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Jean-Luc Petithuguenin en 2020
Biographie
Activité
Chef d'entreprise

Jean-Luc Petithuguenin, né le à Besançon, est un chef d'entreprise français, propriétaire et fondateur de Paprec. Après avoir occupé divers postes de gestion à la SAR, une entreprise spécialisée dans le marquage routier, il intègre la Compagnie générale des eaux où il dirige les branches recyclage et nettoyage industriel. En 1993, il prend la tête de Paprec, une petite entreprise de recyclage qu'il rachète finalement l'année suivante à son employeur, voyant dans le recyclage un secteur d'avenir.

Sous sa direction, Paprec, spécialisée initialement dans le recyclage de papier et de carton, puis s'étendant à d'autres matériaux, connaît une croissance significative. L'entreprise réalise plusieurs acquisitions majeures, la plus notable étant celle de Coved en 2016. En parallèle, Jean-Luc Petithuguenin implante l'entreprise à l'international, en particulier en Europe. En 2023, Paprec, avec un effectif de 15 000 employés dans dix pays, est le leader français dans le domaine du recyclage et la troisième entreprise dans celui de la gestion des déchets et de l'énergie de récupération.

Jean-Luc Petithuguenin s'engage également dans des initiatives sociétales et culturelles, telles que le soutien à l'opéra et des campagnes en faveur de la laïcité au sein de Paprec. Mis en examen dans une affaire de corruption et visé par les Pandora Papers, il laisse en 2022 la présidence du groupe à son fils Sébastien le temps de l’enquête. Il retrouve néanmoins la présidence de Paprec International en 2024.

Biographie modifier

Famille et début de carrière modifier

Bachelier à 16 ans, Jean-Luc Petithuguenin est déjà marié et père de deux enfants quand, à 21 ans, il achève ses études à l'ESSEC Business School[1]. Il est en parallèle garçon de wagon dans des trains de nuit et travaille à mi-temps comme contrôleur des impôts à Cergy-Pontoise[1]. Diplômé en 1979, il rejoint, à la sortie de l’école, une entreprise spécialiste des marquages routiers, la SAR[2]. Contrôleur de gestion puis directeur financier, il en devient directeur général en 1984[2]. En 1990, il entre à la Compagnie générale des eaux comme chargé de mission avec le soutien d'Henri Proglio, puis devient directeur général des branches recyclage et nettoyage industriel[3]. Il a trois fils : Sébastien, diplômé de l'École normale supérieure et de l'ENSAE, aujourd'hui directeur général de Paprec ; Mathieu, adjoint au directeur délégué commercial France et Thibault, qui travaille à la communication du groupe[4].

Paprec modifier

Rachat à la Compagnie générale des eaux modifier

En 1993, la Compagnie générale des eaux rachète l'entreprise Paprec, qui est alors une petite entreprise de recyclage de papiers-cartons à La Courneuve[5]. La direction du groupe nomme Jean-Luc Petithuguenin président-directeur général de la PME, mais fait volte-face quelques mois plus tard et le charge d'en assurer la revente[3]. Voyant le recyclage comme un métier d'avenir, il rachète lui-même l'entreprise, en convaincant son employeur de lui prêter la moitié de l'argent[3]. Selon France Info, ce rachat aurait été financé par des sociétés luxembourgeoises détenues par des sociétés offshore au Panama et aux Îles Vierges britanniques[6]. Composée de 45 personnes, elle réalise alors un chiffre d’affaires de cinq millions d’euros[7].

Croissance et internationalisation modifier

Sous sa direction, Paprec réalise une croissance de 20 à 30 % par an, au fil des rachats et de l'essor du recyclage en France et en Europe[8]. Au départ seulement spécialisée dans la valorisation des déchets en papier et en carton, son expertise est élargie à d'autres matériaux, comme avec le recyclage des piles, celui du plastique ou celui des pneus[8]. Sa plus grosse acquisition est réalisée en 2016 avec le rachat de la Coved pour environ 250 millions d'euros[8]. C'est une filiale du groupe Saur, spécialisée dans la gestion de décharges, secteur dont Paprec est jusque-là absente[8]. Le groupe passe alors de 4 500 à 8 000 salariés et son chiffre d'affaires augmente d'un tiers, à 1,3 milliard d'euros[8].

Jean-Luc Petithuguenin mène quatre levées de fonds entre 2000 et 2012, principalement auprès de banques comme le Crédit agricole et la Société générale, qui sont les premières à entrer au capital[9]. Elles seront suivies par des fonds de placement et la Caisse des dépôts et consignations en 2005[9] puis en 2007 par Bernard Arnault, patron de LVMH, via sa holding Financière Agache[10]. Il réalise le quatrième tour de table en 2012, auquel participe notamment Bpifrance[11]. Il lance également Paprec sur la voie de l'internationalisation en 2010, avec une première implantation en Suisse[12]. Suivront d'autres pays comme les Émirats arabes unis, la Pologne ou plus récemment l'Espagne, devenu le deuxième marché de l'entreprise, derrière la France[12]. En 2023, Paprec est ainsi présente dans une dizaine de pays[12].

Responsabilité sociétale modifier

Jean-Luc Petithuguenin met en place plusieurs politiques relatives à la responsabilité sociétale des entreprises au sein de Paprec. En 2014, elle est la première entreprise française à adopter une charte de la laïcité et de la diversité[13]. Elle interdit notamment toute manifestation de conviction politique ou religieuse et favorise la mixité sociale et la discrimination positive[7]. L'année suivant, elle est également l'une des premières à émettre des obligations vertes, des emprunts émis sur les marchés par une organisation pour financer des activités favorables à l'environnement[14].

Soupçons de corruption et affaire Panama Papers modifier

À la suite d'une enquête démarrée en 2020 ayant donné lieu à des perquisitions au siège de Paprec, Jean-Luc Petithuguenin est entendu en garde à vue le 31 mai 2022, le même jour que Philippe Marini, ancien sénateur de l'Oise[15]. Elle est menée dans le cadre d'une affaire de corruption liée à l'attribution d'un contrat public d'une valeur de 36 millions d'euros, visant la construction d'un centre de tri de déchets à Compiègne[15]. À sa demande, il est ensuite mis en examen pour favoritisme, corruption, prise illégale d'intérêts et entente illicite et est placé sous contrôle judiciaire le [16]. Il fait cette demande dans le but d'avoir accès au dossier judiciaire avant de répondre à la justice[16]. Il se défend alors de toute pratique illégale[17] et laisse la présidence du groupe à son fils ainé, Sébastien Petithuguenin[18].

En 2021, une équipe de journaliste de France Info, qui enquête sur le groupe Paprec, découvre que Jean-Luc Petithuguenin figure dans les Pandora Papers[6]. Dans l'émission Cash Investigation baptisée Déchets : la grande illusion, diffusée en novembre 2021, la présentatrice Élise Lucet revient sur cette affaire, sur l'absence de dépôt de comptes annuels de manière régulière, ainsi que sur des montages financiers opaques[6].

Paprec aujourd'hui modifier

Une cinquième levée de fonds est réalisée en 2022, auprès de Vauban Infrastructure Partners, une société de gestion spécialisée dans les investissements d’infrastructures, et du Crédit agricole[19]. En juin, Jean-Luc Petithuguenin quitte la présidence du groupe après avoir été placé sous contrôle judiciaire[18]. Le poste de PDG est repris par son fils Sébastien[18].

En 2023, Paprec emploie 15 000 personnes et est présente dans dix pays[5]. Avec 300 sites en France, l'entreprise collecte seize millions de tonnes de déchets et réalise 2,5 milliards d'euros de chiffre d’affaires par an[5]. Elle revendique la première place française dans le domaine du recyclage et la troisième dans celui de la gestion des déchets et de l'énergie de récupération[19]. Jean-Luc Petithuguenin et sa famille sont encore à ce jour les actionnaires majoritaires de l'entreprise[19].

Autres engagements professionnels modifier

Jean-Luc Petithuguenin est élu vice-président du Bureau international du recyclage, une fédération mondiale d'entreprises du recyclage[2]. En 2020, il est président par intérim de la Fédération professionnelle des entreprises du recyclage[20]. Depuis 2000, il est également président et fondateur du groupe Helios, leader français de la signalisation routière qui emploie 500 salariés[21].

Autres engagements modifier

Passionné d’opéra, Jean-Luc Petithuguenin est, via le groupe Paprec, mécène principal du ballet de l’Opéra de Paris depuis 2010[22]. Il est également administrateur de l'association pour le rayonnement de l'Opéra national de Paris[23]. Il alloue en moyenne 1,5 million d'euros par an au mécénat[22]. C'est à ce titre qu'il a reçu la médaille de Grand Mécène de la Culture au nom de l'entreprise, décernée par le ministère de la Culture[22].

Féru de voile, Jean-Luc Petithuguenin soutient des skippers comme Jean-Pierre Dick, dont il sponsorise le trimaran Virbac Paprec 70[24]. Il rachète plus tard le MOD70 pour le confier à Yann Eliès dans le cadre de sa première participation à la Route du Rhum, pour la dixième édition[24].

Lors de la campagne pour l'élection présidentielle française de 2017, il appelle publiquement à ne pas voter pour Marine Le Pen et écrit en ce sens un courrier aux 4 500 salariés du groupe Paprec[25]. Il y explique qu'un retrait de la France de l'Union européenne, voire seulement de la zone Euro, aurait des conséquences néfastes pour une entreprise comme la leur, qui s'est beaucoup endettée pour investir[26].

Décoration modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Clément Lacombe, « Jean-Luc Petithuguenin, l'aventurier du recyclage », Le Point,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  2. a b et c Déborah Paquet, « Jean-Luc Petithuguenin élu vice-président du Bureau international du recyclage », Actu-Environnement,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  3. a b et c Corinne Caillaud, « Jean-Luc Petithuguenin, poids lourd du recyclage des déchets avec Paprec », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  4. Laure Closier, « Comment travailler en famille sans finir par se taper dessus », BFM Business,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  5. a b et c « Écologie : «le recyclage est un facteur de souveraineté» », Capital,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  6. a b et c [vidéo] « Déchets : la grande illusion », sur Cash Investigation, (consulté le )
  7. a et b Nathalie Villard, « Paprec fait de l'or avec nos poubelles », Capital,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  8. a b c d et e Denis Cosnard, « Paprec casse sa tirelire pour devenir un grand des déchets », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  9. a et b Clémence Dunand, « Le recycleur français Paprec change de partenaires financiers », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  10. « Bernard Arnault devient le deuxième actionnaire de Paprec », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  11. Denis Cosnard, « Le FSI prend 25 % de Paprec, le leader français du recyclage », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  12. a b et c Christophe Palierse, « Recyclage : Paprec se déploie en Espagne », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  13. Aurore Gorius, « Religions et entreprise : les cinq piliers de la tolérance », Capital,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  14. Denis Cosnard, « Les « obligations vertes », nouvelle coqueluche des entreprises », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  15. a et b « Compiègne : le patron de Paprec mis en examen, le maire Philippe Marini libéré sans poursuite », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  16. a et b Mathieu Pechberty, « Le président de Paprec placé en garde à vue dans une affaire de corruption », BFM Business,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  17. Vincent Gautronneau, « Le PDG de Paprec : «Si sponsoriser une manifestation locale est illégal, il faut incarcérer tous les grands patrons» », Le Parisien,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  18. a b et c Mathieu Pechberty, « La justice oblige le président de Paprec à quitter ses fonctions, ses fils prennent le relai », BFM Business,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  19. a b et c Patrice Moyon, « Pionnier de l’économie circulaire, Paprec veut doubler de taille », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. « France François Excoffier, président de la fédération des entreprises de recyclage », Le Dauphiné libéré,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  21. Jean-Etienne Juthier, « "Fils et filles de…" : un extrait inédit », Le Journal du net,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  22. a b et c Martine Robert, « Paprec fait danser 7.000 clients à l'Opéra », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  23. Clément Lacombe, « À l'Opéra, les soirées off du CAC 40 », Le Point,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  24. a et b Dino di Meo, « Le pari salé de Yann Eliès », Libération,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  25. Denis Cosnard et Guillaume Fraissard, « Jean-Luc Petithuguenin : « Le programme de Mme Le Pen va détruire des entreprises » », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  26. Julie Durand, « Le Pdg de Paprec espère que sa lettre contre le FN aura un impact », Ouest-France,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  27. Gilles van Kote, « Pour le patron de Paprec, le XXIe siècle sera celui du recyclage », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )

Liens externes modifier


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