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Zhang Sizhi (张思之), né en 1927, est la figure tutélaire des avocats chinois. Dans un pays dénué de tradition de la défense, on lui sait gré d'avoir inventé ce métier en acceptant de défendre les « ordures » de la Bande des Quatre lors du grand procès de l'hiver 1980-1981. Surtout, on le remercie d'avoir osé, le premier, plaider non coupable pour les victimes politiques du mouvement de Tian'anmen au début des années 1990. L'influence de Zhang Sizhi sur les nouvelles générations d'avocats a pris de multiples formes depuis les années 1980: les cours qu'il a donnés à l'université et les manuels qu'il en a tirés ; la création de la première revue consacrée à la profession; la formation de jeunes confrères à l'art du procès politique dans les années 1990 et 2000. Ses successeurs voient en lui le meilleur défenseur de la cause des avocats. Et un héraut, il leur en faut un, car ce métier, inconnu il y a une trentaine d'années, s'exerce dans des conditions difficiles en République populaire de Chine.


Un parcours modifier

RÉFÉRENCES

Zhang Sizhi, après avoir quitté l'armée, reprend ses études à Xi'an en 1946 dans un établissement de missionnaires. A l'époque, il souhaite devenir diplomate.

L'histoire de Zhang Sizhi et de ses combats pour la liberté se confond avec celle de la Chine et de sa quête de modernité politique au XXe siècle. Cet homme, dont le parcours est aussi chaotique que celui de son pays, a eu plusieurs vies. En 1943, il s’engage dans l’armée nationale pour libérer son pays de l’occupation japonaise; il a alors seize ans. Quatre ans plus tard, il rejoint le parti communiste clandestin au sein de l'université de Chaoyang à Pékin où il étudie le droit. Après avoir participé à la prise du tribunal de Pékin en janvier 1949, le voici juge à 22 ans. Il adhère alors à la justice de classe tout en s'élevant contre le mode de fonctionnement de la machine judiciaire. À cause de son franc-parler, Zhang Sizhi se voit rapidement écarter du tribunal. En 1956, il est nommé avocat, une position attribuée aux personnes politiquement suspectes. La plupart des grands avocats, pour avoir défendu des ennemis du peuple, sont classées droitiers après le mouvement des cent fleurs en 1956. C’est le cas de Zhang Sizhi, qui est envoyé en 1957 à la rééducation par le travail manuel. Il vit en camp de travail le Grand Bond en avant et sa terrible famine, les brutalités politiques de la Révolution culturelle.

De l'art de plaider dans les procès politiques modifier

= "L'invention de la défense" et le procès de la Bande des Quatre et des généraux de Lin Biao (les années 1980) modifier

Zhang Sizhi (au centre) et son équipe au banc de la défense lors du procès de la Bande des Quatre et des généraux de Lin Biao de l'hiver 1980-1981

En 1979, Deng Xiaoping, revenu au pouvoir, veut en finir avec la révolution permanente de Mao Zedong. Il réhabilite le droit, il en a besoin pour restaurer l’autorité du Parti en ramenant la paix sociale et politique et relancer le développement de la Chine. Zhang Sizhi est réhabilité. Il redevient avocat à 52 ans, ils sont alors une dizaine d’avocats pour tout Pékin. Il accepte d’assurer la défense de la Bande des Quatre – la veuve Mao, Jiang Qing, et ses affidés: le journaliste Yao Wen Yuan, etc. – et des généraux de Lin Biao durant l’hiver 1980-1981. C’est se faire l’avocat du diable : la Bande des quatre, considérée seule responsable des dix ans de chaos de la Révolution culturelle, est haïe par tout un peuple. Ce procès, souvent considéré comme une fiction de procès, n’en constitue pas moins l’acte de naissance de la profession d’avocat en Chine. Là où on demande à Zhang Sizhi d’être un simple expert juridique au service de la Cour, il convainc son équipe de donner du sens à leur intervention. Et elle obtient la suppression de sept chefs d’accusation sur quarante-huit. STRATÉGIE DE LA NEUTRALITÉ. ABSENCE DE TRADITION. RÉFÉRENCE. ARTICLES EN CHINOIS Pour son rôle dans ce procès, il acquiert la réputation sulfureuse « d’avocaillon pourri de la Bande des quatre ». Peu lui importe, sa conception de la défense, il la porte en tant que professeur d’université, puis directeur de revue. Son manuel La profession d’avocat (RÉFÉRENCE EN CHINOIS), publié en 1985, ainsi que sa revue professionnelle Avocats chinois, RÉFÉRENCES EN CHINOIS créée en 1988, sont des références incontournables pour des générations de jeunes avocats.

Les grands procès de l'après Tian'anmen (les années 1990) modifier

Maître Zhang Sizhi rend visite à la journaliste Gao Yu lors de sa libération anticipée en février 1999. Malgré ses efforts, elle avait été condamnée fin 1994 pour "divulgation de secrets d'Etat".

En cours EXPLIQUER LE MOUVEMENT DE TIAN'ANMEN


Le défenseur des avocats et de la modernisation par le droit (les années 2000) modifier

En cours

Zhang Sizhi, photographié devant le mur de Berlin en 2008. la fondation allemande Heinrich Böll vient de lui décerner le prix Petra Kelly

Bibliographie modifier

  • Bout Judith, L'invention de la défense en Chine, Retour sur le procès de la Bande des quatre, in La Vie des idées, le 20 novembre 2012.
  • Bout Judith, Les confessions de maître Zhang, Nouvelles éditions François Bourin, 2013.
  • Fu Hualing et Richard Cullen, "Weiquan (Rights protection) Lawyering in an Atuhoritarian State: Building a Culture of Public-interest Lawyering", The China Journal, n°59, janvier 2008, pp. 111-127
  • 张思之,我的辩词与梦想,(Wo de bianci yu mengxiang'Texte en italique', Mes plaidoiries et mes rêves), 月旦出版社, 台北, 1998.


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