Moba (chef Banunu)

chef des Banunu en République démocratique du Congo

Moba (né vers 1850 et décédé vers 1935) est un chef coutumier du peuple des Banunu, situé dans la région du lac Léopold II (actuel lac Mai-Ndombe) en République démocratique du Congo. Il est reconnu pour avoir consolider son pouvoir et défendu l'indépendance des Banunu durant une période tumultueuse marquée par des tensions internes et des pressions coloniales belges.

Moba (Chef Banunu)
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Fonctions
Chef coutumier
Biographie
Naissance
Vers 1850
Décès
Vers 1935
Nom de naissance
Bengubu
Allégeance
Parentèle
Ngankabe (grand-mère)
Michel Mongali (frère)
Maxime Mongali (neveu)
Michel Bampély (petit-neveu)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
peuple des Banunu

Biographie

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Consolidation du pouvoir

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Moba naît vers 1850 dans le clan Ntote qui détient un triple pouvoir : politique, territorial et magique. Ce pouvoir est normalement détenu par l'aîné mâle du clan, mais il peut également être partagé entre différents membres, ce qui affaiblit l'autorité du chef en place[1],[2].

Après la mort prématurée de son frère Lekana, il accède au pouvoir à une époque de grande détresse sous l'administration coloniale belge, représentée par le commissaire de district Mathieu Lemaire. Sous son règne, Moba réussit à réunir les pouvoirs politique, territorial et magique du clan, consolidant ainsi son autorité malgré les tensions internes[1],[2].

Conflits internes et succession

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Le règne de Moba est marqué par des querelles au sein du clan Ntote, principalement entre les branches de Ngankabe et de Malankiki, autour de la succession et du partage des possessions, y compris les terres, les rivières et les amulettes. Pour apaiser ces tensions, Moba décide de ne pas enterrer les membres de la branche Malankiki à Nkieme, le lieu traditionnel des sépultures, ce qui conduit certains membres du clan à se retirer à Mokaba[1],[2].

Vers la fin de sa vie, Moba, malade et âgé, transmet les secrets des amulettes à son neveu Antoine Moboro, tandis que le pouvoir politique passe à Lengisi, un autre membre du clan. Moba meurt vers 1935, laissant un héritage de défense de l'indépendance des Banunu et d'unification temporaire du clan Ntote[1],[2].

Héritage

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Moba reste dans la mémoire des Banunu comme l'un des plus grands chefs de leur histoire, un leader qui parvient à préserver l'autonomie de son peuple face aux pressions extérieures, tant du peuple voisin des Baboma que des agents de l 'État indépendant du Congo. Son règne est perçu comme une période où son peuple a pu vivre en paix après les épreuves et les exactions coloniales. Sa capacité à unifier temporairement les factions rivales du clan Ntote, malgré les tensions internes, est particulièrement remarquable[1],[2].

Notes et références

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  1. a b c d et e R.P. M. Storme, Ngankabe, la prétendue reine des Baboma d'après H-M. Stanley, Bruxelles, Avenue Marnix, , 80 p. (lire en ligne), p. 52 - p. 62
  2. a b c d et e R.P. M. Storme, « Biographie coloniale Belge », Institut royal colonial belge,‎ (lire en ligne)

Bibliographie

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  • Henry M. Stanley, Cinq années au Congo : 1879-1884 : voyages, explorations, fondation de l'État libre du Congo., traduit de l'anglais par Gérard Harry, ed. M. Dreyfous, Paris,1885, 715 p.
  • W. Holman Bentley, Pioneering on the Congo, ed. Cambridge University Press, Londres, 2011, 494 p
  • Revue Le Mouvement géographique, pp. 550, 57, 1884, pp. 14b, 23a, 76, 1885
  • Alexandre Delcommune, Vingt années de vie africaine : récits de voyages, d'aventures et d'exploration au Congo Belge, 1874-1893 / Volume 1, ed. VVE Ferdinand Larcier, Bruxelles, 1922, 476 p
  • Collectif, Mission en Chine et au Congo, ed. Mission de Scheut, Bruxelles, 1891, 288 p

Liens externes

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