Utilisateur:Nicodro0/bac à sable

"Séminaire frontière"

Grand Genève

modifier

Cette agglomération transfrontalière entre la Suisse et la France, s'articule autour d'un pôle urbain Genève. Fin 2011, elle comptait 915 000 habitants [1], répartis entre le canton de Genève, le canton de Vaud, le Pays de Gex et le "Genevois français". Pour bénéficier d'une meilleure visibilité à l'internationale, l'ancienne agglomération franco-valdo-genevoise a changé de nom, via une consultation électronique auprès de ses habitants, pour désormais s'appeler depuis le 1er mai 2012, le "Grand Genève".

Constitution, composition et objectifs

modifier

Depuis 2001, le projet Grand Genève a été mis sur pied sous le pilotage du canton de Genève (côté suisse) et de l'Association régionale de coopération des collectivités du Genevois (côté français). Il vise à améliorer la qualité de vie dans l'agglomération, tout en répondant aux exigences de la Politique d'agglomération (lié au Fonds d'infrastructures fédéral, Suisse) et de la Coopération métropolitaine (France). Mais alors que les premières démarches politiques remontent à plus de trente ans, le projet ne s'est formellement matérialisé qu'en 2007 après la signature de la charte d'engagement dans le projet des quatres territoires franco-suisse concernés:

  • le canton de Genève,
  • le district de Nyon
  • les collectivités voisines des départements français de l'Ain et de la Haute-Savoie regroupées au sein de l'ARC syndicat mixte.
    Fichier:1 10.jpg
    Périmètre politique 2011 du projet d'agglomération

Cette charte d'engagement vient ainsi ponctuer cette volonté politique d'harmoniser le développement et de favoriser les solidarités au sein du bassin de vie genevois par l'émergence de capacités d'actions nouvelles à une échelle métropolitaine. L’agglomération «statistique» recouvre donc aujourd’hui 208 communes pour une superficie d'environ 2000 km2. L'agglomération est ainsi à cheval entre un nombre élevé d'unité administrative différente. En effet cette zone comprend deux cantons suisses (Vaud et Genève), deux départements français (Ain et Haute-Savoie) et une partie de la région française Rhône-Alpes. Ce territoire recoupe ainsi très largement (à plus de 80%) la zone définie par le Grand Genève, qui se distingue des espaces analysés en statistique dans la mesure où il repose sur l’adhésion des communes intéressées et non sur des critères objectifs.

Le développement territorial, tel qui a été retenu dans le schéma d'agglomération de 2007 jusqu'à horizon 2030, opérera suivant un réseau en étoile depuis le coeur de l'agglomération, Genève. Ainsi, le centre irriguera des pôles régionaux multimodaux en France:

Et en Suisse:

Ces pôles régionaux seront reliés au centre par des axes majeurs où se concentreront les principaux axes de communication et les principales zones d'activités. Secondés par des pôles locaux, cette armature urbaine se chargera de fixer le développement territorial et ainsi d'éviter l'étalement urbain pour conserver deux des principales prérogatives du projet d'agglomération qui sont la préservation de l'environnement naturel et la compacité de l'aire métropolitaine.

Transport

modifier

Le projet du Grand Genève se doit de proposer des solutions aux flux en constante augmentation des mouvements des pendulaires et des transfrontaliers qui se déplacent en transport public ou individuel dans l'agglomération. Le trafic en continuelle hausse se superpose aux différents réseaux de transport locaux, régionaux et nationaux. La gestion de la mobilité pour le territoire concerné est très important pour le développement et la gestion des flux entre les grandes villes et ses périphéries.

La volonté des autorités étant de favoriser la mobilité en transport public afin de diminuer la dépendance des véhicules motorisés individuels, notamment en favorisant le développement de réseaux de transports publics à l'échelle de l'agglomération. La coordination entre les différentes autorités concernées est gérée par le Comité stratégique pour le développement des transports publics régionaux (DTPR) qui regroupe toutes les autorités organisatrices de l'agglomération[2].

L'amélioration du réseau routier et autoroutier dans le but d'augmenter sa capacité, se fera que dans l'optique d'apporter plus de sécurité aux usagers, de diminuer les nuisances pour les riverains et privilégier les nouveaux centres urbains en facilitant l'accès aux transports publics. Dans cette démarche s'inscrit le développement des parcs relais P+R situés, généralement, en bordure des centres urbains[2].

En 2003, une Charte pour le développement des transports publics régionaux a été signé par les autorités organisatrices des transports françaises (Région Rhône-Alpes, département de l'Ain, département de la Haute-Savoie, Communautés de communes de l'agglomération annemassienne, du Genevois et du Pays de Gex, Syndicat intercommunal des bus de l'agglomération de Thonon-les-Bains) et des autorités suisses (canton de Genève et canton de Vaud). L'objectif principal étant d'apporter des réponses efficaces afin de dépasser les difficultés liées à la frontière et de créer un réseau de transports publics permettant de desservir toutes les localités concernées par le bassin franco-valdo-genevois. Le développement des transports publics régionaux doit également contribuer à une meilleure coordination entre les partenaires transfrontaliers [3].

Quatre projets stratégiques doivent être développer par les signataires de la Charte:

  1. la liaison Cornavin - Eaux-Vives - Annemasse (CEVA) connectant les réseaux ferroviaires suisse et français,
  2. le développement de lignes de transports collectifs à haute fréquence entre Genève et Annemasse, Saint-Julien, Saint-Genis-Pouilly et Ferney-Voltaire,
  3. l'amélioration des liaisons d'Annecy vers Annemasse, Genève, la vallée de l'Arve et le Chablais,
  4. le renforcement des réseaux d'autocars irriguant la Haute-Savoie et le Pays de Gex[3].

Concernant, la mobilité douce le projet d'agglomération prévoit la création d'une voie verte qui répondra aux besoins généraux d'amélioration des déplacements des piétons et des cyclistes. La voie verte d'agglomération s'inscrira dans le prolongement de la future liaison ferroviaire du CEVA, d'une longueur d'environ 22 kilomètres de Saint-Genis-Pouilly (Ain) à Annemasse (Haute-Savoie), elle traversera 12 communes. Son rôle remplie plusieurs vocations, notamment dans la préservation du paysage, mais aussi comme lieu de rencontre et de loisir[4].

Un projet politique transfrontalier

modifier

Dès les débuts du projet d'agglomération franco-valdo-genevois, dans les années 2000, le projet a pu prendre appui sur le Comité régional franco-genevois (CRFG). En effet, ce Comité est, depuis 1973, "la plus ancienne instance officielle de coopération transfrontalière franco-suisse"[5] et s'occupe des différents problèmes pouvant exister entre le canton de Genève et les départements français de l'Ain et de la Haute-Savoie. Puis, en 2004 s'ajoute le Conseil régional Rhône-Alpes et en 2006 le canton de Vaud.

La coopération transfrontalière s'est multipliée en prenant la forme de diverses entités, dans le but de renforcer la coordination et de gérer au mieux plusieurs questions concernant l'agglomération. Ainsi, on dénombre différentes associations chargées d'améliorer les partenariats à propos de sujets, tels que l'économie, la santé, les transports, l'environnement, les logements, les emplois, etc.
Parmi ses associations, on trouve l'Association régionale de coopération du genevois (ARC) qui regroupait les collectivités françaises partenaires du projet et devient, en 2010, l'ARC syndicat mixte afin d'inclure les cantons de Genève et Vaud[6]. Le Groupement local de coopération transfrontalière (GLCT) effectue des démarches afin d'assurer la gouvernance du projet d'agglomération franco-valdo-genevoise, sous l'égide du Comité régional franco-genevois (CRFG). Il exprime ainsi le souhait des "autorités françaises et genevoises (de réitérer) leurs engagements quant à la création d'un instrument juridique destiné à assurer une meilleure gouvernance de l'ensemble des territoires transfrontaliers"[7].

Un tel projet est confronté à trois échelles politiques, locale, nationale et internationale qui doivent toutes donner leur autorisation afin que le projet puisse se concrétiser.

Une Agglomération transfrontalière intégrée

modifier

Le Grand Genève est une agglomération transfrontalière intégrée de manière fonctionnelle et institutionnelle. En effet, Olivier Walther,chercheur au "Centre for Population, Poverty and Public Policy Studies" au Luxembourg[8], constate qu'au sein de l'agglomération la ville de Genève concentre la plupart des emplois et des emplois qualifiés alors que les périphéries, notamment françaises, deviennent des lieux résidentiels ayant une expansion très importante du nombre de logements depuis 2002. D'un point de vue institutionnel, le Grand Genève est considéré, en Europe, comme l'agglomération ayant les institutions transfrontalières les plus intégrées. La coopération est effective entre les institutions des différents pays au travers d'un projet d'agglomération qui correspond au périmètre fonctionnel de l'agglomération et qui encourage le dynamisme transfrontalier. La comparaison d'Olivier Walther, avec le processus d'intégration de l'agglomération transfrontalière du Luxembourg, montre que si l'intégration fonctionnelle entre les deux agglomérations est sensiblement similaire, l'intégration institutionnelle est en revanche moins importante au Luxembourg. En effet, l'agglomération Luxembourgeoise, contrairement à Grand Genève, souffre encore d'un manque de convergence au sein des politiques de coopération entre les différents pays, plaçant ainsi, la ville-centre et sa périphérie dans deux logiques différentes en matière de développement territorial. Cette étude comparative d'Olivier Walther, tend notamment à prouver que Grand Genève est l'une des agglomérations transfrontalières européennes les plus avancées dans l' objectif politique de coopération urbaine transnationale.

Critiques du projet

modifier

Depuis que le projet a été lancé, il a reçu de nombreuses critiques émanant d'associations ou de groupes politiques et majoritairement au niveau local. Parmi les plus actif, on retrouve le Groupe Genève cinq cents mètres de ville en plus qui propose plusieurs projets alternatifs et progressifs. Il dénonce notamment le déséquilibre de plus en plus prononcé entre le centre et la périphérie, essentiellement transfrontalière. Leur contre-projet propose que le développement de l'agglomération se fasse en couronne, c'est-à-dire en tenant compte et en privilégiant l'urbanisation linéaire qui se développe déjà aux pieds du Jura et du Salève. Selon eux le projet d'agglomération actuel nie cette réalité, en mettant l'accent sur un développement en étoile ou radial et basé sur les grands axes de transports[9].
Sans être en opposition avec le projet d'agglomération d'autres associations suivent de près l'évolution de ce dernier et particulièrement au niveau local. La Coordination économique et sociale transfrontalière (CEST) regroupe différentes associations et organismes de l'Ain, de Genève et de Haute-Savoie travaillant sur la thématique transfrontalière[10]. Des propositions sont formulées sous la forme du Livre vert regroupant différent sujets (mobilité, environnement, santé, etc.) et relevant la problématique d'une région à deux vitesses.

A Genève, c'est le parti politique MCG (Mouvement Citoyens Genevois) qui montre le plus d'hostilité envers le projet, particulièrement contre les frontaliers et le CEVA[11].

Voir aussi

modifier

Des études universitaires ont également étudié certains aspects économiques, agricoles ou sociaux de l'agglomération. Parmi les travaux de recherches effectués, le rapport intitulé Métabolisme agricole franco-valdo-genevois s’inscrit dans le cadre du projet de Valorisation Intensive des énergies Renouvelables dans l’Agglomération Genevoise (projet VIRAGE)[12]. Une autre étude porte sur les choix résidentiels et les modes de vie dans l’agglomération franco-valdo-genevoise fondée en autre sur une enquête téléphonique[13]. Enfin, une étude décrit les principales étapes qui ont conduit à l’esquisse de la voie verte de l’agglomération[14].

Notes et références

modifier
  1. [www.projet-agglo.org/articles/13,36-thematiques.html
  2. a et b http://www.projet-agglo.org, site du projet du Grand Genève.
  3. a et b http://www.geneve.ch/fao/2003/20030716.asp, FEUILLE D'AVIS OFFICIELLE DU 16.07.2003.
  4. mobilité, site du Grand Genève.
  5. http://www.crfginfo.org, Comité régional franco-genevois (CRFG).
  6. ARC syndicat mixte, communiqué de presse-12 mars 2010.
  7. http://www.coordination-transfrontaliere.org, GLCT "Gouvernance" du projet d'Agglo FVG.
  8. http://metrolux.ceps.lu
  9. http://geneve500m.com, site du Groupe Genève cinq cents mètres de ville en plus.
  10. http://www.coordination-transfrontaliere.org, site du CEST-Coordination économique et sociale transfrontalière.
  11. http://www.mcge.ch, site du MCG.
  12. Rapport Métabolisme agricole franco-valdo-genevois
  13. étude sur les choix résidentiels et les modes de vie dans l’agglomération franco-valdo-genevoise
  14. étude sur la voie verte de l’agglomération franco-valdo-genevoise

Articles connexes

modifier

Agglomération transfrontalière