Herminal
À propos de moi
Je m'oppose à la gauche professeure, écrivaine… contigüe, ainesse… |
Wikipédia et moi
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« Dieu fournit le vent. À l'homme de hisser la voile. »
~ Saint Augustin
« Il n’y a point d’homme dans le monde. J’ai vu, dans ma vie,
des Français, des Italiens, des Russes, etc., je sais même, grâce à Montesquieu, qu’on peut être Persan :
mais quant à l’homme, je déclare ne l’avoir rencontré de ma vie ; s’il existe, c’est bien à mon insu. »
~ Joseph de Maistre
« La multitude qui ne se réduit pas à l'unité est confusion. L'unité qui ne dépend pas de la multitude est tyrannie. »
~ Blaise Pascal
« Eh bien oui ! c'est mon vice.
Déplaire est mon plaisir. J'aime qu'on me haïsse.
Mon cher, si tu savais comme l'on marche mieux
Sous la pistolétade excitante des yeux ;
Comme, sur les pourpoints, font d'amusantes taches
Le fiel des envieux et la bave des lâches ! […]
J'aime raréfier sur mes pas les saluts,
Et m'écrie avec joie : un ennemi de plus ! »
~ Cyrano de Bergerac
Charles Baudelaire
modifierLa Vie antérieure
modifier« J'ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que des soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d'une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs,
Et des esclaves nus tout imprégnés d'odeursQui me rafraîchissaient le front avec des palmes
Et dont l'unique soin était d'approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir. »
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, « Spleen et Idéal », 1857
Spleen
modifier« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;Quand la terre est changée en un cachot humide
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide,
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,Des cloches tout-à-coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.Et d'anciens corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir ! »
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, « Spleen et Idéal », 1857
Le Marquis de Sade
modifierLe malaise
modifierDonatien Alphonse François de Sade, connu sous son titre de marquis, a vécu de 1740 à 1814. Détenu sous tous les régimes (monarchie, République, Empire), dont 27 années de prison et 10 années d'enfermement en asile d'aliénés, les infamies qu'il a commises au cours de son insatiable débauche ont sans doute pu glacer les consciences judiciaires et policières. Son imagination a enfanté des moyens de torture qui dépassent de mille coudées l'œuvre de l'Inquisition, à laquelle il lui plaît pourtant de se référer pour dénigrer le catholicisme...
Mais c'est surtout son œuvre qui déchaîne les passions féroces. Les Cent Vingt Journées de Sodome, rédigées en 37 jours dans la tour de la Liberté de la Bastille en 1785, inachevées, relatent la narration de 600 perversions classées selon leur degré de cruauté : passions simples, doubles, criminelles et meurtières. Abominable comme personne ne peut le concevoir, l'érotisme se mêle à des pratiques tortionnaires, mutilatoires, meurtières, scatophiles, pédophiles, sodomitiques, blasphématoires.. Le manuscrit de ce récit est aujourd'hui estimé à une douzaine de millions d'euros. Cannibal Holocaust peut se rhabiller.
« Athée jusqu'au fanatisme » selon ses mots, le Divin Marquis parvient à donner le malaise et le tourment au lecteur de chacun de ses ouvrages, si celui-ci en achève la lecture.
La subversion
modifierSon apparition au grand jour est au prix de la disparition d'un monde où la bêtise et la lâcheté entraînent les pires des misères. »
Paul Éluard, Les Mains libres, 1937
Sade sait peindre une société dont il déplore l'abjection. Son allégorie du fait politique, dans les Les Cent Vingt Journées de Sodome (1785), donne des vertiges peut-être plus vifs encore que les nausées que procurent ses inclinaisons. Une petite oligarchie de 4 aristocrates ravit 42 personnes, principalement de jeunes beautés (filles et garçons), à leurs proches. Ce petit monde se cloisonne d'une manière irréversible dans un château de montagne, et l'oligarchie commet lubriquement les fantaisies qui lui siéent sur les personnes assujetties. Tout cela sans consentement. Que Pasolini y ait vu l'avant-garde de la critique radicale du modèle économique capitaliste ne doit pas nous étonner, c'est Pasolini... En effet, la férocité rapace de l'individu, l'extension inéluctable du désir, la négation utilitariste de la personne, cela doit interroger.
Mais nous, nous y verrons autre chose encore : Sade enterre en réalité l'idée philosophique d'égalité. Elle est étrangère à la nature, et donc aux faits humains. La nature est mouvements, aspérités pérennes, nous dit-il ; dès lors, quelle horizontalité pourrait s'y concevoir ? Le nihilisme de Sade est encore plus violent qu'on ne le pense. Il dévaste certes l'organisation humaine et sociale, mais plus encore la prétention à pouvoir la faire évoluer. Le républicanisme de La Philosophie dans le boudoir (1795) est faussement, parodiquement égalitaire : c'est une formulation ô combien ironique de l'égalitarisme du plus fort... Seul prévaut le règne des tempéraments sanguinaires, et la peine de mort n'est abolie que pour exciter les uns et les autres au meurtre. Rien de ce qui est naturel n'est donc étranger à Sade, ni la jouissance, ni le crime, ni le meurtre. Mais sitôt les paradoxes fleurissent : toute cette luxure n'est envisageable que dans la claustration la plus hermétique, et toute l'expression de cette cruelle bestialité serait inopérante sans le concours des fines fleurs de la rhétorique la plus flamboyante. Au cœur de ce système, la discontinuité anthropique a d'ores et déjà agencé le chaos énergique de la nature ; Sade ne tourne donc pas le dos aux Lumières : nulle nature, nul système épistémique ne saurait exister sans le prisme d'appréhension de l'homme. La sauvagerie revient à la sagesse.
Chanson française
modifier~ Le Nitche
Je suis particulièrement tourné sur la chanson française de qualité du XXe siècle. En gras figurent les chansons les plus délectables.
Chanteurs à texte
modifier- Georges Brassens (Les Trompettes de la renommée, Le Gorille, Hécatombe, Brave Margot, La Mauvaise Réputation)
- Jacques Brel (La Chanson des vieux amants, Les Fenêtres, J'arrive, Le Dernier Repas, La Chanson de Jacky, Mon enfance)
- Jean Ferrat (Camarade, Le Bilan, À la une, Dingue, La Paix sur terre, Que serais-je sans toi ?, Aimer à perdre la raison)
- Barbara (Ma plus belle histoire d'amour, Marienbad, Dis, quand reviendras-tu ?)
- Renaud (tout ; mais surtout Hexagone, Morgane de toi, et tout l'album Mistral gagnant)
Mélodistes hors pairs
modifier- Jean-Jacques Goldman (Envole-moi, Je te donne, Né en 17 à Leidenstadt, Et l'on n'y peut rien)
- Michel Polnareff (tout ; mais surtout Le Roi des fourmis, Love me, please love me, Sous quelle étoile suis-je né ?, Le Bal des Laze)
- Serge Gainsbourg (années 1960 uniquement ; mais surtout Elisa, La Javanaise)
Chanteurs à voix
modifier- Charles Aznavour (Je m'voyais déjà, Il faut savoir, Sur ma vie, Désormais, Hier encore, Pour toi Arménie)
- Serge Lama (Les Ballons rouges, D'aventures en aventures, La Chanteuse a vingt ans)
- Dalida (Darla dirladada, Quand on n'a que l'amour (reprise de l'immense Jacques Brel), Avec le temps (reprise de Léo Ferré), Il venait d'avoir 18 ans, Mourir sur scène)
- JOHNNY HALLYDAY (Le Pénitencier, Si j'étais un charpentier, Derrière l'amour, J'ai oublié de vivre, Je te promets, Un jour viendra)
- Michèle Torr (Une vague bleue, J'en appelle à la tendresse)
- Mike Brant (Laisse-moi t'aimer, Qui saura, Rien qu'une larme)
- Gérard Lenorman (de 1971 à 1976 ; Il parle aux oiseaux, Les Matins d'hiver, Si tu n'me laisses pas tomber, La Saison des pluies)
Chapitre spécial pour la plus belle voix de la variété française, autant que pour celui qui a donné ses lettres de noblesse, à mes yeux, à ce genre musical si prosaïque, pour qui veut bien l'écouter bien entendu. En plus de succès éminents résolument aboutis musicalement, hautement assurés vocalement, riches textuellement (Les Villes de solitude, Le France, Je vais t'aimer, Je suis pour, Les Lacs du Connemara, Musulmanes, Le Bac G, Salut et les autres), une majeure partie de ses morceaux moins célèbres vaut le détour : Le Centre du monde, Le Curé, J'ai 2000 ans, Un roi barbare, C'est ma vie, J'y crois, Le Mauvais Homme, L'An mil, Io Domenico, La Débandade, 1965, tout l'album de 1988, Un jour la liberté, Le Grand Réveil, Qu'est-ce que j'aurais fait moi ?, Non merci, Le Livre du temps), et la liste est très loin d'être terminée.
Le Grand, en somme.