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Implantation du système universel et code-barres

Dans les années 60 et 70, malgré la simplicité de son système universel, son implantation a été inégale à l'échelle de l'industrie, prenant parfois de dix à quinze ans afin d'être en place[1]. En dépit de son intention de rendre plus efficace la distribution des livres imprimés, tous les ISBN devaient tout de même être entrés manuellement, donc toujours en proie à l'erreur humaine lors de la saisie[2].

À la fin des années 70, en quête d'une solution de rechange pour mieux développer la diffusion de l'ISBN, l'industrie du livre se tourna vers un partenaire original : l'industrie alimentaire[2]. En peu de temps, quelques épiciers ont adopté l'utilisation du code universel de produit (UPC) afin d'avoir un suivi des ventes, des retours et du stockage ainsi que pour éliminer les tâches répétitives, chronophages et faillibles dans l'établissement des prix[2]. L'industrie américaine du livre s'est donc inspirée de cette méthode afin de développer un système de reconnaissance optique (OCR-A) qui, contrairement à l'UPC, serait à la fois possible d'être numérisés et visible à l'œil[2]. Toutefois, cette solution n'était pas tout à fait adaptée à la réalité des besoins de l'industrie en raison des difficultés pour les lecteurs OCR de lire des codes qui n'était pas en caractères noirs sur un arrière-plan plus pâle. Puisque l'industrie refusait de normaliser les formats pour s'accommoder à la reconnaissance optique, le système a été abandonné[2].

En 1980, loin de se décourager, l'agence internationale ISBN s'est tournée vers un autre système de code à barres, soit le European Article Numbering (EAN). En vertu d'une entente avec l'organisation de l'EAN, l'industrie du livre s'est vue confiée son propre préfixe, soit 978, qui signifie « Bookland », l'endroit d'où proviennent tous les livres[3]. Puisque cette initiative a contribué à son implantation en Europe, les États-Unis ont approuvé son utilisation en 1985 et ont commencé à l'utiliser une année plus tard[2]. En raison de l'omniprésence du système UPC, la transition vers l'EAN n'a pas été simple. En effet, il a fallu attendre la fin des années 80 pour qu'une solution puisse satisfaire les parties : tous les livres destinés à la vente en librairie seront imprimés exclusivement avec le code-barres EAN (donc avec ISBN) et les livres destinés à être vendus à des points de vente non reliés à des livres (épiceries, pharmacies, magasin d'entrepôt, etc.) seront imprimés avec les deux symboles puisque la plupart de ces détaillants fonctionnaient avec le code-barres UPC[2].


L'attribution des numéros ISBN au Canada francophone modifier

Depuis 1979, BAnQ a le mandat d'agir à titre de représentation officielle de l'Agence francophone pour la numérotation du livre (AFNIL). Cette entente a été conclue au cours de l'automne 1978 afin que les éditeurs canadiens puissent obtenir un statut conforme à la réalité[4]. Ainsi, cela a mis fin à l'entente précédente avec la Standard Book Numbering agency (R.R. Bowker Company) où les éditeurs francophones canadiens étaient identifiés comme des éditeurs anglophones[4]. BAnQ utilise l'indicatif 2 pour les éditeurs de tous les groupes linguistiques, sauf de langue anglaise.

Lorsque la capacité d'attribution sera épuisée, BAnQ utilisera des numéros commençant par 979[5].

Liste des documents qui peuvent avoir un ISBN[5] modifier
  • Annuaires
  • Brochures
  • Cartes géographiques vendues
  • CD non musicaux
  • Enregistrements sonores non musicaux
  • Ensembles multisupports
  • Livres
  • Livres audio, CD ou DVD
  • Livres d'artistes
  • Logiciels
  • Publications à feuilles mobiles sans mises à jour
  • Publications annuelles (elles peuvent également recevoir un ISSN)
  • Publications en braille
  • Publications numériques (elles doivent être considérées comme des monographies et être définitives)
  • Publications numériques sur support non périodique (CD-ROM, DVD-ROM)
  • Tirés à part avec page de titre distincte
Les avantages de son utilisation au Canada modifier

Il n'est pas obligatoire d'obtenir un ISBN pour publier un document au Canada.

Quelques avantages de son utilisation : moins de confusion entre des titres semblables et les différents formats d'une publication; facilite le traitement pour les intervenants du domaine du livre.

Il est obligatoire d'avoir un ISBN afin de bénéficier du Programme canadien de Catalogage avant publication (CIP).

BAnQ publie, à partir des données recueillies, le Bottin des éditeurs francophones canadiens. Cette liste est également envoyée dans le Global register of Publishers et elle permet de répertorier les éditeurs de tous les pays qui participent au système de numérotation ISBN.

La Loi sur la taxe de vente du Québec prévoit l'exemption de taxes pour certains types de livres ayant un ISBN[6].

Recommandation pour l'autoédition modifier

Pour les autoéditeurs, il est recommandé d'obtenir un ISBN dès le début puisque s'il y a rupture de contrat avec la plateforme d'autoédition, il faudra demander un nouvel ISBN pour continuer à le distribuer[5].

  1. (en) « Publicity Committee Promotes ISBN Usage on Several Fronts », Publishers Weekly,‎ , p. 43
  2. a b c d e f et g Ted Striphas, « Cracking the Code: Technology, Historiography, and the “Back Office” of Mass Culture », Social Epistemology, vol. 19, nos 2-3,‎ , p. 261–282 (ISSN 0269-1728, DOI 10.1080/02691720500145464, lire en ligne, consulté le )
  3. Bolle, Sonja, « The book industry moves toward a bar code standard », Publishers Weekly,‎ , p. 77
  4. a et b « Bulletin de la Bibliothèque nationale du Québec », sur numerique.banq.qc.ca, (consulté le )
  5. a b et c « GUIDE SUR L’UTILISATION DE L’ISBN »
  6. « Livre imprimé », sur Revenu Québec (consulté le )