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Le nord de la ville de Bourges est resté jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, une zone essentiellement rurale. Or depuis sous le coup de l'urbanisation intense des années 1950-1960, des quartiers s'y sont développés avec une diversité d'habitats et de services. Ces quartiers ont pour nom: la Chancellerie, les Gibjoncs et Pressavois.

Le développement des quartiers nord de Bourges à partir des années 1950

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Une grave crise du logement sévit en France après la Seconde guerre mondiale. En 1954, un ministère de la Reconstruction et du Logement voit le jour et les urbanistes commencent les premières réflexions sur les "grands ensembles".

A Bourges, la population augmente rapidement : elle passe de 51010 habitants en 1946 à 62 239 en 1962 et atteindra 77300 en 1975[1]. Plusieurs solutions sont envisagées pour accueillir cet afflux de population de catégorie sociale non-aisée issue le plus souvent de l'exode rural, et pour reloger des familles dans l'urgence. Des baraquements militaires sont d'abord utilisés, installés aux abords de la cité du Moulon. Il faut aussi reloger les familles expulsées du quartier d'Avaricum qui venait d'être démoli, car insalubre[1]D'autre part, l'usine Michelin (1200 ouvriers prévus en 1956) s'ouvre à proximité, sur la commune voisine de Saint-Doulchard. Le besoin de logements est de plus en plus pressant.

A l'époque Bourges avait pour maire Louis Mallet, et sous son autorité, la réflexion progresse : au printemps 1954, la municipalité lance l'étude d'un plan directeur d'aménagement qui définit le développement futur de la ville. Le nord de Bourges est alors privilégié pour ériger un très grand nombre de logements car la ville est difficilement aménageable à l'est à cause des marais et de la présence des établissements militaires et de l'aéronautique[2]. La mairie confie, en 1957, à l'architecte Pinon le programme de plusieurs centaines de logements, programme baptisé " Opération Chancellerie" ou " Extension au nord de la zone d'habitations" sur environ 40 hectares. Environ 900 logements sont ainsi construits où s'installent dans ces nouveaux quartiers des employés de la nouvelle usine Michelin, des fonctionnaires, des employés de la SNCF, des artisans, mais aussi des immigrés d'origine portugaise, polonaise, italienne, espagnole, des rapatriés d'Algérie.

En 1960 la ville de Bourges obtient son inscription sur les la liste des ZUP (zones à urbaniser en priorité) pour les quartiers nord, ce qui va permettre de poursuivre la construction des logements dans les quartiers de la Chancellerie et des Gibjoncs sur une superficie de 160 hectares. Ce nouveau projet ambitieux prévoyait la construction de 5000 logements pour une population de 25000 habitants cependant suite à diverses difficultés, seulement 1404 logements dont 1318 collectifs sont réalisés en 1966.

Les dernières constructions s'achèvent entre 1973 et 1975. Même si la physionomie de l'habitat dans ces quartiers est dominé par une succession de barres et de tours, une place importante a été faite aux logements individuels en créant plusieurs lotissements.

Les équipements du quartier des Gibjoncs

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Un centre commercial ouvre à la fin des années 1960, avec une quinzaine de magasins et un supermarché. La municipalité prévoit différents services et équipements : un centre d'action médico-social, une mairie annexe, un commissariat, un bureau de poste, un pôle de lecture publique avec une annexe de la bibliothèque municipale. Plusieurs écoles sont construites, ainsi que trois collèges sur l'ensemble de Bourges nord, un lycée technique, un Institut Universitaire de Technologie, un Centre de Formation des Apprentis et une faculté des sciences, le lycée Alain-Fournier déménage du centre ville et s'implante dans le quartier des Gibjoncs. Près du centre commercial se trouve la première crèche collective construite à Bourges. A la limite de zones d'habitat et de zones agricoles se situe le parc paysager des Gibjoncs, un parc "rurbain", transition entre ville et campagne.

Enfin vers 1966 se construit la chapelle Saint-Paul qui rappelle les recherches architecturales de Le Corbusier dans les années cinquante.

Le quartier des Pressavois

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Construit sur le lieu-dit du même nom, ce quartier fait partie de la ZUP (zone urbaine prioritaire) tout comme les quartiers de la Chancellerie et des Gibjoncs. Un pressoir à vin appartenant au XVIe siècle à Étienne Houët, marchant et bourgeois de Bourges, a donné son nom au lieu-dit Pressoir-Houët, qui par déformation de langage est devenu Pressavois (réf le livre Le Guide Bourges)

 Le quartier des Pressavois est celui qui possède la plus grande densité de population (source : Le nord de Bourges la mémoire d'une villeII). Les immeubles de la ZUP y sont reconnaissables par leur alignement comportant peu d'espace entre eux.

C'est dans ce quartier qu'a été ouvert en 1986, un Centre de ressources, d'expertise et de performance sportives (CREPS). La ville propose également le PRJ des Pressavois (Point Rencontre Jeunes) : ouverts aux 11 – 17 ans, ce sont des lieux d’animation, d’échanges, de partage, d’écoute, d’information, d’orientation et d’accompagnement de projets individuels et collectifs. (Citer lien http://www.ville-bourges.fr/site/points-rencontre-jeunes).

A partir de 2014, de nouveaux logements se construisent surtout à proximité du CREPS. Ils répondent aux nouvelles normes en matière de développement durable tels que l'utilisation de bois (pour l'isolation? ) et de panneaux solaires. Ces logements sont en partie des appartements pour les personnes à budgets limités mais aussi des pavillons individuels. (sources ?)

Le Projet de Rénovation Urbaine à partir des années 2000

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Dès la fin des années 1980, la ZUP de Bourges est en déclin, en raison notamment de nombreux départs : 3000 habitants en moins entre 1990 et 1999. A la fin des années 90, les premières démolitions sont envisagées.

A l’étude dès 2003, à l’initiative du maire de l'époque Serge Lepeltier, le projet de rénovation urbaine de Bourges est signé le 16 mai 2005. Les travaux débutent alors.

Ce projet, localisé au nord de l’avenue De Lattre De Tassigny (entre la rue François Villon et la route de Saint Michel), constitue la première phase de l’important projet de requalification du quartier des Gibjoncs qui devrait se poursuivre plus au sud dans les dix prochaines années, après définition du nouveau projet urbain, co-construit avec les habitants.

Cet aménagement comprend  la démolition de trois tours, la réhabilitation des immeubles (1082 logements à réhabiliter , soit environ la moitié du parc des Gibjoncs), la réparation des espaces publics et de voiries, la mise en valeur des cœurs d’îlots et des espaces arborés, l’amélioration de la circulation pour permettre d’accéder plus facilement aux services publics)

L’un des objectifs de ce projet, d'un coût de 7 531 104 € TTC.[3], est de permettre l'ouverture de ce quartier à la ville.

  1. a et b Brigitte Stiévenard Christophe Gratias, La mémoire d'une ville (II) : Le nord de Bourges, Bourges, Service du Patrimoine de la Ville de Bourges, , 15 p.
  2. La naissance d'une ZUP : Bourges Nord III, Bourges, Service du Patrimoine de la Ville de Bourges,
  3. « Bourges - Le PRU se poursuit aux Gibjoncs », sur www.ville-bourges.fr (consulté le )