Utilisateur:Monaaasch/Bad to the Bone (magazine)

Bad to the Bone est un magazine français transdisciplinaire consacré aux contre-cultures et aux cultures émergentes. Les formes d'expression les plus diverses y sont représentées : musique, arts visuels, littérature, mode mais aussi mouvements sociaux, sciences sociales... Dans un esprit d'indépendance, le magazine est auto-édité depuis ses débuts en 2013.

Chaque numéro est construit autour d'un thème qui mobilise l'actualité et la jeune scène créative. Collaborent photographes, artistes, auteurs, journalistes et chercheurs de différents background et horizons (Sofiya Loriashvili[1], Simon Johannin, Erfan Jamshidi...) Ses sujets de prédilection sont la jeunesse, la résistance, les marges, les systèmes de domination et la dissidence.

Publication relativement ancienne et régulière, Bad to the Bone est enraciné dans le paysage aussi précaire et confidentiel qu'incontournable de l'auto-édition. Son existence est un acte de résistance face à l'économie de moins en moins résiliante de la presse. Le titre est particulièrement reconnu pour son esthétique et sa sensibilité proches des courants extrêmes (black metal, noise, artivisme...) ainsi que son travail curatorial précurseur.

Historique modifier

L'édition modifier

Fondé en 2013, Bad to the Bone[2] est à la fois le titre du magazine et de l'association auquel il est rattaché. Celle-ci a pour objet le soutien à la diffusion de la jeune création contemporaine.

Jusqu'en 2018, la parution du magazine était trimestrielle. Ensuite, elle s'est resserrée sur un format annuel répondant à des contraintes économiques et à l'envie de mûrir plus longtemps les projets éditoriaux et le processus de fabrication "maison".

"Persian irony"[3] est le deuxième numéro paru sous ce format annuel. Faisant suite à un long travail de recherche et de mise en contact à distance avec des artistes et militants et un séjour du directeur de la publication Hervé Coutin, il traite de l'Iran vu et observé par le mouvement artistique de sa jeunesse, son positionnement, son implication dans la société et son message. On y aborde la musique extrême, les fêtes, l'homosexualité, la place des femmes, le sexe, l'histoire et les tendances.

Le numéro 16 "Oïkos" paru en 2021 marque un tournant pour le magazine. Il se dégage de tout partenariat commercial et renonce aux pages d'annonces. L'idée est de proposer un numéro radical sur la forme autant que sur le fond et le processus de production. Les contributions s'axent cette fois sur l'architecture d'urgence, les cabanes, l'habitat insalubre et la violence sociale des projets architecturaux et d'urbanisme. La parution de la revue a été accompagnée de la production de quatre émissions radiophoniques, "Déconstruction, réappropriation, reconstruction"[4][5], diffusées par la radio Station Station.

Régulièrement, des fanzines sont aussi publiés. La série "Survivre" initiée en 2021 propose un format uniquement composé de textes.

Les autres activités modifier

La structure évolue en permanence, en recherche de nouvelles manières de faire porter des voix et esthétiques radicales et engagées.

Depuis 2019, Bad to the Bone est devenu pluri-média avec la création d'un site internet où il relaie des contenus exclusifs (articles, portfolios, collaborations artistiques, créations vidéo...)

Avec Blank, l'équipe s'est récemment engagée dans la production et la diffusion de podcasts en invitant des musiciens des scènes électronique, expérimentale et extrême. Des collaborations ont déjà été faites avec Ancient Methods, Acidic Male, Frédéric D. Oberland[6]...

En parallèle de ses activités dans l'édition, Bad to the Bone s'investit dans la curation d'expositions[7] et l'organisation d'événements (concerts, soirées, lectures...) Chaque fois, on retrouve une tonalité irrévérencieuse et un goût évident pour défaire l'ordre établi dans un esprit de fête et de joyeux chaos. En partenariat avec le label Apnée Artefact, Bad to the Bone a notamment lancé les soirées No God Rituals, dont la première s'est tenue en avril 2022 à la Station Gare des Mines.

En juin de la même année, la structure initie avec 5 secondes to collapse un cycle d'événements dont l'objectif assumé est de se réapproprier l'espace urbain. Le temps d'un après-midi, auteurs et performers investissent une rue à Saint-Ouen. Une cabane est aménagée sans plan préalable avec le mobilier urbain pour abriter un musicien et ses platines qui accompagne les lectures, prises de parole et représentations. L'artiste tunisien Ayoub Moumen réalise à cette occasion une performance intitulée Without translation qui dénonce la criminalisation de l'homosexualité. Muni d’un mégaphone, il récite en arabe, dans la rue sous le regard des passants, un texte qui accuse « le viol de l’Etat à travers les mains des flics » par le biais de l'article 230 du code pénal tunisien[8].

Par ailleurs, Bad to the Bone a toujours entretenu des liens avec le milieu de la mode. Des relations ont été établies par l'intermédiaire de son directeur de la publication Hervé Coutin, photographe de profession. Il enregistre de nombreuses collaborations avec des marques, stylistes et agence reconnues (Laruicci[9], Julia Howe, Andrea Crews...) qui convoitent sa communauté et son tempérament indiscipliné. Le magazine est aussi proche de la mouvance anti-fashion constituée par des artistes comme la designeuse et glâneuse Olga Pham[10][11] et Ayoub Moumen, fondateur de Refuge Engagedwear Studio.


Equipe actuelle modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. Charlotte Calamel Duprey, « Photo : Le trash poétique de la jeunesse d’aujourd’hui capturé par l’Ukrainienne Sofiya Loriashvili », Trax,‎ (lire en ligne)
  2. « "A la Maison du livre de l’image et du son, une revue à découvrir" », Le Progrès,‎ (lire en ligne)
  3. Bad to the Bone n°14, auto-édité,
  4. « RT FAIR·E #7 : LE PROBLÈME PICASSO, LES PHOTOS DE CARLOTA GUERRERO, UNE EXPO DE NAIL ART… », Manifesto 21,‎ (lire en ligne)
  5. « Anarchisme, municipalisme et autogestion »,
  6. « Séparatisme »,
  7. God hates us all (David Rybak), 2017, une exposition sous le commissariat de Hervé Coutin et Ivan Dapic. Berg, Paris
  8. « Situation des personnes LGBT+ en Tunisie »
  9. Victoria Velandia, « éditorial "Man, I feel like a woman" »,
  10. Olga Pham, « Bambi (éditorial) »
  11. A nous Paris, « RacontezVous : rencontre avec la créatrice Olga Pham »