Utilisateur:Gilles dit le Lorrain/Bac à sable

Philippe Nemo distingue deux républiques françaises issues de deux révolutions radicalement antagonistes[1],[2] :

  • La première est la Révolution démocratie-libérale de « 1789 ». Elle est inspirée des régimes parlementaires anglo-saxons. Elle a pour pivot la représentation nationale et les élections démocratiques.
  • La seconde est la Révolution jacobine totalitaire de 2 juin 1793. Elle est en rupture radicale avec les Lumières. Elle se forge surtout sous la menace des 200 canons de la Commune insurrectionnelle ce qui l’identifie à la Terreur[3].

Depuis la Révolution, ces deux républiques s’opposent et se disputent de la légitimité de l’appellation « républicain » ainsi que la légitimité de l’héritage de la Révolution. L'historiographie dominante considère que la république (de « 1793 ») aurait été notamment démocrate ; que la République serait née de « 1793 ; que « 1793 » aurait été laïque ; que « 1793 » aurait été dreyfusard ; que les adversaires de « 1793 » auraient été nazis ;

L'auteur propose alors de démystifier un par un ces mythes de la république de « 1793 » :

  • 1. « 1793 » aurait été démocrate : elle a refusé et réprimer avec violences (massacres du 10 août et les massacres de Septembre) les élections à l’encontre des tenants de l’opinion adverse, mépriser des droit et des libertés individuelles, à la place des individus, au nom du collectivisme, etc.
  • 2. La République serait née de « 1793 » : les institutions républicaines (IIIe République) ont été véritablement mises en place par les orléanistes entre 1870 et 1879 ;
  • 3. « 1793 » aurait été laïque : elle a instauré une « religion de Gauche » : un athéisme, un laïcisme (Edgar Quinet voulait détruire toutes les églises) et un matérialisme fonctionnant sociologiquement comme à une religion et qui a été confisquée par la gauche, par l'intermédiaire de l’Education nationale dirigée par les syndicats et les francs-maçons[4] ;
  • 4. « 1793 » aurait été dreyfusard : elle a pourtant apporté même de nombreux soutiens à l’antidreyfusisme. Prenant appuis sur Léon Blum, l'auteur rappelle que ce sont chez les Républicains modérés, les Orléanistes et les libéraux que Dreyfus trouva ses soutiens ;
  • 5. Les adversaires de « 1793 » auraient été nazis : l'auteur rappelle que le régime de Vichy a été instauré par un vote de la chambre du Front populaire à majorité de gauche ; les 3/4 des députés socialistes et radicaux (Laval et Darlan) ont voté les pleins pouvoirs à Pétain[5].

Ainsi, selon l'auteur, « ce qui pose problème est que certaines forces politiques d’aujourd’hui donnent ce passé détestable comme l’épopée fondatrice du pays, comme son écriture sacrée, comme la source rayonnante de ses valeurs et même comme ce qui constitue la France comme nation. »[6]

En conclusion, Nemo suggère de reprendre le pas de 1793 : notamment la fin du monopole de l’État sur l’éducation. Autrement dit, s'il y a une séparation à opérer, c'est entre « l'Église de la Gauche et l'État ».

Notes et références

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  1. http://www.claudereichman.com/articles/interviewnemo.htm
  2. http://www.lexpress.fr/culture/livre/les-deux-republiques-francaises_814975.html : Les deux révolutions, on le voit, sont donc sans lien direct l'une avec l'autre. Elles obéissent à des logiques disparates et ne concernent pas les mêmes segments de la société. Il est essentiel de les distinguer nettement, absolument, car «c'est pour [les] avoir confondu[e]s [...] que l'histoire de la Révolution française est un chaos inintelligible» (p. 144).
  3. http://www.nonfiction.fr/article-1722-p2-philippe_nemo_fait_des_bulles.htm
  4. http://www.libres.org/francais/livres/livres_2008/4208_nemo_republiques_francaises.htm
  5. Rudolf Schleier, conseiller d’ambassade remplaçant d’Otto Abetz à Paris fin juillet 43 :“La grande majorité des partisans de la politique de collaboration vient de la gauche française“. (Cf. livre)
  6. http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article54