Utilisateur:Gaetan456/Brouillon
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Reconstruction du catafalque d'Alexandre d'après la description de Diodore (milieu XIXe siècle).Le tombeau d'Alexandre le Grand, appelé le Sôma « corps » ou Sèma « tombe », n'a toujours pas été retrouvé de nos jours malgré les nombreuses recherches et hypothèses d'historiens et d'archéologues pour déterminer son emplacement exact.
Sommaire [masquer] 1 Les tribulations du corps d'Alexandre 2 Fouilles récentes 3 La thèse d'Andrew Chugg 4 Notes 5 Bibliographie
Les tribulations du corps d'Alexandre[modifier]À sa mort survenue en 323 av. J.-C. à Babylone, le cadavre embaumé[1] d’Alexandre le Grand devient l'enjeu d'un conflit entre ses diadoques ("successeurs" parmi ses généraux). L'un d'eux, Perdiccas, fidèle à Roxane et à Alexandre IV, décide dans un premier temps de le rapatrier à Aigéai, l'ancienne capitale de Macédoine, là où reposent les ancêtres du conquérant. Le corps est ainsi placé dans un premier sarcophage anthropoïde en or, enfermé à son tour dans un deuxième cercueil doré, un drap pourpre recouvrant le tout. L'ensemble est disposé sur un char d'apparat surmonté d'un toit que soutient un péristyle ionique[2]. Cependant, selon Élien le Sophiste, Ptolémée Ier Soter n'hésite pas à attaquer la procession funéraire pour s'approprier le sarcophage et l'exposer à la dévotion à Memphis[3].
Selon le pseudo-Callisthène, le cadavre est ensuite transporté par Ptolémée II à Alexandrie vers -280, dans un coffre de plomb. Ptolémée II le place à l'intérieur d'un temple dans un nouveau sarcophage recouvert d'or.
Ptolémée IV Philopator, enfin, fait construire un mausolée somptueux (le Sôma) dans lequel il expose la dépouille d'Alexandre. Lucain rapporte dans la Pharsale[4] que, si « les Ptolémées avaient choisi pour leurs sépultures le style des pyramides »[5], il ne saurait en être de même pour le père fondateur de la ville qui a dû être inhumé dans un tombeau de style macédonien, c'est-à-dire dans une chambre d'albâtre souterraine, surmontée d'un tumulus de pierres. Le tombeau devait être dans le même style[6] que le mausolée qui sera érigé bien plus tard pour Auguste à Rome. Tout autour de celui-ci sont aménagées de petites chapelles destinées à recevoir les corps des rois lagides, l'ensemble étant protégé par une enceinte murée qui délimite le téménos. Il est presque certain que le Sôma se trouvait quelque part à l'intersection de la voie Canopique, qui traverse la ville selon un axe nord-est sud-ouest depuis la porte du Soleil jusqu'à la porte de la Lune, et de l'autre voie principale orientée nord-sud qui relie la presqu'île de Lochias au lac Mariout. Pour Strabon[7], le monument fait même partie de la basilique, dans le quartier royal que devait en partie englober le téménos. De nos jours, cette intersection se situe non loin de la tour Challalat.
Ptolémée X, à court d'argent, fait remplacer en -89 le cercueil d'or par un cercueil de verre ou d'albâtre translucide[8]. Le cadavre embaumé y reste plusieurs centaines d'années et devient un objet de visite pour un grand nombre d'hommes politiques, de généraux tant grecs que romains. Jules César sera le premier à visiter le Sôma en -48, puis, selon Suétone[9], l'empereur Auguste : il visite le tombeau en -30 et retire un instant le corps du sarcophage pour lui mettre avec respect une couronne d'or sur la tête et le couvrir de fleurs. La manipulation aurait malheureusement abîmé le nez du cadavre. Quant au tombeau lui-même, selon Flavius Josèphe[10], il aurait déjà été pillé quelque temps auparavant par Cléopâtre qui manquait de ressources financières.
La dernière visite importante est celle de l'empereur Caracalla en 215. Ce dernier n'hésite pas à s'approprier la tunique, la bague et la ceinture du Macédonien, la cuirasse, quant à elle, ayant probablement déjà été volée par Caligula[11].
Le 21 juillet 365[12], un très violent tremblement de terre, suivi d'un tsunami dévastateur, ravage la ville. Les chroniqueurs du temps décrivent avec effroi les bateaux retrouvés juchés au sommet des édifices, les temples et les portiques écroulés sur le sol. La ville est jonchée de cadavres (les historiens parlent de quelque 50 000 morts). Une catastrophe de cette ampleur n'a pu que mettre à mal le tombeau monumental d'Alexandre le Grand. De plus, en 391, « explose une violente émeute chrétienne et antipaïenne qui aboutit à la destruction du grand temple de Sérapis, et qui a peut-être atteint ce qui restait du Sôma : une allusion récemment décelée dans un discours du rhéteur Libanius montrerait que le corps fut alors sorti du tombeau pour être exposé une dernière fois publiquement »[13]. Dès lors, l'emplacement du Sôma n'est plus connu avec exactitude.
En 605, puis vers 630 ou 631, surviennent deux autres séismes, suivis de raz de marées dévastateurs. La ville d'Alexandrie ne se relèvera pas de ces catastrophes naturelles, à la veille de la conquête musulmane, vers 640 à 645. Lors de l'intervention militaire française de 1798 à 1800, Alexandrie n'était plus qu'un grand village, où son passé était enfoui sous parfois plusieurs mètres de terre ou de remblais.
Fouilles récentes[modifier]Dans le cimetière latin de Terra Santa, à l'extérieur du téménos antique cependant, a été découvert en 1906 un tombeau d'albâtre, antichambre souterraine d'une tombe monumentale qu'Achille Adriani, le dernier directeur italien du musée gréco-romain, considéra comme le tombeau d'Alexandre le Grand. La porte monumentale de cette sépulture est tout particulièrement remarquable, car elle est la copie conforme au 1/36e[14] de celle de l'antique phare d'Alexandrie.
La zone a été à nouveau fouillée entre 1998 et 1999. Des prospections géophysiques réalisées par une équipe grecque puis une entreprise allemande ont montré une série d'anomalies dans les environs du tombeau. En 2001, le Centre d'études alexandrines a poursuivi ces travaux et a fouillé ce cimetière désaffecté, transformé en pépinière[15]. Par endroits, le rocher naturel, qui est taillé, a été atteint. Les mesures réalisées par les géophysiciens (par radar, mesures sismiques, électromagnétiques, etc.) décèlent des cavités dans le rocher, laissant supposer des passages, puits ou descenderies.
Mais actuellement, rien ne laisse penser qu'il s'agit bien du tombeau d'Alexandre.
La thèse d'Andrew Chugg[modifier]Selon l'historien Andrew Chugg, auteur de quatre ouvrages sur Alexandre le Grand, le corps embaumé du célèbre Macédonien pourrait de nos jours se trouver à Venise[16].
La momie de Saint Marc, dont le symbole est également un lion, apparaît subitement à Alexandrie à la fin du IVe siècle, alors que tous les auteurs anciens affirment que la dépouille de ce saint, qui passe pour avoir le premier évangélisé Alexandrie, a été brûlée vers la fin du Ier siècle. Il y aurait eu confusion (voulue ?)[17] à l'époque entre les deux tombeaux pour protéger la momie, l'empereur chrétien Théodose ayant décrété illégale en 391 la vénération d'Alexandre le Grand. Puis, en 828, deux marchands vénitiens, peut-être pour la soustraire aux destructions de l'islam naissant, l'enlèvent avec la complicité du clergé local de la chapelle où elle reposait et l'emmènent à Venise. Cette momie repose depuis 1811 dans un sarcophage de marbre sous l'autel majeur de la Basilique Saint-Marc où l'on trouve également plusieurs symboles macédoniens en marbre incrustés dans les murs.
Aucune preuve concrète cependant ne peut encore étayer cette thèse.
Notes[modifier]1.↑ L'embaumement n'était pas une pratique macédonienne, mais il a peut-être été voulu par les généraux d'Alexandre afin que le cadavre résistât au voyage.
2.↑ Diodore, XVII, 17,4 ; XVIII, 1, 4 ; XVIII, 26,3. 3.↑ Élien le Sophiste, Varia Historia XII, 64 [archive] 4.↑ Lucain, La Pharsale, VIII, 694 : X, 19. 5.↑ Valerio Massimo Manfredi, « La Cité mythique d'Alexandrie sous les mers » in Historia, novembre 2010, p. 24. 6.↑ Valerio Massimo Manfredi, « La Cité mythique d'Alexandrie sous les mers » in Historia, novembre 2010, p. 22 : on distingue très bien sur une lampe à huile du Ier siècle une tour ronde qui se détache à l'arrière plan d'une vue d'Alexandrie depuis le port. 7.↑ Strabon, Géographie, XVII, C.793, 794. 8.↑ Strabon (XVII, C.794) visita lui-même le tombeau au Ie siècle. 9.↑ Suétone, Vie des douze Césars, « Auguste », XVIII, 1. 10.↑ Contre Apion, II, 57. 11.↑ Suétone, Vie des douze Césars, « Caligula », LII, 3. 12.↑ Historia, Alexandre Grandazzi, juillet-août 2009, p. 49. 13.↑ Historia, Alexandre Grandazzi, juillet-août 2009, p. 50. 14.↑ Sciences et Avenir, hors série, janvier 2011, numéro 165, p. 58 (Isabelle Hairy, architecte-archéologue, responsable de l'étude « Phare » du CNRS/CEAlex.) 15.↑ La moitié appartient à la faculté d'agronomie de l'université d'Alexandrie, l'autre partie au Gouvernorat de la ville. 16.↑ Andrew Michael Chugg, Alexandre le Grand, le tombeau perdu, Richmond Editions, 2004, (ISBN 1-902699-63-7) 17.↑ History Today, 1er juillet 2004.
Bibliographie[modifier]Alex.-Max de Zogheb, L'emplacement du mausolée d'Alexandre le Grand et de la reine Cléopâtre, Alexandrie, Éditions Minytor, coll. « Études historiques », 1957 [lire en ligne]
Valerio Massimo Manfredi, Le tombeau d'Alexandre le Grand, l'énigme, Éditions Jean-Claude Lattès, 2010