Utilisateur:Gerard-emile/Brouillon Heidegger et Nietzsche

Heidegger a été un lecteur attentif de Nietzsche. Il consacre six séminaires à l'étude de son œuvre de 1936 à 1942, qui seront recueillis en deux tomes : Nietzsche I et Nietzsche II. En 1943, il prononce la conférence « Le mot de Nietzsche, Dieu est mort », reprise dans les Chemins qui ne mènent nulle part. En 1953, il prononce la conférence « Qui est le Zarathoustra de Nietzsche ? », reprise dans les Essais et conférences.
De toutes less études que Heidegger a consacrées aux grands penseurs (Hegel, Kant) aucune n’est aussi vaste, considérable et détaillée que son explication( Auseinandersetzung) avec Nietzsche, étude rendue publique à partir des années trente et publiée en grande partie dans les deux tomes du Nietzsche en 1961.Pour Hans-Georg Gadamer, ces deux tomes de par leur importance constituaient le véritable pendant à Être et Temps et le compte rendu du débat entrenu avec l'interlocuteur redoutable qu'il s'était inventé en la personne de Nietzsche, qu'il poussait jusqu'à ses conséquences métaphysiques ultimes [1].

  • Dans Être et Temps, Nietzsche n'est cité que deux fois, alors que son influence souterraine est certaine, par exemple au paragraphe (§53), alors que Heidegger traite de l’existence authentique, ainsi lorsqu'il est dit du libre devancement vers la mort qu’il empêcherit le Dasein de « devenir trop vieux pour ses victoires » (ET, 264), on se rappelle qu’il s’agit d’un mot du Zarathoustra tiré d’un chapitre intitulé « De la libre mort » [2], ce qui laisse entendre que Heidegger aurait reconnu en Nietzsche un précurseur dans la pensée de la Finitude[3].
  • Ce serait aussi dans son face-à-face avec Nietzsche que Heidegger aurait mis en évidence pour la première fois les catégories métaphysiques qui sont celles de la technique moderne. Cette confrontation aurait été l'occasion de la découverte de la véritable essence du nihilisme comme relevant de l’oubli de l’Être inhérent au mode de penser métaphysique, autrement dit des thèmes essentiels qui ont conduit au Tournant[4].
  • Enfin ce sont les questions posées par Nietzsche qui ont conduit Heidegger à s'interroger sur ce qu'il y avait en amont de la métaphysique[5].

Il ne s'agira pas ici d'étudier la doctrine de Nietzsche en soi, mais de tenter de résumer l'interprétation qu'en donne Heidegger. Ceci d'un point de vue trés particulier mais absolument fondamental pour lui, à savoir le thème de « l'achèvement de la métaphysique »[N 1], résumant et clôturant l'histoire de la philosophie à partir duquel Heidegger interprètera la pensée de Nietzsche.

On s'interrogera du point de vue de Heidegger sur :

  • la place Nietzsche dans l'histoire la métaphysique . On verra que pour Heidegger, Nietzsche est le dernier des métaphysiciens
  • les principaux concepts mis en œuvre
  • ce qui rapproche les deux philosophes
  • ce qui néanmoins les distingue et les oppose

Nietzsche, le dernier des métaphysiciens modifier

Friedrich Nietzsche.
  • A partir de 1936, au terme de sa relecture de l'oeuvre de Nietzsche, Heidegger, fait état de l'achèvement, Verendung de la métaphysique et postule la nécessité d'un autre commencement de la pensée, andersanfängliches Denken[6]. Il apparaît que c'est sous l'influence de Nietzsche que Heidegger passe du point de vue de la recherche d'un fondement de la Métaphysique, qui avait été le sien jusque et y compris dans Être et Temps, à celui de son dépassement. C'est d'ailleurs à travers ce thème de « l'achèvement de la métaphysique » , résumant et clôturant l'histoire de la philosophie que Heidegger interprétera la pensée de Nietzsche[7].
  • Pour autant ce thème de l'« achèvement » ou du « dépassement » ou encore du « renversement » pour Nietzsche n'est pas compris de la même façon par les deux philosophes. Alors que pour Nietzsche, le dépassement de la métaphysique est conçu comme un simple « renversement du platonisme » , cela signifie pour Heidegger, à l'inverse, l'aboutissement d'une longue histoire, et ainsi que les possibilités les plus extrêmes de la philosophie dans leur expression métaphysique ont été réalisées au XXe siècle avec la domination de l'entièreté de l'étant par la science et l'emprise universelle de la technique.
  • Pour Heidegger cette fin n'est donc plus, à proprement parler, une fin mais un aboutissement et l'attestation d'un succès universel de la métaphysique de la Volonté de Puissance[8],[N 2]. « L'oubli de l'être et l'identification de l'être et de l'étant devaient nécessairement aboutirà la priorité ontologique de cet étant particulier qu'est l'homme, c'est-à-dire à la subjectivité. A son tour la métaphysique ce la subjectivité ne pouvait terminer que comme métaphysique absolue de la volonté de puissance », résume Olivier Huot-Beaulieu [9].
  • C'est dans l'essai consacré au « dépassement de la métaphysique » dans « essais et conférences » [p. 92] que Heidegger rapproche expessément la Technique dans son étape ultime de développement, de la « Volonté de Puissance » « L'époque de la métaphysique achevée est sur le point de commencer. La volonté de volonté ( volonté de puissance) impose les formes fondamentales qui lui permettent de se manifester : le calcul et l'organisation de toutes choses La forme fondamentale sous laquelle la volonté de volonté apparaît et, en calculant s'installe, peut être appelée d'un mot  : la Technique. »
  • Il s'agit, comme le décrypte Françoise Dastur, d'accepter , selon l'expression de Heidegger, « en la remettant à sa propre vérité »[10] la métaphysique en ce qu'elle est véritablement, c'est-à-dire : l'expérience authentique de l'« oubli de l'être », dans la mesure où cet oubli n'est plus oublié[11]. Au terme de dépassement Überwindung Heidegger va préférer celui d'assomption Verwindung qui souligne la capacité d'accepter la métaphysique en ce qu'elle est et d'accéder à sa vérité[12],[N 3].
  • Pour Heidegger, loin d'avoir « renversé la métaphysique », Nietzsche, en est le dernier et le plus illustre représentant. Dans son travail Olivier Huot-Beaulieu, le cite « dans sa tentative d’opérer une renversement du platonisme,Nietzsche se trouve à assumer et à accomplir le commencement de la pensée grecque, fermant ainsi le cercle que décrit dans son ensemble la marche de la question recherchant l’étant en tant que tel »[13].La lecture heideggerienne présente Nietzsche comme le philosophe qui « parachève la métaphysique » en en résumant et en clôturant les grandes époques de son histoire pour ouvrir l'époque ultime de l'arraisonnement et du non-sens que nous vivons[14].

Accessoirement, note Heidegger, Nietzsche, bien qu'il s'en défende, reproduit le schéma en 5 points de la métaphysique classique [N 4], en distinguant la « volonté de puissance », l'éternel retour, la justice, le nihilisme et le surhomme, auxquels il tente de faire correspondre, l'essence, l'existence, la vérité, l'histoire de la vérité et l'humanité de la tradition[15],[N 5].

C'est dans cet esprit que Heidegger a entrepris une interprétation fouillée des principaux concepts de Nietzsche.

l'interprétation heideggerienne des concepts nietzschéen modifier

Les quatre principaux concepts qui articulent toute la pensée de Nietzsche sont : la Philosophie des valeurs, la Volonté de Puissance, l'Éternel retour du même et le Surhomme.
Et la question centrale qui, d'aprés Heidegger, domine, cette pensée, serait l'énigme de la connexion entre les deux paroles fondamentales que sont la « Volonté de Puissance » et « l'Éternel retour du même », nous dit Jean Beaufret[16]

la Philosophie des valeurs modifier

Frans Hals - Portret van René Descartes
  • Contrairement aux interprètes habituels , Heidegger ne se contente pas d'une description de l'usage que Nietzsche fait de la théorie des valeurs comme point de vue et perspective du maintien et de l'accroissement de la volonté de puissance. Conformément à son point de vue général il cherche d'abord à déterminer la place du penseur dans l'histoire de la métaphysique.
  • Jean Beaufret[17], dans un long chapitre, de son livre consacré au concept de valeur, d'où sont résumés les deux ou trois paragraphes ci-aprés, donne l'historique complexe de cette notion depuis Platon, en passant par Descartes, Kant, Lotze et enfin Nietzsche. Au départ les grecs anciens n'ont aucune idée d'une quelconque échelle de valeurs, ce dont ils font l'expérience c'est celle d'une phusis [l'être] riche en différences radicales entre le beau, le plaisant et l'utile. La métaphysique commence lorsque la question est posée de savoir par « où une chose est dite bonne? » ou par où « une chose est dite belle? », elle commence donc au passage de la prise en vue des biens à l'optique des valeurs.
  • Le mot de valeur prend tout son sens technique, plus tard, avec le Descartes du « Traité des passions ». A partir de ce moment, l'être dans son unité et ses différences, ne se manifeste plus que comme corrélat d'un sujet et d'un sujet certain de lui-même, l' égo cogito devient mesure de l'être. La valeur des biens se définira selon l'optique de la perception mais plus encore que la perception va entrer en jeu avec l'exigence de certitude, un élément absolument nouveau, la volonté. Avec Descartes c'est le point de vue appréciatif, Wertschätzung, de la vérité qui commence à l'emporter sur l'entendement. C'est en radicalisant ce mouvement, à l'encontre des néo-cartésiens eux-mêmes, mais à la suite de Lotze et de Schopenhauer, que Nietzsche va emprunter la voie accordant la primauté à la valeur sur la vérité ou plutôt qui jugera de la vérité à l'aune de la valeur.
  • La figure terminale d'un tel destin est la mutation de la vérité en valeur dans la métaphysique de Nietzsche moins comme « achèvement » que comme « aboutissrement » de ce à quoi avait préludé le virage cartésien conclut Jean Beaufret[17].

la Volonté de Puissance modifier

  • Pour comprendre la « volonté de puissance », Wille zur Macht, en tant qu'essence de l'étant, il faut d'abord se débarrasser du contresens traditionnel sur une « volonté de puissance » qui serait l'équivalent de l'appétit de pouvoir[18]. « La volonté de puissance ne vise pas la puissance comme l'autre d'elle-même, comme un but situé en dehors d'elle, précise Heidegger dans (N II p 265) ». L'équivalent de sens le plus proche pourrait être donné par l'expression, largement utilisée par les traducteurs de « volonté de volonté ». La « volonté de puissance » se dépasse elle-même parce que c'est elle, en tant que telle qui se veut, au-delà de toute considération de sens de but ou d'objet. De ce fait, « l'être de l'étant » compris comme « volonté de puissance », cherchant à se dépasser éternellement, sera compris dorénavant par Nietzsche comme devenir ininterrompu[19].Dans l'article « Volonté de puissance » sont déclinés toute une série de citations de Nietzsche sur l'idée complexe qu'il se fait de ce concept.

la structure du concept de « volonté de puissance » modifier

Michel Haar note le caractère réducteur de la lecture heideggerienne , des concepts nietzschéens, à la seule lumière de la problématique de l'« achèvement de la métaphysique ». Trois thèmes classiques celui des « valeurs » , celui du « chaos » et celui de la « subjectivité » recoivent, à travers la « volonté de puissance », une détermination particulière .

  • La valeur n'est plus « en soi », elle devient essentiellement la perspective projetée par la vue calculatrice de la « volonté de puissance », afin qu'elle puisse s'épanouir, en créant les conditions du maintien et de l'augmentation de la puissance(N II p 269)[N 6]. Les Sciences, la religion, l'art, la politique et même la philosophie sont des formes, des perspectives complexes, à durée de vie relative, destinées à permettre l'épanouissement de la « volonté de puissance »[20]. Le monde est essentiellemet chaos mais il implique la volonté de puissance comme principe de position des valeurs [21]
  • Le « Chaos », bien que dépourvu de sens reste néanmoins le théâtre de la « volonté de puissance »; il est la transcendance la vie dynamique qui devient, origine de valeur et d'intelligibilité[22], que Heidegger tentera de rapprocher de sa propre vision de l'alètheia.
  • La Subjectivité est la forme ultime de la « volonté de puissance », qui va constituer pour Heidegger, le sommet de la métaphysique moderne atteinte dans la métaphysique de la volonté absolue. Au surplus et, à l'inverse de la tradition, Nietzsche accorde la primauté aux pulsions corporelles et à l'animalité.

Toute la thématique autour du concept de « volonté de puissance » de Nietzsche est parfaitement illustrée dans sa vision de la création artistique.

la volonté de puissance dans l'art modifier

Les deux philosophes présentent d'emblée deux visions conflictuelles sur l'« origine de l'œuvre d'art », voir  Michel Haar[23].

  • Nietzsche s'appuie sur la psychologie et surtout la physiologie ,qui génèreraient l' état esthétique du créateur [ l'équivalent de la stimmung pour Heidegger], à travers l'intensification de force du corps, cette force n'étant rien d'autre que l'expression corporelle de la « volonté de puissance » qui s'accompagne d'un sentiment d'ivresse ; alors que Heidegger veut penser l'art exclusivement à partir de la « vérité de l'œuvre », et écarter résolument tout rôle de la subjectivité humaine. L'opposition ne peut être plus frontale et pourtant Heidegger reconnaît quelque mérite à la vision de Nietzsche. Selon Michel Haar[24] il le fait justement en comprenant l'ivresse créatrice en terme de Stimmung relevant de l 'être-au-monde dans son ensemble[N 7]
  • Dans l'un et l'autre cas on relève une certaine passivité de l'artiste, mais alors que pour Nietzsche, il s'agit d'une soumission à des forces qui s'imposent irrésistiblement, comme des forces de la nature, il s'agit plutôt avec Heidegger pour le 'Dasein de saisir sur la base de son « être-jeté » « la plus haute destination de son essence »[24].
  • Pour Heidegger l'élément déterminant de la création c'est la forme que l'artiste perçoit et qui est celle de l'étant et non la sienne. A l'inverse pour Nietzsche les formes ne sont que des fictions utiles, des schémas provisoires servant à exalter provisoirement telle ou telle configuration de forces[24].

l'éternel retour du même modifier

Hans-Georg Gadamer dans son livre fait brièvement allusion au « grandiose projet d'une interprétation unitaire de Nietzsche, qui voulait penser pour la première fois la cohérence qui unit la « volonté de puissance » et l'« éternel retour du même » »[25]

Ce qui rapproche les deux philosophes modifier

Trois positions fondamentales sont d'évidence communes aux deux philosophes : l'antiplatonisme, l'athéisme, et une conception dynamique de l'être comme le détaille Joseph Vande Wiele[26].

  • On peut dire aussi que la lecture précoce de Nietzsche[N 8], avec d'autres influences, a accru et conforté le sens de l'historicité chez le jeune Heidegger en lui permettant d'échapper à la tradition dominante du kantisme.
  • Les deux penseurs, ont le sentiment de vivre un moment historique, une période charnière de l'Histoire du monde . Ils ont tous deux le sentiment que « philosopher » c'est passer outre le domaine « ordinaire » pour s'enquérir de l'« extraordinaire »[27].
  • Les deux font retour aux premiers grecs avec une prééminence accordée aux présocratiques. Sur ce sujet, Heidegger rend hommage à la pénétrante intuition de Nietzsche qui ne serait dépassée que par Hölderlin [24].
  • Au titre des affinités les deux penseurs attaquent semblablement la métaphysique et ses illusions alors qu'avec l' Introduction à la métaphysique de 1935 se révèle leur intérêt commun pour les présocratiques et pour une « vie libre et volontaire dans les glaces et la haute montagne »[28]
  • Hannah Arendt n’hésite pas à situer l’expérience du Tournant dans la pensée de Heidegger la Kehre , comme un événement biographique concret se situant entre la rédaction des deux tomes du Nietzsche (soit aux alentours de 1939)[29].
  • Un autre terrain d'affinité est la mise en question tout aussi radicale de l' humanisme et de l'anthropocentrisme [page 196] de[24].
  • Dans une lutte tendue, à la recherche d'un nouveau langage philosophique, la figure de Nietzsche tout aussi bien que celle de Hölderlin, va permettre à Heidegger, d'entrevoir en cette étape ultime de la métaphysique de la « volonté de puissance », une ouverture nouvelle à l'histoire donnant un sens à la question du « nouveau commencement »[30].

Ce qui les distingue et les oppose modifier

  • Nietzsche le plus effréné des platoniciens ; c'est l'affirmation malicieuse de Heidegger rapportée par Jean Beaufret[31], en raison de la double falsification qu'il fait subir au concept de vérité, l'accentuation du processus[N 9] de remplacement du vrai par le bon qu'avait entamé Platon suivi de celle du "vrai" par le faux en raison du point de vue calculateur de la « volonté de puissance ».
  • Si Heidegger comme Nietzsche impute à Platon le fait d'avoir perdu le sens de l'art et de la polis , d'être la fin du radieux commencement grec, il n'en reconnaît pas moins la nécessité historiale du platonisme comme un trait constant de la métaphysique [note bas de page 196] de[24].
  • Avec l'Éternel retour du même, Nietzsche ne fait pour Heidegger que reprendre dans une formule plus obscure le thème constant de la métaphysique celui de l'être comme présence constante, cet être étant à la base et au fondement de l'étant comme subjectum sous-jacent, ou subjectité.
  • Aussi bien la métaphysique de la substance [celle d' Aristote], que celle de la subjectité [ Nietzsche], sont oubli de la physis, du monde et de l'histoire du dévoilement. L'être au sens propre ne peut pas être pensé à partir de l'étant[32].

Références modifier

  1. Hans-Georg GadamerLes Chemins de Heidegger Textes Philosophiques VRIN 2002 page 136 et 163
  2. Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Paris, GF-Flammarion, 1969, p.111-114
  3. Nietzsche et le Tournant dans la pensée de Martin Heidegger ; Examen d'une thèse de Hannah Arendt- Olivier Huot-Beaulieu http://www.academia.edu/784608/Nietzsche_et_le_tournant_dans_la_pensee_de_Martin_Heidegger_Examen_dune_these_de_Hannah_Arendt. page2
  4. Examen d'une thèse de Hannah Arendt lien cité page 30
  5. Hans-Georg Gadamer 2002 op cité page 171
  6. Jean Greisch.Regarder la métaphysique en face page 3 http://www.philopsis.fr/IMG/pdf_metaphysique_heidegger_greisch.pdf
  7. Michel Haar, La fracture de l'Histoire : Douze essais sur Heidegger, Grenoble, Jérôme Millon, coll. « Krisis », , 298 p..
  8. Gérard Guest, « 30e séance du séminaire «  Investigations à la limite : Une phénoménologie de l’extrême » », sur Paroles des Jours, (consulté le )
  9. Nietzsche et le Tournant dans la pensée de Martin Heidegger ; Examen d'une thèse de Hannah Arendt- Olivier Huot-Beaulieu page 442 http://www.academia.edu/784608/Nietzsche_et_le_tournant_dans_la_pensee_de_Martin_Heidegger_Examen_dune_these_de_Hannah_Arendt. page2
  10. Martin Heidegger essais et conférences Collection Tel Gallimard 1993 page 90
  11. Françoise Dastur, Modernité, Technique, Éthique dans Heidegger et la pensée à venir Problèmes et Controverses VRIN 2011 page 125
  12. Françoise Dastur Heidegger Bibliothèque des Philosophies VRIN 2007 page 207
  13. Examen d'une thèse de Hannah Arendt lien cité page44
  14. Michel Haar, la fracture de l'Histoire Douze essais sur Heidegger Collection Krisis MILLON 1994 p.143
  15. Joseph Vande Wiele Revue Philosophique de Louvain Lien : http://www.persee.fr/wb/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1968_num_66_91_5445 pages 436
  16. Jean Beaufret Dialogue avec Heidegger Philosophie moderne Tome 2 Arguments Éditions de minuit 1977 page 201
  17. a et b Jean Beaufret op cité pages 182 à 200 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Jean Beaufret » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  18. Michel Haar, Nietzsche et la métaphysique, Gallimard, TEL, 1993 page 23-24
  19. Joseph Vande Wiele lien cité page 439
  20. Joseph Vande Wiele lien cité page 438
  21. Heidegger et Nietzsche le problème de la métaphysique revue philosophique de Louvain Persée page 440 lien: http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1968_num_66_91_5445
  22. Joseph Vande Wiele lien cité page 438
  23. Michel Haar,La physiologie de l'art : Nietzsche revu par Heidegger dans la fracture de l'Histoire Douze essais sur Heidegger Collection Krisis MILLON 1994
  24. a b c d e et f Michel Haarop cité 1994 p.144-145 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Michel Haar » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  25. Hans-Georg Gadamer2002 p.159
  26. Joseph Vande Wiele Revue Philosophique de Louvain Lien : http://www.persee.fr/wb/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1968_num_66_91_5445 page 452 et suivantes
  27. Christian Sommer Pratique et Réthorique du questionnement chez Heidegger dansJean-François Courtine (éd) L'Introduction à la métaphysique de Heidegger Études et Commentaires VRIN 2007 page 37
  28. Martin Heidegger Introduction à la métaphysique collection TEL Gallimard 1987 page 25
  29. Exament d'une thèse de Hannah Arendt lien cité page 6
  30. Servanne Jollivet d'une introduction dans l'histoire de l'être dansJean-François Courtine (éd) L'Introduction à la métaphysique de Heidegger Études et Commentaires VRIN 2007 page 69
  31. Jean Beaufret">Jean Beaufret op cité page 197
  32. Joseph Vande Wiele Revue Philosophique de Louvain Lien : http://www.persee.fr/wb/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1968_num_66_91_5445 pages 468_469

Notes modifier

  1. Pour en marquer l'importance il suffit de signaler l'essai qui y est consacré sous l'appellation de « Dépassement de la métaphysique » dans Martin Heidegger essais et conférences, TEL Gallimard 1993
  2. Dans « La question de la technique » des essais et conférences, Heidegger parle d'arraisonnement, de mise en demeure de l'étant, qui sont les manifestations de la métaphysique de la volonté de puissance . Ce n'est pas dans ce texte que se trouve lié le plus étroitement possible les deux notions mais dans « Dépassement de la métaphysique » toujours dans les essais et conférences page 92. « L'époque de la métaphysique achevée est sur le point de commencer. La volonté de volonté ( volonté de puissance) impose les formes fondamentales qui lui permettent de se manifester : le calcul et l'organisation de toutes choses. La forme fondamentale sous laquelle la volonté de volonté apparaît et, en calculant s'installe, peut être appelée d'un mot  : la Technique »
  3. Qu'est-ce qu'alors que l'on doit entendre dans l'expression Fin de la métaphysique? : « L'instant historial où les possibilités d'essence de la métaphysique sont épuisées » Heidegger Nietzsche II page 161
  4. Michel Haar insiste aussi sur la quintuple structure des thèses de nietzschéennes qui les rapprochent des thèses traditionnelles Michel Haar, la fracture de l'Histoire Douze essais sur Heidegger Collection Krisis MILLON 1994 p. 199-200
  5. La « volonté de puissance » désigne l'être de l'étant en tant que tel, l' essentia de l'étant. Nihilisme est le terme pour l'histoire de la vérité de l'étannt ainsi déterminé. L'« Éternel retour du même » exprime la manière dont l'étant dans sa totalité est l' existencia de l'étant. Le « Surhomme » caractérise cette humanité qui est requise par cette totalité. « Justice » est l'essence de la vérité de l'étant en tant que « volonté de puissance » Michel Haar, la fracture de l'Histoire Douze essais sur Heidegger Collection Krisis MILLON 1994 page 200
  6. « Car que sont les valeurs? Instruments que se donne la « volonté de puissance » pour se confirmer dans sa direction initiale, les valeurs constituent ses conditions d'existence ; ce sont les « points de vue » qui lui permettent de se maintenir et de se développer » Michel Haar Nietzsche et la métaphysique TEL Gallimard 1993 p 29
  7. Par là Michel Haar fait remarquer l'aveuglement de Heidegger qui ne voit pas que le surplus de force manifesté dans l'ivresse de la création est pour Nietzsche une réalité physique. Il ne s'agit pas d'une simple sérénité extatique [op cité p.148-149]
  8. L'enthousiasme, la fascination de la première rencontre, remontent nous dit-il aux années d'étudiant, à la lecture entre 1910 et 1914 de la deuxième édition de la Volonté de Puissance.Il le rappellera encore en 1916 dix ans avant Être et Temps dans la Thèse d'habilitation sur Duns Scot pour dans son grand livre où plusieurs citations de Nietzsche à propos du Temps, de la mort , de la liberté du Dasein et le célèbre « devenir trop vieux pour ses victoires », s'intègrent parfaitement au texte Michel Haar 1994 op cité page 192
  9. Ce processus est parfaitement décrit dans les pages 195 à 197 de l'ouvrage de Jean Beaufret op cité

Bibliographie modifier

  • Martin Heidegger Qui est le Zarathoustra de Nietzsche ? essais et conférences Collection Tel Gallimard 1993 isbn 2070222209
  • Martin Heidegger Le mot de Nietzsche « Dieu est mort » Chemins qui ne mènent nulle part Tel Gallimard 1987 isbn 2070705625
  • Martin Heidegger Nietzsche I traduction Pierre Klossowski NRF Gallimard 1984 isbn 2070278972
  • Martin Heidegger Nietzsche II traduction Pierre Klossowski NRF Gallimard 1985 isbn 2070278970
  • Martin Heidegger Introduction à la métaphysique collection TEL Gallimard 1987 isbn 2070204197
  • Michel Haar, Nietzsche et la métaphysique, Gallimard, TEL, 1993 isbn 2070728382
  • Michel Haar, la fracture de l'Histoire Douze essais sur Heidegger Collection Krisis MILLON 1994 isbn 2841370097
  • Françoise Dastur , Heidegger et la pensée à venir Problèmes et Controverses VRIN 2011 isbn 9782711623907
  • Hans-Georg GadamerLes Chemins de Heidegger Textes Philosophiques VRIN 2002 isbn 2711615758
  • Jean Beaufret Dialogue avec Heidegger Philosophie moderne Tome 2 Arguments Éditions de minuit 1977 isbn 2707301647
  • Heidegger et la question de l'humanisme Faits, concepts débat direction Bruno Pinchard Themis Philosophie PUF 2005 isbn 2130547842
  • Revue Philosophie n°116 hiver 21012 Etudes sur Heidegger Les Éditions de Minuit
  • Texte d’une conférence prononcée à Milan] JÜNGER, HEIDEGGER ET LE NIHILISME Alain de Benoist http://fr.scribd.com/doc/3323664/Junger-Heidegger-et-le-nihilisme-Alain-de-Benoist