Utilisateur:Le plombier du désert/Brouillon

Fragile goutte d'eau.

Le plombier est un métier très ancien; son origine remonte à la construction des pyramides, attestée par des tuyaux en cuivre vieux de 4500 ans. Les villes grecques avaient leurs réseaux d'eau qui alimentaient des fontaines toujours célèbres de nos jours. L'apogée de la distribution de l'eau dans l'antiquité, fut l’œuvre de Rome dans tout l'Empire romain, dont nous avons encore de nombreux vestiges. Après les grandes invasions, le métier de plombier renaît et se réoriente vers la couverture en plomb des cathédrales et des palais, avant que ne reviennent l'alimentation des fontaines et autres jeux d'eau des châteaux de la Renaissance. Les XVIIIe et XIXe siècles verront lentement l'eau monter dans les immeubles, avec l'arrivée de gaz. Le XXe siècle sera de l'eau pour tous ( ou presque) dans la cuisine et la salle de bains des villes et des campagnes. Le XXIe siècle sera celui de l'économie de cet or bleu. Le plombier en sera l'acteur principal.

Le travail du plombier est très varié et très complexe, à la fois par les différents matériaux qu'il utilise et par le nombre de travaux qu'il est amené à exécuter: installations pour l'eau, pour le gaz, les gaz médicaux et bien d'autres fluides. Les lieux dans lesquels il doit travailler sont également très variés: pavillons et fermes dans nos campagnes, tours immenses, hôtels, hôpitaux, centres de loisirs.

Un métier complexe et passionnant qui demande beaucoup de compétences techniques, un apprentissage sérieux, un savoir faire exigent et un amour du métier.

Histoire du métier de plombier

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L’eau

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L'eau constitue l'un des quatre plus importants éléments naturels, en particulier avec l’air. Vitale pour la vie de la plupart des êtres humains, pour l'industrie, l'agriculture, l'élevage. L'eau c'est la vie: trois jours sans boire, c'est le maximum qu'un être humain peut atteindre avant de mourir de déshydratation[1].Très différemment qualifiée selon son utilisation ou sa forme : l'eau est calme ou tumultueuse, douce, vive ou lente, bleu, verte, rouge ou lourde. Source de quiétude dans les fontaines autant que d'inquiétude lors des inondations, elle est pourtant nécessaire à la vie. L'eau sert aussi de base à certaines religions : le christianisme avec le baptême, l'islam avec les ablutions avant la prière, le bouddhisme avec le bain dans le Gange dont l'eau représente l'océan cosmique.

L'eau rafraîchissante et apaisante.

Et pourtant, c’est toujours cette petite goutte d’eau qui en est l'origine. Cette goutte d’eau si petite, qui semble si fragile lorsqu’elle est seule et si forte lorsqu’elles se rassemblent. L’homme au fil des siècles a tenté de dompter l'eau en la bloquant entre les montagnes, en la captant et en la canalisant, puis à l'amener par des installations complexes vers les villes et les campagnes. L’homme a tenté de la laver, de l'épurer, de la traiter, la nettoyer avant de l'utiliser et la reconduire dans son milieu naturel: la terre ou la mer. Puis le cycle perpétuel reprend: évaporation ou captation, pluie ou pompage, traitement, distribution et utilisation, puis le rejet en milieu naturel après plus ou moins de remises au propre[2]. Cet or bleu a (presque) toujours été là, et devrait rester sur la terre encore longtemps[3].

C’est pourquoi voici des millénaires, avec l’eau, un homme est apparu : Le Plombier.

Son travail

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Le travail du plombier ne se limite pas à bricoler sous un évier, à boucher les fuites, ou à refaire les salles de bains, comme un certain nombre de revues le présente[4]; pour beaucoup de plombiers la réalité du travail est bien différente.

Tuyaux en fonte gros diamètres sur les réseaux d'eaux pluviales avant rejet dans le réseau de la ville.

Bien sûr, c’est aussi une partie du métier de plombier de réparer les fuites et apporter l’hygiène et le confort dans nos logements, que cela soit en petit immeuble, en pavillon ou dans les barres des années soixante, dans les usines et les centres de loisirs. Mais son travail c'est aussi de participer à bien d’autres réalisations beaucoup plus complexes et qui demandent un grand nombre de connaissances dans de nombreux domaines de la technique et des années d’expérience dans le métier.

Ce sont des travaux de plomberie dans les grands hôtels de luxe où le marbre côtoie l’or[5], les immenses centres commerciaux aux innombrables boutiques, avec restaurants et sanitaires. Mais encore des installations dans les hôpitaux, avec les eaux froides brutes, les eaux traitées pour satisfaire la technique des appareils de soins toujours plus spécialisés, les réseaux d’eaux chaudes aux températures plus ou moins importantes, pour les besoins de chambres, cuisines, buanderies. C'est aussi les évacuations de ces eaux plus ou moins chargées de produits et matières diverses, qu’il faut traiter dans des stations ou des bacs de traitement, avant leur rejet dans les réseaux des égouts ou autres déversoirs[6].

Dans ces hôpitaux, les plombiers vont mettre en place les kilomètres de réseaux de gaz médicaux: oxygène, vide, protoxyde d’azote, air comprimé, avec centrales et postes de détente; cela avec une professionnalisation exceptionnelle due au caractère d’hygiène et de sécurité que nécessite l’installation de ces réseaux. Proche des compétences nécessaires aux travaux dans les hôpitaux, il y a les installations de laboratoires avec là aussi les problèmes d’eaux chaudes et froides à traiter et à transporter, les évacuations parfois chargées de produits radioactifs. Trop souvent décriés dans ces travaux exceptionnels que sont les installations en milieu hospitalier, les plombiers montrent dans ces réalisations les qualités indiscutables de professionnalisation et de compétences que beaucoup leur envient dans le milieu du bâtiment.

L'étonnante tour torse de Malmö en Suède.

C'est encore le plombier qui s’occupe du bien être des populations, avec des hôtels aux sanitaires toujours plus agréables et plus spacieux, les piscines et autres centre aquatiques, des restaurants toujours propres, des pistes d'aéroports bien drainées permettant des voyages sans histoire[7].

La journée du plombier n’est pas finie, il lui reste un peu de temps pour participer dans sa ville à la pose de tuyauteries pour l’adduction d’eau, à l'installation d’une station d’épuration d’eaux usées, d’une station de traitement d’eaux brutes ou d'installer une pompe immergée au fond d'un puits; il pourra dans nos campagnes s'occuper de la pose de tuyauteries inox pour le raccordements des robots de traite dans une ferme.

Si le désir d’aventure le prend, le plombier pourra partir au loin pour participer à la construction de ces immenses tours de béton, de verre et d’acier, qui s’élèvent jusqu’aux cieux et auxquelles il faut apporter l’eau potable, mais aussi les besoins en eau pour l'arrosage et de la protection incendie.

Une journée bien remplie, mais non exhaustive et qui donne une vue réelle du métier de plombier, tel qu’il est dans notre pays et de par le monde et qui dépasse de beaucoup l’image, fausse, que l’on se fait souvent de lui. Nous sommes là bien loin de l’image du plombier donnée depuis des décennies par certains chansonniers. On est bien loin du rôle que l'on veut lui prêter, où le "plombier", mi espion mi homme de l’ombre, est propulsé au devant de la scène par  les médias du monde entier[8]

Le plombier et son Histoire

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Dans les temps anciens

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Une étude sur l'histoire du plombier est un exercice difficile, à la fois dans la recherche de la vérité avec la méthode historique la plus rigoureuse, ceci pour des périodes dont les métiers sont peu développés, souvent mal connus et pour lesquelles les écrits ne sont pas toujours venus jusqu’à nous. Cependant, si l'on n'a pas toujours de preuves concrètes de l’existence d’un plombier à une époque donnée, par les recherches archéologiques, nous avons souvent les preuves des matériaux qu’il a pu utiliser. Alors on peut toujours émettre une hypothèse sans être pour cela un utopiste[9].

Lorsque l’on considère la contribution que la plomberie et les sanitaires et donc les plombiers, ont apportés dans la santé et la qualité de la vie de nombreuses populations, alors beaucoup d’autres choses semblent assez insignifiantes. Certaines images venues d'autres parties du monde sont assez claires sur le sujet.

Septembre ou les Très Riches Heures du duc de Berry. Début du XVe siècle. Couvertures des flèches en plomb.

Le mot plombier a évolué au cours des âges, avec des incohérences suivant les documents consultés : Chez les Romains on les appelait, Plumbarius[10], dans la France au XIIe siècle ils étaient Plunmiers[11], mais pas encore reconnus comme corporation, Plommiers[12] au XIVe et Plombeurs[13] au XVe siècle. Dans leurs statuts de 1549 promulgués par Henri II, ils sont des Plombmiers[14], alors que dans les statuts de 1648, le Maistre est nommé comme Maistre Plombier[15].

D’après le registre de la taille de Paris, il y avait en 1292 un Mestre Ploumier[16], du nom de Mestre Raoul, seul artisan de son état à porter le nom de plombier. L'histoire ne le dit pas quel était son travail.

Dans d'autres pays le mot pour définir le métier de plombier se rapporte à sa racine latine issue du plomb, plumbum, tel le "plumber" anglo saxon. En langue bretonne le plombier se dit plomer de plom, le plomb.

Aujourd’hui, en France et même en Bretagne, le plombier se fait également appeler installateur sanitaire.

Lorsque l’on remonte dans les temps anciens, dont les techniques sont venues directement jusqu’à nous, les vestiges mis à jour par les archéologues permettent d’avoir des preuves concrètes de l’existence, à la fois de réseaux d’eau, des matériaux transportant cette eau et des hommes qui assuraient la fabrication et la mise en place de ces réseaux. Ces réseaux de tuyauteries trouvés dans plusieurs parties du monde, sont directement liés aux installations d’eau actuelles, ceci par l'apport de techniques et de compétences des nouvelles générations de plombiers au cours des millénaires.

Aujourd'hui disparues, plusieurs grandes civilisations autour de la Méditerranée, ont depuis des millénaires contribué à la lente progression des techniques de captation, de traitement et de distribution de l’eau et donc au métier de plombier.

En Égypte

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Chadouf égyptien, premier système de pompage de l'eau.

En Égypte, au début du IIIe millénaire avant J.-C., les temples dédiés aux pharaons des premières dynasties n'ont pas de réseaux d’eau; dans l’ancienne capitale Memphis - IIe dynastie, 2750 ans avant J.-C. -, les maisons-palais de la haute bourgeoisie sont encore alimentées en eau à partir d’un puits-citerne qui recueillait l’eau de pluie ou l'eau du Nil, apportée par les serviteurs esclaves et les ânes[17]. Lors de fouilles futures, il est à souhaiter que les archéologues nous confirment l’existence de réseaux de tuyauteries cuivre, comme cela est le cas dans la construction des villes et des palais des dynasties suivantes.

Les découvertes d'Abousir
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Le complexe du Temple mortuaire du pharaon Sahourê, souverain de la Ve dynastie à Abousir en Basse Egypte, son règne se situe entre 2458 et 2446 avant J.-C., est une source majeure pour les plombiers.

L'archéologue allemand Ludwig Bornardt, a découvert lors des fouilles réalisées de 1902 à 1908 à Abousir, sur le site du pharaon Sahourê, un réseau de tuyauteries d'évacuation en cuivre assez remarquable[18].

Carte du Temple mortuaire du pharaon Sahourê à Abousir en Haute Egypte. On remarque en trait rouge le tracé du réseau de tuyauteries en cuivre trouvées par Ludwig Borchardt.

Dans plusieurs locaux du Temple mortuaire dit en amont, proche de la pyramide principale, ainsi que dans celui dit en aval, pour la purification au bout de la galerie, un réseau de tuyauteries d'évacuation en cuivre, d’un diamètre de 47 mm, de 1,4 mm d'épaisseur et de plusieurs dizaines de mètres de long, datant de 2500 ans avant J.-C., a été trouvé lors des fouilles par Ludwig Bornardt. Ce réseau de tuyauteries servait à l'évacuation de l'eau, d'huile et de graisses de plusieurs bassins utilisés pour la préparation des corps des défunts lors de l'embaument et au nettoyage des outils, la pente des tuyauteries était d'environ de 1,5% [19]. Un élément de la tuyauterie est exposé au Musée National de Berlin, dans la section des antiquités égyptiennes. La tuyauterie de cuivre était  engravée dans un caniveau de pierre et pour sa protection, posée et recouverte par un lit de mortier, des dalles de pierre recouvraient l'ensemble[20].

Dans son ouvrage relatant ses découvertes, Ludwig Bornardt précise :

"Nous devons consacrer une subdivision particulière pour cette installation, qui n'avait encore jamais été découverte sur aucun monument égyptien de cette époque, avec une telle qualité pour l'ensemble du système d'évacuation des eaux".

"Drainage du bâtiment. L'évacuation de l'eau de celui-ci est plus intéressante (par rapport à l'évacuation des eaux pluviales qui se fait par des caniveaux extérieurs en pierre), ici le liquide est utilisé pour les défunts ainsi que pour le nettoyage des outils. Il n'y a pas des mètres cubes d'eau à évacuer comme pour l'eau de pluie, mais assez cependant pour évacuer les eaux usées et ne pas polluer le Temple".

"Chaque bassin se composait d'une auge de pierre...avec une bonde conique (en plomb avec un œillet en cuivre martelé et un anneau en bronze)...lorsque la bonde était tirée, l'eau s'écoulait dans une conduite de cuivre souterraine qui commençait du bassin le plus éloigné...et qui sur son parcourt prenait l'eau des autres bassins[21]".

Tuyau de cuivre engravé dans la pierre - vers 2500 avant J.-C. Découvert au temple d'Abou Sir en Egypte.

"Nous avons déjà évoqué les installations de drainage à l'intérieur des locaux, mais nous les reprenons plus en détail....Les fluides évacués sont de l'eau et probablement des huiles et des graisses qui venaient des défunts..."[22].

"Nous avons parlé jusqu'à maintenant d'un conduit creusé dans le calcaire. Cependant, ce n'est que le support pour la conduite, celle-ci reposant sur un lit de mortier de plâtre. Sur le pourtour cylindrique de cette couche de mortier, il y avait beaucoup de traces de vert-de-gris, parfois même de cristallin et enfin dans la partie d,6 et e,3, de plus gros morceaux de feuilles de cuivre oxydé."

" Il est clair que c'est là l'empreinte de tube de cuivre ronds, d'environ 0,047 m (47 mm) de diamètre extérieur...et d'une épaisseur de 0,0014 m (1,4 mm). Un examen plus précis a permis à certains endroits, (d,6 et e, 5-6) de déterminer la longueur des éléments de tube à 1,02 m. Les tubes étaient emboîtés les uns dans les autres, la longueur de l'emboîture n'étaient pas reconnaissable. La jonction latérale ( servant à l'étanchéité du tube) se faisait par un simple recouvrement de 0,026 m (26 mm) de large"[23].

"D'après le Maître plombier Heinrich, la soudure du cuivre ne semble pas avoir été connue des Égyptiens de l'Ancien Empire..." D'après Heinrich, les tubes ont été réalisés à partir de feuilles de cuivre brutes, martelées, amincies, puis roulées pour former un tube. L'étanchéité latérale du tube, placée en partie haute, se faisait par un recouvrement martelé, le mortier faisait le reste. "L'analyse des tubes cuivre a donnée: 96,47% de cuivre, 0,18% de fer ainsi que des traces d'arsenic, de chlore...[24].

"Suivant le morceau de tube de 0,85 m de long trouvé...la jonction latérale était placée en dessus, ce qui permettait une étanchéité jusqu'au remplissage maximum du tube. La pente de la canalisation était faible mais régulière, environ 1,5%, qui correspond approximativement à une pente de 1 pouce pour une aune égyptienne "[25]...(1 doigt = 1,89 cm et 1 aune égyptienne = 5 m environ)[26].

Dans son livre, Ludwig Borchardt conclut ses nombreuses pages de texte, de croquis et de photos prises directement sur le site de ses découvertes par cette phase: "L'ensemble de l'exécution d'un drainage ainsi ramifié est dans l'histoire de l'architecture égyptienne d'une nouveauté complète."

"Voici juste les faits. Considérez ceci : l'installation d'une conduite métallique de cette importance, créée au milieu du troisième millénaire avant Jésus Christ, c'est probablement la chose la plus particulière, la plus inattendue et la plus extraordinaire que l'histoire de la construction nous ait donnée"[27].

Artisans égyptiens.

La fabrication et la mise en forme des tuyaux, ainsi que la fixation longitudinale, de même que la pose d'un réseau de plusieurs centaines de mètres, ne peuvent être que l’œuvre d’ouvriers hautement qualifiés; hommes libres ou esclaves, ils ne s’appelaient pas "plombier", mais en avaient l’expérience et la qualification. Une fresque dans une des tombes, montre la fabrication d’une feuille de cuivre avant son utilisation, depuis la fonte du minerai et le coulage sur lit de sable, jusqu’à son amincissement par martelage puis sa découpe en feuille[28].

Sur ce même site d'Abousir, des réseaux d'évacuation d'eau pluviale en pierre ont été mis à jour par Ludwig Borchardt. Le réseau découvert comportait des gargouilles d'entrée d'eau et des caniveaux en pierre, mis en place à l'air libre, ou enterrés et recouverts de dalles de pierre[29]. Au IVe siècle avant J.-C., sur les pas du Grand Alexandre, lequel avait chassé les Perses d’Egypte, débute la dynastie gréco-égyptienne des Ptolémée et l’occupation de l'Egypte par les grecs, puis au Ier siècle, l'arrivée des Romains qui occupèrent le pays. Lors de cette présence romaine, les plombiers-soldats[30] romains ont appris des plombiers égyptiens la fabrication et l'utilisation du cuivre pour les réseaux d'adduction d'eau, comme le faisaient les plombiers, esclaves ou hommes libres de l'Egypte ancienne, depuis des millénaires. Plus de deux millénaires plus tard, les plombiers de Rome, travailleront le plomb et réaliseront les fistulae, les tuyaux de plomb, de la même manière que les plombiers de l'Egypte ancienne travaillaient la feuille de cuivre pour réaliser des tuyaux.

Les différentes fouilles entreprises sur les les sites d'Egypte depuis les découvertes de Ludwig Borchardt, n'ont pas apportées d’autres preuves concrètes de l’utilisation de tuyauteries en cuivre pour les réseaux d'eau, autres que celles du palais d’Abou Sir. Les pillages et la réutilisation des matériaux, ne permettent que difficilement la restitution de certaines techniques du passé.

L'exploitation du cuivre dans les régions du pourtour de la Méditerranée date de 2300 ans avant J.-C. sur l’île de Chypre, d'où son nom latin : cyprium.

En Perse

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Les bains publics à Kashan en Perse. XVIe siècle

C'est sur les plateaux d'une des premières civilisations du monde et avant que le pays ne s'appelle la Perse puis l’Iran, que le cuivre, un des plus anciens métaux utilisés par l’homme, aurait été découvert, le début de son utilisation remonterait au VIe millénaire avant J.-C. [31]. Lors des fouilles effectuées sur le site de la ville de Dur-Untash ou complexe de Chogha Zanbil, dans la province du Khuzestan iranien, il a été mis à jour plusieurs réseaux d'eau, en pierre et en poterie[32]. Certaines des jonctions de ces tuyaux en poterie étaient particulières, elles étaient réalisées au plomb fondu, d'autres poteries souterraines pour l'évacuation des eaux de pluie des maisons, étaient en poterie recouverte de goudron naturel (naphte) pour en réaliser l'étanchéité[33].

Les ruines de plusieurs palais ont été mises à jour; le palais numéro III était particulièrement soigné, chaque appartement était équipé d'une salle de bains avec une cuve-baignoire et des canalisations d'évacuation en poterie. La proximité avec la cuisine avait pour but de fournir de l'eau chaude et froide[34].

Les hommes qui fabriquaient les tuyauteries - probablement des potiers - ainsi que les hommes qui les préparaient et les mettaient en place, le faisaient avec un professionnalisme qui se rapprochait beaucoup de celui des plombiers, qui dans les millénaires futurs vont travailler le plomb pour réaliser les conduites de distribution de l'eau dans l'Empire romain.

Plaque corrodée de cuivre fondu provenant de Crète. XVIIe avant J.-C.

Au cours des fouilles sur le site du complexe de Chogha Zanbil, aucune trace de tuyaux en cuivre ou en plomb pour l'adduction ou l'évacuation des eaux, n'a été mise à jour par les archéologues. Après captation, décantation[35] et l'amenée de l'eau par des aqueducs et des caniveaux de pierres et en poterie, l'alimentation des différentes parties des thermes devait se faire par les esclaves et les animaux.

Dans la Vallée de l'Indus

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A la même époque où travaillaient les plombiers égyptiens et peut-être perses, il y avait dans la Vallée de l'Indus au IIIe millénaire avant J.-C., la culture ou civilisation dite d’Harappâ, dans le Pakistan actuel. Les fouilles archéologiques ont mis à jour à Mohanjo-Daro, un réseau de canaux d’adduction d’eau en provenance de puits et de réservoirs, lesquels  faisaient office de station de traitement de l’eau – décantation – La ville comportait un ensemble de bains publics avec douches, les ″grands bains″, peut être pour une utilisation rituelle[36]. Ces bains étaient étanchés par une couche de bitume (naphte) de 2 cm d'épaisseur et la pose de briques finement ajustées, les relevés étaient étanchés à l'identique et recouverts de briques finement ajustées, afin d'éviter les remontées d'eau dans les murs. Les bains étaient alimentés par un puits ainsi que par la récupération de l'eau de pluie[37]; le sol est légèrement en pente et la vidange du bain se fait par un tuyau traversant le mur. Un bâtiment accolé au bain, comportait un hypocauste, technique de chauffage de l'eau, probablement ici pour le chauffage de l'eau du bain, en avance de deux millénaires sur cette même technique employée par les Romains[38]. Il a été mis à jour 700 puits, proches des maisons particulières et donc proches du lieu d'utilisation. Les eaux usées des toilettes des maisons étaient rejetées dans le fleuve au moyen de réseaux de canalisations en briques et en poterie finement ajustées afin d'éviter les fuites d'eau dans les murs[39].

Dans la ville de Dholavira, autre grande cité de la civilisation harapéenne, un ensemble de 80 latrines collectives a été mis à jour. Chaque maison y avait son puits et sa salle d’eau dallée. Les eaux étaient rejetées dans des caniveaux couverts en pierre, le long des rues principales qui aboutissaient dans des jarres sans fond, sortes de "puits perdus" [40].

Les Grands Bains de Mohenjo Daro. IIIe millénaire avant J.-C.

Mais, à part des réseaux construits en poteries et en pierre, pour l'adduction et l'évacuation des eaux, aucune trace de tuyauteries en matériaux métalliques tels que le plomb ou le cuivre, pour l'amenée de l'eau vers les lieux proches de leur utilisation. Un jour, les archéologues découvrirons dans cette partie du monde un morceau de ce précieux matériau, confirmant la présence de plombiers.

Cependant, la préparation et la pose de ces réseaux de tuyauteries en poterie, dont les éléments sont ajustés avec une telle précision pour éviter les fuites au moment de la mise en eau, laissent à penser une corporation d'ouvriers hautement qualifiés.

En Mésopotamie

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Babylone, est une ville antique de la Mésopotamie située dans l'Irak actuel. On situe le début de sa construction au IIIe millénaire avant J.-C., mais sa profonde transformation et son apogée datent du Ve siècle avant J.-C., avec le roi conquérant Nabuchodonosor II et la construction de palais, temples, ziggourats et des grandes voies de circulation. Babylone ville plusieurs fois détruite et reconstruite au cours des âges, est l'objet de fouilles depuis une centaine d'années par plusieurs équipes internationales dont des allemandes[41]. La ville était construite sur la partie gauche de l'ancien lit de l'Euphrate, des fossés et canaux remplis par l'eau du fleuve constituaient à la fois un rideau défensif, mais également permettaient le drainage des eaux de pluie et l'évacuation des eaux usées vers le fleuve[42]. Des réseaux d'adduction d'eau de la ville nous avons peu d'information, soit par la destruction du site au cours des différentes invasions, anciennes ou plus récentes, soit également par les recherches archéologiques non terminées ou pas encore entreprises.

Les hypothétiques jardins suspendus et la Tour de Babel à Babylone.

Si l'on se réfère aux indications données par les équipes d'archéologie qui on travaillées sur Ninive, la sœur jumelle de la Cité de Babylone et dont les populations avoisinent les 50 000 habitants au temps de sa splendeur, de grands travaux hydrauliques ont été entrepris tout au long de la construction de la ville[43]. Pour la construction et l'entretien de la ville, un nombre important d'ouvriers était nécessaire. Un quartier d'artisans a été découvert à Ninive, Babylone devait en avoir un également. Sur l’artisanat en Mésopotamie en ce Ve siècle avant notre ère, le Code d'Hammourabi, daté de 1750 avant J.-C. et découvert par l'archéologue Jacques de Morgan en 1901, se trouve au musée du Louvre, il nous donne d’excellentes informations sur ce sujet, car c'est à la fois un code de justice, une œuvre d'art par sa gravure en écriture cunéiforme et en langue akkadienne, c'est aussi une partie de l'histoire de la région en ces temps anciens[44].

Dans son livre,  "Les croisades vues par les Arabes", Amin Maalouf nous confirme que Bagdad, la ville fabuleuse des Mille et une Nuits, "avait d’excellentes canalisations d’eau ainsi que le tout-à-l’égout…"[45].

Prisme de Sénnachérib. Daté de 691 avant J.-C.

A Babylone une dizaine de villas de nobles ont été mises à jour, mais aucune trace d'installations sanitaires. Par contre des jardins, des bassins et que dire des très contestés Jardins Suspendus construits par Nabuchodonosor pour son épouse, dont aucune preuve archéologique n'a pu (encore) être trouvée. Il y avait peut-être un bâtiment de deux ou trois niveaux en terrasse, avec des plantations comme nous en avons de nos jours. L'arrosage des jardins, réalisé au moyen d'une machine du genre vis d'Archimède, roue à godets ou autres moyens mécaniques - les spécialistes se penchent sur le sujet[46].

A la suite de récentes recherches sur ces fameux jardins suspendus, madame Stéphanie Dalley de l'université d'Oxford[47], les placerait non pas à Babylone, mais à Ninive où des ruines de ces jardins auraient été découvertes. C'est en déchiffrant le prisme dit de Sennachérib, roi d'Assyrie de -705 à - 681[48], que madame Dalley a fait cette remarque. Senachérib, lui aussi, a lancé de grands travaux à Babylone et à Ninive sa nouvelle capitale. Un des passages du prisme dit : "J'ai construit à coté du Palais un jardin surélevé qui imite les scènes..." [49]. La confusion dans la localisation des jardins, pourrait venir des travaux de jardinage dans ces deux villes sœurs de son royaume.

Au delà des réseaux d'adduction d'eau primaires, on sait peu de chose sur la distribution de l'eau à Babylone, à Ninive ou dans d'autres villes de Mésopotamie, au delà des sources de captation, aqueducs de transport et stockage dans la ville de Ninive; aucune précision concernant les raccordements vers les maisons et les bâtiments publics. Cependant un passage du prisme de Sennachérib nous parle de la capture des artisans lors de la prise de Babylone par le roi Sennashérib[50], ce qui nous laisse à penser que les artisans faisaient partie intégrante de la société babylonienne au VIIe siècle avant J.-C. Certains de ces artisans avaient dû participer à la mise en place des réseaux d'eau ainsi qu'à leur entretien. Il faudra attendre le travail difficile des archéologues dans cette région du monde, pour permettre de mieux appréhender les matériaux utilisés par les plombiers de Mésopotamie. Il fallait alimenter en eau, la population d'une ville de 50 à 100 000 habitants suivant les époques, qui ne pouvait vivre sans eau, et de se fait sans plombiers.

En Grèce

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Fontaine de Minos dans les Cyclades.

La Grèce antique avait pour l'eau un véritable culte. Les protectrices des eaux et des sources étaient les nymphes. Les anciennes fontaines sont célèbres comme la fontaine de Castalie à Delphes, la Fontaine aux neuf bouches de l'Agora d'Athènes[51]. Les cités helléniques étaient généralement alimentées par des puits ou des sources, la cité d'Èrétrie avait une canalisation qui partait de l'Acropole et longeait l'avenue principale afin d'aller alimenter une fontaine publique[52]. Concernant la période hellénique, de nombreuses sources archéologiques sur les jardins et leurs jets d'eau, ainsi que sur les fontaines publiques sont disponibles; mais il y a que peu d'information sur la nature des tuyauteries utilisées: poterie, plomb, cuivre. Les eaux après captage étaient dirigées par des aqueducs ou des tunnels, jusqu'à des citernes légèrement en hauteur. Depuis les citernes, des réseaux en poteries enterrées et en pierre, protégés au dessus par des dalles de pierre, amenaient l'eau par gravité vers des fontaines publiques. La sortie de l'eau se faisait généralement par une tête d'animal en bronze ou mascaron[53].

A Érétrie[54], lors des fouilles du quartier de la "Maison aux mosaïques", il a été trouvé une tuyauterie en terre cuite de section circulaire, les joints pour les jonctions des différents éléments sont faits au plomb; la tuyauterie est cerclée de lames de plomb. "La qualité de cette conduite, la durée de son utilisation attestée par des traces de réparations,....tout laissait supposer qu'il s'agissait de l'amenée d'eau potable à la fontaine publique située au nord de l'agora,... la conduite ayant été repérée sur plusieurs points de son tracée..."[55].

Vase de la fontaine Ennéacrounos à Athènes.

Dans l’île de Samos, le tunnel d'Eupalinos, de plus d’un kilomètre, a été creusé dans la montagne et prenait l’eau dans deux sources afin d’alimenter l’ancienne capitale. Ce tunnel avait la particularité d'être double: un tunnel d'accès en partie haute et un tunnel pour conduire l'eau à une douzaine de mètres en dessous du premier. Dans ce deuxième tunnel l'eau était amenée par une conduite en poterie[56]. Cette eau une fois arrivée en ville, était distribuée pour alimenter les fontaines, les thermes, les latrines publiques et les maisons bourgeoises. L'alimentation principale se faisant au moyen de canaux et d'aqueducs en pierre. Aucune indication sur les réseaux secondaires; très certainement comme dans les autres parties de la Grèce, au moyen de caniveaux en pierre et poterie, mais aussi on peut le penser des tuyauteries en plomb ou en cuivre pour raccorder les mascarons des fontaines et qui ont depuis disparues, comme beaucoup d'autres tuyauteries métalliques.

Concernant l'organisation des métiers, on trouve dans la Grèce antique des références à des métiers qui se transmettent de père en fils, mais les traces  de  l’existence  de  corporations  en Grèce  datent  d’une  époque  où  la  conquête romaine  était achevée; au IIe siècle avant J.-C. et il est difficile de savoir si ces corps de métiers avaient une origine grecque ou romaine. Les quartiers d'artisans étaient concentrés près des réseaux d'approvisionnement en eau, cet accès à l'eau constitue dans de nombreuses villes un facteur déterminant pour l'installation de certains artisans. Les plombiers helléniques romanisés et des plombiers romains hellénisés amenaient et raccordaient en eau, non pas uniquement ces ateliers mais également les fontaines publiques proches. Ces plombiers helléniques étaient des hommes libres et des esclaves, car les grecs méprisaient le travail manuel et il y avait beaucoup d’esclaves à l’époque classique, ceux-ci pouvaient être soit des artisans indépendants travaillant seuls, soit des petits patrons employant des compagnons et des apprentis[57].

Ruines des thermes d'Antonin à Carthage.

Les esclaves pouvaient pratiquer tous les métiers, certains très habiles et appréciés pour leur art. Un esclave plombier qui avait eu la même formation au métier qu'un ouvrier libre, était aussi qualifié qu'un plombier libre[58]. Mais comme le dit Aristote "Si les navettes tissaient d'elles-mêmes et les plectres jouaient tout seuls de la cithare, alors les ingénieurs n'auraient pas besoin d'exécutants, ni les maîtres d'esclaves" [59].

C’est à partir du  milieu du IIe siècle avant J.-C., que les armées de Rome occupèrent la Grèce, ainsi qu’une grande partie des pays du basin méditerranéen[60]. A  Athènes, les Romains construisirent des canaux et des aqueducs pour une meilleure alimentation de la ville en eau, ce dont elle avait un besoin urgent. Des fouilles récentes ont mis à jour des réseaux de canalisations en poteries et en plomb, datant des premiers siècles de notre ère[61].

Carthage, l'ancienne capitale romaine en Afrique, avait des maisons bourgeoises avec réservoir en sous sol pour la récupération des eaux de pluie à des fins domestiques, ainsi que la captation et le stockage des eaux de sources. C’est à Carthage que furent construits les fameux thermes d'Antonin, ″le plus vaste ensemble thermal romain construit sur le sol africain″. A partir de l'aqueduc de Zaghouan alimentant la cité, des réservoirs d'eau d'une contenance de 30 à 60 000 mètres cube d'eau, permettaient au moyen de canalisations, l'alimentation des douches, latrines et de plusieurs piscines, dont une de près de 50 mètre de long[62]. La destruction du complexe au cours des siècles et donc des réseaux de canalisations intérieures, ne permet pas d'en connaitre la nature. De la pierre, du plomb et du cuivre certainement, en fonction des réseaux, en grande partie mis en place par des plombiers gréco-romains.

Syracuse, ville au sud est de la Sicile, fut fondée au VIIIe siècle avant J.-C. par des colons grecs venant de Corinthe. Elle était alimentée en eau à partir de nappes souterraines et un système d'adduction d'eau classique dans le monde grec de l'époque : les puits pour les habitations, des citernes pour le stockage de l'eau utilisée pour les bâtiments d'une certaine importance et alimentés par des réseaux de distribution réalisés par des canaux et des aqueducs creusés dans la roche de la montagne. Ces aqueducs servaient à alimenter les fontaines, comme la fontaine monumentale de la Piazza della Victoria destinée aux besoins de la population[63]. Des réseaux secondaires existaient pour le raccordement final des habitations ou des fontaines, notamment des tuyauteries de plomb qui ont été retrouvées au cours de fouilles[64].

Coupe longitudinale du siphon en tuyau de plomb pour l'alimentation de la ville de Pergame.

Au IIe siècle avant J.-C., devenue une cité puissante, la citadelle de Pergame en Asie Mineure a besoin d'eau. La compréhension du système hydraulique du siphon dit inversé, ainsi que la maîtrise de la métallurgie du plomb, ont permis de réaliser un ouvrage hydraulique sans précédent.

Le système d'adduction d'eau de Pergame est composé de deux parties :[65]

- La première partie était réalisée par trois tuyauteries parallèles composées de 200 000 éléments de poterie, emboîtés et jointoyés avec un mélange de sable, d'argile et de naphte. Ce réseau amenait l'eau de la source à 1250 m d'altitude, sur 40 km de distance en écoulement libre, jusqu'à un réservoir à 3 km en face de la citadelle, à 376 m d'altitude.

- La deuxième partie conduisait l'eau du réservoir à 376 m de hauteur, jusqu'à la citadelle sur la colline en face, distante de 3 km à vol d'oiseau et à une altitude de 350 m, en franchissant un vallon dont la hauteur la plus basse est de 175 m. Soit 200 m de dénivelé.

Le siphon qui franchissait la vallée, était constitué par une tuyauterie en plomb de 30 cm de diamètre extérieur et d'une épaisseur supposée de 5 cm. La conduite était posée sur des supports en pierre au dessus du sol, avec des systèmes d'ancrage pour reprendre les efforts thermiques et hydrodynamiques de la conduite. La tuyauterie en plomb a disparue, seuls restent les ancrages permettant de présumer de la section des tubes et des traces de plomb retrouvées sur le tracé de la conduite. Le principe de fabrication et de jonctionnement des tubes en plomb sont inconnus. Le débit estimé de la conduite est de 45 l/s[66].

Au temps des Celtes

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Statère d'or du peuple des Parisii. Ier siècle avant J.-C.

Dans ce qui deviendra la Gaule après la conquête de César, des hommes occupaient notre territoire, quelques preuves bien visibles ou découvertes par les archéologues nous en apportent la preuve. Les dolmens et cromlechs indiquent la présence d'un peuple au néolithique, dont on sait peu de chose. Au premier millénaire avant notre ère sont arrivés les Celtes, venus de l'Europe centrale, ils sont "les acteurs principaux de la protohistoire de toute l'Europe occidentale et centrale"[67]. Si nous ne connaissons pas la langue parlée avant l'arrivée des Celtes, ceux-ci nous ont laissés leurs langues, lesquelles possèdent une certaine parenté linguistique, elles se sont perpétuées avec plus ou moins de rigueur au fil des générations : le breton, le gallois, l'irlandais, etc.

Palais en Europe aux temps du néolithique.

Les Celtes étaient un peuple de l'âge des métaux, mais ils ne bâtirent pas, comme les grecs et les romains des ensembles urbains, leur habitat était la hutte de torchis avec une couverture de chaume ; la maison du chef pouvait être en bois ; ces « bourgades » étaient parfois fortifiées. Il existe cependant quelques « villes » celtes, qui font encore l'objet de fouilles, telles Bibracte et Avaricum (actuellement Bourges). Les besoins en eau étaient directement pris dans la rivière proche, dans les ruisseaux et les sources qui pouvaient alimenter des fontaines. Un réseau d'égout a été trouvé à Bibracte, mais pas de technique ou de matériaux particuliers d'amenée d'eau et donc pas d'artisan pouvant s'apparenter à des plombiers[68].

De cette époque de notre histoire, les archéologues n'ont retrouvé qu'un matériel épigraphe c'est à dire sans la moindre inscription. Les Celtes n'ont pas utilisé l'écriture pour la transmission d'un savoir technique ou littéraire, sauf pour l'écriture oghamique de l'irlandais primitif [69]. Les Celtes ont privilégié l'utilisation d'idéogrammes pour pour l'identification de l'identité celte, empruntés parfois à d'autres civilisations: le cheval, le triskell, les dauphins, l'arbre, etc[70]    

Au temps des Romains

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Vestiges des thermes romains - Hypocauste - à Beith' Shein en Israël.

Le métier de plombier a suivi une évolution dans le temps et dans l'espace; il y a une continuité dans le métier au fil des civilisations et des générations. Continuité dans l'évolution des matériaux et des techniques de fabrication et de pose et donc dans les hommes qui ont servi le métier de plombier.

L’Egypte ancienne, comme d’autres civilisations à cette même époque, connaissait le travail du cuivre, la fabrication de tuyaux et leur utilisation dans le cadre d’adduction et de distribution d’eau aux palais et autres maisons des nobles[71].

Au cours de ces mêmes époques sont mis en place les réseaux d'eau dans la vallée de l'Indus, le Pakistan actuel et sur les plateaux de la Perse, aujourd'hui l'Iran. Si des matériaux tels que le plomb ou le cuivre ne sont pas toujours découverts par les archéologues, les adductions d'eau dans les bâtiments ne peuvent pas être seulement en pierre ou en poterie, le plomb et le cuivre furent utilisés à un moment ou à un autre de la construction, un jour les archéologues en trouveront la preuve.

Les Grecs eux-mêmes ne sont pas très bavards sur les matériaux utilisés pour l'alimentation de leurs thermes, mot qui vient du grec thermo, chaud et de leurs fontaines. A l'origine, les bains étaient froids. Les bains chauds avaient mauvaise réputation, suspectés d'amollir le corps tandis que l'eau froide, aguerrit le corps et le caractère. Cependant, les Grecs en vinrent vite à des bains tièdes, puis chauds dans les thermes, avec notamment les hypocaustes très utilisés par les Romains[72]. L’Egypte, après être passée de dynasties en provenance de Haute et Basse Egypte, libyenne, puis perse avec Alexandre le Grand, connue le règne du fascinant Toutankhamon et de la belle Néfertiti, voit arriver les Grecs avec les Ptolémées, puis les Romains et le couple célèbre César et Cléopâtre. Avec l’arrivée des armées romaines en Egypte et avec elles les artisans-soldats de Rome, va se mettre en place toute une formation et une retransmission des techniques de construction des Égyptiens vers les artisans romains. Ces nouvelles techniques et notamment la fabrication et l’utilisation de tuyaux vont êtres reprises et utilisées par les collèges d’artisans de Rome, puis de l’Empire romain. Voici qu'arrivent les Plumbarius.  

Les découvertes de Pompéi
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Vestiges des toilettes publiques romaines à Beit 'Shein en Israël.

Pompéi, fondé au VIe siècle avant J.-C., par l’extrême rapidité de l’ensevelissement de la ville et la mort sur place des habitants en 79 après J.-C., a été protégée des pillages et des ravages du temps. Pour les archéologues, il s'agit d'une image précieuse de la vie des Romains de l'époque, dans une ville de province qui comptait entre 12 000 et 20 000 habitants suivant les époques.

Fontaine à tête de taureau à Pompéi.

Sur le site de fouilles de Pompéi, région VII, 5, 28, suivant le quadrillage archéologique de la cité, un local a été identifié comme étant un atelier de plomberie[73]. L'identification du métier pratiqué en ce lieu, s'est faite tout d'abord en fonction de l'aménagement du local: un bloc de pierre réutilisé et servant d'établi, mais également d'un grand nombre de déchets d'alliage à base de plomb, de fer, d’alliage cuivreux trouvés dans une partie du local. Nicolas Monteix[74] nous dit que pour l'occupant de cet atelier, la spécialisation dans le travail du plomb, est évidente ainsi que celle sur d'autres métaux. Sur un site proche un fer à braser (souder) a été trouvé, avec des limes, une tenaille, des forets, trois marteaux et une scie. Le fer à souder a une pellicule de plomb (peut-être de soudure) sur la face servant à souder[75].

Le réseau d'adduction d'eau de Pompéi partait de l'aqueduc de Serino qui alimentait également en eau la ville de Naples, vers un château d'eau principal qui alimentait plusieurs châteaux d'eau secondaires -14 on été retrouvés - au moyen d'un réseau de tuyauteries en plomb de gros diamètres, pouvant aller jusqu'à 300 mm. A partir de ces châteaux d'eau, un réseau secondaire de tuyauteries en plomb (les fistulae) alimentait des fontaines et des maisons particulières[76]. Une quarantaine de fontaines ont été mise à jour par les archéologues. ″Ces fontaines étaient généralement en basalte, parfois en travertin ou en marbre. Elles étaient formées d'une vasque rectangulaire, surmontée d'une pierre sculptée en forme de mascaron...″[77].

Depuis la canalisation sur la rue, les maisons étaient raccordées à un réservoir individuel, lequel par un réseau de tuyauteries en plomb alimentait les fontaines intérieures, les cuisines et les latrines, les thermes publics ou bains[78], avec parfois des thermes privés avec bains chauds, tièdes et froids, une piscine extérieure et les jardins. Parfois un tuyau en cuivre raccordait la sortie en bronze plus ou moins ouvragée. Le réseau secondaire alimentait également certaines boutiques ou ateliers comme les blanchisseries ou fullonica, des restaurants (découverts en 2014 )[79]. On peu facilement imaginer le nombre important de plombiers, libres ou esclaves, qui travaillaient à la fabrication et à l'installation de tous ces réseaux d'adduction d'eau dans les villes romaines.

Thermes romains de Corinthe.
Latrines publiques romaines à Ostie en Italie.

L'évacuation des eaux résiduelles n'est pas nouvelle, même si au même titre que l'accès à l'eau, l'évacuation des eaux usées est encore de nos jours un des problèmes majeurs des pays dit en voie de développement. Dans la ville de Mohenjo-Daro bâti au IIIe millénaire avant J.-C. au Pakistan actuel, les archéologues ont mis à jour des réseaux d'égout en pierre et en poterie[80]. C'est des Étrusques que les Romains auraient appris ces techniques d'évacuation des déchets humains[81].

Dans la plupart des villes romaines, les eaux une fois utilisées étaient évacuées soit vers les rivières proches, soit dans des fosses. Pour les latrines publiques, les caniveaux qui passaient sous les sièges et au devant des toilettes, évacuaient les matières fécales et l'urine dans de grands canaux collecteurs qui se jetaient dans le Tibre[82]. De même pour les thermes, les eaux usées étaient évacuées vers les égouts de la ville et ces eaux peu chargées servaient à l'entrainement des matières fécales venant des latrines. Un autel était même dédié à la déesse Cloacina (la Purificatrice), érigé à l'entrée du fameux Cloaca Maxima de Rome construit sous le règne de Tarquin le Superbe 534 - 509 avant J.-C.[83].

Dans les ruines d'Ostie, le grand port de la Rome antique, les archéologues et autres historiens, nous indiquent la même chose concernant les réseaux de distribution principale d'eau et les raccordements aux maisons, thermes et latrines. Les tuyauteries étaient en plomb de différents diamètres, formées à partir de tables de plomb de 1 cm d'épaisseur, roulées sur une forme probablement en bois. Après formage, les tuyaux étaient soudés sur toute leur longueur (voir croquis), avant d'êtres assemblés et placés dans des tranchées le long des voies de circulation[84]. Les eaux usées étaient également évacuées par des réseaux de poteries vers la mer.

Les romains en Gaule

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Répartiteur d'eau romain à Nîmes. Arrivée de l'eau de l'aqueduc et départs en plomb vers les réseaux de la ville.
Carte topographique des principales voies romaines construites en Gaule sous l'Empire Romain.

Lors de l'invasion de la Gaule par les romains malgré la victoire de Vercingétorix sur César à Gergovie en 52 avant J.-C., de nombreux riches romains s'établirent dans notre pays, devinrent gallo-romains et se firent construire de magnifiques maisons, les fameuses Villas Romaines. De nombreux bâtiments publics furent également construits, comme les thermes publics, les fontaines et les latrines, dont il nous reste encore de magnifiques vestiges en France et en Europe[85]. Ces Villas Romaines possédaient leurs thermes personnels, des jardins et des fontaines. L'eau était amenée vers les lieux d'utilisation par les aqueducs et des réseaux complexes tels que citernes, distributeurs - les castellum divisiorum - et tuyauteries généralement en plomb. Ces adductions d'eau ont été faites dans les nouvelles villes de l'Empire romain, lesquelles sont toujours nos grandes capitales régionales françaises: Burdigala, Lugdunum, Condate, Tolosa, Lutecia, Bath en Angleterre, etc. Les Romains ont transposé leurs habitudes et niveau de vie de leur pays d'origine, dans les pays conquis, ainsi que les techniques pour permettre la mise en œuvre de leur mode de vie[86].

Trinquetaille, est une ville romaine oubliée et engloutie dans l’agglomération d'Arles, mais qui pour les plombiers est très importante en raison des découvertes qui y ont été faites. Déjà en 1570 un premier manuscrit de monsieur Rebattu antiquaire à Arles, parle d'un tuyau de plomb remonté du fleuve avec des inscriptions en latin[87]. Puis en 1650, 1707, 1708 et 1822 d'autres tuyaux ont été retirés du Rhône, souvent par les bateliers lors du relevage des ancres de bateaux. Les tuyaux sont dans les musées de la région.

Croquis de soudure longitudinale sur tuyau de plomb romain.

Ces tuyaux, suivant le mémoire de la Société Royale des Antiquaires de France en 1823[88], sont de différentes longueurs, entre 6 à 10 pieds, soit entre 2 et 3 mètres et de plusieurs diamètres, entre 13 et 15 pouces de circonférence extérieure, soit environ 11 et 13 centimètres de diamètre. Les épaisseurs varient elles aussi et elles se situent entre 5 et 8 lignes, soit entre 16 et 25 mm. Les tuyaux retirés en 1708, auraient 1 pied de diamètre, près de 33 cm ! Peut être une erreur entre le diamètre et la circonférence et une toise de longueur, environ 1,95 m de long[89].

Tuyau de plomb romain à Bath en Angleterre.

D'après les études d'André Cochet en 1993[90], ces tuyaux en longueur de 2 à 3 mètres avaient une emboîture de 3 à 4 cm et nœud de soudure à l'étain, roulé en olive. Avant soudure et afin d'avoir une meilleure tenue à la traction au moment de l'immersion, un clou en fer était enfoncé de part en part de la jonction (compréhensible mais bizarre.) La fabrication des tuyaux était faite à partir d'une table de plomb roulée sur un mandrin qui pouvait être en bois, avec les bords légèrement relevés, probablement pour avoir un meilleur assemblage au moment de la soudure longitudinale. Celle-ci se faisait par coulage de soudure entre deux planchettes servant de ″coffrage″[91]. La soudure longitudinale devait se faire directement sur la forme en bois, avec une légère remise en forme à la batte tant que le métal était chaud (voir le croquis). La fabrication devait se faire en atelier, peut-être au bord du fleuve, près du lieu de la mise en place et les tuyaux assemblés par longueur de 4 ou 6 mètres, ou plus, afin d'éviter un trop grand nombre de soudures en position avant l'immersion dans le Rhône. On ne connait pas la technique pour la mise en place de ces réseaux au fond du fleuve, voici deux millénaires, le Rhône n'étant pas par définition, un fleuve tranquille. Il ne semble pas qu'une quelconque hypothèse ait été faite à ce sujet.

On remarquera que le principe de fabrication des tuyaux de plomb romains et gallo-romains par la suite, les fistulae, est le même que les tuyaux de cuivre de l'Egypte ancienne. Le cuivre fut peu utilisé par les Romains dans la fabrication des tuyauteries; le cuivre devait être trop coûteux, alors que le minerai de plomb était disponible dans plusieurs pays de l'Empire[92]. Il est possible qu'à l'époque de l'invasion romaine en Egypte, les mines de cuivre du Sinaï et de Palestine ne soient plus en exploitation.

Tuyaux de plomb romains sortis du Rhône près d'Arles.

Une fois de plus, nous pouvons dire que s’il y a des tuyaux, il y avait obligatoirement des hommes pour les fabriquer et pour les mettre en place. Les Plumbarius.

Vestiges romains du Pont du Gard.

Au temps des Romains, ces hommes faisaient partie de cette branche des laboratores : (ceux qui travaillent). Le roulage de forme ovoïde et l'étanchéité par un cordon de soudure longitudinale, ne pouvaient être faits que par des hommes de métiers. Sans oublier la pose de ces tuyauteries, fragiles, lourdes et souvent posées dans des conditions difficiles. Ces hommes s’appelaient Plumbarius [93], c’était les hommes qui travaillaient le plumbum, c'est-à-dire le plomb. Le travail sur un tuyau de plomb de 200 ou 300 millimètres de diamètre, ne se fait pas sans une parfaite connaissance du métier de plombier. Sans oublier qu'à cette époque il n'y avait pas de chalumeau pour chauffer et souder le plomb, tout se faisait au fourneau proche de la soudure. Picages droits et obliques, coudes en tranches de melon, peut-être pré-soudure du plomb au fer rouge, avant de terminer avec une belle soudure à l'étain, "coulée" à la louche et finie au fer chaud, dans le style qui sera celui des fontainiers de Versailles 15 siècles plus tard.

Ces tuyaux portaient presque tous des inscriptions en latin, gravées probablement avant la mise en forme, il est indiqué aussi moulé (inscrite au moment de la fonte de la table de plomb). Ces inscriptions comportent des noms de personnes, des chiffres (romains) qui pourraient êtres l'indication du poids d'un ensemble de réseau[94]. Par contre certains portent des noms de personnes: C.CANTIVS. POTHINVS.FACIT. Facit étant le diminutif de "faciebat" qui en latin signifie "fait" c'est à dire par extension: "réalisé par C. Cantius Pothinus" et un autre avec le nom de T.VALERIVS SVRRILIO. D'après le correspondant de la Société des Antiquaires, le comte de Villeneuve-Bargemont, ancien Préfet du département des Bouches du Rhône, ces noms seraient ceux des ouvriers ayant fabriqué ces tuyaux. Les plombiers-soldats que César avaient envoyés en 43 avant J.-C. avec la VIe légion romaine pour fonder la nouvelle colonie d'Arles[95].

Lutèce. Thermes de Cluny. Partie nord de l'égout. Avec cunette et trottoirs.

Les Romains on peu parlé des plombiers, comme des autres métiers d'ailleurs, même si les collèges d'artisans étaient bien connus, mais le travail manuel n'était pas, à l'époque, la préoccupation première de nos voisins transalpins[96], comme d'ailleurs les Grecs avant eux. Pour les Romains, seuls comptaient les soldats qui défendaient et soumettaient les nations et les paysans qui procuraient la nourriture du peuple et de l'armée du César. Comme le dit le poète Virgile par la voix d'Anchise : "Toi, Romain, souvient-toi de régir les nations, ce seront là tes arts"[97]. C'est à dire, soldat gagne les guerres qui nous procurerons des esclaves, lesquels travaillerons pour nous.

Cependant, si peu d'écrits sont parvenus jusqu'à nous, de nombreux vestiges, édifices et matériaux sont toujours là pour nous montrer l'art de nos anciens et nous rappeler que le métier de plombier est un métier très ancien. Ceci n'est pas un vain mot, le passé le prouve.

Un tuyau de plomb a été retrouvé sur le site des fouilles entreprises à l'occasion de la construction du laboratoire de biologie du développement pour l'institut Curie à Paris en 2006. Ces fouilles ont livré de précieuses informations sur la fondation de la Lutèce romaine[98]. Ce tuyau, partie d'un réseau plus important d'adduction d'eau, a été fabriqué et posé très certainement par des plombiers gaulois, lesquels avaient appris le métier auprès des artisans romains[99].

Au musée lapidaire de Bordeaux à la fin du XIXe siècle, a été retrouvé un tuyau de plomb d'origine romaine, une fistula, très certainement en provenance de la cité de Voconces (peuple gaulois installé sur le territoire actuel de la Drome, Isère,Vaucluse, etc.). Ce tuyau de 45 cm de diamètre, portait une inscription en latin : THERAPIVS F . Une plaque de plomb avec la même inscription avait été retrouvée à Vinsobres près de Nyons en 1876[100]. D'après les spécialistes de l'époque, "THERAPIVS serait selon toute ressemblance un plombier de la cité des Voconces" [101]. Le F étant le diminutif de Facit = fait, en latin.

Inscriptions sur tuyaux de plomb romains.

Pour la construction de ces réseaux amenant l'eau dans les villes, puis le raccordement des villas et des thermes, il fallait des hommes, simples exécutants, esclaves ou hommes de peine, laboratores, et des hommes de métiers: tailleurs de pierres, maçons et plombiers: les plumbarius. Certains de ces ouvriers vinrent avec les armées romaines, souvent soldat eux mêmes[102], ils formèrent les meilleurs des ancêtres de la profession; les Romains sont restés près de 5 siècles en Gaule. Venu de l'Egypte ancienne, puis de Rome, en passant pour certains par la Grèce, le métier de plombier fut transmis aux Gaulois. Ces laboratores gaulois apprirent vite auprès des maîtres plombiers romains venus  de tout l'Empire, lesquels au fil des siècles d'occupation romaine ont transmis le métier aux autres générations; c'est à eux que l'on doit ce travail du plomb que l’on retrouve lors de fouilles dans notre pays et dans - presque - toute l'Europe.

Dans le Haut Moyen Age

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Puits avec sa cage à rouet au château d'Harcourt.

A la fin de l’occupation romaine, dans le courant du IVe et Ve siècle, et le retour des plombiers transalpins dans leur pays, les territoires occupés par les Romains lentement se replièrent sur eux-mêmes et subirent pendant des siècles les invasions barbares[103]. Ceci eut plusieurs conséquences dans la vie des plombiers gaulois: déjà l’arrêt de la construction, les grands travaux de construction et de modernisation des infrastructures s’arrêtent, ensuite l’abandon de l’entretien des grandes sources de captation et de distribution de l’eau, les réseaux de transport de l'eau ne sont plus entretenus, tels que les aqueducs, les réservoirs et réseaux de canalisations. De plus, l’abandon des villas romaines avec les bassins, les fontaines et les thermes, limite les besoins en eau, lesquels faisaient la fierté des habitants et procuraient du travail aux plombiers. Ceux-ci lentement, génération après génération délaissent l’apprentissage de leur métier, quittent les grandes villes au profit des campagnes. Il nous faudra attendre plusieurs siècles pour que reviennent les plombiers. A une certaine époque, les rois de France eux-mêmes avaient quitté leur capitale pour retourner dans leur domaine provincial.

La construction des châteaux forts ne procure pas beaucoup de travail aux plombiers. Certains châteaux possèdent tout de même des latrines sur plusieurs niveaux du donjon, à la fois pour la famille et la suite du seigneur, mais également pour les soldats et la garde du château; c'est le cas pour le château de Pierrefonds chef-d'œuvre du XIIe siècle[104]. Pour l'approvisionnement en eau, un puits au milieu de la cour près du donjon, des seaux en bois que montent les hommes dans les étages et les besoins en eau, encore faibles, sont vite couverts. Certains châteaux qui ne possédaient pas de puits, avaient un petit réseau d’aqueducs enterrés, collectant les eaux de sources[105]. Les châteaux ne sont plus couverts en plomb; celui-ci est trop cher et trop dangereux en cas d’incendie. La toilette du matin et les toilettes sont plus que rudimentaires. Placées en surplomb, et servant de décoration extérieure ( ! ), les toilettes des châteaux forts manquent beaucoup de confort[106]. Mais il semblerait qu’à cette époque  se laver serait un signe de luxure. Mais passons vite cette époque, qui fut pour les plombiers gaulois le néant de la nuit mérovingienne et voyons comment vont-ils revenir sur la scène de leurs exploits.

Clocheton en plomb doré et ardoises.

Au fil des siècles et dans la nuit des invasions barbares, la tradition se perpétue tout de même un peu chez les plombiers, en effet, le clocher de la première église Saint-Jean de Troyes était "entourée d’une couronne en plomb doré", un don, semble-il, du roi Louis II dit Le Bègue, lors de son sacre par le pape Jean VIII  dans cette même église en l’an 877[107].  Au début du XIIe siècle, l’abbé Etienne de Tournay fait reconstruire l’église Sainte Geneviève avec une couverture en "lames de plomb"[108]. Le plombier recouvre donc combles et terrasses, ainsi que certaines parties de façades en bois afin de les protéger des intempéries et de ne pas perdre la main.

En l'an 852, l'abbé Loup de Ferrières, ou Loup Servat, abbé de l'abbaye de Ferrières en Gâtinais, s'adresse à Æthelwulf roi de Wessex - royaume Anglo-Saxon au sud ouest de l'Angleterre - pour obtenir le plomb nécessaire à la couverture du clocher de l'église abbatiale Sainte Marie[109]. Ayant eu satisfaction, à son achèvement le clocher fut recouvert de feuilles de plomb, ce qui le protégea jusqu'à son incendie en 1426[110]. Il fut restauré au XVIIe siècle, mais frappé par la foudre il s'écroula en 1739. Rapidement reconstruit il devint bien de la République de l'An II (1793 - 1794) et la couverture en plomb fut fondu pour les besoins de la guerre; reconstruit en 1840, le clocher et sa couverture en plomb sont démolis par mesure de sécurité suivant décision du Conseil Municipal du 21 août 1852. "Des travaux urgents et indispensables sont réclamés pour l'église de Ferrières...pour prévenir un éboulement dans la charpente...ainsi que la chute d'un clocher de plomb qui se trouve au dessus du cœur..." Le clocher fut rasé à sa base, une plate-forme construite et recouverte d'ardoises, mais le clocher n'a jamais été reconstruit[111].

Latrines extérieures à la Tour de l'Honneur de Lesparre en Médoc.

Le plomb qui a donné dans plusieurs langues son nom à notre métier, était connu depuis l'antiquité dans de nombreuses civilisations. Un autre matériau qui va de pair avec le plomb, c'est l'étain. Si on mélange ces deux matériaux on a de la soudure, très utile pour le soudage des tuyaux et des tables de plomb et de cuivre, ainsi que pour bien d'autres travaux anciens et modernes. L'étain, appelé aussi plomb blanc, sert à la protection et la soudure du cuivre; l'étain était également utilisé en couverture pour étamer le plomb et donner aux couvertures une blancheur que ne peut lui donner le plomb de couleur noire légèrement bleuté lorsqu'il est neuf et gris terne après quelques années aux intempéries.

Le point de fusion du plomb est de 327 °c. et celui de l'étain de 232 °c., avec la baguette de soudure à 28% d'étain on atteint des températures de fusion autour de 300 °c. La soudure dite à l'étain est cependant assez délicate, de par la faible différence des températures de fusion.

Mais un autre type de plomb existe sur certains monuments historiques: c'est le plomb doré. On peut en voir sur l'aile sud du château de Versailles. Au temps de Louis XIV tous les éléments d'ornementation en plomb de ta toiture étaient dorés à l'or fin. Certaines statues en plomb coulé sont également dorées à l'or fin, comme la statue de la déesse du bassin de Flore réalisée en plomb doré et qui appartient à l'ensemble des bassins des Saisons à Versailles[112]. Ce travail de plomberie décorative, poinçons, épis, a longtemps été exécuté par le principe du repoussage du métal; celui-ci permet plus de légèreté dans les ouvrages que le principe du coulage du plomb. C'est jusqu'au XVIe siècle que ce principe du repoussage va perdurer pour être remplacé par la fonte du plomb sur moule, laquelle permet la multiplication plus rapide d'éléments identiques. 

Les anciens avaient également trouvé que le mélange de cuivre et de plomb donnait un matériau bien utile et qui a donné son nom à une ère de l'histoire du monde : l'âge de bronze. En ces temps le plomb venait de nombreuses régions de l'Empire romain, alors que l'étain venait principalement des mythiques îles Cassitérides, ou îles de l'étain au nord ouest de l'Espagne et plus tard en Cornouailles au sud ouest de ce que l'on appelait alors l'île de Bretagne[113]

Sarcophage en plomb durci. Musée du Louvre.

En ces temps, un autre travail échoit aux plombiers et cela depuis longtemps et pour encore plusieurs siècles: c’est le doublage intérieur des cercueils, notamment pour recevoir le corps des rois et de la haute noblesse. Le tombeau de Childebert roi des Francs saliens, mort en 481 ou 482 et père de Clovis Ier, avait un cercueil composé de deux enveloppes de plomb[114]. Le bon roi Dagobert, mort en l’an 639, avait lui aussi un cercueil doublé de plomb. L'empereur Napoléon Ier fut également à sa mort, inhumé dans un cercueil de plomb, puis exhumé en 1840 et transporté dans ce même cercueil vers la France[115]. Les guerres étant toujours plus coûteuses, une nouvelle taxe frappa les corporations en 1696 et un décret du Conseil d’Etat du roi Louis XIV, en même temps qu’il taxait la corporation des plombiers de 7 000 livres, taxait les Maîtres (les artisans) par ce décret du 17 juillet 1696 : " Le Roi en son Conseil a ordonné et ordonne qu’en payant par la communauté des Maitres Plombiers Fontainiers…veut et entend sa Majesté, que chaque Maitre qui livrera un cercueil, paye la somme de 6 livres au profit de la communauté...″[116].

Couverture en plomb sur la cathédrale Notre Dame de Paris. Travaux de rénovation.

Nous voici au XIe et XIIe siècle, la foi chrétienne est très forte en cette fin du Moyen Âge, la civilisation urbaine connaît un nouvel essor, la ville redevient le lieu du pouvoir et les capitales se développent. Paris devient vers l’an 1200 la plus grande ville de l'Occident, avec une population estimée de 80 000 à 100 000 habitants et 200 000 habitants au XIVe siècle[117]; ceci avant que ne s'abattent sur la France la Grande Peste et la guerre de Cent Ans. Comme pour le reste de la population, ces deux fléaux touchèrent un grand nombre d'ouvriers, faisant fortement augmenter les salaires par manque de personnel qualifié[118]. Puis une nouvelle couche sociale se développa: la bourgeoisie marchande. Le clergé est très puissant, chacun dans sa paroisse veut faire plus beau que dans celle de son voisin, les riches bourgeois donnent pour le salut de leur âme, le commerce des indulgences se développe. C'est alors que les cathédrales fleurissent dans une partie de l’Europe et plus particulièrement en France : Saint Denis, Amiens, Beauvais, Orléans, Paris…Une nouvelle catégorie de Maître d'Ouvrage voit le jour sur les chantiers: les abbés bâtisseurs de cathédrales, comme l'abbé Suger pour l’abbatiale de Saint Denis.

La cathédrale Saint André de Bordeaux, consacrée par le Pape Urbain II le 1er mai 1096, avait une couverture en plomb. Le samedi 25 août 1787, l'imprudence d'un couvreur travaillant sur la voûte principale, déclencha un incendie qui consuma en moins de deux heures la charpente du chœur. Elle fut recouverte en 1812 avec des matériaux moins fragiles en cas d'incendie[119].

C'est alors que pour le bonheur des plombiers, qui ne le savent pas encore, afin de glorifier Dieu et d'atteindre la Jérusalem céleste, les bâtisseurs sont passés de la grotte à la chapelle, puis à l'église et enfin à la cathédrale.

Couverture en plomb sous arcs-boutants - rénovation cathédrale du Havre.

Les plombiers allaient montrer leur art dans les maisons de Dieu. Pas de pierre évier ou de salles de bains en ces lieux, mais ces constructions ont un toit et ce toit est souvent en plomb et le plomb en ces temps c’est l’affaire du plombier, comme nous l'avons déjà vu, même si à cette époque il s’appelle encore couvreur. Couvreur il l’est et son travail est la ″recouverture des mésons″, mais le métier est encore régi par la corporation des charpentiers et placé sous l’autorité du Premier Charpentier du Roi. Dans ″le  Livre des Métiers″ d'Etienne Boileau, Prévôt de Paris, rédigé en 1270 sur les corporations de Paris[120], aucun ouvrier ne porte le nom de plombier, il ne  recense même pas encore les couvreurs et ne parle que des charpentiers au sein de la même organisation juridique.

Au XIIIe siècle, les statuts des charpentiers sont particuliers et le couvreur y figure au même titre que les charrons, les tonneliers ou les huissiers (menuisiers). Le "Livre des Métiers", dénombre un total de 130 associations corporatives mais seulement six du bâtiment, aucune corporation de la couverture, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de couvreurs, mais pas encore organisés et indépendants, ils dépendaient des charpentiers et les "recouvreurs de mésons" avec eux. Le privilège du Premier Charpentier du Roi fut aboli sous Philippe le Bel par un arrêté du Parlement en 1314[121]. "La création d'un Maître Charpentier du Roi, placé au dessus des jurés de chaque communauté, fut un réseau jeté sur elles par le despotisme ombrageux du monarque. Le peuple devenait fort, il inquiétait le pouvoir. On voulut s'immiscer dans ses affaires intimes, connaitre ses secrets, les ressources de la grande famille industrielle, et sous la pompe d'un mot, sous le vernis de l'honneur prétendu que la cour voulait faire à la classe industrielle, disparurent beaucoup de libertés qui devaient lui êtres chères..."[122]

La Taille de 1292 porte 7 ouvriers couvreurs et 21 sous le nom de "recouvreurs de mésons". Bien que faisant partie à cette date des charpentiers, ils étaient comptés à part[123].

En France en ce début du XIVe siècle, les plombiers, spécialistes de la pose du plomb sur les édifices, sont encore appelés "recouvreurs de mésons" et font partie de la corporation des charpentiers, il n'en est pas de même en Angleterre où ils sont déjà appelés  plumbers, ou du moins par le mot latin " plombarius "[124].

Pendant le règne du roi d'Angleterre Edouard II de 1307 à 1327, des travaux de réparation et de rénovation ont lieu sur le Palais de Westminster Hall construit en 1097. Sur le chantier il y avait des carpenters, des tilers (couvreurs), des smiths (forgerons), des masons (stone masons) ou tailleurs de pierres, des torchiators ou plâtriers (du mot français torchis) et des plumbers ou plombiers. D'après le Grand Livre des dépenses, The Roll, le plombier John Valet était payé au prix de 8 pences la journée, alors que son collège Semannus, du village de Estwelle, ne recevait que 6 pences par journée. Comme les charpentiers, le couvreur John le Tuler, ne gagnait que 5 pences par jour[125].

Il est indiqué également qu'avant les travaux de réfection, il fut procédé à la remise en état de l'atelier de plomberie - the old plumbing'shop - "plumbaria". Il est également mentionné les paiements pour achat de charbon, charcoal et de lead and tin, plomb et soudure, pour les plombiers, ainsi qu'un quartern of tallow, quartier de suif (utilisé pour souder le plomb, faisant fonction de décapant)[126].

Couverture en plomb sur la cathédrale de Reims.

Après s’être organisé de longue date, la corporation des couvreurs et "recouvreurs de mésons" et donc des plombiers, qui façonnaient et posaient les tables de plomb pour couvrir les bâtiments, maisons bourgeoises ou cathédrales, se séparent de celle des charpentiers, ils sont érigés en corporation par le Préfet de Paris en 1321 et leurs statuts en 6 articles, promulgués le 23 février 1328, à la fin du règne de Charles IV[127].

L’article Ier des statuts indique que chaque Maître ne pourra avoir qu’un seul apprenti, l’apprentissage durera 6 années et à la fin de celles-ci les statuts précisent: "…et en la fin du terme le valet aura toulz ses outiex frans du mestier...", en fait les outils sont laissés en pur don à l’apprenti devenu un valet, plus tard appelé compagnon. Les statuts des recouvreurs de mésons sont revus et corrigés en 1449 par le conseiller du Roi Charles VII et chargé par celui-ci de la réforme des métiers de la ville de Paris[128].

L'ordonnance du Roi de France Jean II le Bon en février 1351, concernant principalement la réglementation des prix de facturation du travail, indique :″Les maçons et les recouvreurs de maisons ne prendront à la saint Martin d’hiver jusqu’à Pâques que XXVI (26) deniers par journée et leur ayde que XVI (16) deniers et non plus…″ Le client était déjà une personne importante aux yeux du roi, puisque celui-ci, se préoccupait de son pouvoir d'achat.

Couverture et clocher de plomb de la Sainte-Chapelle à Paris.

Si le mot couverture est utilisé déjà au milieu du XIIe siècle dans les écrits courants, le mot couvreur n’apparaît dans la langue française qu'au début du XIIIe siècle[129]. Comme indiqué précédemment, obligatoirement s’il y a de la couverture il y a des couvreurs pour le travail de l'ardoise, de la tuile et du plomb et s’il y a du plomb il y a des hommes spécialisés dans ce travail du plomb : les plombiers. La pose des tuiles et des ardoises, véritable métier, élevé en un art pour certains travaux, est totalement différente du travail du plomb dans la couverture d’un édifice tel une cathédrale, une flèche ou un poinçon, travaux de toiture, tuyaux de descente, gargouilles et autres revêtements de la pierre ou du bois. Illustres descendants des plombiers de l’époque romaine, certains de ces "recouvreurs de mésons" ont été formés au travail du plomb pour créer une nouvelle corporation et un renouveau du métier : celui des plombiers.

L’esprit corporatif renaît avec les grands chantiers et le nombre d’ouvriers de plus en plus nombreux. Créée au sein même de la ville sinon du quartier, la corporation – appelée alors métier – regroupe des artisans d’un même métier et d’un même  sentiment religieux[130], souvent dans la même rue; la rue de Brosse à Paris s’appelait il y a encore peu de temps la rue de la Mortellerie, les maçons d'aujourd’hui. Ces hommes, ces artisans, se regroupèrent pour mener à bien, dans le respect du travail bien fait et de la solidarité des hommes, des édifices défiant le temps et qui font encore de nos jours l’intérêt et le ravissement du monde entier.  

Chéneau, bande d'égout et noue en plomb. Rénovation au château d'Harcourt.

Défini par Alfred Franklin[131], "L'art du plombier remonte cependant aux premiers siècles du Moyen Age et il se perpétua sans déchoir jusqu’à la Renaissance. Sous les Rois Mérovingiens  - du Ve au VIIIe siècle - on couvrait déjà de plomb des édifices entiers, palais et églises... C’est un art à part qui traite avec raison la plomberie comme de l’orfèvrerie. Les ouvriers se plaisaient à revêtir les toits d’ouvrages charmants, à repousser au marteau, à exécuter des crêtes, des épis… "[132].

Au cours de cette période du Haut Moyen Âge, les plombiers réalisent quelques travaux de ce qui deviendra leur vrai métier : celui de l’amenée et de l’installation de l’eau dans les maisons. Mais à la fin du Moyen-Âge, à Paris, seules 200 maisons sont alimentées par des canalisations en eau de source du Pré Saint-Gervais, Belleville ou Rungis. Les canalisations sont en plomb, certaines en bois. La majorité des habitants a donc recours aux fontaines publiques pour leur alimentation en eau dite potable ou bien est réduite à utiliser l'eau de la Seine. Le métier de base du plombier n'est pas encore très développé et ce n'est que trop lentement que l'eau arrivera dans toutes les maisons au cours des siècles suivants.

Au sein des corporations de plus en plus puissantes, l'artisan - le Maître - devient un privilégié, mais le métier devient très réglementé, à la foi par les règles de la corporation, mais aussi par le roi. Les règles des corporations touches non seulement les Maîtres mais aussi les ouvriers (valets ou compagnons) ainsi que les apprentis[133]. Si dans l'Antiquité l'oisiveté était l'apanage du citoyen libre et le travail souvent celui de l'homme pauvre ou déchut, ainsi que de l'esclave, la société nouvelle qui s'installe au Moyen Âge, réhabilite le travail et les travailleurs.

Mais de l'esclavage l'ouvrier tombe dans le servage, puis sous la férule des corporations. Le droit de travailler  devient un droit corporatif ou domanial et royal. Par exemple ce n'est qu'en 1125 que l'abbé Suger, le Maître d'Oeuvre de la cathédrale de Saint Denis, aurait affranchit les serfs de deux villages, dont celui de Saint Denis, au moment de la construction de l'abbatiale. En Île-de-France le roi Louis IX (Saint Louis) et les grandes abbayes ont supprimé le servage de 1246 à 1272. Ce n'est que que par un acte du 6 juillet 1315 que le roi Louis X affranchit tous les serfs du Royaume de France[134].

Au temps de la Renaissance

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Descente pluviale en fonte avec gargouille.
Pigeonnier avec plomb et ardoises en pays de Rennes.

Au XVIe siècle la noblesse et de nombreux marchands font construire de luxueuses maisons et la plomberie devient un métier d’art dans l’habillement des toitures de ces palais et maisons bourgeoises, avec lucarnes et autres ornements en plomb. C’est alors que les plombiers qui se confondaient avec les couvreurs depuis plusieurs siècles, sollicitèrent leurs propres statuts. Le Prévôt de Paris, Martin de Bragelonne, accepta leur demande.

Les premiers statuts des plombiers – les plombmiers - érigés en métier juré, c'est-à-dire en corporation régulière, furent donnés par lettres patentes au mois de mars 1549 par le roi Henri II. Le roi Louis XIV les renouvela en juin 1648[135].

Les jurés étaient au nombre de deux, élus par leurs pairs, ils avaient en charge la qualité du travail exécuté par les plombiers de la ville et avaient à faire plusieurs visites chaque année sur les chantiers, faisant refaire le travail aux frais du Maître, ou de l’ouvrier qui l'avait mal exécuté et ceci après avoir payé une amende. Un peu dans l'esprit de la charge des "plumbing inspectors" canadiens.

Sur les horaires de travail, l’article XIV des statuts des plombiers précise : "…la besoigne puisse estre et soit loyalle et marchande, nul maistre ne pourra besoigner ne faire besoigner sinon depuys cinq heures du matin jusque a huict heures du soir…" lors du renouvellement des statuts en 1648 il est rajouté et précisé enfin "...sans discontinuation que pour prendre leur réfection honnête et nécessaire..." une honnête journée d’à peine 15 heures.[136]

Pendant encore de nombreuses années, les plombiers vont faire des travaux de couverture en plomb et cela en toute légalité, suivant les statuts royaux de 1549, qui les définissent comme seuls spécialistes pour couvrir en plomb toitures et lucarnes. Les  statuts des plombiers de 1648 article XXXVIII, précisent bien que les couvreurs et maçons "...empiétaient souvent sur les fonctions des plombiers, il leur était défendu de se charger des ouvrages de plomberie, ces ouvrages mal faits et mal soudés (sic) par eux pouvaient êtres un danger pour les passants". Ces deux corporations étaient cependant autorisées à réaliser ces travaux avec l’accord du Maître plombier en charge du chantier[137].

Un certain nombre de précautions sont à prendre lors de la réalisation d'une couverture en plomb, ceci afin que le plomb ne "glisse" pas au cours des siècles, à la fois par son propre poids et par l'effet de la dilatation sous les effets du soleil. Les tables de plomb ne peuvent pas êtres soudées, mais assemblées suivant des règles d'assemblage et de fixation stricts : sur les toitures à fortes pentes, les jonctions latérales sont généralement assemblées par ourlets enroulés, parfois surélevé par une chanlatte placée en dessous. Les jonctions transversales sont exécutées par recouvrement sur la table inférieure, la fixation se faisant au moyen de pattes en cuivre étamé, fixées sur le support. En général les éléments doivent êtres soutenus par un ensemble en bois résineux - sapin ou peuplier - appelé voligeage, ou protégé par un papier anglais sur les supports de pierre, de plâtre ou de ciment[138].

C'est vers le milieu du XVIe siècle que l'on commença à remplacer les gargouilles, qui rejetaient l'eau sur les passants, par des descentes en plomb. Ces descentes recevaient l'eau des terrasses au moyen d'une cuvette et d'un moignon. Ces éléments étaient souvent ouvragés[139]. Ils furent par la suite remplacés par des éléments en fonte, cuivre ou zinc.

Chaise percée de Madame de Pompadour.

En ces temps les besoins en eau pour la toilette étaient encore faibles, on se lavait peu, à la fois par manque d’eau et par manque d’appareils sanitaires, dont certains n’existaient pas encore, mais aussi peut-être que l’on ne voyait pas la nécessité de se laver. Les rois et reines les plus illustres, utilisaient la fameuse chaise percée en des lieux qui surprendraient aujourd'hui. Les anglais, dont les coutumes ressemblaient un peu aux pratiques françaises de l'époque, ont immortalisés la reine Elisabeth Ire par le fait que celle-ci "prenait un bain chaque mois qu’elle en ait besoin ou pas" - "whether she need it or not"[140].

Couverture en ardoises vernissées et travaux de plomb - Hospices de Beaune.

Le château de Versailles, noblesse oblige, avait cependant un nombre important de chambres avec salle de bains et c’était un grand privilège pour un personnage de la cour, que de se voir attribuer, lors d’un séjour au château, une chambre avec salle de bains. En 1674 André Félicien, dans son livre sur la "Description sommaire du chasteau de Versailles" nous dit : "A cofté de cette Sale eft la chambre, & le Cabinet des Bains…où fera une table en forme de bufet fur laquelle doivent eftre arrangez tous les vafes & autres chofes neceffaires pour les bains"….c’eft là que feront les petites Baignoires de marbre & au deriere eft le refervoir pour les eaux"[141].

Mais le Paris du Bon Roy Henri manque d'eau, en 1608 la pompe dite de la Samaritaine est mise en route. Première pompe hydraulique installée sur une des piles du Pont Neuf, avec ses 4 pistons entraînés par une roue actionnée par le courant du fleuve; elle élève 700 mètres cubes d'eau de la Seine par jour pour alimenter le Louvre, les Jardins des Tuileries et 3 fontaines pour le peuple. La pompe fut plusieurs fois restaurée, en très mauvais état elle sera abandonnée en 1791; elle sera démolie en 1813[142].

En 1615, la Reine Marie de Médicis, pour alimenter en eau, son nouveau Palais sur la rive gauche de la Seine, ordonna la construction de l'aqueduc d’Accueil dont les eaux seront  réparties comme suit: un tiers pour le Palais, un tiers pour l'alimentation de 14 fontaines sur la rive gauche et le dernier tiers à la discrétion de l'entrepreneur. Les rois et les reines se lavaient enfin ! Le peuple c'est pour bientôt, pour l'instant il lui faut aller à la fontaine. Les plombiers s'impatientent.

Décors en plomb doré - membrons et lambrequins de la toiture de la cour de marbre au Château de Versailles.

En 1650, Paris avec ses 500 000 habitants compte 61 fontaines publiques[143]. Depuis les aqueducs d'amenée d'eau à diverses portes de la ville, les réseaux de distribution sont en plomb; les tuyaux en bois et en poterie ne sont plus utilisés. Les fuites trop nombreuses en font des matériaux peu fiables avec l'augmentation progressive de la pression dans les réseaux. La fonte arrivera vers le milieu du XVIIe siècle, avec l’alimentation en eau des jardins du château de Versailles[144]. Cependant les réseaux d’égout sont pratiquement inexistants à cette époque. La salubrité et l’hygiène sont déplorables, très probablement responsables de beaucoup d’épidémies et de malheurs pour le peuple de France. En effet Paris n'est pas la seule ville de notre pays dont l'eau manque et où les réseaux d'égouts sont à réaliser; mais si ce n'est pas directement l'affaire du plombier, cela ne veut pas dire par là qu’il s’en lave les mains, mais à chacun son travail.

Les pompes du pont Notre Dame vers 1850.

Après trois années de sécheresse, en 1670 Paris manque toujours d'eau. Deux projets amènent la construction de deux nouvelles pompes hydrauliques au pied du Pont Notre Dame, lesquelles vont élever un peu plus de 1000 mètres cubes par jour d'eau de Seine à 25 mètres, dans une tour réservoir construite à cet effet[145]. L'eau va servir à alimenter de nouvelles fontaines et quelques immeubles bourgeois au moyen de canalisations en fonte et en plomb[146]. Les tuyaux en fonte ont été mis en service pour la première fois pour l'alimentation en eau du château de Versailles.

En 1781, une pompe à vapeur inventée par James Watts, est importée d'Angleterre par la Compagnie des Eaux de Paris. Cette nouvelle installation doit fournir l'eau du quartier de Chaillot et d'Orsay.

C'est alors, le retour d’une pratique que les plombiers de l’époque romaine connaissaient bien et qui va leur donner l’occasion à nouveau et dans un autre domaine, de montrer l’art de leur métier : c’est la reprise de l'alimentation des fontaines et leurs jeux d’eau. L’alimentation des bassins et des jets d’eau dans les châteaux va demander beaucoup d’eau, il faudra l'amener parfois de très loin avec un réseau d’aqueducs, de réservoirs et de tuyauteries souvent en plomb, mais également en fonte à partir du milieu du XVIIe siècle. De prestigieux châteaux vont donner à nos plombiers la possibilité de reprendre cette spécialité ancienne: la fontainerie, qui va nous donner les fontainiers. Les plombiers espagnols utilisent ce nom depuis l’occupation des arabes, qui les ont initiés à cette pratique du métier de plombier, pour l'alimentation en eau des jardins et des fontaines et qui ont pris le joli nom de Fontaneros.

Détail de fenêtre et faîtage en plomb doré à Versailles.

En France, les statuts des plombiers de 1648, articles 34 et 39, font état de cette branche des plombiers-fontainiers qui précise : "...nous faisons déffense aux dits maistres plombiers et fontainiers de vendre…", mais aussi " Par ce que la nécessité des fontaines passe toutes les commodités que nos sujets peuvent imaginer les tuyaux seront souldés avec la soldure fondue …", alors que les statuts de 1549 n’en font pas encore état[147]. Les plombiers-fontainiers sont de retour, on se souvient qu'ils furent très actifs à Rome et lors de l'occupation romaine pour l'alimentation des thermes et des Maisons Romaines. Ils sont même bien là puisque le Plombier du Roy en 1692 se nomme Monsieur Desgoutières [148]. Monsieur Denis Jolly était premier fontainier du Roy; ses deux fils exerçaient leur art, l'un à Versailles et l'autre au Trianon[149].

Descente pluviale en fonte.

Jacques Savary, dans son Dictionnaire du Commerce, nous apprend qu’en 1759, il y avait 40 Maîtres plombiers à Paris, alors que les Maîtres fontainiers qui font partie de la corporation des plombiers, sont au nombre de 50, ceci dû certainement par la construction et l'alimentation d'un grand nombre de bassins et de fontaines dans les châteaux de l’Île-de-France.

En cette fin du XVIe siècle, les plombiers-fontainiers œuvrent du lever au coucher du soleil sur les chantiers des châteaux et ils furent nombreux. Tel celui de Saint Germain et sa grotte d’Orphée, où ″l’eau faisait chanter les oiseaux″, le château de Saint Cloud où mourut Louis XIV, le château de Maintenon, qui fut donné par Louis XIV à l’ancienne gouvernante de ses enfants et dernière compagne du roi, ce château avait un avantage sur bien d’autres : il y avait de l’eau tout près et en abondance; malheureusement la Révolution allait le saccager, jusqu’au plomb des conduites du jardin arrachées et fondues. Le château de Rambouillet où mourut François Ier et que Louis XVI acheta pour 16 millions de livres au duc de Penthièvre, famille des acharnés à l’indépendance de la Bretagne.

Mais aussi le château de Marly, demeure royale qui fut le chef d’œuvre de J.H. Mansart et qui amena une construction spectaculaire : l’aqueduc de Buc, qui alimentait le château et drainait les eaux du plateau de Saclay et toujours visible de nos jours. Les plombiers participèrent également à la mise en place et au raccordement de la machine hydraulique dite de Marly, qui allait alimenter le château de Versailles, chef d’œuvre de tous les corps d’état du bâtiment, mais surtout des plombiers-fontainiers, avec l’aménagement des jeux d’eau dans les jardins.

Les plombiers à Versailles

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Dépose pour rénovation de "l'araignée" en plomb de la fontaine Latone au Château de Versailles.

Avec Colbert, surintendant des Bâtiments de France, le concepteur des jardins Le Notre, l’architecte Louis le Vau et sur les dessins de Charles Le Brun, de nombreuses fontaines vont êtres construites dans les jardins du château de Versailles. Mais il faut toujours plus d’eau. Le roi Louis XIV fait venir sur le chantier les Francine ou Francini, célèbres maîtres fontainiers florentins, qui ont servi les rois de France de Henri IV à Louis XV, pour diriger les travaux d’installation des réseaux d’eau de plusieurs châteaux. Le bon Roy Henri avait fait venir en 1599 le grand père Tommaso Francini[150], pour les jeux d’eau des automates du château de Saint Germain en Laye. Ils réalisèrent également les grandes eaux du château de Vaux le Vicomte. C’est les Francine qui auraient en 1672 développé l’utilisation des tuyaux en fonte pour les adductions d’eau en gros diamètres et en grandes longueurs, notamment sur le chantier de Marly[151].  A Versailles, avec le fontainier du roi Denis Jolly, ils conçurent en 1665, les jeux d’eau de la fameuse grotte de Téthys qui, comme le définit si bien André Félibien, en 1679: "Parmi les pointes de ces rochers on voit une infinité de petits oifeaux qui font un ramage très agréable par l'effet de l'eau". Mais avec les Francini les plombiers-fontainiers étaient là[152].

Bassin du char d'Apollon dans les jardins de Versailles.

Un travail gigantesque qui dura près de quarante années, afin de mettre en place les 35 kilomètres de canalisations en fonte et en plomb. L’utilisation des tuyaux de plomb est réservée au raccordement des fontaines et jeux d’eaux, afin de pratiquer plus facilement les picages, certains coudes et le raccordement des ajutages en cuivre ou en bronze; les jonctions fonte-plomb se font par bride et contre-bride (voir les photos ci-dessus). Les soudures sur les tuyaux en plomb se font suivant la méthode dite à la louche[153]. Une partie des réseaux de fonte, d'après la société PAM, encore utilisés sur les installations des jardins du château, daterait de l’époque de Louis XIV[154].

Détail des soudures sur plomb, dites à la louche, sur " l'araignée" de la fontaine Latone à Versailles.

Certains de ces réseaux en plomb sont donc toujours en service et ce depuis plus de trois siècles. Dans le cadre de la réfection de certaines fontaines, le réseau de tuyauteries en plomb est remplacé au fur et à mesure des travaux, mais toujours avec des tuyaux en plomb. C'est le cas pour le bassin de Latone en cours de réfection en ce début d'année 2014[155].

L’entretien des réseaux est toujours réalisé de nos jours par des fontainiers affectés au parc du château et qui travaillent encore suivant les méthodes du XVIe siècle (ou presque), pour ce qui est de certains travaux sur les réseaux, notamment ceux en plomb. Certains réseaux ont été remplacés avec de la fonte moderne[156].

Fontaine de l'Encelade dans les jardins de Versailles.

Depuis plusieurs siècles, de par le travail et les compétences des plombiers-fontainiers, à Versailles et dans les jardins de nos châteaux, l’eau se donne toujours en spectacle.

A l'époque de Louis XIV, ces eaux amenées de si loin et au prix fort, servaient à l’alimentation en eau des jardins du château et des besoins en eau pour les cuisines, salles de bains et laveries. Sans oublier les nombreux picages, privilèges accordés par le roi à la noblesse ayant fait bâtir de somptueuses demeures autour du château. "Mieux vaut les avoir auprès de soi, qu'en train de comploter dans leur domaine" disait le roi.

De nos jours la ville de Versailles possède son propre réseau, plus de privilèges du roi. Quant à l’eau pour le château et le parc, elle ne vient plus de sources lointaines, ni de la Seine, mais elle est recyclée à partir des eaux du Grand Canal, au moyen de bassins de stockage en partie basse des jeux d’eau et renvoyée dans le canal puis vers les différents bassins et jeux d’eaux toujours aussi gourmands en eau, ce qui provoque quelques problèmes lors des années de grandes sécheresses.

Merci à tous les plombiers-fontainiers actuels et à ceux des générations passées.

La machine hydraulique de Marly

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La Machine dite de Marly en 1723.

Louis XIV avait vu les jeux d’eau du château de Vaux le Vicomte qui appartenait à Nicolas Fouquet, Ministre des Finances du roi - visite qui ne lui a pas porté chance - et voulu les mêmes à Versailles. Mais à Versailles il n’y avait pas d’eau, du moins en quantité suffisante. Un premier réseau est réalisé pour amener les eaux de l’étang de Clagny, des tuyaux en bois et une pompe de Claude Denis, qu’actionne un système d'éoliennes ou, en l’absence de vent, à l'aide d'un cheval, puis deux équipages, ce qui permet d’alimenter les premières fontaines du parc[157]. On s’aperçoit que les techniques en hydraulique pour l'alimentation des fontaines n'avaient pas beaucoup évoluées depuis l’époque des Romains.

Aqueduc de Louveciennes, la tour du Levant et son réservoir au sommet.

De la Seine à Versailles il y a 10 kilomètres et 150 mètres de dénivelé. Située à Bougival, la machine élévatrice dite de Marly, était un des maillons de cette installation devant servir à l’alimentation en eau de Seine, à la fois des jardins du château de Marly et du parc du château de Versailles. Le nom d’un des constructeurs nous est resté: Rennequin Sualem, un charpentier et mécanicien (sic) liégeois, qui construisit un ingénieux mécanisme fait de roues à aubes (14 de 12 mètres de diamètre), de pompes, au nombre de 250, de pistons et de tringles. Dans le cas d'une élévation en une seule fois, si elle était techniquement possible à l'époque - peut-être pas - les pressions auraient été de toutes façons trop fortes pour les tuyaux de l’époque et les joints des pistons de la machine, l’élévation de l’eau se faisait donc en trois étapes de plus de 40 mètres chacune, avec des réservoirs et des pompes intermédiaires. La troisième étape amenait l’eau à la tour du Levant, et vers l’aqueduc qui alimentait le château de Versailles par gravité, avec une hauteur disponible de 33 mètres[158].

Tuyauterie en fonte d'époque, du réseau de refoulement de la machine de Marly.

Ces nouvelles installations furent inaugurées par Louis XIV en 1684. Les travaux avaient duré 5 années avec 1 800 ouvriers: charpentiers, mécaniciens, plombiers, maçons, etc. Les travaux ont nécessité la pose de 800 tonnes de plomb et autant pour les tuyaux en fonte. Ce serait parmi les premières canalisations en fonte utilisées en adduction pour les tuyauteries enterrées et aériennes. Une partie de ces dernières est encore en place sur la colline de Bougival[159]. Le nombre des plombiers et installateurs de tuyaux en fonte n'est pas connu, mais ils devaient êtres nombreux pour poser autant de tonnes de plomb et de fonte; les tuyaux et raccords en fonte, avec jonction à brides et joints en cuir et en plomb, étaient fabriqués en Normandie[160].

Fontaine de Taninges en Haute Savoie.

De nos jours la machine hydraulique dite de Marly n’existe plus, elle a été détruite en 1817, seule une partie de la conduite d’eau en fonte est restée en place, pieusement conservée sur le coteau de Bougival, en souvenir de cette magnifique œuvre collective. La machine fut par la suite remplacée par des machines à vapeur de plusieurs modèles, puis en 1968 par une série d'électro-pompes[161].

Mais ces conduites une fois posées, le travail des plombiers-fontainiers n’était pas terminé et de loin, il restait tout le réseau du parc du château de Versailles à réaliser afin d'alimenter toutes les fontaines et besoins en eau du château.

Dans nos villes et dans nos campagnes

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Fontaine Neptune place Stanislas à Nancy

Le XVIIIe siècle a été une époque de transition après le développement des villes au cours du XVIIe siècle, dû grandement aux efforts de Colbert et au développement poussé par Louis XIV. Mais malheureusement, au début du siècle, c’est la reprise en main des corporations ouvrières, le pouvoir royal les discipline et en fait un instrument du gouvernement. Certains droits donnés aux siècles précédant sont supprimés, la journée de travail est toujours aussi longue, très souvent de 12 heures par jour. C'est encore un travail artisanal dans les villes et les campagnes, l'artisan travaille seul ou avec un ouvrier et un apprenti. Les plombiers se partagent entre le travail de couverture en plomb et la pose de canalisations d'adduction, le raccordement de fontaines publiques et des maisons bourgeoises.

Porteur d'eau au pays de Rennes.

En mars 1776, le roi Louis XVI signe un projet de loi présenté par le célèbre ministre Turgot: une loi supprimant les jurandes, les Maîtrises et les corps de métiers. C'est à dire la totale : "... liberté pour le commerce et l'industrie, le droit pour chacun de travailler comme bon lui semblait, sans entraves et sans obstacles". Cette réforme combattue par les privilégiés et le Parlement, fut annulée par le Conseil en mai de la même année[162].

Mascaron de fontaine.

L'historique nuit du 4 août 1789, supprime (progressivement) tous les privilèges. En reprenant l'idée de Turgot, c'est la loi des 2 - 17 mars 1791 qui supprima les corporations, repris par la loi Le Chapelier du 14 juin[163], qui renforce l'interdit des corporations, mais également tout droit d'association des ouvriers et des paysans, ainsi que le Compagnonnage; un décret de mars avait déjà interdit le droit de grève. Il faudra attendre 1884 pour que la loi Waldeck-Rousseau reconnaisse à nouveau le droit d'association pour le monde ouvrier. 

En cette période troublée, les plombiers comme une grande partie du monde ouvrier, s'engagent pour défendre la patrie; avec en 1792 la déclaration de guerre à l'Autriche, les suites de la Révolution, puis les guerres napoléoniennes, la paix n'est pas pour demain. Les plus jeunes renforcent les bataillons de soldats, alors que les anciens siègent aux différents conseils et assemblées révolutionnaires. Abattue par les récentes lois, la Terreur et les guerres, l'industrie du bâtiment est au plus bas, l'apprentissage abandonné, le métier va mal et les plombiers sont en peine. Un siècle de tristesse et de pauvreté s'installe pour le monde ouvrier[164].

Nous voici au XIXe siècle, l’hygiène dans nos villes est toujours déplorable, seul quelques riches habitants dans les beaux quartiers ont l’eau à volonté dans leur demeure, la majorité des logements, souvent dans des étages ou des combles au dessus des échoppes, est alimenté en eau par les porteurs d’eau.  

Porteur d'eau.
Fontaine au Mont Saint Michel.

L'adduction d'eau des villes romaines était assez bien conçue, un peu moins pour les villes gallo-romaines et notamment Paris; il en était de même d'ailleurs pour l'évacuation des eaux usées.

Au début du XVIe siècle Paris comptait 16 fontaines, 18 seulement à la fin du siècle, alimentées par les aqueducs de Belleville et du Pré Saint Gervais. Puis en 1625 l'aqueduc de Rungis vint alimenter 14 nouvelles fontaines. L’île de la Cité était alimentée par l'eau de la Seine. Sous Louis XV, vers 1750, le nombre des fontaines augmente, mais elles sont souvent sans eau; le Paris des pauvres manque d'eau. L'eau étant, parait-il, interceptée au passage des réseaux par les concessions religieuses et les privilégiés[165].

Le Journal des Débats le 24 juillet 1832 indique : "... le trop petit nombre des bornes fontaines fait que l'habitant de Paris dispose à peine de 7 litre d'eau, alors que celui de Londres en dispose de 62 litres" [166]. Sous Louis XVI la situation s'améliora par la création de nouvelles fontaines, dont certaines marchandes; l'eau était payante, souvent livrée par les porteurs d'eau. Louis Chevalier nous dit en 1835 : "Presque tous les ménages de Paris ne reçoivent la quantité d’eau dont ils ont besoin pour les usages les plus indispensables, que par deux seaux à la fois, péniblement montés chez eux par des porteurs d’eau en sabots" [167].

Sans commentaire.

Sous Napoléon Ier, 84 fontaines alimentent les parisiens et en 1850 leur nombre a encore augmenté, c'est l'époque des fontaines monumentales dont nous avons encore quelques exemples dans la capitale et dans certaines villes de province. Dans les immeubles bourgeois l'eau monte dans les étages, des fontaines murales sont installées et raccordées dans les couloirs des derniers étages, alors que les salles de bains sont installées dans les appartements. Ceci bien sûr avec l'arrivée conjointe du gaz et donc de l'eau chaude. En plus, à Paris, 1500 bornes fontaines sont créées pour le lavage des rues[168]. Libérés des corporations, les plombiers sont sur tous les fronts. Malmené par la Révolution, l'apprentissage reprend timidement et tente de s'organiser.

Mais la majorité des français se lave peu. Si les principales villes de France sont près d’un fleuve, Paris, Lyon, Bordeaux, Toulouse, etc, elles ont toujours manqué d’eau pour les populations dites laborieuses. lI faudra donc attendre le milieu du XIXe siècle pour qu’un réseau d’adduction d’eau digne de ce nom voit le jour à Paris et cela, avec les grands travaux du baron Haussmann et d'Eugène Belgrand qui était en charge des travaux d’adduction et de salubrité de la capitale.

Fontaine ancienne de Guesnou.

C’est à cet inconnu célèbre[169], que l’on doit d’avoir de l’eau à tous les étages. Son réseau est toujours en activité, constamment rénové, entretenu et étendu au fur et à mesure de nouvelles constructions, de l’extension de la capitale et des matériaux nouveaux. Les travaux réalisés dans la capitale sont également entrepris dans les autres grandes villes de France: Lyon, Bordeaux, Marseille. Comme pour beaucoup d'autres époques dont nous avons déjà fait référence, les documents pour les villes de provinces sont beaucoup plus rares.

Un siècle d’or pour les plombiers et autres fontainiers venus de tous les coins de France, avec tous les autres ouvriers travaillant sur cet immense chantier que furent les grands travaux du Baron[170]. A partir des bassins et aqueducs qui leurs amenaient l’eau, une armée de plombiers posait les tuyauteries en fonte dans les tranchées et les galeries creusées sous le sol parisien. D’autres plombiers réalisaient les branchements en plomb pour raccorder les immeubles dont le propriétaire acceptait le raccordement – seulement 921 abonnés en 1831 - sinon il y avait la fontaine sur la rue et le robinet dans la cours de l'immeuble. Par la suite, ce fut la montée de l'eau dans les étages avec la pose et le raccordement de la fontaine d’étage. Nous n’en sommes pas à la salle de bains et aux toilettes dans chaque appartement, ce n’était d’ailleurs pas encore le cas il y a peu d’années. Mais pour certains, plus besoin d’aller à la fontaine publique ou marchande à plusieurs rues de là, ou de faire venir le porteur d’eau[171].

Auvent des hospices de Beaune.

La capacité de distribution de l'eau passe de 8 000 m³/jour en 1800, à plus de 268 000 m³/jour en 1875. En 1876, la ville de Paris décide d’installer, à titre facultatif (!), les premiers compteurs sur son réseau d’alimentation d’eau des immeubles. Encore du travail pour les plombiers avec cette mise en place du compteur et de son robinet d’arrêt, qui suivant les modèles se fermaient à l’envers, modèle dit "anglais" . Près de 40 000 en 1874, alors que nous avions 921 raccordements d'immeubles en 1831. Les travaux du Baron et de Belgrand avaient encouragé les propriétaires d'immeubles. Entre 1852 et 1870 on détruit à Paris plus 20 000 maisons et on en construit 40 000. Le bonheur pour les nouveaux occupants, mais l'histoire ne dit pas ce que sont devenus les habitants des maisons détruites[172].

Fontaine Wallace à l'île de la Réunion.

Mais l'adduction d'eau va avec le rejet et le traitement des eaux usées, d’où la modernisation des égouts de Paris. Les rejets des eaux usées ne se font plus dans la Seine en plein Paris, mais plus en aval. Que dire pour les habitants de ces villes, sachant que le traitement des eaux usées n'était pas encore à l'honneur. On l'oublie bien souvent encore de nos jours lors des travaux d'adduction d'eau dans les pays dits en voie de développement.

Mais si l'eau est claire, sans odeur, limpide, enfin propre, ou presque, les microbes sont toujours là avec les maladies, comme le choléra. Il faudra attendre les travaux de Pasteur et l'avancée de la bactériologie, avec John Snow en Angleterre et les travaux de Darnall en France, pour que débute avec succès au XXe siècle le traitement chimique de l'eau par la chloration[173], ceci d'ailleurs avec pas mal de réticences des populations, sujet toujours d'actualité dans certaines communes. Mais de nos jours, les hommes ne pensent plus que ces maladies sont le fait de punitions divines comme ce fut le cas pendant longtemps dans le passé. Les adductions d'eau s'accélèrent tout au long du XIXe siècle, à la fois dans la capitale et les grandes villes de France et cela pour une meilleure qualité de l'eau distribuée.

En ce milieu du XIXe siècle le Préfet Haussmann, va sonner le glas des plombiers "recouvreurs de mésons" ; en effet par le règlement du 27 juillet 1859 et le décret de 1884, il est permis, entre autres pour les nouvelles voies percées dans Paris, que les façades des immeubles atteignent désormais 20 m de hauteur. Cette disposition va permettre avec ce que l'on appelle les combles à la Mansart, de construire un étage supplémentaire en retrait de la façade.  Pour des raisons de réglementation et de légèreté, le dernier étage sera construit en matériaux plus légers : murs extérieurs, charpente et avec l'utilisation massive de la feuille de zinc pour la réalisation de la couverture[174]. Les toits de Paris se transforment et avec eux le métier avec l'arrivée des plombiers-zingueurs, puis par la suite des couvreurs-zingueurs.

Les toits de Paris habillés par les couvreurs-zingueurs.

Le XXe siècle fut un siècle de construction et de reconstruction et les plombiers n'ont pas chômé. La première partie du siècle a vue la poursuite de l'industrialisation du pays et un bon début d'activité avec ce que pour certains on a appelé « la belle époque », mais certainement pas pour les ouvriers du bâtiment. Ce développement dans le bâtiment a été important, surtout dans les grandes villes. Dans les campagnes c'est encore le puits avec le seau et les toilettes au fond de la cour. La première guerre mondiale mit un frein à ce développement et avec la grippe espagnole, c'est toute une partie de la jeunesse, notamment ouvrière et paysanne qui disparue de nos villes, de nos villages et de nos chantiers. Les années '20 furent pour les français l'époque de la reconstruction de la France, une fois de plus et ce n'était pas fini.

En 1939, le développement du pays fut stoppé par la seconde guerre mondiale qui vida de nouveau les chantiers. A la fin des années '40 ce fut alors à la nouvelle génération de reconstruire la France laissée dans un bien piteux état. Cette reconstruction dans les années '50, permis un nouvel essor dans la construction, non plus seulement dans les villes, qu'il fallut pour certaines d'entre elles reconstruire, mais aussi dans les campagnes. Les zones rurales voient arriver les réseaux d’adduction d'eau, les maisons ouvrières sont raccordées, d'abord un évier dans la cuisine ou la « souillarde », puis quelques années après c'est le cabinet de toilette ou la salle de bains avec l'eau chaude! Le rêve. Les cités commencent à fleurir un peu partout, un peu n'importe comment, les plombiers sont partout et se bousculent avec les chauffagistes et les électriciens. Ils suivent les gros chantiers ou restent au village où le travail ne manque pas. Ce sont les « trente glorieuses ».

Les plombiers et les autres gars du bâtiment sont là, à la fois pour la reconstruction de la France et pour

Mascaron de fontaine.

une expansion et un modernisme auquel aspirait chaque Français. Les plombiers posent des pompes à mains et des pompes électriques partout dans nos campagnes, les maisons ouvrières voient arriver l'eau froide sur leur évier tout neuf. Dans les villes, la cuisine et son évier ainsi que la salles de bains font leur apparition dans de grands immeubles tout neufs. Les pavillons commencent à fleurir dans les banlieues de plus en plus lointaines de nos villes surpeuplées et ceinturées de bidonvilles. Dans les années '50 et '60, c'est l'utilisation de ce nouveau matériau qui arrive sur les chantiers: le tube cuivre, qui remplace peu à peu le plomb. Ce dernier perdurera encore un demi siècle en attendant l'arrivée des tubes en PVC et du pot de colle, puis plus tard de la pince à sertir. Le tube en acier est toujours fidèle, noir ou galvanisé, avec cintreuse et filière à main, puis électrique, toujours proches de la filasse et du pot de "jaja". Le remplacement des nouvelles installations de chauffage central où les circulateurs remplacent les anciens systèmes par thermosiphon, qui sont une autre spécialité et un autre métier avec l'arrivée de la climatisation.

Vitruve protège les plombiers.

Les soudures à l'étain, roulées au porte-soudure suifé sur les tuyaux de plomb, les coudes faits aux billes et à la batte de buis, les piquages finis à la peinture ne sont plus nécessaires; il en est bien fini de la soudure du bout de plomb de 15 sur le tube d'acier galvanisé de 12/17, préalablement étamé, pour faire les raccordements des lavabos; la jonction se fait maintenant en cuivre... en attendant le tuyau souple. Les plombiers cintrent à la machine ou au ressort, on bat les collets et on brase ce nouveau tuyau de cuivre qui arrive dans nos villes et nos campagnes. Avec ces nouveaux tuyaux arrivent des outils nouveaux pour les travailler : la cintreuse, qui remplace le seau de sable tamisé des débuts du cuivre, la boite à battre les collets et à faire les emboîtures, un bien meilleurs travail et beaucoup plus facile que le travail sur la bigorne. Le chalumeau à gaz qui remplace la bonne vieille lampe à souder. La lampe à acétylène pour s'éclairer dans les sous-sols a déjà été remisée au fond de l'atelier, au grand plaisir du "commis" qui branche plus rapidement la "baladeuse". Avec les nouveaux chalumeaux on soude à l'étain par capillarité des raccords tout faits, avec beaucoup de fuites au début, on brase au brox, les baguettes ne sont pas encore enrobées, la brasure tendre n'est pas encore arrivée et la brasure à l'argent non plus, en attendant la réglementation gaz.

Principe de joint au plomb fondu avec matage sur tube de fonte.

Pendant quelques années encore, les plombiers vont jouer les "spiderman" le long des façades d'immeubles bourgeois, pour le remplacement des descentes d'eau pluviale en fonte. Accrochés à la corde à nœuds, grimpant à l'aide des jambières et assis sur la sellette, les plombiers vont remplacer des kilomètres de tuyaux en fonte. Sans oublier l'utilisation par les "plombiers des champs", de la corde à nœuds pour descendre au fond des puits pour la mise en place des pompes sur platelage en bois, en attendant la pose des pompes multicellulaires, pendues au bout de leur tube de refoulement. Pour plus de sécurité, avant de descendre au fond du puits, les plombiers descendaient la bougie pour vérifier si du gaz ne s'était pas accumulé au fond du puits et qu'il fallait alors ventiler avec un parapluie ouvert. Mais chose assez étonnante, cette précaution Vitruve, au Ier siècle avant J.-C., en parle dans son ouvrage : "Traité sur l'Architecture"[175], comme étant déjà une précaution des anciens.

Outils pour joint au plomb sur tubes fonte.

Un autre travail des plombiers dont la pratique en France s'oublie au fil des générations qui passent, c'est celui des joints coulés au plomb sur les tuyaux de fonte ductile. Positionnement du tube dans l’emboîture - pas toujours facile en tranchée boueuse - mise en place de la corde goudronnée et tassée avec le cordoir, puis coulage du plomb à la louche pris sur le réchaud, avant de bien mater au matoir le plomb tout autour de l’emboîture pour en assurer l'étanchéité[176]. Il y a encore quelques années, ce système était utilisé à Hong Kong par les plombiers chinois, sur les réseaux d'eaux pluviales en gros diamètres de 500 et 800 mm. Sur les réseaux en fonte, les plombiers ont abandonné ce système de jonction au plomb coulé par les joints SME et SMU et Victolic.

Siphon en fonte sur réseaux pluviales.

Une autre époque est arrivée, une autre génération de jeunes plombiers arrive au début des années '50 avec leur CAP à la fin de leurs trois années d'apprentissage ou des centres de l'AFPA[177] qui a vu le jour en 1948. Ces nouveaux plombiers vont tout de suite s'adapter aux nouveaux matériaux et aux nouvelles techniques, à tous ces nouveaux chantiers qui fleurissent dans toute cette France "outragée, brisée, martyrisée, mais libérée". Ils vont êtres le renouveau du métier, désorganisé après tant d'années de misère et de privations. Avec ces nouveaux venus, c'est une nouvelle ère, sinon une nouvelle génération de plombiers qui s'annonce, elle est pleine d'espoir et elle ne décevra pas, ces hommes de métier, les "gars du bâtiment". Cette  nouvelle "belle époque" elles s'appellera à juste titre "les 30 glorieuses".

Le plombier, le gaz et le gazier

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Origine du gaz

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Schéma de principe d'un gazomètre à volume variable.

Le gaz manufacturé, que l'on a longtemps appelé le gaz de ville, est à l'origine une découverte du début du XIXe siècle, que s'attribuent à la fois un Français, Philippe Lebon, un Anglais, William Murdoch et un Allemand, Albert Winsor[178]. Ce gaz est produit par la combustion du charbon, entre autre et stocké dans d'énormes cuves généralement placées dans les banlieues des grandes villes, appelées gazomètres, même si elles ne mesuraient rien. Si les réseaux d'eau restituent le fluide véhiculé tel qu'il est, les réseaux de gaz, à l'arrivée chez l'utilisateur, peuvent convertir le gaz en lumière, en chauffage ou en force motrice. Cependant dans les débuts de l'utilisation du gaz, c'est à l'éclairage des villes puis des maisons que le gaz fut utilisé, à la fois en France et dans beaucoup d'autres pays - Angleterre, Allemagne, Autriche, Etats Unis, etc. En 1860 il y avait 19 gazomètres dans la région parisienne, 67 en 1907 et seulement 27 en 1945. Le nombre de gazomètres diminue avec, dans un premier temps l'augmentation du volume stocké : de 15 000 m3 en 1860 on passe à 225 000 m3 en 1951 avec la construction de l'unité d'Alfortville, puis dans les années '70 avec l'arrivée du gaz naturel. Le volume total de gaz stocké dans l'agglomération parisienne en 1945 était de 1,5 million de mètres cubes[179]. Les autres grandes ville de France - Bordeaux, Marseille, Lyon, etc, - se dotent elles aussi de ces énormes cuves de stockage plus ou moins discrètes et rarement esthétiques[180]. Ces cuves de stockage, il va falloir les raccorder aux appareils de cuisson et d'éclairage dans les rues et les appartements, et ceci au moyen de réseaux de tuyauteries principales de gros diamètres et de réseaux secondaires. Cela va être là encore le travail des plombiers.

Le gaz dans nos villes

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Gazomètre en briques rouges de Zwickau.

Depuis l'usine de fabrication jusqu'au gazomètre, les tuyauteries étaient généralement en acier. Ensuite, la distribution se faisait au début par des tuyaux en fonte en tranchées; lors de rénovations, il a été mis à jour des tuyauteries en bois et en poterie pour les premiers pas de ces nouvelles techniques, qui s’apparentaient aux travaux des plombiers qui installaient les réseaux d'adduction d'eau. Mais la fonte de l'époque était trop poreuse pour le gaz, provocant de nombreuses fuites par les joints et très chère, de plus, la rigidité de la fonte ne permettait pas une souplesse suffisante lors des mouvements de terrain[181].

Les dangers du gaz.

Les tuyaux en fonte furent remplacés dès 1861 par des tuyaux en tôle plombée, goudronnée puis sablée, appelés tôle ou tuyaux Chameroy[182]. Les jonctions se faisaient à l'étain, rappelant étrangement les méthodes des plombiers-fontainiers du XVIIe siècle. Ces tuyaux moins chers et beaucoup plus souples que la fonte lors des mouvements de terrain, seraient encore en service sur quelques parties du réseau de gaz parisien, mais abandonnés sur les réseaux des autres grandes villes de France.

Début 1906, le réseau parisien comporte environ 2 610 km de conduites avec des diamètres de 27 à 1000 mm, avec une pression de 8 mbar jusqu’à mars 1979, pour passer à 20 mbar, suite à la conversion au gaz naturel en remplacement du gaz manufacturé et la suppression progressive des gazomètres. 

La morphologie du réseau de gaz des grandes villes est complexe, il n'est pas toujours aisé d'avoir des indications fiables sur la nature des réseaux en service. 

Gazomètres de Landy à Saint Denis. Sur le site actuel du Grand Stade.

C'est sous Louis XVIII en 1816, que la première rue fut éclairée à Paris – le passage du Panorama, puis le Luxembourg. Malgré les réticences du début, en raison des risques d'incendie et d'explosion : les usines de transformation sont construites en périphérie de la capitale et des grandes villes de France et avec elles les énormes cuves de stockage du gaz, les gazomètres, dont les plus célèbres se trouvaient sur l'emplacement actuel du Grand Stade à Saint Denis. Tout au long du XXe siècle la construction des réseaux se poursuit, parallèlement aux raccordements d'immeubles, avec mise en place des becs de gaz dans les bâtiments publics, les rues, ponts, hôpitaux, théâtres et habitations privées[183].

En 1855 il y avait 533 km de réseaux et 20 738 becs de gaz.

En 1889 il y avait 1 850 000 becs de gaz.

En 1906 il y avait 11 usines de production regroupant 67 gazomètres

et 2610 km de réseaux principalement en tôle.

55 027 colonnes montantes et 527 000 abonnés[184].

Suivant les sources, les chiffres divergent sur la longueur du réseau, toujours un problème de fiabilité dans les chiffres.

Lampadaires sur le pont Alexandre III. A ses débuts en 1900 ils fonctionnaient au gaz.

Dans tous ces travaux les plombiers étaient impliqués, à la fois pour la pose et les jonctions soudées des tuyaux en tôle Chameroy, mais surtout dans le raccordement des immeubles qui se faisait en tuyaux de plomb.

Lorsque de l'éclairage seul, l'utilisation du gaz passa à la gazinière et au chauffage de l'eau, puis quand des installations en rez-de-chaussée, on monta dans les étages avec la pose et le raccordement des compteurs sur les colonnes montantes, les hommes et le matériel se trouvèrent au rendez-vous, pour satisfaire une nouvelle clientèle pressée d’avoir de l’eau chaude. Plus besoin d'allumer la cuisinière au feu de bois ou au charbon pour faire le café du matin. C'était une pratique encore très courante dans les foyers des provinces de France dans les années '50, hors des grandes villes, qui étaient seules en cours de raccordement aux réseaux de gaz.

Mais il en était fini des soudures à la louches sur les tuyaux en tôle, il y avait le chalumeau, lequel servait à faire des piquages sur ces tuyaux Chameroy sans couper le gaz (!), après étamage de la partie ou devait être soudé le piquage en plomb pour le branchement de l'immeuble[185]. Le travail sur ces tuyaux de plomb pour les installations de gaz, qui furent utilisés jusqu'à l'arrivée des tubes cuivre était délicat, à la fois pour le cintrage et pour les soudures car sa faible épaisseur était facile à écraser lors du cintrage et à fondre, surtout lors de la soudure des douilles de raccordement. Pour les fixations, que de crochets enfoncés dans le plâtre des murs pour la fixation de ces tubes assez fragiles. Mais les plombiers ont vite appris.

Lampadaire sur le pont Alexandre III - En 1900 il fonctionnait au gaz.

Si en 1910, commence la concurrence de l’ambre jaune, appelé aussi l’électricité, le gaz résiste et les plombiers redoublent d’ingéniosité pour alimenter tous ces nouveaux clients, dans des immeubles où rien n’a été prévu pour le passage de ces tuyauteries qu’il est nécessaire de sécuriser, sans oublier la ventilation des locaux.

En 1951 en France, le gaz naturel est découvert à Lacq, il fait son apparition en région parisienne en 1970. Mais il alimente Bordeaux en 1958, Nantes en 1959, Lyon en 1960, etc. dans les premiers temps il est mélangé au gaz de ville, on passe alors de 14 à 21 mbar, avec le changement des injecteurs et le réglage des brûleurs[186]. Malgré la dangerosité des installation de gaz dans ses débuts, ainsi que la concurrence de l'électricité dans les domaines du chauffage et de la production de l'eau chaude, le gaz est toujours présent dans nos maisons et dans de nombreux immeubles. Nous sommes passés de l'ère du plomb, à celle du tube de cuivre; les réseaux principaux sont en acier et en polyéthylène, avec des pressions toujours plus importantes dans le transport de ce fluide particulier. La production de gaz elle aussi se diversifie, fabrication de méthane à partir des lisiers, méthanisation des bio déchets de la ferme ou ménagers.

De sources GDF, de nos jours, le réseau de gaz en France aurait une longueur égale à 5 fois le tour de la terre! Les gaziers et les plombiers ne manquent pas de travail pour l'entretien et la modernisation de ce réseau.

Les matériaux

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Tuyaux de gros diamètre à douelles en bois sur un chantier en Alaska.

De tous les matériaux utilisés par le plombier, c'est certainement avec les appareils sanitaires, les tubes et les tuyaux qui lui sont les plus familiers : le tube en cuivre, normal ou dégraissé pour les gaz médicaux, le tube acier noir, le tube acier galvanisé, le tube en inox, le tube PVC, les tuyaux en polyéthylène réticulé, les tuyaux en fonte ductile et fonte d'évacuation, les tuyaux en plomb[187], les tuyaux en bois, les tuyaux pour VMC en acier galvanisé ou en inox, souples ou rigides, et bien d'autres comme les tubes de verre pour le transport du sang lyophilisé. Le plombier n'a pas pour habitude d'utiliser tous ces matériaux sur le même chantier, mais dans sa vie professionnelle, il peut avoir l'occasion d'en utiliser une bonne partie, sinon plus.

Inutile d'aborder dans le cadre de cet article ces différents types de matériaux, d'autres l'on fait, c'est le travail de spécialistes et de fabricants. De même que des appareils sanitaires, qui évoluent eux aussi au fil des années, aussi bien en forme qu'en fonctionnalité[188].

Le plombier à l'étranger

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On peut répartir les plombiers qui partent travailler à l'étranger en trois catégories:

  • Ceux qui partent pour se perfectionner.
  • Ceux qui partent comme coopérants.
  • Ceux qui partent envoyés par leur entreprise.
    Sanitaires publics en Angleterre.

Le plombier qui part à l'étranger pour se perfectionner est généralement jeune, il part pour une ou deux années, parfois moins, parfois plus. Le Royaume Uni, l'Allemagne, les États Unis et le Canada sont les destinations les plus courantes. Les plombiers partent pour y découvrir le métier, travailler suivant de nouvelles normes, des façons de travailler souvent différentes de celles pratiquées en France, la préfabrication par exemple. Mais ils partent également pour apprendre une nouvelle langue et aller à la rencontre d'autres hommes du métier, parfois d'une autre civilisation. L'expérience est généralement enrichissante, si l'on à un peu préparé son séjour et si l'on sait regarder et écouter.

Plombier "canadien" en hiver.

Le plombier qui part en coopération maîtrise généralement bien son métier, il est embauché par une entreprise étrangère pour un temps précis et à un poste bien particulier sur un chantier. Ce peut être aussi pour un poste de professeur dans un établissement  technique. C'est généralement pour un poste en Afrique du nord ou subsaharienne, en Asie du sud est, au Moyen Orient, à moins que ce ne soit dans une île perdue au milieu de l'océan. On peut faire l'expérience à tout âge et partir seul ou en famille suivant les contrats. Avant la signature le contrat de travail doit être étudié avec sérieux afin de ne pas avoir de surprise par la suite. C'est une expérience souvent pleine de surprises, qui peut parfois tourner court si le poste n'est pas celui qui était prévu, ou si les conditions de vie sont trop difficiles pour le coopérant ou un membre de sa famille. Si tout se passe bien l'expérience est réellement enrichissante et peut durer plus ou moins longtemps. Un travail passionnant, de grandes responsabilités et souvent la confrontation avec une nouvelle culture. A faire en famille si possible, pour les souvenirs communs.

Installation des réseaux de plomberie et de vapeur en zone de permafrost à Inuvik en Arctique.

Le plombier qui part en expatriation pour son entreprise le fait dans un cadre tout à fait différent. Le départ de l'expat est normalement organisé par l'entreprise. Comme on le voit souvent, c'est soit un départ choisi ou un départ ″forcé″, chômage oblige, pour un poste sur un chantier important. L'expat pourra partir en famille ou seul, suivant le pays où se trouve le chantier. Dans le premier cas, il aura un appartement ou une maison ″en ville″, si il part seul, alors il vivra le plus souvent en base vie, perdue dans la brousse ou le désert. En famille il aura son mois de congés et retournera au pays une fois par an. Si il est seul, ce sera généralement le régime des trois mois et demi sur le chantier et quinze jours chez lui - sauf accord d'entreprise particulier. Le départ en famille n'est parfois pas possible pour des raisons de sécurité; en cas de danger, guerre ou révolution, on peut être rapatrié rapidement au pays.

Le plombier qui part en expatriation aura d'importantes responsabilités, soit dans la direction des équipes de plombiers locaux ou venants de pays étrangers, mais  également dans l'encadrement et le contrôle de sous- traitants à qui auront été passé toute ou partie du marché. L'expatriation peut se faire dans une quelconque partie du monde, dont on ne parle souvent pas la langue: arabe, chinois, turc, etc, et où une langue véhiculaire comme l'anglais est souvent conseillée, sinon obligatoire. L'expérience est (presque) toujours enrichissante, car le travail impose de prendre souvent des décisions importantes, auxquelles on ne peut pas se soustraire du fait de la distance avec le centre de commandement ou siège de l'entreprise. L'éloignement de son pays pendant longtemps, associé à un poste de responsabilité important, peuvent pour certains expatriés, devenir une drogue, qui les pousse, chantier après chantier, à ne plus revenir définitivement au pays, sauf pour y prendre leur retraite.

Gaine technique plomberie en fonte et cuivre préfabriqué au nord Canada.

Quels que soit les choix du départ des plombiers, il faut savoir que l'expérience est extraordinaire et que si elle apporte une meilleure connaissance du métier, elle donne une toute autre vision du monde et des hommes qui l'habitent et qui pratiquent le même métier. Si ce départ est souvent une réussite pour celui qui se lance, de gré ou de force, ce n'est pas sans y laisser un peu de soi: l'éloignement, la solitude et les responsabilités, sinon le travail dans des conditions extrêmes, avec des températures de 45 degrés sous zéro, ou 40 à 45 degrés à l'ombre dans les déserts de sable, en zone tropicale ou en territoire hostile, peuvent amener au découragement et parfois à l'abandon.     

Le plombier et l’apprentissage du métier

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Le métier de plombier n’est pas quelque chose de spontané qui pourrait être révélé à l'apprenti lors de son sommeil, ce n’est pas non plus une affaire que l’on apprend en trois clics sur Internet, pas plus qu'il ne se pratique avec une scie à métaux et un tube de colle. Nous avons là ce que l’on appelle chez nos voisins anglo-saxons le "Do it yourself " c'est-à-dire faite-le vous-même et chez nous le bricolage. Des bricoleurs il en faut, rien de plus utile lors des fins de semaine et pour les petits travaux. Mais le métier de plombier ne se décrète pas. Il s’apprend encore de nos jours, comme il s’est toujours appris, par la transmission de Maître à apprenti. C'est le chemin parcouru par les anciens, qui depuis des millénaires on cru en leur métier et ont transmis leur savoir au fil des générations de plombiers, ce qui permet aujourd’hui l'acquisition de cette somme de connaissance dans des domaines toujours plus complexes et des plus passionnants.

L’apprentissage du métier chez les anciens

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En Mésopotamie

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Dans la cité de Babylone, l'artisanat des métiers existait depuis longtemps; au musée du Louvre se trouve la stèle en basalte, dite du ″Code d'Hammourabi ″, érigée à Babylone vers 2000 ans avant J.-C., gravée en écriture cunéiforme et en langue akkadienne, un passage de la stèle précise : ″...à condition que les artisans enseignent leur métiers aux jeunes...″ (voir la suite en référence)[189]. Avec tous les travaux d'adduction d'eau pour l'alimentation des bassins, palais et autres jardins que nous connaissons, le nombre d'apprentis plombiers devait être important, même si l'histoire n'a pas retenue leur nom, ni celui de leurs Maîtres. Les 250 différents paragraphes et les 3 600 lignes du code dont on peut prendre connaissance et notamment les passages sur les contrats d'apprentissage, ne font pas de différences entre les hommes libres et les esclaves, Maîtres ou apprentis. Cependant, il y a 4000 ans en Mésopotamie, le roi Hammourabi prenait soin des apprentis de son royaume et faisait graver leur contrat sur un monolithe de basalte noir.

Code d'Hammourabi - Louvre.

Si les textes sur les métiers et leur apprentissage sont rares en ces temps lointains de l'Irak actuel, depuis les temps immémoriaux les professionnels ont transféré leurs compétences d'une génération à l'autre dans une certaine forme d'apprentissage. A nouveau en Mésopotamie, 35 contrats d'apprentissage en écriture cunéiforme et en langue akkadienne, entre la période du VIIe et le Ve siècle avant J.-C., sont rapportés par Sivan Kedar, de l'université de Tel Aviv[190]. Ces contrats portent sur plusieurs métiers dont un charpentier, son contrat a été établi le 23 juin de l'an 407 avant J.-C. à Babylone. Les contrats sont tous pour des jeunes garçons et comportent une clause donnant la nature du contrat, l'identité des deux parties - l'apprenti n'est pas partie prenante dans la négociation :

Structure des contrats :

"Arad Nergal, fils de Bēl Usuršu, le serviteur de Bēlšunu Gouverneur d'Eber-nāri’, a donné Nabû-bullitanni, le serviteur de Bēlšunu, à Bēl-ittanusson fils de de Nabû-usuršu, pour une durée de six années, pour lui apprendre le travail du bois.

Il (Bēl-ittanusson) enseignera à Nabû-bullitanni le métier du travail du bois (charpentier) et la connaissance du métier, comme il l'a appris lui même.

S'il lui apprend, Arad Nergal donnera un tiers d'argent de Mina à Bēl-ittannusson en cadeau. 

S’il ne lui apprend pas, (Bel-ittannusson) il donnera (à l’apprenti) un mina d'argent à Arad Nergal pour le montant du loyer.

Jusqu'à la fin de la période d'apprentissage, Arad Nergal fournira à Nabû-bullitanni la nourriture et l'habillement.

Les Témoins                                                    Le secrétaire 

Babylone, 12ème de Simānu, la 17ème  année de Darius roi des pays."[191]

La durée de l'apprentissage est de 6 années pour un certain nombre de métiers dont le charpentier, métier qui pour l'époque et le lieu regroupait l'ensemble des métiers de la construction; pour d'autres métiers la durée est de 2 années (suivant les autres contrats d'apprentissage disponibles). Il est précisé la somme qui devra être versée par le représentant de l'apprenti et les devoirs du Maître: en autre la nourriture et l'habillement pendant toute la durée de l'apprentissage. Les apprentis sont des jeunes hommes libres placés par les parents, ou des esclaves (ce qui semble être le cas pour ce futur charpentier), que leur Maître place pour qu'ils apprennent un métier et qu'utilisera plus tard le propriétaire du jeune esclave. Les Maîtres d'apprentissage sont souvent des hommes libres, mais il peut y avoir des esclaves, professionnels reconnus, comme Maître d'apprentissage. Nous retrouverons ce même genre de contrat deux millénaires plus tard en France, sans les esclaves naturellement.

Dans l'Egypte ancienne

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Comme présentés précédemment, les travaux de "plomberie" étaient une réalité dans l'Egypte ancienne. L'apprentissage de ces futurs "plombiers" était également donné aussi bien à des jeunes gens libres qu'à de jeunes esclaves. En effet, suivant les travaux de madame Biezunska-Malowist[192], il apparaît en ces temps lointains une augmentation de jeunes esclaves nés à la maison du Maître et avec moins d'esclaves à la vente sur les marchés (sic), ceci comme conséquence de la Pax Romana. Ces jeunes esclaves étaient mis en apprentissage par leur propriétaire vers l'âge de 12 ou 13 ans, afin qu'une fois devenus de bons ouvriers, ils puissent êtres rentables, soit en travaillant à la maison du Maître, soit loués en qualité d'ouvrier à un artisan[193]. Une sorte de retour sur investissement, ou la loi du vainqueur. ″Vae victis", ou " malheur aux vaincus ", comme disait le gaulois Brennus après la prise de Rome.

Travail du tube cuivre par un apprenti plombier en CFA.

Une lettre privée de la fin du Ier siècle, relevée par madame Biezunska-Malowist, nous parle d'un jeune esclave travaillant chez un charpentier d’Oxyrhynchos en basse Egypte[194], et qui pouvait gagner 2 drachmes par jour. Comme pour la Mésopotamie, le terme de charpentier, semble à cette époque ainsi que dans l'Egypte ancienne, regrouper l'ensemble des métiers de la construction. Le temps de l'apprentissage pour les métiers de la construction n'est pas précisé dans les nombreux documents à la disposition des archéologues et autres égyptologues.

Dans la Grèce antique

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A Sparte.

L'apprentissage du guerrier mise à part, il est difficile de trouver pour Sparte, une référence à un enseignement technique quelconque. Le citoyen voué au métier des armes est une classe privilégiée; en dehors de cette classe sociale on trouve les non-citoyens subdivisés en deux groupes : Les périèques, hommes libres qui sont souvent des artisans et des commerçants, le deuxième groupes , les Hilotes, qui sont cultivateurs et attachés à l'état. Il est probable que les périèques s'occupent de la formation de leurs propres enfants, la transmission du métier se faisant sur le tas, pour une passation de l'atelier de père en fils[195].

A Athènes.

Athènes sera un peu moins guerrière que Sparte. Après les troubles, notamment des artisans, au VIIe siècle avant J.-C., une nouvelle constitution sera mise en place, mais à la différence des classes riches, les pauvres doivent êtres formés à l'agriculture ou aux métiers de l'industrie. Pour ces derniers il n'est même pas question d'apprendre les mathématiques ou les sciences qui sont pourtant des matières technologiques[196]. Comme le disait Ciceron : "... Donc, on doit regarder comme quelque chose de bas et de vil le métier de tous ceux qui vendent leur peine et leur industrie..."[197]. L'apprentissage se réalise par l'expérience et la routine; il s'agit d'un lien personnel entre Maître et apprenti, l'apprenti se forme au contact de l'homme. dans la Grèce antique on ne se préoccupe pas de ce qui est technique; l'apprentissage des métiers est du domaine privé, sinon familial, il ne concerne pas l'Etat[198].

A Rome et dans l'Empire Romain

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Avec les collèges d'artisans, l'organisation professionnelle existait au moins depuis le Ve siècle avant J.-C. par la Réforme Servienne[199] qui répartissait les citoyens en 5 classes, elles mêmes divisées par tranche d'âge et par centurie. Il est à noter que l'une des catégories appartenait aux métiers des ingénieurs du Génie, auxiliaires des armées de Rome et une autre aux métiers infamants (!), les proletarii; ceux-ci trop pauvres pour payer l'impôt exerçaient des métiers peu utiles à l'armée : boulangers, bouchers, cordonniers, etc. Ils étaient la catégorie juste avant les esclaves. C'est Servius Tullius[200]qui mit en place cette répartition. Les charpentiers ou tignarii (et avec eux les plombiers, les couvreurs, etc.) et autres dendrophorii, que l'on a aussi appelés les charpentiers de grande cognée, ne faisaient pas partie de cette catégorie, mais plutôt de celle des ingénieurs du Génie et classés parfois dans les arts mécaniques[201].

Règle de l'Egypte ancienne.

A Rome l'enseignement technique n’existe pas de façon formelle pour le niveau le plus bas: c'est à dire l’apprentissage d’un métier manuel. Mais le pouvoir impérial l'a inféodé de façon obligatoire et héréditaire. Le métier se transmettait de génération en génération, de père en fils sinon de père en gendre. Il était très difficile de pouvoir transmettre son atelier à une autre personne qu'à sa filiation directe. Cette pratique d'ailleurs se retrouve dans les corporations du Moyen Âge en France, mais organisé par les corporations elles-mêmes. Le fils apprend de son père et transmettra le métier à son propre fils[202].

Dans la Gaule

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En Gaule avant l'arrivée des romains et la victoire de Jules César, les métiers de la construction étaient assez rares, sinon inexistants, les Gaulois-Celtes bâtissaient leurs maisons en bois et en torchis, lesquelles n'ont pas résistées aux ravages du temps; ils ne connaissaient ni le mortier ni la tuile. Celle-ci, et principalement le type "canal" ou "tige de botte", se retrouve dans tout le bassin méditerranéen 500 ans avant J.-C., mais ce sont les Romains qui vont en étendre l’utilisation dans tout l’Empire et donc, en Gaule[203]. De plus, l'écriture n'était pas développée comme elle le sera par la suite. Pas d'apprenti plombier chez les Celtes de la Gaule et donc pas de transmission d'un métier qui n'existait probablement pas encore.

Vitruve et son célèbre "Traité sur l'Architecture".

Au Ier siècle avant J.-C., lors de l'invasion, les Romains ont apporté avec leur armée de nombreux corps de métiers et avec eux les fameux collèges d’artisans, avec leurs ouvriers souvent soldats eux-mêmes[204]. Rome possédait depuis longtemps ces "associations" d'artisans libres et esclaves, plus ou moins bien acceptés par le pouvoir et souvent méprisés par le peuple qui refusait le travail manuel. Sénèque nous dit : "La sagesse habite des lieux plus élevés: elle ne forme pas les mains au travail; elle dirige les âmes..."[205]. Que de belles pensées. Plus encore lorsqu'il écrit : "Le sage ne diffère de Dieu que par la durée". 

Les charpentiers ou tignerii étaient de ceux-là. M. Waltzing nous parle des collèges d’artisans à Nice, Aix, Arles, Lyon, etc. Lors des fouilles à Paris en 2006, il aurait été mis à jour des inscriptions relatant des Collèges d’artisans à Lutèce[206].

Outillage en buis pour le travail des tuyaux de plomb.

Après avoir travaillé à construire les ponts pour le passage des armées de César et la fabrication des catapultes, les charpentiers ont aidés à construire les maisons des riches romains, lesquels deviendrons ensuite Gallo-Romains. Avec les tignerii, sont venus des couvreurs pour les travaux de couverture et des plombiers ou plombarius, pour l'alimentation des fontaines, des thermes et des points d'eau des maisons, à partir des aqueducs construits par les maçons et les tailleurs de pierres.

A l'arrivée des Romains en Gaule, des hommes étaient prêts à êtres formés, lesquels au contact des ouvriers romains, ont acquis les techniques pour le travail du plomb et l'alimentation de ces nouveaux points d'eau : fontaines, thermes, etc, et ont eux mêmes formés leurs successeurs qui sont devenus des plombiers gallo-romains et gaulois.

L'apprentissage a bien fonctionné chez les plombiers gaulois, car c'est dans la France entière et dans une grande partie de l'Europe, que l'on retrouve le passage de des plombiers avec les ruines de maisons romaines, des thermes, des jardins et des fontaines, dans lesquels on retrouve des tuyaux de plomb et autres vestiges des adductions d'eau, datant de cette époque généreuse pour le métier de plombier[207].

Lampe à souder à essence.

Malgré toutes ces preuves de plombiers gallo-romains œuvrant en Gaule sous l'occupation romaine, l’apprentissage des métiers, nous est parvenu avec peu de précision. Les devoirs de chacune des parties, le temps de l'apprentissage, la rémunération ou le passage de l'état d'apprenti à celui d'ouvrier puis de Maître, sont à ce jour absents des travaux sur cette période. Dans son ouvrage sur les Corporations de Métiers, Martin Saint Léon reprend certaines des recherches de J.P. Waltzing qui précise que les Romains on apporté avec eux les idées des corporations d'artisans, lesquelles ont été très nombreuses dans le sud de la Gaule, mais peu présentes dans les villes du nord. Ces corporations gallo-romaines régissaient dans le métier représenté, à la fois les règles professionnelles du métier, dont les Maîtres, les ouvriers et les apprentis, mais également le code de vie moral et religieux de la corporation[208]. Il faudra attendre le Moyen Âge et son esprit de charité et de générosité, pour que renaissent ces corporations qui vont se mettre en sommeil pendant les siècles à venir.

La période faisant suite au départ des Romains, a été avec les invasions dites barbares, peu propice à nos métiers et donc à l’apprentissage et la formation des hommes de métier. La construction et l'aménagement des châteaux forts ne demandaient pas beaucoup la présence de plombiers et donc d'apprentis. Seuls quelques travaux de couverture en plomb vont permettre de conserver cette tradition du travail du plomb dans les siècles à venir.

Ancien outillage de plombier.

Du Ve au XIIe siècle

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La pratique venue avec les Romains chez les nobles francs - la possession d'esclaves et de serfs, forgerons et charpentiers et probablement d'autres corps d'état - permet d'exécuter les gros travaux de la maison et de la propriété, mais aussi dans les villes à aider les quelques artisans qui pratiquent les métiers[209], comme c'était le cas à Rome et dans l'Empire Romain. Comme nous le dit Martin Saint Léon : "il est permis de penser que primitivement un certain nombre de métiers furent la propriété du seigneur. Celui-ci les faisait exercer à son profit par des hommes à lui, des serfs"[210]. D'où le terme qui décrit joliment l'état de "corvéable à merci". On se souvient que ce n'est qu'en 1125 que l'abbé Suger affranchit les serfs de Saint Denis, près de Paris, au moment de la construction de l’abbatiale.

Après tant de détresse, de privation et de misère, il est extraordinaire qu'un métier ait pu se perpétuer et s'enrichir de techniques nouvelles, chaque génération apportant sa pierre, ou son ″tuyau″, à l'édifice dans la construction du métier de plombier. Seul l'amour du métier dans l’excellence du travail bien fait, la belle ouvrage, pouvait permettre cette continuité qui perdure depuis des millénaires.  

Fer à souder à essence.

A partir du XIIe siècle, après la difficile période des grandes invasions, la construction reprend, notamment avec les cathédrales et les palais. Très certainement sur l’exemple des anciennes associations romaines, les corporations de métiers se mettent en place, l'apprentissage se généralise et s'organise, souvent d'ailleurs au profit du Maître, mais malgré cela le métier se transmet. Après l'esclavage, puis l'appartenance au seigneur, on passe à celle du Maître. Comme le disait le poète "Ah ! Misère de moi ! Est-ce que ça ne finira pas ! Mais la mort vaudrait mieux ![211].

En ces temps, la corporation a pour base la division de tous les hommes de métier en trois classes: les apprentis, les valets (qui seront appelés plus tard compagnons) et les Maîtres. Une division avec à chacun ses droits et ses devoirs: ceux qui apprennent, ceux qui servent et ceux qui commandent. Au XIIe siècle, les plombiers, non encore dénommés par ce nom, sont avec les "recouvreurs de mésons" sous la domination de la corporation des charpentiers[212].

Apprentissage de la coupe de la "bleue".

L'apprentissage est la première étape dans la vie d'un futur ouvrier; l'apprenti a un devoir de soumission à son Maître, lequel en retour doit le former moralement et professionnellement. L’apprenti commence son apprentissage très tôt : 10 à 12 ans en général. Un grand nombre de restrictions et de devoirs sont demandés à l’artisan qui veut prendre un apprenti. Tout d’abord il doit être Maître, ne peut avoir qu’un seul apprenti - il y aura des exceptions et des modifications dans les statuts de la corporation par la suite - il doit pouvoir nourrir et entretenir convenablement son apprenti, mais surtout une obligation imposée au Maître : c’est que l’enfant soit bien traité et reçoive une instruction professionnelle sérieuse[213]. Il ne semble pas qu'à cette époque un contrat d'apprentissage soit établit entre le représentant de l'apprenti et le Maître.

Des dérapages existent dans toutes les professions, en voici un exemple tiré tout droit d’une sentence du Châtelet de Paris du 3 septembre 1399 :

"Droit de correction du Maître sur l’apprenti : En la présence de Jehan Prevost, huchier d'une part ( le Maître ) et de Lorin Alueil (l'apprenti ), prisonnier au Chastelet a la requeste dudict Prevost d'autre part, nous avons condamné ledict Alueil a servir ledict Prevost, son maistre, selon la forme et teneur des lettres obligatoires sur ce faictes dont il nous est apparu sans despenz …et nous avons enjoint et commandé audict Prevost que il traite ledict Lorin, son aprentiz, comme filz de preudomme doit estre et l’en quiere les choses contenues en ladite obligacion senz le faire batre par sa femme, mais le batre lui mesmes s’il mesprent…"[214]. L’apprenti n'était pas plombier mais menuisier, mais tout de même !

Apprenti écoutant son Maître.

Mais peu à peu les artisans s’enrichissent et se fixent dans les villes, avec les commerçants ils dominent la vie sociale et politique, la hiérarchie et la transmission des métiers s’établissent sur d’autres critères que la formation et l'apprentissage classique: appartenance à une famille, l'argent et l’influence des corporations de Maîtres de plus en plus puissantes. L'exigence d’un chef-d’œuvre pour accéder à la maîtrise devient obligatoire pour les apprentis à la fin de leur apprentissage, mais la réalisation de ce chef-d’œuvre est onéreuse et les fils de Maîtres en sont souvent dispensés. Beaucoup d'ouvriers ne passeront jamais Maître, beaucoup d'apprentis resteront ouvriers[215].

Nous voici au XVIe siècle, la Renaissance voit la naissance d'une unité européenne dans notre pays. Le peuple ne vit plus dans le pays élu de Dieu, mais sur un continent: l'Europe, quoique aux contours géographiques assez mal définis. 

En 1539 François Ier proclame le français comme la langue officielle pour toute la France, notamment pour les documents officiels (ce qui aide pour la lecture des documents anciens)[216], même si les dialectes resteront encore présents et pour longtemps dans nos provinces[217].

Lampe à souder à essence.

C'est la diffusion de l'information par l'imprimerie et la remise à l'honneur de la technique. Du château-forteresse on passe au château-palais, avec plus de confort intérieur, des jardins et leurs eaux à l'extérieur.

C'est l'époque où Colbert, ministre de Louis XIV, à la politique très dirigiste, développa l'industrie de notre pays, réforma l'apprentissage, du moins tenta de réformer l’apprentissage. L’apprenti se doit de vivre chez le Maître, celui-ci remplaçant ses parents, a un rôle de professeur et d'éducateur assez dirigé :" ...et demeure aussi chargé de nourrir et coucher le dit aprentif pendant le dit tems et l'elever et l'instruire dans la crainte de Dieu et bonnes mœurs comme il est convenable à un pere de famille..." suivant un acte d'entrée en apprentissage datant de avril 1725[218]. Un règlement de Colbert fixe en 1667 la durée de l'apprentissage à cinq ans, mais chaque corporation définit bien souvent sa propre durée de l'apprentissage. La durée de l'apprentissage pour les plombiers est de 4 années. Le statut des plombiers de 1648 précise:

"Chaque Maître pouvait avoir à la fois deux apprentis et la durée de l'apprentissage était de quatre années. Les fils de Maître ne servaient que deux années, et chez leur père. Tout apprenti voulant aspirer à la Maîtrise devait faire chef d’œuvre de ses propres mains en la maison d'un des jurés, les fils de Maître étaient tenus seulement de l'expérience "[219]. Que ne vienne la nuit du 4 août.

Lampes à acétylène utilisée par les plombiers dans les années 50.

Les ouvriers étaient astreints au travail de cinq heures du matin à sept heures du soir, parfois huit heures, sans discontinuation, sinon pour ″prendre leur réfection honnête et nécessaire" [220]. Merci Maître!

Il est vrai qu'en ce temps là, la corporation tient le métier et lui impose sa loi, souvent la loi du plus fort et du mieux organisé : celle des Maîtres. Parfois même contre la loi de l'état et donc du Roi, ce qui n'est pas pour lui plaire.

Cet état de choses durera tant bien que mal jusqu'à la Révolution et le vote de cette loi historique pour le monde du travail: la loi Le Chapelier de 1791, qui supprime tous les rassemblements d'ouvriers et d’artisans d'un même métier et donc la suppression progressive des corporations qui étaient en charge, entre autre, de l'apprentissage du métier. L'apprentissage s'effondre pendant un siècle, alors que d'autres pays d'Europe poursuivent se genre de formation théorique et en entreprise. Mais la Révolution ensanglante le pays et l'ennemi est à nos frontières. Ce ne sont pas les guerres que lance le petit caporal qui va relancer le travail des métiers et l'apprentissage en France.

Au XIXe siècle l'industrialisation du pays et l'essor des industries, ne privilégient que rarement l'apprentissage et même la formation des masses d'ouvriers  peu qualifiés, l'apprentissage traditionnel se perd au sein d'un artisanat en pleine mutation et que n'aide pas un Compagnonnage en pleine décadence, à la fois par ses tensions internes et lui aussi touché par une nouvelle forme d'économie, laquelle ne privilégie pas toujours la retransmission d'un métier en perdition[221]. Que vont devenir les jeunes plombiers?

Travail du tube cuivre et acier par un apprenti plombier en CFA.

L’apprentissage de nos jours

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1956, la première paye après 3 ans d'apprentissage.

Au cours des siècles passés, l'apprentissage du métier de plombier, fut une chose plus ou moins bien établie, mais qui allait de fait avec la continuité du métier. Pas d'apprenti pas d'ouvrier, pas d'ouvrier pas de Maître.

Depuis toujours l’être humain est tributaire de la transmission de ses savoirs et de ses savoir-faire et donc du métier qu'il pratique et dont il a appris lui même avec un Maître d'apprentissage. Cela malgré ce que pouvait penser le grand philosophe Platon, qui opposait éducation et formation professionnelle, en affirmant que: "l’acquisition de quelques talents était complètement indigne d’être appelée éducation "[222]. Que n'a t-il pas connu de plombier pour lui expliquer le talent et la valeur d'un homme de métier.

Cependant: "L’apprentissage concourt aux objectifs éducatifs de la nation". C’est en 1992, que le législateur inscrit enfin ce postulat dans la loi de la République.

L'apprentissage est la plus ancienne des formations en alternance, jusqu'à la Révolution elle était régit par les corporations de métiers, le statut des plombiers de 1549 en est un parfait exemple. Puis en 1791 la loi Le Chapelier interdit les corporations en France. L'apprentissage des métiers est alors un peu à la dérive.

La deuxième partie du XIXe siècle voit la mise en place de plusieurs lois post Révolution, tendant à réglementer enfin l'apprentissage des métiers :

Apprentissage de la brasure à 4 mains.
  • En 1880 Jules Ferry crée les Écoles Manuelles d'Apprentissage, c'est le début de la scolarisation, bien timide, des apprentis. Mais au fil des gouvernements deux courants s'opposent sur la formation professionnelle : celui qui  représente les milieux patronaux veut privilégier la formation au métier et celui de l'Instruction Publique voulant en conserver le privilège lui préfère un enseignement plus théorique.
  • En 1919 la loi Astier pose le fondement des cours professionnels pour les apprentis. Déjà 45 000 apprentis en cette année d'après guerre. En 1925 sont créées les Chambres des Métiers et la taxe d'apprentissage qui servira à financer les premières formations technologiques et professionnelles.
  • En 1928 nous voyons revenir le Contrat d'Apprentissage écrit, qui existait déjà au Moyen Âge et même bien avant dans certains pays, mais aussi l'obligation pour l'apprenti de suivre les cours professionnels. L'école est obligatoire jusqu'à 13 ans (11 ans pour les titulaires du Certificat d’Études Primaires). Il faudra attendre 1936 pour que la scolarité passe à 14 ans et à 1959 pour qu'elle soit amenée jusqu'à l'âge de 16 ans. Ce qui repousse d'autant le début de l'apprentissage du métier.
  • En 1937 la loi Walter et Paulin donne un rôle important aux Chambres des Métiers en instituant la formation technique des apprentis avec examen en fin d'apprentissage, le certificat de fin d'apprentissage, le fameux CAP. Les apprentis ne sont toujours pas payés, et donc pas les apprentis plombiers. Cela jusqu'en 1960, sauf pour les apprentis maçons qui avaient dans les années '50 un petit salaire, de par le fait que dans le cadre de leur apprentissage ils faisaient souvent le travail des manœuvres (préparation des mortiers, nettoyage du chantier).
  • En 1948, dans la France de l'après guerre, des villes entières étaient à reconstruire, petites et grandes, sinon une partie de la France, mais le  pays manquant d'ouvriers qualifiés, sont alors institués les AFPA, ou  Association pour la Formation Professionnelle des Adultes. Les plombiers et d'autres ouvriers qui sortaient de ces écoles, étaient au début souvent délaissés par les entreprises qui leurs reprochaient leur manque de compétences. Les entreprises mettaient en balance les 10 mois de formation en AFPA, face aux 3 ans des jeunes sortant de l'apprentissage artisanal. Les AFPA sont toujours là, avec des formations dans de nouveaux métiers tout en ayant conservé les métiers traditionnels, pour le bonheur de ceux qui suivent encore leur formation.
    C'est un travail de plombier.
  • En 1949 sont institués les Collèges d'Enseignement Techniques, puis les Lycées Techniques, lesquels commencent à sonner le glas de l'apprentissage en alternance, encore appelé artisanal. L'arrivée de ces formations encadrées par le Ministère de l'Education Nationale, ne serait-elle pas un peu la faute de nos artisans qui délaissent la formation d'apprentis, dont ils n'ont pas le temps de s'occuper ? Si en 1960 il y avait en France 350 000 jeunes en apprentissage dans les entreprises et surtout dans l'artisanat, dans les années '70 ils ne sont plus que 250 000. Allongement de la scolarité obligatoire, désaffection des métiers de l'artisanat et du bâtiment. Les ″gars du bâtiment″ n'ont plus la faveur du public et avec eux les plombiers; il y a pourtant du travail sur les chantiers. Et cela malgré les belles affiches: "TU SERAS PLOMBIER MON FILS", que l'on pouvais voir dans les Chambres de Métiers.
    Le CAP de plombier en 1956.
  • En 1971, la loi de juillet est le texte fondateur de l’apprentissage artisanal moderne. Créée en 1966, c'est dans les CFA ou Centres de Formation d'Apprentis que ceux-ci seront scolarisés et formés à la technologie et au dessin spécifique à leur métier et cela tout au long de leur apprentissage: un temps en entreprise et un temps au CFA. Le contrat d’Apprentissage devenait un contrat de travail. L'apprentissage en alternance de nos jours.

Depuis, l'apprentissage du métier de plombier a évolué au rythme des lois et décrets. On l'apprend en deux années en alternance en entreprise ou en collège et lycée technique, avec un BEP ou CAP en fin de formation, mais aussi en 10 mois avec un contrat de professionnalisation, sans oublier les nouveaux contrat d'avenir. Le CAP de notre enfance, diplôme un peu ringard pour certains de nos jeunes d'aujourd'hui, qui sont d'ailleurs des apprentis de moins en moins jeunes, leurs préfèrent le Bac Pro en 3 ans, puis le BTS et la licence.

Avec le CAP et autres examens professionnels pour les apprentis et professionnels chevronnés, il existe les concours nationaux et internationaux, de plus en plus populaires auprès des jeunes de nos métiers.

Le CAP est encore prisé par les jeunes apprentis à la fin de notre métier, même si certains lui préfèrent le Bac Professionnel en 3 années. A la vue des travaux réalisés au cours de ce premier examen, nos jeunes plombiers paraissent sur la bonne voie pour devenir, dans un premier temps, de bons ouvriers, avant pour certains d'entre eux, de s'élever dans la hiérarchie du métier. La qualité du travail réalisé au cours de cet examen, permet de dire que "de mon temps nous n'étions pas meilleurs". Merci à leurs Maîtres d'apprentissage.

Sujet d'un concours aux Meilleurs Apprentis de France.

Les Meilleurs Apprentis de France, les MAF. Le travail réalisé aux concours est de qualité. Il est à souhaiter que les patrons et artisans reconnaissent leurs qualités professionnelles. Vraiment de la belle ouvrage. Travail du cuivre, de l'acier, des brasures et soudures vraiment de qualité qui doivent faire la fierté de leurs Maîtres d'apprentissage. Ceci permet de dire que la relève est assurée. La profession peut être fière de cette nouvelle génération de plombiers [223].

Les Olympiade des Métiers. C'est en 1950 que l'Espagne organise la première Olympiade. Cette compétition professionnelle internationale regroupe près de 800 jeunes d'une cinquantaine de métiers, venant de 70 pays des 5 continents. Cette compétition à lieu tous les deux ans dans un pays différent; la France les a reçu à Lyon en 1995. Après des sélections régionales, puis nationales, la compétition se passe en quatre jours; c'est dire si la formation professionnelle ne suffit pas à elle seule pour obtenir des résultats. Un coach pour le physique et un autre pour le mental accompagnent les jeunes tout au long de leur préparation. Les jeunes plombiers français, s'ils ne gagnent pas toujours en finale, sont généralement bien placés et font honneur à leurs professions[224].

Les Meilleurs Ouvriers de France, les MOF. C'est bien sûr l’apothéose, "Une Recherche constante du progrès et de la perfection à travers l’excellence du travail…" Peu de professionnels font partie de ces artistes du métier, dont le mérite et la professionnalisation ne sont pas discutables. Un travail pour eux aussi, long et qui demande un mental à toutes épreuves afin de passer avec succès les différentes étapes. Le titre de Meilleur Ouvrier de France (MOF) est décerné uniquement en France, par catégorie de métiers dans un concours entre professionnels. C'est un titre que le MOF garde à vie et qui correspond au niveau BTS dans la hiérarchie des diplômes du Ministère du Travail. De nombreux plombiers portent ce titre, mais on les connaît peu car il ne portent pas le liseré bleu blanc rouge sur leur tenue de chantier [225].

Le plombier et le compagnonnage

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De nos jours le Compagnonnage est connu de tous. Cette vieille institution professionnelle qui serait plusieurs fois millénaire, et dont la légende remonte....bien loin. Décimée par les lois de la Révolution, les luttes intestines, la Révolution Industrielle qui a vu disparaître ou se modifier structurellement certains métiers, les guerres aussi, qui ont fauché tant de jeunes, ou désorganisé leur Tour de France.

Chef d'œuvre de réception de Compagnon plombier.

Sur le point de disparaître, le Compagnonnage est toujours là parmi nous. Comme l'écrivait le Compagnon Jean Bernard en 1941 : "une tradition qui ne se nourrit pas de la vie de son temps reste stérile et meurt" [226]. Le Compagnonnage, certaines des mauvaises augures le disaient fini, dépassé par les événements, avec une jeunesse prise par la modernité et ne croyant plus à la belle ouvrage.

C'est vrai que ce début du XXe siècle fut terrible pour le Compagnonnage, comme pour toutes les organisations professionnelles. Mais comme le dit Raoul Dautry : "Dans le Compagnonnage  il y a quelque chose d'irréductible, de permanent, d'éternel qui touche la conscience ouvrière. C'est cette part précieuse entre toutes, pure, incorruptible que le Compagnonnage a su garder, dans son secret, et qu'il continue à mettre en œuvre chez ceux qui viennent à lui" [227].

Aujourd'hui, le compagnonnage est bien loin des affirmations de Martin Saint Léon qui écrivait en 1897 : "Telle était et telle est encore dans ses traits généraux, quoique bien affaiblie et déchue de son ancienne importance, cette institution du compagnonnage....dans laquelle le bien et le mal se balancent presque également" [228]. Rafraîchit dans les années '40 avec la fédération de nombreux métiers dans les associations des Compagnons du Devoir, la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment et l'Union Compagnonnique, le Compagnonnage a su se redéfinir, se rénover et permettre à toute une jeunesse de suivre la voie du métier et de la perfection léguée par les anciens. Lors du renouveau du compagnonnage dans les années '40, les plombiers furent parmi les premiers à rejoindre ces nouvelles associations de métiers[229].

Le Compagnonnage s'est modernisé, avec des Maisons capables d'accueillir des milliers  de jeunes ouvriers et maintenant des apprentis, des salles de cours et des ateliers modernes. Le Tour de France couvre de nombreuses villes et villages de notre pays et cela pour des métiers dont le nombre progresse doucement au rythme des intégrations. Des Mères plus nombreuses, Dames Hôtesses et Économes, guident les jeunes dans les débuts de leur vie d'homme. Depuis quelques années les jeunes filles enrichissent les maisons et les routes du Tour de France; celui-ci d'ailleurs  a vu son cercle s'élargir avec le franchissement des frontières de notre pays, pour aller se former dans toute l'Europe  et franchir même les océans.

Qu'ils soient Savoyard, Tourangeau, Bordelais ou Vosgien, les plombiers furent toujours parmi les métiers et corporations les plus actifs au sein des divers Compagnonnages, aux cours des époques qu'ils ont traversées avec beaucoup de fougue et de persévérance, sans crainte dans l'avenir de leur métier et avec une seule volonté: le perfectionnement, le travail bien fait, la retransmission de leur métier et des valeurs du Compagnonnage.

Maison des Compagnons de Devoir à Angers sur les bords de la Maine en 1970.

Le 16 novembre 2010, l'UNESCO a inscrit le Compagnonnage au "Patrimoine culturel immatériel de l'humanité" [230]. Les Compagnons du Tour de France sont désormais reconnus mondialement pour la spécificité de leur enseignement professionnel et moral, leurs traditions mais également pour la capacité à les transmettre à travers les valeurs du Tour de France. 

"…Le Compagnonnage est par excellence une tradition ouvrière  française : une partie du peuple français en verra sa condition morale transformée..." Il n'est pas nécessaire d'en dire plus  sur cette noble institution, une abondante littérature sur le sujet est disponible et nous ne voulons pas nous aventurer sur un domaine que d'autres on su décrire avec beaucoup plus de compétence. Le Compagnonnage a encore de belles années devant lui, il fut créé par des hommes de métier, des hommes de métier l'ont fait vivre jusqu'à nous, des hommes de métier continueront à le faire vivre.         

Le futur du plombier

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Tuyaux en douelles de bois calorifugés sur un chantier en Alaska.

Après l'histoire du métier de plombier qui couvre près de 5000 ans, s'il est un exercice difficile, c'est bien celui de parler, sinon de prédire  son avenir. Pourtant ce n'est pas une injure que de parler de son avenir, pour un jeune qui entre dans le métier et qui est en droit de savoir ce que pourra être son métier dans 50 ans. Lorsque l'on étudie le passé, il est impossible de ne pas jeter un regard sur l'avenir.

Le métier de plombier, un peu immobile à certains moments de son histoire, aussi bien sur les matériaux utilisés que sur les techniques de mise en œuvre: du plomb, encore du plomb et toujours du plomb à mettre en œuvre, a vu arriver au tournant du XXe siècle, des matériaux nouveaux, d’où des techniques de mise en œuvre nouvelles sur des bâtiments nouveaux eux aussi. Un total renouveau qui a produit des hommes nouveaux : les plombiers du XXIe siècle.

Panneaux solaires thermiques et photo voltaïques sur un pavillon à énergie positive.

C'est vrai que les anciens ont vu une évolution extraordinaire dans leur métier, trop rapide, non, car ils ont pu assimiler, à la fois les matériaux, les matériels et les techniques au fur et à mesure de leurs arrivés. Bien sûr il leur a fallu s'adapter et apprendre, mais aussi perdre quelques "coups de mains" qui leur avaient pris tant de temps à maîtriser. Ce fut dur à admettre. Mais l'assistance de l'ordinateur et de l'informatique a révolutionné une partie du travail et du métier de plombier; il se réalisent de nos jours des installations que ces hommes de métier n’imaginaient même pas lors de leur apprentissage.

Le plombier est là aujourd'hui pour la production de l’eau chaude sanitaire par panneaux solaires, mais également pour la production de l’eau chaude dans le cas d’installations de chauffage par le sol. Il met en place et installe les réseaux de tubes en cuivre pour les systèmes de conditionnement par split système. Les piscines, les SPA et autres centres nautiques. Que dire du travail des plombiers sur ces immenses paquebots de croisières qui sillonnent les océans; travail de préfabrication et de pose dans des délais que l'on a peine à croire.

Le plombier est encore là pour alimenter en eau, sans en oublier l'évacuation, les immenses tours qui fleurissent de par le monde, nous arrivons au kilomètre de haut. Il doit amener cette eau tout en haut, aussi bien pour les besoins classiques que pour l'incendie. Sans oublier de la faire redescendre et de la traiter. Seules les techniques nouvelles et les moyens modernes permettent de réaliser de telles installations[231].

Robot pour la traite automatique des vaches dans une ferme en Bretagne.

Le plombier de nos jours est le spécialiste qui participe à  la mise en place de la robotisation sur les trayeuses automatiques dans les grandes fermes du pays, avec l’utilisation des tuyauteries en acier inox pour le transport du lait vers les cuves de stockage; fini les seaux et bidons de lait que l’on transportait. C’est le plombier qui travaille aux installations pour la méthanisation de lisiers et autres résidus des fermes d’élevage, de même que pour les installations de biomasse.

Hôtels de luxe, hôpitaux modernes toujours plus complexes, aéroports internationaux, les plombiers s’occupent de tout cela et depuis longtemps déjà, mais ce sont des techniques qui se développent rapidement et qui vont se multiplier et devenir de plus en plus performantes et complexes. Les plombiers auront dans l’avenir des journées de travail chargées mais passionnantes.

Il est certain que l'électronique et sa comparse l'informatique ne feront pas tout, il faut et il faudra encore et toujours des hommes pour mettre en œuvre toute cette technologie qui nous bluffe parfois. Il nous faudra encore des hommes de métier pour poser les tubes, sans faire de fuite, et rapidement afin de ne pas retarder les autres corps d'état, qui eux aussi seront en retard sur le planning. Il faudra des hommes pour satisfaire et avec juste raison, une clientèle toujours plus exigeante, à la fois dans la qualité du travail, dans la rapidité d'exécution des travaux, mais également dans le besoin de faire découvrir des matériaux et matériels nouveaux et innovants. Il faudra aussi des hommes qui inventeront des matériaux et des techniques nouvelles, des techniciens et des ingénieurs qui sauront à la fois allier la connaissance des besoins, mais aussi les contraintes et les exigences des plombiers dans leur travail de tous les jours. Il faudra des hommes capables de suivre les exigences des normes et celles des architectes aux conceptions toujours plus audacieuses.

Les problèmes actuels, dans le travail des hommes de métier est bien connu : le métier use les hommes et cette différence entre le manuel et l'intellectuel n'est pas normale: donc réduire la pénibilité dans le travail manuel[232]. Il est parfaitement concevable que la fonte "c'est pour la vie", mais il faudra trouver des tuyaux dont la durabilité et l’absorption phonique seront équivalentes et le poids réduit à son minium. Peut-être que nos inventeurs actuellement ne se dirige pas obligatoirement vers ces produits à base de pétrole, mais vers une matière plus écologique. Cela pourrait se développer vers la filière du bois, comme les tuyaux du début du transport des fluides, mais sous une autre composition. Qui aurait pensé il y a 50 ans que l'on ferait des meubles avec de la sciure de bois – le médium -  Des tuyauteries en carbone ou un quelconque matériau qui d'ici là sera mis au point, lesquelles pourraient êtres parfaitement auto-nettoyantes, facilement formables et aux jonctions faciles et sûres. A développer.  

Centre aquatique ou les nouveaux jeux d'eau.

Avec l'évolution actuelle à la fois dans les besoins, les matériels et les techniques, les hommes de métiers vont changer : vont apparaître les plombiers des villes et les plombiers des champs. Ces deux catégories sont déjà une réalité dans un certain nombre de nos régions.

Le plombier des villes plus spécialisé dans le travail sur les grands travaux: immeubles, neufs ou en rénovation, les grands chantiers, tels que les hôpitaux, les hôtels, les tours toujours plus hautes et aux formes toujours plus osées, les grands centres de loisirs; ceci pour un travail répétitif dans la fabrication et la pose d'éléments préfabriqués avec de nouveaux matériaux.

Le plombier des champs qui, comme son rôle se dessine déjà dans nos campagnes, sera plus généraliste, avec des travaux de plomberie, de chauffage et d'électricité, mais aussi de conditionnement d'air. Ceci dans le cadre de travaux et réalisations plus réduites, pour des pavillons, fermes d'élevage ou agricoles, traitement des rejets, énergies renouvelables: l'homme providentiel pour satisfaire les besoins dans nos campagnes . Il existe déjà[233].

Il faudra  aussi un jour trouver autre chose que de l'eau pour éteindre les incendies, on le fait bien pour les salles d'ordinateurs. Cela éviterait aux plombiers d'amener et de stocker d'énormes quantités d'eau, soit pour la diriger automatiquement sur le feu - sprinkler - ou pour qu'elle soit disponible pour les moyens de secours - RIA et colonnes sèches. 

Dans les années '90 sur un projet immense pour l'époque, les eaux usées des tours de bureaux ou logements et de l’hôtel étaient récupérées - eau des lavabos collectifs et des salles de bains - cette eau une fois traitée et stockée dans les sous-sols du complexe, était réutilisée pour l'alimentation des toilettes à partir d'un réseau séparé[234]. Ce procédé de récupération des eaux usées, dans les mêmes années que le précédent, a été également réalisé sur des hôtels dans d'autres pays soucieux d'économiser cet or bleu[235]. Ceci implique à la fois un problème de conception et d'adaptation des normes et d'entretien des différents réseaux de distribution. 

Réservations plomberie dans les voiles béton sur un chantier en Chine.

Mais ce ne sont là que des techniques à courte échéance, une amélioration des techniques et des matériaux actuels, dont certains sont vieux de près de 5000 ans. Le futur de la profession est ailleurs.

On peut penser qu'à l'orée des années 2050, sur des chantiers où  toujours plus d'eau sera amenée et à évacuer pour les besoins sanitaires, des appareils moins gourmands en eaux ne soient mis au point. Lavabos, douches, baignoires, éviers, avec recyclage d'eau en circuit fermé. Pas seulement du recyclage collectif en station de traitement des eaux usées par immeuble, cela se fait déjà, mais pas suffisamment. Il faut revoir le principe de fonctionnement de ces grosses consommatrices d'eau et d'énergie pour le traitement des déchets particuliers que sont les toilettes. Dans ce domaine la science est en marche.

Tuyaux en duelles de bois sur un chantier en Alaska.

Une université[236], financée par un sponsor célèbre, a réussi à créer en laboratoire des toilettes générant de l'électricité lors de leur utilisation. Ces toilettes utilisent la technologie des micro-ondes sur mesure pour sécher les déchets humains, puis les gazéifier par le système de la "torche à plasma à cathode froide", ce qui donne un gaz de synthèse – mélange de monoxyde de carbone et d'hydrogène. Ce gaz peut ensuite être introduit dans des piles à combustible pour produire de l'énergie électrique. Une partie de cette électricité pourra servir pour activer la gazéification du plasma et le gaz d’échappement de la pile à combustible servira au séchage des déchets. Ces toilettes ne sont raccordées à aucun réseau d’eau, d’évacuation ou d’électricité, elles fonctionnent en totale autonomie. Ce ne sont pour l'instant que des essais en laboratoire, mais la technique est en marche, ce n'est plus là un gadget de WC avec abattant chauffant, c'est une révolution dans le métier de plombier[237].

C'est là l'image projetée de la construction future d'un immeuble sans tuyauteries d'eau d'alimentation ni d'évacuation, ou presque, où les eaux seraient recyclées sur l'appareil sanitaire lui même et les déchets des WC "désintégrés". Les eaux de pluie seraient récupérées pour l'arrosage ou le maintien de l'humidité des terrasses et des façades végétalisées[238].

Il n'est pas logique pour les concepteurs et Maîtres d'Ouvrage actuels, de concevoir et de réaliser des Tours de Babel aux qualificatifs plus étonnants les uns que les autres: près d'un kilomètre de hauteur, 25 000 résidents, accueil de 35 000 personnes avec 57 ascenseurs, des milliers de tonnes d'acier et de béton, mais aussi....près de 1 million de litres d'eau consommés chaque jours après désalinisation des eaux du Golf Persique. Avec ses autres sœurs déjà construites et à construire, la teneur en sel du Golf Persique en sera d'autant augmentée par les rejets à forte salinité des usines de désalinisation.

Il est vrai que pour les plombiers et les ouvriers du bâtiment, réaliser une telle prouesse, c'est la concrétisation d'une vie de professionnel. C'est vaincre les difficultés chaque jours de la construction, c'est vaincre l'appréhension de l'échec, c'est se vaincre soit même. Mais c'est aussi du plaisir le jour de la fin des travaux. C'est ce qui fait dire aux ouvriers du bâtiment, avec la fierté du devoir accompli : nous avons fait cela, j'ai participé à cette œuvre collective.


La conjonction d'appareils sanitaires nouveaux et de techniques de recyclage, devra réduire drastiquement notre consommation en eau, tout en préservant les richesses naturelles de la planète. C'est là tout d'abord le travail des chercheurs et des ingénieurs. Ce sont des recherches coûteuses, mais qui au regard du gaspillage actuel de nos richesses naturelles nous paraissent nécessaires, sinon obligatoires. Ces innovations vont devoir une fois de plus remettre en cause la profession et les plombiers, lesquels, comme les autres métiers du bâtiment, vont devoir s'adapter à ces nouvelles techniques, avec ces nouveaux matériels et de nouvelles normes.

Hotel Marina Bay Sands à Singapour. Là encore, que de travail pour les plombiers!

Si l'on en croit ce que l'on dit sur les réserves disponibles, nous avons encore du gaz pour 50 ans et du pétrole pour autant; les chaudières ont encore un bel avenir, mais il faudra toujours chauffer nos maisons et préparer les repas, faire fonctionner les usines et cultiver les champs. Le solaire, énergie disponible pour encore quelques milliards d'années, va certainement remplacer pétrole, gaz, charbon et autres polluants. La profession doit s'y préparer, cela peut aller très vite. En 1840, un brillant ingénieur de l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures, prédisait lors d'un discourt : "...D'autres, parmi vous, sont séduits par l'attrait des recherches sur les propriétés de l'ambre jaune...auquel on a donné le nom d'électricité...leur étude me paraît, pour l'ingénieur, dénuée de tout intérêt..."

Pour les décennies à venir, les nano technologies, ces particules infimes vont faire de grands progrès - dans le rendement des panneaux photovoltaïques, dans les produits d'isolation thermique des bâtiments, dans le stockage de l'électricité et dans bien d'autres domaines - si leurs risques pour l'homme ne sont pas avérés, il faut s'attendre à un bouleversement dans les matériaux d'aujourd'hui, notamment ceux de notre vie de tous les jours.

La pince à sertir le cuivre.

N'oublions pas non plus ces imprimantes en 3D qui vont évoluer très rapidement et nous permettre de fabriquer des choses à la fois simples, mais également certains objets uniques ou complexes. La structure de maisons (petites) a été réalisée récemment par ce procédé avec une imprimante (géante), par une entreprise chinoise de Shanghai. Le fonctionnement et le résultat : surprenant. Une dizaine de maisons en une journée[239]. De grands progrès sont encore à réaliser sur les produits de base qui seront adaptés à notre vie future, ainsi que sur ces machines, mais là encore le progrès est en marche et rien ne l’arrêtera.

Le progrès il nous faut y croire, il est obligatoire et nécessaire; il facilite notre travail, apporte plus de bien-être à chacun; il fait meilleur vivre l'hiver dans une maison bien chauffée, avec salle de bains et WC à l’intérieur, plutôt que de se laver à la pompe avec les WC au fond de la cours.

Conclusion

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L’artiste plombier d’autrefois n’est plus. Les beaux travaux réalisés sur les tables de plomb, pour la couverture des toits et des lucarnes, pour la finition des toitures, c’est du passé, ou réservés à une catégorie d’ouvriers travaillant pour les monuments historiques.

Vers un nouveau chantier !

Les soudures à la louche avec finition au fer brûlant sur les tuyaux en plomb alimentant les fontaines des châteaux, n’est plus que le travail de quelques privilégiés travaillant aux réseaux des fontaines de châteaux. Les belles soudures sur les tuyaux de plomb façonnées au porte-soudure, c'est du passé : point de regret.

Le plombier ne doit pas suivre le progrès il doit l’accompagner, il ne doit pas être un simple exécutant, mais être un homme impliqué dans la conception et le développement de son métier futur.

Comme il l'a toujours fait au cours de son histoire, et le fait depuis près de cinq millénaires avec toujours plus de techniques et de professionnalisation, il le fera encore longtemps avec et pour les générations futures. Pour cela il devra toujours se former, parfois se réformer, afin de rester cet homme de l'art qui a fait la fierté de tant de générations par la qualité de son travail, pour les besoins d'une clientèle toujours plus exigeante, mais aussi pour sa propre fierté d'homme de métier, la fierté d'être plombier.

Qu'il soit Savoyard, Breton ou Bordelais, le plombier va sans crainte pour son métier et pour son avenir, car le monde aura toujours besoin de cette eau si précieuse et donc de...Plombiers.

Références

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  1. Céline Deluzarche, Dossier de novembre 2005: Les limites du corps humain. "Survivre sans boire et sans manger"
  2. Traitement de l'eau: Physique - Chimie au collège. Voir l'animation flash pour montrer le processus de traitement de l'eau pour la rendre potable. Programme de physique chimie de cinquième.
  3. Disparition de l'eau sur Terre. Lire la communication du CNRS du 11 décembre 2013: " Quand la Terre perdra-t-elle ses océans ? "
  4. Jusqu'à la photo sur le magasine professionnel américain P&M -Plumbing and Mechanical.
  5. C'est dans les années '80, que se développa l'utilisation et la pose de la robinetterie en or (plaquée or) dans les palais et les grands hôtels de la péninsule arabique, mais également dans les palaces parisiens.
  6. Céline Dremont et Rachid Hadjali. Université de Technologie de Compiègne. " La gestion des effluents liquides en milieu hospitalier" " Réglementations et gestion relatives aux effluents liquides hospitaliers".
  7. Ces travaux de drainage généralement réalisés par une entreprise de VRD (Voies et Réseaux Divers), laquelle comprend des ouvriers dans la conduite des engins de chantiers, des maçons, des électriciens, des plombiers, des jardiniers, etc. De plus les matériaux utilisés peuvent changer en fonction des conditions climatiques du pays: Indonésie, péninsule arabique, Alaska...
  8. Le Point 19 janvier 1992: "...surprennent dans les locaux de l'hebdomadaire deux " plombiers ", en fait des agents de la DST...." ! " Central Intelligence Agency Enquêtes sur la CIA " Les enquêtes liées à l'affaire du Watergate ayant révélé que les « plombiers » de la Maison-Blanche...".Wikipedia.org.
  9. De nombreuses revues, articles et thèses spécialisés dans la distribution de l'eau, sont souvent très évasives sur la présence ou la nature de canalisations sur certains sites de recherche. Pour exemple excellent article d'Alain Bouet et Florence Saragoza sur les thermes de Cluny où l'on peut lire: « ...on peut imaginer que la tuyauterie qui alimentait les arrivée d'eau... » « ...cette arrivée peut être imaginée de deux façons : une conduite en plomb horizontale ou un tuyau vertical... » « ...des tuyaux probablement en plomb ont été insérés... ». Pages 27, 29, 39.
  10. Traduction d'après Félix Gaffiot, Dictionnaire latin français, Hachette, 1934.
  11. Encyclopédie de la Langue Française Robert, deuxième édition de 1986.
  12. Alfred Franklin. " Dictionnaire Historique des Arts, Métiers et Professions exercés dans Paris depuis le XIIIe siècle". Edition de 1906.
  13. Alfred Franklin. " Dictionnaire Historique des Arts, Métiers et Professions exercés dans Paris depuis le XIIIe siècle". Edition de 1906.
  14. René de Lespinasse cité sur les statuts des plombiers de 1549, page 543.
  15. René de Lespinasse " Métiers et Corporations de la ville de Paris du XIVe au XVIIIe".
  16. René de Lespinasse " Métiers et Corporations de la ville de Paris du XIVe au XVIIIe". page 541.
  17. Art et Histoire de l'Egypte - 5 000 ans de civilisation". Edition de 2005. Pierre Montet. " En Egypte au temps des Ramsés ". Page 22 et 23. Alberto Carlo Carpiceci " Art et Histoire de L'Egypte - 5 000 ans de civilisation" . Page 27. Plusieurs publications dont la revue américaine P & M, reprennent les affirmations d'un fabricant de cuivre, qui parle de la découverte dans la pyramide de Khéops de tube cuivre vieux de 5000 ans, en parfait état de fonctionnement. C'est encore à prouver, car les seuls tubes de cuivre, datant plus ou moins de cette époque, actuellement disponibles, sont ceux en provenance du palais mortuaire d'Abou Sir et ils sont loin d'être en état de fonctionnement. Voir photo ci contre.
  18. Ludwig Borchardt est un archéologue allemand, spécialiste des fouilles de l'Egypte ancienne: site archéologique d'Akhétaton à Tell el Amara, capitale du pharaon Akhénaton, ainsi que du site archéologique d'Abousir, des pharaons de la Ve dynastie, avec notamment la pyramide et le temple mortuaire du pharaon Sahourê. Les fouilles réalisées de 1902 à 1908 par Ludwig Bornardt, sont scrupuleusement décrites et imagées dans son livre " Das Grabdenkmal des Königs S'aḥu-Re" - Le monument funéraire du roi Sahourê - Volume I, paru en 1910 à Leipzig et actuellement à la Universitätsbibliothek d'Heidelberg en Allemagne.
  19. Ludwig Borchardt Tome I Leipzig 1910 " Das Grabdenkmal des Königs S’ahu-Re " "Le monument funéraire du pharaon Sahuré". Page 76 et 79.
  20. Voir le détail de la photo du tuyau actuellement au Musée National de Berlin dans la section des antiquités égyptiennes.
  21. Ludwig Borchardt Tome I Leipzig 1910 " Das Grabdenkmal des Königs S’ahu-Re " - "Le monument funéraire du pharaon Sahuré". Page 29. Voir le tracé sur le plan du site. Les 2 citations précédentes sont également sur la page 29.
  22. Ludwig Borchardt Tome I Leipzig 1910 " Das Grabdenkmal des Königs S’ahu-Re " - "Le monument funéraire du pharaon Sahuré". Page 76.
  23. Ludwig Borchardt Tome I Leipzig 1910 " Das Grabdenkmal des Königs S’ahu-Re " - "Le monument funéraire du pharaon Sahuré". Page 78. La citation précédente...Nous avons parlé... est également issue de la page 78.
  24. Ludwig Borchardt Tome I Leipzig 1910 " Das Grabdenkmal des Königs S’ahu-Re " - "Le monument funéraire du pharaon Sahuré". Page 78.
  25. Ludwig Borchardt Tome I Leipzig 1910 " Das Grabdenkmal des Königs S’ahu-Re " "Le monument funéraire du pharaon Sahuré". Page 79.
  26. Pour la longueur du doigt voir - Histoire des mathématiques - " Unité de mesure dans l'Égypte Antique" Pour l'aune égyptienne, voir Maßstab - Echelle - sur le plan du Temple du roi Sahuré. Où 30 m font environ 60 aunes.
  27. Ludwig Borchardt Tome I Leipzig 1910 " Das Grabdenkmal des Königs S’ahu-Re " - "Le monument funéraire du pharaon Sahuré". Page 30 et 81.
  28. Madame Garenne-Marot "Le Travail du cuivre dans l'Egypte pharaonique d'après les peintures et les bas-reliefs". Page 85. Tombe d'Aba à Deir el Gebrawi datant de la VIème dynastie.
  29. Ludwig Borchardt Tome I Leipzig 1910 " Das Grabdenkmal des Königs S’ahu-Re " "Le monument funéraire du pharaon Sahuré" Page 29.
  30. Etienne Martin Saint Léon - édition de 1897 - "Histoire des Corporations de Métiers". Livre premier: " Origine des corporations de Métiers ".
  31. Site du Centre Français d'Information du Cuivre. " L'histoire du cuivre à travers les ages".
  32. Site Antickforever.com. Site de la ville de Dûr-Untash.
  33. Site de Chogha-Zanbil - novice view world - photo n° 25 très explicite avec explication de la tuyauterie.
  34. Roman Ghibshman. Tchoga-Zanbil. Volume II, " Mémoire de la délégation archéologique d'Iran" page 450 à 455. Rapporté par Pierre Amiet, docteur es-lettres; spécialiste de la glyptique orientale.
  35. Presse Nationale de l'Ecole des Ponts et Chaussées . "L'adduction d'eau à Dur-Untash, dans le pays d'Elam". Page 63. Site Antikforever sur la ville de Dûr Untash Les archéologues ont découvert un ensemble important de bassins servant à la décantation des eaux du fleuve, fortement chargées en sédiments, ce qui en fait la plus ancienne station de traitement de l'eau du monde.
  36. Jonathan Mark-Kenoyer; Université de Madison, Wisconsin. " Mohen Daro" photos 25, 27. Revue des "Mystères du Monde" sur les fouilles de Mohenjo-Daro.
  37. Jonathan Mark-Kenoyer; Université de Madison, Wisconsin. "Mohen Daro" photos 87, 89. Vidéos sur la ville de Mohanjo-Daro, Harapa et Dholavira. Diffusion le 31 mai 2014 sur ARTE.
  38. Jonathan Mark Kenover University of Madison Wisconsin "Mohenjo-Daro".
  39. Jonathan Mark Kenover University of Wisconsin Madison. "Mohenjo-Daro"
  40. Jonathan Mark Kenover University of Madison Wisconsin "Mohenjo-Daro"Sam Porter Les Mystère du Monde. " Mohen Daro".
  41. Robert Koldewey archéologue allemand qui dirigea des fouilles à Babylone de 1899 à 1917. Son livre traduit par Agnès Saint Johns "The escavation at Babylon" est une référence dans ce domaine.
  42. Madame Stéphanie Daley de l'université d'Oxford. "The Mystery of the Hanging Garden of Babylon". Site de Wikipedia .org. Sur la ville de " Les jardins suspendus de Babylone". Emission du 22 mars 2013 sur ARTE " Les jardins de Babylone" par madame Stéphanie Daley.
  43. Stéphanie Dalley, de l'université d'Oxford. "The Mystery of the Hanging Garden of Babylon".
  44. Père Dominicain Vincent Scheil " La loi d'Hammourabi " . Musée du Louvre. Code de Hammurabi, roi de Babylone Département des Antiquités orientales : Mésopotamie.
  45. Amin Maalouf " Les croisades vues par les Arabes". page 62.
  46. Le mythe des Jardins Suspendus, en premier lieu le fait qu'ils furent construits par Nabuchodonosor II pour plaire à sa femme, d'origine Mède, désireuse de voir quelque chose qui lui rappelle son pays: Philon de Byzance, qui daterait du IIIème siècle av. J-C:

    " Le Jardin appelé « suspendu » est cultivé en en l'air: ses plantes se trouvent au dessus du sol ; avec les racines des arbres, il forme un toit au dessus de la terre labourable. En effet des colonnes de pierre le supportent et toute la partie qui est sous terre est construite avec des piliers taillé. (...) Au-dessus, on répand, sur une grande épaisseur, beaucoup de terre et des plantes à larges feuilles, et les arbres les plus souvent cultivé dans les Jardins y poussent, ainsi que toute sorte de fleurs très variées, bref tout ce qui est très agréable à regarder et réjouit les sens. Des canalisations conduisent les eaux depuis le haut : tantôt elles s’élancent et s’écoulent en suivant tout droit la pente, tantôt on les contraint à remonter en spirales, à l'aide des mécanismes qui la font courir autour de l’hélice des machines ; les eaux, élevés dans de grandes et nombreuses fontaines, arrosent le Jardin tout entier, imprégnant les racines des plantes en profondeur et maintenant humide la terre ; de là vient, selon toute vraisemblance, que l’herbe est toujours verte (...) C’est un ouvrage qui procure du plaisir royal, et tout à fait opposé à la nature puisqu'il suspend les fruits de la terre au-dessus de la tête de ceux qui le contemplent".

    Flavius Josèphe (Ier siècle av. J-C), dans ses Antiquités Judaïques , nous dit un peu la même chose.
  47. Madame Stéphanie Dalley, archéologue et spécialiste du déchiffrage de l'écriture cunéiforme à l'Université d'Oxford. Egalement citée dans des référence précédentes.
  48. Daniel Luckinbill Chicago University. "Ancient Records of Assyria and Babylonia" 1926. Ce prisme, un polyèdre à 6 faces du VIIe siècle avant J.-C., actuellement au British Museum de Londres, retrace en caractères cunéiformes et en langue akkadienne, la vie du roi Senachérib et ses travaux dans sa capitale Ninive.
  49. Daniel Luckinbill Chicago University. "Ancient Records of Assyria and Babylonia" 1926. Colonne 6 du prisme.
  50. Prisme de Sennashérib colonne 1, lors de la prise de Babylone.
  51. Daphné Gondicas et Jeannine Boëldieu-Trévet. " Lire Hérodote". Page 73. "...ils (les Pelasges) s'en prirent aux jeunes filles qui allaient chercher de l'eau à la fontaine Ennéacrounos...".M. Clavier. Proffesseur au Collège de France. "Histoire des premiers temps de la Grèce". Page 405. Harvard College Library.
  52. Pierre Ducret. Docteur ès lettres de l’Université de Lausanne.  Membre de la Mission archéologique suisse en Grèce à partir de 1975. Edition Payot Lausanne. 1993, Introduction à " Le quartier de la Maison aux mosaïques". Pages 11 et 17. Photo de la tuyauterie page 12. 
  53. Gilbert Argoud dans "l'alimentation en eau des villes grecques".
  54. Érétrie est une cité de la Grèce antique, située sur la côte occidentale de l'île d'Eubée.
  55. Pierre Ducret. Docteur ès lettres de l’Université de Lausanne.  Membre de la Mission archéologique suisse en Grèce à partir de 1975. Edition Payot Lausanne. 1993, Introduction à " Le quartier de la Maison aux mosaïques". Pages 11 et 17. Photo de la tuyauterie page 12.
  56. Hérodote, 3, 60, traduction de Larcher, 1850 et repris dans l'article sur " le tunnel d'Eupalinus".Dan Hughes et Hans J. Keller " The tunnel of Eupalinos "
  57. Etienne Martin Saint Léon. "Histoire des Corporations de Métiers".
  58. Etienne Martin Saint Léon. "Histoire des Corporations de Métiers".
  59. Aristote IVe siècle avant J.-C. "La Politique " " De la société civile" - De l'esclavage - Livre I Chapitre II, § 4.
  60. La fondation de la ville de Marseille remonterait au VIe siècle avant J.-C., par des colons venu de Phocée, Foça, dans l'actuelle Turquie.
  61. Journal of Hellenic studies: Archaeological report n° 83.
  62. Site de l'UNESCO. " Le complexe hydraulique romain de Zaghouan-Carthage" Compte rendu des séances de l'Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres. " Observations sur la ruine des Thermes d'Antonin à Carthage". 1956 n° 100.  
  63. Sophie Collin-Bouffier. " L'alimentation en eau de la colonie grecque de Syracuse" page 672 à 691.
  64. Sophie Collin-Bouffier. " L'alimentation en eau de la colonie grecque de Syracuse" page 687.
  65. Gunther Garbrecht et de Trevor Hodge. "Le système d'adduction d'eau de Pergame: La première grande conduite forcée."
  66. Pierre Louis Violet "Water Engineering in Ancient Civilisations - 5 000 years of History. Pages 112 à 114. Gunther Garbrecht et de Trevor Hodge. "Le système d'adduction d'eau de Pergame: La première grande conduite forcée."
  67. Christian J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux. "La Civilisation Celtique" Page 20.
  68. Christian J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux. "La Civilisation Celtique" Page 80, 112 et 113.
  69. Christian J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux. "La Civilisation Celtique" Page 11.
  70. J. G. Pelon. "Les belles monnaies de mon pays". Les Cahiers Méduliens - n° 1 nouvelle série.
  71. Ludwig Borchardt Tome I Leipzig 1910 " Das Grabdenkmal des Königs S’ahu-Re " "Le monument funéraire du pharaon Sahuré" .Pages de 29 à 31 et de 75 à 83.
  72. André du Sommerard. " Le palais romain de Paris, l'hôtel de Cluny issu de ses ruines" § XVI " Bains des Romains" p. 72.Thibaud FOURNET. CNRS, Institut français du Proche-Orient à Damas et Bérangère REDON, Membre scientifique, Institut français d’archéologie orientale au Caire. Les dossiers d'Archéologie. N° 342. " Le bain grec à l’ombre des thermes romains".
  73. Nicolas Monteix. "Les Savoirs Professionnels des Gens de Métiers. Etude sur le monde du travail dans les sociétés urbaines de l'Empire romain". Page 15 et suivantes.
  74. Nicolas Monteix. Maître de conférences (histoire et archéologie romaines). Docteur de l'université de Provence. " Les savoirs professionnels des gens de métiers".  "Etude sur le monde du travail dans les sociétés urbaines de l'Empire romain". Page 16 et 17. 
  75. Nicolas Monteix et Nicolas Tran " Les savoirs professionnels des gens de métiers".  "Etude sur le monde du travail dans les sociétés urbaines de l'Empire romain". Page 20.
  76. Hélène Dessales. "Les usages de l'eau aux évaluations démographiques. Exemple de Pompéi. Page 32 et suivantes.
  77. Patricia Carles. "L’eau et les fontaines de Pompéi".
  78. Ernest Breton. (3e éd. 1870) Introduction historique de Pompéi. § " Les anciens bains".
  79. Ernest Breton. (3e éd. 1870) "Introduction historique de Pompéi". § Les anciens bains. § La fullonica à Pompéi.
  80. Jonathan Mark Kenover University of Wisconsin Madison. "Mohenjo-Daro".
  81. Jean-Claude Daumas. Historien. ETRUSQUES et ROMAINS. " Ce que Rome doit aux Etrusques"
  82. Alain Bouet." Les latrines dans les provinces gauloises, germaniques et alpines". Photo ci-contre des latrines d'Ostie et leurs caniveaux, dessous les sièges et au devant.
  83. Henri Monod. "L'Hygiène publique chez les Romains" Pages 775 à 782.
  84. Sur le site de la revue "Aude romaine - Ostie et le plomb".
  85. Les thermes de la ville anglaise de Bath, les thermes de Cluny à Lutèce et des centaines d'autres en France et dans tout le bassin méditerranéen.
  86. Henri Monod. " L'hygiène publique chez les Romains". Pages 775 à 780. Au fil des siècles, Rome va considérer l'eau comme un instrument de pouvoir, au 4e siècle après J.-C., Rome bénéficiera de 300 châteaux d'eau, 1.352 fontaines, 967 établissements de bains gratuits et 700 bassins et chaque habitant a plus de un mètre cube d'eau par jour à sa disposition.
  87. Mémoire de la Société Royale page 234, "Notice sur les anciens tuyaux de plomb trouvés à Arles". Document actuellement à la Bibliothèque de l'Université de Harvard.
  88. Société Royale des Antiquaires de France. Tome V année 1823, page 232 à 246. Document actuellement à la Bibliothèque de l'Université de Harvard.
  89. Antoine Arnaud. "Manuscrit des Antiquités d'Arles. 1708. Page 7.
  90. André Cochet. Laboratoire d'Archéométrie et d’Archéologie, spécialiste de la mise en oeuvre du plomb à l'époque romaine en Gaule et son livre "La canalisation sous-fluviale d'Arles à Trinquetaille, Gallia de 1993.
  91. Voir croquis ci-dessus.
  92. En Espagne (Carthagène), Péninsule Ibérique, Bretagne, Sardaigne, Gaule (Corbières) et... Les îles Cassitérides ! Jean Andreau. Recherches récentes sur les mines à l'époque romaine". L. & H. M. Magne " L'Art appliqué aux Métiers". " Décors du Métal - le plomb, l'étain, l'argent et l'or". 1922. Page 1.
  93. Traduction d'après Félix Gaffiot, Dictionnaire latin français, Hachette, 1934.
  94. André Cochet et Jean Burdy. "Une date consulaire (213 après J.-C.) sur un tuyau de plomb viennois"
  95. Société Royale des Antiquaires de France. Tome V année 1823, page 232 à 246. Document actuellement à la Bibliothèque de l'Université de Harvard.
  96. Etienne Martin Saint Léon. Histoire des corporations de Métiers. § " Origine des Corporations de Métiers" page 7: .... " l'esprit romain a toujours été dédaigneux du travail manuel dans lequel il voyait un abaissement, une sorte de prostitution de la dignité de l'homme libre".
  97. Virgile. ENEIDE. Livre VI La Descente aux Enfers "Révélations et Prophéties d'Anchise" 6, 850.
  98. Lauránt Deutsch. "Métronome". La Lutèce romaine, ou Lutèce-la-Haute, était construite sur la rive gauche de la Seine sur le 5e arrondissement du Paris actuel, alors que l'île de la Cité, ou Lutèce-la-Basse, la cité des Parisii, était occupé par le peuple gaulois.
  99. Crypte Archéologique du parvis de Notre Dame. Exposition Construire à Lutèce. Ce tuyau de plomb est visible sur la toile: "Images correspondant à Lutèce tuyau de plomb". Le DHAAP (Département Histoire de l’Architecture et Archéologie de Paris), ne nous a pas autoriser à placer cette photo sur cet article.
  100. Allmer. Bulletin de la Drome. 1876, page 306. Cette plaque de plomb était la propriété de monsieur Ludovic Vallentin de Montélimar.
  101. Compte rendu de l'Académie des Inscriptions et des Belles Lettres, année 1896, volume 40, n° 3, page 191.
  102. JJean-Pierre Waltzing. " Etude historique sur les corporations professionnelles chez les Romains..." tome II page 6. Ces ouvriers-soldats étaient dirigés par les Mensores,  Architectes, eux mêmes sous les ordres du Præfectus castrorum,  préfet responsable des constructions et des outils.
  103. Louis Halphen. Peuples et Civilisations "Les invasions barbares du Ve au XI e siècles". Pages 442 à 455. Prosper Boissonnade. " Le travail dans l'Europe chrétienne au Moyen Age".
  104. Viollet le Duc "Le château de Pierrefonds". La Tour de l'Honneur à Lesparre (photo ci-dessous). Le château de Conwy au Pays de Galles avec ses 11 toilettes sur la façade sud.
  105. Eugène Viollet-le-Duc. "Description du château de Pierrefonds" ed. de 1887.
  106. Le Château de Conwy au Pays de galles et la tour de l'Honneur à Lesparre en Médoc.
  107. François Husson. Etude historique "Les Artisans Français". Edition de 1803.
  108. François Husson. " Etude historique "Les artisans français". Edition de 1903.
  109. Shirley Toulson .  " The Mendip Hills: Threatened Landscape". Déjà à l'époque romaine le plomb était extrait des collines de Mendips, dans le Somerset actuel pour traverser le Channel et rejoindre les besoins de l'Empire ; l’extraction s'est poursuivit jusqu'en 1908.
  110. Véronique Duchâteau, Jean Michel Lepecq, Françoise Souchetet Roberte Tomassone. " Ferrières en Gâtinais - Promenades dans le passé". Pages 29 et 139. "...Au Roi Ethelwulf, pour la louange et la gloire de Dieu...depuis que votre ferveur dans le culte de Dieu m'a été révélé par Félix, qui remplissait auprès de vous l'office de secrétaire...nous nous efforçons de couvrir de plomb l'église de notre monastère, qui est situé à l'intérieur des terres qu'on appelle Ferrières...si vous le jugez bon aidez-nous pour l'honneur de Dieu, à achever notre tâche, eu égard non à notre mérite, mais à la récompense divine parce que nous intercédons en votre faveur...Loup de Ferrière, Lettre XIII".
  111. Véronique Duchâteau, Jean Michel Lepecq, Françoise Souchetet Roberte Tomassone. " Ferrières en Gâtinais." L'habitude d’appeler un édifice religieux Notre Dame, date du XIIe siècle.Au moment de la christianisation de la Gaule on employait plutôt le terme de Sainte Marie".
  112. Revue BÂTIMÉTIERS - Décembre 2009 " Versailles, l'or et le plomb d'une couverture grand siècle ".
  113. L. & H. M. Magne " L'Art appliqué aux Métiers". " Décors du Métal - le plomb, l'étain, l'argent et l'or". 1922. Page 1.
  114. Jacques Boulliard. " Histoire de abbaye de Saint Germain".
  115. Colonel André L'Huillier. "Académie des Sciences, Belles lettres et Arts d'Angers " Mémoires 1969.
  116. René de Lespinasse. " Les métiers et corporations de la ville de Paris XIVe – XVIIIe siècles ". suivant un Arrêté du Conseil du Roy du 17 juillet 1696 .
  117. Bernard Rouleau. Historien et géographe de Paris. " Le tracé des rues de Paris: Formation, typologie, fonctions…". Atlas Historique de Paris. La Croissance de Paris.
  118. Etienne Martin Saint Léon. " Histoire des Corporations de Métiers". Edition de 1909. Chapitre III page 252.
  119. Marc Agostino. Professeur d'histoire contemporaine à l'université Michel de Montaigne de Bordeaux 3. " La cathédrale Saint André - reflet de neuf siècles d'histoire et de vie bordelaises". 2001. Page 133.
  120. Georges-Bernard Depping " Le livre des Métiers " d'Etienne Boileau Prévôt de Paris.
  121. Georges-Bernard Depping " Le livre des Métiers" d'Etienne Boileau Prévôt de Paris.
  122. Paul Lacroix, Emile Béguin et Ferdinand Serré. 1851. " Histoire de la Charpenterie" Page 14, 15 et 16.
  123. René de Lespinasse." Métiers et corporations de la ville de Paris". Livre II. du XIVe au XVIIIe siècle. COUVREURS page 623.
  124. Edward Wedlake Braylay and John Britton - 1836 - University of Michigan Library. "The History of the ancien Palace and late House of Parliament at Westminster".
  125. Edward Wedlake Braylay and John Britton - 1836 - University of Michigan Library. "The History of the ancien Palace and late House of Parliament at Westminster". Page 121 à 123.
  126. Edward Wedlake Braylay and John Britton - 1836 - University of Michigan Library. " The History of the ancien Palace and late House of Parliament at Westminster". Page 115 et 124 à 126.
  127. Alfred Franklin. " Dictionnaire des Arts, Métiers et Professions exercés dans Paris depuis le XIIIe siècle ". Page 230. Bibliothèque nationale de France
  128. Alfred Franklin. " Dictionnaire des Arts, Métiers et Professions exercés dans Paris depuis le XIIIe siècle ". Page 230. Bibliothèque nationale de France
  129. Le Robert - Dictionnaire de la langue française - Edition de 1986.
  130. G. Espinas. Revue belge de philologie et d'histoire. Année 1944 n° 23 page 506. " L'origine des Corporations de Métiers".
  131. Alfred Franklin " Dictionnaire Historique des Arts, Métiers et Professions exercés dans Paris depuis le treizième siècle" Edition de 1886.
  132. Alfred Franklin " Dictionnaire Historique des Arts, Métiers et Professions exercés dans Paris depuis le treizième siècle" Edition de 1886. § Les Plombiers. Page 574.
  133. Etienne Martin Saint Léon - édition de 1897." Les corporations de 1328 à 1461".
  134. Encyclopédie Larousse en ligne sur le "servage de serfs".
  135. René de Lespinasse ." Les Métiers et Corporations de la Ville de Paris du XIVe au XVIIIe siècle". Tome II, édition de 1842. Alfred Franklin. " Dictionnaire des Arts, Métiers et Professions exercés dans Paris depuis le XIIIe siècle ". Page 574. Bibliothèque nationale de France
  136. René de Lespinasse - "Les métiers de la ville de Paris" - "Statuts des plombiers de 1549 et 1648". Alfred Franklin. " Dictionnaire Historique des Arts, Métiers et Professions exercés dans Paris depuis le XIIIe siècle". § Les Plombiers" P 575.
  137. René de Lespinasse - "Les métiers de la ville de Paris" - "Statuts des plombiers de 1549 et 1648". Article XXXVIII des statuts des plombiers de 1648. Page 550.
  138. L. & H. M. Magne " L'Art appliqué aux Métiers". " Décors du Métal - le plomb, l'étain, l'argent et l'or". 1922. Page 5 et 6.
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  140. Magazine The Plumber. com. " The History of Plumbing" - "Roman and English Legacy". Magazine P&M " Pluming history of England".
  141. André Félicien "Sommaire du Chasteau de Versailles". 1674 Page 45 et 46. Chez Guillaume Desprez à Paris au pieds de Notre Dame! Cachet de la Bibliothèque d'art.
  142. L. Batissier. 1846. " Histoire de Paris et de ses Monuments." Pierre Louis Violet - " L'hydraulique dans les civilisations anciennes."
  143. Site Chemins et Rencontres. "Histoire de l'eau à Paris du Moyen Âge à nos jours".
  144. Bruno Bentz et Éric Soullard, « , Château de Versailles - de l'ancien régime à nos jours,‎ avril-mai-juin 2011.
  145. Pierre Louis Viollet. " L'Hydraulique dans les civilisations anciennes". " Histoire de l'énergie hydraulique, moulin, pompes, etc".Fulgence Girard. " La pompe du pont Notre-Dame". Le Monde illustré n°10, p. 11, du 20 juin 1857. L'Histoire en Ligne. " Les ponts de Paris, le Pont Notre Dame".
  146. Bernard Forest de Belidor. " Architecture Hydraulique - Ou l'Art de Conduire, d’élever et de Ménager les Eaux pour les Différents Besoins de la Vie" - 1739. Livre quatrième. Page 236.
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  148. Alfred Franklin " Dictionnaire Historique des Arts, Métiers et Professions exercés dans Paris depuis le treizième siècle" Edition de 1886. § Les Plombiers. Page 575.
  149. Alfred Franklin " Dictionnaire Historique des Arts, Métiers et Professions exercés dans Paris depuis le treizième siècle" Edition de 1886. § Les Plombiers. Page 575.
  150. Aurélia ROSTAING Bibliothèque nationale de France, conservatrice du patrimoine." Autour de Tommaso et Alessandro Francini Hydraulique et fontaines ornementales en France" - 1590 -1640. Jean Diwo - La Fontainière du Roy.
  151. Site Officiel du Tourisme de la Haute Marne. La Fonte d'art. Patrimoine métallurgique et artistique. " On y travaille depuis près de 25 siècles, et c’est un maître de forges de la vallée de la Blaise qui sera retenu en 1681 pour fournir au château de Versailles des plaques de cheminées (400) et des tuyaux d’amenée d’eau".  Revue: L'Eau, l'Industrie, les Nuisances. n° 319 de février 2009. " De nouveaux tuyaux en fonte pour les fontaines des jardins de Versailles".
  152. André Félibien - 1679 - Description de la grotte de Versailles. page 7.
  153. Il existe sur le site du Château de Versailles des photos de la façon des soudures à la louche par les fontainiers de Versailles. Le service communication du château ne nous a pas autorisé à utiliser ces deux photos, lesquelles sont d'ailleurs consultable sur la toile.
  154. Saint Gobain PAM - " La fonte aux fontaines de Versailles.
  155. Les photos ci-contre ont été prises au cours du démontage de "l'araignée" du bassin Latone le 28 01 2014.
  156. Saint Gobain PAM - "La fonte aux fontaines de Versailles.
  157. F. Evrard - Annales de Géographie 1933 - Volume 42 - Les Eaux de Versailles. Page 582 à 584. L'installation des pompes était l'oeuvre de Claude Denis. Versailles ou le défi de l’eau. " Les premiers chantiers". Détails des différents moyens d'alimentation en eau du Château de Versailles.
  158. L'eau était amenée à 163 mètres au dessus du niveau de la Seine par 3 élévations successives. Le premier réservoir à la cote + 48 au dessus du niveau de la Seine, le deuxième réservoir à la cote + 99 et le troisième était le réservoir de Marly à 33 mètres au dessus des jardins du château de Versailles et d'où partait l'aqueduc qui amenait l'eau par gravité au château. Informations sur le site de la ville de Bougival.
  159. Bruno Bentz et Éric Soullard, " Château de Versailles - de l'ancien régime à nos jours",‎ avril-mai-juin 2011. Revue l'Eau, l'Industrie, les Nuisances, n° 319. " De nouveaux tuyaux en fonte pour les fontaines des jardins de Versailles".
  160. Bruno Bentz et Éric Soullard, « , Château de Versailles - de l'ancien régime à nos jours,‎ avril-mai-juin 2011.
  161. Versailles ou le défi de l’eau. " Les premiers chantiers". Détails des différents moyens d'alimentation en eau du Château de Versailles. Mairie de Louveciennes. " Historique de la machine de Marly" .
  162. Etienne Marcel Saint Léon dans " Histoire des Corporations de Métiers de 1715 à leur abolition définitive". Chapitre IV, page 559.
  163. Etienne Marcel Saint Léon dans " Histoire des Corporations de Métiers de 1715 à leur abolition définitive". Pages 622 et suivantes.
  164. Encyclopédie Larousse. La Révolution Française - 1789 - 1799. § 3.5 " La Montée des Périls et la Guerre". et § 4.2 " La Commune de Paris".
  165. Site de Wikisource sur Adrien-Louis Lusson." Projets de trente fontaines pour l’embellissement de la ville de Paris". § " Tableau historique des eaux de Paris et de leur distribution" .
  166. Louis Chevalier. 1958. " Classes laborieuses et classes dangereuses". La Monarchie de Juillet. Page 243 et 244.
  167. Louis Chevalier. " Classes laborieuses et classes dangereuses" . Edition de 1958. Les insuffisances de l'Equipement Urbain. Page 247.
  168. Adrien-Louis Lusson. " Projets de trente fontaines pour l’embellissement de la ville de Paris" § " Tableau historique des eaux de Paris et de leur distribution".Site Wikisource.Site Imago Mundi.  " Rues et Monuments de Paris. Les fontaines de Paris".
  169. Eugène Belgrand: Polytechnicien, ingénieur général des ponts et chaussées, Eugène Belgrand est considéré comme le père du réseau d’égouts de Paris. Il participe à la rénovation de la capitale sous le Second Empire au côté du Préfet Haussmann, qui lui confie la double mission d’approvisionner Paris en eau potable et d’assainir la Seine. L'eau et Paris : extraits des mémoires du baron Haussmann : extraits du Mémoire sur les eaux de Paris d'Eugène Belgrand, 
  170. André Guillerme. 1820 - " La Naissance de l'Industrie à Paris – Entre sueur et Vapeur1780 – 1830". Page 265. En 1807 il y avait à Paris 40 entreprises ou artisans de plomberie; la capitale en comportait près de 200 en 1820. 
  171. André Guillerme. 1820 - " La Naissance de l'Industrie à Paris – Entre sueur et Vapeur1780 – 1830". Page 265.
  172. Architecture, Patrimoine et Habitat. " Architecture Hausmannienne". " Architecture, patrimoine et urbanisme 1852-1870 Style Hausmannien".
  173. Marie-Marguerite Bourbigot. " Les traitements de potabilisation de l'eau". " Historique du traitement de l'eau jusqu'en 1970 ".
  174. Groupe Balas. " Couverture immeuble haussmannien, couverture toiture ..." Couverture GF." Ardoise, tuile, zinc...que serait Paris sans ses toits?" Asturienne : " Couvrir en zinc - Solutions de toiture".
  175. Marc Vitruve Pollion et son livre "Architecture ou Art de bien bâtir" Chapitre III article II. Des puits et des citernes.. Mis du latin en françois par Jean Martin, pour le roy très-chrestien Henry II . Page 200.
  176. Le plomb fondu a été remplacée dans certain cas par la "laine de plomb". En partie horizontale, une corde enduite d'argile était placée autour du tube contre l’emboîture pour assurer l'étanchéité au moment du coulage du plomb fondu.
  177. Site sur l'Association pour la Formation Professionnelle des Apprentis.
  178. Histoire de la Construction Moderne et Contemporaine en France. " Le Gaz Manufacturé". Alain Beltran. " Le gaz devient naturel ". Pages 94 et 95. Visite du Musée de l'Electricité, du Gaz et de l'Eclairage Public à Paris. Désiré Magnier," Nouveau Manuel complet de l'éclairage au gaz, ou Traité élémentaire et pratique à l'usage des ingénieurs, directeurs, etc.", Librairie encyclopédique de Roret, 1849.
  179. Jean-Pierre Villot Centre de recherche de la Sorbonne - " La respiration des gazomètres ou la consommation du gaz à Paris de 1860 à 1960".
  180. Le Gaz de Bordeaux. Bordeaux est l'une des premières villes à avoir décidé, au début du XIXème siècle, de profiter de l'invention du gaz d'éclairage par Philippe LEBON
  181. MEGE Mémoire du Gaz de l'Electricité et de l'Eclairage public. " Evolution des matériaux de canalisations".
  182. Edme-Augustin Chameroy. " Histoire du gaz manufacturé".
  183. Phozagora - Site web français sur l'éclairage public. " Histoire de l'éclairage public en France".MEGE Mémoire du Gaz de l'Electricité et de l'Eclairage public. "Le gaz d'éclairage". ".Le début de l'éclairage public". MEGE Mémoire du Gaz de l'Electricité et de l'Eclairage public. "L’Eclairage Public". " Historique". Quimper BZH. " Un long chemin vers la lumière, histoire de l'éclairage public à Quimper".
  184. Mège. Mémoire de l'électricité du gaz et de l'éclairage public à Paris.
  185. Nous faisions cela à Bordeaux en 1957. La coupure du gaz sur une partie de la ville est toujours dangereuse au moment de la remise en service. Avec 8m/bars de pression, une bonne préparation et un système ingénieux, il n'y avait que quelques flammèches au moment ou on commençait la soudure. Mais fallait faire vite!
  186. MEGE Mémoire du Gaz de l'Electricité et de l'Eclairage public. " Le gaz naturel". Alain Beltran. " Le gaz devient naturel ". Pages 94 et 95.
  187. Les tuyaux de plomb pour l'alimentation en eau des bâtiments est interdite en France. Ils sont encore utilisés dans la réfection des fontaines par les plombiers-fontainiers, ainsi que pour les rejets des liquides de certains laboratoires ( tuyauteries d'acide sulfurique). Pour les installations de gaz, les tuyaux de plomb ne sont autorisés que pour les réparations et sur le gaz naturel. Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale - janvier 1851 – Arts Mécaniques. University of Illiois Library. Depuis des millénaires, les tables de plomb sont coulés sur sable ou sur toile suifée pour les faibles épaisseurs. En 1729 une manufacture royale est crée rue de Bercy pour laminer le métal, réduire les importations d'Angleterre et casser le monopole des petits fabricants français. En 1830 la fabrication de tables de plomb laminés concurrences les anciennes fabrications sur sable dont la fabrication perdure toujours pour les besoins des monuments historiques. André Guillerme. La Naissance de l'Industrie à Paris – Entre Sueur et Vapeur – 1780 – 1830. page 266. Depuis l'époque romaine, les tuyaux de plomb étaient fabriqués à partir d'une table de plomb roulée et soudée longitudinalement. C'est en 1840, qu'à Paris, un certain monsieur Lagoutte a introduit la première machine perfectionnée pour fabriquer des tuyaux de plomb par injection. Plusieurs autres brevets de machines à injection furent déposés tant en France qu'à l'étranger précédemment, mais moins performantes.
  188. Henri Charlent et Patrick Agostini pour leur livre "Traité des installations sanitaires". 15e édition. Alain Giraud et Gilbert Dubreuil " Calculs pratiques de plomberie sanitaire".
  189. Le père Jean-Vincent Scheil, - 1858 -1940. Philologue et archéologue. Pour la traduction du texte en cunéiforme et langue akkadienne. Paragraphe 188 du code d'Hammourabi. Sur les contrats d'apprentissage le code précise: "Si un artisan a pris (en apprentissage) un enfant pour l'élever et lui a appris son métier il ne peut être réclamé", sous entendu, ne peut être repris par ses parents. Le paragraphe suivant n° 189, dit dans le même ordre d'idée: "Si il (l'artisan) ne lui a pas appris son métier, cet élève peut retourner chez son père".
  190. Sivan Kedar. Tel Aviv University. "Apprenticeship in the Neo-Babylonian Period": "A study of bargaining power".
  191. Sivan Kedar. Tel Aviv University. " Apprenticeship in the Neo-Babylonian Period ": "A study of bargaining power".( Modèle traduit de l'akkadien en écriture cunéiforme en anglais par Sivan Keda, puis en français par moi même).
  192. Mme Biezunska-Malowist, professeur à l'Université de Varsovie. "Slavery and Slaving in World History". Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.  Année   1959.    Volume   103 Numéro  2 pages 203 à 210. " L'esclavage en Égypte gréco-romaine".
  193. Madame Biezunska-Malowist,  professeur à l'Université de Varsovie. " Recherches sur l'esclavage dans l'Égypte romaine". Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.  Année  1959. Volume   103 numéro 2 pages de 203 à 210. " Les contrats d'apprentissage, relativement nombreux dans les papyrus concernent aussi bien les enfants libres que les enfants esclaves... l'âge des enfants donnés en apprentissage n’est pas précisé d'une façon très nette... l'expression souvent employée dans ces documents que l'enfant libre ou esclave est mineur... c'est-à-dire au-dessous de quatorze ans... On donnait donc en apprentissage les enfants à l'âge de douze ou treize ans... Comme il résulte des contrats d'apprentissage de certains métiers, l'enfant commençait à gagner un peu d'argent dès le début de son apprentissage ".
  194. Madame Biezunska-Malowist, " Recherches sur l'esclavage dans l'Égypte romaine". Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.  Année   1959. Volume   103    Numéro 2 pages 203 à 210. Oxyrhynchos ou Oxyrhinchus du grec de la ville antique de Ouab Sep-meri sur la rive ouest du Nil, à environ cent soixante kilomètres au sud du Caire. Cette ville est devenue un comptoir grec après la conquête de l'Egypte par Alexandre le grand en 332 avant J.-C.
  195. Claude-Paul Padroni. Thèse pour le doctorat de l'Université de Rennes I. " De L'Enseignement Technique à L'Enseignement Professionnel ". § II " La Rome antique et l'apprentissage"
  196. Claude-Paul Padroni. Thèse pour le doctorat de l'Université de Rennes I. " De L'Enseignement Technique à L'Enseignement Professionnel".
  197. Cicéron, " Des devoirs ", I, tit. II, chap. XLII.
  198. Henri-Irénée Marrou. " Histoire de l'Education dans l'antiquité ". Tome I " Le Monde Grec ".
  199. Servius Tullius, roi légendaire d'origine étrusque et " La Réforme Servienne".La réforme servienne, attribuée à Servius Tullius, propose une répartition des citoyens en cinq classes, selon leur fortune (le cens). Ces cinq classes sont divisées en centuries et en deux groupes d'âge (juniores et seniores). Les juniores (de 17 à 45 ans) devant servir dans l'armée active, et les seniores (de 46 à 60 ans) dans la réserve.
  200. Cervius Tullius est le sixième roi légendaire de la Rome antique, d'origine étrusque. Il aurait régné de 575 à 535 avant J.-C.
  201. Etienne Martin Saint Léon. "Histoire des Corporations de Métiers".Edition de 1896, pages 2 à 9.J.P. Waltzing." Etude historique sur les corporations professionnelles chez les Romains..."tome II page 6.
  202. Etienne Martin Saint Léon. "Histoire des Corporations de Métiers".Edition de 1896, page 16.
  203. Revue Architecture et Construction "Il était une fois la tuile" "jeconstruisterrecuite.com/articles/25-Il-etait-une-fois-la-tuile"
  204. Etienne Martin Saint Léon. "Histoire des Corporations de Métiers".Edition de 1896, pages 2 à 9.
  205. Sénèque s'indignait encore qu'un écrivain eût osé attribuer aux philosophes l'invention des arts. « Elle appartient, s'écrie-t-il, aux plus vils des esclaves. La sagesse habite des lieux plus élevés: elle ne forme pas les mains au travail ; elle dirige les âmes...
  206. Jean-Pierre Waltzing. " Etude historique sur les sociétés professionnelles chez les Romains". Ainsi que: " Les Collèges Professionnels antérieurs au IVe siècle″,
  207. Jean-Pierre Waltzing. " Etude historique sur les sociétés professionnelles chez les Romains". Ainsi que: " Les Collèges Professionnels antérieurs au IVe siècle″,
  208. Etienne Martin Saint Léon pour "Les corporations de Métiers" édition de 1897. M. Waltzing "Collèges Professionnels antérieurs au IVe siècle", livre II.
  209. Paul Allard "Les origines du servage en France", 1913.
  210. Martin Saint Léon. Histoire des Corporations de Métiers″ 1897.
  211. Gustave Flaubert." La Tentation de Saint Antoine".Chapitre I.
  212. Etienne Boileau "Le livre des Métiers" par G.B. Depping - page 86, titre XLVII - § Les charpentiers.
  213. René de Lespinasse ." Les Métiers et Corporations de la Ville de Paris du XIVe au XVIIIe siècle". Tome II, édition de 1842.
  214. Georges-Bernard Depping " Le livre des Métiers" d'Etienne Boileau Prévôt de Paris. "Ordonance du Châtelet du 3 septembre 1399".
  215. Etienne Martin Saint Léon " Histoire des corporations de Métiers" - Edition de 1897.
  216. Les dialectes et surtout la langue d'oc parlée au sud de la Loire, sont "supprimées" au profit de la langue d'oïl, principalement pour les textes officiels.
  217. G. Lespine pour les paroles et musique de Darrichon. Vieille chanson béarnaise. "Beau ciel de Pau, quand te reverrai-je ?" (Bèth cèu de Pau, quoan te tournarey bede !), c'est ce que chantent encore les Béarnais lorsqu'ils sont loin de leur pays.
  218. Contrat d'apprentissage de J.J. Rousseau, entre Abel Ducommun, Maître graveur et Issac Rousseau oncle du futur apprenti.
  219. René de Lespinasse - "Les métiers de Paris" - Statuts des plombiers de 1549 page 544.
  220. René de Lespinasse - "Les métiers de la ville de Paris" - Statuts des plombiers de 1549 et 1648.
  221. Etienne Marcel Saint Léon dans "Histoire des Corporations de Métiers de 1715 à leur abolition définitive".
  222. Platon "Les Lois". "Education et Ecole". Cité par Ahmed Marouani enseignant universitaire à l'Institut des Etudes Littéraires et des Sciences Humaines de Tunis.
  223. Sur le site du Sénat, ainsi que des Meilleurs Ouvriers de France représentant les MAF.
  224. Informations sur le site officiel de WorldSkills France, représentant des Olympiades des Métiers.
  225. Informations sur le site officiel de l'Association des Meilleurs Ouvriers de France.
  226. Jean Bernard " Le Compagnonnage - rencontre de la jeunesse et de la tradition". Edition de 1972. Page 18.
  227. Raoul Dautry. Membre de l'Institut, ancien Ministre. " Le Compagnonnage par les Compagnons de Tour de France". Présentation des Compagnons. Page VII.
  228. Etienne Martin Saint Léon. " Histoire des Corporations de Métiers". 1907.
  229. Dans les débuts de l'Association Ouvrière des Compagnons du Devoir, les plombiers faisaient partie de la corporation des couvreurs-plombiers.
  230. Centre Français du Patrimoine, "Liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité en Europe". Avec en 2010 le Compagnonnage et en 2009 La Tradition du Tracé dans la Charpente Française. De même que le Trait, ce dessin bien spécifique de la charpente et des charpentiers français, qui lui aussi a été inscrit en 2009 au patrimoine culturel immatériel de l'humanité en Europe.
  231. Certaines des photos de la tour Borj Khalifa (838 m de haut) sont protégées par leur pays d'origine, Dubaï et ne peuvent pas êtres diffusées. Notamment les photos de la gaine technique.
  232. En 1976, Christian Beullac, Ministre du travail, avait mis en place une commission dont nous faisions partie et qui portait sur: "L'amélioration des conditions de travail des travailleurs manuels".
  233. Dans le Finistère, des jeunes qui au départ se destinaient au métier de plombier, pour les besoins des entreprises ont fait une formation complémentaire d'une année en climatisation et une autre année de formation en électricité générale.
  234. Construction du CWTC à Pékin (China World Trade Center).
  235. Hotel Shératon à Sanaa au Yemen.
  236. Université de Delft aux Pays Bas.
  237. Université de Delft. "Upgrading Human Waste from Community Sanitation Centers with Microwave-Assisted Plasma Gasification".
  238. Le principe de la récupération et la réutilisation des eaux de pluie de " l'Irlande" sur le projet de construction du " The World " à Dubaï.
  239. Business Insider du 14 avril 2014. Société WinSun Decoration Design Engineering Co à Sanghaï. Cette imprimante mesure 32 mètres de long, 10 mètres de large et 6 de haut.


Bibliographie

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Documents consultés

Christian J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux "La Civilisation Celtique".

Prosper Boissonnade. " Le travail dans l'Europe Chrétienne au Moyen Age".

Alfred Franklin  "Dictionnaire historique des arts et métiers depuis le XIIIe siècle".

René de Lespinasse "Les métiers et corporations de la ville de Paris XIVe – XVIIIe siècles".

G.B. Depping "Arts et Métiers de la ville de Paris en 1270" suivant le livre d’Etienne Boileau.

Etienne Martin Saint Léon "Histoire des corporations de Métiers" édition de 1897.

Ludwig Borchardt. " Das Grabdenkmal des Könings S'ahu-Ré " Le Palais mortuaire du Roi Sahuré. 1910.

Paul Lacroix et Ferdinand Séré " Histoire de la charpenterie et des charpentiers" 1851.

L. & H. M. Magne " L'Art appliqué aux Métiers". " Décors du Métal - le plomb, l'étain, l'argent et l'or". 1922.

Vitruve ″Architecture″ traduction de Iean de Tovrnes 1674.

Marcellin Berthelot  "Encyclopédie des sciences des lettres et des arts".

Amin Maalouf  "Les croisades vues par les arabes".

Laurànt Deutsch. "Métronome - Le Berceau de César".

Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc. Architecte français "Le château de Pierrefonds".

François Husson. Officier de l'instruction publique. " Artisans français : Les couvreurs et les plombiers".

Jean Bernard "Le compagnonnage, rencontre de la jeunesse et de la tradition".

Jean Diwo  "La Fontainière de Roy".

Paul Allard  "Les origines du servage en France".

André Félibien "Description du chasteau de Versailles". 1703.

André Félibien "Description de la grotte de Versailles". 1676

PAM  "La fonte aux fontaines de Versailles".

John Henry Middleton  "The remains of ancient Rome " de 1892 .

Mme Biezunska-Malowist "l'esclavage en Égypte gréco-romaine".

André Cochet ″La canalisation sous-fluviale d'Arles à Trinquetaille″.

The U. K. Chartered Institute of plumbing and heating engineering.

New York University Press  "Note for history of lead".

P. and M. Magazine  "The history of plumbing in America".

P. and M. Magazine  "The history of plumbing in England" .

Ainsi que de nombreux sites Internet internationaux.

Origine des photos

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Une grande partie des photos du document sont de l'auteur.

Une partie des photos proviennent de :

  • La Bibliothèque nationale de France.
  • Le Musée national de Berlin.
  • Les photos de Wikipedia Commons.