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Jean-Michel Durafour est né à Saint-Étienne en 1973[1]. Il est philosophe de l'art et théoricien du cinéma, professeur des universités à Aix-Marseille Université.

Biographie

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Après des études en CPGE au Lycée du Parc de Lyon et en philosophie à l'université Paris-Sorbonne, Jean-Michel Durafour obtient l'agrégation de philosophie en 1997 puis un doctorat en esthétique de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) en 2004[2]. Maître de conférences à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée entre 2011 et 2017, il est depuis septembre 2017 professeur à l'université d'Aix-Marseille.

Il a également enseigné à l'École normale supérieure de Lyon et à l'Université Lille-III. Par le passé, il a travaillé notamment avec l'université de Montréal, l'université de Dundee (Ecosse) et l'université de Chongbuk (Corée du Sud), a été co-directeur de séminaire au Collège international de philosophie (2004-2006) et collaboré avec France Culture[3]. De 2007 à 2012, il a été membre du comité de rédaction de la revue Cités (PUF) et est, depuis, 2015, co-éditeur de la revue de cinéma électronique internationale La Furia Umana.

Il est le fils de Michel Durafour et le petit-fils d’Antoine Durafour.

Les travaux de Jean-Michel Durafour portent essentiellement sur des questions d’esthétique et d’iconologie au croisement des théories de l’image et de plusieurs autres disciplines du savoir (phénoménologie, théologie, biologie, écologie, mathématiques, etc.) : signalons notamment, parmi les théories ou champs qu’il a spécialement importés dans les théories filmiques : la monadologie de Leibniz , l’Ontologie orientée vers l’objet, la géométrie non euclidienne, la morphogenèse de D’Arcy Thompson, la pensée écologique de Kinji Imanishi. Sa démarche esthétique est de type relationniste : elle consiste à penser les nœuds que les images font d’elles-mêmes, non seulement entre elles, par leur entr’expression décorrélée du détour anthropocentrique (notamment de la question de l'auteur dès son deuxième ouvrage en 2007[4],[5]), mais aussi avec les représentations venues des autres savoirs.

Jean-Michel Durafour a notamment travaillé à partir du cinéma classique hollywoodien en recourant à certaines figures du cinéma fantastique tout particulièrement pour élaborer une théorie immanente des images : L'Homme invisible de James Whale (1933)[6], L'Etrange Créature du lac noir de Jack Arnold (1954), Phase IV de Saul Bass (1973), etc. Pour Durafour, s'opposant en cela à une certaine lecture de l'Ecole de Francfort, tout film peut être capable de propositions théoriques, la standardisation des moyens de production des studios hollywoodiens n’excluant en rien la singularité esthétique, selon les questions que l'on est en mesure de lui poser.

Jean-Michel Durafour a introduit plusieurs concepts et méthodologies dans le champ de la théorie des images en général, comme la cinhématologie (Brian De Palma. Epanchements : sang, perception, théorie) et l’éconologie (L'Etrange Créature du lac noir de Jack Arnold. Aubades pour une zoologie des images), en proposant – pour la première fois en partant du dernier Jean-François Lyotard – d’inscrire l’originalité des images cinématographiques dans un retour aux théories de la figuration et dans une conception des images comme êtres vivants constituant leur environnement iconographique (ou iconotope). A l'école de Walter Benjamin mais aussi de Jean Louis Schefer et d'Yves Bonnefoy, héritier direct des théories figuratives fondatrices au cinéma (Jacques Aumont, Nicole Brenez), il a également théorisé de nouvelles procédures iconologiques où le cinéma est pensé comme un outil pour l'histoire de l'art, telles l'iconographie filmante (le cinéma activant des formules visuelles que l'histoire de la peinture n'a pas spécialement retenues et impliquant une autre distribution historiographique des canons)[7] et l'iconologie nostalgique (le cinéma, en citant certains tableaux, permet d'en mettre au jour un sens virtuellement contenu dans l'oeuvre dès l'origine mais que seul le passage à un autre médium aura pu prendre en charge)[8].

Bibliographie sélective

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L’Étrange créature du lac noir de Jack Arnold. Aubades pour une zoologie des images, Aix-en-Provence, Rouge profond, coll. « Débords », 2017, 204 p.

L’Homme invisible de James Whale. Soties pour une terreur figurative, Aix-en-Provence, Rouge profond, coll. « Débords », 2015, 176 p.

Brian De Palma. Épanchements : sang, perception, théorie, Paris, L’Harmattan, coll. « Esthétiques », 2013, 158 p.

Jean-François Lyotard : questions au cinéma. Ce que le cinéma se figure, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Interventions philosophiques », 2009, 156 p.

Le Grand Sommeil de Howard Hawks. « Like they do in the movies » ou le film du cinéma, Liège, Céfal, coll. « Analyse de films », 2008, 93 p.

Hawks, cinéaste du retrait, Villeneuve d’Ascq, PUS, coll. « Images et sons », 2007, 334 p.

Millennium Mambo, Chatou, La Transparence, coll. « Cinéphilie », 2006, 88 p.

Liens externes

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Notices d'autorité  : Fichier d'autorité international virtuelBibliothèque nationale de France (données)Système universitaire de documentationBibliothèque du CongrèsBibliothèque nationale d'Allemagne

« Danaé savonnée. L'"iconographie filmante", ou vers une historie alternative de la peinture au regard du cinéma », Débordements, décembre 2016, http://www.debordements.fr/spip.php?article554.

« Toupies : éclats, teintes, créatures (Arrietta, Bullot, Val del Omar) », La Furia Umana-online, n° 25, septembre 2015, http://www.lafuriaumana.it/index.php/58-lfu-25/395-17-092015.

« Hymen d’images : film, formes, formique (de Cortazár à Saul Bass) », La Furia Umana-online, n° 23, mars 2015, http://www.lafuriaumana.it/index.php/56-archive/lfu-23/353-jean-michel-durafour-hymen-d-images-film-formes-formique-de-cortazar-a-saul-bass.

« Jean Louis Schefer, Italo Calvino : le cinéma des âges de la Terre », La Furia Umana-online, n° 18, décembre 2013, http://www.lafuriaumana.it/index.php/40-issues/lfu-18/49-jean-michel-durafour-jean-louis-schefer-italo-calvino-le-cinema-des-ages-de-la-terre.

Références

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  1. http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb15039141h
  2. http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb15039141h
  3. https://www.franceculture.fr/personne-jean-michel-durafour.html
  4. François Albera, « Notes de lecture. Jean-Michel Durafour, Hawks cinéaste du retrait, Lille, Septentrion "Arts du spectacle - images et sons", 2007, 334 p. », 1895,‎ , p. 209-210.
  5. Arnaud Macé, « Hawks, philosophe de la retenue », Cahiers du cinéma,‎ , p. 84-85.
  6. Benjamin Léon, « Le visible en excès », Nonfiction,‎ (lire en ligne)
  7. Jean-Michel Durafour, « Danaé savonnée. L’"iconographie filmante", ou vers une histoire alternative de la peinture au regard du cinéma », Débordements,‎ (lire en ligne)
  8. Jean-Michel Durafour, « L’iconologie nostalgique chez R. W. Fassbinder, ou le cinéma comme outil pour une autre histoire de l’art », Nouvelle Revue d’Esthétique,‎ , p. 89-104.