Orthomaniaque est un maniaque !

Il déteste les fautes d’orthographe.

Il déteste également :

  • L’utilisation de mots n’ayant qu’un sens imprécis et vague, afin d’éviter de se creuser la cervelle à chercher le mot juste. (Exemple : « générer », utilisé en place de entraîner, pousser à, inciter, créer, engendrer, fabriquer, produire, avoir pour but, avoir pour effet, avoir pour conséquence, avoir pour objet, etc.)
  • L’utilisation de mots dans un sens qu’ils n’ont pas, dans le même but que ci-dessus. (Exemple : « conséquent » pour important, imposant, fort, puissant, élevé, gros, large, grand, nombreux, multiple, efficace, efficient, etc., alors que l’adjectif « conséquent » signifie « Qui raisonne, qui agit avec esprit de suite, avec logique ».)
  • L’utilisation de mots anglais vaguement francisés, toujours dans le même but. (Exemple : « implémenter » pour implanter, poser, mettre, fournir, ajouter, mettre à disposition, confier, etc.)
  • L’utilisation de mots dont la seule qualité est de compter une ou deux syllabes de plus que le mot normal. (Exemple : « perdurer » pour « durer »).
  • L'utilisation de mots à contresens simplement parce qu'ils comptent une ou deux syllabes de plus que le mot juste. (Exemples : « technologie » pour « technique », « méthodologie » pour « méthode ». Ces mots ne sont pas synonymes. La technologie, c'est l'étude de la technique ; la méthodologie, c'est l'étude de la méthode.)
  • « Totalement », « complètement », « parfaitement » et autres « …ement » utilisés pour « oui ».
  • Etc.

Il déteste aussi les abréviations débiles :

  • « Monsieur » abrégé en « Mr » ou en « Mr. » au lieu de « M. » (« Mr » et « Mr. », c’est de l’anglais et ça signifie « Mister »).
  • « Messieurs » abrégé en « Mrs » ou en « Mrs. » au lieu de « MM. » (« Mrs » et « Mrs. », c’est de l’anglais et ça signifie « Mistress », « Madame » !)
  • « Madame » abrégé en « Me » et non en « Mme » (« Me » c’est l’abréviation de « Maître », titre donné aux avocats, notaires, huissiers de justice, etc.)
  • Les abréviations utilisant un point inutile. (Exemple : « Mme. » au lieu de « Mme », « Dr. » au lieu de « Dr ». En français, dans une abréviation, le point sert à remplacer la fin du mot. Dans « M. », le point remplace « onsieur » ; « Madame » ou « Docteur » s’abrègent en utilisant l’initiale et la fin du mot ; le point ajouté en fin de mot est donc particulièrement débile.
  • « Centimètre cube » abrégé en « cc » en non en « cm3 ». L’abréviation « cc », c’est de l’anglais et ça signifie « cubical centimeter » ; c’est interdit par le système métrique, y compris dans les pays anglophones.
  • « et cetera » abrégé en « etc… », alors que la seule bonne abréviation est « etc. »

Il déteste les néologismes inélégants et inutiles car faisant doublon avec le mot juste. Exemples : « mature » pour « mûr », « maturer » pour « mûrir », et bien sûr le déjà ancien et hideux « solutionner ». Alors qu’il était président du Conseil, Georges Clemenceau fut un jour interpellé par un député : « Ce problème, il faut le solutionner. » Réponse du Tigre : « Je vais m’en occupationner. »

Il déteste les majuscules mises n’importe où et n’importe comment, alors qu’elles ne se mettent que sur les noms propres et en début de phrase.

Il déteste les expressions qui ne signifient rien du tout : « en termes de… »

Il déteste les pléonasmes et les redondances : « avérer vrai », « secousse sismique », sans oublier l’épouvantable « au jour d’aujourd’hui ». (« Aujourd’hui » est déjà un pléonasme entré dans le langage courant. « Au jour d’aujourd’hui » est donc un double pléonasme ; si ce double pléonasme finit par entrer dans le langage courant, entendra-t-on les amateurs de langage redondant dire : « ce jour du jour d’aujourd’hui », puis « au jour de ce jour du jour d’aujourd’hui » ?)

Il déteste les oxymores : « avérer faux ».

Il est né à Avignon et se rend souvent à Arles : « en Avignon » et « en Arles » ne sont que des snobismes de Parigots. (Têtes de veaux !)

Il aime (si, si, si !) le point-virgule et déplore sa quasi disparition ; c’est pourquoi il en met dès qu’il en a l’occasion.

De plus, il se prend pour Jules César : il parle de lui à la troisième personne !

Pense-bête pour les modèles

modifier