Utilisateur:Leonard Fibonacci/Cantheras Cantharis Κανθαρ Κανθαριδε

Selon Flavius Josèphe, Simon Boethos, nommé comme Grand-prêtre par le roi Agrippa Ier est surnommé Kantheras (Κανθηρᾶς), mais que signifie Kantheras ? La tradition et les sources juives conduisent à penser que Marthe de Béthanie et Marie la Magdaléenne sont les femmes très riches au moment du siège de Jérusalem (70) appelées Martha et Miriam, toutes deux filles de Boëthus. Plusieurs critiques émettent donc l'hypothèse que la maison de Simon le lépreux mentionné dans les évangiles attribués à Marc et à Matthieu comme se trouvant à Béthanie, pourrait être celle de Simon Boëthus et qu'il pourrait être le père de Marie, Marthe et Lazare de l'Évangile selon Jean.

Le mot Kantheras, Kantharis en grec a donné le mot Kanthadides Κανθαριδε qui dans les livres de médecine anciens désignait une préparation à base d'insectes broyés qui était utilisée pour soigner différentes maladies, dont la lèpre. Dans son chapitre nommé Κανθαριδες, Paul d'Égine indique que Dioscoride (mort vers 90) dit que les Cantharides sont mélangés avec des remèdes qui guérissent les maladies qualifiées de « cancéreuses » telle que la « lèpre ». De même Hippocrate (mort vers 370 av. J.-C.) et Claude Galien (mort vers 216) préconisaient des pommades aux cantharides contre la lèpre[1]. Au début du XIXe siècle encore, le docteur P. Rayer, préconisait dans son Traité théorique et pratique des maladies de la peau d'appliquer un vésicatoire de cantharides comme traitement final d'une maladie de peau qu'il appelait « le flux sébacé des follicules »[2], mais aussi pour participer au traitement de plusieurs autres affections de l'épiderme[3].

« Kantheras » pourrait donc désigner ce « cancer » — ou cette maladie de peau, qui n'était probablement pas une vraie lèpre — dont souffrait Simon Boethos et qui lui valait aussi un surnom plus péjoratif, celui de Simon le Lépreux, ainsi que l'on avait tendance à appeler populairement toutes les maladies de peaux. De la même façon, il est dit que le roi Abgar V souffrait de la lèpre et que Thaddée/Addaïe l'a guérit. Ce qui veut probablement dire qu'il souffrait d'une maladie de peau et que le remède donné par Thaddée/Addaïe l'a soulagé.

Paul d'Égine

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Paul d'Égine (Paulus Ægineta), est un médecin grec du VIIe siècle, né dans l'île d'Égine.

Dans son § nommé Κανθαριδες, Paul d'Égine indique que Dioscoride (mort vers 90) dit que les Cantharides sont mélangés avec des remèdes qui guérissent les maladies cancéreuses telle que la lèpre. (p. 153)

Cantharide officinale

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La Cantharide officinale aussi connue sous le nom de lytta vesicatoria dégage à distance une odeur forte assez désagréable, rappelant une odeur de souris et si cela n'est pas suffisant pour décourager les prédateurs, elle a une arme redoutable, la cantharidine, substance très toxique, vésicatoire, qu'elle sécrète par tous les pores de son corps. Ce poison violent provoque des brûlures sur la peau et est très dangereux pour les yeux. La cantharidine est encore employée aujourd'hui en pharmacopée comme emplâtre vésicant pour soigner de nombreuses affections. Au XIXe siècle, la récolte des cantharides officinales était assez répandue et rémunératrice.

Mais une autre caractéristique a assuré la célébrité de la « mouche espagnole », c'est la propriété aphrodisiaque de la cantharidine. Depuis l'Antiquité, une poudre faite avec l'insecte est reconnue comme étant un stimulateur de l'érection. Cette réputation est surfaite mais surtout dangereuse. L'absorption de poudre de cantharide provoque une inflammation des voies urinaires. L'érection, pathologique, en est une conséquence parmi d'autres : émissions d'urines sanglantes, vomissements, douleurs abdominales. La surdose peut être mortelle (50 à 100 mg suffisent). D'après le spécialiste Yves Cambefort, « Son action principale est d'irriter l'urètre, ce qui peut en effet provoquer une forte érection et un gonflement du gland, par une excitation réflexe dont le point de départ se trouve dans les muqueuses urinaires enflammées. »[4]. On retrouvait notamment de petites quantités de cette poudre dans les « dragées d'Hercule[à définir] ».

Le marquis de Sade utilisait à l'occasion des bonbons d'anis enrobés de poudre de cantharide qu'il offrait à ses partenaires[5]. Il fut embastillé pour empoisonnement pour avoir offert des bonbons à la cantharide à quatre femmes lors d'une soirée, les effets n'étant pas ceux espérés.

La poudre de cantharide est aussi un des ingrédients possibles du ras el hanout[6] (dont la composition est très variable), un ensemble de 25 à 50 épices utilisés dans la cuisine maghrébine, en particulier dans les traditionnels tajines et couscous.

Cantharidine

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La cantharidine entre dans la composition de topiques cutanés en dermatologie. Très diluée, elle est utilisée parfois pour traiter les verrues et le Molluscum contagiosum.

  1. Bulletin général de thérapeutique, Volume 36, p. 484.
  2. P. Rayer, Traité théorique et pratique des maladies de la peau, Volume 3, 1835, Librairie de l'académie royale de médecine, Paris, p. 702-703.
  3. Voir aussi le Dorvault de 1880 évoqué dans l'article de Jacques Noroyt : Une forme médicamenteuse aujourd'hui délaissée : le vésicatoire, 1985, p. 113-114.
  4. Yves Cambefort, Le Scarabée et les Dieux : Essai sur la signification symbolique et mythique des Coléoptères, Paris, Boubee, , 224 p. (ISBN 978-2850040795)
  5. Raymond Jean, Un portrait de Sade, Actes Sud, (ISBN 2742739343)
  6. Cité dans Fès vu par sa cuisine de Z. Guinaudeau, éd. J.E. Laurent, Rabat, 1966, ASIN B0000DSLJH.