Lupin~fr/Veesion
Fondateurs Benoît Koenig, Thibault David, Damien Ménigaux
Direction Damien Ménigaux
Président Thibault David

Veesion est une entreprise française fondée en qui commercialise un service de vidéosurveillance algorithmique dont la légalité est remise en cause.

Fondation

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En , Benoît Koenig, Thibault David, Damien Ménigaux créent l'entreprise Veesion pour utiliser l'intelligence artificielle afin de détecter les vols. Un financement de 700 000 euros permet alors de démarrer l'activité[1].

En , un appel à investissement rassemble 10 millions d'euros autour de Odyssée Venture, Verve Ventures, Swiss Immo Lab et Techmind, ainsi que ses investisseurs historiques, Aglaé Ventures et Founders Future[1].

En , l'entreprise déclare 3 000 clients dans 25 pays dont 1 800 en France[1].

L'entreprise s'est développée au sein de l'incubateur Agoranov[2].

Activité commerciale

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Produit commercialisé

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Depuis [3], Veesion commercialise son service en avançant son efficacité et sa simplicité d'usage[4]. Ce service exploite les images filmées par les caméras de vidéosurveillance de son client et utilise un logiciel exploitant des algorithmes d'apprentissage profond pour identifier des gestes suspects de vols à l'étalage[3]. Une image du supposé vol peut alors être envoyée au vigile[2] à travers l'application Telegram, et présente une projection de l'économie supposée grâce au logicielvigile dans le cas où le vol peut être interrompu[4].

Clientèle

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L'entreprise compte parmi sa clientèle des magasins des enseignes Monoprix[5], E. Leclerc, Carrefour, G20, Système U, Biocoop, Kiabi et Fnac[4].

Le site de l'entreprise mentionne aussi comme parmi ses clientes les enseignes Pharmabest, Intersport, LeaderSanté, Aprium pharmacie, et Spar[6].

Légalité de son produit

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En , Streetpress indique que des magasins des enseignes E. Leclerc, Carrefour, G20, Système U, Biocoop, Kiabi et Fnac ont déployé illégalement la solution de vidéosurveillance de l'entreprise française Veesion, qui utilise l'intelligence artificielle pour surveiller le comportement de leur clientèle[4].

Streetpress rappelle que la loi du 19 mai 2023 relative aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 n'autorise la vidéosurveillance que dans les « lieux accueillant des manifestations, leurs abords et les transports en commun »[7],[4] , ce qui exclut les magasins et la collecte de données biométriques précise La quadrature du net[8],[4].

Cela ne respecte pas non plus le consentement selon la CNIL[4], qui envoie à l'entreprise un courrier en ce sens[9]. L'association La quadrature du net affirme aussi que l'État a rappelé aux professionnels du secteur l'illégalité de la vidéosurveillance algorithmique en supermarché[10].

Le , le Conseil d'État rejette la requête de Veesion qui demandait la suspension de la demande de mise en conformité de la CNIL et la condamnation aux dépens de la CNIL à 4 000 euros, en estimant que sa solution de vidéosurveillance pour détecter le vol à l'étalage n'est pas conforme au Règlement général sur la protection des données[9],[11].

Références

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  1. a b et c Pierre Berthoux, « Veesion détecte le vol à l’étalage », Forbes,‎ (lire en ligne Accès libre)
  2. a et b « Veesion détecte les vols à l'étalage grâce à l'intelligence artificielle », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès payant)
  3. a et b Lélia de Matharel, « Comment l'IA de Veesion lutte contre le vol à l'étalage » Accès payant, sur Libre Service Actualités, (consulté le )
  4. a b c d e f et g Thomas Jusquiame, « Leclerc, Fnac, Biocoop et de nombreux commerces surveillent illégalement leurs clients », sur Streetpress, (consulté le ).
  5. Laura Makary, « Caisses, rayons... l'intelligence artificielle va bouleverser vos courses en magasin », Capital,‎ (lire en ligne Accès libre)
  6. Veesion, « site web », sur veesion.io (consulté le ).
  7. Article 10 de la Loi no 2023-380 du 19 mai 2023 relative aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 et portant diverses autres dispositions (1)
  8. L'article 4 du Règlement général sur la protection des données définit en 14. les « données biométriques » comme « les données à caractère personnel résultant d'un traitement technique spécifique, relatives aux caractéristiques physiques, physiologiques ou comportementales d'une personne physique, qui permettent ou confirment son identification unique, telles que des images faciales ou des données dactyloscopiques ».
  9. a et b Marie Desrumaux, Agence France Presse, « Vidéo "intelligente" : une détection des vols à l’étalage jugée non-conforme au RGPD par le Conseil d’État en référé » Accès payant, sur Agence France Presse, (consulté le )
  10. « Veesion, la start-up illégale qui surveille les supermarchés » Accès libre, sur La Quadrature du net, (consulté le ).
  11. Conseil d'État, « Décision n° 495153 » Accès libre, sur Conseil d'État, (consulté le )