Utilisateur:Gotty/HQE
La Haute Qualité Environnementale est une démarche de gestion de projet visant à :
- limiter les impacts d'une opération de construction ou de réhabilitation d'un bâtiment sur l'environnement extérieur
- tout en créant un environnement intérieur sain et confortable.
Cette démarche vise à inscrire les projets d'aménagement, de réhabilitation et de construction dans une perspective de développement durable. Elle couvre l'ensemble du cycle de vie du bâtiment, de la mise en œuvre à l'exploitation et la maintenance du bâtiment jusqu'à sa déconstruction, et prend en compte en particulier l'amélioration des performances énergétiques.
Un bâtiment conçu, réalisé et géré selon une démarche de qualité environnementale possède donc toutes les qualités habituelles d'architecture, de fonctionnalité, d'usage et de performance technique que l'on est en droit d'attendre et, en plus, ses impacts sur l'environnement ont été durablement minimisés.
Historique
modifierLa démarche de Haute Qualité Environnementale se place dans un contexte de prise de conscience nationale et internationale tournée vers le développement durable et la réduction des effets anthropiques sur l'environnement.
Tout commence en 1972 avec la création du Programme des Nations Unis pour l'Environnement (PNUE). En 1973-1974, la première crise pétrolière vient rappeler la dépendence du monde à l'égard du pétrole et la nécéssité d'en réduire notre consommation. En 1990 est créée en France l'ADEME, alors qu'en 1992 se tient le sommet de la Terre à Rio où sont définis les plans d'action «Agenda 21 ».
Enfin, en 1997, le protocole de Kyoto, dont le but est la réduction des émissions de CO2 est mis en place. C'est cette même année qu'en France est créée l'association pour la démarche HQE.
La démarche HQE
modifierL'empreinte écologique d'un être humain dépend en très grande partie du lieu où il habite : du pays, de la ville, mais aussi tout simplement du bâtiment dans lequel il vit. Parce que nous passons 80% de notre temps à l'intérieur de bâtiments, il semblait tout à fait naturel de tenter de réduire l'impact de ceux-ci sur l'environnement : la construction et l'usage de ces bâtiments consommant beaucoup d'énergie et de ressources non renouvelables (40% de la consommation d'énergie en France), il a été décidé de labeliser les projets les moins gourmands par le label HQE.
La Haute qualité environnementale est une démarche qualité récente qui s'est progressivement établie, dans les années 1990 entre divers acteurs du bâtiment, de l'environnement et des maîtres d'ouvrages. Elle intègre la conception, la construction, le fonctionnement et la déconstruction de tous les types de bâtiments.
Comme son nom l'indique, la HQE s'intéresse plus spécifiquement à l'Environnement. Le E de Environnementale renvoie aux voisins, aux riverains, aux chantiers, qui peuvent être synonymes de bruit par exemple, mais aussi à l'effet de serre, aux conséquences régionales d'une construction... Bien évidemment, plus on considère tôt la problématique environnementale, plus les marges de manoeuvre sont grandes. La HQE est donc un projet ambitieux, mais correctement menée, elle n'en est pas moins réaliste.
La HQE vise l'intégration dans le bâti des principes du développement durable tels que définis au Sommet de la terre en juin 1992. Elle touche à la fois l'environnement intérieur, celui des futurs usagers, avec des préoccupations de santé et de confort, et l'environnement au sens général, avec des objectifs d'économie de ressources et de réduction des rejets dans l'environnement. C'est une « approche système », qui considère le bâtiment dans toutes ses composantes et sur son cycle de vie. Sa souplesse favorise son adaptabilité à des contextes variés : elle s'applique à tous types de bâtiments, aux travaux neufs et à la réhabilitation ; elle se décline aux opérations d'aménagement.
La démarche HQE propose aux acteurs du bâtiment deux volets indissociables :
- un langage commun pour définir des objectifs ambitieux en matière d'environnement, défini sous le nom de cibles
- un système de management environnemental
Le référentiel de la HQE repose sur un découpage en 14 cibles : une cible est atteinte si dans le domaine concerné, le niveau relatif de performance est égal à celui du meilleur projet connu au même moment. Après de longs débats, l'association HQE a admis que toutes les cibles pouvaient ne pas être traitées en visant le maximum de performance, ce qui aurait pour des raisons de coût initial mis la HQE hors de portée des petits budgets : pour être reconnu HQE, un projet doit donc viser la performance maximale sur 3 cibles et être d'un niveau égal à la recommandation la plus poussée par la loi pour 4 autres cibles.
La démarche HQE concerne tous les acteurs du bâtiment et de l'aménagement. En moins de 10 ans, elle est devenue une référence pour les filières françaises. Toutes les professions sont concernées, les élus et les services territoriaux, leurs conseils et les programmistes, les architectes et ingénieurs du bâtiment, les entreprises, les industriels, les scientifiques et les chercheurs, les organismes d'accompagnement et de soutien.
Les 14 Cibles
modifierL'une des phases importantes de la démarche HQE, est celle de la hiérarchisation des exigences environnementales. Pour une construction neuve, tout n'est pas possible en même temps : le maître d'ouvrage a donc à établir une liste de priorités en choisissant parmi les quatorze cibles de construction, les trois ou quatre qui lui semblent les plus importantes et sur lesquelles un maximum d'effort sera concentré. De même, dans cette hiérarchisation, quatre ou cinq autres cibles seront retenues pour un traitement particulier. Les cibles restantes se devant d'être traitées d'une façon évidemment très correctes, au minimum conformes à la réglementation ou aux bonnes pratiques. Ces choix se font en fonction du terrain sur lequel sera installée la construction, de la destination du bâtiment et de toutes les caractéristiques propres au projet.
Maîtrise des impacts sur l'environnement extérieur | |
Éco-construction | Éco-gestion |
1. Harmonie des bâtiments avec leur environnement | 4. Gestion de l'énergie |
2. Choix intégré des procédés et produits de construction | 5. Gestion de l'eau |
3. Chantier à faibles nuisances | 6. Gestion des déchets d'activités |
7. Entretien et maintenance | |
Création d'un environnement intérieur satisfaisant | |
Confort | Santé |
8. Confort hygrothermique | 12. Conditions sanitaires |
9. Confort acoustique | 13. Qualité de l'air |
10. Confort visuel | 14. Qualité de l'eau |
11. Confort olfactif |
Écoconstruction
1. Relation du bâtiment avec son environnement immédiat
- sous-cibles :
- utilisation des opportunités offertes par le voisinage et le site ;
- gestion des avantages et inconvénients de la parcelle ;
- organisation de la parcelle pour créer un cadre de vie agréable ;
- réduction des risques de nuisances entre le bâtiment, son voisinage et le site ;
- exigences minimales :
- traiter l'insertion du bâtiment dans son environnement en réalisant une étude préalable au projet une étude d'organisation de la parcelle, une étude de traitement des espaces extérieurs et intermédiaires. En cas de friches industrielles, analyser le niveau de pollution et dépolluer si nécessaire ;
- repérer les sources de bruit extérieur et créer un isolement acoustique satisfaisant.
2. Choix intégré des produits, systèmes et procédés de construction
- sous-cibles :
- adaptabilité et durabilité des bâtiments ;
- choix des procédés de construction ;
- choix des produits de construction ;
- exigences minimales :
- utiliser des procédés et des produits économes en matière et en énergie ;
- étudier les possibilités de recyclage des déchets d'adaptation et de démolition de bâtiment, notamment en choisissant des produits sans risque pour l'environnement.
- Chantiers ralentis durant certaines périodes (:noel:)
3. Chantier à faible impact environnemental
- sous-cibles :
- gestion différenciée des déchets de chantier ;
- réduction des bruits de chantier ;
- réduction des pollutions sur la parcelle et dans le voisinage ;
- maîtrise des autres nuisances de chantier ;
- exigences minimales :
- intégrer en amont les mesures permettant la maîtrise des déchets pendant le chantier et la réduction des nuisances (bruit, poussières, boues) ;
- réduire la consommation d'énergie et la pollution de l'air par les chantiers ;
- réduire la consommation d'eau et la pollution de l'eau et des sols durant les chantiers ;
Cibles d'éco-gestion
4. Gestion de l'énergie
- sous-cibles :
- renforcement du recours aux énergies renouvelables ;
- renforcement de l'efficacité des équipements consommant de l'énergie ;
- utilisation de générateurs à combustion propres lorsqu'on a recours à ce type d'appareil ;
- exigences minimales :
- renforcer l'efficacité énergétique des projets ;
- choisir des chaudières « propres » labellisées à faible émission de CO2.
5. Gestion de l'eau
- sous-cibles :
- gestion de l'eau potable ;
- recours à des eaux non potables (récupération des eaux de pluie) ;
- assurance de l'assainissement des eaux usées ;
- gestion des eaux pluviales sur la parcelle ;
- exigences minimales :
- rechercher des systèmes qui limitent la consommation d'eau potable: équipements performants, surveillance des réseaux pour diminuer les fuites ;
- envisager une collecte des eaux pluviales pour l'alimentation des WC, le nettoyage, le jardinage, etc.
6. Gestion des déchets d'activités
- sous-cibles :
- conception de locaux à poubelle adaptés au tri sélectif et à la valorisation des déchets ;
- exigences minimales :
- prendre en compte les collectivités sélectives locales ;
- configurer les cuisines et les locaux techniques en prévoyant le tri sélectif ;
- concevoir le transit entre les lieux de stockage et de ramassage ;
- séparer le stockage des déchets ménagers de la circulation des personnes.
7. Maintenance - Pérennité des performances environnementales
- sous-cibles :
- optimisation des besoins de maintenance ;
- mise en place de procédés efficaces de gestion technique et de maintenance ;
- maîtrise des effets environnementaux des procédés de maintenance et des produits d'entretien ;
Cibles de Confort
8. Confort hygrothermique
- sous-cibles :
- permanence des conditions de confort hygrothermique ;
- homogénéité des ambiances hygrothermiques ;
- zonage hygrothermique ;
- exigence minimale :
- assurer le confort thermique d'été.
9. Confort acoustique
- sous-cibles :
- correction acoustique ;
- isolation acoustique ;
- affaiblissement des bruits d'impact et d'équipements ;
- zonage acoustique ;
- exigence minimale :
- réduire le niveau de pression acoustique en protégeant les logements contre les bruits émis à l'intérieur et à l'extérieur.
10. Confort visuel
- sous-cibles :
- relation visuelle satisfaisante avec l'extérieur ;
- éclairage naturel optimal en termes de confort et de dépenses énergétiques ;
- éclairage artificiel satisfaisant en appoint de l'éclairage naturel ;
- exigences minimales :
- réaliser une étude d'implantation et de dimensionnement des parois vitrées compatible avec l'exigence énergétique ;
- respecter les exigences relatives à l'installation électrique ;
11. Confort olfactif
- sous-cibles :
- réduction des sources d'odeurs désagréables ;
- ventilation permettant l'évacuation des odeurs désagréables ;
Cibles de santé
12. Qualité sanitaire des espaces
- sous-cibles :
- limitation des nuisances électromagnétiques ;
- création de conditions d'hygiène satisfaisantes ;
- dispositions facilitant le nettoyage et l'évacuation des déchets d'activité ;
- dispositions facilitant les soins de santé ;
- dispositions en faveur des personnes à capacités physiques réduites ;
- exigences minimales :
- choisir judicieusement l'emplacement et la forme des pièces techniques et les équiper correctement ;
- faciliter l'entretien et le nettoyage ;
13. Qualité sanitaire de l'air
- sous-cibles :
- gestion des risques de pollution par les produits de construction ;
- gestion des risques de pollution par les équipements ;
- gestion des risques de pollution par l'entretien ou la maintenance ;
- gestion des risques de pollution par le radon ;
- gestion des risques de pollution par l'air neuf ;
- ventilation pour garantir la qualité de l'air (Renouvellement de l'air intérieur);
- exigences minimales :
- choix des générateurs à combustion dotés d'un système de sécurité normalisé ;
- éviter les produits polluants utilisés dans la construction : formaldéhyde, solvants, pesticides, etc.
- analyser le risque d'émission de radon dans les régions sensibles et adapter la conception des bâtiments en conséquence ;
- dimensionner correctement le renouvellement d'air et utiliser des systèmes de ventilation performants ;
- vérifier l'absence d'amiante et de CFC dans certains isolants plastiques alvéolaires, ainsi que dans les équipements produisant du froid, les aérosols et les solvants.
14. Qualité sanitaire de l'eau
- sous-cibles :
- protection du réseau de distribution collective d'eau potable ;
- maintien de la qualité de l'eau potable dans les bâtiments ;
- amélioration éventuelle de la qualité de l'eau potable ;
- traitement éventuel des eaux non potables utilisées ;
- gestion des risques liés aux réseaux d'eau non potable ;
- exigences minimales :
- ne pas utiliser de canalisations en plomb (interdites par le DTU 60-1)
- maintenir une température de stockage de l'eau chaude à 60°C et de distribution à 50°C, pour minimiser les risques de légionellose.
Management environnemental
modifierLes maîtres d'ouvrage publics ou privés, les entreprises, les artisans, les architectes, bureaux d'études, fournisseurs de matériaux et tous les maillons de la chaîne du bâtiment ont pris la mesure aujourd'hui de l'intérêt de la démarche HQE. Pour ouvrir les portes de la HQE à un plus grand nombre, il était aussi nécessaire de créer des systèmes d'accès simplifiés et de diffuser des outils adaptés. Cette étape a abouti à la mise au point de méthodes d'intégration du programme environnemental dans le montage d'un projet de bâtiment et dans la conduite d'une opération de construction. Les préoccupations environnementales, en effet, ne doivent pas bouleverser le processus habituel. Au contraire, le programme de management environnemental doit s'intégrer dans le programme fonctionnel, architectural et technique de l'opération. C'est l'objet même du SME. Le Système de Management Environnemental se veut une sorte de discours de la méthode. Il définit des étapes et précise les processus de la démarche HQE.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la réalisation de la QE (Qualité Environnementale) est moins une question technique qu'une question de management environnemental. Le plus important tient dans une organisation efficace et rigoureuse. Maîtriser cette organisation, c'est l'objet du SME, le Système de Management Environnemental qui représente ainsi un fil conducteur pour le maître d'ouvrage. Le SME, un des cinq référentiels de la démarche HQE s'est appuyé sur un système qui était déjà rodé : la norme ISO 14001, définie au niveau international pour décrire les modalités et les méthodes relatives à la gestion de l'environnement. Il en a pris la logique et s'attache comme elle au management environnemental des projets tout en s'assurant que les performances de la réalisation finale correspondent aux objectifs initiaux fixés par le maître d'ouvrage. Les spécificités pour le bâtiment ont été précisées. Le SME inclut ainsi la structure organisationnelle, les activités de planification, les responsabilités, les pratiques, les procédures, les procédés et les ressources pour élaborer, mettre en oeuvre, réaliser, passer en revue et maintenir la politique environnementale.
La certification
modifierPrésentation générale
modifierPour l'Association HQE, la certification n'est pas une fin en soi, c'est un moyen au service de son objectif prioritaire de développement de la qualité environnementale des bâtiments. Il s'agit d'une démarche volontaire proposée à ceux qui souhaitent valoriser leur action en terme d'image ou commercialement et offrir à leurs divers interlocuteurs une assurance quant aux moyens mis en œuvre et aux résultats obtenus en matière de qualité environnementale.
L'Association HQE dispose d'une licence exclusive des marques «~HQE~» et «~Démarche HQE~» mais n'a pas vocation à être organisme certificateur. Elle a signé avec AFNOR Certification une convention qui confie à cette dernière, dont c'est le métier, le soin de mettre en place cette certification qui lie de manière indissociable les marques NF ouvrages avec la marque Démarche HQE. C'est ainsi que début 2005 a vu la naissance officielle de la certification «~NF Bâtiments tertiaires – Démarche HQE~». Suivront ensuite «~NF MI– Démarche HQE~» et «~NF Logement – Démarche HQE~».
La certification ne concerne pas que le neuf mais elle vise aussi les opérations de réhabilitation et de rénovation. Actuellement, elle ne couvre pas la phase entretien – maintenance mais ce sujet est à l'étude.
Elle n'implique aucune certification des acteurs. Elle vise surtout à instaurer pour l'opération concernée un nouveau mode de fonctionnement entre les acteurs. Elle implique en particulier que le rôle de chacun d'eux soit précisé et connu des autres, et que l'action de tous soit coordonnée.
Exemples de normes HQE
modifier- NF Bâtiments Tertiaires – Démarche HQE : pour les bureaux, bâtiments scolaires etc.
- NF MI – Démarche HQE : pour les maisons individuelles
- NF Logement – Démarche HQE : pour tous les logements
Exemples de constructions HQE
modifierÉvolutions, perspectives
modifierDe multiples pistes ont été proposées pour améliorer la toute récente norme HQE.
Une quinzième cible HQE visant une meilleure intégration de la biodiversité a été proposée en 2005. Il pourrait par exemple être possible de prévoir des niches écologiques pour les espèces potentiellement présentes après que l'environnement se sera amélioré et non pour les seules espèces présentes au moment de la réalisation de l'état initial ou du profil environnemental. Cette cible intégrerait aussi et plus largement l'idée de remboursement de la dette écologique (du bâti et de ses habitants ou usagers). Des niches écologiques compensatoires pourraient tendre à effacer l'empreinte écologique des aménagement et de leur fonctionnement.
L'ADEME a mis en place fin 2005 une formation sur la maitrise de la demande en électricité, concernant l'éclairage et intégrant les aspects de pollution lumineuse, alors que l'AFE (Association Française des Éclairagistes) publiait son premier guide sur les nuisances lumineuses ; des éléments qui pourront aider à une meilleure prise en compe de ces facteurs, en particulier pour l'éclairage extérieur qui prend une importance croissante.
Enfin, le choix du lieu d'emplacement pourrait être mieux pris en compte. On peut regretter qu'un site à vocation HQE soit éloigné des réseaux de transport en commun, construit dans une zone inondable ou qu'il contribue à fragmenter les écosystèmes. Comment encourager le maitre d'ouvrage à localiser de manière écologiquement cohérente le bâti et les infrastructures le desservant, en tenant compte du contexte écologique, paysager, urbain, socioéconomique, et de manière à minimiser les flux, les distances de déplacement (et la consommation d'énergie et les sources de pollutions et nuisances y afférant) ?
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