Utilisateur:MARANGO ARTISTE/Brouillon

BIOGRAPHIE :

MARANGO est un artiste interdisciplinaire français vivant à Nice. Initialement formé en design industriel et graphique à l’institut européen de Design, sa pratique interdisciplinaire regroupe à la fois, le dessin, la peinture, la création de maquettes numériques, la photographie de mode, la sculpture, la vidéo et les projections numériques. Son travail est diversiforme, polytechnique, volontairement hybride cherchant à s’émanciper de toute représentation catégorielle, à promouvoir la parité et l’interchangeabilité entre les catégories esthétiques, spatiales et raciales. Son oeuvre s’épanouit dans une multiplicité de portraits de conception pluridisciplinaire. Son engagement à travers toute création artistique s’inscrit dans une logique de dialogue, d’équité et de cosmopolitisme. Son œuvre artistique vise l’excellence et le partage. La notion de mixité est au centre de ses recherches actuelles, elle concerne la réconciliation de fond et de forme entre la "physicalité" et la "digitalité", le traitement de l’identité transculturelle à travers la mode, la décontextualisation des données hybrides, la gestion avisée de différents médiums artistiques. L’outil numérique lui a permis de renoncer aux scissions binaires telles que le macroscopique et le microscopique et au schisme des catégories esthétiques et raciales. Il a trouvé son inspiration dans le cinéma transnational, la photographie, la Haute-Couture, l’aporie entre l’individuel et le collectif, les atavismes raciaux, l’interculturalité. Depuis la fin de ses études, il a étendu et actualisé toutes ses compétences , de même qu’il a enrichi ses expériences artistiques en faisant des expositions individuelles et collectives, nationales ( Nice, Saint Jean Cap Ferrat, Paris) et internationale (Principauté de Monaco).


PHILOSOPHIE ARTISTIQUE  : LA DIGITAL DISTILLATION


De la mixité numérique

L’artiste MARANGO utilise le digital compositing comme mode de production artistique. Son travail repose sur la mixité des images ,la mixité des cultures et des générations, la mixité des techniques et des texturisations, mixité qui est le concept-clef de ses réalisations artistiques. Dans son œuvre, le concept de mixité est donc polysémique et il regroupe notamment l’usage de plusieurs médiums artistiques interdépendants, des compositions sérielles utilisant le dessin, la maquette numérique, la vidéo, la projection numérique, la sculpture, une relation étroite à la Haute couture, le rejet du solipsisme artistique au profit du Gesamtkunstwerk wagnérien et de la dimension anamorphosique chez Leibniz, une nouvelle analytique du beau et une apologie du corps à travers la multiplicité des personnages crées.


De la distillation à la sublimation au service de la mixité numérique

La composition de ses œuvres numériques se fait en trois étapes. La première étape se nomme la distillation numérique. Tel le chimiste, en tant que compositeur organicien, il utilise la distillation numérique comme technique de fragmentation. La distillation ou rectification numérique est un procédé dichotomique me permettant de séparer les différents constituants d’un mélange d’objets miscibles, possédant des origines différentes. Aussi, dans un premier temps, par le biais de la technologie numérique, un travail de décomposition d’objets sur images numériques et numérisées est réalisé. Ainsi, par exemple, un corps céleste numérique tel qu’une étoile est délogée de son unité figurative figée dans une photo, tous types de téguments comme les écailles, les poils, les plumes, les épidermes, les cheveux, les ongles sont isolés, des pièces florales comme les pétales, les pistils sont recueillis, des composants électriques tels que des câbles sont dessoudés de leurs cadres primitifs. Tous les objets numériques sont ainsi déplacés de leur espace originel, ils se désunissent de l’image animée ou inanimée dans laquelle ils étaient initialement hébergés. Il s’agit donc d’un premier travail de transfert d’images. Ce déracinement est transitoire dans la mesure où il va faire ensuite un travail de recomposition lui permettant de faire fusionner ces objets visuels entre eux. Ainsi, il hybridera, sans aucun éclectisme, toute une variété d’objets différents tels que le corps humain, les pièces florales, les téguments, les objets célestes pour obtenir une œuvre d’art numérique à l’insolite exubérance. C’est cette seconde étape qu’il nomme le syncrétisme numérique, ses œuvres artistiques étant des compositions composites résultant de la combinaison harmonieuse d’éléments hétérogènes issus de différentes origines. Enfin, le dernier stade de son travail est celui de la sublimation, chacun de ses objets étant assujetti à la loi de la plus-value, c'est-à-dire que la valeur intrinsèque de chaque objet numérisé est toujours améliorée, la finalité étant toujours de générer de la valeur ajoutée au bénéfice du tout. Ainsi idéalement remodelés, les objets vont se fondre dans une mixité uniforme.


La mixité des médiums artistiques

La notion de mixité dans son œuvre se développe à travers les différentes pratiques artistiques. Aussi, va t-il utiliser tout à la fois les médiums graphiques tels que le dessin et la peinture en mode classique et numérique, le médium photographique en mode argentique et numérique, la forme filmique sous forme de clips vidéo et de projection numérique sur support mural et architectural. Une œuvre sera donc le résultat d’une osmose entre médiums artistiques.


La mixité des genres artistiques

Il privilégie le stylisme, la photo et la peinture de mode au nombre de mes genres artistiques. La Haute Couture qu’il aime à utiliser comme médium graphique, photographique et pictural lui permet à travers un portrait ou une scène de composer, selon le schéma aristotélicien, des œuvres en acte et en puissance, de faire arborer sur les corps une architecture universelle à l’aristocratie de structure et non d’état, de capturer à travers un portrait et une scène un instant d’élégance comme aimaient à le faire les impressionnistes , de participer aux mouvements concomitants de l’art et de la société contemporaine.


La mixité des formes aporétiques à travers les catégories esthetico-spatiales

Son concept de mixité résout à la fois la dualité entre les formes aporétiques et les catégories esthético-spatiales. Si deux formes contradictoires peuvent participer à l’harmonie du tout, il en est de même pour le beau et le laid qui par le biais de mon œuvre acquièrent une égalité esthétique, chacun par sa force individuelle pouvant renforcer l’harmonie du tout. Les catégories spatiales du grand et du petit acquièrent elles aussi une dimension identique, chacun par sa mesure individuelle servant à augmenter en valeur l’harmonie du tout. Son œuvre est donc le résultat d’une mixité homogène dans laquelle il y a parité et interchangeabilité entre le beau et le laid et entre le grand et le petit. L’outil numérique lui a permis de renoncer aux scissions binaires telles que le macroscopique et le microscopique et au schisme des catégories esthétiques. De la distillation en passant par la mixité, il en arrive finalement à la sublimation dont la finalité réside dans la transformation et l’idéalisation des formes aporétiques et des catégories esthético-spatiales.


Le corps comme vecteur de mixité

Le mécanisme de construction du corps est au centre de sa pratique artistique.Modimane, le corps perd à travers sa réinterprétation son d’identité de simple objet de représentation et se présente dans mon œuvre comme vecteur de création artistique empreint d’un certain lyrisme apologétique flatteur. Une féminité asexuée, inclassable, intemporelle, sublimée y est explicitement affirmée. La composition d’un corps comme véhicule de création passe par plusieurs étapes allant notamment de la distillation à la sublimation. Dans un premier temps, il photographie un modèle qui sera idéalement façonné à ses exigences ou il le dessine ou encore, il crée un corps inexistant en démembrant et remembrant numériquement des parties pour arriver à un idéal d’unicité et d’eurythmie. Ensuite, il réinterprète les proportions, en allongeant par exemple la taille d’un cou qui se retrouve taillé sur mesure et il voile la nudité du corps soit par un jeu de lumières soit par un maquillage stylisé lui permettant de réchauffer dans son intégralité le corps par un subtil jeu de couleurs apparentes. Un soin tout particulier est accordé au travail de la partie antérieure du corps , à savoir le visage qui reçoit, en général un maquillage froid et généreux aux traits achromatiques de khôl pour les yeux (noir) et aux fards plus virginaux ( blanc) pour les lèvres, ainsi qu’à la tête qu’il aime soigner par de la Haute Coiffure pour y produire des coiffes hyperboliques et composites qui par leurs volumes expriment la puissance. Ainsi, ses têtes sont soit couvertes d’une abondante chevelure (nue ou peinte) aux proportions excentriques et dynamiques, soit coiffées d’une coiffe composite à base de pièces florales, de plumes, fils électriques etc. La confection de la parure constitue l’étape finale dans le processus de sublimation du corps. La confection de la parure s’inscrit elle aussi dans son concept de mixité en ce qu’elle est composée de matières hétéroclites comme les matières suivantes :

Des parties anatomiques et organiques comme les organes génitaux comprenant les ovaires, l’utérus avec de la matière fœtale mais aussi, la muqueuse utérine avec ses glandes, les viscères

Des fluides et les cellules organiques tels que le sang et ses cellules, des cellules et tumeurs cancéreuses

Des matières végétales telles que le coton dont j’apprécie l’affinité tinctoriale, la laine usuelle sous forme de draperies et la laine renaissance ( laine artificielle) des étoffes de soie comme le taffetas prismatique (brillant) et changeant

Des éléments phanériques tels que des cheveux, des fourrures, des écailles, des plumes, des cornes

Des insectes tels que des chenilles enveloppées dans leurs cocons et des papillons

Des membres tels que des ailes d’insectes et d’oiseaux et des appendices membraneux tels que des nageoires de poissons ou de mammifères marins

Des fleurs terrestres et aquatiques comme les dents-de-lion ( coiffures) et les anémones de mer

Des végétaux aquatiques tels que les nénuphars et les algues

Des animaux marins comme les méduses

Des vestiges d’animaux, tels que des coquilles fossiles, des exosquelettes tels que des carapaces et des coraux

Des matières plastiques et cellulosiques comme des sacs, des cartons et du papier

Des phénomènes atmosphériques comme le brouillard, la fumée, les nuages, la neige, la glace

La confection de la parure est donc le résultat d’un travail tripartite, une décomposition, un remodelage, idéalisation des formes numériques. Une fois créée, la parure va s’objectiver et se fondre dans le corps sublimé.

Existant ou inexistant, à tous ses stades de préparation, de la construction architecturale du corps à sa phase ornementale, le corps comme véhicule du beau esthétique sera donc à la fois transformé, déformé, divisé, reconstruit, sublimé dans des lieux avantageux soit virtuels, soit réels, aux accents le plus souvent éthérés. Réel ou apocryphe, fait ou contrefait, le corps, véritable ensemble d’agrégats aux origines disparates et fidèle phénomène de mode devient vecteur d’excellence. Ainsi, son œuvre artistique, de style œcuménique de par sa mixité, trouve son parachèvement dans la composition numérique, œuvre dont le spectateur peut faire l’expérience en durée réelle et atemporelle.


Ce travail de mixité d’images, de techniques et de texturisations, de cultures et de générations lui permet d’apporter au spectateur une lecture universelle de la beauté au-delà de toute limite politico-ethnique et culturo-générationnelle.


REFERENCES:

http://marango.free.fr/