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Alix Dufresne

Naissance Douai
Nationalité française
Activité principale Acteur
Dramaturge
Metteur en scène
Style
Années d'activité Depuis 2004
Formation Cours Florent
Conservatoire national supérieur d'art dramatique
Maîtres Dominique Valadié
Alain Françon

Œuvres principales

La Loi des prodiges
Rencontre avec une illuminée

Alix Dufresne, né à Douai, est un acteur, dramaturge et metteur en scène français.

Biographie

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Alix Dufresne https://jamaislu.com/auteurs-autrices/alix-dufresne http://www.deschenauxlemarbre.com/alix-dufresne/ https://lesarchivesduspectacle.net/p/173146-Alix-Dufresne https://www.ledevoir.com/recherche?expression=Alix+Dufresne

Marc Béland et Alix Dufresne mettent en corps les effets d’un discours paradoxal Catherine Lalonde Publié le 30 oct. 2018 « J’espère qu’on fait [le lien entre] la capacité qu’ont quand même aisément des contribuables nantis, des multinationales, des grandes industries, des banques à contourner le fisc tandis qu’on nous dit qu’on dépense trop collectivement », expliquait en 2015 au micro de Marie-France Bazzo l’intellectuel Alain Deneault. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que les deux phénomènes fonctionnent de pair », analysait alors l’auteur de Paradis fiscaux, la filière canadienne (Écosociété, 2014). « Aujourd’hui, quand on attend un autobus 40 minutes à -20 degrés, c’est qu’il y a le problème des paradis fiscaux. Quand on attend des mois pour une intervention chirurgicale urgente dans un hôpital, c’est qu’il y a le problème des paradis fiscaux. Quand une compagnie de théâtre ne parvient pas à financer le moindre spectacle, c’est qu’il y a le problème des paradis fiscaux. » Écoutant l’émission matinale, ce matin-là, derrière son volant, le comédien Marc Béland a été pris au corps par l’indignation. Une indignation qu’avec Alix Dufresne, il remonte aujourd’hui en scène, dans Hidden Paradise.

« Comment ça se fait qu’on n’est pas dans la rue, pour faire changer les affaires ensemble, quand on sait des affaires de même ? », se demande encore aujourd’hui Marc Béland. Pour canaliser frustration, colère, envie de militantisme, désir d’engagement, il a convoqué la metteure en scène Alix Dufresne, qui a sauté dans ce train de la performance politique.

« Je voulais faire entendre dans un théâtre la parole de Deneault, plus politique, plus universitaire », indique Marc Béland. « On a utilisé le stratagème de la répétition, du martèlement pour la décliner », disent les créateurs. Et les corps réagissent, de manière intuitive, parfois somatique, à cette entrevue répétée jusqu’à plus soif. Les mouvements proposent un autre langage, une autre lecture, afin de « montrer les effets de ce discours outrageant, auquel on sait qu’on ne peut rien changer, sur nos corps, sur les corps », disent les deux complices.

Planter le clou « L’idée d’un manifeste mis en scène s’est tout de suite imposée, indique Alix Dufresne. L’évasion fiscale, on a l’impression que ça touche seulement les riches, le 1 %, mais quand Deneault parle, on comprend que ça touche tout le monde. » Marc Béland rajoute, et chiffre : « Ce sont 165 milliards de dollars par année qui sont ainsi perdus au Canada et, ça, c’est seulement d’après les chiffres que les banques donnent. »

La performance débute par une écoute intégrale des huit minutes de l’entrevue. « C’est pas super sexy, comme début de show », admet en souriant Mme Dufresne. L’entrevue, que les deux interprètes ont apprise « à la virgule près », est reprise ensuite cinq fois, à chaque redite traversée par une nouvelle mise en corps. « D’abord, on écoute ; ensuite, on fait une gymnastique lente et absurde ; ensuite, très près du public, on dit le texte le plus vite possible, si vite que ça devient un exutoire émotif », expliquent les créateurs. « Deneault le dit, enchaîne M. Béland, tant qu’on ne le ressentira pas dans notre chair, tant que nos enfants ne mourront pas à 12 ans d’un cancer, on ne bougera pas comme citoyen parce qu’on est dans un environnement trop confortable. »

Pour souligner cet aspect, les deux interprètes s’interdisent eux-mêmes le confort, s’empêchant l’aisance et la maîtrise de la partition, dont l’exécution doit rester semée d’imperfections. « Quand on finit un show, on a mal, tous les deux, vraiment », souligne la metteure en scène. Un théâtre de la douleur ? « Quand même pas, répond M. Béland. Mais de la dépense, de la survie, de l’engagement, de l’absurdité, oui. »

Leur satisfaction naît quand des spectateurs viennent les voir pour leur dire qu’ils « l’ont senti dans leur corps. Que la répétition fait son effet. Ils nous disent que la première fois, ils entendent l’entrevue ; que la deuxième fois, quand les corps embarquent, ils l’entendent mieux, et qu’après, ils la comprennent et ils la sentent ».

Ce théâtre politique, engagé, ne gagnerait-il pas à être diffusé ailleurs qu’à l’ATSA ou à La Chapelle — publics de même allégeance, sinon convaincus d’avance — pour gagner en efficacité ? Cela ne briserait-il pas aussi ce paradoxe du confort — celui du spectateur qui voit des propositions collées à sa pensée, qui lui sont habituelles —, confort qui brise la nécessité, la possibilité de l’engagement, aussi bien envers une oeuvre qu’en société ? « Mais j’en rêve !, s’exclame Alix Dufresne, je rêve qu’Hidden Paradise passe à Jean-Duceppe ou au Rideau vert ! Avec des discussions après-spectacle ! Et c’est sûr qu’on a envie que les spectateurs sautent de leurs sièges pour aller voter pas pour la CAQ, illustre Mme Dufresne. Nous, ainsi, on passe à l’action, poursuit-elle, même si c’est de manière absurde — parce que, qu’est-ce que ça va changer, au fond, un spectacle de plus ? » « Mais au moins, pendant ce temps-là on fait quelque chose de concret », conclut Marc Béland.

SELON ALAIN DENEAULT « Je ne suis pas du tout un spécialiste de la danse », indique l’auteur Alain Deneault, « et j’ai seulement vu une partie de la prestation il y a un an et demi. Ce que je voyais, et je suis béotien, j’insiste pour le répéter, c’était la difficulté pour les corps, cette épreuve, cette espèce de face-à-face, de corps à corps que représente la métabolisation d’un discours qui secoue les assises habituelles de la pensée. On voit dans les corps les effets d’un discours paradoxal — au sens fort du terme —, quand on sent que, si on veut revoir la réalité qui permet les paradis fiscaux, il faut tout revoir : l’État, la loi, le système… »

  • 2023 met en scène les cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux du Québec

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1959978/spectacle-ouverture-fermeture-jeux-quebec-cirque-pointe-seche


Alix Dufresne, qui a travaillé sur le spectacle de La déesse des mouches à feu, primé par l’Association québécoise des critiques de théâtre (AQCT), signe la mise en scène.

    • «Féministe pour Homme»: pensée en mouvement

Christian Saint-Pierre Publié le 14 janv. 2023 https://www.ledevoir.com/culture/theatre/777814/theatre-feministe-pour-homme-pensee-en-mouvement z un gym féministe, une salle de sport où s’attaquer aux préjugés, une vigoureuse séance de Zumba dont l’objectif serait de faire fondre les iniquités en ce qui concerne les femmes. C’est dans cet espace ludique, aux couleurs vives, que Sophie Cadieux s’avance. Elle porte le veston pailleté comme d’autres la cotte de mailles. La comédienne est déterminée, mais tout sourire. Elle est confiante, mais rassurante, précisant plusieurs fois qu’elle n’est surtout pas l’une de ces femmes que la colère ne rendrait « pas sexy ». Le ton est donné pour les 90 prochaines minutes, les vannes de l’ironie sont grand ouvertes, on va rire et grincer des dents.

Dans cette conférence à la mécanique implacable, parfait équilibre de dérision et de gravité, de pensée et de mouvement, on aborde des enjeux concernant la langue, le genre, la politique et l’économie, mais on disserte d’abord et avant tout à propos du corps des femmes. Il est question de sexualité, de séduction et de reproduction, de viol, d’agression et d’avortement. Tout cela sans que l’oratrice perde de vue sa propre posture de femme cis, hétéro, blanche et privilégiée. L’une des scènes les plus cathartiques braque les projecteurs sur le clitoris. À l’aide d’un modèle anatomique, la comédienne démystifie le prodigieux organe avec virtuosité.

Sous-titré « Guide de survie pour tous(tes) », le spectacle est une parfaite introduction aux enjeux du féminisme. Savante juxtaposition de statistiques et de dénonciations, de théories et d’émotions, de rires et de larmes, l’aventure galvanise et libère. S’il n’expose pas à des conceptions nouvelles, s’il ne propose pas de solutions inédites, le solo, empruntant aux codes du stand-up, instruit par le rire. Il constitue une puissante et indispensable piqûre de rappel, un vibrant hommage au combat qui a été livré et une astucieuse évocation de celui qui reste à engager.

Dans un spectacle mené tambour battant par Alix Dufresne, une metteuse en scène qui excelle dans l’art d’unir le mot et le geste, le ludisme et la dénonciation, Sophie Cadieux offre une performance athlétique. Prenant possession de la scène physiquement et intellectuellement, elle captive son auditoire du début à la fin. Il faut dire que la comédienne bénéficie d’une partition qui lui colle à la peau. Multipliant les références à l’histoire et à la culture du Québec, Rébecca Déraspe a fait un travail d’adaptation admirable. Savoir que ce spectacle essentiel, qui remet joyeusement les pendules à l’heure, s’apprête à visiter une trentaine de villes à travers la province, fait chaud au coeur.

Féministe pour Homme Texte : Noémie de Lattre. Adaptation : Rébecca Déraspe. Mise en scène : Alix Dufresne. Une production d’Encore spectacle. À l’Usine C jusqu’au 21 janvier, puis en tournée du 1er février au 14 juin.

Féminisme pour tous Après un bref passage à l’Usine C en 2021, Sophie Cadieux reprend le collier pour le solo Féministe pour Homme. Un spectacle grinçant et audacieux, mais dont la portée est amoindrie par un excès de… Zumba.

Publié le 12 janv. 2023 Stéphanie Morin La Presse Dans ce texte écrit par la Française Noémie de Lattre, apprêté à la sauce québécoise avec brio par Rébecca Déraspe, Sophie Cadieux aborde les mille et une facettes de la condition féminine.

Les répliques fusent à vitesse grand V et font flèche de tout bois. Droit à l’avortement, sexualité au féminin, violences obstétricales, charge mentale, replis de l’anatomie et diktats de la beauté… Tous les sujets y passent, superbement portés par l’énergie contagieuse de Sophie Cadieux, son sens de la répartie et son autodérision bien affûtée.

Sa charge contre l’ineptie du 8 mars, Journée internationale du droit des femmes, s’avère particulièrement jouissive. Le doigt d’honneur collectif envoyé aux États américains qui restreignent les droits à l’avortement est purement cathartique. Et lorsque l’actrice exulte devant les étonnantes propriétés du clitoris, on ne peut faire autrement qu’applaudir devant ce « beau cadeau de la vie » fait aux femmes !

Mieux, on rit, on rage et on grince des dents en la voyant passer au broyeur avec une férocité parfaite les clichés qui collent depuis trop longtemps à la peau des féministes.

Du cardio en talons haut Pour la mise en scène de ce solo théâtral aux allures de stand-up, Alix Dufresne a choisi une approche très (trop) physique. En effet, Sophie Cadieux explique en début de spectacle que lorsque la féministe en elle a besoin de ventiler, elle se lance dans de frénétiques mouvements de Zumba, une danse-exercice particulièrement aérobique. Le procédé est abondamment utilisé, si bien que l’actrice passe une grande partie du solo à exécuter des exercices de cardio en talons hauts.

Certes, la performance de Sophie Cadieux force l’admiration. Il faut déjà du cran et beaucoup d’aplomb pour défendre le féminisme seule sur scène pendant 1 heure 30 ; imaginez s’il faut en plus le faire en faisant des pompes !

Toutefois, le texte est mal servi par ce trop-plein chorégraphique. Il y a tant d’informations à assimiler, tant d’injustices à nommer et d’ironies à saisir dans ce spectacle mené tambour battant : un peu de silence et de lenteur auraient sans doute permis de mieux mesurer la drôlerie et surtout la pertinence du texte. À preuve : la finale, très émouvante, qui se déploie dans une relative économie de gestes.

Un mot pour finir sur le titre Féministe pour Homme, inutilement provocateur, mais que la production n’a pu changer pour des raisons de droits d’auteur. Il est trompeur. Non, ce spectacle n’est pas une leçon de féminisme pour les nuls (lire ici les hommes.) C’est un « guide de survie » (comme l’indique le sous-titre) rempli de bienveillance et pas moralisateur pour deux sous. Ce spectacle qui sillonnera tout le Québec dans les prochains mois s’adresse à tous : les femmes, les hommes, les jeunes et les moins jeunes…

Tous les humains qui rêvent à plus d’égalité y trouveront matière à rire (jaune souvent) et, surtout, à réfléchir à ce qui nous unit plutôt qu’à ce qui nous sépare.

  • 2023 Aujourd'hui ce soir Le Devoir
    • Le bien-cuit du théâtre québécois

Le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui propose une revue festive et critique de l’année théâtrale, une idée d’Alix Dufresne. MIS À JOUR LE 13 DÉC. 2023 | MARIE LABRECQUE https://www.ledevoir.com/culture/theatre/803417/theatre-bien-cuit-theatre-quebecois La saison, on le sait, est friande de rétrospectives annuelles, mais cette nouvelle création a la particularité de porter spécifiquement sur le théâtre. À la fois célébration et retour critique sur l’année écoulée, Aujourd’hui ce soir est une idée d’Alix Dufresne. La comédienne et metteuse en scène a profité de la carte blanche donnée par le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui pour réaliser un vieux rêve : animer un late show à l’américaine — la forme qu’emprunte le spectacle.

La revue satirique porte un regard sur la scène québécoise (pas juste Montréal et Québec, un peu en région aussi) de 2023, les spectacles présentés ou les nombreux changements de direction artistique. Mais elle aborde aussi les grands enjeux du théâtre, à l’heure où il traverse une crise : difficulté à remplir les salles depuis la pandémie, annulation forcée de spectacles programmés, due aux refus de subventions. Alix Dufresne désirait créer « une grande fête du théâtre pour se rappeler pourquoi on en fait, se ragaillardir ensemble et se dire qu’il ne faut pas lâcher. Mais on doit aussi se conscientiser : si on ne nomme pas les problèmes, ils ne se régleront pas. En même temps, l’ironie, c’est que notre façon de les régler, c’est juste de faire un gros party ».

Pour écrire ce « projet fou », qui a exigé beaucoup de travail, celle qui a été autrefois conceptrice-rédactrice en publicité a formé une writer’s room. Elle a recruté deux jeunes comédiens et auteurs : Mélodie Bujold-Henri pour « puncher méchant » et Guillaume Chapnick pour son humour très absurde. À la script édition, l’humoriste Isabelle Sasseville apporte notamment un oeil extérieur permettant de s’assurer que le spectacle ne soit pas destiné qu’aux habitués du théâtre, mais puisse faire rire même les spectateurs qui n’auraient pas vu les pièces.


L’équipe a revisité toutes les programmations de l’année. « Une chose a été très importante pour nous : s’attaquer à tout le monde également, note Mélodie Bujold-Henri. On n’épargne personne. » Y compris, bien sûr, l’institution qui produit le spectacle. « Mais les blagues sont toujours faites avec beaucoup d’amour, et je pense que ça va se sentir. »

Dans ce faux show de télé utilisant les codes du petit écran, Alix Dufresne reçoit des personnages (la COVID-19 par exemple…) pour des entrevues se transformant en sketchs, joués par les talentueux Ève Landry, Debby Lynch-White et Olivier Morin. Et, chaque soir, l’animatrice accueillera une vraie invitée spéciale. Dans l’ordre : Marie-Soleil Dion, Anne Dorval et Anne-Élisabeth Bossé. Sur scène avec un band, Gab Paquet a créé des chansons originales pour l’occasion.

Molière en colère ! L’amour et l’humour n’empêchent pas une véritable critique. « J’ouvre le show en disant : “On va regarder ce qui s’est fait de très bon, de correct bon et de très médiocre” », raconte Alix Dufresne. Aujourd’hui ce soir s’interroge aussi sur la multiplication du théâtre documentaire et des pièces inspirées du réel (« il y a une crise touchant comment écrire de la fiction et aller puiser dans notre imaginaire collectif »), ainsi que sur le manque de « vrais risques » dans les programmations. On verra Molière lui-même venir présenter un balado où il dénonce le fait que son oeuvre est trop souvent montée… « On utilise l’humour pour porter un regard critique sur, oui, ce qui manque au métier, mais aussi sur notre façon de [l’exercer], résume la metteuse en scène. On n’est pas là juste pour dire : il n’y a pas d’argent, alors ça excuse tout. On prend aussi nos responsabilités en tant qu’artistes. Et on rit beaucoup de nous-mêmes. »

La principale question qui « ronge »Mélodie Bujold-Henri reste la difficulté de rassembler les spectateurs dans les théâtres. Étudiant actuellement à l’École nationale de l’humour (« je m’arme pour mieux écrire au théâtre », s’empresse-t-elle de préciser), elle observe que le milieu de l’humour ne semble pas éprouver cette difficulté à mobiliser son public. Elle se demande si ce n’est pas parce que les gens « ont de la misère àconcevoir que le théâtre s’adresse à eux. On peut avoir l’impression que c’est très hermétique. Alors, la [sensation] que ça ne les concerne pas va être plus grande. Je pense qu’elle est là, aussi, la différence avec l’humour : on pense que cette [forme artistique] est accessible et que le théâtre ne l’est pas. Mais ce n’est pas vrai. »

Guillaume Chapnick, lui, s’inquiète surtout de la barrière créée par ces subventions qui ne sont pas versées aux artistes. « Il y a des gens super talentueux qui veulent faire du théâtre et qui ne sont pas capables d’en faire en ce moment. » Lui-même créera une première pièce autofictive, Chevtchenko, à la salle Jean-Claude-Germain en mars. « Les personnages principaux sont trois jeunes hommes. Je ne pense pas que ce sont des personnes qui se voient beaucoup au théâtre. » « Tu y parles de la communauté ukrainienne aussi, de générations d’immigrants », ajoute Alix Dufresne. À propos de déficit de public, la créatrice note que les membres des communautés culturelles sont intéressés par le théâtre : ils veulent simplement être mieux représentés sur scène.

Essentiel Mélodie Bujold-Henri note la présence d’une « multitude de témoignages en ce moment sur les réseaux sociaux : il y a une grande vague de prise de parole chez les artisans du théâtre, les comédiens, les créateurs. Pour dire : on est épuisés de travailler bénévolement. C’est comme un aveu de fatigue généralisé ». Et, comme le note Dufresne, contrairement aux employés des secteurs de l’éducation et de la santé, les artistes ne peuvent pas déclencher de grève pour revendiquer de meilleures conditions. « On n’a aucun filet social. »

Pour la créatrice, il faut « valoriser les arts dans nos institutions, dans nos médias. On a tellement de misère à avoir des prépapiers [des entrevues où les artistes parlent de leur spectacle à venir, comme celui-ci]. Si on ne parle pas de nous, qu’on ne nous subventionne plus, c’est dur de convaincre les gens de venir [dans les théâtres] ».

Elle rappelle aussi le message très dommageable qui a été véhiculé durant la pandémie : « On s’est fait dire pendant trois ans qu’on n’était pas essentiels. Et on a dit ça au public ! Qu’on peut [fermer] facilement, que ce ne sera pas un problème pour la survie collective. C’est sûr que ça fait mal. »

Mais pour Alix Dufresne, le problème est politique. « Il faut qu’on fasse le choix de voter pour des politiciens et des politiciennes qui ont la culture à coeur ! Ce n’est pas juste de leur faute s’ils ne valorisent pas la culture. Il s’agit de nous aussi : quand on élit ces gens-là, qu’est-ce que ça veut dire sur notre rapport à l’art ? On fait des choix collectifs. »

Aujourd’hui ce soir Mise en scène et animation : Alix Dufresne. Textes : Guillaume Chapnick, Mélodie Bujold-Henri, Alix Dufresne et Isabelle Sasseville, avec la collaboration de Carolanne Foucher. À la salle Michelle-Rossignol du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, les 12, 13 et 14 décembre, et en supplémentaire le 16.

  • 2022 VERS SOLITAIRE

https://revuejeu.org/2020/11/03/vers-solitaire-une-experience-de-theatre-en-solo/

    • Vers solitaire | Pièce solo pour spectateur unique

https://www.lapresse.ca/arts/theatre/2020-11-04/vers-solitaire/piece-solo-pour-spectateur-unique.php Il est arrivé devant moi sans un mot et m’a invitée à le suivre d’un signe de tête. Avec son manteau de fourrure et la cravate dépareillée qui pendait lâchement à son cou, il détonnait sur le trottoir. Qu’importe, je l’ai suivi. Pour la prochaine heure, l’acteur Vladimir Alexis allait être mon guide privé. Et l’interprète d’un spectacle créé juste pour moi…

Publié le 4 nov. 2020 Stéphanie Morin La Presse C’est ainsi que je suis entrée dans l’univers déstabilisant de Vers solitaire, le déambulatoire théâtral imaginé par Olivier Choinière et présenté par le Théâtre de Quat’Sous. Le concept ? Un spectateur est jumelé avec un acteur-danseur pour un spectacle solo ambulant dans les entrailles de Montréal.

Écouteurs sur la tête, j’ai emboîté le pas à Vladimir, pendant que résonnaient dans mes oreilles des bruits de ville et des bribes de conversation glanées dans la rue. Le collage sonore est hypnotisant. Il y est question de beau chandail, d’enfants qui doivent marcher devant maman, du Marché central. Les mots tournent, virevoltent, partent et reviennent… Peu à peu, ce cadavre exquis auditif s’apaise pour faire place à un texte plus structuré, aux forts accents poétiques.


Olivier Choinière est le directeur artistique et concepteur du texte de Vers solitaire.

Cette trame sonore compose l’ossature du déambulatoire. Olivier Choinière l’a composée lui-même, mais a demandé à cinq metteurs en scène et chorégraphes de s’approprier le texte pour en tirer une version toute personnelle. Mélanie Demers, Alix Dufresne, Xavier Huard, Justin Laramée et Marie-Ève Milot ont répondu à l’invitation. Cinq spectacles sont ainsi nés, portés par cinq interprètes différents.

« Le parcours reste plus ou moins le même, mais le personnage change à chaque spectacle, tout comme le regard qu’il induit sur la ville ou sur le texte », explique Olivier Choinière.

Le fil conducteur des cinq spectacles est la consommation, un vers solitaire qui nous infecte tous. Mais le texte est grand ouvert à l’interprétation.

Olivier Choinière

« Chaque duo a ainsi pu choisir sa porte d’entrée, son angle. Certains ont pris des approches plus naturalistes, d’autres plus réalistes », ajoute Olivier Choinière.

Chorégraphie urbaine La chorégraphe Mélanie Demers, qui a dirigé Vladimir Alexis, a choisi d’arrimer le geste à la parole. Plusieurs mots du texte se répercutent directement sur le corps de son danseur, qui tangue, se courbe ou suspend sa course pour ponctuer certains passages. Cette chorégraphie urbaine ne tarde pas à attirer les regards intrigués des passants.

Partis du Théâtre de Quat’Sous, avenue des Pins Est, nous arrivons d’un bon pas à la Place des Arts. Le lieu est désert. Les arts sont confinés, on le sait, et on le ressent cruellement ici. Le contraste est frappant lorsqu’on traverse au Complexe Desjardins : les boutiques ouvertes, les clients, les fluorescents, la fontaine illuminée, les comptoirs alimentaires où s’activent des employés masqués. L’économie doit continuer à rouler, le monstre est affamé… « Marche, mange », nous dit la voix. « Dépense », pourrait-elle ajouter.

Devant mes yeux, le personnage incarné par Vladimir Alexis se transforme au fil du parcours. La démarche insouciante du début devient plus lourde, plus inquiète. Une fois à l’intérieur du Centre de commerce mondial, elle est carrément cruelle. Celui qui semait des miettes de pain comme un Petit Poucet au début du spectacle se met à lancer à la ronde des (faux) billets de banque. Il a fini par être avalé et digéré par cette consommation effrénée. Le virus qui menace le plus l’humanité n’est peut-être pas celui qu’on pense…


Les couloirs déserts du Montréal souterrain se transforment en vaste scène pour les interprètes.

Autre leçon à tirer de Vers solitaire : le théâtre est protéiforme et ne peut être cantonné dans une seule case (celle des salles classiques). On le réalise d’ailleurs dès les premiers pas : un tête-à-tête avec un acteur est une expérience à forte charge émotive. Impossible de profiter de la noirceur de la salle pour cacher sa peine, sa joie ou son malaise. « Quand on est seul avec un acteur, il y a quelque chose qui se passe, dit Olivier Choinière. C’est puissant. Et tout l’espace public devient une vaste salle de théâtre avec un interprète et 102 figurants. Le théâtre joue alors pleinement son rôle d’offrir un nouveau regard sur les choses. »

Le déambulatoire Vers solitaire est présenté jusqu’au 14 novembre à guichets fermés, mais le créateur songe à proposer d’autres représentations avec l’arrivée du printemps.

Le pari réussi d'une compagnie du Kamouraska Démarrer un cirque en région, dans un site extérieur de surcroît, voilà l’idée périlleuse qu’a concrétisée Elyme Gilbert en 2019. Ralenti par la pandémie, le Cirque de la Pointe-Sèche a finalement pu présenter sa deuxième création, Charcoal, cet été. La Presse a assisté à ce spectacle de haute voltige à la fois ludique et poétique. Publié le 24 août 2022 Iris Gagnon-Paradis (Saint-Germain-de-Kamouraska) Enclavé à Saint-Germain-de-Kamouraska au pied d’une paroi rocheuse de 60 pieds, le site extérieur du Cirque de la Pointe-Sèche a quelque chose de magique, surtout lorsqu’il s’illumine, le soir. Il est alors possible d’admirer, dans des conteneurs maritimes reconvertis en amphithéâtre pour accueillir le public, toute la magnificence de cette salle de spectacle inusitée, et de son impressionnante scène verticale, intégrée à la nature environnante et dotée d’ancrages, de poulies, de cordages et de trampolines fixés à même la roche.

Elyme Gilbert a notamment été gréeur au Cirque du Soleil et rêvait d’ouvrir son propre cirque extérieur dans la région après s’y être établi, sur un immense terrain qu’il a acquis il y a plus d’une dizaine d’années dans ce village du Kamouraska qui s’appelait autrefois Pointe-Sèche. Ce qu’il a fait en 2019 avec le spectacle Naval, et le projet de présenter une nouvelle création chaque été par la suite. Mais la pandémie a forcé le cirque à annuler sa saison en 2020, puis à nouveau en 2021.

Elyme Gilbert, fondateur du Cirque de la Pointe-Sèche

Décourageant ? Certes, d’autant plus qu’un spectacle était fin prêt à être présenté. « On avait toute notre équipe, nos affiches, on avait vraiment peaufiné ce spectacle. Mais comme plusieurs personnes n’étaient plus disponibles après deux ans, on a décidé de laisser tomber au lieu de s’acharner. On est reparti avec une nouvelle personne à la mise en scène et de nouveaux artistes », relate celui qui agit à titre de directeur de production technique.

Pendant ce temps, l’homme ne s’est pas tourné les pouces, au contraire. Il en a profité pour mettre en branle Les Perchoirs du Cirque, un original projet d’hébergement en nature. Accrochées en hauteur dans la montagne environnante, cinq petites maisons à l’architecture inusitée accueillent les visiteurs depuis l’été 2021 (pour en savoir plus, lisez notre article ce samedi 27 août dans la section Voyage).

Une des cinq maisonnettes en nature des Perchoirs du Cirque

Il a aussi démarré un autre projet porteur : transformer l’église du village pour créer la première école de cirque de la région. Une campagne de sociofinancement a permis d’amasser 55 000 $, somme qui servira à acheter et installer divers équipements. Dès octobre, des cours d’initiation au cirque pour petits et grands seront offerts sur place. « Éventuellement, on aimerait proposer des ateliers, des résidences de création, des camps de jour », énumère M. Gilbert.

Au cœur de la mine Mis en scène par Alix Dufresne, avec une musique originale signée Maxime Éthier, Charcoal nous plonge dans l’univers sombre de la mine. Nous y suivons un petit groupe de travailleurs de l’ombre, le visage barbouillé de suie, extrayant sans relâche des entrailles de la terre de brillants minerais. À l’écart des autres, un jeune homme rêve de soleil, de liberté, de voler vers la sortie. Trouvera-t-il son chemin ?

1/4 Évoquant ici le personnage d’Icare, là la métaphore du canari dans la mine de charbon, Charcoal est un conte poétique, une invitation à se débarrasser de ses œillères pour oser explorer de nouveaux territoires et aller vers l’inconnu.

Petits comme grands y trouvent leur plaisir, alors qu’on passe des rires à la surprise, de l’onirique au ludique, du terrifiant à l’exaltant.

Les douze artistes — dont deux musiciens — y reproduisent des scènes de la vie quotidienne dans les mines, qui deviennent des prétextes pour effectuer divers numéros : jonglerie, corde volante, mât chinois, danse verticale sur les parois rocheuses, acrobaties aériennes avec sangles ou chaînes, trampo-mur, high line (slackline en hauteur), high dive (saut en hauteur sur un matelas gonflable)… Loin des superproductions aux grands moyens, le spectacle sait créer l’émotion en utilisant des techniques plus artisanales et en sortant des sentiers battus.

Charcoal est présenté jusqu’au 4 septembre sur le site du Cirque de la Pointe-Sèche, à Saint-Germain-de-Kamouraska.


  • 2022 DUO EN MORCEAUX

https://revuejeu.org/2022/10/28/souligner-existence-theatre-lance/

  • 2022 malaise-dans-la-civilisation

https://www.ledevoir.com/culture/theatre/769424/theatre-malaise-dans-la-civilisation-portrait-d-une-humanite-inconsciente Malaise dans la civilisation»: portrait d’une humanité inconsciente La pièce «Malaise dans la civilisation» met en scène quatre individus qui se moquent des conventions théâtrales.

PUBLIÉ LE 5 NOV. 2022 | MARIE LABRECQUE Créé au plus récent Festival TransAmériques (FTA), le surprenant Malaise dans la civilisation marque la premièrecollaboration entre Alix Dufresne et Étienne Lepage. Dans cette pièce reprise à La Chapelle, on peut voir un quatuor débarquer sur scène comme des touristes, en toute ignorance des règles théâtrales. Et au lieu de présenter un spectacle, ces créatures explorent gauchement l’espace, provoquent des accidents et bousculent des limites sociales.

Née de leur désir « de ne pas retomber dans ce qu’on avait déjà fait, dans une manière de faire qui peut être sécurisante », dixit Lepage, la création puise aussi son inspiration dans Les idiots de Lars Von Trier. Un film marquant que la metteuse en scène a fait découvrir à l’auteur. « On a trouvé l’essence de ce qui nous intéressait dans Les idiots : le commentaire politique de se refuser aux normes sociales et le côté sensoriel d’être un idiot, explique Alix Dufresne. On met ensemble ces personnages qui ne sont pas des enfants, ni des adolescents, des clowns ou des idiots, mais peut-être un peu tout ça en même temps, dans un vivarium, où le public les observe. Ils sont comme des singes dans une cage. Ils savent qu’on est là, ils peuvent interagir avec nous. Mais, incroyable, ils nous oublient parfois. »

Selon la créatrice de Hidden Paradise, les notions d’inconscience et d’amoralité sont un fil conducteur récurrent dans l’oeuvre d’Étienne Lepage, auteur de Rouge gueule, notamment. Les personnages de Malaise dans la civilisation, eux, se révèlent à la fois interdépendants et insensibles aux autres. « Ils manquent d’écoute et ont une complète absence d’empathie envers autrui. Et moi je pense que c’est ça, notre rapport au monde et aux choses. » Un comportement qui n’est pas sans séquelles. « Ne sont-ils juste pas conscients des conséquences, ou est-ce qu’ils s’en foutent ? reprend Alix Dufresne. Il y a un doute qui plane. Autant ils peuvent être vulnérables, autant ils peuvent démolir un lieu et s’en aller comme si de rien n’était. Se démolir les uns les autres, et eux-mêmes. Et ils nous laissent avec la question des conséquences. Avec ce malaise-là. »


Si notre impact sur le monde était moins grand, ce serait un peu moins grave qu’on soit aussi inconstants. Mais là, on dirait que ça fait de nous des mauvais gardiens, d’avoir autant de pouvoir et d’être aussi bébé.

— Étienne Lepage Contrairement aux idiots du long métrage, la transgression des règles sociales des idiots de la pièce ne relève pas d’une contestation politique. Plutôt d’une forme d’inconscience, d’une candeur « qu’on peut trouver à la fois belle et dangereuse », juge Étienne Lepage. Par contre, sans que ce soit voulu, leur ignorance des conventions théâtrales acquiert un sens particulier dans la foulée d’une pandémie qui a forcé longtemps la fermeture des salles. « C’est comme s’ils ne savaient pas c’est quoi, le théâtre. »

Et leur négligence face à ce qui les entoure « devient une métaphore de notre maladresse à habiter le monde, pense-t-il. L’image qui me revenait beaucoup, c’est lorsqu’à la fin du confinement, j’ai vu dans les parcs le dégât que les gens avaient laissé. Je me suis dit : “C’est ça, la fin de notre spectacle.” Ils ont tout dévasté, parce qu’ils ne savent pas comment habiter le monde ».

Ces personnages ont une conscience non pas inexistante, mais « partielle, fluctuante », qui va et vient. « Je trouve que ça reflète mieux comment moi je me sens parfois, et c’est plus intéressant que de voir des inconscients qu’on peut regarder de haut en disant : “c’est des imbéciles”. » L’auteur y voit le « côté puéril » des humains. « Si notre impact sur le monde était moins grand, ce serait un peu moins grave qu’on soit aussi inconstants. Mais là, on dirait que ça fait de nous des mauvais gardiens, d’avoir autant de pouvoir et d’être aussi bébé. » Le portrait tracé par la pièce est une « métaphore aussi de ce qu’on fait avec notre Terre », ajoute Alix Dufresne.

Pas juste pour rire La pièce très physique a été créée par le duo à partir d’une écriture de plateau — avec les répliques, peu nombreuses, composées par Lepage. Et grâce à des improvisations dirigées avec les interprètes Florence Blain Mbaye, Maxime Genois, Renaud Lacelle-Bourdon et Alice Moreault. « Le show est vraiment basé sur leur personnalité », dit Alix Dufresne. Chacun a travaillé à trouver son idiot distinct. Il fallait ensuite doser les niveaux d’inconscience et de pulsions chez ces « innocents (au sens québécois du terme) ».

« Le show est vraiment niaiseux. » C’est ainsi que l’a décrit le dramaturge lors de la séance avec notre photographe. C’est ce que pourrait paraître au premier abord cette « comédie déjantée, absurde ». « J’aime l’idée que, pour une fois dans ma vie, j’ai fait un show comme ça, qui fonctionne peut-être à l’envers », explique Lepage. Une pièce où le spectateur « passe un bon moment » mais peut réaliser à la fin, après s’être simplement diverti, qu’elle comporte une « allégorie sur notre inconscience au monde, sur notre manque de soin envers les autres ». Signe de cette dimension plus philosophique, Malaise dans la civilisation emprunte d’ailleurs le titre d’un essai où Freud arguait « qu’on est mal dans la société parce qu’on est pris entre nos pulsions et nos devoirs ». L’auteur croit aussi qu’on ne doit pas bouder son plaisir. « Il y a des passages que ça fait 26 000 fois qu’on entend, parce qu’on les a répétés, et ils nous font encore rire ! »

Reste qu’Alix Dufresne avoue qu’avant la création, elle « tremblait » à l’idée de lancer ce type de spectacle dans un festival d’art contemporain. Elle a été rassurée par les réactions, notamment celles des deux directrices du FTA. « Et c’est sûr qu’il y a un miroir, là. » À l’instar de Molière, il s’agit de « séduire avec le rire », pour ensuite tendre un reflet au public.

Le rapport scène-salle s’avère particulier, et délicat à orchestrer, dans cette performance qui s’appuie sur le concept de vivarium : il n’y a pas de quatrième mur, mais les êtres sur scène oublient parfois la présence du public, pour interagir entre eux sans respecter les conventions de la représentation. « C’est important que les spectateurs se sentent bienvenus, dit Dufresne. On ne veut pas mettre les gens mal à l’aise. Il faut beaucoup de bienveillance. » D’autant qu’un spectateur sera recruté durant le spectacle pour s’asseoir sur scène.

La création s’ouvre d’abord par une scène « qui peut faire penser à de l’anti-théâtre parce qu’il ne se passe rien, mais qui est en fait une sorte de trompe-l’oeil, une stratégie pour emmener les gens dans le délire inattendu qui suivra », explique Étienne Lepage. Juste ce tableau a exigé un travail très minutieux. « C’est extrêmement placé, et vraiment théâtral ! Ça a peut-être l’air d’une non-pièce, mais c’est une sacrée pièce », conclut la metteuse en scène.

Malaise dans la civilisation Texte : Étienne Lepage. Mise en scène : Alix Dufresne et Étienne Lepage. Spectacle produit par Étienne Lepage. À La Chapelle scènes contem-poraines, du 10 au 13 novembre.

VIE DE COUPLE Alix Dufresne fait aussi partie des huit créatrices, québécoises, françaises et belges, qui ont participé à la production Duo en morceaux, du Théâtre I.N.K. À partir de témoignages réels sur les relations amoureuses, chacune a écrit et dirigé deux courtes scènes racontant la vie d’un couple à diverses étapes. « Il y a des formes très différentes : de la danse contemporaine, des [tableaux] poétiques, décrit-elle. Et avec moi, qui ai voulu écrire très différemment de ce que je fais d’habitude, c’est quasiment du théâtre de boulevard. » Chaque soir, on assiste à sept fragments de l’histoire de Philippe, 92 ans, qui, avec sa douce, Clémentine, revoit ses souvenirs de l’adolescence, de l’âge adulte et de la vieillesse, mélangés. Le choix des scènes et leur ordre de présentation sont déterminés par le hasard et le public. « C’est un spectacle entre l’improvisation et le théâtre, avec une structure en temps réel. Avant chaque représentation, les comédiens ne savent pas quel show ils vont jouer. Et la structure qui englobe ça, c’est la dégénérescence du cerveau du mari. Donc les transitions, les scènes commencent à être affectées par ce rapport à la mémoire. C’est vraiment comme une mise en scène dans une mise en scène ! »

Duo en morceaux

Idéatrice et maître d’oeuvre : Marilyn Perreault. Créatrices : Marie Béland, Laurence Castonguay Emery, Alix Dufresne, Sophie Gee, Florence Loison, Annie Ranger, Anne Thériault et Isabelle Wéry. Au théâtre Aux Écuries, jusqu’au 12 novembre.


https://www.humanite.fr/culture-et-savoir/festival-davignon-2024/avignon-off-malaise-dans-la-civilisation-detienne-lepage-des-clowns-sont-montes-sur-scene-par-effraction ,

Malaise dans la civilisation au Festival TransAmériques Première collaboration entre Alix Dufresne (Hidden Paradise) et Étienne Lepage (La logique du pire), la création du Malaise dans la civilisation, samedi soir au Festival TransAmériques, ressemble à un banc d’essai pour amateurs de découverte. Ce spectacle expérimental détonne dans le cadre de la programmation d’un festival international. Publié le 29 mai 2022 LUC BOULANGER La Presse On comprend le désir des artistes contemporains d’aller contre le discours ambiant, de bouder l’esthétique convenue. Or Malaise dans la civilisation, sous-titré « un vivarium philosophique », est un laboratoire théâtral d’une heure sans récit ni courbe dramatique soutenue. Un théâtre dépourvu de sens et de décorum, qui se transforme en un grand désordre scénique qui tourne à vide.

Quatre personnages en quête de hauteur Au début, les quatre protagonistes arrivent inopinément sur scène, en pleine lumière. Ils explorent l’espace vide, en semblant ignorer les règles du théâtre, voire la présence du public. Ils mangent, pensent à voix haute, chuchotent, trébuchent sur le plateau…

Après quelques minutes de lazzis, les comédiens finissent par apprivoiser l’espace. Ils prennent conscience du public et s’adressent directement à lui en brisant le quatrième mur. Et pas à moitié ! Une chaussure est lancée dans les gradins, ratant de peu une spectatrice. Une comédienne interpelle un spectateur de la première rangée et lui « emprunte » sa veste.

Peu à peu, les quatre bêtes de scène vont tenter des expériences plus radicales. Ils veulent tester à la fois leur endurance physique et morale. La scène va devenir un foutoir, jonché de détritus. Un comédien vomit sur le sol, puis se roule dans son vomi. Un autre viendra essuyer le tout avec un linge… Mémorable !

Au bout du compte, devinez quoi ? Le spectacle n’aura pas lieu. Un placier vient interrompre la représentation pour demander à parler « à un responsable ». La troupe devra ramasser ses dégâts et quitter les lieux. Et c’est reparti avec une autre séance de burlesque qui fera éclater de rire la salle, avant une finale aussi chaotique que l’ensemble de la pièce.

Bien sûr, l’idée ici est d’exposer, à travers ces bêtes de scène, les maladresses, les malaises et les angoisses dans notre humanité frileuse. Le (court) texte de Lepage s’apparente à un précis de philosophie ludique et théâtrale. À notre avis, la philosophie a bien le dos large. Car l’exercice nous a laissé de glace.

  • 2020

https://www.lapresse.ca/arts/theatre/2020-05-29/marc-beland-et-alix-dufresne-se-lancer-ou-patienter Marc Béland et Alix Dufresne : se lancer ou patienter ? 29 mai 2020 Stéphanie Morin Ensemble, ils ont créé la pièce Hidden Paradise, l’un des spectacles les plus innovateurs et les plus inattendus des deux dernières années. Les deux interprètes utilisaient leur corps et leur voix pour dénoncer les paradis fiscaux, pendant que dans la salle résonnait une entrevue radio accordée par le philosophe Alain Deneault à Marie-France Bazzo.

Quand la crise a débuté, les deux créateurs planchaient sur un autre spectacle inspiré d’une conférence d’Alain Deneault intitulée Bande de colons. Verra-t-il le jour ? Rien n’est moins certain, selon la metteuse en scène, dramaturge et actrice Alix Dufresne.

« Si on ne peut pas répéter le spectacle maintenant, il ne pourra être présenté le printemps prochain. Aussi, le spectacle n’a plus autant de sens pour nous. Le rapport au colon contemporain, le nouveau colonisateur… Le cœur n’est plus là ; le spectacle n’a plus la même signification. Pour moi, le théâtre doit rester dans le moment présent pour rester signifiant. »

Or, ce moment présent est sans cesse en changement, y compris pour les artisans du théâtre, qui doivent composer avec beaucoup de brouillard et si peu de réponses, si ce n’est la certitude que les balises seront nombreuses, et ce, pour un bon bout de temps…

Dans ce contexte particulier, chaque créateur, chaque humain réagit différemment. Pour Alix Dufresne, la créativité peut s’exprimer malgré les contraintes, à condition que le projet n’entache pas son intégrité artistique.

J’adore les gros défis et j’ai le goût de faire des projets. Vraiment.

Alix Dufresne, metteuse en scène, dramaturge et actrice

« J’ai été notamment approchée par le Cercle Molière de Winnipeg, qui a débloqué des fonds pour un vaste projet dans le contexte de la pandémie et de la distanciation physique, raconte Alix Dufresne. J’ai pensé mettre en contact les adolescentes de La déesse des mouches à feu [qu’elle a mise en scène avec Patrice Dubois au Quat’Sous en 2018] avec des adolescentes de Winnipeg. J’ai réfléchi à l’utilisation d’un drone, qui est un objet parfait de distanciation physique, puisqu’il permet de s’approcher très près des acteurs. Mais est-ce que ce sera encore du théâtre si on utilise des caméras ? Je m’interroge… C’est important pour moi de rester intègre dans la démarche, sans pour autant faire du théâtre. Je suis consciente que toutes ces initiatives ne sont pas l’avenir des arts vivants. »

Marc Béland, de son côté, préfère que les balises imposées par la Santé publique tombent avant de songer à retrouver la scène. « Je suis plus radical. Jusqu’à quel point peut-on faire des compromis ? Si on ne peut pas s’embrasser, se battre, se rapprocher sur scène, c’est ridicule. Le théâtre engage le corps en premier lieu ; la danse aussi. La proximité est l’essence même de ces arts-là, qui se font sans limites et sans compromis. Les théâtres sont des lieux de conventions où tout est possible et les restrictions sanitaires sont contraires à ce que l’art vivant doit être. On doit permettre aux artisans de continuer à créer librement. »

S’il accepte l’idée d’une pièce sur la distanciation — « où chaque acteur resterait dans son silo et qui signifierait quelque chose » —, il rejette l’idée de prestations numériques présentées en ligne. « À mes yeux, il faut que le théâtre se passe devant un public, dans la liberté la plus totale. Notre art est un art de rassemblement ; s’il n’y a pas de public, il n’y a pas d’art. On doit vibrer les uns avec les autres. Même comme membre du public, je ne me sentirais pas bien d’aller voir un spectacle et d’être à deux mètres du plus proche spectateur. »

L’acteur condamne aussi la décision de recommencer, dans des conditions de distanciation physique, le tournage de la série 5e Rang, où il tient le rôle de Marc Trempe. « Pour terminer la deuxième saison, [les producteurs] veulent faire des compromis dans le scénario, le style de tournage. Prendre des angles de caméras différents pour laisser croire qu’on est près alors qu’on ne l’est pas… Jusqu’où ça va aller ? » Le script a été changé pour éviter les rapprochements entre les interprètes, dit-il.

Les deux créateurs aimeraient que la paralysie forcée qui afflige leur art serve au brassage des idées, à la discussion, au questionnement.

Marc Béland explique : « En attendant la reprise, pourquoi ne pas transformer les lieux de diffusion pour en faire des lieux où on pourrait assister à des conférences, des discussions avec des philosophes, des poètes, des poétesses, des syndicats ? Comme les églises au Moyen Âge… En respectant les zones sanitaires, parce que c’est important. »

Il faut que les théâtres redeviennent des lieux vivants, des carrefours où les idées émergent au lieu que les échanges se passent uniquement sur les réseaux sociaux.

Eux-mêmes songent à puiser dans des interventions récentes d’Alain Deneault pour s’inspirer. « Alain Deneault commence à réfléchir à l’après-COVID, à trouver des outils et des arguments pour réorganiser notre monde capitaliste, pour opérer de vrais changements face aux multinationales qui nous dirigent. J’ai envie de faire circuler sa conférence, de propager ce virus ! », lance Marc Béland.

« C’est difficile de créer actuellement, tout change tellement vite. Et on n’a pas fini de réagir. Mais ça va sédimenter, c’est sûr », ajoute Alix Dufresne.

Rectificatif Dans une version publiée précédemment, Alix Dufresne déclarait que si Marc Béland refusait de tourner dans la série télévisée 5e Rang, son rôle serait coupé. Ce n’est pas le cas. Alix Dufresne avait été mal informée de la situation.

  • 2019 PARLE A TON VOISIN

Parle à ton voisin (mise en scène et conception de la Soirée d’ouverture du Festival Jamais Lu), mai 2019

Alix Dufresne et Gabrielle Lessard, de la page à la scène Alix Dufresne et Gabrielle Lessard puisent dans le roman de nouveaux souffles. PUBLIÉ LE 3 MARS 2018 | CHRISTIAN SAINT-PIERRE Les jeunes romancières québécoises seraient-elles l’avenir de notre théâtre ? L’adaptation de leurs oeuvres permet non seulement de faire retentir sur nos scènes de percutantes paroles de femmes, mais aussi d’enrichir le paysage de nouvelles visions, de nouvelles formes et de nouveaux enjeux, et peut-être même d’amoindrir le sentiment de formatage qui se dégage parfois de notre dramaturgie.

Après Nicolas Gendron, qui a porté à la scène Et au pire, on se mariera de Sophie Bienvenu, et Brigitte Haentjens, qui a mis en lecture La femme qui fuit d’Anaïs Barbeau-Lavalette, sans oublier Marie Brassard, dont le spectacle inspiré des écrits de Nelly Arcan, La fureur de ce que je pense, n’a pas fini sa course, voilà qu’Alix Dufresne se mesure à La déesse des mouches à feu de Geneviève Pettersen au Quat’Sous, et Gabrielle Lessard à Déterrer les os de Fanie Demeule à la salle Jean-Claude Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui.

Les soubresauts de l’adolescence

Le trio penseur derrière «La déesse des mouches à feu» au Quat'Sous: Alix Dufresne, Genevieve Pettersen et Patrice Dubois.

Ce n’est nulle autre que Gabrielle Lessard, passionnée par le roman québécois contemporain, qui a suggéré à son amie de lire La déesse des mouches à feu de Geneviève Pettersen, un livre publié au Quartanier en 2014. « J’ai été bouleversée par la voix de la narratrice, explique Alix Dufresne, par sa manière de nommer les soubresauts de l’adolescence. » Quelques mois plus tard, Patrice Dubois, du Théâtre PÀP, lui propose de porter le roman à la scène en collaboration avec lui et l’auteure. Pour donner voix et corps au parcours initiatique de Catherine, 14 ans, dans les rues et les bois du Chicoutimi des années 1980, à ses démêlés souvent brutaux avec l’amour, le suicide, la drogue et le divorce de ses parents, des aventures baignées de musique rock et de films d’horreur, Dufresne a choisi d’offrir la scène à 11 jeunes femmes sélectionnées au terme d’un vaste processus d’audition : « On ne peut pas imiter l’adolescence, lance la metteuse en scène. Pour transposer cette matière, son authenticité, son caractère intime, son essence, qui transcende selon moi le territoire et l’époque, il fallait faire appel à un groupe d’adolescentes. Je veux que le spectateur ressente dans son corps une inquiétude, un malaise et en même temps une fascination pour le monde de l’adolescence, qu’il en perçoive à la fois la dimension éminemment hormonale et l’indéniable intelligence, cette extraordinaire pulsion de vie. »

Ainsi, au fur et à mesure des répétitions, un processus pas banal, suite de discussions et d’improvisations où fusèrent les rires et les larmes, Pettersen a adapté elle-même son roman pour les 11 apprenties comédiennes. « Ce qui s’impose, explique Dufresne, c’est la manière dont les filles se sont approprié le livre, les morceaux sur lesquels elles ont jeté leur dévolu et le regard qu’elles posent sur ceux-ci. Au fond, c’est un moyen pour elles de se comprendre et de comprendre le monde dans lequel elles vivent. »

Engrenage implacable

Dès la première lecture, Gabrielle Lessard a été happée par le roman de Fanie Demeule, publié chez Hamac en 2016. Tout au début de la vingtaine, la narratrice de Déterrer les os s’exprime dans une langue précise, incisive, qui témoigne d’un contrôle comparable à celui qu’elle exerce sur son quotidien. « C’est un engrenage implacable, estime la metteuse en scène, parce que poétique, mystérieux, contenu, maîtrisé, bien loin de ce à quoi la plupart des récits sur l’anorexie nous ont habitués. En fait, la narratrice arrive tellement bien à nous faire voir les choses de son point de vue, à nous les faire ressentir, que cela en est troublant. On ne pense jamais à la juger. Même que parfois, on comprend sa démarche, on admire son courage. » Le roman de Fanie Demeule est né dans un contexte universitaire, plus précisément en accompagnement d’un mémoire de maîtrise sur la guérison par l’autofiction, où il est notamment question des oeuvres d’Amélie Nothomb et de Geneviève Brisac. « C’est après avoir lu le mémoire de Fanie, explique la metteuse en scène, que j’ai été convaincue d’adapter son roman. L’angle le plus intéressant, à mon avis, c’est la façon dont l’écriture joue un rôle fondamental dans la survie du personnage, dans sa prise en main. » Histoire d’une libération, certes, Déterrer les os est également une apologie du contrôle et une glorification de l’image. « C’est pourquoi, précise Lessard, le spectacle va faire valoir tous les aspects du parcours. La narratrice est une guerrière, indéniablement, mais c’est aussi une victime, au sens où elle retourne sa violence contre elle. »

Pas question pour la créatrice de reproduire le roman tel quel sur scène : « Je souhaitais humblement l’enrichir de mon point de vue, de ma lecture, apporter un regard critique. Heureusement, Fanie était prête à ça depuis le départ. Elle m’a donné carte blanche. Je me suis approprié l’oeuvre — en faisant quelques condensations de personnages, quelques modifications temporelles, puis en intégrant un passage du Moderato cantabile de Duras —, mais toujours dans le respect du travail rigoureux et sensible accompli par Fanie. »

Alors que Charlotte Aubin campera le rôle principal, dans « une performance que l’héroïne orchestre elle-même pour un public dont elle est tout à fait consciente de la présence », l’amoureux sera interprété par Jérémie Francoeur. « Dès la première page, explique Lessard, la narratrice s’adresse à un garçon, un être à conquérir, mais qui est peut-être aussi déjà dans sa vie, qui restera en filigrane de tout le récit, mais qui y joue un rôle crucial. C’est pour ça que j’ai souhaité qu’il existe sur scène, parce qu’il est selon moi à ses côtés pendant toute la rédaction du livre, qu’il agit comme un ancrage au réel. »

LITTÉRATURE ET ADOLESCENCE Abordant la sexualité, l’amour et l’amitié, mais aussi la drogue et la nourriture, les romans de Pettersen et Demeule transposent, subliment et exorcisent les quêtes des adolescentes et des jeunes adultes, un rôle essentiel qui est à la fois artistique et social. « Pendant mon adolescence, révèle Gabrielle Lessard, les livres étaient des bouées, des amis. C’est là que je trouvais des réponses à mes questions existentielles. Je me souviens à quel point la lecture de L’avalée des avalés de Réjean Ducharme m’avait rassurée. » Selon Alix Dufresne, la littérature est « une façon de se comprendre et de s’expliquer le monde » : « Très tôt, grâce à des auteurs qui arrivaient à traduire l’expérience humaine dans une forme à laquelle je m’attachais parce qu’elle dévoilait et élucidait ce que je ressentais, les bouquins ont été pour moi un refuge précieux, une échappatoire en même temps qu’une manière de me retrouver. » La déesse des mouches à feu / Déterrer les os Texte : Geneviève Pettersen, d’après son roman. Mise en scène : Alix Dufresne et Patrice Dubois. Une production du Théâtre PÀP. Au Théâtre de Quat’Sous du 5 au 30 mars. / Texte : Fanie Demeule. Adaptation du roman et mise en scène : Gabrielle Lessard. À la salle Jean-Claude Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui du 17 avril au 5 mai.


La déesse des mouches à feu: rafraîchissant Publié le 12 mars 2018 Mario Cloutier Onze adolescentes nous transforment en témoins, nous prennent en otage pratiquement, pour tout, tout, tout nous dire sur ce qu'elles font, ce qu'elles pensent, ce qu'elles vivent et ressentent. Pendant près de 90 minutes, nous ne pourrons y échapper. Nous devrons, pour une rare fois dans certains cas, écouter.

Voilà La déesse des mouches à feu adaptée à la scène par son autrice Geneviève Pettersen. Voici une mise en scène énergique, sans flafla, qui donne la parole de mille et une façons - jeu, danse, chant - à des filles électrisées. Tasse-toi, môman !

L'une des choses les plus dures à entendre dans le texte est justement cette détestation de la mère, criée à tue-tête. L'une des choses les plus dérangeantes à constater est l'insouciance généralisée de ces adolescentes. L'une des choses les plus frappantes est leur colère spontanée. Ces jeunes refusent le monde adulte, mais le copient souvent dans ses actions les plus délétères.

AUJOURD'HUI COMME EN 1996 L'action pourrait se résumer par l'expression consacrée sex, drugs and rock'n'roll. Nous savons tous ce qui arrive à la rock star à la fin de la beuverie, mais l'essentiel n'est pas là.

Que l'action se passe dans les années 90 ou maintenant, que l'on « fasse » de la mess ou du speed, à Chicoutimi ou à Montréal, l'adolescence reste la même : troublée, créative, négative, dynamique, lucide, fascinante et repoussante à la fois.

Tout y est. De la naïveté élémentaire à la description crue de l'acte sexuel. De l'amour inconditionnel voué aux garçons à la furieuse rébellion. L'adolescence largement incomprise. Peut-être même incompréhensible. L'adolescence qui fait mal, qui fait rire, qui fait réfléchir aussi. Souvenons-nous.

Les metteurs en scène, Alix Dufresne et Patrice Dubois, ont réuni - et dirigé très habilement - 11 jeunes femmes talentueuses, des non-actrices ayant des instincts théâtraux différents, voire inégaux, mais avec une personnalité et une énergie attachantes. Nous avons également, là sur scène enfin, une vraie distribution de la diversité.

La voix et la musique de Frannie Holder habillent magnifiquement le spectacle. Les costumes aussi colorés que déjantés d'Elen Ewing sont aussi à souligner.

Oui, la diction est parfois mauvaise, le débit trop rapide et certaines transitions laborieuses, mais cette pièce ne peut pas être jugée comme tous les autres spectacles joués par des professionnels. Et ça fait partie de son charme indéniable.

La déesse des mouches à feu n'est donc pas une pièce parfaite, mais diable qu'il s'agit d'un spectacle rafraîchissant, drôle, touchant, parfois choquant pour les parents dans la salle, à la fois malhabile et sincère. Pour tout dire, parfait avec ses imperfections.

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La déesse des mouches à feu

De Geneviève Pettersen

Mise en scène d'Alix Dufresne et de Patrice Dubois

Au Quat'Sous (avec supplémentaires) jusqu'au 31 mars

4 étoiles

La déesse aux onze visages Marie Labrecque Publié le 15 mars 2018 Plus encore qu’une transposition scénique du roman de Geneviève Pettersen, La déesse des mouches à feu est un spectacle sur l’adolescence. Grâce à ses interprètes âgées de 14 à 18 ans, la production du PÀP créée au Quat’Sous traduit l’énergie impétueuse, la spontanéité, les excès, les brusques changements émotionnels de cet âge des expérimentations. Une prise de parole frontale et crue, irrésistible par moments.

Ramenant un peu le récit à son squelette, cette version théâtrale retrace toutefois l’essentiel du parcours, autodestructeur et d’apprentissage, de Catherine. « Barouettée » entre des parents séparés, elle s’initie à la drogue, à l’amour et à la sexualité.

Allant du Chicoutimi de 1996, année d’un déluge aux proportions quasi bibliques, au Montréal contemporain, la pièce s’est enrichie, un peu, de la vision de ses vedettes sur leur réalité d’aujourd’hui (dans les présentations qui ouvrent le spectacle notamment). Mais la création semble surtout se concentrer sur ce qui demeure ultimement immuable dans l’étape périlleuse, éprouvante et exaltante de l’adolescence. Un condensé d’une expérience qui est à la fois individuelle et collective.


La décision particulièrement avisée de coiffer chacune des onze interprètes, à tour de rôle, avec la couronne de la Déesse accentue ce caractère universel, et la dimension chorale rappelle l’importance, à cet âge, de l’appartenance à un groupe. Cette protagoniste de 14 ans emprunte donc ici une multitude de visages, de tailles, de couleurs, de styles.

Les metteurs en scène Patrice Dubois et Alix Dufresne ont recruté une belle distribution, d’une réelle diversité — dans plus d’un sens du terme. Si les jeunes comédiennes manquent bien sûr parfois de la technique, de la finition que possèdent des acteurs professionnels, c’est souvent amplement compensé par les accents de vérité de leur jeu. Et plusieurs déploient un véritable tempérament sur scène. Ajoutons que leur aplomb, le soir de la première, aurait fait l’envie de bien des comédiens aguerris.

S’appropriant ce récit qui les concerne, les interprètes campent ici tous les rôles, garçons et parents compris. Comme si on assistait à un grand jeu, qui se rattache encore à l’enfance.

Très soutenu par la trame musicale de Frannie Holder, le spectacle porte un univers à la fois ludique et sombre, où cohabitent sentiment de détachement et fougue, cruauté et vulnérabilité. On y entend un rap percutant sur la haine de la mère — cette femme à qui leurs filles finissent pourtant, inéluctablement, par ressembler. Mais aussi deux touchantes lettres d’amour — qui n’étaient pas dans le roman. Des temps forts d’une pièce qui nous rappelle l’intensité peut-être à jamais perdue de ce difficile âge de toutes les premières.

La déesse des mouches à feu Texte et adaptation : Geneviève Pettersen. Mise en scène : Patrice Dubois et Alix Dufresne. Production : Théâtre PÀP. Avec : Lori’anne Bemba, Zeneb Blanchet, Charlie Cliche, Evelyne Laferrière, Alexie Legendre, Éléonore Loiselle, Elizabeth Mageren, Kiamika Mouscardy-Plamondon, Éléonore Nault, Jade Tessier et Amaryllis Tremblay. Au théâtre de Quat’Sous jusqu’au 31 mars.


«La déesse des mouches à feu» : mission impossible EMMANUEL MARTINEZ Vendredi, 9 mars 2018 Catherine a 14 ans. Ses parents matérialistes s’entre-déchirent et finissent par se séparer.

À l’école, Catherine est un «rejet», mais grâce à des chaussures cool, elle est invitée à rejoindre une belle gang avec qui elle multipliera les expériences, à grands coups de drogue et de partys. Voici donc sa rage de vivre et sa colère présentée dans la pièce «La déesse des mouches à feu» au Théâtre de Quat’Sous.

Basée sur le roman du même nom de Geneviève Pettersen, qui l’a elle-même adapté pour le théâtre, cette production a l’audace de présenter 11 jeunes femmes âgées de 15 à 18 ans sur scène.

Celles qui dans la vraie vie étudient le théâtre incarnent de manière interchangeable Catherine, mais aussi d’autres personnages, comme ses parents et des amis. Ces constants changements de rôle ne sont pas difficiles à suivre, mais peut-on vraiment bien camper un personnage lorsqu’on en joue un autre 30 secondes plus tard? Et un autre 5 minutes après? Poser la question, c’est y répondre. Il s’agirait d’un défi énorme pour des professionnels, mais sur les planches ces filles très talentueuses font face à une mission impossible.

C’était le choix d’Alix Dufresne et de Patrice Dubois, qui assurent conjointement cette mise en scène qui peut faire penser à une production de cégep dans laquelle le prof fait jouer tous ceux qui sont inscrits au cours.

L’énergie de ces jeunes comédiennes traduit bien l’adolescence. Leur présence commune sur scène accentue à merveille le phénomène de gang que vivent les élèves du secondaire. Pour l’ambiance, c’est réussi. Toutefois, cela n’arrive pas à sauver la mise, à masquer un jeu qui ne peut que rester en surface.

La structure de la pièce, fortement basée sur la narration, plutôt que l’action, constitue aussi un frein. Catherine explique comment elle se sent, comment sont ses parents. Mais on la voit peu interagir ou évoluer. La scène dans le lit avec son chum est excellente. On en aurait voulu d’autres.

La langue acerbe créée par Geneviève Petersen est réussie et colle bien à cette ado. Très crue, elle fait rire dans la salle. Entendre parler de masturbation (se «douner») de la bouche d’une fille qui sort de l’enfance peut susciter un malaise pour certains spectateurs, mais somme toute, aucune scène ne vient les bousculer. La fin, qui se veut forte, mais qui tombe à plat, entre dans cette catégorie.

Si considérée comme une lecture ou un cri du coeur, cette pièce peut alors fasciner le temps d’un instant comme une mouche à feu...

Jusqu’au 30 mars au

Nuits frauduleuses» – La sensation des mots Alix Dufresne fait briller les textes de 13 poètes de la génération Y. PUBLIÉ LE 29 AVR. 2017 | SARA FAUTEUX La jeune auteure, metteure en scène, chorégraphe et interprète Alix Dufresne développe depuis quelques années un langage hybride, mêlant corps et mouvement. Elle met sa démarche au service des mots dans Nuits frauduleuses, sa première création dans le cadre de sa résidence à la salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui. L’exercice, qui met en scène les textes de 13 poètes de la génération Y, s’avère aussi pertinent d’un point de vue littéraire que scénique.

Le travail d’Alix Dufresne rappelle à certains égards celui d’Étienne Lepage dans Ainsi parlait, ainsi que celui de Hanna Abdelnour dans Nombreux seront nos ennemis, un spectacle consacré à la poétesse Geneviève Desrosiers dans lequel Dufresne était d’ailleurs interprète. À son tour, la créatrice cherche comment faire vivre la poésie dans une forme véritablement théâtrale. Et sa proposition n’a rien à envier à celle de ses confrères.

Le collage de textes, conçu en collaboration avec Jérémie Francoeur, aussi interprète dans le spectacle dont il assume en outre la conception sonore, représente un excellent parcours dans la poésie québécoise actuelle. S’y succèdent les poèmes de Mathieu Arsenault, Daphné B., Marjolaine Beauchamp, Laurie Bédard, Alexandre Dostie, Benoit Jutras, Marc-Antoine K. Phaneuf, Daniel Leblanc-Poirier, Samuel Mercier, Steve Savage, Stéphane Surprenant et Maude Veilleux.

La voix de ses auteurs est aussi précise que précieuse, elle est drôle, puissante, ravageuse. Tous témoignent des préoccupations et de la vision du monde de la génération Y, la dernière à avoir connu le monde avant que les téléphones intelligents et les réseaux sociaux ne régissent notre quotidien. Ces poètes agitent les mêmes motifs que ceux soulevés dans les spectacles portant sur les Y qui se sont multipliés cette saison. L’inquiétude et le cynisme côtoient l’humour, la dérision, l’extase.

Faisant un excellent usage de l’espace réduit de la salle Jean-Claude Germain, la proposition scénographique d’Odile Gamache, tout en dénivellations, en recoins et en pente, sert efficacement de terrain de jeu aux quatre interprètes du spectacle.

Dans une arène toute bleue et capitonnée, ils s’activent dans le déséquilibre, le flottement, la chute, la bataille, l’affaissement et l’érotisme. Alors que ces états de corps dialoguent parfois éloquemment avec les mots, le rythme sportif (qui rappelle une séance d’aérobie) apparaît dynamique, mais moins signifiant.

Ludisme et intimité Usant de changements de rythme, de ton et de posture, la représentation mise sur le ludisme et l’énergie contagieuse de ses interprètes. Certains tableaux se révèlent très réussis, la rencontre du corps et des mots faisant advenir le rapprochement sensoriel avec le spectateur qui intéresse Dufresne.

D’autres s’avèrent moins efficaces, et la charge des textes, qui requiert peut-être une prise de parole plus chargée, une adresse plus sensible, demeure alors inexploitée. La conception vidéo d’Antonin Gougeon et Gonzalo Soldi de HUB Studio est également inégale. Mais lorsqu’ils marquent des moments plus graves, la beauté des effets nous permet d’accéder à une intimité salvatrice.

Il est bon d’entendre résonner les mots des poètes, dont la place est réduite dans le milieu culturel et quasi inexistante sur la place publique. Les voir célébrés dans ce projet exploratoire, qui en plus fait réfléchir à la manière dont la poésie peut résonner sur la scène, nous donne l’envie d’aller à sa recherche dans les rayons des librairies.

Nuits frauduleuses Texte collectif. Mise en scène d’Alix Dufresne. Une production de J’le dis là. Au Théâtre d’Aujourd’hui jusqu’au 13 mai.

Diplômée en mise en scène de l’École nationale de théâtre du Canada, Alix Dufresne met en scène, écrit et joue. À la limite de la danse et du théâtre, elle développe un style hybride où le corps et le mouvement sont inducteurs de sens. Dans ses créations, elle cherche à établir un dialogue entre la matière politique et le corps résilient par l’entremise de matériaux médiatiques figés dans le réel. En résultent des créations qui mettent de l’avant des réactions brutes et instinctives à la parole actuelle. Créatrice en résidence au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui et à LA SERRE-arts vivants, Alix a présenté Les paroles de Daniel Keene au Prospero (2014) et Nuits Frauduleuses au CTD’A (2016). Elle joue dans la pièce Hidden Paradise qu’elle a co-créé avec Marc Béland, une performance déjantée sur l’évasion fiscale présentée au FTA (2019), au Théâtre La Chapelle (2018) et en tournée européenne. Récemment, sa mise en scène de La déesse des mouches à feu au Quat’Sous (2018) lui a valu le Prix du Meilleur Spectacle Montréal 2018 par l’AQCT. (mis à jour en 2019)

  • 2014 PAROLES

https://revuejeu.org/2014/10/24/les-paroles-magnifique-et-singulier/

  • MISE EN SCENE
  • 2012 : Abraham Lincoln va au théâtre (mise en lecture) / auteur : Larry Tremblay, Salle Pauline Julien
  • 2013 : Sauvons les rivières! (mise en scène) / Cabaret du Lion d’Or, février 2013
  • 2013 : Chutes (mise en scène et écriture) / Studio Hydro-Québec, Monument National, Quartiers Danses
  • 2014 : Les Paroles de Daniel Keene, m.e.s. Alix Dufresne (Théâtre Prospero)
  • 2015 : Le dire de Di (mise en lecture) / auteur : Michel Ouellet / Dramaturgies en dialogue
  • 2015 : La mémoire est une passoire (mise en scène et création chorégraphique et théâtrale en créole), Festival Quatre Chemins, Port-au-Prince, Haïti
  • 2018 : Chutes : Descendre au ciel,  chorégraphie et mes Alix Dufresne, Festival Quartiers Danses Montréal
  • 2018 : La Déesse des mouches à feu de Geneviève Pettersen, co mis en scène avec Patrice Dubois, Théâtre de Quat'Sous
  • 2019 : Parle à ton voisin (mise en scène et conception de la Soirée d’ouverture du Festival Jamais Lu), mai 2019
  • 2019 : Marie Pierre Arthur : Des feux pour voir (mise en scène et scénographie) / MTélus et tournée au Québec,
  • 2019 : Dear Criminal et l’Orchestre de chambre de Montréal (mise en scène et scénographie) / Gesù, octobre 2019
  • 2021 : Spamalot, comédie musicale des Monty Python’s (mise en scène, adaptation en québécois et chorégraphies) / Production : UQAM, cohorte des finissants 2021
  • 2021 : Féministe pour homme d'après Noémie de Lattre, mise en scène Alix Dufresne, Usine C, tournée
  • 2021 : Vers solitaire (mise en scène déambulatoire) / texte d’Olivier Choinière / Quat’sous
  • 2022 : Malaise dans la civilisation d’Étienne Lepage, mise en scène Alix Dufresne, Festival TransAmériques de Montréal, Théâtre 13, Festival Off d'Avignon
  • 2022 : Duo en morceaux (écriture et mise en scène) / Théâtre INK / Écuries
  • 2023 : Aujourd'hui ce soir  d’Alix Dufresne, Mélodie Bujold-Henri, Guillaume Chapnick et Isabelle Sasseville, mise en scène Alix Dufresne conception Alix Dufresne, Centre du Théâtre d'Aujourd'hui (Montréal)
  • CHOREGRAPHE
  • 2014 : Les Paroles de Daniel Keene, m.e.s. Alix Dufresne (Théâtre Prospero)
  • 2015 : Hidden Paradise de Alix Dufresne et Marc Béland, chorégraphie Alix Dufresne, Festival Quartiers Danses Montréal, Festival Off d'Avignon, tournée
  • 2015 : La mémoire est une passoire (mise en scène et création chorégraphique et théâtrale en créole), Festival Quatre Chemins, Port-au-Prince, Haïti
  • 2018 : Chutes : Descendre au ciel, chorégraphie et mes Alix Dufresne, Festival Quartiers Danses Montréal
  • CIRQUE
  • 2019 : Cosmos + Exentrix (idéation et écriture de 2 spectacles pour le navire MSC Grandiosa) / Cirque du Soleil, mars-juin 2019
  • 2019 : Blue Man Group : the Blue Christmas Show (mise en scène et écriture) / Cirque du Soleil, mars 2019
  • 2020 : Raices (idéation et écriture), Circo Jumbo, Santiago-de-Chile, Chili, 2020
  • 2022 : Charcoal (écriture et mise en scène) / Production : Cirque de la Pointe Sèche / Kamouraska
  • 2022 : Cérémonie d’ouverture et de clôture des Jeux du Québec (écriture et mise en scène) / Cirque de la Pointe Sèche, Rivière-du-loup, 2022
  • DISTINCTIONS
  • Prix John-Hirsh 2022, Mise en scène, Conseil des arts et lettres du Canada
  • Bouse Respire du Festival TransAmériques pour More Stupid, 10 000$
  • Bourse Respire du Festival TransAmériques pour Parler Mal, 5 000$
  • Meilleur spectacle de l’année, Déesse des mouches à feu, Mise en scène, Association Québécoise

des Critiques de Théâtre, Quat’Sous, 2018

  • Prix des Jeunes Mécènes, Conseil des arts de Montréal, Nuits Frauduleuses, 2017
  • Top 10 des meilleurs spectacles de l’année, Hidden Paradise, Journal de Soleil, 2019 Canadian
  • Online Publishing Awards pour Meilleur contenu vidéo : Reportage sur le pont de glace de l’ile

verte, Quebecor, Tabloïd, 2020


1969 Directeur du Théâtre du Point du Jour [2013-31/12/2018] Lyon

  • 2024 LE MONDE DON QUICHOTTE

https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/07/04/a-avignon-le-deroutant-et-indiscipline-quichotte-de-gwenael-morin-avec-jeanne-balibar_6246558_3246.html

  • 2023 LE MONDE SONGE NUIT

https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/07/10/a-avignon-gwenael-morin-decape-joyeusement-le-songe-de-shakespeare_6181250_3246.html

  • 2020 LE MONDE FESTIVAL D AUTOMNE

https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/09/07/theatre-gwenael-morin-lance-tambour-battant-le-festival-d-automne_6051324_3246.html

  • 2020 LE MONDE ARTAUD

https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/09/23/theatre-gwenael-morin-donne-corps-a-antonin-artaud_6053282_3246.html

  • 2016 LE MONDE MOLIERE

https://www.lemonde.fr/culture/article/2016/01/25/au-theatre-nanterre-amandiers-l-eclatante-jeunesse-de-moliere_4852793_3246.html

  • 2013 LE MONDE FASSBINDER INTERVIEW

https://www.lemonde.fr/culture/article/2013/09/10/fassbinder-terriblement-dionysiaque_3473689_3246.html https://www.lemonde.fr/culture/article/2013/09/23/fassbinder-contre-les-revolutions-de-salon_3482561_3246.html https://www.lemonde.fr/culture/article/2013/09/10/rainer-werner-fassbinder-voulait-montrer-ce-qui-pue_3473690_3246.html

  • 2013 LE MONDE theatre permanent INTERVIEW

https://www.lemonde.fr/archives/article/2013/09/07/p-gwenael-morin-p_4332181_1819218.html

  • 2012 LE MONDE

https://www.lemonde.fr le Théâtre permanent le 1er janvier 2009, s'installer avec sa troupe, pour un an, aux Laboratoires d'Aubervilliers, dans un quartier classé en zone urbaine sensible/ pendant un an, avec cinq, puis six comédiens, Julian Eggerickx, Barbara Jung, Grégoire Monsaingeon, Stéphanie Béghain et Fanny de Chaillé (ces deux dernières ayant été remplacées, au bout de trois mois, par Renaud Béchet, Virginie Colemyn et Ulysse Pujo), ils ont répété, proposé des ateliers et joué, quasiment tous les jours, six spectacles : les cinq proposés à la Bastille, plus Lorenzaccio, de Musset. Au coeur du projet : laculture/article/2012/06/28/gwenael-morin-agitateur-du-bocal-theatral_1725998_3246.html

  • 2010 LE MONDE MOLIERE

https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/10/16/la-force-brute-de-tartuffe_1427223_3246.html

  • 2009 LE MONDE THEATRE PERMANENT

https://www.lemonde.fr/culture/article/2009/02/20/quartiers-sensibles-au-theatre_1158069_3246.html