Utilisateur:Fausta Samaritani/Brouillon/tap

Tapisserie médicéenne
Surporte avec vase de fleurs et putti, sur dessin attribué à Michelangelo Cinganelli, 1622-1624
Présentation
Destination initiale
Usine textile
Commanditaire
Localisation
Pays
Commune

L'industrie du tissage des tissus de laine et de soie avait une longue histoire à Florence : dès le XIIIe siècle, les tisserands appartenaient à un Art et avaient leurs propres statuts.

L'usine de Tapisserie médicéenne a été une heureuse intuition de Cosme Ier de Toscane (duc de Florence et en 1569 grand-duc de Toscane) qui en 1546 appela à Florence deux maîtres tapissiers flamands - Nicolas Karcher (it) et Jan Rost (it) - qui travaillaient à Ferrare, à la cour du duc Hercule II d'Este. Son but était d'implanter dans la ville un atelier de tapisserie.

Historique modifier

La tapisserie florentine est née sur l'impulsion et par la volonté de Cosme Ier qui, poussé par la passion pour l'art, mais aussi par l'intuition d'entrepreneur, en 1545 chargea les deux tapissiers flamands Giovanni (Jan) Rost et Nicolas Karcher d'installer à Florence une tapisserie et de former des ouvriers textiles toscans.

Selon le contrat, le duc aurait fourni 24 métiers à tisser et payé 600 écus d'avance, en versements mensuels, ainsi qu'un montant supplémentaire pour chaque tapisserie terminée, qui pouvait varier selon la finesse du travail effectué. Les deux tapissiers pouvaient aussi tisser pour des commettants toscans ou étrangers et ils étaient alors libres de fixer le prix. Le salaire des travailleurs était à la charge des deux tapissiers, qui devaient aussi pourvoir au matériel à tisser. Les dessins restaient en leur propriété et ils pouvaient les réutiliser[note 1].

La tradition de la manufacture grand-ducale des « Creati fiorentini » poursuit en 1588, avec le chef de la tapisserie Guasparri Papini. La tapisserie médicéenne se distingua par l'utilisation des matériaux précieux - soie, or, argent - et des techniques de tissage élaborées. Les tapissiers, à Florence, interprétaient les dessins des peintres connus, tels que Bronzino, Francesco Salviati, Bachiacca. Giorgio Vasari, dans Les Vies a écrit que le Bachiacca « [...] Fit ensuite de petites figures qui furent destinées aux cartons de tous les mois de l'année, mises en œuvre de beaux tissus de tapisserie de soie et d'or. »[note 2].

Parmi les premières pièces tissées, les « Spalliere » à grotesques, réalisées pour la Salle de l'Audience de Palazzo Vecchio. Des tapisseries ont été tissées pour décorer la Villa médicéenne de Poggio a Caiano. Les ateliers des tapissiers étaient dispersés dans toute la ville : en la rue des Arazzieri, la rue des Servi, la rue des Cimatori, la rue de la Ninna, la rue de San Gallo et la rue du Cocomero.

De la manufacture grand-ducale sont sorties des tapisseries, comme la série de la Passion du Christ, tissée par Papini Guasparri sur cartons d'Alessandro Allori et de Lodovico Cigoli. Le tapissier Guasparri Papini a réalisé aussi, après le 1589 et sur les dessins d'Alessandro Allori, trois surportes (« Portiere ») avec le blason de' Médicis et de Lorraine[1]. Matteo Bonechi a dessiné en 1735 un carton figurant Le Feu, sous les traits du dieu Vulcain. Ce carton appartient au cycle des Quatre Eléments, réalisé en collaboration avec le peintre Sagrestani, qui a dessinés les trois autres éléments[2].

Le peintre flamand Jan van der Straet est connu aussi pour l'activité de dessinateur pour la manufacture médicéenne de tapisseries : il a peint plus de 130 cartons, illustrant aussi les techniques et l'histoire de la pêche et de la chasse.

Benedetto Squilli sur dessin d'Alessandro Allori, La chasse au cygne, 1578 (Villa médicéenne de Poggio a Caiano).

Les tapisseries anciennes sont des spécimens d'une forme particulière d'art. Elles sont parfois compromises par l'usage et par la lumière, donc dans des conditions précaires : pour cette raison on les conserve, pendant longtemps, enroulées et enfermées dans les dépôts.

En 1738 le grand-duc François II de Lorraine, (grand-duc de Toscane du 1737 au 1765) a fermé les ateliers de la manufacture et beaucoup de tisserands, restés sans travail, sont émigrés à Naples, en retirant de Florence les métiers à tisser, les matériaux de tissage et les dessins.

Combien de tapisseries ont été tissées? Des milliers. Il faut aussi compter que, en plus les tissus pour meubler des villas et des palais et pour décorer des églises, les tapissiers à Florence avaient créés des étendards et même des draps - avec des sujets religieux, avec des fleurs, des armoiries - à exposer aux fenêtres et aux balcons à l'occasion des fêtes religieuses, comme la fête de Saint Jean, la Fête-Dieu (Corpus Domini), ou le Scoppio del Carro le Samedi saint[note 3].

Le gouvernement du baron Bettino Ricasoli disposa que tous les objets d'art, appartenant à l'État, qui se trouvaint à Florence devaient être réunis par le Domaine de l'État au Palazzo Vecchio et en 1864 les tapisseries furent cédées à la Direction des RR. Galeries et Musées qui, en partie, les exposairent dans le Corridor de Vasari. En 1884, les tapisseries florentines ont été transférées dans un nouveau musée, au Palazzo della Crocetta en rue de la Colonna 26, où elles restèrent jusqu'en 1922. Pius, on les partage : les Offices en reçoivent 45, d'autres restent enroulés dans des entrepôts, ou sont exposées dans des bureaux publics[note 4].

Certaines séries ont été démembrées. Les « Spalliere », tissées par Karcher sur dessin de Salviati, sont aujourd'hui partagées entre les Offices, le Musée des Arts décoratifs (Paris) et l'ambassade d'Italie à Londres. Les tapisseries qui représentent les Histoires de Joseph, fils de Jacob, racontées dans la Genèse (37-50) furent divisées en 1882, par la volonté du roi de Savoie, entre Florence (Palazzo Vecchio) et le Palais du Quirinal (salle du Bronzino).

Après cent cinquante ans, une exposition itinérante - à Rome à Florence et à Milan - a réuni ces vingt tapisseries. En le Quirinal annonce : « Les tapisseries de Cosme de Médicis retournent à leur Maison »[3].

Les collectios modifier

Histoires de Joseph, fils de Jacob, relocalisation temporaire dans la Salle des Dugento, à Florence.

Musées des Offices modifier

Tapissier Dessinateur Titre Date Dimensions Matériels Destination
destinataire
N. Inventaire
Note
Nicolas Karcher Francesco Salviati Déposition de la Croix 1549 202 200cm Seta lana oro argento Pour un autel 1 925,773[note 5],[note 6].
Nicolas Karcher Francesco Salviati Ecce Homo 1549 226 218cm Soie Pour un autel 1 925,60
En 1884, il a été exposé au Palais de la Crocetta.
Nicolas Karcher Francesco Salviati Résurrection du Christ 1553 228 218cm Soie, laine, or, argent Benedetto Accolti 1 925,59[note 7]
Nicolas Karcher Francesco Ubertini
dit le Bachiacca
Spalliera 1549-1553 299 348cm Soie, laine, or, argent Palazzo Vecchio 1 925,38
En 1884, a été exposé au Palais de la Crocetta. Aux Offices en 1928.
Nicolas Karcher Francesco Ubertini
dit le Bachiacca
Spalliera 1549-1553 299 348cm Soie, laine, or, argent Palazzo Vecchio 1 925,39
En 1884, a été exposé au Palais de la Crocetta. Aux Offices en 1928.
Nicolas Karcher, Les mois de l'année : Mars - Avril - Mai, 1552-1553 (Offices).

Palais du Quirinal modifier

Au Palais du Quirinal il y a des tapisseries florentines - tissées par Jan Rost et Nicolas Karcher, sur carton d'Agnolo Bronzino, de Jacopo Pontormo et de Francesco Salviati - qui ont donné le nom à la Salle du Bronzino, aujourd'hui utilisée comme lieu de la première rencontre entre le Président de la République et les chefs d'État en visite officielle. Ces tapisseries, qui font partie de la série biblique avec les Histoires de Joseph, fils de Jacob, ont été tissées en 1544-1553, sur commande de Cosme Ier de Médicis et destinées à orner la Salle de' Dugento du Palazzo Vecchio.

La Prudence, sur dessin attribué à Baccio del Bianco, 1637-1640.

Expositions modifier

  • 2006 : Florence, Musée des Offices, Aula de San Pier Scheraggio - 4 avril-4 juin, Gli arazzi dei Granduchi. Un patrimonio da non dimenticare[note 8].
  • 2008 : Florence, Palazzo Pitti, Palazzina de la Meridiana, La nascita dell'arazzeria medicea. Dalle botteghe dei maestri fiamminghi alla manifattura ducale dei "Creati fiorentini"[4],[note 9].
  • 2014 : Florence, Musée des Offices, Salle des Reali poste - 28 mai-28 juin 2014, Arazzi Medici, giganti fragili[note 10],[note 11].
  • 2015-2016 : Florence, Palazzo Vecchio, Salle des Dugento - 15 septembre 2015-15 février 2016 ; Rome, Palais du Quirinal, Salon des Corazzieri - 17 février - avril 2016 ; Milan, Palais royal de Milan, Salle des Cariatides, "Il Principe dei Sogni" : gli arazzi medicei a Palazzo Vecchio[note 12],[note 13].
  • 2016 : Florence, Musée des Offices, La Bellezza Salvata. Firenze 1966-2016[5],[note 14].
  • 2019 : Florence, Palazzo Pitti, Salle Bianca e Salle des Nicchie, Omaggio a Cosimo I - Una biografia tessuta. Gli arazzi in onore di Cosimo I - 5 juin-29 septembre[6],[note 15],[note 16].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Gaeta Bertelà Gli Uffizi 1980, p. 1047.
  2. Gaeta Bertelà Gli Uffizi 1980, p. 1058. « [...] Fece poi di figure piccole che furono infinite i cartoni di tutti i mesi dell'anno, messe in opera di bellissimi panni d'arazzo di seta e d'oro. »
  3. Gaeta Bertelà Gli Uffizi 1980, p. 1047.
  4. Gaeta Bertelà Gli Uffizi 1980, p. 1047.
  5. (it) Gianna Bacci, Clarice Innocenti, « Tre arazzi di Francesco Salviati. Dalla Gallerria degli Uffizi. Note sul restauro », sur www.jstor.org, (consulté le ).
  6. Fut remise à la « Garde-robe des Offices » le . En 1884, a été exposée au Palais de la Crocetta (catalogue 119. En copie, même image dans une peinture à Palazzo Pitti. Gaeta Bertelà Gli Uffizi 1980, p. 1054.
  7. Remise le à Benedetto Accoliti, cardinal de Ravenne, à la mort duquel la tapisserie arriva en héritage à Cosme Ier, qui fit enlever les armoiries cardinalices et la destina à la chapelle du Palazzo Pitti. Deux sont les répliques : à Milan, Musée Poldi Pezzoli (cat. 20) et à Venise, Museo Correr (cat. 566) Gaeta Bertelà Gli Uffizi 1980, p. 1056.
  8. (it) Caterina Chiarelli, Giovanna Giusti et Lucia Meoni (curatelle de) (Catalogo di mostra Galleria degli Uffizi, Aula di San Pier Scheraggio 4 aprile-4 giugno 2006), Gli arazzi dei Granduchi : Un patrimonio da non dimenticare, Livourne, Sillabe, , 34 p. (ISBN 88-8347-323-X).
  9. (it) Lucia Meoni (curatelle de) (Catalogo della mostra a Palazzo Pitti, Galleria del Costume), La nascita dell'arazzeria medicea : dalle botteghe dei maestri fiamminghi alla manifattura ducale dei «creati fiorentini», Livourne, Sillabe, , 95 p. (ISBN 8883474686).
  10. Une sélection de tapisseries des Médicis. Leur qualité et leur conservation. Ce sont des artefacts qui craignent la lumière et les insectes et ont la tendance à se déformer par le poids : pour cette raison, on les montrent en rotation.
  11. (it) Giovanna Giusti (curatelle de) (Catalogo della mostra tenuta a Firenze, Galleria degli Uffizi, Sala delle Reali poste, 28 maggio-28 giugno 2014), La Galleria degli arazzi : fragilità della bellezza / Galleria degli Uffizi, Florence-Milan, Firenze Musei-Giunti, , 131 p. (ISBN 978-88-09-79620-1).
  12. Réuni pour la première fois, après la longue et compliquée restauration, le cycle de tapisseries des Histoires de Joseph juif qui fut divisé par les Savoia en 1882, entre Rome et Florence, lorsque la moitié des tapisseries fut transférée au Quirinal. cf. [[#Gaeta Bertelà Galleria degli Arazzi|]].
  13. (it) Segretariato generale della Presidenza della Repubblica, Il principe dei sogni : Giuseppe negli arazzi medicei di Pontormo e Bronzino, Milan, Skira, , 367 p. (ISBN 978-88-572-2796-2).
  14. Tapisseries de la manufacture des Médicis, tissées sur carton de Michelangelo Cinganelli et représentant les Histoires de Fetonte, 1617. En 1966, ils étaient au rez-de-chaussée de la Galerie des Offices.
  15. Ces grandes tapisseries - cinq mètres jusqu'à plus de huit mètres de longueur - ont été réalisées pour la Salle de Saturno du Palazzo Pitti, réservée aux audiences secrètes du grand-duc Ferdinand II de Médicis
  16. (it) Alessandra Griffo et Lucia Meoni (curatelle de), Una biografia tessuta : gli arazzi seicenteschi in onore di Cosimo I, Livourne-Florence, Sillabe-Galleria degli Uffizi, , 87 (champ libre=Catalogo della Mostra tenuta a Firenze nel 2019 (ISBN 978-88-334-0088-4).

Références modifier

  1. (it) Giovanna Giusti, « 2008 - Portiera con lo stemma dei Medici », sur www.amicidegliuffizi.it, (consulté le ).
  2. (it) Mina Gregori et Mara Visona, Fasto privato : la decorazione murale in palazzi e ville di famiglie fiorentine. Dal tardo barocco al romanticismo, vol. II, Florence, Edifir, , p. 165 - 180 ?.
  3. (it) « Gli arazzi di Cosimo de' Medici tornano a Casa », sur www.quirinale.it, (consulté le ).
  4. (it) Katty Colzi, « Se qualcuno adottasse un arazzo... », sur www.artearti.net, (consulté le ).
  5. (it) Università degli Studi di Firenze, « La Bellezza Salvata. Firenze 1966-2016 », sur mostre.sba.unifi.it (consulté le ).
  6. (it) Le Gallerie degli Uffizi, « Per celebrare i cinquecento anni dalla nascita di Cosimo I de’ Medici », sur www.uffizi.it (consulté le ).

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • (it) Gallerie e musei Firenze, Catalogo della R. galleria degli arazzi, Florence-Rome, Tip. dei Fratelli Bencini, , XXI, 88.
  • (it) Giovanna Gaeta Bertelà, « gli arazzi : Catalogo generale », dans Gallerie degli Uffizi, Gli Uffizi, Florence, Centro Di, (1re éd. 1979), 1211 p. (ISBN 88-7038-021-1), p. 1045-1075. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Candace J. Adelson, The tapestry patronage of Cosimo I de' Medici, vol. I-IV, Ann Arbor, UMI, .
  • (it) Clarice Innocenti (curatelle de), Meraviglie tessute della Galleria degli Uffizi : il restauro di tre arazzi medicei, Florence, Edifir, , 95 p. (ISBN 88-7970-090-1).
  • (it) Lucia Meoni, Gli arazzi nei musei fiorentini : La collezione medicea. Catalogo completo, vol. I-III, Florence-Livourne, Musei Fiorentini-Sillabe, 1997, 2007.
  • (it) Clarice Innocenti, Gli arazzi con storie di Giuseppe Ebreo per Cosimo I De' Medici : il restauro, Florence, Polistampa, , 314 p. (ISBN 978-88-596-1330-5).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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Lien externes modifier

France modifier

Paris. Louvre
  • Une « portiera » aux armes de' Médicis, 1588-1621, tissée par Guasparri Papini et ornée de personnages et de grotesques, sur fond jaune ; marque de l'atelier « P ». La Chasse au loup, carton pour tapisserie de Jan van der Strae, 1567, pour la décoration de la villa de Poggio a Caiano. Les Figures en adoration devant une statue de dieu terme, dans un paysage, dessin de Stradano, identifié par Alessandra Baroni Vannucci comme l'étude probable pour un des cartons de tapisserie des Histoires du dieu Terme, destinée au Quartiere degli Elementi du Palazzo Vecchio[note 1]. Francesco Salviati, étude pour la figure agenouillée, en bas à droite, dans le Sacrifice d'Alexandre, tapisserie conservée à Naples (Capodimonte). Un dessin de Lodovico Cardi Un pape écrivant sous l'inspiration divine, avec des anges à ses coté, pour une tapisserie, jamais exécutée, pour le cardinal Montalto, commission enregistrée par Filippo Baldinucci[note 2],[1].

Notes modifier

  1. (it) Alessandra Baroni Vannucci, Jan van der Straet detto Giovanni Stradano : flandrus pictor et inventor, Milan-Rome, Jandi Sapi, , 469 p., p. 103.
  2. (it) Filippo Baldinucci, Notizie de' professori del disegno da Cimabue in qua ..., Delhi, Facsimile Publisher, , 615 p., p. 36.

Références modifier

  1. (it) Louvre, « Tapisserie Florence », sur collections.louvre.fr (consulté le ).