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Orgueil, poursuite et décapitation (une comédie hystérique et familiale)

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Orgueil, poursuite et décapitation
Auteur Marion Aubert
Pays Drapeau de la France France
Genre Pièce de théâtre
Éditeur Actes Sud
Collection Actes Sud - Papiers
Date de parution 2010

Orgueil, poursuite et décapitation est une pièce de théâtre écrite par l'autrice Marion Aubert, publiée aux éditons Actes Sud en 2010. Le manuscrit date de l'été 2008 et a été écrit à Montpellier[1].

La pièce n'est pas divisée en actes mais en scènes courtes intitulées selon leur sujet. L'autrice joue avec les codes dramaturgiques pour souligner l'absurde qui dirige son œuvre : les personnages sont appelés « les chonchons » et certains n'apparaissent pas ou ne sont que mentionnés, tandis que les événements et les lieux de la pièce sont notés comme possibles. Aucun élément de la didascalie initiale n'est dans l'ordre d'apparition, contrairement à ce qui est traditionnellement attendu.

Tout au long de la pièce court une thématique métalittéraire : les personnages ont souvent un lien avec l'univers du théâtre et de la littérature (directeur de théâtre, acteur, actrice, rédacteur en chef, romancier). L'auteure elle-même s'inclut dans sa pièce en tant que personnage et donne à d'autres des hétéronymes. Les personnages, par ailleurs, s'adressent très souvent au public plutôt qu'aux autres personnages présents sur scène, que ce soit pour donner leur avis ou pour traduire leurs pensées.

Résumé

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La pièce est composée de plusieurs scènes courtes s'apparentant à des chapitres ou à des saynètes. Chaque scène est introduite par son titre principal ainsi qu'un sous-titre précisant l'objet de celle-ci. On compte en tout onze scènes différentes[2], dont la plupart est divisée en plusieurs parties tout au long de la pièce, sans continuité chronologique ou spatiale. La pièce met en scène la vie quotidienne avec des scènes familiales et professionnelles tout en mettant en lumière son absurdité et sa folie banale.

Synopsis

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Scènes de la vie quotidienne (1) La belle-famille : - la féria -

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  • Au commissariat, l'inspecteur interroge la mariée au sujet d'un triple assassinat qui s'est passé durant une féria, et dont elle est la principale suspecte. L'un comme l'autre restent sourds aux arguments apportés, l'inspecteur lui fait des reproches à propos de sa belle-famille, évoquant principalement la belle-mère de la mariée, qui ne la supporte pas.

- un bon repas - (mère amoureuse et passionnée, lors d'un repas familial)

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  • Michèle, la belle-mère, fait la vive critique de la mariée lors d'un repas de famille. Elle projette de louer un gîte dans le Gard et de la dégoûter de sa belle-famille en liguant toutes les femmes contre elle. Michèle n'apprécie pas non plus sa belle-mère, qu'elle critique également.

Les techniques de l'auteure (1)

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  • L'auteure se confie sur les coulisses de l'écriture de cette pièce au public, qu'elle perçoit comme un labyrinthe. Elle dévoile que le titre originel de la pièce était « comédie animalière » mais qu'elle ne les affectionne pas vraiment. Le mot « chonchons » est alors retenu pour parler des sujets de la pièce, des personnages et de leur façon d'être. L'auteure considère le tout de sa pièce comme une étude et la représentation de la chonchonnerie.

Scènes de la vie conjugale - de quelques pathologies familiales -

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  • Alors qu'ils mangent pour l'anniversaire de la mariée, une dispute éclate entre elle et son mari, devant leur enfant. L'auteure intervient pour signifier au public qu'ils sont tous les deux liés par un secret impliquant de l'argent, de la drogue et des émeraudes (ce qui pourrait expliquer la tolérance du comportement de la mariée envers son mari pourtant très irrespectueux.)

Les techniques de l'auteure (2) : - les recettes d'une bonne pièce de théâtre -

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  • L'auteure commente l'idée de commencer une pièce de théâtre par une rupture, car une scène de ménage met les choses au point.

Les histoires de M Auberte la folle (1) : - quelque chose d'étrange m'est arrivé -

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  • M Auberte raconte son rêve burlesque dans lequel elle se réveille dans le corps d'un Allemand nommé Gunther puis d'un picard nommé Alfred.

Les techniques de l'auteure (3) : - les gens de mon immeuble -

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  • L'auteure parle des voisins au sein de son immeuble : une actrice dont la vie va être gâchée par un homme, un enfant au troisième, une belle dame anciennement locataire, le rédacteur en chef d'un magazine littéraire. Elle enchaîne avec quelques anecdotes personnelles comme l'agression de sa grand-mère.

Scènes de la vie enfantine : - l'écailleur d'huîtres -

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  • Deux enfants, une fille et un garçon, font semblant d'être des adultes. Parmi les rôles qu'ils endossent, on trouve un médecin et sa cliente, un journaliste, un assassin et une actrice. La fille s'imagine être une actrice en couple avec l'auteur dramatique Rémi De Vos et que sa célébrité rendrait malheureux le garçon, jaloux de son talent et de sa relation. Elle évoque des métiers potentiels que son camarade pourrait obtenir, tel que écailleur d'huîtres, tandis qu'elle brillerait en tant qu'actrice. La fille imagine que le garçon serait amoureux d'elle et l'encourage à assassiner l'auteur dramatique pour se mettre avec elle.

Scènes de la vie professionnelle (1) : - les copines -

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  • Une sétoise rencontre un directeur de théâtre pour un entretien d'embauche. Des colportages fondés disent qu'il aurait violé une assistante dans sa voiture. Orgueilleux et vulgaire, il assume son côté pervers en provoquant la sétoise ainsi que sa copine avec des mots crus et des propositions sexuelles, et évoque le destin de la poétesse Françoise Sagan comme preuve de la dureté du métier.

Scènes de la vie quotidienne : (2) La grand-mère : - petites lâchetés et autres infamies - (jusqu'au viol de ma grand-mère dans une aire de repos, au soir de la pleine lune)

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  • La grand-mère se confie à sa petite-fille et au public sur les malheurs de sa vie. Elle mentionne notamment ses regrets, sa fille morte et son agression. Elle dit à la petite qu'elle finira oubliée comme tous les autres, comme elle.

Scène de la vie familiale : Les Atrides : - la punition -

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  • La mariée parle de techniques d'éducation et de punition de l'enfant à son mari. Les voisins arrivent pour donner un bouquet de roses à M Auberte de la part d'un admirateur secret de l'étage du dessous, ce qui déclenche une brutale dispute entre les deux parents. Pour attirer leur attention, l'enfant se met à faire des bêtises, comme plonger sa peluche dans les toilettes et mettre les mains dans les pots de fleurs.

Scènes de la vie professionnelle (2) : - Chonchon -

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  • L'auteure raconte que l'actrice qui entre en scène a plusieurs défauts et qu'elle se fait maltraiter par l'équipe, mais qu'elle est la nièce du directeur et qu'elle supporte toutes les mauvaises critiques.

De quelques chonchons isolés (1) : - l'héroïne -

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  • Une femme, l'héroïne, se questionne sur son destin de personnage et exprime ses regrets sur ce qu'elle devient dans la pièce.

Scène de la vie matérielle : - asphyxie familiale -

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  • La mariée raconte sa matinée au public. Habituellement très stricte sur ses journées, elle dit qu'elle a soudainement envie d'amener son fils à la mer, et qu'elle a besoin de changement. Son mari ne la soutient pas, mais finit par céder à condition qu'elle s'en occupe pendant l'après-midi. Pendant que la mariée se prépare, l'enfant étale ses déjections par terre car sa couche a été mal mise par la mère. Le mari ordonne à sa femme de tout nettoyer tandis qu'il part avec son fils à la mer.

Scènes de la vie professionnelle (3) : - entretiens professionnels -

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  • Le directeur, la secrétaire et la mariée discutent à propos du poste pour lequel cette dernière a postulé. Elle n'a pas de retour positif alors qu'elle est qualifiée et demande pourquoi. Avec des propos sexistes et misogynes, le directeur redirige la conversation sur lui sans lui répondre directement.

Les chonchons : - emploi du temps -

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  • L'auteure parle de deux chonchons, une et un chonchons, qui représentent la mariée et le mariée. Elle raconte leur vie quotidienne et les états d'âme qui la jalonne.

Les techniques de l'auteure (4) : - entracte -

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  • L'acteur raconte qu'un jeune homme grec a été choisi pour faire ce monologue, et qu'il voudrait du texte, mais l'auteure est partie à la mer avec ses copines. Il raconte qu'elles vivent avec passion tandis qu'elle est enchaînée à son bureau pour écrire. Elle en a marre. L'acteur dit qu'elle laisse le théâtre en plan, et annonce l'entracte.

De quelques chonchons isolés (2) - le promeneur -

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  • L'auteur présente Christophe, un ami poète à elle, qui marche vers un autre ami poète nommé David. Christophe bouscule David sans faire attention, et celui-ci tombe inerte sur le sol. Christophe panique mais finit par reprendre sa promenade sur la plage. Il croise Fabrice, un autre ami, qui est lui aussi étendu par terre. Christophe s'imagine un scénario selon lequel ses amis seraient amoureux de lui et auraient cherché à attirer son attention, que leur rivalité pour obtenir ses faveurs aurait terminé en duel tragique. Il décide d'avancer et de les laisser derrière. C'est alors qu'il croit croiser Rémi, une autre connaissance, qui lui est également allongé, mais qui a trois balles dans la tête. Christophe songe que le tueur est peut-être encore sur la plage. Il fait la rencontre de deux femmes qu'il pense à tort être Marion et Nathalie, il les prévient qu'il y a des morts sur le chemin à cause d'une histoire de drogue. Christophe réalise son erreur et retrouve Rémi vivant avant de lui demander s'il peut s'allonger avec lui, parce qu'il n'aime pas dormir seul.

Scènes de la vie professionnelle (4) : - l'enquête -

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  • Armelle, l'assistante et nièce du directeur, a été assassinée, violée et décapitée. Les inspecteurs viennent confronter le directeur, principal suspect, à l'affaire.

Les histoires de M Auberte la folle (2) : - Gourmandise. Luxure. Paresse -

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  • M Auberte raconte s'être réveillée au beau milieu d'un formidable banquet. Habituellement peu fêtarde et raisonnable, elle dit qu'elle fut prise d'un appétit et d'une soif insatiables. Elle engloutit tous les aliments à portée de main, puis finit par manger une petite fille grasse de sa connaissance, son correspondant allemand et le président. Elle se met à faire du sport pour fondre avant de s'automanger. Le cadre redevient réaliste et M Auberte se languit de l'attention de son mari.

Scène de la vie nationale : - ascension -

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  • Le marié est promu ministre. Devant son sérieux soudain, la mariée se moque gentiment de lui. Le marié pique une crise et fracasse sa tête contre un rocher. Le mari démissionne et demande son avis à sa mère, la belle-mère, sur sa prestation. Il dit que ce récit est l'histoire de comment il a été oublié de la France pour avoir préféré ses copains.

Les techniques de l'auteure (5) : - journal de l'auteure - Cent vingt et unième jour. Jeudi.

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  • L'auteure partage ses réflexions et exprime son mal du pays.

Scènes de la vie professionnelle (5) : - interrogatoire -

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  • L'auteure est assaillie de questions par la journaliste dans une longue tirade. Les questions sont d'abord d'ordre professionnel sur son quotidien d'auteure, puis dérivent de plus en plus vers la sphère privée et personnelle. La journaliste se révèle être la belle-mère. L'auteure déclare qu'elle met les doigts dans la prise électrique pour passer à autre chose.

Les techniques de l'auteure (6) : - fin

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  • L'auteure déclare que l'histoire n'est pas finie et que l'auteure s'est endormie sur son manuscrit. Elle annonce la fin de la pièce et la descente des rideaux et la baisse des lumières.

Mise en scène

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La pièce a été mise en scène en 2010 par Marion Guerrero, produite par la compagnie Cie Tire pas la Nappe[3].

Notes et références

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  1. Marion Aubert, Orgueil, poursuite et décapitation, Arles, Actes Sud, coll. « Actes Sud - Papiers », , 62 p. (ISBN 9782742787456), p. 60
  2. Marion Aubert, Orgueil, poursuite et décapitation, Arles, Actes Sud, coll. « Actes Sud - Papiers », , 62 p. (ISBN 9782742787456)
    La pièce comporte officiellement douze scènes différentes : « Scènes de la vie érotique » a été censurée à l'édition.
  3. « Orgueil, poursuite et décapitation (comédie hystérique et familiale) », (consulté le )