Utilisateur:Gilles Mairet/Onomastique

Forme masculine de l'adjectif onomastique en grec.

L'onomastique est une branche de la philologie qui a pour objet l'étude des noms propres[1] : leur étymologie, leur formation, leur usage à travers le temps. Le terme onomastique vient du grec ὀνομαστική « art de dénommer »[2].

Le soucis de l'origine et de la signification des noms propres est immémorial et remonte, en Occident, aux textes bibliques[3]. Toutefois, en tant que discipline scientifique, reposant sur des preuves matérielles – inscriptions, documents écrits –, l'onomastique et ses branches majeures, l'anthroponymie (noms de personnes) et la toponymie (noms de lieux), ne date que de la fin du xixe siècle ; c'est à cette époque qu'elle a acquis ses méthodes et ses règles.

L'onomastique trouve de nouvelles applications dans le domaine des affaires, avec l'apparition de nouvelles techniques de fouille de données (data mining)[4] : marketing, communication, gestion des risques et ressources humaines.

L'étymologie et l'onomastique populaire modifier

Avant que l'onomastique savante apparaisse, à la fin du xixe siècle, il a existé longtemps une étymologie populaire fondée sur des légendes ad hoc, des à-peu-près ou des calambours. Dans beaucoup d'exemples d’étymologies populaire, il y a d'abord un récit, lié à un temps, à un lieu et à des personnes : l'étymologie est ici une histoire, une étiologie[5] qui parle à l'imagination et justifie l'unicité et la singularité du mot[6].

Voici quelques exemples d'étymologies populaires :

La légende de Dame Carcas
L'imagination populaire explique le nom de la ville de Carcassonne par la légende d'une Dame Carcas. Les premières traces écrites en datent du xvie siècle mais elle est certainement plus ancienne[7] :

…Pour abreger quant ie vouluz sortir
Dame Carcas me voulut advertir,
En me disant
amy ie te supplie
Par tes escritz
ne obmetz, ne oublie
Comme par moy
toute seulle personne
Fust defendue
la cite Carcassonne,
Dont a present
par tres bonne raison
Ont prinz de moy
leur tiltre et leur blason
Car moindre loz
nest garder de destruire
Une cité
que la faire construire.

…Pour abréger quant ie voulus sortir
Dame Carcas voulut m'avertir,
En me disant :
Ami je t'en supplie,
Par tes escrits
N'omets, ni n'oublie [de dire]
Comment par moi
Toute seule
Fut défendue
La cite de Carcassonne,
Dont à présent
Par très bonne raison
Les prince ont
Leur titre et leur blason
Car moins louable
N'est garder de détruire
Une cité
Que de la faire construire.

Un à-peu-près : le nom de Québec :
Selon Bacqueville de la Potherie, dans son Histoire de l'Amérique septentrionale, 1722[6],[8] :
« On tient que les Normands qui etoient avec avec Jacques Cartier a sa première découverte de la Nouvelle France, apercevant au bout de l'Isle d'Orléans, dans le Sud Ouest un cap fort élevé qui avançoit dans le fleuve s'écrièrent Quel Bec !, et qu'à la suite du temps, le nom de Québec lui est resté. »
L'approximation et l'assonance
L'alsacien sürkrüt (en allemand : Sauerkraut « chou aigre ») devient en français choucroute par approximation phonétique. sür- (qui signifie « sûr, aigre » devient chou (parce qu'il y a du chou) et -krüt (qui veut dire « chou » ) devient croute sans autre raison que la parenté phonétique. Il est donc bel et bien question de chou, mais cela ne concerne que la seconde partie du mot, non la première. Ce mot est attesté pour la première fois en français sous la forme surcrute (en 1699, suisse romande) et sorcrote (en 1739), puis a évolué vers sa forme actuelle à cause de l'influence de chou et de croûte[9].
Le calambour
  • Jeunesse : époque où les jeux naissent ;
  • Pantalon : qui pend jusqu'aux talons.
Ces étymologies étaient en vogue sous Louis xiii[10].

Importance de l'étymologie populaire modifier

Les étymologies populaires sont souvent « scientifiquement » erronées, c'est-à-dire qu'elles ignorent les origines véritables des termes, l'histoire de leur transformation au fil du temps. Pourtant, elles sont, dans l'opinion commune, si significatives qu'elles prennent forme d'étymologies « officielles ».

Deux exemples :

Le mot paon et le verbe pavaner
Paon vient du verbe latin pavo, pavonis. Quant au verbe pavaner, il vient de l'italien padovana « danse de Padoue ». L'étymologie populaire a établi un lien si fort entre ces deux termes d'origine différente que même des dictionnaires de référence établissent un lien direct. Ainsi le dictionnaire Le Petit Robert définit le sens de se pavaner par allusion directe au comportement de l'oiseau : « marcher avec orgueil, avoir un maintien fier et superbe (comme un paon qui fait la roue) »[10].
Les mots ouvert et ouvrable
Selon le sens commun, les commerces, les administrations sont ouverts (ils reçoivent des clients, des demandeurs) les jours ouvrables ; les deux termes sont liés, ouvrable signifiant que, selon le sens populaire, c'est ouvert. Pourtant les deux mots sont d'origine et de sens différent : ouvert du latin apertus[11], de même sens ; ouvrable du verbe ouvrer « travailler », d'origine wallonne (ovraub), d'où le sens « jour où l'on peut travailler (par opposition aux dimanches et jours de fête) »[12].

L'onomastique scientifique modifier

Histoire modifier

L’onomastique est née à la fin du xixe siècle. Le mot, apparu pour la première fois comme substantif en 1868, désignait l’une des activités des rédacteurs du Dictionnaire topographique de la France commencé en 1860. C’est dire l’importance de la branche toponymique de cette étude, l’autre branche étant l’anthroponymie (étude des noms de personnes). Si, dès les années 1880, certains historiens comme Fustel de Coulanges portèrent leur regard sur l’onomastique, celle-ci trouva en Albert Dauzat son véritable fondateur ; entre 1926 et 1948, date de la création de la Revue internationale d’onomastique, il codifia les méthodes et les formules de la discipline.

L’onomastique recourt à l’étymologie. L’analyse de l’origine des noms propres permet en effet, d’une part, de les dater, d’autre part, d’en discerner la signification première : Montreuil est ainsi la clairière (—euil) ouverte sur une colline (mont—) vers le Xe siècle. L’onomastique donne également de précieux renseignements ethnologiques, l’étymologie identifiant des origines linguistiques différentes : Autun, par exemple, est d’origine et de fondation romaines (Augustodunum), tandis que Nice fut une fondation grecque (Nikaïa).

Les noms de lieux et de personnes renvoient à de multiples réalités : ils peuvent évoquer des caractères topographiques (une colline, une rivière, une clairière), des activités spécifiques (les Lefebvre renvoient à un forgeron initial), des événements historiques (fondation impériale d’Auguste pour Autun déjà évoqué!; victoires militaires pour les très nombreuses " ferme Magenta " et " ferme Solferino " des terroirs français).


L'onomastique est, par nécessité, locale, ou, tout au moins régionale : les noms de lieux ou de personnes, tels qu'ils nous sont parvenus




L'onomastique d'abord est une branche de la philologie : l'étude scientifique de l'origine et du sens d'un nom propre consiste d'abord à rechercher les documents les plus anciens où il apparaît, à étudier la transformation de ses formes au fil du temps selon le contexte linguistique et historique. L'onomastique mobilise donc plusieurs sciences :

  • la philologie : étude des documents anciens ;
  • l'histoire : circonstances historiques de création d'un nom ;
  • la linguistique historique : règles de transformation d'un mot selon le contexte des langues où il est employé.

Organisation modifier

Au niveau international modifier

L'organisme fédérateur au niveau international est l'International Council of Onomastic Sciences (ICOS), dont le siège se trouve à Louvain en Belgique. Cette organisation édite la revue Onoma qui contient des rapports actualisés sur les travaux menés dans les différents champs des sciences onomastiques. Elle soutient le colloque mondial organisé chaque année par l'un de ses membres[13].

En France modifier

L'organe officiel dédié à la recherche onomastique en France est le Centre d'onomastique des Archives nationales et il se trouve hébergé par le Centre d'accueil et de recherche des Archives nationales à Paris.Ouvert au public, il comporte une bibliothèque rassemblant plus de 8 000 ouvrages[14]ainsi qu'un fonds cartographique.

Fondée en 1960 par les héritiers de la pensée d'Albert Dauzat, la Société française d'onomastique édite une revue, paraissant chaque année en un numéro double, et des Cahiers qui privilégient une approche de vulgarisation. Elle organise un prix, le Prix Albert Dauzat, ainsi qu'un colloque qui se tient tous les deux ans et dont les Actes font l'objet d'une publication[15].

Champs d'application modifier

Les deux branches principales et les plus anciennes de l'onomastique sont l'anthroponymie et la toponymie, science qui s'applique aussi à étudier les noms de cours et étendues d'eau (hydronymie), de relief (oronymie) ou de voies de communication (odonymie). Elle intervient également dans le domaine commercial où elle étudie les noms des boutiques, des enseignes ou des marques.

Vocabulaire d’onomastique modifier

Onomastique des personnes, des peuples et des langues modifier

  • andronyme : nom d'un homme, nom de l'époux ;
  • anthroponyme : nom de personne ;
  • aptonyme : néologisme québécois désignant un patronyme fondé sur une entité lexicale dont le sens est lié à une caractéristique de la personne, comme son métier, ses occupations, etc. et désigné en anglais « charactonym » (exemple : M. Painchaud, boulanger) ;
  • autonyme : terme par lequel les locuteurs désignent leur propre langue, ou leur propre ethnie[16] ;
  • cognomen : surnom placé après le nomen d'un Romain, héréditaire ou individuel ;
  • cryptonyme : nom de personne servant à dissimuler son identité (exemple : nom d'acteur Raimu pour Jules Muraire) ;
  • déoronyme : nom formé sur un nom de montagne ou de hauteur ;
  • détoponyme : nom formé sur un nom de lieu ;
  • ethnonyme : nom de peuple ;
  • gentilé : désignation des habitants d’un lieu ;
  • gentilice : nom d'un clan chez les Romains ;
  • glottonyme ou glossonyme : nom de langue ;
  • gynéconyme : nom d'une femme ;
  • hagionyme : nom de saint ;
  • hétéronyme : nom de personne emprunté à une autre (exemple : Boileau pour l'écrivain Charles Cotin) ;
  • homonyme : personne portant le même nom propre qu'une autre ;
  • hypocoristique : modification affectueuse du nom d'une personne, par exemple Pierrot pour Pierre ;
  • idionyme : nom propre à une seule personne (exemple : Vercingétorix) ;
  • matronyme : nom de famille transmis par la mère ;
  • mononyme : nom unique identifiant généralement une personne, comme Voltaire ou Colette ;
  • nomen : nom d'une famille, d'une lignée chez les Romains ;
  • ognomen : surnom individuel pouvant s'ajouter au cognomen chez les Romains ;
  • papponyme : nom formé sur le nom grand-paternel ;
  • particule : préposition précédant un nom de famille ;
  • patronyme : nom transmis par le père ;
  • pseudonyme : nom d'emprunt d'une personne ;
  • sobriquet : surnom affectif, souvent dévalorisant, donné à une personne ;
  • socionyme : nom d'un groupe social (exemple : les Contis pour les ouvriers travaillant à l'usine Continental) ;
  • supernomen : nom de personne ajouté au nom romain en dehors de l'Italie et dès le Bas-Empire romain ;
  • surnom : nom familier autre que le prénom et le nom (exemple : Chichi pour Jacques Chirac) ;
  • topo-patronyme : patronyme qui reflète une origine géographique (toponyme). Nom indiquant une région, une ville, un village ou hameau voire le lieu d'habitation de la famille.

Onomastique des lieux modifier

  • agronyme : nom de parcelle de terre non habitée ;
  • allonyme : nom de lieu désignant concurremment un même lieu (exemple : Byzance, Constantinople et Istanbul) ;
  • anthropotoponyme : nom de lieu formé sur le nom d'une personne ;
  • choronyme : nom de lieu ou de région issu d’une caractéristique géographique physique ou d'une particularité environnementale ;
  • ornithonyme : nom de lieu issu de celui d'oiseaux ;
  • hagiotoponyme : nom de lieu en rapport avec la sainteté ;
  • hydronyme : nom d’un cours d’eau ou d’une étendue d'eau ;
  • limnonyme : nom d'étendue d'eau (lac, étang...) ;
  • macrotoponyme : nom de hameau, de commune, de paroisse, de zone occupée (ZAC, etc.) ou habitée (quartier, lotissement, etc.) ;
  • microtoponyme : nom de lieu-dit, d'écart habité ou non (souvent une parcelle cadastrale ou un quartier) ;
  • néotoponyme : nom de lieu de création récente ;
  • nésonyme : nom d'île ;
  • odonyme : nom de voie de communication ;
  • oronyme : nom de montagne ;
  • polionyme : nom de ville ou d'agglomération ;
  • spéléolonyme : nom de grotte ;
  • thalassonyme : nom de lieu marin ;
  • toponyme : nom de lieu en général ;
  • urbanonyme : cf polionyme.

Management et marketing modifier

Onomastique dans l'apologétique chrétienne modifier

L'onomastique a fait récemment l'objet de recherches apologétiques approfondies de deux spécialistes du Nouveau Testament : Richard Bauckham[18] et Peter Williams[19]. Selon ces auteurs, l'étude des noms propres se trouvant dans les évangiles accréditerait la thèse selon laquelle ceux-ci résulteraient de témoignages oculaires.

Autres modifier

  • acronyme : sigle se prononçant comme un mot normal ;
  • bathéonyme : nom d'une profondeur (gouffre, dépression de terrain...) ;
  • chromonyme : nom de couleur ;
  • chrononyme : nom d'une période historique ;
  • dendronyme : nom d'arbre ;
  • domonyme : nom de bâtiment, d'édifice public ou privé ;
  • éconyme : nom porté par une maison, héréditaire et transmissible même s'il y a changement de propriétaire ;
  • phytonyme : nom de plante ;
  • tautonyme : en zoologie, répétition exacte du nom du genre pour désigner l'espèce (ex. : Rattus rattus) ;
  • théonyme : nom de divinité ;
  • zoonyme : nom d'animal.

Notes et références modifier

  1. Définition d'onomastique sur Larousse.fr
  2. Informations lexicographiques et étymologiques de « onomastique » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  3. Pierre-Henri Billy et Sébastien Nadiras (préf. Françoise Banat-Berger), Les Noms de lieux et de personnes en France, Guide bibliographique, Paris, Archives nationales, (ISBN 978-2-7355-0904-1), p. 9
  4. Elian Carsenat, Onomastique et Big Data, Paris Innovation Review, 17 septembre 2013
  5. Ernest Nègre, Les noms de lieu en France, Paris, Librairie Armand Colin, coll. « Collection Armand Colin », , 222 p., 6
  6. a et b Stéphane Gendron, « L'étymologie populaire en onomastique. L'exemple de la région Touraine-Berry-Orléanais », Nouvelle revue d'onomastique, nos 27-28,‎ , 47-52 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Brenda Dunn-Lardeau, Édition établie, présentée et annotée de Jehan Du Pré, Le Palais des nobles Dames, (Lyon, 1534), Paris, Honoré Champion, coll. « Les nobles Dames », , 563 p.
  8. Bouchard, R. et al., « L'itinéraire toponymique du Chemin du Roy », Commission de toponymie, Études et recherches toponymiques, no 2,‎
  9. Site du cnrtl : étymologie de "choucroute"
  10. a et b Marie-José Béguelin, « Étymologie « populaire », jeux de langage et construction du savoir lexical », Semen, no 15,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Felix Gaffiot, Dictionnaire latin-français, Paris, Hachette, , 1720 p..
  12. « Ouvrable », sur https://www.cnrtl.fr, CNTRL (consulté le ).
  13. Nouvelle revue d'onomastique, année 2000 (lire en ligne), p. 374
  14. Archives nationales France, « Accueil », sur www.archives-nationales.culture.gouv.fr/ (consulté le )
  15. « SFO - Société française d'Onomastique - Toponymie - Anthroponymie - Actuellement », sur www.sfo-onomastique.fr (consulté le )
  16. Ce terme a diverses autres acceptions.
  17. Roland Moreno avait mis au point un logiciel (le Radoteur) générant automatiquement des mots nouveaux, et notamment des noms de marques (censément évocateurs), à partir de corpus de termes d'un ou de plusieurs domaines comme les noms de fleurs.
  18. (en) Richard Bauckham, Jesus and the Eyewitnesses: The Gospels as Eyewitness Testimony, Cambridge, Eerdmans, , 538 p. (ISBN 978-0-8028-6390-4), p. 39-92.
  19. « [VIDEO] Peter J. Williams - Nouvelles preuves que les Evangiles sont basés sur des témoignages oculaires. », sur www.leboncombat.fr, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • Pierre-Henri Billy et Sébastien Nadiras, Les Noms de lieux et de personnes en France, Guide bibliographique, Paris, Archives nationales, 2019
  • Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Librairie Guénégaud, (1re éd. 1963), 738 p. (ISBN 2-85023-076-6).
  • Albert Dauzat, Dictionnaire étymologique des noms de famille et prénoms de France, Larousse, 1951
  • Marianne Mulon, Origine et histoire des noms de famille : Essais d'anthroponymie, éditions Errance, 2002
  • Stéphane Gendron, L’Origine des noms de lieux en France : Essai de toponymie, Hespérides, 2008
  • Le Robert encyclopédique des noms propres, 2009 (ISBN 978-2-84902-388-4)
  • Jacques Astor, Dictionnaire des noms de famille et des noms de lieux du midi de la France, Millau, Éditions du Beffroi, , 1293 p. (ISBN 2-908123-59-2, BNF 39034098).
  • Mikael Madeg, Noms de lieux et de personnes du Léon, Embann Kêredol, , 234 p.
  • Pierre-Henri Billy, Dictionnaire des noms de lieux de la France, éditions Errance, (ISBN 978-2-87772-449-4) , 2011
  • Paul Fabre, « Théorie du nom propre et recherche onomastique », Cahiers de praxématique, Presses de l’université Paul-Valéry Montpellier, no 8 « Théories et fonctionnements du nom propre »,‎ , p. 9-25 (lire en ligne)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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