Utilisateur:Msblepoete/Citation au hasard


La flagellation du Christ n’est pas finie.
 Tout ce qu’il a souffert dans sa lente agonie,
 Au mont des oliviers et dans les carrefours,
 Sous la croix, sur la croix, il le souffre toujours.
 Après le Golgotha, Jésus, ouvrant son aile,
 A beau s’être envolé dans l’étoile éternelle ;
 il a beau resplendir, superbe et gracieux,
 Dans la sérénité magnifique des cieux,
 Dans la gloire, parmi les archanges solaires,
 Au-dessus des douleurs, au-dessus des colères,
 Au-dessus du nuage âpre et confus des jours ;
 Chaque fois que sur terre et dans nos temples sourds
 Et dans nos vils palais, des docteurs et des scribes
 Versent sur l’innocent leurs lâches diatribes,
 Chaque fois que celui qui doit enseigner, ment,
 Chaque fois que d’un traître il jaillit un serment,
 Chaque fois que le juge, après une prière,
 Jette au peuple ce mot : Justice ! et, par-derrière,
 Tend une main hideuse à l’or mystérieux,
 Chaque fois que le prêtre, époussetant ses dieux,
 Chante au crime Hosanna, bat des mains aux désastres,
 Et dit : gloire à César ! Là-haut, parmi les astres,
 Dans l’azur qu’aucun souffle orageux ne corrompt,
 Christ frémissant essuie un crachat sur son front.