Approche par coefficient de fugacité
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La fugacité d'un gaz se calcule directement à partir du coefficient de fugacité, quelle que soit la pression :
Fugacité d'un gaz :
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En théorie, la fugacité d'un corps dans un liquide peut être également calculée directement à partir du coefficient de fugacité. Toutefois, la plupart des équations d'état, y compris les équations d'état cubiques, représentent assez mal les phases liquides, en particulier aux basses pressions (moins de 10 atm). Le calcul de la fugacité en phase liquide par coefficient de fugacité est réservé aux calculs à haute pression :
Fugacité d'un liquide aux hautes pressions :
|
Approche par coefficient d'activité
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Pour les calculs des fugacités en phase liquide aux basses pressions (moins de 10 atm), une autre approche, par coefficient d'activité, est préférée. L'enthalpie libre d'excès exprime l'écart entre l'enthalpie libre du mélange liquide et l'enthalpie libre du mélange à l'état de solution idéale dans les mêmes conditions de pression, température, composition et phase :
Enthalpie libre d'excès :
En introduisant le coefficient d'activité de tout corps défini par le potentiel chimique d'excès :
Coefficient d'activité :
on a, par le théorème d'Euler :
D'autre part, en posant l'enthalpie libre du mélange à l'état de mélange de gaz parfaits sous la même pression, aux mêmes température et composition que le mélange liquide, on a par définition des fugacités :
On obtient finalement les relations qui définissent l'enthalpie libre d'excès :
Enthalpie libre d'excès :
avec :
- la fugacité du corps dans le mélange ;
- la fugacité du corps pur sous la même pression, à la même température et dans la même phase que le mélange ;
- l'enthalpie libre d'excès ;
- la quantité du corps dans le mélange ;
- la fraction molaire du corps dans le mélange ;
- le coefficient d'activité du corps .
La plupart des modèles de coefficients d'activité sont particulièrement développés pour les conditions de basse pression. Parmi ces modèles, on peut citer :
Hormis les modèles de Margules et Van Laar, formes totalement empiriques à régresser sur des résultats expérimentaux, les autres modèles sont basés sur des théories d'interaction entre les divers corps du mélange et peuvent également être ajustés sur des résultats expérimentaux.
Calcul du coefficient de fugacité
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Avec une équation d'état explicite en pression
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Avec une équation d'état dans laquelle la pression est exprimée explicitement en fonction du volume , de la température et de la composition (nombre de moles de chacun des constituants du mélange), , telle que les équations d'état cubiques de van der Waals, Soave-Redlich-Kwong, Peng-Robinson, le coefficient de fugacité du corps se calcule selon[1] :
ou, sous forme adimensionnelle :
avec :
- la dérivée partielle de la pression par rapport à la quantité du corps , à volume, température et quantités des corps autres que constants ;
- le nombre de moles du corps dans le mélange ;
- le nombre de moles total dans le mélange ;
- le facteur de compressibilité du mélange réel.
On vérifie que pour un gaz parfait, le volume valant , le facteur de compressibilité est constant , d'où et le coefficient de fugacité .
Démonstration
Soit un mélange de constituants à pression , température et volume , chaque constituant étant représenté par moles, le mélange étant en une seule phase (gaz, liquide ou solide).
Le coefficient de fugacité de tout constituant est défini par la relation :
Pour le mélange réel, le potentiel chimique peut indifféremment s'écrire en fonction des variables réelles :
Pour le mélange de gaz parfaits correspondant il n'en va pas de même, car à , et composition du mélange réel le volume correspondant est calculé selon :
d'où la relation :
En conséquence pour tout constituant on a :
La variation isotherme du potentiel chimique de tout constituant en fonction du volume est donnée par :
En intégrant cette relation entre un volume quelconque et le volume du mélange, à température et composition constantes, on obtient :
Pour un mélange de gaz parfaits en particulier, pour tout corps , on a :
d'où les relations entre potentiels chimiques du constituant à l'état de gaz parfait :
Dans cette dernière relation on identifie le facteur de compressibilité du mélange réel :
Nous pouvons écrire :
Lorsque le volume tend vers l'infini (lorsque la pression tend vers 0), le comportement du mélange réel à température et composition (nombre de moles) constantes tend vers celui du mélange de gaz parfaits, aussi peut-on écrire :
d'où :
et finalement :
En divisant les expressions par (il est possible de l'extraire de l'intégrale puisque la température est constante dans toutes les expressions) et dans l'intégrale en factorisant par :
Étant donné que la dérivée partielle de la pression est considérée à volume et température constants, on peut écrire :
Avec la quantité de matière totale dans le mélange, on a :
d'où :
- https://www.emse.fr/~bouillot/poly/thermo.pdf page 71
Par exemple, l'équation d'état de van der Waals donne la pression en fonction du volume selon :
avec :
- le terme de cohésion du corps pur, constant ;
- le terme de cohésion du mélange, dépendant de la composition ;
- le covolume molaire du corps pur, constant ;
- le covolume molaire du mélange, dépendant de la composition ;
- un paramètre d'interaction binaire entre les corps et , constant ;
- la fraction molaire du corps .
Le coefficient de fugacité du corps vaut :
avec . En réintroduisant la pression et le volume molaire , on obtient :
Démonstration
En dérivant l'expression de la pression :
On a par les règles de mélange :
d'où :
et :
On introduit cette relation dans l'expression du coefficient de fugacité :
Puisque :
On obtient :
En introduisant :
Avec une équation d'état explicite en volume
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Avec une équation d'état dans laquelle le volume est exprimé explicitement en fonction de la pression , de la température et de la composition (nombre de moles de chacun des constituants du mélange), , comme l'une des formes de l'équation du viriel, le coefficient de fugacité du corps se calcule selon[1] :
ou, sous forme adimensionnelle :
avec :
- le volume molaire partiel du corps dans le mélange réel ;
- le nombre de moles du corps dans le mélange ;
- le nombre de moles total dans le mélange ;
- le facteur de compressibilité du mélange réel.
On vérifie que pour un gaz parfait, le volume valant , le facteur de compressibilité est constant , d'où et le coefficient de fugacité .
Démonstration
Soit un mélange de constituants à pression , température et volume , chaque constituant étant représenté par moles, le mélange étant en une seule phase (gaz, liquide ou solide).
La variation isotherme du potentiel chimique de tout constituant en fonction de la pression est donnée par :
avec le volume molaire partiel du constituant :
En intégrant cette relation entre une pression quelconque et la pression du mélange, à température et composition constantes, on obtient :
Pour un mélange de gaz parfaits en particulier, le volume molaire partiel de tout corps vaut :
d'où la relation entre potentiels chimiques du constituant à l'état de gaz parfait :
En soustrayant l'expression obtenue pour les gaz parfaits à l'expression générale obtenue précédemment, nous avons :
Lorsque la pression tend vers 0, le comportement du mélange réel à température et composition constantes tend vers celui du mélange de gaz parfaits, aussi peut-on écrire :
d'où :
or par définition :
d'où :
En divisant les expressions par (il est possible de l'extraire de l'intégrale puisque la température est constante dans toutes les expressions) et dans l'intégrale en factorisant par :
Étant donné que la dérivée partielle du volume est considérée à pression et température constantes, on peut écrire :
Avec la quantité de matière totale dans le mélange, on a :
d'où :
Par exemple, l'équation du viriel donne le volume en fonction de la pression selon :
avec :
- le second coefficient du viriel du corps pur, ne dépend que de la température ;
- le second coefficient du viriel du mélange, dépend de la température et de la composition ;
- un paramètre d'interaction binaire entre les corps et , constant ;
- la fraction molaire du corps .
Le coefficient de fugacité du corps vaut :
avec .
Démonstration
On dérive le facteur de compressibilité :
On introduit cette relation dans l'expression du coefficient de fugacité :
On obtient :
Fugacité d'un liquide pur et constante de Henry
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Fugacité d'un liquide pur
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En théorie, la fugacité d'un corps pur liquide peut être calculée directement à partir du coefficient de fugacité. Toutefois, la plupart des équations d'état, y compris les équations d'état cubiques, représentent assez mal les phases liquides, en particulier aux basses pressions. Dans la pratique, une approche passant par l'état gazeux est par conséquent préférée. En effet, la plupart des équations d'état sont développées afin de représenter correctement les gaz des basses pressions aux hautes pressions. Soit la pression de vapeur saturante du corps à la température . La fugacité du gaz pur dans ces conditions de pression et température vaut :
On note :
Coefficient de fugacité d'un gaz pur à saturation :
Dans les conditions de pression et température , le corps présente un équilibre liquide-vapeur (saturation), induisant que ses fugacités dans les deux phases sont égales :
La fugacité du liquide varie en fonction de la pression selon :
avec le facteur de Poynting :
Facteur de Poynting :
avec le volume molaire du corps pur à l'état de liquide pur. On obtient par conséquent :
Fugacité d'un liquide pur aux basses pressions :
|
Le volume molaire du liquide pur dépend, en toute rigueur, de la pression et de la température : . Or le liquide pur n'existe de façon stable à la température que pour des pressions . Pour des pressions le corps peut exister sous forme d'une phase liquide thermodynamiquement instable, mais sa forme stable est la phase gazeuse. On peut alors ne pas trouver de valeur pour sur la plage de pression comprise entre et dans l'intégrale du facteur de Poynting. Toutefois, les liquides étant peu compressibles, leur volume molaire est souvent considéré comme indépendant de la pression ; de nombreuses corrélations donnent le volume molaire des liquides à saturation et ne dépendent par conséquent que de la température : , auquel cas :
Ceci permet de calculer la correction de Poynting à toute pression, y compris celles pour lesquelles, à température donnée, le corps pur n'existe pas sous forme de liquide stable. On peut en conséquence calculer la fugacité du corps à l'état de liquide pur dans des conditions de pression et de température dans lesquelles cet état n'existe pas, ou est instable.
Constante de Henry
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La constante de Henry dépend de la pression et de la température. Elle est généralement déterminée expérimentalement pour une température à la pression de vapeur saturante correspondante du solvant [2],[3],[4]. On note la constante de Henry du soluté dans le solvant dans ces conditions :
Constante de Henry de référence :
Cette constante de Henry de référence ne dépend donc que de la température, la forme suivante est souvent utilisée dans la littérature[5] :
avec , , et des constantes.
La constante de Henry dépend de la pression selon[6],[2],[3],[4] :
avec le facteur de Poynting[2],[3] :
Facteur de Poynting :
où le volume molaire partiel est défini à dilution infini[6] :
Volume molaire partiel du soluté à dilution infinie :
avec le volume molaire partiel du soluté dans le mélange liquide. En supposant que ne dépend pas de la pression, on obtient :
Le volume molaire partiel peut être aussi bien positif (la dissolution du gaz provoque une dilatation du liquide) que négatif (la dissolution du gaz provoque une contraction du liquide). Il peut être déterminé expérimentalement par extrapolation de dans le mélange liquide ; il existe également des corrélations telles que celle de Brelvi-O'Connell[7].
Fugacités dans un mélange liquide binaire
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On considère un mélange binaire ne comprenant qu'un unique solvant et un unique soluté .
États de référence, solution idéale
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Aux basses pressions, deux références sont particulièrement employées pour les corps en phase liquide :
- pour le solvant, c'est-à-dire le corps présent en quantité importante, l'état de référence est l'état de liquide pur sous la même pression et à la même température que le mélange ;
- pour le soluté, c'est-à-dire le corps présent en quantité très inférieure à celle du solvant, l'état de référence est l'état de dilution infinie dans le solvant.
À noter que l'état de référence du solvant n'existe pas si la pression du mélange est inférieure à la pression de vapeur saturante du corps considéré, soit à la température du mélange : dans ce cas le corps pur dans les conditions de pression et de température du mélange est gazeux, et non liquide. L'état de corps pur liquide peut néanmoins être extrapolé à partir des conditions de saturation à la même température. Dans le mélange la présence du soluté stabilise le solvant en phase liquide dans des conditions de pression et de température dans lesquelles le solvant seul ne pourrait être stable : ces écarts au comportement du solvant pur sont appelés propriétés colligatives. À température donnée, la stabilisation par le soluté du solvant en phase liquide à des pressions inférieures à sa pression de saturation est exprimée par la loi de la tonométrie.
Dans une solution idéale binaire, formée d'un unique solvant et d'un unique soluté , les fugacités sont proportionnelles aux fractions molaires :
Fugacités idéales
loi de Lewis et Randall pour le solvant :
loi de Henry pour le soluté :
État réel, coefficient d'activité
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Pour la solution réelle, l'écart à l'idéalité est représenté en introduisant un coefficient d'activité dépendant de l'état de référence considéré :
- pour le solvant : ;
- pour le soluté : .
Étant donné qu'aux conditions extrêmes de concentration les fugacités doivent retrouver le comportement idéal, on a[2] :
- pour le solvant, afin de retrouver la loi de Lewis et Randall près du corps pur :
- pour le soluté, afin de retrouver la loi de Henry près de la dilution infinie :
Pour le soluté, en écrivant la fugacité selon les deux états de référence, on a :
Comme pour le solvant, l'état de référence du soluté pur à l'état liquide sous la même pression et à la même température que le mélange peut être fictif. De plus, cet état, et par conséquent la fugacité , dépend du solvant considéré : le même soluté considéré dans les mêmes conditions de pression et de température pourra avoir une autre fugacité de corps pur avec un autre solvant.
La constante de Henry et la fugacité à l'état de corps pur étant indépendantes de la composition, on a en passant à la limite de la dilution infinie :
On pose la limite à dilution infinie[2] :
Coefficient d'activité du soluté à dilution infinie :
d'où[2] :
Fugacité du soluté à l'état de liquide pur pour le mélange binaire :
Ainsi les deux coefficients d'activité ne sont-ils pas indépendants[8] :
Les fugacités du solvant et du soluté s'écrivent en conséquence :
- pour le solvant : ;
- pour le soluté : .
En explicitant les expressions de la fugacité du corps pur du solvant et de la constante de Henry du soluté, on obtient finalement[8],[3] :
Fugacités dans un mélange liquide binaire
pour le solvant :
pour le soluté :
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Fugacités dans un mélange liquide multicomposants
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Soit un mélange liquide composé de plusieurs solutés et plusieurs solvants. On note :
- un composé quelconque du mélange, c'est-à-dire aussi bien un solvant qu'un soluté ;
- ou un solvant ;
- un soluté.
États de référence
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L'état de référence est :
- pour un solvant l'état de liquide pur sous la même pression et à la même température que le mélange ;
- pour un soluté l'état de dilution infinie dans un mélange liquide constitué des seuls solvants du mélange, sous la même pression, à la même température et aux mêmes quantités que le mélange.
La fugacité de référence d'un solvant est donc calculée selon :
Fugacité d'un solvant à l'état de liquide pur :
On note :
- la quantité du corps quelconque dans le mélange multicomposants ;
- la quantité de matière totale dans le mélange multicomposants, solvants et solutés confondus ;
- la quantité totale de solvants dans le mélange multicomposants, soit la quantité de matière totale du mélange de solvants ;
- la fraction molaire du corps dans le mélange multicomposants ;
- , étant la fraction molaire du solvant dans le mélange de solvants.
On a les relations :
Pour tout soluté on dispose des constantes de Henry pour chacun des mélanges binaires avec les solvants . Krichevsky[9] a montré que la constante de Henry du soluté dans le mélange de solvants peut s'exprimer idéalement selon[10] :
Équation de Krichevsky :
Par extension, la fugacité du soluté à l'état de liquide pur est créée en supposant la relation[10] :
Fugacité d'un soluté à l'état de liquide pur pour le mélange multicomposants
avec définie pour les mélanges binaires.
En conséquence, les fugacités des solutés dépendent des quantités des solvants mais pas de celles des solutés. Les fugacités des solvants sont totalement indépendantes de la composition.
On définit, à partir des propriétés des mélanges binaires soluté-solvant[10] :
- pour tout soluté : ;
- pour tout solvant : .
Les sommes et sont effectuées sur l'ensemble des solvants du mélange, de même que la somme est effectuée sur l'ensemble des solutés du mélange.
Les fugacités dans le mélange multicomposants sont calculées selon[10] :
En présence d'un unique solvant :
- ;
- pour tout soluté ;
- , soit .
Autres formes de
Par relation entre fractions molaires , on obtient, pour tout solvant :
En considérant que :
on a, avec et la définition de :
et donc aussi :
Démonstration
- Enthalpie libre d'excès
L'enthalpie libre d'excès est définie par les coefficients d'activité et les fugacités[10] :
Enthalpie libre d'excès :
Pour n'importe quel corps du mélange multicomposants on a :
Le relation de Gibbs-Duhem induit, pour tout corps , les trois relations :
On peut donc écrire, pour tout corps du mélange, qu'il soit solvant ou soluté :
(G)
- Fugacité d'un solvant
Si dans la relation (G) le corps est un solvant , seules les fugacités des solutés dépendent de sa quantité ; en conséquence :
Par définition :
qui donne, étant l'un des solvants et les ne dépendant pas de la composition :
On introduit :
En pondérant par la quantité du soluté puis en sommant sur l'ensemble des solutés :
On pose :
On obtient, en reprenant la relation (G) issue de l'enthalpie libre d'excès :
d'où finalement la fugacité de tout solvant dans le mélange multicomposants[10] :
Fugacité d'un solvant :
- Fugacité d'un soluté
Si dans la relation (G) le corps est un soluté , les fugacités de référence des solvants et des solutés ne dépendent pas de sa quantité. Ainsi :
On obtient la fugacité pour tout soluté dans le mélange multicomposants[10] :
Fugacité d'un soluté :
Vérifications
- Vérification des expressions de l'enthalpie libre d'excès
L'expression de l'enthalpie libre d'excès :
- (A)
donne, en distinguant les solvants et les solutés :
En regroupant les termes des coefficients d'activité :
- (B)
En considérant que :
avec le développement de la première somme de (B) donne :
et avec la définition de et :
et finalement :
(C)
Par conséquent, on retrouve, par les relations (A), (B) et (C), les relations sur l'enthalpie libre d'excès :
Enthalpie libre d'excès :
- Vérification de la relation de Gibbs-Duhem pour les fugacités
Pour tout composant du mélange on pose :
avec pour les solutés. Pour tout composant du mélange on a :
Puisque les des solutés et les des solvants sont indépendants de la composition, on obtient :
- (D)
Si dans la relation (D) le corps est un solvant, on a, avec la relation (C) :
D'autre part, puisque est l'un des solvants , les dépendent de sa quantité et par définition :
D'où pour tout solvant , avec la relation (D) :
- (E)
Si dans la relation (D) le corps est un soluté, on a, avec la relation (C) :
D'autre part, puisque n'est pas un solvant , les ne dépendent pas de sa quantité :
D'où pour tout soluté , avec la relation (D) :
- (F)
On vérifie en conséquence, par les relations (E) et (F), la relation de Gibbs-Duhem à pression et température constantes pour tout corps du mélange :
Relation de Gibbs-Duhem à pression et température constantes
pour tout corps du mélange, soluté ou solvant :