Utilisateur:MAZURELLE LUC/Brouillon

Georges Mazurelle en 1967

[1]Georges Mazurelle né le 10 septembre 1920 à Roubaix et mort le 15 septembre 1981 à La Roche-sur-Yon a été directeur de l’hôpital psychiatrique de la Vendée de 1958 à1981. modifier

Pionnier des institutions psychiatriques, il avait auparavant travaillé dans les cabinets ministériels. Son dernier poste en administration centrale fut celui de chef de cabinet adjoint du ministère de la santé et de la population (ministres : Paul Ribeyre  puis Pierre Schneiter et Jules Catoire ).

Il fut nommé en novembre 1951 à l’Etablissement National des Convalescents du Vésinet dont il devint receveur.


Le 26 juin 1958, il est nommé Directeur de l’hôpital psychiatrique de La Roche-sur-Yon.[2]



Biographie modifier

Georges Mazurelle nait à Roubaix  le 10 septembre 1920.

Il est le fils de

-        Georges Henri Mazurelle, 1889-1948, comptable puis fondé de pouvoir d’une société textile de Roubaix

-        Amélie Soenens, 1895-1967, couturière à domicile pour des sociétés de mode

Il épouse, à Lyon,  le 15 février 1947, Jeannie Siron, chargée d’études au siège du MRP, puis professeur d’économie à La Roche-sur-Yon qui sera adjointe au Maire en charge de la Culture, à la La Roche-sur-Yon pendant deux mandats.

Georges et Jeannie Mazurelle auront 5 enfants entre 1947 et 1956 : Jean, Luc, Eve-Marie, David et Sylvie.

Georges Mazurelle meurt prématurément d’une leucémie  le 15 septembre 1981 à l’hôpital de Nantes,  (alors qu’il était encore dans ses fonctions de Directeur de l’hôpital psychiatrique de La Roche-sur-Yon)

Etats de services militaires :

15 janvier 1943 : Incorporation au 10ème régiment du Génie à Alger : Georges Mazurelle avait rejoint Alger pour le séminaire des Pères Blancs de Maison Blanche. Il se destinait à une vie religieuse. Après une période dans un chantier de jeunesse de Blida, il rejoint l’armée d’Afrique.

Octobre 1943 : Embarquement pour la Corse, Décembre 1943 : Retour à Alger, Février 1944 : Mouvement sur Bizerte (Tunisie), Février 1944 : Embarquement pour Naples (Italie) Septembre 1944 Toulon, Avril 1945 : Allemagne, Mai 1945 : Autriche, puis en septembre 1945 : Arrivée à Besançon et démobilisation le 18 octobre 1945.

Croix de guerre avec étoile de bronze le 19 décembre 1944. Il s’illustre lors du passage de la Doller à Lutterbach du 7 au 10 décembre.

Etudes modifier

Baccalauréat de lettres obtenu à Lille

Noviciat des Pères Blancs à Alger

Etudes de Droit entre 1947 et 1952 Faculté de Droit, Paris

Distinctions modifier

  • Croix de guerre le 19 décembre 1944
  • Chevalier de l’Ordre de la Santé Publique le 23 février 1952
  • Chevalier dans l’Ordre National du Mérite le 5 novembre 1980[3],[4]
  • L’hôpital psychiatrique porte le nom de Georges Mazurelle depuis 1983.[5],[6],[1],[7]
  • Une rue de La Roche-sur-Yon porte le nom de Georges Mazurelle

Engagements personnels modifier

  • Engagements syndical et Politique :

-        Engagement à la CFTC puis à la CFDT.

-        Engagement au Parti Socialiste puis au PSU.

  • Engagements spirituels et mouvement personnaliste :

-        Engagement aux « Compagnons de saint François » où il fera la connaissance de Jeannie Siron qui deviendra son épouse

-        Engagement du couple Georges et Jeannie Mazurelle à la Vie Nouvelle[8], mouvement personnaliste chrétien, fondé par Emmanuel Mounier. Dans le cadre de ce mouvement, dans les années 50,  ils se rapprocheront de la Revue Esprit et de plusieurs de ses rédacteurs (René Pucheu et Jacques Delors)

-        A partir des années 60, l’engagement citoyen des membres de la Vie Nouvelle amèneront Georges et Jeannie à militer dans les Groupes d’Action Municipale (GAM) à la Roche-sur-Yon. La conquête par la Gauche de la mairie de La Roche-sur-Yon en 1977 conduira  Jeannie Mazurelle à des fonctions d’adjointe au Maire chargée de la Culture pendant deux mandats (Chevalier dans l’Ordre National du Mérite, l’esplanade de la salle de spectacle le Grand R porte son nom).

-        Georges et Jeannie Mazurelle appartiendront à une « Fraternité » de La Vie Nouvelle à La Roche-sur-Yon jusqu’à leur disparition.

-        Engagement au centre d’Etudes et d’Actions Sociales (CEAS)[9] dont Georges Mazurelle sera Président.

Carrière en administration centrale modifier

  • 1946 – Nomination au ministère de la guerre, affecté à la direction de personnels civils
  • 1948 – attaché de cabinet au secrétaire d’état à la Santé Publique et à la Population (Mr Paul Ribeyre). A ce titre,il sera en charge du service des naturalisations
  • 1949 – Chef adjoint du cabinet du secrétaire d’état à la Santé Publique et à la Population ( Pierre Schneiter puis Jules Catoire (dont le directeur de Cabinet était Joseph Fontanet) puis de nouveau Paul Ribeyre.

Carrière hospitalière modifier

  • De 1951 à 1958: Receveur à l’Etablissement National des Convalescents du Vésinet (78)
  • De 1958 à 1981 : Directeur de l’hôpital psychiatrique de la Vendée à La Roche-sur-Yon qui porte alors le nom de « La Grimaudière » puis prendra le nom de « Hôpital Sud » puis celui de Georges Mazurelle après son décès en 1981.

Georges Mazurelle, un pionnier des institutions psychiatriques modifier

1 La recherche de l’autonomie de gestion au service des soins modifier

'Pendant les années 1965-1970, la relation triangulaire entre l’hôpital La DDASS et le Conseil Général passe par des périodes de tension, notamment sur la fixation des prix de journées, inadaptées à la politique de secteur et aux besoins de transformation de l’hôpital voulue par Georges Mazurelle. Cette phase aboutira à l’obtention d’un statut plus clair pour l’établissement qui est érigé en Etablissement Public Départemental le 30 octobre 1970.

Comme le rappelle le Docteur N. HORASSIUS, chef de service, « Monsieur MAZURELLE aimait à dire "tout ce qui n'est pas administrativement interdit clairement, doit être considéré comme permis"[10] Dr Nicole Horassius dans Nervure : Journal de psychiatrie octobre 1996.

De cette attitude découle, comme corollaire, un fort potentiel d'innovation en matière institutionnelle.

Cette volonté farouche de réaliser un projet de longue haleine -son oeuvre- l'amènera à renoncer à des promotions (notamment au CHU de Lille en 1971 ) qui l'auraient éloigné de sa réalisation.

En 1983, l’Hôpital Sud prenait le nom de Georges Mazurelle, en reconnaissance de l’œuvre réalisée, renvoyant au passé et au passif de l’administration, ces tracasseries.

2 La gestion des soins menée en confiance avec les médecins psychiatres, au service des malades [11],[10],[2] modifier

L’action de Georges Mazurelle fut fondée sur une grande attention portée aux malades, à leurs besoins et aux initiatives des psychiatres à l’égard des malades. Alors que l'arrivée de Georges Mazurelle s'inscrit dans une rupture administrative et organisationnelle - il est le premier directeur administratif "non-médecin" de cet établissement, les multiples témoignages qui suivent démontrent la capacité intellectuelle d'un homme qui va transformer la vision du soin, portée par le corps médical, en gestion hospitalière, en organisation de l'espace, c'est à dire en stratégie de développement de l'accueil en milieu hospitalier psychiatrique. Il fait ainsi la démonstration de l'intérêt de la complémentarité des compétences et de la fécondité d'une écoute réciproque des objectifs des uns et des autres, pour les transformer en projet partagé.

Pour encadrer I'activité d'un hôpital passé de 270 à 1100 employés de 1956 à 1981. le directeur sût également dynamiser les cadres, indépendamment de leur appartenance statutaire à un "corps" ou à un autre. (1) KITOUS Bernhard « Soigner l’hôpital : management pour l’autonomie au quotidien.

3 Un équilibre dynamique entre le « Dedans » et le « Dehors » renforçant une politique de secteur très précoce modifier

Mais si la politique de secteur fut une réussite précoce en Vendée, l’action de désenclavement de l’Hôpital psychiatrique fut renforcée par de multiples actions :

Réaménager le cadre de vie interne et l’amener au même plan que la vie sociale externe, ouvrir l’hôpital sur la Cité, proposer des activités extérieures aux malades :

En 10 ans cette ouverture ne cesse de se développer :

En 1958, Georges Mazurelle favorise la création d'une "société de patronage" affiliée à la Croix-Marine[12], et l'instauration d'activités dites de "sociothérapie"

En 1959, il réaménage un foyer à vocation de café, comme en ville.

En 1962, s'ouvre un salon de coiffure dans l'hôpital, une salle des fêtes est aménagée derrière le foyer.

En 1962 également, une plus grande liberté de choix est laissée aux malades (pour l'habillement, l'alimentation et I ‘ameublement).

L'achat d'un autocar permet le transport des familles entre le centre ville et l’hôpital. (En 2020, les transports publics desservent l'hôpital Georges Mazurelle).

En 1963, la société de patronage, citée plus haut, organise les premiers voyages et séjours en camping et des activités de théâtre.

En 1963 est organisée une grande fête kermesse de l'hôpital (village Western), et on y voit, outre le Préfet, un millier de visiteurs des environs. Cette fête ouverte sur l'extérieur sera perpétuée les années suivantes et la participation ne cessera d'augmenter.

En 1964 et 1965, la société de patronage développe des relations avec les clubs sportifs extérieurs, ce qui permet d'organiser des championnats dont les finales nationales ont lieu à l'hôpital de la Grimaudière (basket-ball notamment).

En 1965, un foyer de postcure est implanté en ville, qui permettra une meilleure réinsertion à l'extérieur.

A partir de 1966, la conscience de I'encombrement des services par ceux que Ion appelle les "cas sociaux" (en réalité personnes devenues inadaptées à la société extérieure, à la suite d'une hospitalisation très longue), amène la mise en place d'une politique de "resocialisation" : camps de vacances plus nombreux ; accompagnement externe plus structuré pour ceux qui quittent l'hôpital.

Adaptation à un travail rémunéré extérieur, avec création d'une formule souple d'hospitalisation de nuit.

En 1968 un projet thérapeutique du Docteur PENNEC, consistera à embarquer une trentaine de jeunes malades sur un trois-mâts, pour une croisière


La nécessité de garder une capacité pour des nécessaires obligations d’hospitalisation amènera à rénover totalement les bâtiments de l’hôpital . Architectes mais également paysagiste (l’hôpital recrutera dès 1975 un jardinier paysagiste pour renforcer la qualité paysagère et environnementale de l'hôpital) organiseront un espace de vie de qualité autour de petits pavillons, lieux de vie à taille humaine.

4 La rénovation des métiers et des pratiques modifier

  • Formation initiale et continue des personnels avec la création en 1962 d’un centre de formation professionnelle pour les infirmiers psychiatriques, doté également d’une capacité de formation continue dès 1971

Au Centre Hospitalier Spécialisé de La Roche-sur-Yon, la prise de conscience de cette dimension du perfectionnement professionnel avait amené G. MAZURELLE à ouvrir une école de soignants en psychiatrie dès 1962, nommée par la suite "Centre de Formation Professionnelle".[2] B.Kitous

  • Mise à disposition, à proximité, de la documentation scientifique avec la création en 1975 d’un service de documentation scientifique au sein de l’hôpital psychiatrique de la Roche-sur-Yon qui sera l'amorce d’un réseau national de documentation en psychiatrie.
  • Renforcement de la prise en compte de l’environnement paysager des malades.
  • Intégration des outils audio-visuels dans les démarches thérapeutiques.

5 Les articles de Georges Mazurelle ont été publiés entre 1971 et 1979 dans "l'Information Psychiatrique" et dans "Gestions hospitalières" : modifier

  • "Coût de la santé mentale et politique de secteur"[13]
  • "Application de la politique de secteur dans le département de la Vendée"[14]
  • "Problèmes administratifs et financiers posés par le travail des infirmiers à domicile"[15]
  • "Rapport sur les visites à domicile en Vendée - aspect quantitatif"[16]
  • "Règlement départemental de lutte contre les maladies mentales - l'alcoolisation et les toxicomanies"[17]
  • "Sécurité - accident du travail dans les hôpitaux publics" [18],[19]
  • "Propositions pour la psychiatrie"[20]
  • "Place possible de l'hôpital psychiatrique dans l'organisation du secteur"[21]

6 En conclusion , citons le Docteur Nicole Horassius, pédopsychiatre qui décrit bien la richesse humaine qui sous-tendait l’utopie réalisée de Georges Mazurelle[10] modifier

  1. a et b « Hôpital Georges Mazurelle »
  2. a b et c Bernhard KITOUS, Soigner l'Hôpital : management pour l'autonomie au quotidien - Chapitre 2 : l'hôpital, point d'ancrage du Nosos : L'action de Georges Mazurelle (1920-1981), Ramonville Saint Agne, Erès - Action Santé, , 177 p. (ISBN 2865863115), pp.141-179
  3. « Directeur de l'hôpital Sud, Mr Mazurelle décoré de l'ordre du mérite par Mr Crucis », Messager de la Vendée,‎
  4. « Avec plus de 500 lits, l'hôpital psychiatrique témoigne de l'humanisation de ce secteur de la santé - remise du Mérite National à Mr Mazurelle », Presse Océan,‎ 6,7 décembre 1980
  5. Docteur pierre PENNEC, psychiatre Chef de service, « Éloge de Georges Mazurelle », Non publié,‎
  6. « L'Hôpital Sud portera le nom de Georges Mazurelle », Presse Océan,‎
  7. « Monsieur Mazurelle, Directeur de l’Hôpital Sud », Ouest France,‎
  8. Simone et Pierre BOURGES, « 60 ans de la Vie Nouvelle », La Vie Nouvelle 4 place de Valois 75001 Paris,‎ , p. 47
  9. « CEAS de la Vendée », sur CEAS
  10. a b et c Nicole HORASSIUS, « Georges MAZURELLE, Directeur de l'hôpital de La Roche sur Yon », L'Information psychiatrique,‎ , p. 1201-1202
  11. Jean-Louis LUMINEAU, « Georges MAZURELLE, pionnier des institutions psychiatriques », Gestions Hospitalières,‎ juin juillet 1982, pp 553-554
  12. « Association Croix Marine »
  13. Mazurelle G., Horassius M., Horassius Jarrié N., et al., « Coût de la santé mentale et politique de secteur - antinomie entre la notion de prix de journée et la politique de secteur », L'information psychiatrique,‎ , vol. 47 n°6, pp. 527-540
  14. MAZURELLE Georges, HORASSIUS Michel, « Application de la politique de secteur psychiatrique dans le département de la Vendée », L'Information psychiatrique,‎ , vol.48 n°10, pp.983-988
  15. MAZURELLE Georges, « Problèmes administratifs et financiers posés par le travail des infirmiers à domicile », L'information psychiatrique,‎ , vol.49 n°10, pp.957-962
  16. MAZURELLE Georges, « Rapport sur les visites à domicile en Vendée - aspect quantitatif », L'information psychiatrique,‎ , vol.49 n°10, pp.963-964
  17. MAZURELLE Georges, « Règlement départemental de lutte contre les maladies mentales - l'alcoolisation et les toxicomanies », Gestions hospitalières,‎ , n°155, pp.341-348
  18. MAZURELLE Georges, « Sécurité - accident du travail dans les hôpitaux publics - 1ère partie », Gestion hospitalières,‎ , n°167, pp.521-532
  19. MAZURELLE Georges, « Sécurité - accident du travail dans les hôpitaux publics - 2nde partie », Gestions hospitalières,‎ , n°168,pp.619-631
  20. MAZURELLE Georges, « Propositions pour la psychiatrie », Gestions hospitalières,‎ , n°172,pp.15-30
  21. MAZURELLE Georges, « Place possible de l'hôpital psychiatrique dans l'organisation du secteur », Actualités psychiatriques,‎ , n°3, pp.56-59