Utilisateur:Leonard Fibonacci/Actes de Paul

Dans les Actes de Paul, lorsque Paul raconte ce qui lui « est arrivé lorsqu'[il] étai[t] à Damas, au temps où [il] persécutai[t] la foi de Dieu », il précise : « C'est ainsi que je pénétrais dans une grande assemblée (ecclesia), introduit par Jude le bienheureux, le frère du Seigneur »[1].

Les Actes de Paul disent donc explicitement que celui qui n'est mentionné que via la « maison de Jude » dans la « rue droite » de Damas où Paul a été converti au bout de trois jours, était bien la maison de Jude frère de Jésus[1]. Ce que de nombreux critiques ont compris par d'autres éléments sans même faire état de cette mention explicite. La formulation des Actes de Paul implique aussi que Jude était là personnellement, alors que les Actes des Apôtres indiquent que c'est Ananias qui parvient à faire perdre à Paul son aveuglement au bout de trois jours d'explications à l'aide des écrits que l'on retrouve dans la Bible, les deux relations n'étant nullement incompatible. Cette maison de Jude à Damas renvoie à l'ensemble des écrits du cycle d'Abgar et notamment à la Doctrine d'Addaïe, où il est mentionné que Jude Thaddée/Addaïe est originaire de Baniyas, c'est-à-dire de la ville appelée Césarée de Philippe, distante d'une cinquantaines de kilomètre de Damas. Cela renvoie aussi aux Pères de l'Église, notamment Jules l'Africain (vers 200), Eusèbe de Césarée et Épiphane de Salamine qui disent que le berceau de la famille de Jésus se trouvait en Batanée, Épiphane utilisant l’appellation biblique de "pays de Bashan", localisant ces villes auprès de Karnaïm et d'Asteroth[2] sur le plateau du Golan. Cela renvoie aussi à Béthanie-au-delà-du-Jourdain où selon l'Évangile attribué à jean, Jésus "demeurait" avant de commencer sa vie publique. Jules l'Africain situant explicitement dans cette région les villes de Nazara et de Kochaba d'où était originaire la famille de Jésus.

Double crucifixion

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Dans les Actes de Paul, lorsque ce dernier est en mer pour rejoindre Rome, « le Seigneur marchant sur la mer vint vers lui[3]. » Comme Paul s’inquiète de son air sombre et triste, Jésus lui répond: « Paul, je vais être crucifié une nouvelle fois[3]. » Paul demande alors au "Seigneur" de lui épargner de voir « une telle chose. » Le "Seigneur" ordonne alors à Paul d'aller à Rome et d'y exhorter « les frères pour qu'ils persévèrent dans la vocation[3]. » Au chapitre suivant Paul arrive à Rome[4] où il est exécuté[5], ainsi son souhait de ne pas voir Jésus crucifié une nouvelle fois est en quelque sorte exhaussé.

À noter

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« Luc revenu des Gaules et Tite de Dalmatie, attendaient Paul à Rome[6] », lors de son arrivée pour être exécuté. À Rome, grâce à la prédication de Paul dans une grange qu'il avait loué en dehors de Rome et « de nombreuses personnes de la maison de César vinrent vers lui et devinrent croyantes[7]. »

Jacques de Voragine

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La conversion de l’apôtre saint Paul eut lieu la même année que la passion du Christ et la lapidation de saint Étienne : mais cela n’est vrai qu’à la condition de considérer l’année comme la succession de douze mois, et non point comme l’espace compris entre le 1er janvier et le 31 décembre : car la crucifixion du Christ a eu lieu le 25 mars, la lapidation de saint Étienne le 3 août, et la conversion de saint Paul le 25 janvier.

  • François Bovon (dir.) et Pierre Geoltrain (dir.) (trad. du grec ancien), Écrits apocryphes chrétiens, t. I, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », (ISBN 9782070113873). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Willy Rordorf, François Bovon (dir.) et Pierre Geoltrain (dir.) (trad. du copte par Willy Rordorf), Actes de Paul, t. I : Écrits apocryphes chrétiens, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », (ISBN 9782070113873), p. 1117 à 1177. Document utilisé pour la rédaction de l’article

Notes et références

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