôt internalistes
  • vs comme moyen et plus générale, avec distinction selon période pré-scientifique/scientifique (en gros 2nde moitié du XIXe à nos jours, cf. Comte, âge positiviste).
    • période pré-scientifique : du côté de la théorie de la connaissance/philosophie de la connaissance : Platon, Aristote, Descartes, Kant etc., empirisme, rationalisme etc., pensée/méthode scientifique théorético-expérimentale pas encore cristallisée, visées diverses ;
    • pour la période scientifique : philosophie des sciences pour des pensées sur les sciences mais pas forcément techniques, souvent plus externalistes et parfois anti-scientifique ou anti-technoscience.
  • concentré sur la question de la constitution de connaissance: les réflexions sur les sciences dans la société, l'éthique, la politique etc. sont renvoyées du côté de la philo des sciences (ou socio etc.). P.e. si on parle du social en sciences ce sera ici en tant que les facteurs sociaux/culturels influent la production même de la connaissance, le choix ou le contenu des thèses etc.
    • => philosophie des sciences pourrait renvoyer vers épistémologie pour les parties concernant la connaissance, p.e. section du Problème de la démarcation du point de vue d'une constitution spécifique de la connaissance scientifique est à refaire (mal traité, avec du TI etc.) => présentation ici du problème de l'induction par Carnap (logique inductive, plausabilité, vérificationnisme) vs falsificationnisme de Popper, critiques de Lakatos et Feyerabend etc.

Note : les Notes persos dans la section des références ne sont pas destinées à publication, c'est des remarques sur le travail en cours.

Résumé introductif

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L'épistémologie dans son sens principal en français est une discipline ayant pour objet l'étude de la connaissance scientifique. Dans une démarche réflexive et critique, elle interroge la nature de celle-ci et la manière dont elle est produite par les sciences dans leur diversité structurelle et historique. Elle s'est constituée comme réflexion philosophique sur la science à la suite des développements scientifiques du XIXe siècle et s'est diversifiée par la suite dans ses approches et selon les spécificités des champs scientifiques. Elle a pour thématiques principales la caractérisation des sciences, leurs modes de production de connaissance, la valeur de leurs résultats et leur intégration dans le contexte humain qui les abrite, actuel et historique.

Terminologie et caractérisation

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Le mot « épistémologie » est emprunté au début du XXe siècle à l'anglais epistemology où il désigne la théorie de la connaissance au sens kantien de théorie des fondements et des limites de la connaissance renvoyant les sciences au domaine spécifique d'une philosophy of science[1]. Cet usage existe aussi en français de manière native[2] ou par traduction de l'anglais[3],[4] mais de manière la plus commune, le terme renvoie au sens reçu originellement lorsqu'il passe en français, prenant le contre-pied anglais et désignant plus spécifiquement l'étude de la connaissance scientifique[1],[5],[6],[7],[8].

L'épistémologie se trouve ainsi au carrefour de diverses perspectives sur les sciences[9], celles de :

  • la philosophie ou théorie de la connaissance : celle-ci traite de la connaissance en général, et pour autant qu'on admette des connaissances non scientifiques (connaissances du sens commun, intuition pure non expérimentale, mystique etc.), l'épistémologie en est un sous-domaine. La question de la connaissance est donc l'axe central de l'épistémologie définissant son articulation aux autres domaines. Ce qui fait le caractère scientifique d'une connaissance est objet de débat mais l'épistémologie a globalement pour objet les disciplines qualifiées socialement de « scientifique » : une conception générale sur la connaissance peut concerner l'art, la religion, la psychologie commune etc. mais ce n'est qu'en tant qu'elle agit sur la production scientifique qu'elle concerne l'épistémologie au sens ici compris ;[NP 1]
  • la philosophie des sciences : les deux termes sont parfois utilisés comme synonyme mais certains revendiquent une approche scientifique des sciences, non-philosophique, même si l'aspect réflexif et critique milite pour un aspect foncièrement philosophique[10]. L'épistémologie au sens le plus strict aurait ainsi comme fin en soi l'étude des sciences , renvoyant les Platon, Aristote, Descartes, Kant etc. du côté de la philosophie de la connaissance où elle ne serait vue que comme moyen. Essentiellement concentrée sur la constitution des connaissances, l'épistémologie ainsi conçut exclue généralement la réflexion sur le sens même des sciences[11] ;
  • l'histoire des sciences : l'épistémologie partage le même objet d'étude et tire partie de l'histoire pour la description de la mise en place des disciplines, la saisie de leur état actuel, l'examen des déterminant de leurs évolutions en s'attachant aux réalités concrètes des développements par-delà l'imagerie mythique d'une Science sans histoire[NP 2]  ;
  • la sociologie des sciences et les Science studies : ces approches se sont développées à partir des années 70 dans une contestation de la réflexion traditionnelle sur les sciences en invoquant des causalités sociales générales (culture, politique, idéologie...) ou particulières à la communauté scientifique dans la production des connaissances. Certaines thèses très relativistes de ces mouvements sont généralement contestés mais les travaux restent d'intérêt général pour l'épistémologie ;[NP 3]
  • l'épistémologie comme science empirique : des approches entendent « naturaliser » l'étude des sciences, c'est-à-dire en faire une science empirique.
    • c'est le projet l'épistémologie naturalisée (en) de W. V. O. Quine pour qui science et philosophie se rejoignent[12] et qui considère que les approches non-empiriques ont échoué[NP 4];
    • La tendance se retrouve dans les épistémologies évolutionnaires qui font un usage littéral de la théorie de l'évolution appliquée aux capacités cognitives ou un usage analogique pour expliquer de manière naturelle l'évolution des sciences par variation et sélection des théories[NP 5].

Notes et références

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  1. a et b Bitbol et Gayon 2015, p. 11.
  2. Épistémologie épicurienne, Vrin, coll. « Cahiers philosophiques » (no 173), (lire en ligne Accès payant) – accès gratuit par la bibliothèque Wikipédia
  3. Alban Bouvier et Bernard Conein, L'épistémologie sociale. Une théorie sociale de la connaissance, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, coll. « Raisons Pratiques », (lire en ligne)
  4. Elsa Dorlin, « Épistémologies féministes », dans Sexe, genre et sexualités. Introduction à la philosophie féministe, Presses Universitaires de France, coll. « Philosophies », (lire en ligne Accès payant), p. 9-34 - accès gratuit par la bibliothèque Wikipédia
  5. Pierre Wagner, « Introduction », dans Pierre Wagner (dir.), Les Philosophes et la science, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Folio-essais », (ISBN 9782070416257, présentation en ligne), p. 9–65
  6. Louis Couturat, « Lexique philosophique - Épistémologie », dans Bertrand Russell, Essai sur les fondements de la géométrie, Gauthier-Villars, (lire en ligne), p. 257 - « Ce terme, qui signifie étymologiquement théorie des Sciences (ἐπιστήμη / epistếmê, λόγος / lógos), correspond au mot allemand Erkenntnisstheorie ou Erkenntnisslehre (Théorie de la connaissance) et à l'expression française Philosophie des Sciences. [...] une théorie de la connaissance appuyée sur l'étude critique des Sciences, ou d'un mot, la Critique telle que Kant l'a définie et fondée »
  7. Chevalley 2019.
  8. Lalande, p. 293. c’est essentiellement l’étude critique des principes, des hypothèses et des résultats des diverses sciences, destinée à déterminer leur origine logique (non psychologique), leur valeur et leur portée objective
  9. Soler 2019, p. chap. 2.
  10. Gilles Gaston Granger]]. l'épistémologie ne saurait prétendre être une « science de la science » […] L'épistémologie demeure philosophie de la science ; son propos est de la comprendre en tant qu'œuvre de connaissance et d'en interpréter la signification relativement au vécu humain
  11. Dominique Lecourt, La philosophie des sciences, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », (ISBN 978-2-13-080397-3, OCLC 1083990600, DOI 10.3917/puf.lecou.2018.01, lire en ligne), p. 17
  12. W. V. O. Quine, Le Mot et la Chose, Flammarion, , p. 28 - « la philosophie, [...] comme effort en vue de se faire une idée plus claire des choses, ne doit pas, pour ce qui est l'essentiel de ses objectifs et de sa méthode, être distinguée de la science »

Notes perso (à nettoyer avant publication)

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  1. 2 phrases pour développer les implications d'un sous-domaine de la théorie/philosophie de la connaissance : la connaissance comme axe central de recherche et le scientifique comme spécialité. À voir si on peut faire mieux, ce pourrait être bien d'introduire explicitement dès le début épistémologie sociale et épistémologie féministe pour expliquer qu'elles traduisent l'anglais et concernent les théories de la connaissance en général. P.e. : «  En ce sens, de faux-amis peuvent apparaître en français par traduction de l'anglais : les approches de l'épistémologie sociale ou de l'épistémologie féministe concernent ainsi l'ensemble des modes de connaissance, leur application aux sciences demandant une recherche spécifique. ».
  2. à voir : Soler utilise « mythique » mais c'est un vocabulaire pas très neutre même si il faudrait exprimer la différence avec les conceptions naïves d'une vérité-vraie éternelle qui viendrait de la Science
  3. À compléter : voir d'autres regards que Soler sur les thèses relativistes, trouver une source pour préciser le rapport avec épistémologie sociale et épistémologie féministe notamment
  4. ajout perso à revoir, Soler n'approfondit pas trop la motivation de Quine et faudrait donner ses motivations vs l'approche "en chambre" (comment on traduit "armchair theorizing" ?), purement théorique.
  5. Donald T. Campbell et Karl Popper cités par Soler, à voir pour l'épistémologie génétique de Piaget

Voir aussi

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Bibliographie

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L'épistémologie comme domaine pluridisciplinaire d'étude de la connaissance scientifique

Dictionnaires et encyclopédies

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