Utilisateur:James Serley/Brouillon

Pastime with Good Company
Image illustrative de l’article James Serley/Brouillon
Partition originale de Pastime with Good Company, British Library, Londres

Auteur Henri VII
Pays Drapeau de l'Angleterre Angleterre
Genre Ballade
Éditeur British Library
Date de parution vers 1518

Pastime with Good Company, aussi connue sous le nom The King's Ballad (The Kynges Balade), est une chanson traditionnelle anglaise écrite par le roi d'Angleterre Henri VIII au début du XVIe siècle, peu après son sacre. Elle est considérée comme la plus célèbre de ses compositions, et est devenue une chanson populaire en Angleterre et dans d'autres pays européens au cours de la Renaissance. On pense qu'elle a été écrite pour Catherine d'Aragon.

Contexte historique

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Le roi Henri VIII âgé de 18 ans après son couronnement en 1509, époque autour de laquelle il a composé Pastime with Good Company.

Né en 1491, fils cadet d'Henri VII, le jeune Henry était en principe destiné à l'Église. Il reçut donc une éducation musicale. Son intérêt pour la musique et son habileté sont attestés par ses contemporains, et lorsqu'il monta sur le trône l'année de ses 18 ans (son frère aîné Arthur étant mort en 1502), la musique occupa une place très importante dans la vie de la cour. Possédant de bonnes connaissances musicales, il jouait de la flûte, du virginal, de l'orgue ; il dansait et composait également. Il fit de la chapelle royale la meilleure institution musicale du royaume, occupant en permanence des compositeurs, dont Robert Fayrfax. Il nomma William Cornysh maître des enfants de cet établissement (vers 1509), qui devait également se charger des divertissements de cour (masques). Au Camp du Drap d'or en 1520, sa suite comportait au moins 79 musiciens. Tous les matins, six enfants et six hommes lui chantaient la messe. Henri VIII collectionna de nombreux instruments et livres de musique. De son œuvre de compositeur sont parvenus quatre chansons à 4 voix, dont Pastime with Good Company, quatorze chansons à 3 voix (Grene Growith the Holy), quatorze pièces instrumentales et un motet latin à 3 voix.[1]

Les premières années du règne d'Henri VIII marquent un style particulier à la cour d'Angleterre par leur exubérances et leurs extravagances. Cela est rendu possible par la stabilité politique du royaume et la bonne santé des finances de l'État. Des fêtes et des banquets royaux sont donnés en continu. Les sports et les loisirs en plein-air sont également mis en avant, tels que la chasse, la fauconnerie, la joute équestre et le tir à l'arc. Le jeune roi lui-même était un sportif confirmé, excellant dans l'équitation, le tir à l'arc, la lutte et le jeu de paume. Pastime with Good Company a été écrite pendant cette période, et présente une louange générale de ces divertissements et distractions, dépeignant l'état d'esprit général de loisir et d'insouciance qui régnait à la cour. Dans le même temps, le texte fournit une justification morale à toutes ces réjouissances: la compagnie est préférable à l'oisiveté; cette dernière faisant naître le vice.

La chanson

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Comme chaque homme de la noblesse à la Renaissance, on attendait d'Henri VIII qu'il maîtrise de nombreuses compétences, y compris l'escrime, la chasse, la danse, la composition de poèmes, le chant et la musique, et a il a été instruit en conséquence comme un prince. Henry a été considéré comme un compositeur de talent et comme un poète par ses contemporains. [2]

La chanson est censée avoir été jouée à la cour, avec toutes les autres compositions du roi.[3] Cependant, en raison de sa mélodie simple et accrocheuse, elle est devenue une chanson populaire et a été rapidement souvent interprétée dans les foires anglaises, dans les tavernes et lors d'événements. On soupçonne la chanson d'avoir été l'un des morceaux de musique préférés de la reine Élizabeth I.[4] La chanson est mentionnée dans un certain nombre de documents et de publications contemporaines, attestant de sa popularité, et a fait l’objet d’un grand nombre de variantes et de réarrangements instrumentaux par différents musiciens au cours des années suivantes. Dans l'œuvre de 1548, The Complaynt of Scotland, l'auteur anonyme mentionne Passetyme with Gude Companye parmi les chansons populaires du royaume d'Écosse au début du XVIe siècle.[5]

La version la plus ancienne connue fait partie du Manuscrit Henri VIII (vers 1513), une collection de 14 œuvres de son auteur conservées à la British Library (BM Addl. MSS. 31922; Addl. MSS. 5 665; MSS. Reg. Annexe. 58),[6] qui sont signés: "De la main du roi". Le manuscrit comprend également deux messes, un motet, un hymne et d'autres chansons et ballades, vocales et instrumentales.

Pastime with Good Company reste l'une des pièces préférées des répertoires choraux et a été enregistrée dans de nombreuses variantes, parmi lesquelles le luth, le flûte à bec, le trombone, la percussion et la flûte, entre autres instruments. En raison de sa mélodie distinctive du début de la Renaissance, il a également été inclus dans différents films et documentaires basés sur la figure d’Henry VIII et de l’époque Tudor.[7][8]

La British Library conserve encore un inventaire de l'immense collection d'instruments d'Henri VIII, effectué après sa mort en 1547. Le manuscrit de la chanson Pastime with good company se trouve dans le manuscrit 31922 connu aussi sous le nom de Livre de Chansons d'Henri VIII, qui a été probablement compilé vers 1518 et qui contient 20 chansons et 13 pièces instrumentales attribuées au roi Henri VIII (‘The Kynge H. viij’). Cette anthologie contient aussi 76 pièces d'autres musiciens de la cour, dont William Cornysh et Robert Fayrfax, ainsi que d'autres compositeurs étrangers. [9]

Interprétations contemporaines

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La chanson a également fait l’objet de nombreuses versions contemporaines ces derniers temps. Rebaptisé Past Time with Good Company, il fait partie du troisième titre de Under a Violet Moon, le deuxième album du groupe de rock folk inspiré de la Renaissance Blackmore's Night. La chanson a également été jouée par le groupe de rock Jethro Tull et figure sur le CD remasterisé Stormwatch et The Best of Acoustic de Jethro Tull, portant le nom de King Henry's Madrigal. En outre, la chanson a été arrangée et jouée par le groupe de rock progressif/folk anglais Gryphon, apparaissant sur leur album de 1973 portant le même titre.[10] Le premier couplet de la chanson a également été utilisé comme ouverture de la chanson Legacy of Tudors du groupe de métal symphonique Serenity sur leur album War of Ages de 2013.

Cette célèbre chanson Pastyme with good companye prône toutes les vertus de la vie princière, y compris la chasse, le chant et la danse. Le manuscrit a été réalisé pour un proche du tribunal, peut-être Sir Henry Guildford (1489-1532), contrôleur de la maison et maître des Revels.[11]

Partition de la mélodie

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Basé sur la British Library MS 31922, avec barres, liaisons et signature temporelle supplémentaires. (Cliquez sur les notes pour télécharger ou écouter le fichier MIDI.)

 

Paroles

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Anglais moderne naissant[12]                             Anglais moderne                                               Français
orthographe originale d'après le manuscrit 31922 par le Centre de ressources dédié à l'art choral [1]
Paſtyme wt good 9panye Pastime with good company, Passer le temps en bonne compagnie,
I loue & ſchall vntyll I dye I love and shall until I die. Voilà ce que j’aime, je m’y livrerai jusqu’à la mort.
gruche who luſt but none denye Gruch who lust, but none deny, Que grommelle qui veut mais personne ne m’en empêchera ;
ſo god be pleſyd þus leve wyll I So God be pleased thus live will I. Dieu s’en satisfera et je serai content.
for my paſtāce For my paststance, Pour mon divertissement
hūt ſyng & daūce Hunt sing and dance, Chasser, chanter, danser
my hart is ſett My heart is set; Mon cœur est fixé;
all goodly ſport All goodly sport Et ces agréments
for my cōfort For my comfort Pour mon bien-être
who ſchall me let Who shall me let. Sont saines activités
     
youthe muſt haue ſū daliance Youth must have some dalliance. Il faut bien que la jeunesse,
off good or yll ſū paſtance. Of good or ill, some pastance. S’adonne au badinage, bon ou mauvais.
Company me thynkeſ then beſt Company, methinks then best, Pour moi, il n’est rien de mieux que de partager
all thoughtſ & fanſys to deieſt. All thoughts and fancies to digest. Pensées et rêveries en bonne compagnie.
ffor Idillnes For idleness En effet,
is cheff maſtres Is chief mistress L’oisiveté est mère
of vices all Of vices all; De tous les vices;
then who can ſay. Then who can say, Par conséquent il est bien vrai
but myrth and play But mirth and play Que la gaieté et le jeu
is beſt of all. Is best of all. Valent bien mieux.
     
Company wt honeſte Company with honesty Honnête compagnie est vertu,
is vertu vices to ffle. Is virtue, vices to flee. Et fuit le vice,
Company is good & ill Company is good and ill. La société est la meilleure et la pire des choses
but eûy man hath hys fre wyll. But ev’ry man hath his free will. Mais tout homme a son libre arbitre,
the beſt enſew The best ensue, Qu’il en tire le meilleur parti,
the worſt eſchew the worst eschew, Et que le pire soit évité.
my mynde ſchalbe. My mind shall be Ma position est donc celle-ci:
vertu to vſe Virtue to use, Pratiquer la vertu
vice to refuce Vice to refuse. Et repousser le vice.
thus ſchall I vſe me. Thus shall I use me. C’est à cela que je dois me consacrer.


Le '9' dans la première ligne du texte original est en fait un c avec une ligne courbe, qui est une abréviation médiévale pour com (une autre est 'cō', comme dans la neuvième ligne).

Notes et réferences

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  1. « Henri VIII, article extrait du Dictionnaire de la musique Larousse » (consulté le )
  2. « King Henry VIII », The times and works of Henry VIII, Luminarium (consulté le )
  3. « The Cardinal Wolsey history » [archive du ], Cardinal Wolsey House (consulté le )
  4. « King Henry VIII », Stainer & Bell (consulté le )
  5. « Full text of "The Complaynt of Scotlande wyth ane exortatione to the thre estaits to be vigilante in the deffens of their public veil. 1549. With an appendix of contemporary English tracts, viz. The just declaration of Henry VIII (1542), The exhortacion of James Harrysone, Scottisheman (1547), The epistle of the Lord Protector Somerset (1548), The epitome of Nicholas Bodrugan alias Adams (1548)" », The Internet Archive (consulté le )
  6. « English 362: The Lyrics of Henry VIII », R. G. Siemens (consulté le )
  7. « Henry VIII (2003) », Internet Movie database (consulté le )
  8. « The Tudors (2007) », Internet Movie database (consulté le )
  9. « Pastime with good company’: composition by Henry VIII sur le site de la British Library » (consulté le )
  10. « Gryphon's official website » (consulté le )
  11. « Pastime with good company’: composition by Henry VIII sur le site de la British Library » (consulté le )
  12. « Pastime with good company: composition by Henry VIII », Pastime with good company, British Library Online (consulté le )

Liens externes

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https://books.google.fr/books?id=TXIlOs8M97gC&pg=PA40&dq=Pastime+with+good+company&hl=fr&sa=X&ved=0CCYQ6AEwATgUahUKEwjg58Ganf7HAhULWRoKHWE0B00#v=onepage&q=Pastime%20with%20good%20company&f=false

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