Utilisateur:Kanumbib/editathon LP
Réflexions autour de l'éditathon du 25 septembre consacré aux Lettres Persanes modifier
- Pense-bête : Quelques jours avant l'éditathon, il faut mettre un bandeau sur la page existant et une explication sur sa page de discussion (PDD), car la page actuelle des Lettres persanes peut être substantiellement transformée.
- Renvoi vers une suggestion de modèle de page finale
Carte interactive modifier
Idée de Christian CéCédille (discuter) : cartes géolocalisée des Lettres. On regarde la carte : sur chaque ville, il y a un marqueur, quand on clique sur le marqueur il a un lien vers les lettres écrites de cette ville ou sur cette ville.
Le modèle:carte interactive fera l'affaire. Exemple :
On peut zoomer tant que l'on veut. On peut mettre n'importe quel texte dans les marqueurs, y compris des liens WP.
Il faut les latitudes et longitudes de chaque ville. Et il y a des références à wikidata à préciser. C'est l'occasion d'apprendre !
Mise en ligne de William Ellison (discuter), qui propose 4 cartes correspondant à la chronologie :
- Lettres 1-21 [1-23] : le voyage d’Ispahan à Paris, qui dure 13 mois (à partir du au ).
- Lettres 22-89 [24 -92] : Paris sous le règne de Louis XIV, 3 ans en tout (de à ).
- Lettres 90-137 [93 -143] ou [lettre supplémentaire 8 = 145] : la Régence de Philippe d’Orléans, qui couvre cinq années (de à ).
- Lettres 138-150 [146 -161] : l’effondrement du sérail d’Ispahan, 3 ans (1717-1720).
que je cacherai dans une boîte déroulante !
Le roman est divisé en quatre périodes chronologiques :
- Lettres 1-21 [1-23] : le voyage d’Ispahan à Paris, qui dure 13 mois (à partir du au ).
- Lettres 22-89 [24 -92] : Paris sous le règne de Louis XIV, 3 ans en tout (de à ).
- Lettres 90-137 [93 -143] ou [lettre supplémentaire 8 = 145] : la Régence de Philippe d’Orléans, qui couvre cinq années (de à ).
- Lettres 138-150 [146 -161] : l’effondrement du sérail d’Ispahan, 3 ans (1717-1720).
Les cartes ci-dessous correspondent à ces périodes.
Cliquez sur un marqueur pour obtenir directement le lien vers la lettre correspondante dans Wikisource.
- Lettres 1-21 [1-23] :
- Lettres 22-89 [24 -92] :
- Lettres 90-137 [93 -143] ou [lettre supplémentaire 8 = 145] :
- Lettres 138-150 [146 -161] :
Le voyage d'Ispahan à Paris est retracé par 23 lettres d'Usbek et une lettre de Rica.
Il dure 13 mois 1/2, du au .
En ce qui concerne le calendrier : Montesquieu assimile les mois lunaires persans aux mois solaires du calendrier grégorien.
Maharram = Mars ;
Saphar = Avril ;
Rebiab I = Mai ;
Rebiab II = Juin ;
Gemmadi I = Juillet ;
Gemmadi II = Août ;
Rhegeb = Septembre ;
Chahban = Octobre ;
Rhamazan = Novembre ;
Chalval = Décembre ;
Zilcadé = Janvier ;
Zilhagé = Février.
I- Sont mentionnées les lettres contenant une indication géographique :
Lettre I. Usbek à son ami Rustan. À Ispahan. De Tauris, (Tabriz) le 15 de la lune de Saphar, 1711. : mentionne le pèlerinage sur le tombeau de Fatimah Masoumeh à Com (Qom) ;
Lettre V. Rustan à Usbek. À Erzeron (Erzurum). D’Ispahan, le 28 de la lune de Rebiab I, 1711
Lettre VI. Usbek à son ami Nessir. À Ispahan. D’Erzeron, le 10 de la lune de Rebiab 2, 1711.
Lettre XIX. Usbek à son ami Rustan. À Ispahan. À Smyrne (Izmir), le 2 de la lune de Rhamazan, 1711. « Nous n’avons séjourné que huit jours à Tocat (Tokat): après trente-cinq jours de marche, nous sommes arrivés à Smyrne. »
Lettre XXIII. Usbek à son ami Ibben. A Smyrne. À Livourne, le 12 de la lune de Saphar, 1712. « Nous sommes arrivés à Livourne dans quarante jours de navigation »
Lettre XXIV. Rica à Ibben. À Smyrne. De Paris, le 4 de la lune de Rebiab 2, 1712. « Nous sommes à Paris depuis un mois »
II- Certaines lettres sont envoyées depuis des lieux géographiques dignes d'intérêt ou adressées à un correspondant de ces villes :
- Venise : LETTRE XXXI. Rhédi à Usbek.À Venise, le 16 de la lune de Chalval, 1712. « on sera toujours étonné de voir une ville, des tours et des mosquées sortir de dessous l’eau, et de trouver un peuple innombrable dans un endroit où il ne devrait y avoir que des poissons. »
- Moscou (Moscovie), Lettre LI. Nargum, envoyé de Perse en Moscovie, à Usbek. De Moscou, le 2 de la lune de Chalval, 1713. « À voir le climat affreux de la Moscovie, on ne croiroit jamais que ce fût une peine d’en être exilé »
- Espagne et Portugal, LETTRE LXXXIII. Rica à Usbek. De Paris, le 17 de la lune de Saphar, 1715. « Je parcours depuis six mois l’Espagne et le Portugal... »
- .../...
Le blog : https://www.site-magister.com/persanes.htm#axzz6zEch9Ptf utilise une carte (non-interactive) et donne une analyse du roman qui peut être utile.
Jean-Paul Schneider, dans : Les Jeux du sens dans les Lettres persanes : temps du roman et temps de l’histoire, dresse en annexe 1, p. 153, un tableau de la durée du voyage en chacune de ses étapes.
Citer correctement l'article de Éléonora Barria-Poncet, « Le “voyage” dans les Lettres persanes », dans Christophe Martin (dir.), Les Lettres persanes de Montesquieu[1], p. 270. L'ouvrage est disponible à la bibliothèque Mériadeck, Patrimoine 4ème étage en consultation sur place, cote 3 BIO MTQ LE
Les récits de voyages, à la source des Lettres persanes modifier
Jean-Baptiste Tavernier (1605-1689) est un voyageur, pionnier français du commerce avec l'Inde. Il fait un premier voyage jusqu'à Ispahan avant de reprendre la route du retour par Bagdad, Alep, Alexandrette, Malte et l'Italie, et enfin Paris qu'il retrouve en 1633.
- Les Six Voyages de Jean Baptiste Tavernier, écuyer baron d'Aubonne, qu'il a fait en Turquie, en Perse, et aux Indes, pendant l'espace de quarante ans, & par toutes les routes que l'on peut tenir : accompagnez d'observations particulieres sur la qualité, la religion, le gouvernement, les coutumes & le commerce de chaque païs ; avec les figures, le poids, & la valeur de monnoyes qui y ont court, Gervais Clouzier et Claude Barbin, Paris, 1676 lire en ligne [archive] sur Gallica [2 lire en ligne [archive] sur Gallica lire en ligne [archive] sur Gallica lire en ligne [archive] sur Gallica
- Recueil de plusieurs relations et traitez singuliers et curieux de J.B. Tavernier, chevalier, baron d’Aubonne. Qui n’ont point esté mis dans ses six premiers voyages. Divisé en cinq parties. Avec la relation de l’intérieur du serrail du Grand Seigneur suivant la copie imprimée à Paris, Genève, Club des libraires de France, Le cercle du bibliophile, 1970 lire en ligne [archive] sur Gallica lire en ligne [archive] sur Gallica
Jean Chardin, dit le « Chevalier Chardin », 1643-1713 relate ses séjours en Perse et en Orient à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle.
- Jean Chardin, Voyage de Paris à Ispahan I. De Paris à Tiflis. II. De Tiflis à Ispahan, introduction, notes et bibliographie de Stéphane Yerasimos, Paris, La Découverte, 1983, 320 et 320 p.
Montesquieu s'inspire à coup sûr des ces récits (ainsi que ceux d'autres auteurs : François Bernier (1620-1688), l'orientaliste André Du Ryer, 1580-1672 (voir une liste plus compléte sous forme de tableau dans : Montesquieu, Lettres persanes, Garnier, 1960, préf. de P. Vernière, p. XIX à XXI) en reprenant certaines descriptions et le calcul de la durée des étapes entre les villes parcourues.
Dans la lettre LXII, Montesquieu cite expressément « l'autorité de MM. Tavernier et Chardin ».
Pages Wikipédia ( à créer ?) pour compléter la page existante modifier
- Usbek, personnage
Il existe des pages Wikipedia consacrées à des personnages de fiction. Ex. : Julien Sorel — Wikipédia (wikipedia.org), Lucien de Rubempré — Wikipédia (wikipedia.org)
- On peut douter qu'il y ait assez de matière pour faire une page pour Usbek. Mais on peut faire est une série de "notes/biographies" sur tous les personnages : Usbek, Rici, Rustram, Meme etc, (cf. travail de William sur les humanistes bordelais). Si quelqu'un fait une recherche dans WP pour Usbek ou Rici il tombera sur la note.
- Jean-Baptiste de Secondat, fils de Montesquieu (Brouillon ici)
Citations modifier
Rajouter dans la page WP une section "citations" avec les citations passées à la postérité (avec leur source). L'idée est de trouver des citations "mordantes" qui explique pourquoi le livre (et son auteur) serait censurés dans la France de l'époque.
Je me suis amusé de chercher sur internet ; beaucoup en traduction anglais et relativement peu en français !
Ci-dessous une (longue) liste, avec lien direct vers la lettre dans Lettres Persanes sur Wikisource. J'ai fais mes devoir de vacance à ce sujet ; à vous de sélectionner quelques unes pour la page WP et la journée à la Bib-mun. Je pense que nous pouvons alimenter WikiQuote - Lettres persanes, qui est pauvre et difficile pour lire les sources. William Ellison (discuter) 28 août 2021 à 14:58 (CEST)
Voici un florilège :
- « La plupart des législateurs ont été des hommes bornés, que le hasard a mis à la tête des autres et qui n’ont presque consulté que leurs préjugés et leurs fantaisies. » — Lettre 79
- « Aussi puis-je t'assurer qu'il n'y a jamais eu de royaume où il y ait eu tant de guerres civiles que dans celui du Christ. » — Lettre 29
- « La religion juive est un vieux tronc qui a produit deux branches qui ont couvert toute la terre, je veux dire le mahométisme et le christianisme ; ou plutôt c’est une mère qui a engendré deux filles qui l’ont accablée de mille plaies : car, en fait de religion, les plus proches sont les plus grandes ennemies. » — Lettre 50
- « On a dit fort bien que, si les triangles faisoient un dieu, ils lui donneroient trois côtés. » — Lettre 59
- « J’ai vu des descriptions du paradis, capables d’y faire renoncer tous les gens de bon sens » — Lettre 126
- « D’ailleurs ce roi est un grand magicien : il exerce son empire sur l’esprit même de ses sujets ; il les fait penser comme il veut. S’il n’a qu’un million d’écus dans son trésor, et qu’il en ait besoin de deux, il n’a qu’à leur persuader qu’un écu en vaut deux, et ils le croient. » — Lettre 24
- « Ce que je te dis de ce prince ne doit pas t’étonner : il y a un autre magicien plus fort que lui, qui n’est pas moins maître de son esprit qu’il l’est lui-même de celui des autres. Ce magicien s’appelle le pape : tantôt il lui fait croire que trois ne sont qu’un ; que le pain qu’on mange n’est pas du pain, ou que le vin qu’on boit n’est pas du vin, et mille autres choses de cette espèce » — Lettre 24
- « Les François ne parlent presque jamais de leurs femmes : c’est qu’ils ont peur d’en parler devant des gens qui les connoissent mieux qu’eux. » — Lettre 55
- « Ce n’est pas assez de dire un bon mot ; il faut le répandre et le semer partout. » - Lettre 54
- « il n’y a rien de si désolant que de voir une jolie chose qu’on a dite mourir dans l’oreille d’un sot qui l’entend. » — Lettre 54
- « Que la louange est fade quand elle réfléchit vers le lieu d'où elle part ! » — Lettre 50
- « Il ne faut pas beaucoup d’esprit pour montrer ce qu’on sait ; mais il en faut infiniment pour enseigner ce qu’on ignore. » — Lettre 58
- « J'ai ouï parler d’une espèce de tribunal qu’on appelle l’académie françoise : il n’y en a point de moins respecté dans le monde ; ... Ce corps a quarante têtes, toutes remplies de figures, de métaphores et d’antithèses ; tant de bouches ne parlent que par exclamation ; ses oreilles veulent toujours être frappées par la cadence et l’harmonie. Pour les yeux, il n’en est pas question : il semble qu’il soit fait pour parler, et non pas pour voir. Il n’est point ferme sur ses pieds ; car le temps, qui est son fléau, l’ébranle à tous les instants, et détruit tout ce qu’il a fait. » — Lettre 73
- Et aussi
- « Quelques-uns ont affecté de se servir d’une autre langue que la vulgaire ; chose absurde pour un faiseur de lois : comment peut-on les observer, si elles ne sont pas connues ? » lettre 79
- « il est quelquefois nécessaire de changer certaines lois. Mais le cas est rare ; et lorsqu’il arrive, il n’y faut toucher que d’une main tremblante » lettre 79
- « je ne vois pas que la police, la justice et l’équité soient mieux observées en Turquie, en Perse, chez le Mogol, que dans les républiques de Hollande, de Venise, et dans l’Angleterre même ; je ne vois pas qu’on y commette moins de crimes ; et que les hommes, intimidés par la grandeur des châtiments, y soient plus soumis aux lois. » lettre 81
- « La justice est un rapport de convenance, qui se trouve réellement entre deux choses » lettre 84
La Loi modifier
- « il est quelquefois nécessaire de changer certaines lois. Mais le cas est rare ; et lorsqu’il arrive, il n’y faut toucher que d’une main tremblante. » - Lettre 79
- « La plupart des législateurs ont été des hommes bornés, que le hasard a mis à la tête des autres et qui n’ont presque consulté que leurs préjugés et leurs fantaisies. » - Lettre 79
- « L’action ne fait pas le crime, c’est la connoissance de celui qui la commet » - Lettre 57
- « Quelques-uns ont affecté de se servir d’une autre langue que la vulgaire ; chose absurde pour un faiseur de lois : comment peut-on les observer, si elles ne sont pas connues ? » - Lettre 79
- « La justice élève sa voix ; mais elle a peine à se faire entendre dans le tumulte des passions. » - Lettre 84
- « L'esprit humain est la contradiction même : dans une débauche licencieuse, on se révolte avec fureur contre les préceptes, et la Loi, faite pour nous rendre plus justes, ne sert souvent qu’à nous rendre plus coupable » - Lettre 33
- « J’ose le dire : dans l’état présent où est l’Europe, il n’est pas possible que la religion catholique y subsiste cinq cents ans. » - Lettre 118
Religion modifier
- « La religion juive est un vieux tronc qui a produit deux branches qui ont couvert toute la terre, je veux dire le mahométisme et le christianisme ; ou plutôt c’est une mère qui a engendré deux filles qui l’ont accablée de mille plaies : car, en fait de religion, les plus proches sont les plus grandes ennemies. » - Lettre 50
- « Aussi puis-je t'assurer qu'il n'y a jamais eu de royaume où il y ait eu tant de guerres civiles que dans celui du Christ. » - Lettre 29
- « J’ai vu des descriptions du paradis, capables d’y fairenrenoncer tous les gens de bon sens » - Lettre 126
- « Ce que je te dis de ce prince ne doit pas t’étonner : il y a un autre magicien plus fort que lui, qui n’est pas moins maître de son esprit qu’il l’est lui-même de celui des autres. Ce magicien s’appelle le pape : tantôt il lui fait croire que trois ne sont qu’un ; que le pain qu’on mange n’est pas du pain, ou que le vin qu’on boit n’est pas du vin, et mille autres choses de cette espèce » - Lettre 24
- « On a dit fort bien que, si les triangles faisoient un dieu, ils lui donneroient trois côtés. » - Lettre 59
- « Mais, parce qu’ils n’ont pas été assez heureux pour trouver des mosquées dans leur pays, crois-tu qu’ils soient condamnés à des châtiments éternels, et que Dieu les punisse pour n’avoir pas pratiqué une religion qu’il ne leur a pas fait connoître ? » - Lettre 35
- « J’avoue que les histoires sont remplies des guerres de religion : mais, qu’on y prenne bien garde, ce n’est point la multiplicité des religions qui a produit ces guerres, c’est l’esprit d’intolérance, qui animoit celle qui se croyoit la dominante. »- Lettre 86
- « On commence à se défaire parmi les chrétiens de cet esprit d’intolérance qui les animoit : on s’est mal trouvé en Espagne, de les avoir chassés, et en France, d’avoir fatigué des chrétiens dont la croyance différoit un peu de celle du prince.
On s’est aperçu que le zèle pour les progrès de la religion est différent de l’attachement qu’on doit avoir pour elle ; et que, pour l’aimer et l’observer, il n’est pas nécessaire de haïr et de persécuter ceux qui ne l’observent pas. » - Lettre 60 - « Je parle des prêtres et des dervis de l’un et de l’autre sexe, qui se vouent à une continence éternelle : c’est chez les chrétiens la vertu par excellence ; en quoi je ne les comprends pas, ne sachant ce que c’est qu’une vertu dont il ne résulte rien.
Je trouve que leurs docteurs se contredisent manifestement, quand ils disent que le mariage est saint, et que le célibat, qui lui est opposé, l’est encore davantage, sans compter qu’en fait de préceptes et de dogmes fondamentaux, le bien est toujours le mieux. » - Lettre 118 - « J’ose le dire : dans l’état présent où est l’Europe, il n’est pas possible que la religion catholique y subsiste cinq cents ans. » - Lettre 118
- « Celui qui veut me faire changer de religion ne le fait sans doute que parce qu’il ne changeroit pas la sienn.e, quand on voudroit l’y forcer : il trouve donc étrange que je ne fasse pas une chose qu’il ne feroit pas lui-même » - Lettre 86
- « Je vois ici des gens qui disputent sans fin sur la religion ; mais il me semble qu’ils combattent en même temps à qui l’observera le moins. » - Lettre 46
- « Le pape est le chef des chrétiens. C’est une vieille idole qu’on encense par habitude. » - Lettre 29
- « Toutes ces pensées m’animent contre ces docteurs qui représentent Dieu comme un être qui fait un exercice tyrannique de sa puissance ; qui le font agir d’une manière dont nous ne voudrions pas agir nous-mêmes, de peur de l’offenser ; qui le chargent de toutes les imperfections qu’il punit en nous ; et, dans leurs opinions contradictoires, le représentent tantôt comme un être mauvais, tantôt comme un être qui hait le mal et le punit. » - Lettre 84
- « Ces auteurs, me repartit-il, n’ont point cherché dans l’Écriture ce qu’il faut croire, mais ce qu’ils croient eux-mêmes ; ils ne l’ont point regardée comme un livre où étoient contenus les dogmes qu’ils devoient recevoir, mais comme un ouvrage qui pourroit donner de l’autorité à leurs propres idées : c’est pour cela qu’ils en ont corrompu tous les sens, et ont donné la torture à tous les passages. » - Lettre 134
- « Ce n’est pas tout : les dervis ont en leurs mains presque toutes les richesses de l’État ; c’est une société de gens avares, qui prennent toujours, et ne rendent jamais : ils accumulent sans cesse des revenus pour acquérir des capitaux. » - Lettre 118
Guerre modifier
- « Il n'y a que deux sortes de guerre justes : les unes qui se font pour repousser un ennemi qui attaque ; les autres, pour secourir un allié qui est attaqué. » - Lettre 96
- « On peut comparer les empires à un arbre dont les branches trop étendues ôtent tout le suc du tronc, et ne servent qu’à faire de l’ombrage. » - Lettre 122
Monarchie modifier
- « Je voudrois que les hommes parlassent aux rois comme les anges parlent à notre saint prophète. » - Lettre 128
- « D’ailleurs ce roi est un grand magicien : il exerce son empire sur l’esprit même de ses sujets ; il les fait penser comme il veut. S’il n’a qu’un million d’écus dans son trésor, et qu’il en ait besoin de deux, il n’a qu’à leur persuader qu’un écu en vaut deux, et ils le croient. » - Lettre 24
- « Malheureux le roi qui n’a qu’une tête ! Il semble ne réunir sur elle toute sa puissance que pour indiquer au premier ambitieux l’endroit où il la trouvera tout entière. » - Lettre 104
- « Le crime de lèse-majesté n’est autre chose, selon eux, que le crime que le plus foible commet contre le plus fort en lui désobéissant, de quelque manière qu’il lui désobéisse. » - Lettre 105
- « Presque toutes les monarchies n’ont été fondées que sur l’ignorance des arts, et n’ont été détruites que parce qu’on les a trop cultivés. » - Lettre 106
- « Le roi de France est le plus puissant prince de l’Europe. Il n’a point de mines d’or comme le roi d’Espagne son voisin ; mais il a plus de richesses que lui, parce qu’il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que les mines. » - Lettre 24
- « Lorsque je pense aux funestes effets de cette liqueur [le vin], je ne puis m'empêcher de la regarder comme le présent le plus redoutable que la nature ait fait aux hommes. Si quelque chose a flétri la vie et la réputation de nos monarques, ç'a été leur intempérance : c'est la source la plus empoisonnée de leurs injustices et de leurs cruautés.” » - Lettre 33
- « Le plus grand mal que fait un ministre sans probité n’est pas de desservir son prince et de ruiner son peuple : il y en a un autre, à mon avis, mille fois plus dangereux ; c’est le mauvais exemple qu’il donne. » - Lettre 146
- « Les changements ne peuvent être faits que par le prince, ou par le peuple ; mais là, les princes n’ont garde d’en faire, parce que, dans un si haut degré de puissance, ils ont tout ce qu’ils peuvent avoir ; s’ils changeoient quelque chose, ce ne pourroit être qu’à leur préjudice. » - Lettre 104
- « La réputation et la vertu y sont regardées comme imaginaires, si elles ne sont accompagnées de la faveur du prince, avec laquelle elles naissent et meurent de même. » - Lettre 90
Les François modifier
- « Il y a en France trois sortes d’états : l’Église, l’épée et la robe. Chacun a un mépris souverain pour les deux autres : tel, par exemple, que l’on devroit mépriser parce qu’il est un sot, ne l’est souvent que parce qu’il est homme de robe. » - Lettre 44
- « La faveur est la grande divinité des François. » - Lettre 89
- « Un grand seigneur est un homme qui voit le roi, qui parle aux ministres, qui a des ancêtres, des dettes et des pensions. » - Lettre 89
- « Ici un mari qui aime sa femme est un homme qui n’a pas assez de mérite pour se faire aimer d’une autre » - Lettre 55
- « Dès qu’un étranger entre dans une maison, le mari lui présente sa femme ; l’étranger la baise ; et cela passe pour une politesse faite au mari » - Lettre 51
- « Il y a parmi eux des hommes très-malheureux que personne ne console : ce sont les maris jaloux ; il y en a que tout le monde hait : ce sont les maris jaloux ; il y en a que tous les hommes méprisent : ce sont encore les maris jaloux. » - Lettre 55
- « Sans doute que les François, extrêmement décriés chez leurs voisins, enferment quelques fous dans une maison, pour persuader que ceux qui sont dehors ne le sont pas. » - Lettre 78
- « Les hommes sont bien malheureux ! Ils flottent sans cesse entre de fausses espérances et des craintes ridicules et, au lieu de s’appuyer sur la raison, ils se font des monstres qui les intimident, ou des fantômes qui les séduisent. » - Lettre 143
- « La fureur de la plupart des François, c’est d’avoir de l’esprit ; et la fureur de ceux qui veulent avoir de l’esprit, c’est de faire des livres. » - Lettre 66
- « J'ai ouï parler d’une espèce de tribunal qu’on appelle l’académie françoise : il n’y en a point de moins respecté dans le monde ; ... Ce corps a quarante têtes, toutes remplies de figures, de métaphores et d’antithèses ; tant de bouches ne parlent que par exclamation ; ses oreilles veulent toujours être frappées par la cadence et l’harmonie. Pour les yeux, il n’en est pas question : il semble qu’il soit fait pour parler, et non pas pour voir. Il n’est point ferme sur ses pieds ; car le temps, qui est son fléau, l’ébranle à tous les instants, et détruit tout ce qu’il a fait. » - Lettre 73
- « Il faut vivre avec les gens tels qu’ils sont : les gens qu’on dit être de bonne compagnie ne sont souvent que ceux dont le vice est plus raffiné ; et peut-être en est-il comme des poisons, dont les plus subtils sont aussi les plus dangereux. » - Lettre 48
- « Rien ne contribuoit plus à l’attachement mutuel que la faculté du divorce : un mari et une femme étoient portés à soutenir patiemment les peines domestiques, sachant qu’ils étoient maîtres de les faire finir : et ils gardoient souvent ce pouvoir en main toute leur vie sans en user, par cette seule considération qu’ils étoient libres de le faire. » - Lettre 118
Les femmes modifier
- « Les François ne parlent presque jamais de leurs femmes : c’est qu’ils ont peur d’en parler devant des gens qui les connoissent mieux qu’eux. » - Lettre 55
- « Exhorte-les à la propreté, qui est l’image de la netteté de l’âme » - Lettre 2
- « Mon cher Usbek, les femmes qui se sentent finir d’avance par la perte de leurs agréments voudroient reculer vers la jeunesse. Eh ! comment ne chercheroient-elles pas à tromper les autres ? Elles font tous leurs efforts pour se tromper elles-mêmes, et se dérober à la plus affligeante de toutes les idées. » - Lettre 52
Bons mots modifier
- « Ce n’est pas assez de dire un bon mot ; il faut le répandre et le semer partout. » - Lettre 54
- « il n’y a rien de si désolant que de voir une jolie chose qu’on a dite mourir dans l’oreille d’un sot qui l’entend. » - Lettre 54
- « Que la louange est fade quand elle réfléchit vers le lieu d'où elle part ! » - Lettre 50
- « Il ne faut pas beaucoup d’esprit pour montrer ce qu’on sait ; mais il en faut infiniment pour enseigner ce qu’on ignore. » - Lettre 58
- « Je voudrois bannir les pompes funèbres : il faut pleurer les hommes à leur naissance, et non pas à leur mort. » - Lettre 40
- « les mœurs font toujours de meilleurs citoyens que les lois. » - Lettre 79
- « Heureux celui qui a assez de vanité pour ne dire jamais de bien de lui ; qui craint ceux qui l’écoutent ; et ne compromet point son mérite avec l’orgueil des autres ! » - Lettre 50
- « Il n’y a qu’un lien qui puisse attacher les hommes, qui est celui de la gratitude. » - Lettre 105
- « Si la modestie est une vertu nécessaire à ceux à qui le ciel a donné de grands talents, que peut-on dire de ces insectes qui osent faire paroître un orgueil qui déshonoreroit les plus grands hommes ? » - Lettre 50
- « C’est un malheur de n’être point aimée ; mais c’est un affront de ne l’être plus. » - Lettre 3
- « Un homme à qui il manque un talent se dédommage en le méprisant » - Lettre 145
- « Les hommes sont comme les plantes, qui ne croissent jamais heureusement si elles ne sont bien cultivées. » - Lettre 123
Philosophie modifier
- « Les hommes sont bien malheureux! Ils flottent sans cesse entre de fausses espérances et des craintes ridicules, et, au lieu de s'appuyer sur la raison, ils se font des monstres qui les intimident, ou des fantômes qui les séduisent. » - Lettre 143
- « Mon cher Usbek, quand je vois des hommes qui rampent sur un atome, c'est-à-dire la terre, qui n'est qu'un point de l'univers, se proposer directement pour modèles de la Providence, je ne sais comment accorder tant d'extravagance avec tant de petitesse. » - Lettre 59
- « Oh, mon cher Usbek, que la vanité sert mal ceux qui en ont une dose plus forte que celle qui est nécessaire pour la conservation de la nature ! Ces gens-là veulent être admirés à force de déplaire. Ils cherchent à être supérieurs, et ils ne sont pas seulement égaux. » - Lettre 144
- « Quand un homme n’a rien à dire de nouveau, que ne se tait-il ? » - Lettre 66
- « On s’attache ici beaucoup aux sciences, mais je ne sais si on est fort savant. Celui qui doute de tout comme philosophe n’ose rien nier comme théologien ; cet homme contradictoire est toujours content de lui, pourvu qu’on convienne des qualités. » - Lettre 66
- « Ceux qui mettent au jour quelque proposition nouvelle sont d’abord appelés hérétiques. » - Lettre 29
- « Il y a certaines vérités qu’il ne suffit pas de persuader, mais qu’il faut encore faire sentir : telles sont les vérités de morale. » - Lettre 11
- « Nous sommes si aveugles que nous ne savons quand nous devons nous affliger, ou nous réjouir : nous n’avons presque jamais que de fausses tristesses ou de fausses joies. » - Lettre 40
- « Tout homme est capable de faire du bien à un homme : mais c’est ressembler aux dieux que de contribuer au bonheur d’une société entière. » - Lettre 90
- « As-tu bien réfléchi à l’état barbare et malheureux où nous entraîneroit la perte des arts ? » - Lettre 107
- « Quand un homme s’examine, quelle satisfaction pour lui de trouver qu’il a le cœur juste ! » - Lettre 84
Civilisation modifier
- « L'effet ordinaire des colonies est d'affaiblir les pays d'où on les tire, sans peupler ceux où on les envoie. » - Lettre 122
- « La société est fondée sur un avantage mutuel. » - Lettre 76
- « C'est le tyran qui m outrage, et non pas celui qui exerce la tyrannie. » - Lettre 158
- « On s’étonne de ce qu’il n’y a presque jamais de changement dans le gouvernement des princes d’Orient ; et d’où vient cela, si ce n’est de ce qu’il est tyrannique et affreux ? » - Lettre 104
- « Il semble que les têtes des plus grands hommes s’étrécissent lorsqu’elles sont assemblées, et que là où il y a plus de sages, il y ait moins de sagesse : les grands corps s’attachent toujours si fort aux minuties, que l’essentiel ne va jamais qu’après. » - Lettre 110
- « Paris est peut-être la ville du monde la plus sensuelle, et où l’on raffine le plus sur les plaisirs ; mais c’est peut-être celle où l’on mène une vie plus dure. Pour qu’un homme vive délicieusement, il faut que cent autres travaillent sans relâche. » - Lettre 107
- « Quant à ceux qui font profession d’une orgueilleuse ignorance, ils voudroient que tout le genre humain fût enseveli dans l’oubli où ils seront eux-mêmes. »- Lettre 145
Les livres et leurs auteurs modifier
- « La fureur de la plupart des François, c’est d’avoir de l’esprit ; et la fureur de ceux qui veulent avoir de l’esprit, c’est de faire des livres. » - Lettre 66
- « la nature sembloit avoir sagement pourvu à ce que les sottises des hommes fussent passagères, et les livres les immortalisent. Un sot devroit être content d’avoir ennuyé tous ceux qui ont vécu avec lui : il veut encore tourmenter les races futures, il veut que sa sottise triomphe de l’oubli, dont il auroit pu jouir comme du tombeau ; il veut que la postérité soit informée qu’il a vécu, et qu’elle sache à jamais qu’il a été un sot. » - Lettre 66
- « De tous les auteurs, il n’y en a point que je méprise plus que les compilateurs, qui vont, de tous côtés, chercher des lambeaux des ouvrages des autres, qu’ils plaquent dans les leurs, comme des pièces de gazon dans un parterre : ils ne sont point au-dessus de ces ouvriers d’imprimerie qui rangent des caractères, qui, combinés ensemble, font un livre où ils n’ont fourni que la main. Je voudrois qu’on respectât les livres originaux ; et il me semble que c’est une espèce de profanation de tirer les pièces qui les composent du sanctuaire où elles sont, pour les exposer à un mépris qu’elles ne méritent point. » - Lettre 66
- « Quand un homme n’a rien à dire de nouveau, que ne se tait-il ? Qu’a-t-on affaire de ces doubles emplois ? Mais je veux donner un nouvel ordre. Vous êtes un habile homme : c’est à dire que vous venez dans ma bibliothèque, et vous mettez en bas les livres qui sont en haut, et en haut ceux qui sont en bas : vous avez fait un chef-d’œuvre. » - Lettre 66
- « Il y a une espèce de livres que nous ne connoissons point en Perse, et qui me paroissent ici fort à la mode : ce sont les journaux. La paresse se sent flattée en les lisant : on est ravi de pouvoir parcourir trente volumes en un quart d’heure. » - Lettre 109
- « Le désir de la gloire n’est point différent de cet instinct que toutes les créatures ont pour leur conservation. Il semble que nous augmentons notre être lorsque nous pouvons le porter dans la mémoire des autres : c’est une nouvelle vie que nous acquérons, et qui nous devient aussi précieuse que celle que nous avons reçue du ciel. » - Lettre 90
Citations modifier
Wikiquotes (en anglais) : https://en.wikiquote.org/wiki/Montesquieu#Lettres_Persanes_(Persian_Letters,_1721)
Wikiquotes (en français, beaucoup moins mordant) : https://fr.wikiquote.org/wiki/Montesquieu, et 5 citations seulement pour Les lettres persanes ! Certaines sont très bien !
- http://evene.lefigaro.fr/citations/mot.php?mot=lettres-persanes (sans références)
- https://www.proverbes-francais.fr/citations-montesquieu/ (sans références)
Rajouter dans la page WP un titre "citations" avec les citations passées à la postérité (avec leur source).
Par exemple : Lettre LXXXIX (ou CXXIX, selon classification), Usbek à Rhédi. À Venise. À Paris, le 18 de la lune de Saphar, 1715. « il est quelquefois nécessaire de changer certaines lois. Mais le cas est rare ; et lorsqu’il arrive, il n’y faut toucher que d’une main tremblante ».
Sources des Lettres persanes modifier
Peut constituer un titre dans l'article WP
- Giovanni Paolo Marana et son roman épistolaire :
L'espion turc, t. 1, Amsterdam, H Wetstein & H Desbordes, , 150 p. (lire en ligne).
L'espion turc, t. 2, Paris, Claude Barbin, , 294 p. (lire en ligne).
Images à ajouter modifier
- Les images présentes pourraient être améliorées, notamment les numérisations noir et blanc : couleur à chercher.
"Quelques pensées sur les Lettres persanes" : ce document a-t-il été numérisé ? Si oui, mettre lien et image.
- C'est quoi comme document ? Qui est l'auteur ?'(W)
- Tu veux dire : https://archive.org/details/lettrespersanes01montgoog/page/n9/mode/2up?q=quelques+r%C3%A9flexions ?
Textes à trouver modifier
Réception en France des Lettres persanes :
- Jean-Baptiste Gaultier, janséniste, bibliothécaire de l'évêque de Montpellier Les "Lettres persanes" convaincues d'impiété, 1751, 124 p.
- réponse de Montesquieu parue dans le Supplément de l'édition de 1758 :« Quelques réflexions sur les lettres persanes »
Selon les Cahiers de corrections de Montesquieu, cette réponse à l'abbé Gaultier devait servir de postface. On en trouve une première version dans ses Pensées (n°2032 et 2033, à lire en ligne sur Séléné).
PEUT-ON TROUVER LA TRADUCTION ALLEMAND DE 1769 ?
SUR COMMONS IL Y A UNE IMAGE QUI PROVIENT DE CE LIVRE.
Dans la culture (ou autre formulation) : adaptations, influences modifier
Ajouter dans cette catégorie la sous-partie "adaptations cinématographiques" déjà présente dans la page actuelle
Le magazine Usbek et Rica : référence directe aux Lettres persanes (trouver une source secondaire). Usbek & Rica (magazine) — Wikipédia (wikipedia.org)
Rajouter l'interview de Catherine Catherine Volpilhac-Auger, parue le 30 mai 2021, sur le média Usbek & Rika : ici
Voir les références aux Lettres persanes dans les différents média et dans les œuvres : BD, film, émissions radio (lecture)
Nouvelles Lettres persanes de George Lyttleton : voir le lien avec l'œuvre de Montesquieu.
Les diverses éditions des L.P. modifier
- Il faut donner une explication des multiples premières et faux : https://www.edition-originale.com/fr/livres-anciens-1455-1820/litteratures/montesquieu-lettres-persanes-1721-56768 .
- Sur l'édition dite d'Amsterdam, en réalité de Rouen, voir [ici] pour une édition rare, car fautive : Amsteram au lieu d'Amsterdam. Comme pour les timbres, ce sont les erreurs d'impression qui font la valeur !
- L'édition dite de Cologne de Pierre Marteau dissimulerait l'éditeur d'Amsterdam Jacques Desbordes (cf. introduction de Pierre Vernière aux Lettres Persannes, Garnier, 1960, p. XXXV)
Il y a des spécialistes de la question des premières éditions, car il y en a eu plusieurs de Marteau du même millésime 1721 avec des variantes.
Voir (et citer) à ce sujet l'introduction de P. Vernière dans l'édition Garnier de 1960, qui donne beaucoup d'informations p. XXXV à XLII, ainsi qu'Edgar Mass, Le développement textuel et les lectures contemporaines des « Lettres persanes ». In: Cahiers de l'Association internationale des études francaises, 1983, n°35. pp. 185-200, qui donne des informations sur le rôle de Susanne de Caux, éditrice originelle et sur les versions successives du texte.
Premières éditions des Lettres persanes - http://montesquieu.ens-lyon.fr/spip.php?article2265
- Je pense que nous devons démêler les premières éditions, jusqu'à 1750 avec l'édition publiée par le fils. En plus, je crois que tous ces livres sont dispo en-ligne.
- Il y a une note manuscrite dans le tome I seconde édition, conservé à la BNF : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8618439j/f3 .
- Il faut avoir sous la main le livre : Cecil Courtney, Philip Stewart, Catherine Volpilhac-Auger, Pauline Kra, Edgar Mass, Didier Masseau, Œuvres complètes, Oxford, Voltaire Foundation, vol. I, 2004.
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WP résumé en-tête modifier
Lettres persanes | |
Auteur | Montesquieu |
---|---|
Pays | France |
Genre | Roman épistolaire |
Éditeur | Jacques Desbordes |
Date de parution | 1721[2] |
modifier |
Lettres persanes est un roman épistolaire de Montesquieu rassemblant la correspondance fictive échangée entre deux voyageurs persans, Usbek et Rica, et leurs amis respectifs restés en Perse[3]. Leur séjour à l’étranger dure neuf ans.
Au XVIIIe siècle, l’Orient et le goût des voyages sont à la mode. Cependant, le roman fut publié au printemps 1721 à Amsterdam, et Montesquieu, par prudence, n’avoua pas qu’il en était l’auteur. Selon lui, le recueil était anonyme, et il se présentait comme simple éditeur, ce qui lui permettait de critiquer la société française sans risquer la censure.
Les Lettres persanes sont un roman épistolaire rassemblant la correspondance fictive échangée entre deux voyageurs persans venus en France, Usbek et Rica, et leurs amis respectifs restés en Perse[3].
Le roman fut publié de manière anonyme au printemps 1721 à Amsterdam pour éviter la censure. Il fut rédigé par Montesquieu, écrivain et philosophe français .
Résumé du livre modifier
Usbek, un noble persan riche, quitte Ispahan sous la contrainte pour entreprendre, accompagné de son ami Rica, un long voyage jusqu’à Paris. Il laisse derrière lui les cinq épouses de son sérail (Zachi, Zéphis, Fatmé, Zélis, et Roxane) aux soins d’un certain nombre d’eunuques noirs et d'eunuques blancs. En tenant, au cours de son voyage et de son séjour prolongé à Paris (1712-1720), une correspondance avec des amis rencontrés dans les pays traversés et des mollahs, il dépeint d’un œil faussement naïf – celui qu’une civilisation lointaine pourrait porter sur l’Occident, réduit dès lors lui-même à quelques contrées exotiques – les mœurs, les conditions et la vie de la société française au XVIIIe siècle, la politique en particulier, se terminant par une satire mordante du système de Law[4]. Au fil du temps, divers troubles font surface dans le sérail et, à partir de 1717 (lettre 139 [147]), la situation se détériore : lorsque Usbek ordonne au chef de ses eunuques de sévir, son message arrive trop tard et une révolte entraîne la mort de ses épouses, y compris le suicide par vengeance de Roxane, sa favorite et, semble-t-il, de la plupart des eunuques.
Le dénouement modifier
Bien qu’Usbek apprécie la liberté des relations entre hommes et femmes en Occident, il reste, en tant que maître d’un sérail, prisonnier de son passé. Ses femmes jouent le rôle de l’amoureux langoureux et solitaire, et lui celui de maître et d’amant, sans véritable communication et sans révéler grand chose sur leur véritable moi. Le langage d’Usbek avec elles est aussi limité que le leur avec lui. Sachant, par ailleurs, dès son départ, qu’il n’est pas assuré de revenir en Perse, Usbek est aussi déjà désabusé au sujet de leur attitude (lettres 6 et 19 [20]). Le sérail est un vivier avec lequel il prend de plus en plus ses distances, se défiant autant de ses épouses que de ses eunuques (lettre 6).
Tout s’accélère brutalement dans les dernières lettres (139-150 [147-161]), grâce à un soudain retour en arrière de plus de trois ans par rapport aux lettres précédentes. De la lettre 69 (71) à la lettre 139 (147) – chronologiquement : de 1714 à 1720 – pas une seule lettre d’Usbek ne concerne le sérail, qui est passé sous silence des lettres 94 à 143 (et même dans l’édition de 1758, de la lettre supplémentaire 8 (97) à 145). Par ailleurs, toutes les lettres à partir de 126 (132) à 137 (148) sont de Rica, ce qui signifie que, pendant environ quinze mois (du au ), Usbek est totalement silencieux. Bien qu’il ait reçu des lettres pendant ce temps, le lecteur n’en prend connaissance qu’à la dernière série, qui est plus développée après l’ajout des lettres supplémentaires 9-11 (157, 158, 160) de 1758. Dès , Usbek a été informé que « le sérail est dans le désordre » (lettre 63 [65]), mais il ne sévit pas. Lorsque les progrès de l’esprit de rébellion le décident à agir, il est trop tard : le retard dans la transmission des lettres, dont certaines sont perdues, rend le mal sans remède.
Déprimé, Usbek se résigne apparemment, avec peu d’espoir, à la nécessité du retour en Perse. Le , il se lamente : « Je vais rapporter ma tête à mes ennemis » (147 [155]). Toutefois, à la fin de 1720, il se trouve toujours à Paris, car les lettres 134 à 137 (140-145), qui contiennent toute l’histoire du système de Law, sont en fait postérieures à la dernière missive de Roxane (datée du ), qu’il doit déjà avoir reçue – le délai habituel de livraison étant d’environ cinq mois – lorsqu’il écrit sa dernière lettre (lettre supplémentaire 8 et lettre 138 [145 et 146]), en octobre et .
Chronologie modifier
Le texte se décompose comme suit :
- Lettres 1-21 [1-23] : le voyage d’Ispahan à Paris, qui dure 13 mois (à partir du au ).
- Lettres 22-89 [24 -92] : Paris sous le règne de Louis XIV, 3 ans en tout (de à ).
- Lettres 90-137 [93 -143] ou [lettre supplémentaire 8 = 145] : la Régence de Philippe d’Orléans, qui couvre cinq années (de à ).
- Lettres 138-150 [146 -161] : l’effondrement du sérail d’Ispahan, 3 ans (1717-1720).
Proposition Résumé du livre modifier
Usbek, un grand seigneur persan, quitte Ispahan pour entreprendre, accompagné de son ami Rica, un long voyage jusqu’à Paris.Il laisse derrière lui les cinq épouses de son sérail (Zachi, Zéphis, Fatmé, Zélis et Roxane) aux soins d’un certain nombre d’eunuques noirs et d'eunuques blancs. Au cours de son voyage et de son séjour prolongé à Paris (1712-1720), il tient une correspondance avec des amis rencontrés dans les pays traversés et des mollahs. Il y dépeint d’un œil faussement naïf les mœurs, les conditions et la vie de la société française au XVIIIe siècle, la politique en particulier, se terminant par une satire mordante du système de Law. Au fil du temps, divers troubles font surface dans le sérail et, à partir de 1717 (lettre 139 [147]), la situation se détériore : lorsque Usbek ordonne au chef de ses eunuques de sévir, son message arrive trop tard et une révolte entraîne la mort de la plupart des eunuques et de ses épouses, y compris le suicide par vengeance de sa favorite Roxane.
Le dénouement[modifier | modifier le code] modifier
Usbek occupe une position ambigüe sur la question des relations entre hommes et femmes : il apprécie la liberté de l'Occident, mais reste prisonnier de son passé en tant que maître d'un sérail. Dès son départ, Usbek n’est pas assuré de revenir en Perse, qu'il a quittée sous la contrainte (lettre ?). Désabusé par l'attitude de ses femmes (lettres 6 et 19 [20]), il prend de plus en plus ses distances, se défiant autant de ses épouses que de ses eunuques (lettre 6).
Tout s’accélère brutalement dans les dernières lettres (139-150 [147-161]), grâce à un soudain retour en arrière de plus de trois ans par rapport aux lettres précédentes. De la lettre 69 (71) à la lettre 139 (147), soit de 1714 à 1720, pas une seule lettre d’Usbek ne concerne le sérail et il est totalement absent des lettres 94 à 143[5]. Par ailleurs, toutes les lettres allant de 126 (132) à 137 (148) sont de Rica, ce qui signifie que, pendant environ quinze mois (du 4 août 1719 au 22 octobre 1720), Usbek est entièrement silencieux. Bien qu’il ait reçu des lettres pendant ce temps, le lecteur n’en prend connaissance qu’à la dernière série, qui est plus développée après l’ajout des lettres supplémentaires 9-11 (157, 158, 160) de 1758. Dès octobre 1714, Usbek a été informé que « le sérail est dans le désordre » (lettre 63 [65]), mais il ne sévit pas. Lorsque les progrès de l’esprit de rébellion le décident à agir, il est trop tard : le retard dans la transmission des lettres, dont certaines sont perdues, rend le mal sans remède.
Usbek se résigne à la nécessité du retour en Perse. Le 4 octobre 1719, il se lamente : « Je vais rapporter ma tête à mes ennemis » (147 [155]). Toutefois, à la fin de 1720, il se trouve toujours à Paris, car les lettres 134 à 137 (140-145), qui contiennent toute l’histoire du système de Law, sont postérieures à la dernière missive de Roxane (datée du 8 mai 1720), qu’il doit déjà avoir reçue – le délai habituel de livraison étant d’environ cinq mois – lorsqu’il écrit sa dernière lettre (lettre supplémentaire 8 et lettre 138 [145 et 146]), en octobre et novembre 1720.
Chronologie[modifier | modifier le code] modifier
Le texte se décompose comme suit :
- Lettres 1-21 [1-23] : le voyage d’Ispahan à Paris, qui dure 13 mois (à partir du 19 mars 1711 au 4 mai 1712).
- Lettres 22-89 [24 -92] : Paris sous le règne de Louis XIV, 3 ans en tout (de mai 1712 à septembre 1715).
- Lettres 90-137 [93 -143] ou [lettre supplémentaire 8 = 145] : la Régence de Philippe d’Orléans, qui couvre cinq années (de septembre 1715 à novembre 1720).
- Lettres 138-150 [146 -161] : l’effondrement du sérail d’Ispahan, 3 ans (1717-1720).
Analyse modifier
Portée modifier
Le « regard étranger », dont Montesquieu donne ici un des premiers exemples éloquents, contribue ainsi à alimenter le relativisme culturel, qu’on devait voir ensuite illustré chez d’autres auteurs du XVIIIe siècle. Mais ce roman par lettres vaut aussi en lui-même, en outre par sa peinture des contradictions déchirant le personnage central d’Usbek : partagé entre ses idées modernistes et sa foi musulmane, il se voit sévèrement condamné par la révolte des femmes de son sérail et le suicide de sa favorite, Roxane.
Le lecteur lisant ce roman épistolaire se moque un peu du Persan faisant preuve d’une naïveté à l’égard des modes occidentales. Mais il ne rit pas longtemps, car en continuant sa lecture il se rend compte que c’est de lui que l’on se moque. Car, notamment dans la « Lettre 100 - Rica à Rhédi à Venise », Montesquieu critique les manières de s’habiller des Français, surtout des Parisiens, en utilisant des hyperboles, des antithèses, des métaphores, des accumulations d’exemples... Mais la mode n’est pas son intérêt ; il s’en moque complètement. Si on lit entre les lignes, Montesquieu critique clairement de façon implicite le système monarchique sous lequel il vit. Cette « arme fatale » créée par Richelieu consiste à réunir les trois pouvoirs (législatif, judiciaire et exécutif) sur la tête d’une seule et même personne : le Roi. Dans ce texte, Montesquieu laisse entendre la vulnérabilité et la versatilité des Français face à leur souverain.
Un roman épistolaire modifier
Montesquieu n’a jamais parlé des Lettres persanes comme d’un roman avant Quelques réflexions sur les Lettres persanes, qui commence ainsi : « Rien n’a plu davantage dans les Lettres persanes, que d’y trouver, sans y penser, une espèce de roman. On en voit le commencement, le progrès, la fin : les divers personnages sont placés dans une chaine qui les lie. » À l’origine, pour la plupart de ses premiers lecteurs, ainsi que pour leur auteur, les Lettres persanes n’étaient pas considérées principalement comme un roman, et encore moins comme un « roman épistolaire », genre sous lequel on le classe souvent aujourd’hui, car à cette époque, ce genre n’était pas encore un genre constitué. En effet, les Lettres persanes ont peu en commun avec le seul modèle de l’époque, les Lettres portugaises de Guilleragues, datant de 1669. En 1721, un recueil de « lettres » aurait été susceptible d’évoquer la récente tradition essentiellement polémique et politique de périodiques, tels que les Lettres historiques (1692-1728), les célèbres Lettres édifiantes et curieuses des jésuites (1703-1776), sans parler des Lettres historiques et galantes d’Anne-Marguerite Dunoyer (1707-1717) qui fournit, sous la forme d’une correspondance entre deux femmes, une chronique de la fin du règne de Louis XIV et du début de la Régence. Les Lettres persanes ont donc permis de confirmer la vogue d’un format déjà établi. C’est, en revanche, à ses nombreuses imitations, comme les Lettres juives (1738) et les Lettres chinoises (1739) de Boyer d’Argens, les Lettres d’une Turque à Paris, écrites à sa sœur (1730) de Poullain de Saint-Foix (rééditées à de nombreuses reprises conjointement avec les Lettres persanes), et peut-être surtout les Lettres d'une Péruvienne de Françoise de Graffigny (1747) – pour ne pas mentionner les romans par lettres de Richardson – qui ont pour effet de transformer, entre 1721 et 1754, les Lettres persanes en « roman épistolaire », d’où cette remarque de Montesquieu dans Mes Pensées : « Mes Lettres persanes ont appris à faire des romans par lettres » (no 1621).
Les lettres sont apparemment toutes datées conformément à un calendrier lunaire qui, comme l’a démontré Robert Shackleton en 1954, correspond en fait au nôtre, par simple substitution de noms musulmans, comme suit : Zilcadé (janvier), Zilhagé (février), Maharram (mars), Saphar (avril), Rebiab (mai), Rebiab II (juin), Gemmadi I (juillet), Gemmadi II (août), Rhégeb (septembre), Chahban (octobre), Rhamazan (novembre), Chalval (décembre).
La structure épistolaire est très souple : dix-neuf correspondants en tout, avec au moins vingt-deux destinataires différents. Usbek et Rica, dominent de loin avec 66 lettres pour le premier et 47 pour le second (sur les 150 lettres originales). Ibben, qui fonctionne davantage comme destinataire que comme correspondant, ne rédige que deux lettres, mais en reçoit 42. De même, une personne non désignée nommément et seulement désignée comme *** – si tant est que c’est toujours la même – reçoit dix-huit lettres et n’en écrit aucune. Il y a même une parfaite anomalie avec une lettre de Hagi Ibbi à Ben Josué (lettre 37 [39]), dont aucun n’est mentionné ailleurs dans le roman.
Commentaire social modifier
À Paris, les Perses s’expriment sur une grande variété de sujets allant des institutions gouvernementales aux caricatures de salon. La différence de tempérament entre les deux amis est notable, Usbek étant plus expérimenté et posant beaucoup de questions, tandis que Rica est moins impliqué, tout en étant plus libre et plus attiré par la vie parisienne. Bien que l’action se déroule dans les années de déclin de Louis XIV, on admire encore beaucoup ce qu’il a accompli dans un Paris où les Invalides sont en cours d’achèvement et où cafés et théâtres se multiplient.
Les Perses observent la fonction des parlements, des tribunaux, des organismes religieux (Capucins, Jésuites, etc), les lieux publics et leur fréquentation (les Tuileries, le Palais Royal), les fondations de l’État (l’hôpital des Quinze-Vingts pour les aveugles, les Invalides pour les blessés de guerre). Ils décrivent une culture florissante, où la présence de deux Perses devient rapidement un phénomène populaire, grâce à la prolifération d’imprimés (lettre 28 [30]). Le café – où ont lieu les débats : lettre 34 [36] – s’est imposé comme une institution publique, comme l’étaient déjà le théâtre et l’opéra. Il y a encore des gens assez fous pour rechercher à leurs propres frais la pierre philosophale tandis que le colporteur de ragots et la presse périodique commencent à jouer un rôle dans la vie quotidienne. Sont décrits aussi des institutions (les universités, l’Académie française, les sciences, la bulle Unigenitus), des groupes sociaux (les dandys, les coquettes) et des personnages archétypiques (le chanteur d’opéra, le vieux guerrier, le roué, et ainsi de suite).
Pour sa part, Usbek est troublé par les contrastes religieux. Bien qu’il ne pense jamais à abjurer l’islam et que certains aspects du christianisme, comme la Trinité ou la communion, le troublent, il écrit à d’austères autorités pour s’enquérir, par exemple, pourquoi certains aliments sont considérés comme impurs (lettres 15-17 [16-18]). Il assimile également les deux religions, et même toutes les religions, eu égard à leur utilité sociale.
Certaines séquences de lettres dues à un seul auteur permettent de développer un sujet particulier plus en détail. Ainsi, les lettres d’Usbek 11-14 à Mirza sur les Troglodytes, les lettres 109-118 (113-122) de Usbek à Rhédi sur la démographie, les lettres 128 à 132 (134-138) de Rica sur sa visite à la bibliothèque Saint-Victor. Y sont esquissées des analyses qui seront plus tard développées dans De l'esprit des lois sur de nombreux sujets tels que les types de pouvoirs, l’influence du climat et la critique de la colonisation.
Thèmes clefs modifier
- Religion comparée
- Exil
- Humanisme
- Identité nationale et nationalisme
- Race
- Raison
- Soumission et servitude
- La Bruyère, Pascal, Fontenelle, Bayle
- Ambassade perse en France en 1715, Traité de commerce et d'amitié entre la France et la Perse
- Lettres juives (1738, Jean-Baptiste Boyer d'Argens)
Proposition Analyse du livre modifier
Sources modifier
Les sources de Montesquieu sont légion, car il ne fait aucun doute qu’elles incluent jusqu’à ses lectures et conversations, qui sont modifiées au cours de la rédaction de l’œuvre. Montesquieu tire la majorité de ses connaissances – qui sont loin d’être superficielles – sur la Perse de l’ouvrage Voyages en Perse de Jean Chardin, dont il possédait l’édition en deux volumes de 1707 et dont il acquit l’édition complète en 10 volumes en 1720. Il puisa aussi, dans une moindre mesure, dans les nombreuses œuvres qui garnissaient sa vaste bibliothèque, dont les Voyages de Jean-Baptiste Tavernier et Paul Rycaut. Concernant la France au XVIIIe siècle et Paris, ses seules sources sont ses propres expériences, avec des conversations (notamment la conversation avec un Chinois nommé Hoange dont il garda les notes) et anecdotes le concernant.
Divers aspects des Lettres sont sans aucun doute redevables à des modèles particuliers, dont le plus important est le très célèbre, à l’époque, Espion du Grand-Seigneur, et ses relations secrètes envoyées au divan de Constantinople, et découvertes à Paris, pendant le règne, de Louis le Grand (1684) de Giovanni Paolo Marana[6], même si les personnages de Montesquieu sont persans et non turcs. Les Lettres persanes se démarquent cependant nettement de la plupart des autres écrits à caractère oriental par le peu d’influence qu’ont sur elles les Mille et une nuits d’Antoine Galland et le Coran.
Proposition pour Sources modifier
Les sources de Montesquieu sont très nombreuses, car il ne fait aucun doute qu’elles incluent jusqu’à ses lectures et conversations, qui se sont multipliées au cours de la rédaction de l’œuvre. Montesquieu tire la majorité de ses connaissances sur la Perse de l’ouvrage Voyages en Perse de Jean Chardin (lire en ligne le tome 1 "Concernant le voyage de Paris à Ispahan, capitale de l'empire de Perse"), dont il possédait l’édition en deux volumes de 1687 et dont il acquit en 1720 l’édition complète de 1711 en 10 volumes[7]. Il s'en est clairement inspiré pour ses propos sur le harem, la condition des femmes et les eunuques[8].
Il puisa aussi, dans une moindre mesure, dans les nombreuses œuvres qui garnissaient sa vaste bibliothèque, dont les Voyages de Jean-Baptiste Tavernier et Paul Rycaut. Concernant la France au XVIIIe siècle et Paris, ses seules sources sont ses propres expériences, avec des conversations (notamment la conversation avec un Chinois nommé Wang dont il garda les notes) et anecdotes le concernant.
Divers aspects des Lettres sont sans aucun doute redevables à des modèles particuliers, dont le plus important est le très célèbre, à l’époque, Espion du Grand-Seigneur, et ses relations secrètes envoyées au divan de Constantinople, et découvertes à Paris, pendant le règne, de Louis le Grand (1684) dit L'Espion turc de Giovanni Paolo Marana, même si les personnages de Montesquieu sont persans et non turcs. Les Lettres persanes se démarquent cependant nettement de la plupart des autres écrits à caractère oriental par le peu d’influence qu’ont eu sur elles les Mille et une nuits d’Antoine Galland et le Coran.
Histoire et réception modifier
JE PROPOSE DE REMPLACER CETTE SECTION (N°4) ET UNE PARTIE DE SECTION 6.2 PAR UNE SECTION : « Les éditions des L.P. ». UNE GRANDE PARTIE CONSACRE A 1721, LES AUTRES AVEC BLA-BLA REDUIT, L'ACCENT SUR LECTURE EN-LIGNE.
Publication modifier
Pour éviter la censure ou les poursuites, le roman constitué de 150 lettres est publié sans nom d’auteur en à Amsterdam par l’éditeur Jacques Desbordes, dont l’activité est alors gérée par sa veuve, Susanne de Caux, sous le pseudonyme de « Pierre Marteau » et le faux lieu de publication de Cologne. Appelé édition A, ce texte sert de référence à l’édition critique de 2004 des Œuvres complètes de Montesquieu de la fondation Voltaire. Une deuxième édition (B) est imprimée par le même éditeur, plus tard, la même année, sans raison évidente, pour laquelle il n’existe jusqu’ici aucune explication entièrement satisfaisante, comprenant curieusement trois nouvelles lettres et amputée de treize originales. Les éditions plus tardives du vivant de l’auteur (c’est-à-dire jusqu’en 1755) dérivent toutes des éditions A et B.
L’édition de 1758, préparée par le fils de Montesquieu, comprend huit nouvelles lettres (donnant pour lors un total de 161) et le court essai de l’auteur Quelques réflexions sur les Lettres persanes. Elle est utilisée pour les éditions suivantes jusqu’aux Œuvres complètes de 2004, qui reviennent à l’édition originale en incluant les nouvelles lettres marquées « supplémentaires » et, entre parenthèses, le système de numérotation de 1758.
L'édition de 1721 modifier
Le roman épistolaire de Montesquieu contient des critiques sévères de la monarchie française. Pour éviter la censure et des poursuites, Montesquieu choisit de le publier anonymement chez l'éditeur-libraire Suzanne de Caux[Note 2], veuve de Jacques Desbordes[Note 1] à Amsterdam en mai 1721, qui l'imprime sous le nom de Pierre Marteau (imprimeur fictif utilisé par les imprimeurs pour publier des livres « sensibles ») et comme ville de publication Cologne !
La première édition, qui contient 150 lettres, est publiée en mai 1721 :
- Lettres persanes, t. I, Cologne, Pierre Marteau, , 375 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes, t. II, Cologne, Pierre Marteau, (lire en ligne).
Cette édition reconnue comme l'édition princeps est appelée par les bibliophiles l'« édition A » et est utilisée dans la compilation des Œuvres de Montesquieu[Note 3].
Peu après mai 1721, une autre édition est publiée par Pierre Brunel[Note 4],[9]. Cette édition, qui contient 150 lettres également, n'est pas une contrefaçon : Pierre Brunel a acheté le droit de copie à Suzanne de Caux, sa voisine à Amsterdam. Le livre est toujours publié de manière anonyme, et, pour éviter la censure française, le lieu de publication est indiqué comme Amsterdam. Pierre Brunel publie au moins deux éditions.
Comme cela arrivait fréquemment à l’époque, le nom de Pierre Brunel a été utilisé comme pseudonyme entre 1692 et 1761, dissimulant des impressions contrefaites françaises. La recherche des bibliophiles indique que plusieurs éditions contrefaites du livre imprimé par Pierre Brunel sont en réalité imprimées à Rouen ! Pour la délectation des collectionneurs, une des éditions contrefaite comporte une erreur typographique sur la page de titre : « Amsteram » au lieu de « Amsterdam ».
Editions de Pierre Brunel :
- Lettres persanes, t. 1, Amsterdam, Pierre Brunel, (1re éd. 1721), 323 p. (lire en ligne)
- Lettres persanes, t. 1, Amsteram, Pierre Brunel, (1re éd. 1721), 323 p. (lire en ligne) (erreur : Amsteram).
- Lettres persanes, t. 2, Amsterdam, Pierre Brunel, (1re éd. 1721), 349 p. (lire en ligne).
A l'automne 1721, Suzanne de Caux publie, toujours sous le pseudonyme de Pierre Marteau à Cologne, une seconde édition, appelée par les bibliophiles l'« édition B »[Note 3] :
- Lettres persanes, t. 1, Cologne, Pierre Marteau, , 2e éd. (1re éd. 1721), 311 p. (disponible sur Internet Archive)
- Lettres persanes, t. 2, Cologne, Pierre Marteau, , 2e éd. (1re éd. 1721), 351 p. (disponible sur Internet Archive).
- Ces deux tomes sont également disponibles en ligne sur la bibliothèque numérique Séléné : tome 1 et tome 2
EXPLIQUER EN DETAIL EN QUOI CETTE EDITION DIFFERE DE LA PREMIERE
Cette édition renferme un certain nombre de mystères, non encore résolus. La question principale porte sur les raisons de sortir une deuxième édition, amputée de quelques lettres seulement cinq mois après la première édition. Le bibliographe Louis Vian[10] a émis une hypothèse : la vraie date de publication serait 1727, et Montesquieu aurait publié une version expurgée pour faciliter son élection à l'Académie française. Cette hypothèse est réfutée par Barchhausen[11] après une analyse détaillée du texte et les manuscrits qui se trouvaient au château de La Brède. Philip Stewart[12] propose une explication plausible : Suzanne de Caux venait de vendre le droit de copie à Pierre Brunel, qui est vite un succès populaire. Elle n'a donc plus le droit de l'imprimer, mais elle peut imprimer une nouvelle version. Une nouvelle édition avec seulement 140 lettres au lieu des 150 initiales ne pourrait être considérée comme de la concurrence déloyale.
Au moins huit éditions ont porté la date de 1721[13],[14]. Certaines sont probablement antidatées.
Les éditions : 1722-1755 modifier
Montesquieu n'avouera jamais être l'auteur des Lettres persanes et le rôle qu'il joue dans la conception des diverses éditions « officielles » publiées de son vivant n'est pas clair. Il est certain que l'imprimeur-éditeur jouissait d'une certaine liberté, car pour l'édition de 1739 Suzanne de Caux a ajouté à la fin des Lettres persanes les Lettres Turques, d'un auteur anonyme, Montesquieu était furieux !
- Montesquieu, Lettres persanes, t. II, Cologne, Pierre Marteau, , 356 p. (disponible sur Internet Archive).
- Montesquieu, Lettres persanes, t. I, London, , 617 p. (disponible sur Internet Archive).
- Montesquieu, Lettres persanes, t. II, London, , 390 p. (lire en ligne).
- Lettres persanes, t. 1 & II + Lettres Turques, Cologne, Pierre Marteau, (1re éd. 1721), 444 p. (disponible sur Internet Archive).
- Montesquieu, Lettres persanes, t. I, Cologne, Pierre Marteau, , 174 p. (lire en ligne).
- Montesquieu, Lettres persanes, t. II, Cologne, Pierre Marteau, , 226 p. (lire en ligne).
- Montesquieu, Lettres persanes, t. I & II, Cologne, Pierre Marteau, , 390 p. (disponible sur Internet Archive).
- Montesquieu, Lettres persanes, t. I, Cologne, , 227 p. (disponible sur Internet Archive).
- Montesquieu, Lettres persanes, t. 1I, Cologne, (1re éd. 1721), 525 p. (disponible sur Internet Archive).
Les éditions publiées après la mort de Montesquieu modifier
Jean-Baptiste de Secondat, le fils de Montesquieu, publie en 1758 une nouvelle édition avec 161 lettres, auxquelles il ajoute un court essai écrit par son père : Quelques réflexions sur les Lettres persanes. Cette édition est connue comme l'« édition D ».
Le livre est un « best-seller » européen et les éditions sont légion. La liste ci-dessous, forcément incomplète, favorise les éditions consultables en ligne :
- Lettres persanes : Nouvelle édition, t. 1, Amsterdam, Arkstées & Merkus, (1re éd. 1721), 221 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes : Nouvelle édition, t. 2, Amsterdam, Arkstées & Merkus, (1re éd. 1721), 235 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes : Nouvelle édition, Augmentée de XL Lettres, Cl. Philibert, (1re éd. 1721), 491 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes : Nouvelle édition augmentée de 12 lettres, Amsterdam, Arkstées & Merkus, (1re éd. 1721), 533 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes : Nouvelle édition, t. 1, Londres, (1re éd. 1721), 610 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes, t. 1, Paris, Didot, (1re éd. 1721), 231 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes, t. 2, Paris, Didot, (1re éd. 1721), 222 p. (disponible sur Internet Archive).
- Œuvres complètes de Montesquieu : Lettres persanes, Paris, Garnery (1re éd. 1721), 485 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes (préf. Jean Le Rond d'Alembert), P. Pourrat, (1re éd. 1721), 467 p. (disponible sur Internet Archive).
- Romains, Lettres persanes, Temple de Gnide, Paris, Didot, (1re éd. 1721), 583 p. (disponible sur Internet Archive).
- [Romains, Lettres persanes, Temple de Gnide, Paris, Didot, (1re éd. 1721), 571 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes, Paris, Académie des bibliophiles, (1re éd. 1721), 364 p. (disponible sur Internet Archive).
- Œuvres complètes de Montesquieu : Lettres persanes, t. 1, Paris, Garnier, (1re éd. 1721), 527 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes (ill. Ed. de Beaumont), t. 1, Paris, Librarie des bibliophiles, (1re éd. 1721), 251 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes (ill. Ed. de Beaumont), t. 2, Paris, Librarie des bibliophiles, (1re éd. 1721), 279 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes : Grandeur et décadence des Romains : Politique des Romains (préf. Émile Faguet), Paris, Nelson, (1re éd. 1721), 555 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes, London, MacMillan, (1re éd. 1721), 199 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes : pages choisies (préf. Émile Faguet), London, J.M. Dent & Co., (1re éd. 1721), 286 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes : le temple de Gnide, Paris, Flamarion, (1re éd. 1721), 384 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes, t. I, Paris, Hachette & Cie, (1re éd. 1721), 360 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes, t. II, Paris, Hachette & Cie, (1re éd. 1721), 178 p. (disponible sur Internet Archive).
- Lettres persanes (préf. Robert Loyalty Cru), New York, Oxford University Press, coll. « Oxford French Series », (1re éd. 1721), 350 p. (disponible sur Internet Archive).
VOCALE (EN FRANCAIS
- Montesquieu, Lettres persanes, t. 1, (1re éd. 1721) (disponible sur Internet Archive).
Parmi toutes les éditions modernes, les deux de référence sont :
- Montesquieu, Paul Vernière (dir.) et Catherine Volpilhac-Auger (dir.), Lettres persanes, Lgf, coll. « Classiques, numéro 21019 », (1re éd. 1960), 448 p. (ISBN 2253082228, présentation en ligne)
- Philip Stewart, Catherine Volpilhac-Auger, Cecil Courtney et al., Lettres persanes : Introductions générales de l’édition, vol. 1, Oxford, Voltaire Foundation for Enlightenment studies, coll. « Oeuvres complètes de Montesquieu », , 758 p. (ISBN 978-0-7294-0821-9, présentation en ligne).
Traductions et éditions modernes des Lettres persanes modifier
Dès 1722, le roman est traduit en anglais, puis est réédité en 1736, suivi par la traduction de Thomas Floyd en 1762 et celle de John Davidson en 1892 et 1901 :
- (en) The Persian Letters [« Lettres persanes »] (trad. du français par John Ozell), vol. 1, London, J. Tonson, , 261 p. (lire en ligne).
- (en) The Persian Letters [« Lettres persanes »] (trad. du français par John Ozell), vol. 2, London, J. Tonson, , 276 p. (lire en ligne).
- (en) The Persian Letters : The fourth edition. With several new letters and notes. [« Lettres persanes »] (trad. du français par Thomas Floyd), vol. 1, London, J. Tonson, , 288 p. (lire en ligne).
- (en) The Persian Letters : The fourth edition. With several new letters and notes. [« Lettres persanes »] (trad. du français par Thomas Floyd), vol. 2, London, J. Tonson, , 196 p. (lire en ligne).
- (en) Persian Letters [« Lettres persanes »] (trad. John Davidson), t. 1, London, , 262 p. (disponible sur Internet Archive).
- (en) Persian Letters [« Lettres persanes »] (trad. John Davidson), t. 2, London, , 239 p. (disponible sur Internet Archive).
- (en) Persian Letters [« Lettres persanes »] (trad. John Davidson, préf. John Davidson), Washington, M.W. Dunne, , 442 p. (disponible sur Internet Archive).
La traduction de Philipe Stewart (2020) est disponible sur le site « Montesquieu site=ENS-Lyon »
- « About this translation »
- « Abbreviations »
- « List of characters »
- « The Persian Calender »
- « The letters »
Une édition en allemand est publiée en 1769 :
Le WorldCat database donne[15] plus de 1 100 éditions en français, anglais, allemande, espagnol, chinois,...
Histoire critique modifier
Les Lettres persanes connaissent un succès immédiat et sont souvent imitées, mais sont diversement interprétées au fil du temps. Le livre est vite traduit en anglais (1722) et en allemand (1759), et adapté ou plagié. C'est ainsi que paraissent les Lettres juives en 1738 et les Lettres chinoises[16],[17] en 1739-1740 de Boyer d’Argens, les Lettres d’une Péruvienne en 1747 de Françoise de Graffigny[18] et Lettres cabalistiques[19].
Jusqu’au milieu du XXe siècle, c’est l'esprit « Régence » des Lettres persanes qui est largement admiré, ainsi que la caricature dans la tradition classique de La Bruyère, Pascal et Fontenelle. L’idée de rattacher celles-ci au genre romanesque revient à Montesquieu le premier. Le côté persan du roman tend à être considéré comme un décor fantaisiste, le véritable intérêt de l’œuvre résidant dans ses impressions « orientales » factices de la société française, avec sa satire et sa critique politiques et religieuses.
Une nouvelle ère d’études basées sur de meilleurs textes et des perspectives renouvelées s’ouvre dans les années 1950. L’édition richement annotée par Paul Vernière et la recherche de Robert Shackleton sur la chronologie musulmane jouent un rôle particulièrement important ; les études de Roger Laufer, Pauline Kra et Roger Mercier mettent également l’accent sur la nouvelle unité de l’œuvre et intégré le sérail dans son sens global. D’autres suivent qui se penchent sur les ramifications de la forme épistolaire, la structure et la signification du sérail, les contradictions d’Usbek. À partir d’environ 1970, c’est la religion (Kra) et surtout la politique (Ehrard, Goulemot, Benrekassa) qui prédominent dans les études des Lettres persanes, avec un retour progressif au rôle du sérail avec toutes ses femmes et ses eunuques (Delon, Grosrichard, Singerman, Spector, Véquaud) et au clivage culturel entre l’Orient et l’Occident.
Émulations et critiques
L'ouvrage connait un succès immédiat en France et en Europe en générale, un livre qui, avec élégance et esprit, dit tout haut ce que tout le monde n'osent pas dire tout bas.
De nombreux contrefaçons des premières éditions existent (estimées à une dizaine d'éditions). Le livre est traduit en anglais dès 1722. Une conséquence de cet engouement est la renaissance du roman épistolaire en générale. Parmi ses émules directes :
- En 1735 George Lyttelton publie son analyse de la société britannique :
- (en) Letters From a Persian in England to his Friend in Ispahan, London, J. Millan, , 254 p. (lire en ligne).
- En 1736 Jean-Baptiste Boyer d'Argens publie une série de 200 lettres, connues comme les Lettres juives :
- Les Lettres juives ou Correspondance philosophique, historique et critique entre un Juif voyageur à Paris et ses correspondans en divers endroits, t. I, La Haye, Pierre Paupie, , 363 p. (lire en ligne).
- Les Lettres juives ou Correspondance philosophique, historique et critique entre un Juif voyageur à Paris et ses correspondans en divers endroits, t. II, La Haye, Pierre Paupie, , 363 p. (lire en ligne).
- Les Lettres juives ou Correspondance philosophique, historique et critique entre un Juif voyageur à Paris et ses correspondans en divers endroits, t. III, La Haye, Pierre Paupie, , 382 p. (lire en ligne).
- Les Lettres juives ou Correspondance philosophique, historique et critique entre un Juif voyageur à Paris et ses correspondans en divers endroits, t. IV, La Haye, Pierre Paupie, , 335 p. (lire en ligne).
- Les Lettres juives ou Correspondance philosophique, historique et critique entre un Juif voyageur à Paris et ses correspondans en divers endroits, t. V, La Haye, Pierre Paupie, , 480 p. (lire en ligne).
- Les Lettres juives ou Correspondance philosophique, historique et critique entre un Juif voyageur à Paris et ses correspondans en divers endroits, t. VI, La Haye, Pierre Paupie, , 100 + Table des matières (lire en ligne).
- Jean Joubert de La Rue, Lettres d'un sauvage dépaysé : Contenant une Critique des moeurs du siècle, et des Réflexions sur des matières & religion & de politique, Amsterdam, Jean-François Jolly, , 240 p. (lire en ligne).
- Entre 1739 et 1740 Jean-Baptiste Boyer d'Argens continue le filon et publie une série de XXX lettres, connues comme lesLettres chinoises[20]
- Lettres chinoises, ou Correspondance philosophique, historique et critique, entre un Chinois voyageur à Paris & ses correspondans à la Chine, en Moscovie, en Perse, t. 1, La Haye, Pierre Paupie, , 284 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Lettres chinoises, ou Correspondance philosophique, historique et critique, entre un Chinois voyageur à Paris & ses correspondans à la Chine, en Moscovie, en Perse, t. 1I, La Haye, Pierre Paupie, , 250 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Lettres chinoises, ou Correspondance philosophique, historique et critique, entre un Chinois voyageur à Paris & ses correspondans à la Chine, en Moscovie, en Perse, t. 1II, La Haye, Pierre Paupie, , 252 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Lettres chinoises, ou Correspondance philosophique, historique et critique, entre un Chinois voyageur à Paris & ses correspondans à la Chine, en Moscovie, en Perse, t. 1V, La Haye, Pierre Paupie, , 250 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Lettres chinoises, ou Correspondance philosophique, historique et critique, entre un Chinois voyageur à Paris & ses correspondans à la Chine, en Moscovie, en Perse, t. V, La Haye, Pierre Paupie, , 252 p. (lire en ligne sur Gallica).
Entre 1741 et 1742 Jean-Baptiste Boyer d'Argens continue avec le Lettres cabalistiques :
- Lettres cabalistiques, ou Correspondance philosophique, historique & critique, entre deux cabalistes,, t. 1, La Haye, Pierre Paupie, , 614 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Lettres cabalistiques, ou Correspondance philosophique, historique & critique, entre deux cabalistes,, t. 2, La Haye, Pierre Paupie, , 426 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Lettres cabalistiques, ou Correspondance philosophique, historique & critique, entre deux cabalistes,, t. 3, La Haye, Pierre Paupie, , 414 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Lettres cabalistiques, ou Correspondance philosophique, historique & critique, entre deux cabalistes,, t. 4, La Haye, Pierre Paupie, , 362 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Lettres cabalistiques, ou Correspondance philosophique, historique & critique, entre deux cabalistes,, t. 5, La Haye, Pierre Paupie, , 362 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Lettres cabalistiques, ou Correspondance philosophique, historique & critique, entre deux cabalistes,, t. 6, La Haye, Pierre Paupie, , 348 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Claude Godard d'Aucoeur, Mémoires turcs ou Histoire galante de deux turcs pendant leur séjour en France, t. 1, Amsterdam, , 216 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Claude Godard d'Aucoeur, Mémoires turcs ou Histoire galante de deux turcs pendant leur séjour en France, t. 2, Amsterdam, , 214 p. (lire en ligne sur Gallica).
- En 1747 Françoise de Graffigny publie les Lettres d’une Péruvienne[21] :
- Lettres d'une Peruvienne, A. Peine, , 366 p. (lire en ligne sur Gallica).
- En 1760 Oliver Goldsmith publie dans The Public Ledger une série de lettres : The Citizen of the World, or Letters from a Chinese Philosopher to his Friends in the Orient, un critique satirique de la société britannique. Ces lettres sont traduits en français en 1763 par Pierre Poivre:
- Le Citoyen du Monde ou Lettres d'un Philosophe chinois à ses amis dans l'orient (trad. de l'anglais par M. P***), t. I, Amsterdam, J.F. Boitte, , 270 p. (lire en ligne).
- Le Citoyen du Monde ou Lettres d'un Philosophe chinois à ses amis dans l'orient (trad. de l'anglais par M. P***), t. II, Amsterdam, J.F. Boitte, (lire en ligne).
- Le Citoyen du Monde ou Lettres d'un Philosophe chinois à ses amis dans l'orient (trad. de l'anglais par M. P***), t. III, Amsterdam, J.F. Boitte, , 234 p. (lire en ligne).
- Louis-Pierre Couret de Villeneuve, Les Troglodites : Tragédie en cinq actes, Paris, Delalain, , 67 p. (lire en ligne sur Gallica).
La seule de ces auteurs d'avoir un grand succès est Françoise de Graffigny.
Les réfutations
Il existe peu de textes qui réfutent les critiques de Montesquieu :
- Jean-Baptiste Gautier, qui nie pas la qualité de l'écriture et la justesse de beaucoup des critiques de la société française, sauf quand elles touchent la réligion chretienne.
- Jean-Baptiste Gautier, Les "Lettres persanes" convaincues d'impiété, , 124 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Gabriel Gauchat, Lettres critiques, ou analyse et réfutation de divers écrits modernes contre la religion : Lettres persanes, lettres turcs etc., t. 2, Paris, Herrrissant, , 313 p. (lire en ligne).
Études critiques modifier
APPELER CETTE SECTION « Bibliographie » !
- Florence Bolton & Benjamin Perrot, « Les Lettres Persanes revisitées : Regards croisés sur la société française »,
- Louis Desgraves, Répertoire des ouvrages et des articles sur Montesquieu, Dros, , 358 p. (ISBN 9782600036467, présentation en ligne), pages 166-184.
- Louis Desgraves, Chronologie critique de la vie et des œuvres de Montesquieu, Paris, H. Champion, coll. « Les dix-huitièmes siècles », , 616 p. (présentation en ligne), p. 36-94.
- Béatrice Durand-Sendrail, « Mirage des Lumières: politique du regard dans les "Lettres persanes" », L'Esprit Créateur, vol. 28, no 4, , p. 69-81 (lire en ligne).
- Jean Ehard, L'Invention littéraire au XVIIIe siècle : fictions, idées, société, PUF, coll. « Écriture », , 296 p. (ISBN 978-2-13-048742-5, présentation en ligne), pages 17-32.
- Jean Goldzink, Montesquieu et les passions,, Paris, Presses universitaires de France, , 128 p. (ISBN 978-2130517085, présentation en ligne).
- Jean Goulemot, « Questions sur la signification politique des Lettres persanes : Mélanges offerts à Jean Fabre », dans Approches des Lumières, Paris, Klincksieck, (présentation en ligne), pages 213-225.
- Jean Goulemot, « Vision du devenir historique et formes de la révolution dans les Lettres persanes », Dix-Huitième Siècle, vol. 21, , p. 13-32 (lire en ligne).
- Alain Grosrichard, Structure du sérail : la fiction du despotisme asiatique dans l’Occident classique, Paris, Seuil, , 234 p. (lire en ligne sur Gallica).
- (en) Josué Harari, « The Eunuch’s Tale : Montesquieu’s imaginary of despotism », dans Scenarios of the Imaginary, Ithaca, Cornell University Press, (lire en ligne), pages 67-101.
- (en) Pauline Kra, Religion in Montesquieu’s Lettres persanes, vol. 72, Oxford, OUP, coll. « Oxford University Studies in the Enlightenment) », , 224 p. (ISBN 978-0729401654).
- Roger Laufer, « La Réussite romanesque et la signification des Lettres persanes », Revue d’Histoire Littéraire de la France, vol. 61, no 2, , p. 188-203 (lire en ligne).
- (en) Mary McAlpin, « Between Men for All Eternity : feminocentrism in Montesquieu’s Lettres persanes », Eighteenth-Century Life, vol. 24, no 1, , p. 45-61 (lire en ligne).
- Christophe Martin (dir.), Les "Lettres persanes" de Montesquieu, Paris, Presses de l'université de Paris-Sorbonne, , 300 p. (ISBN 978-2-84050-917-2, présentation en ligne).
- (de) Edgar Mass, Literatur und Zensur in der frühen Aufklärung : Produktion, Distribution und Rezeption der « Lettres persanes, Frankfurt am Main, Vittorio Klostermann, coll. « Analectica Romanica », , 328 p. (présentation en ligne).
- Roger Mercier, « e roman dans les Lettres persanes: structure et signification », Revue des sciences humaines, vol. 107, , p. 345-356.
A AJOUTER : Réal Ouellet et Hélène Vachon, "Lettres persanes" de Montesquieu, Paris, Hachette, (lire en ligne)
- Laetitia Perret,, « Les Lettres persanes à l’école : éditions scolaires et parascolaires de 2000 à 2010 », sur Montesquieu - ENS Lyon
- Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval, « Pour un lecteur éclairé : les leçons persanes de Montesquieu », Rue Descartes, no 84, , p. 97-109 (lire en ligne)
- Sylvie Romanowski, « La quête du savoir dans les Lettres persanes », Eighteenth-Century Fiction, vol. 3, no 2, , p. 93-11.
- Jean Rousset, orme et signification : essais sur les structures littéraires de Corneille à Claudel, Paris, José Corti, , pages 65-103.
- Darach Sanfey, « L'attribution de la lettre CXLIV des Lettres persanes », Travaux de littérature, vol. VI, , p. 173-192.
- Jean Pierre Schneider, « Les Jeux du sens dans les Lettres persanes : temps du roman et temps de l’histoire », Revue Montesquieu, vol. 4, , p. 127-159 (lire en ligne).
- Alan Singerman, « Réflexions sur une métaphore : le sérail dans les Lettres persanes », Studies on Voltaire and the Eighteenth Century Norwich., no 185, , p. 181-198.
- Céline Spector, Montesquieu, « Lettres persanes », de l’anthropologie à la politique, Presses Universitaires de France, coll. « Philosophies », , 128 p. (présentation en ligne).
- Céline Spector, « Comment peut-on être européen? L’orientalismespéculaire des Lettres persanes », Essais: revue interdisciplinaire d’Humanités, , p. 71-83 (lire en ligne).
- Philip Stewart, « Toujours Usbek », Eighteenth-Century Fiction, vol. 11, no 2, , p. 141-150 (lire en ligne).
- Philip Stewart (dir.), Les Lettres persanes en leur temps, Garnier, coll. « Rencontres », , 250 p. (ISBN 9782812417764, présentation en ligne).
- Pierre Testud, « Les "Lettres persanes", roman épistolaire », Revue d’Histoire Littéraire de la France, vol. 66, no 4, , p. 642-656 (lire en ligne).
- Aram Vartanian, « Eroticism and politics in the Lettres persanes », Romanic Review, vol. 60, , p. 23-33.
- Laurent Versini, Le Roman épistolaire, Paris, PUF, coll. « Littératures modernes », , 264 p. (ISBN 978-2-13-035986-9, présentation en ligne), pages 40-46.
Notes modifier
- Jacques Desbordes (1667-1718) est originaire de Saumur, fils de Jean Desbordes, libraire à Saumur puis à Leyde. Jacques Desbordes est inscrit à l'université de Leyde en février 1687 ; reçu comme bourgeois d'Amsterdam en qualité de relieur en juillet 1698 et membre de la guilde le 7 juillet. Il est auteur, traducteur et imprimeur. Après son décès sa veuve Suzanne de Caux continue l'entreprise.- Jacques Desbordes sur data.bnf.fr.
- Suzanne de Caux, née en 1678? à Dieppe et mort le 31 octobre 1727 à Amsterdam, est une imprimeur-libraire à Amsterdam. Elle épouse Jacques Desbordes en mars 1703. Après le décès de son mari en 1718 elle accepte de continuer l'entreprise. Le dernier livre portant son nom est publié en 1728.(Suzanne de Caux sur data.bnf.fr).
Pour compliquer le classement des livres par imprimeur, il existe un imprimeur-libraire Vve de Caux a Rouen. Elle est décédée en 1747 (Roméo Arbour, Dictionnaire des femmes libraires en France, 1470-1870, Droz, , 750 p. (ISBN 9782600008273, présentation en ligne), page 169). - Édition princeps - Bien que les manuscrits à partir desquels les éditions A et B ont été réalisées n’aient pas survécu, il existe des « cahiers de corrections » à la Bibliothèque nationale de France (n. a. fr. 14365) : Montesquieu, Cahiers de corrections (lire en ligne sur Gallica).
Ils ont été transcrits dans leur intégralité dans « Le dossier des Lettres Persanes : notes sur le cahier de corrections ( », Revue Montesquieu, no 6, , p. 71-230 (lire en ligne). - Pierre Brunel, né en 1658 à Montpellier. Il est le gendre du libraire protestant parisien Étienne Lucas et est actif à Amsterdam dès 1687. Pierre Brunel est naturalisé en 1709 et décède à Amsterdam en 1750. Voir : « Catalogue de livres en italien qui se trouvent chez Pierre Brunel – Amsterdam 1699 », sur BiblioMab : le monde autour des livres anciens et des bibliothèques
Références modifier
- « Christophe Martin (dir.), Les Lettres persanes de Montesquieu, PUPS et Oxford, Voltaire Foundation, « Vif », 2013 - Montesquieu », sur montesquieu.ens-lyon.fr (consulté le )
- Larousse, Encyclopédia Larousse en ligne : Lettres persanes
- « Lettre persane (Montesquieu) Bernard Blier », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
- En effet dans la lettre 142, Law est représenté sous les traits d'un bonimenteur qui est le fils du dieu du vent, Éole, et qui prend le bon argent des simples habitants de la Bétique, c'est-à-dire de la France, et qui leur donne en échange des outres pleines de vent avant de disparaître dans les airs en laissant la population ruinée dans une consternation inexprimable.
- Dans l’édition de 1758, son absence va même de la lettre supplémentaire 8 (97) à 145.
- On peut également citer comme antécédents: ''Amusements sérieux et comiques (1696) de Charles Dufresny, Lettre écrite par un Sicilien à un de ses amis (1700) de Charles Cotolendi, Réflexions morales, satiriques et comiques sur les mœurs de notre siècle (1711,1716) de Jean-Frédéric Bernard
- Louis Desgraves, Catalogue de la bibliothèque de Montesquieu à La Brède, Naples - Paris - Oxford, Liguori - Voltaire Foundation, (ISBN 88-207-2835-4), p. 337
- Montesquieu, Lettres persanes, Paris, Librairie générale française, , p.12, Préface de Paul Vernière
- Jean-Dominique Mellot, « Le régime des privilèges et permissions d'imprimer à Rouen au XVII e siècle », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 142, no 1, <1984, p. 137-152 (présentation en ligne).
- Louis Vian, Montesquieu, bibliographie de ses oeuvre, Paris, Durand et Pédone-Lauriel, , 36 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Henri de Barckhausen, « "Lettres persanes" et les archives de La Brède », Revue du Droit public et de la Science politique en France et à l’Étranger, no 4, , p. 1-25 (disponible sur Internet Archive).
- Philip Stewart, « Lettres persanes », sur Dictionnaire Montesquieu - ENS Lyon
- Avenir Tchemerzine :Tchemerzine, A. Bibliographie d’éditions originales et rares d’auteurs français des XVe, XVIe, XVIIe, et XVIIIe siècles, Paris, M.PLée, 1927-1934, tome 4, 920.
- Jules Le Petit, Bibliographie des principales éditions originales d'écrivains français du XVe au XVIIIe siècle, Paris, Éditions originales, , 602 p. (lire en ligne sur Gallica), pages 491-492.
- « Éditions de : Lettres persanes », sur WorldCat
- « Lettres chinoises », sur Dictionnaire des journaux 1600-1789
- « Lettres chinoises (cinq tomes) », sur Gallica
- Silvia Montorsi, « Philosophe et bon Sauvage : L'Étranger et le combat des Lumières dans la France du XVIIIe siècle », Thèse, 2016-2017, p. 28 (lire en ligne, consulté le )
- « Lettres cabalistiques », sur Gallica
- « Lettres chinoises », sur Dictionnaire des journaux 1600-1789
- Silvia Montorsi, « Philosophe et bon Sauvage : L'Étranger et le combat des Lumières dans la France du XVIIIe siècle », Thèse, 2016-2017, p. 28 (lire en ligne, consulté le )
Annexes modifier
Articles connexes modifier
Liens externes modifier
- « Lettres persanes », sur Dictionnaire Montesquieu - ENS-Lyon
- « Montesquieu : Notes autographes -"A mettre dans réflexions" », sur Bibliothèque municipale de Bordeaux
- « Lettres persanes », Portail : Les essentiels-Littérature, sur Bibliothèque nationale de France - Gallica
- « Les Lettres persanes fêtent leur tricentenaire », sur Bibliothèque de Genève
- « Dé-lire Montesquieu : pour une enquête sur les Lettres persanes », sur INTERCRIPOL
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