Utilisateur:Leonard Fibonacci/Ponce Pilate

Répression des Samaritains

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« Les Samaritains ne manquèrent pas non plus de troubles, car ils étaient excités par un homme qui ne considérait pas comme grave de mentir et qui combinait tout pour plaire au peuple. II leur ordonna de monter avec lui sur le mont Garizim, qu'ils jugent la plus sainte des montagnes, leur assurant avec force qu'une fois parvenus là il leur montrerait des vases sacrés enfouis par Moïse, qui les y avait mis en dépôt. Eux, croyant ses paroles véridiques, prirent les armes, et, s'étant installés dans un village nommé Tirathana, s'adjoignirent tous les gens qu'ils purent encore ramasser, de telle sorte qu'ils firent en foule l'ascension de la montagne. Mais Pilate se hâta d'occuper d'avance la route où ils devaient monter en y envoyant des cavaliers et des fantassins, et ceux-ci, fondant, sur les gens qui s'étaient rassemblés dans le village, tuèrent les uns dans la mêlée, mirent les autres en fuite et en emmenèrent en captivité beaucoup, dont les principaux furent mis à mort par Pilate, ainsi que les plus influents d'entre les fuyards.  »

— Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XVIII, IV, 1

Jean-Pierre Lémonon place ces deux derniers événements après la mort de Séjan (en 31). « Deux événements ont eu pour Pilate des suites plus ou moins graves: lors de l'affaire des boucliers dorés, il est désapprouvé par l'empereur ; le massacre des Samaritains lui coûte sa place. Même si nous ignorons la décision de Gaïus (Caligula) à l'égard de Pilate, le fait est là : à la suite de cet incident, Pilate quitte la Judée[1]. »

En 36, Ponce Pilate fait réprimer avec célérité un rassemblement de Samaritains sur le mont Garizim. À l'instigation d'un homme qui selon Flavius Josèphe « considérait le mensonge comme sans importance et usait de toutes sortes de manœuvres pour plaire au peuple[2] », les plus convaincus « prirent les armes » et s'installèrent dans le village de Tirathana pour accueillir la masse des samaritains et « faire en grand nombre l'ascension de la montagne[2] ». Cet homme leur avait promis de leur montrer « des vases sacrés enfouis par moïse[2] ».

[3] Selon Jean-Pierre Lémonon, la légende des vases sacrés était très répandues dans les milieux juif et samaritain au Ier siècle[4]. Dans ces légendes, « ces instruments sacrés sont ceux qui permettent le vrai culte[4]. » La découverte des instruments cachés et leur restauration apparaissent comme une fonction du prophète eschatologique[5].

La tradition samaritaine y reconnaissait la manifestation du prophète eschatologique semblable à Moïse[5]. Le rassemblement possédait donc une connotation messianique[5]. Ce type de fièvre était naturellement de nature à inquiêter un gouverneur romain.

Flavius Josèphe ne nomme pas l'homme qui s'était proclamé « nouveau moïse », mais son nom, Dosithéos pourrait avoir été conservé par Origène (Contre Celse, I, 57 et VI, 11) ([[Simon Claude Mimouni, Modèle:P.436)

Notes et références

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  1. Lémonon 2007, p. 257
  2. a b et c Lémonon 2007, p. 215
  3. Lémonon 2007, p. 216
  4. a et b Lémonon 2007, p. 217
  5. a b et c Lémonon 2007, p. 218