Utilisateur:Leonard Fibonacci/Jean - Patmos - Rome - Porte latine

Histoire de l'Oratoire

modifier
L'oratoire San Giovanni in Oleo, façade ouest, devant la Porta Latina

L'oratoire se trouve sur la via di Porta Latina, à une vingtaine de mètres de la porta Latina, au sud du XIXe rione romain, celui du Celio, qui se situe au sud-est de la ville.

D'après la tradition, cette petite construction s'élève à l'endroit même où saint Jean aurait subi le martyre de l'huile bouillante et y aurait survécu avant de s'exiler à Patmos. C'est de là que vient le nom de « Saint-Jean-dans-l'Huile ». Selon la Légende dorée, l'histoire se serait passée pendant le règne de Domitien, donc à la fin du Ier siècle, quoique les premiers récits de cet événement ne remontent qu'au début du IIIe siècle. Dans l'Antiquité, le lieu où se trouve l'oratoire, proche de la via Appia, était couvert de mausolées et l'on peut supposer que l'édifice actuel fut érigé à l'emplacement d'un autre, plus ancien[1]. Ce fut Benoît Adam, un prélat français auditeur à la Sacra Rota, qui le fit construire en 1509

Nominis

modifier
Saint Jean Porte Latine est le nom d'une fête de l'Église de Rome en l'honneur de saint Jean, apôtre et évangéliste.

"Saint Jean, amené d'Ephèse à Rome, chargé de fers, sous l'empereur Domitien, fut condamné par le Sénat à être jeté dans l'huile bouillante. Cette condamnation fut exécutée devant l'actuelle Porte Latine. Il en sortit plus frais et plus jeune qu'il n'y était entré. Le fait est rapporté par Tertullien."
(séminaire Saint Philippe Neri)

Saint Jean, apôtre, devant la Porte latine.

"...Par l’ordre de Domitien, il est conduit à Rome, où, après lui avoir coupé tous les cheveux par dérision, on le jette dans une chaudière d'huile bouillante sous laquelle on entretenait un feu ardent: c'était devant la porte de la ville qu'on appelle Latine. Il n'en ressentit cependant aucune douleur, et en sortit parfaitement sain. En ce lieu donc, les chrétiens bâtirent une église, et ce jour est solennisé comme le jour du martyre de saint Jean..." (source: Abbaye Saint Benoît, la légende dorée de Jacques Voragine)

Légende dorée

modifier

Saint Jean, apôtre et évangéliste; prêchait à Ephèse quand il fut pris par le proconsul, et invité à immoler aux dieux. Comme il rejeta cette proposition, il est mis en prison : on envoie alors à l’empereur Domitien une lettre dans laquelle saint Jean est signalé comme un grand sacrilège, un contempteur des dieux et un adorateur du crucifié. Par l’ordre de Domitien, il est conduit à Rome, où, après lui avoir coupé tous les cheveux par dérision, on le jette dans une chaudière d'huile bouillante sous laquelle on entretenait un feu ardent: c'était devant la porte de la ville qu'on appelle Latine. Il n'en ressentit cependant aucune douleur, et en sortit parfaitement sain. En ce lieu donc, les chrétiens bâtirent une église, et ce jour est solennisé comme le jour du martyre de saint Jean.

Or, comme le saint apôtre n'en continuait pas moins à prêcher J.-C., il fut, par l’ordre de Domitien, relégué dans file de Pathmos.

Autre sujet

modifier

Toutefois les empereurs romains, qui ne rejetaient aucun Dieu, ne persécutaient pas les apôtres parce que ceux-ci prêchaient J.-C. ; mais parce que les apôtres proclamaient la divinité de Jésus-Christ sans l’autorisation du Sénat qui avait défendu que cela ne se fît de personne. — C'est pourquoi dans l’Histoire ecclésiastique, on lit que Pilate (Tibérius Alexander) envoya une fois une lettre à Tibère au sujet de Jésus-Christ[2]. Tibère alors consentit à ce que la foi fût reçue par les Romains, mais le Sénat s’y opposa formellement, parce que J.-C. n'avait pas été appelé Dieu d'après son autorisation. Une autre raison rapportée par une chronique, c'est que J.-C. n'avait pas tout d'abord apparu aux Romains. Un autre motif c'est que J.-C. rejetait le culte de tous les dieux qu'honoraient les Romains. Un nouveau motif encore, c'est que J.-C. enseignait le mépris du monde et que les Romains étaient des avares et des ambitieux. Me Jean Beleth assigne de son côté une autre cause pour laquelle les empereurs et le Sénat repoussaient J.-C. et les apôtres: c'était que J.-C. leur paraissait un Dieu trop orgueilleux et trop jaloux, puisqu'il ne daignait pas avoir d'égal. Voici une autre raison: donnée par Orose (liv. VII, ch. IV) : « le Sénat vit avec peine que c'était à Tibère et non pas à lui que Pilate avait écrit au sujet des miracles de J.-C. et c'est sur ce prétexte qu'il ne voulut pas le mettre au rang des dieux.

Aussi Tibère irrité fit périr un grand nombre de sénateurs, et en condamna d'autres à l’exil. » — La mère de Jean, apprenant que son fils était détenu à Rome, et poussée par une compassion de mère, s'y rendit pour le visiter. Mais quand elle fut arrivée, elle apprit qu'il avait été relégué en exil. Alors elle se retira dans la ville de Vétulonia eu Campanie, où elle rendit son âme à Dieu. Son corps resta longtemps enseveli dans un autre, mais dans la suite, il fut révélé à saint Jacques, son fils. Il répandit alors une grande et suave odeur et opéra de nombreux et éclatants miracles ; il fut transféré avec grand honneur dans la ville qu'on vient de nommer.

  1. D'après la plaque descriptive historique placée à côté de l'oratoire.
  2. Eusèbe, 1. II, c. II.