Utilisateur:Jadeliseophelea LAF18/Brouillon

Le quartier de l'aéroport se situe au sud-ouest de la ville de Bourges. Il a été créé aux abords de l'aérogare . De nombreuses habitations ont été réalisées pour héberger les aviateurs et le personnel. Le quartier s'est beaucoup développé tout au long du XXe siècle.

1. Début de l’industrie aéronautique à Bourges:

Plan de la ville de Bourges en 1938

En juillet 1934, l'aérogare de Bourges, construite et exploitée par la société l'Aérienne ouvre ses portes. Le bâtiment possède un bar, un restaurant, et des locaux d'accueil. Avec un style Art déco, il présente deux façades: côté rue et côté piste.

Le 19 juin 1940, les Allemands entrent dans la ville de Bourges et réquisitionnent les installations aéroportuaires : l'usine de la S.N.C.A.C (Société Nationale de Construction Aéronautique du Nord), et les logements du quartier de l'aéroport.

Plus tard en 1941, l'aérogare est détruite par l'armée allemande, afin de faciliter l'approche des bombardiers de retour de leurs missions en Angleterre.

A la libération de 1945, l'usine S.N.C.A.C se retrouve en mauvais état. Elle redémarre en 1949 , l'activité est relancée grâce à la production d'avions de transport.

Dans les années 1970, l'usine emploie plus de 3000 employés, elle se lance également dans la fabrication de missiles.

Aujourd'hui, le groupe MBDA (groupe industriel leader européen des missiles et des systèmes de missiles) y a développé son activité.

2. Naissance du quartier:La construction du quartier de l'aéroport a commencé en 1931. Les rues portent le nom d'aviateurs célèbres comme la rue Hubert Latham, l'Avenue Marcel Haegelen ou la rue René Mesmin. La première guerre mondiale a entraîné une grave crise du logement dans la ville de Bourges.[1] Afin de pouvoir créer des habitations pour les personnes dans le besoin, le maire de l'époque Henri Laudier s'inspire des cités jardins, (zones résidentielles propres possédant des espaces verts), ainsi que des logements individuels très en vogue en France à cette époque. D'après la loi loucheur, ce maire envisage également le projet d'Office Public d'Habitations à Bon Marché et qui sont les ancêtres de nos H.L.M. Ces établissements publics permettent la création de maisons peu chères et donc plus accessibles. Dans un premier temps, les nouveaux logements devaient se situer face au cimetière du Lautier mais il a finalement été décidé de les construire près du pôle aéronautique. [2] 3. Évolution du quartier

Aménagement du quartier dans l'entre-deux-guerres

L'architecte en charge du projet Maurice Payet- Dortail et son équipe proposent un projet dans lequel des logements sociaux et collectifs se côtoieraient avec un style semblable aux cités-jardins parisiennes de l'époque, (Plessis-Robinson dans la périphérie parisienne ). Elles sont ainsi séparés en îlots avec un style moderne. Les rues principales sont bordées d'immeubles collectifs qui suivent les courbes des ronds-points. Leurs habitants ont accès à tous les équipements nécessaires pour avoir une vie de famille agréable: petits chemins, espaces verts et squares avec jeux d'enfants, jardins familiaux.

Les travaux commencent en 1931 avec la réhabilitation de la partie ouest du quartier. En 1934, 9 bâtiments collectifs offrant 156 logements sont construits, chacun ayant ses propres caractéristiques d'aménagement.

Vient ensuite la création des pavillons individuels entre 1933 et 1938. Ce sont 108 pavillons qui vont être construits par les entreprises Leising et Vialanet. L'ingénieur Decourt propose des « maisons isothermes » qui permettent une meilleure isolation et ainsi moins de dépenses énergétiques pour les habitants. Ces pavillons construits sur des parcelles de 300 m² sont équipés pour la vie familiale avec plusieurs pièces et un jardin[1].

De 1939 à 1940, avec le début de la Seconde Guerre mondiale, un second programme de logements collectifs est mis en œuvre. Ce sont 70 logements qui vont être créés, divisés en 7 bâtiments. Ces bâtiments voient leur esthétique évoluer. Ils ont maintenant des balcons et les façades sont variées (certaines ont des bandes colorées...)

Aménagement du quartier après la guerre:

Les bombardements de la guerre détruisent quarante-neuf logements collectifs et individuels et en abîment deux-cent quarante-sept. Les reconstructions se font de 1946 à 1948. Les travaux sont confiés à Jean Festoc, qui collabore avec Demay décédé en 1947. L'emplacement des immeubles reprend celui du projet initial de 1935 et l'architecture garde l'esprit moderniste dans le traitement très géométrique des façades. C'est à la même époque qu'est édifié un groupe scolaire. Le projet étudié dès les années 1930, avait été interrompu par l'Occupation, mais le Baby Boom des années d’après guerre rendait cette construction indispensable[1].

Parallèlement, sont construites des cités Castors. A Bourges deux cités castors ont vu le jour dans les années 50 : la première entre la route de La Chapelle et Bellevue, la seconde rue Guilbeau dans le quartier aéroport, à proximité immédiate de la cité-jardins. Face à la pénurie de logement, des familles s'unissent en coopérative. Le principe de ces cités Castors est de permettre aux plus modestes de devenir propriétaires grâce à la solidarité et la communauté car les uns construisent pour les autres. Ainsi vingt-trois pavillons individuels voient le jour. Formés très simplement, ils sont tous sur le même alignement en léger retrait sur la rue et présentent tous un pignon sur rue. Plus de 50 ans après, les Castors sont toujours en place et contrairement à d'autres secteurs de construction, ces maisons n'ont pas vieilli, leur entretien par les propriétaires a été réalisé, et aujourd'hui, ce quartier reste un des plus prisés de la ville.

site de Roland Narboux : page appelée la construction à Bourges : les castors[3]

Dans les années 2000, le quartier fait peau neuve

En 2004, le réaménagement de la ville de Bourges commence sous l'impulsion du PRU (plan de renouvellement urbain), le quartier de l'aéroport fait alors l'objet d'un grand projet de réhabilitation.

En 2005, le choix est fait de rénover les logements de la cité-jardins car celle-ci reste un des rares témoignage français de cette forme de modèle urbain et de logements populaires. Ce projet est mis en place avec l'aide de l'Etat et validé par l'Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine.

Parallèlement, 126 logements sont construits à l'entrée de la ville dont 76 sont des logements sociaux. Ces derniers s'étendent sur 5101 m² et 16 d'entre eux seront adaptés pour les handicapés. Les travaux ont duré jusqu'en février 2011. Ces nouveaux logements sont très économiques au niveau énergétique et ont des propriétés acoustiques. En outre, le projet a également consisté à maintenir les qualités urbaines du site, tout en l'adaptant aux besoins actuels. Les cœurs d’îlots ont été complètement repris et des garages ont été implantés là où c'était possible. Les réseaux ont été enfouis et un nouvel éclairage public installé. Enfin, les routes ont été refaites intégrant des pistes cyclables. De ce fait, l'allure générale du quartier a donc été profondément rajeunie.

La réhabilitation de l'habitat a concerné également 99 pavillons et immeubles collectifs, propriétés du bailleur social Bourges Habitat. Les travaux ont varié en fonction des pavillons concernés. Par ailleurs, une quarantaine d'entre eux étaient encore habités au début des travaux : des relogements ont donc été accompagnés et pris en charge par le bailleur. Des adaptations ont été proposées pour le maintien des personnes âgées dont certaines étaient là depuis la fin des années 40.

Au final, sauf exception, les pavillons de la cité-jardins ont été complètement restructurés à l'extérieur (jardins, clôtures, façades) comme à l'intérieur (création d'une pièce à vivre plus grande au rez-de-chaussée, création d'une chambre ou d'une salle de bain dans les extensions nouvelles). Un jardin potager collectif a même été recréé par des habitants de la cité.

  1. a b et c Service du patrimoine de Bourges, Laissez vous conter le quartier de l'aéroport, p.2
  2. Services du Patrimoine, Laissez vous conter le quartier de l'aéroport, Bourges, Quadrilatère communication, , 8 p., p. 4
  3. « Les Castors », sur Encyclopédie de Bourges,