Utilisateur:Juliena5/Brouillon2

Biographie de Jean-Luc Borg

modifier

Jean-Luc Borg[1] est né le 29 septembre 1951 à Tunis, sa mère Raymonde Scardina est française d'origine italienne et son père Sauveur Borg, français d'origine italienne et maltaise. En 1958, il est rapatrié en France avec ses parents. Il habite à Gennevilliers. Il y suit ses études et découvre le théâtre en rencontrant Gilbert Bourson, comédien au Théâtre de Gennevilliers, et intègre sa compagnie, le Groupe Signes,[2] comme comédien. Il continue ses études jusqu'en troisième au collège Pasteur de Gennevilliers. A l'issue de la troisième, il est orienté vers la vie active. Sa mère l'inscrit dans une classe en secrétariat. Il y rencontre une professeure, Eliane Lécrivain, qui détermine son avenir et restera son amie de toujours. Il est admis en seconde au Lycée Honoré de Balzac en septembre 1967. Il prépare le bac scientifique qu'il obtient. Il vit, de 1968 à 1971, les évènements de révolte étudiante et leurs prolongements. Puis, il poursuit ses études supérieures en économie à la faculté d'Assas. Il s'investit dans les actions antifascistes. Il obtient une licence et une maîtrise d'économie. Il souhaite lier le théâtre et une démarche révolutionnaire. Il doit beaucoup à la Ville de Gennevilliers et souhaite pouvoir transmettre ce qu'il a reçu à des personnes démunies qui pourraient s'épanouir en découvrant l'art.

À 24 ans, il quitte le Groupe Signes de Gennevilliers et se prépare à l'examen du CAPES qu’il obtient, il est nommé au Lycée de La Celle Saint Cloud, comme professeur de sciences économiques et sociales. Son trajet le fait passer devant le quartier des tours Aillaud à Nanterre proches de La Défense. Il décide d'y habiter. Il découvre un espace inoccupé au pied de sa tour, un LCR (local collectif résidentiel). Il est alors lié à un collectif d'écrivains et de plasticiens qui édite une revue : Les Cahiers du Double, dirigée par Ghislaine Amon[3] [4]. Ensemble, ils demandent l'autorisation de mener dans ce local des rendez-vous culturels. En 1978, l'Office des HLM le leur accorde, moyennant le paiement d'un loyer symbolique de 1 franc par mois. Dans ce quartier, n'existait aucun lieu de vie partagée pour les habitants, ni café, ni marché, ni commerce. Le Théâtre Par Le Bas[1] vient de naître. Sa présence crée un premier espace de convivialité artistique, d’expositions, de rencontres avec des artistes.

En 1979, la lecture des Écrits de Laure[5], inspiratrice de Georges Bataille, mène Jean-Luc Borg à porter à la scène cette œuvre, le rôle unique est tenu par Laurent Carbonnet[6]. Ses amis des Cahiers du Double apportent leur soutien. Des journalistes de Libération et de Télérama, présents lors de la première représentation, écrivent des articles qui encouragent le programmateur de la petite salle du Centre Georges Pompidou à Paris, à programmer la pièce. Le succès de la représentation ouvre les portes du Théâtre des Amandiers à Nanterre où elle est aussi présentée.

Puis, en 1982, le programmateur de la grande salle du Centre Georges Pompidou, l'invite à y présenter son second spectacle créé à Nanterre avec huit comédiens : Ulysse de James Joyce[7]. Les membres de la commission de soutien à la création du Ministère de la Culture décident de subventionner le Théâtre Par Le Bas. Le décorateur, Jean Haas<ref>https://lesarchivesduspectacle.net/p/2896-Jean-Haas</ref>, prend en main les travaux de transformation du petit théâtre en un équipement professionnel dans ce quartier de HLM. La compagnie ouvre des ateliers pour les enfants et les jeunes du quartier.

En 1984, le compositeur de musique contemporaine, Marc Monnet, vient voir les créations du Théâtre Par Le Bas. Le spectacle Dans la colonie pénitentiaire[8] de Franz Kafka, est présenté, avec son aide, au Musée d'art Moderne de la Ville de Paris. Puis, Marc Monnet compose une musique pour Les Mille et une nuits[9] présenté à la salle Gémier du Théâtre de Chaillot. Il invite Jean-Luc Borg à participer à une expérience autour de la musique de John Cage à la Villa Médicis de Rome.

En 1987, l'Institut du Monde arabe ouvre ses portes et le Théâtre Par Le Bas inaugure sa salle de spectacles avec L'appel et l'écho[10] du poète arabe : Adonis[11], qui dit ses poèmes en arabe, en compagnie de Martine Fontanille et Michaël Lonsdale[12] qui les disent en français.

Passionné par le talent de Martine Fontanille, Jean-Luc Borg la met en scène avec l'accompagnement de la voix de Michael Lonsdale, dans un spectacle inspiré des Premiers mots[13] [14] de Bernard Noël[15], présenté à la Fondation Deutsch de la Meurthe. Le spectacle n'attire au départ que très peu de spectateurs, mais deux jours avant la dernière représentation, Odile Quirot écrit un article élogieux dans le journal Le Monde et le spectacle fait salle comble pendant deux jours.

En 1988, la faillite du Théâtre Par Le Bas semble irrémédiable. Jean-Luc Borg décide donc de dire adieu au théâtre en réalisant un dernier spectacle inspiré de ses souvenirs de Tunisie. Son ami, Christian Dailly, lui présente un texte érotique du Cheick Al Nawsaoui. Il adapte et monte sans argent, Les contes érotiques arabes du quatorzième siècle[16] grâce à la générosité des décorateurs guidés par Philippe Bernard et de la comédienne Martine Fontanille[17] [18], seule en scène. La presse et les chaînes de télévision viennent à Nanterre au pied de la tour. Michel Rocard invite le spectacle à l'Opéra d'Avignon pour le présenter à ses universités d'été. Le spectacle est représenté 1400 fois en France. Le Théâtre Par Le Bas renaît. Les ateliers pour les habitants de Nanterre s'affirment, la Ville de Nanterre développe son soutien.

En 1990, Jean-Luc Borg souhaite jouer Bing de Samuel Beckett[19] , dernier texte que l'auteur autorisa à porter à la scène avant sa mort. Martine Fontanille[20] le met en scène. La représentation est saluée par un article d'Odile Quirot dans Le Monde. La pièce est programmée durant un mois au Théâtre du Rond-Point des Champs Elysées.

En 1991, Michel Duffour, Maire adjoint à la culture de Nanterre puis secrétaire d'état à la culture propose à Jean-Luc Borg de développer ses créations dans une grande salle quasiment à l'abandon, dans le centre du vieux Nanterre, la Salle des fêtes. Il y crée Madame Bovary je t’embrasse partout, Gustave[21] d’après Flaubert avec Martine Fontanille, Henri-Paul Korchia[22], et Raymond Jourdan. Le spectacle présenté à Nanterre est joué ensuite au Théâtre de la Tempête à la Cartoucherie, au Théâtre de l’Agora, au Théâtre de la Coupole.

En 1992 est créé La Papesse d'Alfred Jarry[23] avec Martine Fontanille, et Jean-Luc Borg. Clarika chante avec un chœur. Le spectacle créé à Nanterre est présenté au Bataclan et en tournée en Ile-de-France.

En 1997, le cinéaste Henri-Paul Korchia, met seul en scène Jean-Luc Borg dans Cyrano.[24] Le spectacle créé à la salle des fêtes de Nanterre est présenté au Théâtre Déjazet puis en tournée en France. Touché par l'écriture de Sylvie Germain, Jean-Luc Borg porte à la scène, en 1994, son texte Nuit des Roses à la Maison de la Musique de Nanterre. Murielle Lantignac y joue le rôle principal. Il monte La Dame aux Camélias. Le spectacle est présenté au Théâtre Dejazet. Mais le Théâtre Par Le Bas est de nouveau au bord de la faillite. Charles Pasqua, alors Président du Conseil général, attribue une subvention exceptionnelle à la compagnie, la Maire de la Ville de Nanterre, Jacqueline Fraysse, apporte aussi sa contribution, la faillite est à nouveau évitée.

En 1999, Jean-Luc Borg présente dans la salle des fêtes Les Boutiques de cannelle de Bruno Schulz, avec Emmanuelle Messignac et Pierre Pirol. Le développement des créations et des ateliers à Nanterre l’incitent à présenter un plan de réhabilitation de la salle des fêtes pour en faire un beau théâtre. Il reçoit les conseils des architectes du ministère de la Culture et de la Région Ile-de-France, deux institutions décidées à financer les travaux. Mais le projet est finalement refusé. Au même moment, le Maire de Villeneuve-la-Garenne, Alain-Bernard Boulanger, lui propose de diriger la culture dans sa ville. Il y travaille pendant treize ans, accueille de nombreuses compagnies en résidence et développe des ateliers pour les habitants. Parallèlement, les actions culturelles se poursuivent à Nanterre au pied de la tour Aillaud.

Les contes érotiques arabes du quatorzième siècle et Cyrano, continuent leur chemin, ils sont présentés au Lucernaire. Jean-Luc Borg y rencontre la comédienne Stéphanie Delannoy qu'il épouse. Il la met en scène dans de nombreux spectacles, La Porteuse d'O, avec le groupe de rock Garage Rigaud[25] et des témoignages filmés de femmes de Nanterre et de Villeneuve-la-Garenne, la réalisation est assurée par Muriel Cravatte[26]. Il réalise, en 2005, une création dans la langue inventée par ses filles jumelles : L'ogre de Zoupette, avec Stéphanie Delannoy, seule en scène. Le spectacle est présenté au Théâtre de la Huchette à Paris. Avec elle, il monte le Ramayana, Ramram coucou[27], Le chat et l'oiseau hip hop[28] présentés à Villeneuve-la-Garenne, ainsi qu'au Théâtre Par Le Bas à Nanterre où les ateliers sont fréquentés par de plus en plus d'habitants.

En même temps, il accueille à Villeneuve-la-Garenne de jeunes plasticiens sur les conseils de Bernard Point et des plasticiens renommés comme Jacques Villeglé et Paul Rebeyrolle. Il invite également des humoristes comme Kev Adams, Michel Boujenah ou Fellag. Inspiré par cet accueil d'humoristes, il développe des spectacles d'humour à Nanterre. La Maire de Nanterre, Jacqueline Fraysse, encourage son retour. Son successeur, Patrick Jarry soutient ses projets. La salle des fêtes reprise en gestion directe par la Ville de Nanterre, et transformée en vrai théâtre est mise à la disposition des compagnies de Nanterre, y compris le Théâtre Par Le Bas. Stéphanie Delannoy prend un pseudonyme, Irma Rose[29], pour écrire et jouer ses propres spectacles, mis en scène par Jean-Claude Cotillard[30] , avec le soutien du Théâtre Par Le Bas. Elle présente ses textes : C'est Provisoire, Irma papillonne[31] et Irma Rit Rose[32] [33] [34] au Théâtre Par Le Bas et à Villeneuve-la-Garenne, puis à Colombes, Asnières, Gennevilliers, à Paris au Théâtre Essaïon, aux Théâtre des Déchargeurs, à La Folie Théâtre... Ses créations, marquées d'un humour habile et critique, encouragent Jean-Luc Borg à développer à Nanterre un festival d’humour.

Dominique Laulanné, directeur de la Maison de La Musique de Nanterre soutient le projet et naît ainsi le Festival Peut-on (F)rire de tout ?[35] . Ils programment des artistes tels que Jos Houben, Morad KTB, Thé Man, Antonia de Rendinger, Madame Françoise, Kader Bueno, Loic Roso, Antoine Lucciardi, Naïm, Roukiata Ouedraogo...

Aujourd'hui le Théâtre Par Le Bas concentre son activité à Nanterre. Des femmes du quartier, Monia Zayet, Fatiha Abdouni et bien d'autres y apportent leur soutien et nourrissent leurs écritures avec leurs souvenirs. Les familles du quartier s'investissent dans la compagnie. Le petit théâtre au pied des tours est intégré à un grand projet de rénovation du quartier qui devrait voir le jour en 2028.

Notes et références[modifier | modifier le code]

modifier
  1. a et b https://data.bnf.fr/14657229/theatre_par_le_bas/
  2. « Groupe Signe 1971-1974 », sur NMNM - Nouveau Musée National de Monaco (consulté le )
  3. http://www.raphaelegeorge.fr/les-cahiers-du-double.html/
  4. https://www.editionsunes.fr/catalogue/rapha%C3%ABle-george
  5. https://data.bnf.fr/fr/see_all_activities/11911299/page1
  6. « Laurent Carbonnet », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  7. « Ulysse », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  8. « Dans la colonie pénitentiaire », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  9. https://data.bnf.fr/39482162/des_mille_et_une_nuits_spectacle_1985/
  10. « L'Appel et l'Écho », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  11. « Adonis », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  12. « Michael Lonsdale », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  13. « Premiers Mots de Bernard Noël, Jean-Luc Borg, Théâtre par le Bas / 1987 », sur www.artcena.fr, (consulté le )
  14. « Les Premiers Mots », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  15. « Les Premiers Mots », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  16. « Contes érotiques arabes du XIVe siècle », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  17. « Martine Fontanille », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  18. Association C.R.I.S, « En scène - Martine Fontanille, actualités, textes, spectacles, vidéos, tous ses liens avec la scène - theatre-contemporain.net », sur theatre-contemporain.net (consulté le )
  19. Théâtre : "Bing" de Beckett | INA, consulté le
  20. « Martine Fontanille », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  21. « Madame Bovary », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  22. « Henri-Paul Korchia », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  23. « QUEL JARRYVARI! - L'Humanité », sur https://www.humanite.fr, (consulté le )
  24. Henri-Paul (1960- ) Metteur en scène Adaptateur Korchia et Edmond (1868-1918) Auteur adapté Rostand, « Cyrano / mise en scène de Henri-Paul Korchia ; d'après Edmond Rostand ; adapt. de Jean-Luc Borg et Henri-Paul Korchia ; musique de Eric Achille ; décors de Cécile Lanchon et Philippe Bernard ; costumes de Anne Yarmola ; avec Jean-Luc Borg », sur catalogue.bnf.fr, (consulté le )
  25. « Garage Rigaud, l'artisan de la chanson », sur ladepeche.fr (consulté le )
  26. https://www.ars-artes.com/pdf/Muriel-Cravatte.pdf
  27. « RamRamCoucou », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  28. https://tmb-jeanguerrin.fr/wp-content/uploads/2020/05/coups-de-theatre-sept-dec-2013.pdf
  29. « Irma Rose », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  30. « Jean-Claude Cotillard », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  31. https://www.essaion-theatre.com/spectacle/355_cest-provisoire.html
  32. « Irma rit rose », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  33. Yves POEY, « Irma rit Rose », sur De la cour au jardin (consulté le )
  34. Evelyne Trân, « IRMA RIT ROSE de et avec IRMA au THEATRE LES DECHARGEURS – 3, rue des Déchargeurs 75001 PARIS -du 23 juil 2015 au 5 sep 2015 – Tous les jeudis à 21 H 30, les Vendredis à 19 H 30 », sur THEATRE AU VENT, (consulté le )
  35. « Peut-on (f)rire de tout ? », sur www.maisondelamusique.eu (consulté le )