Utilisateur:Parmatus/Eléments historiques

Les périodes archéologiques dans la région du Levant[1]
Bronze Ancien (3100-2000 av J-C)
Bronze Moyen (2000-1550)
Bronze Récent (1550-1200)
Fer I (1200-1000)
Fer IIA (1000-900)
Fer IIB (900-720)
Fer IIC (720-539)
Epoque Perse (539-333)
Epoque hellénistique (333-63)
Epoque romaine (dès 63)

Il faut d'abord noter que l'archéologie israélite a, depuis une cinquantaine d'année, réalisé d'importantes avancées. La documentation épigraphique reste cependant relativement pauvre et n'apparait qu'à partir du IXe siècle av. J.-C..

Du Bronze ancien au bronze moyen (3100-1550)

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La 1ere phase d'urbanisation apparait au cours du Bronze ancien (Aï, Jéricho et Megiddo). Après l'effondrement de cette période, nous voyons émerger, au Bronze moyen des villes-Etats bâties autour d'un Palais et contrôlant un "arrière pays" réduit (Jérusalem, Megiddo, Sichem et Hazor). C'est dans cette période que la Bible rapporte la geste des Patriarches. De nombreux anachronismes (domestication du chameau, installation des philistins etc.) montrent que les récits bibliques ne sont pas historiques. Ces récits évoquent plutôt des problématiques apparaissant à l'époque monarchique[2].

Bronze récent - Fer I (1550-1200). Des cités-Etats aux peuplements "israélites"

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Dans un premier temps l'organisation autour de cités-Etats perdure et reste stable sous la domination de l'Egypte (à partir de Thoutmès III (env. 1480)) qui reçoit un tribut d'elles. Les extraits d'une correspondance entre les roitelets des cités-Etats et les pharaons Aménophis III et IV ont été retrouvé à Tell el-Amarna. Les conflits d'alors sont facilement gérables. Par ailleurs, ces documents mentionnent la présence d'hapirous, une catégorie sociale défavorisée, qui furent un temps considérés comme les ancêtres possibles des Hébreux.
A la fin du XIIIe siècle, début du XIIe siècle des bouleversements fondamentaux conduisent à l'effondrement de la civilisation des cités-Etats. En effet les "peuples de la mer" débarquent détruisant les principales villes et conduisent l'Egypte à ne plus pouvoir maintenir son contrôle sur la région. Les Philistins qui s'installent alors dans les cités de la côte sud de Canaan (Gaza, Ashdod, etc.) sont un de ces "peuples de la mer" repoussés par l'Egypte. Par ailleurs de mauvaises conditions climatiques jettent les populations sur les chemins.

Les nouveaux peuplements "israélites" de Fer I (1200-1000)

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C'est dans ce contexte troublé que l'on situe généralement l'origine des phénomènes sociaux qui conduiront à l'émergence au début du Ier millénaire av. J.-C. des royaumes israélites. En effet l'archéologie est témoin d'un dépeuplement des principales zones et au peuplement de la zone montagneuse d'Ephraïm et de Juda auparavant inoccupée. Durant Fer I (1200-1000) plus de 200 nouveaux petits villages, ne comptant guère plus d'une cinquantaine d'habitants, apparaissent sur ces montagnes. Ces nouveaux peuplements peuvent légitimement être interprétés comme les premières traces archéologiques israélites[3].
Ces données ne correspondent pas aux écrits bibliques puisqu'ils racontent la conquête de Canaan (Josué) par un peuple d'émigrés venant d'Egypte, les Israélites (Exode-Deutéronome) puis son installation et les conflits de ses tributs avec les populations environnantes (Juges). Les rapprochements entre ces récits et l'expulsion des Hyksos d'Egypte au début du bronze récent ou la fuite de Beya à l'époque de Setnatke peuvent être envisagés. Cependant ces migrations ne peuvent avoir l'ampleur relatée dans l'Exode. De plus aucune trace archéologique ne vient confirmer son historicité[4]. Par ailleurs le récit biblique d'une conquête israélite massive pose lui aussi difficulté. Plus vraisemblablement ces récits, écrits longtemps après ce qu'ils décrivent, sont des fictions littéraires qui s'inscrivent dans un processus théologique. En effet l'archéologie ne trouve pas d'occupation des sites de Jéricho et d'Aï à la fin du bronze moyen, et donc de leur destruction.
Concernant les personnalités jugeant Josué historique, voir l'archéologue Yigaël Yadin(1917-1984), A. Zertal[5]

Les historiens admettent donc que le schémas biblique pour expliquer l'arrivée des israéliens dans la région n'est pas adéquat. Il faut plutôt y voir :

  • soit une infiltration et une sédimentation de populations semi-nomades extra-cananéennes, théorie dite de l'infiltration pacifique (Alt, M.Noth, Yohanan Aharoni,)
  • soit une révolution de populations paysannes autochtones face au pouvoir des cités de plaines (Gottwald),Mendenhall (1970), William G. Dever (2012). "Or, cette hypothèse était fausse[6]."
  • soit une sédentarisation de populations nomades des hauts pays judéens afin de produire les céréales dont ils ont besoin et que les cités côtières ne peuvent plus leur fournir (Finkelstein)

Pour une présentation détaillée de ces théories, voir La Bible Dévoilée p 485-495


Quoiqu'il en soit quelques indices permettent de penser que ces habitants des montagnes partageaient une même culture(absence d'ossements de porc, homogénéité architecturale etc.). Ces habitants méritèrent d'apparaitre sur la stèle de Mérenptah attestant de la présence dans la région d'un groupe nommé Israël.

Fer IIA- FerIIB (1000-720) De l'émergence au déclin du royaume d'Israël

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Royauté du Nord et pseudo-empire davidique

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Durant la période de Fer I et la première partie de Fer II, la population du haut pays éphraïmite et judéen augmente. L'économie se développe avec notamment le commerce d'une ressource précieuse : l'huile d'olive. Enfin, la société se complexifie ce qui, à l'écart des grandes dominations égyptiennes, anatoliennes ou mésopotamiennes, donne naissance à la monarchie. Les récits bibliques, probablement écrits relativement tôt, peuvent éclairer cette période si l'on tient compte des biais théologiques. Ainsi, Saül est probablement le premier souverain coté Nord à avoir regroupé dans les montagnes d'Ephraïm et de Benjamin des forces assez conséquentes pour résister à la pression philistine. De même, les traditions bibliques montrant David comme une sorte de chef de bande parvenant à s'emparer du pouvoir à Hébron et Jérusalem sont elles aussi assez vraisemblables[7].
Cependant l'existence d'un Empire davidico-salomonien ayant une grande extension géographique, une vaste administration et maitre d'œuvre d'importants travaux a volé en éclat ces dernières années. D'abord d'anciens vestiges (à Megiddo, Hazor ou Guèzer) attribués, par erreur à l'Empire davidique sont, selon plusieurs archéologues israéliens, à mettre au crédit du royaume des Omrides apparu un siècle plus tard. On parle de chronologie basse. Ainsi les constructions que le récit biblique donne à Salomon sont en fait celles que l'on retrouve aussi en Syrie au IXe siècle av. J.-C. et non au Xe siècle av. J.-C.. Dès lors, à Megiddo comme à Hazor, ce sont des sites beaucoup plus modestes qui auraient été contemporains du roi Salomon. En effet, l'archéologie témoignent que Jérusalem au Xe siècle av. J.-C. ne représentait qu'un petit bourg dont la taille s'avère incompatible avec le grand empire décrit dans la Bible. Les analyses récentes montrent qu'au sortir de Fer IIa (1000-900), le sud judéen demeure une région dirigée à Jérusalem par une administration de taille modeste alors qu'au Nord le premier Etat royal digne de ce nom apparait.
En tout état de cause, le récit biblique d'un royaume davidico-salomonien originel et unifié, ayant annexé le royaume de Saül pour dominer toute la "terre promise" est historiquement peu vraisemblable. Il s'agit probablement d'une fiction littéraire[8]. Lors de son intervention aux environs de 930, le Pharaon Sheshonq ne semble pas avoir eu à affronter la résistance de puissantes forces militaires régionales.

La dynastie des Omrides, suprématie du royaume du Nord

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Le début de Fer IIb (900,750) voit apparaitre les royaumes de Moab, d'Ammon en Transjordanie, le royaume araméen de Damas, celui de Phénicie ou encore celui d'Israël qui devient clairement la puissance dominante du sud du Levant. Les récits bibliques de 1 Rois 15 à 2 Rois 25 se basant sans doute sur les chroniques originelles sont recoupés par la documentation épigraphique. Il faut toutefois se méfier du biais théologique qui a tendance à critiquer le Royaume d'Israël et à favoriser le Royaume du Sud. Toujours est-il que la dynastie des souverains Omrides (Omri; Akkad; Yoram) présente les signes d'un puissant Etat, Juda n'étant sans doute qu'une zone vassale du royaume du Nord. Par exemple, ce sont les Omrides qui bâtissent de rien leur nouvelle capitale : Samarie. Le grand adversaire régional des Omrides est le royaume de Damas comme en témoigne la stèle de Tel Dan. Cependant ces deux là, et quasi toutes les forces de la région, s'allient afin de lutter contre Salmanasar III à la bataille de Qarqar en -853. La dynastie des Omrides s'éteint suite à leur défaite face au royaume de Damas avec Hazaël comme souverain.

Effondrement du Royaume d'Israël

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L'époque de Jéhu (842-814) est marquée par le fort déclin de Jéhu face à Damas. A la fin du IXe siècle av. J.-C. tout change avec l'avénement d'Adad-Nerari III qui reprend les campagnes assyriennes contre cette région qu'il soumet à tribut. Durant le règne de Jéroboam II (787-747) une ère de prospérité s'ouvre à Israël fidèle vassal de l'Assyrie. Avec l'arrivée de Tiglath-Pileser III (754-727) l'impérialisme assyrien devient de plus en plus exigeant et de lourds tributs sont demandés. Des révoltes conduisent Tiglath-Pileser a intervenir très durement dans la région. Isarël n'est plus alors qu'un petit royaume vassal assyrien dont la souveraineté s'étend que sur la montagne éphraïmite entourant Samarie. Osée, placé par l'Assyrie, cherchera l'aide de l'Egypte après la mort de Tiglath-Pilser III. Cette politique est désastreuse puisque Salmanazar V (727-722) intervient et prend Samarie en 722. Le royaume d'Israël disparait. Des israélites sont déportés en Assyrie tandis que des populations assyriennes s'installent dans la région proche de Samarie qui devient une province assyrienne.
La présence dans la Bible hébraïque, sans doute majoritairement rédigée à Jérusalem, de nombreuses traditions nordistes n'a rien d'étonnant. En effet, outre la fuite possible à Jérusalem d'une partie de l'élite de Samarie il y eut des contacts entre les deux populations dans le cadre de la paix assyrienne, Bethel, le grand sanctuaire du Nord se situant à quelques kilomètres de Jérusalem.

Fer IIC (720-539) Le Royaume de Juda et l'exil

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Contrairement au point de vue judéen des récits bibliques, les études archéologiques montrent Juda comme un royaume modeste. Ce n'est qu'à partir de 750, lorsque l'Assyrie de Tiglath-Pileser commence à peser que Juda s'organise et montre une diplomatie indépendante. La population et les infrastructures se développent alors de façon spectaculaire[9] au point que Jérusalem décuple sa superficie. C'est à cette époque (735-698) qu'est creusé le tunnel de Siloé. Dans les mêmes temps l'alphabétisation se développe chez les élites et l'on voit apparaitre une série de textes comme des ostraca et des inscriptions funéraires. La région devient le centre d'une riche route commerciale entre l'Empire assyrien, l'Egypte et l'Arabie. D'abord pro-assyrienne, la politique de Juda change et cherche l'appui de l'Egypte afin de se libérer la vassalité assyrienne après la mort de Sargon II. Mauvais calcul, puisque Sennachérib (705-681) ne tarde pas à dévaster le pays et notamment Lakish vers -701. A la fin de son règne Ezéchias se trouve à la tête d'un royaume dévasté dont seule la capitale a échappé à la destruction comme en témoigne les fouilles archéologiques. Son succèsseur Manassé, sage vassal assyrien, bénéficiera d'un long règne prospère.
Josias (640-609), laissé plus indépendant par l'Assyrie qui doit combattre la puissance babylonienne et par le renouveau de la domination égyptienne sur la plaine côtière, cherche à étendre le royaume en amorçant une réforme religieuse dont la Bible chante les louanges. C'est de son règne que provient le mythe d'un vaste Empire davidico-salomonien[10]. De nombreux exégètes pensent que la première phase de l'histoire deutéronomiste dont il est question ici a été écrite à la cour de ce roi à la mesure de ses ambitions. La réforme religieuse aurait visé à expurger le temple de Jérusalem de toute trace de culte adressé à d'autres divinités que Yahvé, tels Baal, Asherah et l'armée des cieux. Cette réforme aurait également abouti à la destruction de tous les sanctuaires judéens autre que le temple (centralisation du culte). Cependant les effets réels de cette réforme sont difficiles à apercevoir dans les données archéologiques.
Les ambitions de Josias sont stoppées net en 609 à Megiddo lorsqu'il est tué par le pharaon Neko.Au cours des années qui suivent Juda subit de plein fouet les modifications de l'environnement internationnal. Nabuchodonosor II, roi de Babylone démet l'Assyrie à Bataille de Karkemish en 605. Tiraillé entre les deux super puissances Joaqim choisi de rester fidèle à l'Egypte. Nabuchodonosor intervient alors à Jérusalem déportant une partie de l'élite de Juda en -597. A Jérusalem Nabuchodonosor intronise Sédécias(597-587) qui se révolte. La réplique est d'une extrême violence comme en temoigne l'archéologie. Sédécias sera exécuté. Il est alors exilé une deuxième vague de déportés judéens. Jérusalem est prise, incendiée et son temple est détruit.
Après la chute de l'Empire babylonien, en 539, la province de Judée (Yehoud) est reprise par le nouveau dominateur perse. Les déportés ne dépassent probablement pas les 10 000 personnes et constituent d'importants foyers de réflexions. Ces exilés bénéficiaient de bonnes conditions de vie et ont pu préservé leur identité. C'est ce groupe qui a interprété la victoire de Babylone comme un châtiment de Yahvé contre son peuple (au lieu de la prééminence de Marduk) et qui en a infusé le texte biblique[11].

L'époque perse (538-330)

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La Bible, notamment avec les livres d'Esdras et Néhémie, témoigne d'un renouveau politique et religieux en Judée au début de l'époque achéménide avec, en - 538, l'autorisation donnée par Cyrus le Grand de reconstruire le temple de Jérusalem. Cependant exégètes et historiens s'accordent de plus en plus à penser qu'elle ne fournit pas d'informations historiques sur la province et des habitants à l'époque perse. En effet bien loin de l'image que donne les récits bibliques du retour, il est avéré par les découvertes archéologiques que ce retour ne fût pas massif : on constate au contraire une diminution des populations habitants autour de Jérusalem jusqu'au IIe siècle av. J.-C.. Ainsi si le mouvement de retour d'exil a bien eu lieu, il y eut d'avantage de départs vers de nouvelles terres[12].

L'époque hellénistique (333-63 av JC)

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A la fin de l'année 333, suite à la bataille d'Issos, la Judée tombe sous la domination d'Alexandre. Après la période troublée des diadoques, la Judée est placé sous la domination de la dynastie lagides Lagos, un des principaux généraux d'Alexandre qui prend pour nom Ptolémée Ier. La présence de colons grecs, d'une administration grecque, de la langue grecque et de la culture grecque entame le processus d'hellénisation du Proche-Orient ancien. Il n'y a pas de césure nette, les changements sont progressifs. En Judée, le grand prêtre fait office de pouvoir temporel et spirituel. Le Conseil des anciens, gérousia en grec est devenu sous Antiochus III (vers - 200) une institution puissante : le Sanhédrin.
L'archéologie montre que la Judée connait une certaine prospérité à cette époque. Des diasporas importantes vivent depuis le VIe siècle av. J.-C. dans les royaumes lagides et séleucides en particulier à Babylone et en Egypte mais aussi en Syrie et en Asie mineure à partir du IIIe siècle av. J.-C. s'organisant autour, par exemple de "maison de prières". C'est dans ce contexte d'un judaïsme en extension qu'intervient sous l'autorité de Jérusalem la traduction en grec du Pentateuque. La Lettre d'Aristée à Philocrate situe cette traduction sous le règne de Ptolémée II (282-246 av JC) mais les raisons qu'elle invoque doivent être abandonnées[13]. Plus prosaïquement, cette traduction provient des besoins liturgiques des "maisons de prières", des communautés, voire de la piété individuelle d'une diaspora qui a perdu sa langue.
A la fin du IIe siècle av. J.-C. la victoire de Panion livre la Judée à la domination d'Antiochus III et de la dynastie Séleucide. Selon Arnaud Sérandour les missions de reconstruction d'Esdras et Néhémie serait possibles durant cette période.
Evénements de la Révolte des Maccabées ; (Naissance du groupe essénien lorsque Asmonéens et "piétistes" se séparent, vers 152. p108) La révolte maccabéenne donne naissance à une littérature de résistance et de combat qui se coule dans un genre littéraire nouveau, promis à un grand succès durant les trois siècles suivants : l'apocalyptique[14]. Le livre de Daniel en est le représentant canonique. Les thèmes sont la lutte contre l'ennemi de la religion : l'hellénisme, la croyance en la résurrection des morts (Dn 12,2). La notion de salut individuel se fait jour dans la littérature apocalyptique de même que la notion de messianisme.
Les anti-hellénistes ayant gagné militairement ils vont bâtir un nouvel Etat juif qui s'efforcera d'alléger la tutelle séleucide, c'est l'Etat asmonéen vers - 140. Ce nouvel état constitue une synthèse recomposée de judaïsme et d'hellénisme. A l'initiative des Maccabées, le grand prêtre se mue progressivement en dynastie hellénistique qui ouvre la Judée au monde.

L'époque romaine

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Hérode

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Pompée arrive en Orient en 64 av. J.-C.. En 63 il place la Judée sous tutelle romaine : c'en est fini de l'Etat juif asmonéen indépendant, même s'il ne disparait que lorsque Hérode, fils d'Antipater, un Iduméen judaïsé, reconstitue autour de la Judée un nouveau royaume au détriment du dernier souverain asmonnéen Antigone-Matththias. C'est lui qui rebâtira le temple de Jérusalem en 20av. J.-C.. Cependant la tradition juive ne lui pardonnera pas d'avoir rompu avec la tradition d'un Etat juif indépendant, ni d'avoir mis le grand pontificat sous l'éteignoir. Mais c'est la tradition chrétienne, en accord avec les Psaumes de Salomon qui lui réservera la pire des réputations en le présentant comme l'archétype du mauvais roi[15].

Début de l'ère chrétienne

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L'empereur Claude réduit le royaume d'Agrippa, petit fils d'Hérode, en province romaine qui est dirigée par un procurateur résidant à Césarée. Du même coup le grand prêtre et le Sanhédrin redeviennent le principal organe de gouvernement de la nation. A l'aube de l'ère chrétienne, le judaïsme est divisé entre des courants de pensées hétérogènes. Le groupe le plus important est celui des pharisiens. Moins nombreux et influents sont les esséniens. Ces deux groupes partagent l'idéal communautaire qui invite chacun à s'accomplir dans et par la communauté. Le troisième groupe, enfin est celui des sadducéens plus individuels et élitistes, ils s'en tiennent à la lettre de la Loi. Ils rejettent les nouvelles idées qui apparaissent au IIe et Ier siècles comme celle de survie individuelle après la mort. Les zélotes sont aussi mentionnés à cette époque, actifs politiquement contre les romains. Ces mouvements ne représentent pas tout le judaïsme. D'autre groupe doivent être pris en compte, piétistes, baptistes, prophétiques. En outre des mouvements messianiques populaires suscitent "rois" et "messies" pour les suivre dans leur lutte contre les Romains ; ils se distinguent des "nazoréens" appellation judéo-araméenne, ou des "chrétiens" dans la tradition grecque, aux yeux desquels Jésus, le Messie est venu, a été mis à mort et est ressuscité sous Ponce-Pilate.

Guerre de 66-74

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Rapidement la guerre anticoloniale contre les romains tourne à la guerre civile. Retardé par l'ssassinat de Néron, les romains ne peuvent intervenir efficacement qu'à la proclamation de Vespasien en 70. Titus intervient alors. En septembre 70, Jérusalem est prise et le temple détruite. Le judaïsme en l'absence de son centre cultuel périclite et se recentre sur Iamnia-Yavneh où Yohanan ben Zakkaï a fondé une école pour l'étude de la Torah et a transféré de fait à son entourage les compétences du grand prêtre et du Sanhédrin.

Epilogue : la révolte de 132-135

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Les causes de la Seconde Révolte juive sont mal connues. Elle dure trois ans et ses conséquences sont désastreuses puisque la répression est sévère.
Ces deux révoltes ont contribué à vider la Judée de ses habitants et les judéens sont désormais en minorité dans la province. Jérusalem devient une colonie romaine païenne interdite aux Juifs. Le nom même est modifié vers 133-134, en Syria-Palestina.



Bibliographie

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Notes et Références

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  1. Macchi in, Introduction à l'AT, p. 53
  2. Macchi in, Introduction à l'AT, p. 58
  3. Macchi in, Introduction à l'AT, p. 60
  4. Macchi in, Introduction à l'AT, p. 61
  5. Voir aussi les travaux de A. Zertal, dont on trouvera un aperçu dans : « Le Mont Eibal : La découverte de l'autel de Josué », dans Pardès 50, Controverse sur la Bible, 2011, pp. 57-61 et « Sites en forme de plante de pied : Israël au début de l'âge de fer dans la vallée du Jourdain », dans ibid., pp. 63-88
  6. La Bible dévoilée, p. 494
  7. Macchi in, Introduction à l'AT, p. 64
  8. Macchi in, Introduction à l'AT, p. 64
  9. Macchi in, Introduction à l'AT, p. 73
  10. Macchi in, Introduction à l'AT, p. 76
  11. Macchi in, Introduction à l'AT, p. 81
  12. Sérandour in, Introduction à l'AT, p. 94
  13. Sérandour in, Introduction à l'AT, p. 103
  14. Sérandour in, Introduction à l'AT, p. 109
  15. Sérandour in, Introduction à l'AT, p. 114