Utilisateur:Juju2004/Publié/Tahri

Carrière sportive

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Les débuts

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En 1993, à quinze ans, il commence réellement l'athlétisme avec Roland Simonet à Metz et peu après rencontre Mehdi Baala, début d'une forte amitié. Il pratique alors le fond et en particulier le 3 000 m steeple, une épreuve fortement dominée, depuis de nombreuses années, par les coureurs de la Corne de l'Afrique[1].

Ses premiers championnats du monde sont encourageants : qualifié pour Séville en 1999 à seulement dix-huit ans, 5e en 2001 à Edmonton. En 2003, il égale le record d'Europe du Néerlandais Simon Vroemen en 8 min 6 s 91 juste avant d'échouer au pied du podium aux Mondiaux de Paris Saint-Denis. La France pense avoir trouvé le successeur de Joseph Mahmoud.

Il décide l'année suivante de s'entraîner seul. Néanmois, il n'est que 7e en 2004 aux Jeux olympiques d'Athènes. Il part en janvier 2005 en stage au Kenya, avec l'Allemand Dieter Hogen qui devient son entraîneur pendant quelques mois. Après cette brève parenthèse, c'est Jean-Michel Dirringer qui reprend le poste. Mais Tahri n'est que 8e aux Mondiaux d'Helsinki en 2005, avant que Vroemen ne reprenne seul le record d'Europe, et il n'arrive toujours pas à s'imposer dans un Championnat d'Europe (médaillé de bronze en 2006).

Les accusations de dopage

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Le jeudi 27 juillet 2007, un mois avant les Championnats du monde d'Osaka, le site internet du journal Le Monde relate les faits suivants : Aïssa Dghoughi, ex-athlète marocain, s'accuse dans un courrier à l'IAAF du 27 juin 2007 d'avoir fourni à des athlètes français des produits dopants, accusant au passage Khalid Skah (champion olympique du 10 000 mètres en 1992) et la manager d'athlètes Dorothee Paulmann de la même chose[2]. En fait, c'est d'un dossier transmis à l'IAAF par Hind Dehiba (ex-recordwoman de France du 1 500 m) et son mari, Fodil Dehiba, tous deux impliqués dans des affaires de dopage[3] que tout est parti. Le couple y cite des athlètes français et marocains qu'il accuse de dopage et fournit le témoignage de Dghoughi. Tahri et Paulmann se défendent[4]. Malgré les soupçons, Tahri est sélectionné en août 2007 en équipe de France aux Championnats du monde d'athlétisme 2007. Courageusement, il se qualifie pour la finale des Championnats du Monde à Osaka et termine à une honorable 5e place (eu égard aux circonstances). L'affaire s'éteint d'elle-même, en l'absence d'éléments tangibles.

Presqu'un an plus tard, juste avant les Jeux Olympiques de Pékin, en avril 2008, Tahri attaque le Journal L'Équipe pour diffamation en raison de l'interview de Dghoughi (29 juillet 2007). Le 5 juin 2008, le directeur de publication du journal, Christophe Chenut est jugé coupable de diffamation et condamné à 2 000 euros d'amende et 10 000 euros de dommages et intérêts.

Côté piste, Tahri finit à nouveau 5e de la finale à Pékin, résultat décevant pour lui, d'autant plus qu'il est devancé par le jeune et prometteur Mahiedine Mekhissi-Benabbad qui obtient une brillante médaille d'argent. C'est la la première fois qu'il est devancé par un Français en compétition internationale depuis qu'il est au plus haut niveau. De plus, les rumeurs ne sont pas complètement éteintes, puisque L'Équipe, dans son édition du vendredi 22 août 2008, affirme que Tahri s'est « vu refuser en juillet 2007 un partenariat avec le Team Lagardère en raison d'analyses hématologiques suspectes ». Tahri rétorque que c'est en raison de l'article de l'Équipe que le Team Lagardère s'est retiré[5].

Le retour au premier plan

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Les dommages et intérêts que doit verser le journal sont alourdis (20 000 euros) en appel en mai 2009. À cette occasion, Tahri fournit une justification aux analyses sanguines de 2007, avec l'expertise du docteur Gérard Dine : le coureur est porteur d'une « prédisposition génétique [...] très probablement à l'origine des anomalies hématologiques [...] pouvant prêter à confusion vis-à-vis d'une manipulation dopante exogène. »[6]. En juin 2009, L'équipe se pourvoit en cassation dans l'affaire qui l'oppose à Tahri.

S'il est désormais lavé des soupçons qui pesaient sur lui, Tahri, malgré sa grande régularité en finales de championnats internationaux (une seule finale manquée dans tous les événements majeurs depuis 1998), n'a toujours pas concrétisé les espoirs placés en lui.

Le , Bouabdellah Tahri établit un nouveau record d'Europe du 3 000 m steeple en réalisant le temps de 8 min 02 s 19 lors du meeting de Metz, améliorant ainsi de plus de deux secondes le précédent record du Néerlandais Simon Vroemen datant de 2005.

Le , à 30 ans, il obtient la médaille de bronze aux Mondiaux à Berlin, la première au niveau mondial de sa carrière, avec le record d'Europe en 8 min 01 sec 18. Il est devancé par deux Kenyans Ezekiel Kemboi et Richard Kipkemboi Mateelong. C'est sa sixième participation à une finale des Championnats du monde d'athlétisme.

Références

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