Utilisateur:JSBwiki/Isaure Gratacos

{{admissibilité|date=juillet 2020|motif=Admissibilité non démontrée : où sont [[WP:CGN|les sources <u>secondaires</u> <u>indépendantes</u> et fiables]] - en principe <u>d'envergure au moins nationale</u> - <u>consacrées à analyser ce sujet</u> [[WP:PERNOT|sur la durée]] et démontrant sa [[WP:N|notoriété]] ?<br>Les notice d'autorité sont utiles, mais ne sont pas des sources secondaires ; d'autre part, citer plusieurs fois la même ne va pas suffire pour répondre à [[WP:NSU]] : le bandeau d'admissibilité n'a donc pas lieu d'être supprimé.}} {{pub|date=juillet 2020}} Isaure Gratacos, née en 1938 est une professeure agrégée d’histoire, préhistorienne et docteur d’État en ethnologie. Dans le sillage de Barandiarán au Pays basque, elle est la première a avoir collecté et a avoir mené des études ethnologiques sur les Pyrénées centrales (Couserans et Comminges)[1]. Les enquêtes d'Isaure Gratacos constituent une des principales source de la mythologie pyrénéenne.

Du point de vue ethnologique, Isaure Gratacos a enfin montré que la femme occupait une place égale à celle de l’homme dans toutes les composantes de la société traditionnelle jusqu’au début du XXe siècle dans le fond des vallées pyrénéennes[2][non neutre]. Pionnière dans les enquêtes orales dans les Pyrénées centrales, ses conclusions ont par la suite été nuancées, mais jamais véritablement contredites[3].

Travaux

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D'abord préhistorienne, c'est en fouillant avec une équipe dans une grotte de Marignac, qu'Isaure Gratacos prend conscience à la fin des années 60, de la permanence de croyances associées aux grottes dans les populations valéennes, notamment le mythe des hadas version gasconne des « laminak » basques – , ces êtres mentionnés unanimement féminins et bénéfiques. Elle se lance alors dans un recueil systématique de la tradition orale dans les Pyrénées centrales. Pour ses travaux en ethnologie, elle obtient une thèse d'État en ethnologie en 1987 à l'Université du Mirail à Toulouse[4]. Elle a publié ensuite trois ouvrages aux éditions Privat Fées et gestes[5], Femmes pyrénéennes et Calendriers pyrénéens. Elle est une des principales animatrices de la Revue de société d'étude de Comminges et des Pyrénées centrales[6],[7]. Si ses travaux concernent principalement le nord des Pyrénées, ils ont également été publiés en catalan et en espagnol, en raison d'une tradition orale et d'une mythologie proche au sud des Pyrénées[8], mais aussi cités à plusieurs reprises dans des recherches qui portent sur la place de la femme[9].

En ethnologie, les travaux de collecte par enregistrements sonores auprès des populations valléennes du Couserans et du Comminges ont permis de caractériser les grands thèmes communs propres à la mythologie pyrénéenne : un monde limité à la terre, organe omni-contenant ; une majorité des divinités vivant sous terre et des dieux topiques ; les hadas – version gasconne des « laminak » basques – , ces êtres mentionnés unanimement féminins et bénéfiques. Ses connaissances en préhistoire et en géomorphologie, confèrent une approche très transversale à ses travaux de collecte en ethnologie. Isaure Gratacos découvre un lien entre les l'occupation humaine pré et proto-historique des grottes rupestres et la présence de mythes et de croyances associés à ces mêmes grottes[10]. Avec cette approche de type ethnologique, Isaure Gratacos a aussi montré que la femme occupait une place égale à celle de l’homme dans toutes les composantes de la société traditionnelle jusqu’au début du XXe siècle. Qualifiant cette situation sociale de « statut exceptionnel en Europe », Isaure Gratacos y explique l’absence de patriarcat par le droit d'aînesse absolu, l’appartenance à un substrat pré indo-européen et la permanence de croyances pré-chrétiennes. Dans une entretien pour le journal CQFD, elle explique pourquoi jusqu’au début du XXe siècle, la liberté sexuelle existait plus qu’ailleurs dans les Pyrénées[11]. Son analyse repose notamment sur ce que l'on nomme le système familial pyrénéen dans lequel, selon la définition qu'en donne Claude Levi-Strauss : « la maison est une personne morale, détentrice d’un domaine, composé à la fois de biens matériels et immatériels et qui se perpétue par la transmission de son nom, de sa fortune et de ses titres en ligne réelle ou fictive »[12]. Isaure Gratacos a confirmé que les cadets et les cadettes n’avaient rien. Pour pallier ce déséquilibre, on pratiquait les mariages croisés : un cadet épousait une aînée héritière ou une cadette un aîné héritier. Sinon on restait célibataire et l’on vivait dans la maison pour travailler, avec très peu de pouvoir décisionnaire. Isaure Gratacos s'est intéressé à des thèmes très divers de l'ethnologie comme les pratiques magiques météorologiques dans la tradition orale des Pyrénées centrales[13] ou la zooanthropie[14]

En préhistoire, Isaure Gratacos poursuit toujours des recherches de terrain, notamment dans des gorges de la Save[15] les restes néolithiques d’altitude, et en particulier les gravures rupestres découvertes par elle dans le Val d’Aran, sur le pla de Beret, en Espagne[16].

Controverses

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En montrant que le patriarcat est historiquement constitué et en attribuant l'égalité de sexe à un substrat pré-chrétien et proto-basque, Isaure Gratacos a fait face à des oppositions dans le champ universitaire[17]. Pour autant, dans les Pyrénées et au Pays basque la notion de droit d'aînesse absolu, à savoir que l’héritier pouvait aussi bien être un homme qu’une femme pourvu qu’il soit l’aîné, fait aujourd'hui consensus en ethnologie. Les désaccords scientifiques tiennent davantage sur l'ampleur géographique de ce phénomène (quelques villages isolés ou un ensemble de vallées) et sur la proportion du droit d'aînesse absolu dans les sociétés montagnardes anciennes[18]. Femme de terrain, Isaure Gratacos a avant tout réalisé un travail de collecte sonores sur les mythes, les traditions et les pratiques sociales de la société traditionnelle pyrénéenne. On lui a reproché cependant dans ses conclusions l'absence d'étude comparée avec d'autres sociétés de tradition orale européennes[19].

Références

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  1. https://pascal-francis.inist.fr/vibad/index.php?action=getRecordDetail&idt=13462607
  2. Agnès Fine, « Isaure Gratacos, Fées et gestes. Femmes pyrénéennes : un statut social exceptionnel en Europe, Toulouse, Éditions Privat, 1987, 237 p. », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 44, no 2,‎ , p. 424–424 (ISSN 1953-8146, DOI 10.1017/S0395264900067548, lire en ligne, consulté le ).
  3. Thomas, Jack, « Une originalité pyrénéenne contestée : Gratacos (Isaure), Fées et gestes. Femmes pyrénéennes : un statut social exceptionnel en Europe, Toulouse, Privat, collection « Le Midi et son Histoire », 1987 », Annales du Midi, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 100, no 183,‎ , p. 374–379 (lire en ligne, consulté le ).
  4. La Dépêche du Midi, « Montréjeau. L'archéologie du néolithique en Val d'Aran », La Dépêche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Agnès Fine, « Isaure Gratacos, Fées et gestes. Femmes pyrénéennes : un statut social exceptionnel en Europe, Toulouse, Éditions Privat, 1987, 237 p. », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 44, no 2,‎ , p. 424–424 (ISSN 1953-8146, DOI 10.1017/S0395264900067548, lire en ligne, consulté le ).
  6. « 2019-1 - Société des études du Comminges », sur Société des études du Comminges, (consulté le ).
  7. A. M., « Montréjeau. Revue du Comminges, le dernier numéro », La Dépêche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. https://www.raco.cat/index.php/Ripacurtia/article/view/52733
  9. https://d1wqtxts1xzle7.cloudfront.net/2096801/A_Diachronic_Analaysis_Serora_4_.pdf?response-content-disposition=inline%3B+filename%3DA_Diachronic_Analysis_of_the_Religious_R.pdf&Expires=1595368370&Signature=cEdIMFhAMhoV9quZLnJUM7gmlvxG2BbQxCBg7gVgVeXPgz3JxkhLEKq2ZdLhy4gkJNurPce6SRN0Q0yTxJYlDtbVJvSvvEfcSdFNRMKxaS~fTc6vuGJBV9AEaGIAeV7x-6ZhiWioILypoxFUesFXjCSAZfzTTW~NI3ytwtbguvwwqkd2KPfijZUAFqap4oypGX0mYmmi4Hy3Xy0wIEvkHgomYsbc9H42tYeZxfJkle4tVeqs0O9gsaeYRmkTiBmNHHfNbLI~z7gNdLknUhxUc84BGWMdUihx~Z214POR1UbgcDMNGadimcEYhH33HmmsyFakW3Bcoy08cID6JL58Lg__&Key-Pair-Id=APKAJLOHF5GGSLRBV4ZA
  10. https://pascal-francis.inist.fr/vibad/index.php?action=getRecordDetail&idt=18759451
  11. http://cqfd-journal.org/Au-sommaire-du-no189-en-kiosque
  12. Levi-Strauss, dictionnaire d’ethnologie, 1992
  13. https://pascal-francis.inist.fr/vibad/index.php?action=getRecordDetail&idt=18759450
  14. https://pascal-francis.inist.fr/vibad/index.php?action=getRecordDetail&idt=14790249
  15. https://pascal-francis.inist.fr/vibad/index.php?action=getRecordDetail&idt=24342588
  16. https://pascal-francis.inist.fr/vibad/index.php?action=getRecordDetail&idt=22053360
  17. Agnès Fine, « Isaure Gratacos, Fées et gestes. Femmes pyrénéennes : un statut social exceptionnel en Europe, Toulouse, Éditions Privat, 1987, 237 p. », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 44, no 2,‎ , p. 424–424 (ISSN 1953-8146, DOI 10.1017/S0395264900067548, lire en ligne, consulté le ).
  18. Thomas, Jack, « Une originalité pyrénéenne contestée : Gratacos (Isaure), Fées et gestes. Femmes pyrénéennes : un statut social exceptionnel en Europe, Toulouse, Privat, collection « Le Midi et son Histoire », 1987 », Annales du Midi, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 100, no 183,‎ , p. 374–379 (lire en ligne, consulté le ).
  19. Fine, Agnès, « Isaure Gratacos, Fées et gestes. Femmes pyrénéennes : un statut social exceptionnel en Europe », Annales, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 44, no 2,‎ , p. 424–424 (lire en ligne, consulté le ).

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