Utilisateur:Leonard Fibonacci/Cappadoce - Atropatène et Sylla

Plutarque, Vie de Sylla, V

modifier

« Après sa préture, [Sylla] fut envoyé en Cappadoce. Le prétexte apparent de cette expédition était de ramener Ariobarzane dans ses états (en 92 av. J.-C.), mais elle avait pour véritable motif de réprimer les entreprises ambitieuses de Mithridate, qui se mêlait de tout, et travaillait à se faire un empire du double plus étendu que celui qu’il possédait déjà. Sylla n’avait emmené que fort peu de troupes ; mais, ayant employé celles des alliés, qui le servirent avec zèle, il tailla en pièces un grand nombre de Cappadociens, et un corps plus nombreux encore d’Arméniens venus à leur secours, chassa Gordius du trône de Cappadoce et y rétablit Ariobarzane. Pendant qu’il était sur les bords de l’Euphrate, il reçut dans son camp le Parthe Orobase, ambassadeur du roi Arsace. Les deux nations n’avaient encore eu aucun commerce ensemble, et l’on regarda comme un grand effet de son bonheur qu’il fût le premier à qui les Parthes eussent envoyé des ambassadeurs pour rechercher l’alliance et l’amitié des Romains. A la réception de cet ambassadeur, il fit, dit-on, dresser trois sièges, l’un pour Ariobarzane, l’autre pour Orobase, et un troisième au milieu, sur lequel il se plaça pour lui donner audience. Le roi des Parthes fit mourir Orobase, pour avoir laissé avilir ainsi sa dignité. »

Ariobarzane Ier de Cappadoce

modifier

Ariobarzane ou Ariobarzanès Ier Philoromaios (« l’ami des Romains ») est roi de Cappadoce en 93 à 91 puis de 90 à 89, et enfin de 88 à 63 av. J.-C.

Noble cappadocien, il est porté au trône en 95 av. J.-C. par les représentants du Sénat de la République romaine en remplacement d’Ariarathe IX Philopatôr, le fils de Mithridate VI du Pont. Le nouveau roi est rapidement destitué par deux généraux de Tigrane II d'Arménie, allié et gendre de Mithridate VI qui, après l’annexion de la Sophène, a acquis une frontière commune avec la Cappadoce[1].

Le Sénat envoie immédiatement Sylla, qui rétablit Ariobarzane Ier sur son trône en 92 av. J.-C. Dès l’année suivante, Ariobarzane est de nouveau chassé par Mithridate et doit s’exiler à Rome. Il est rétabli de nouveau en 89 par une mission sénatoriale commandée par Manius Aquillius[2] (en).

Chassé par Mithridate et réfugié à Rome une nouvelle fois lors de la première guerre de Mithridate (88-84 av. J.-C.), il est remis sur son trône après la paix de Dardanos[3].

Toujours fidèle allié des Romains contre Mithridate VI, il reçoit l'Arménie Mineure de Lucullus et devient client de Pompée lors de l’intervention de ce dernier en Orient[4].

Ariobarzane Ier désigne son fils et homonyme Ariobarzane II Philopatôr comme successeur.

Remarque

modifier

[Le lien avec la Cappadoce permet de mieux comprendre pourquoi après que le roi d'Atropatène appelé Artavazde Ier, se soit évadé, Octave/Auguste lui donne justement, l'Arménie Mineure, qui est une partie de la « Grande Commagène », pendant que sa fille Iotapa d'Atropatène, ancienne épouse d'Alexandre Hélios, épouse à ce moment là Mithridate III de Commagène. Il y a déjà un Manius Aquilius.]

Successeurs

modifier

Manius Aquilius

modifier

En 90, Manius Aquilius fut envoyé comme ambassadeur en Asie Mineure pour rétablir les rois Nicomède de Bithynie et Ariobarzane de Cappadoce, que Mithridate VI avait détrônés. Cependant, après avoir réalisé cela, Aquilius a ensuite encouragé Nicomède à attaquer le territoire pontique. Cela a provoqué une réaction violente de la part de Mithridate en 89, dont la contre-attaque déclencha la première guerre Mithridatique[5].

  1. Édouard Will, Histoire politique du monde hellénistique (323-30 av. J.-C.), Annales de l'Est, Nancy, 1967, p. 380.
  2. Édouard Will, op. cit., p. 397.
  3. Édouard Will, op. cit., p. 400.
  4. Appien, Guerre mithridatique, chapitre XV, § 105 cité par Édouard Will, op. cit., p. 420-421.
  5. J. Hind, 'Mithridates', in Cambridge Ancient History, Volume IX, 1994, p. 143-144.