Utilisateur:PaulPetit67/Brouillon15

Jean Murat (1922-2021" "Murat, Jean, Auguste, Général de division (E.R.). Né le 30 août 1922 à Meknès (Maroc). Fils d'Eugène Murat, Adjudant-chef, et de Mme, née Pauline Delouche. Mar. le 21 janvier 1957 à Mlle Lucienne Botey (1 enf. : Jean-Luc). Etudes et diplômes : lycée Bougeaud d'Alger; diplôme de l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, brevet de l'Ecole supérieure de guerre. Carrière : Elève à l'Ecole des aspirants de Cherchell (1943), Sous-lieutenant chef de section au 4e régiment de tirailleurs tunisiens (1943-44), campagnes d'Italie et de France, Lieutenant stagiaire à l'Ecole d'application de l'infanterie d'Auvours (1946), Chef de section de fusiliers-voltigeurs au 1er puis au 3e régiment de tirailleurs algériens (1947-49), Capitaine (1951), Commandant de compagnie au 22e bataillon de tirailleurs algériens en Indochine (1949-51) puis au 1er régiment de tirailleurs algériens (1952-54), à nouveau au 22e bataillon de tirailleurs algériens en Indochine (1954-56), Chef de bataillon au 7e régiment de tirailleurs algériens à El-Kantara, Mac-Mahon puis à Barika (Algérie) (1957-61), Commandant (1958), Stagiaire à l'Ecole supérieure de guerre (1963-65), Lieutenant-colonel (1963), Chef du 3e bureau à l'état-major de la 7e région militaire à Marseille (1965-68), Colonel, Chef de corps du 7e régiment d'infanterie (1968-70), Chef de corps et Commandant en second de l'Ecole d'application de l'infanterie (EAI) de Montpellier (1970-72), Auditeur du Centre des hautes études militaires (CHEM) et de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) (1972-74), Général de brigade, Commandant de la 13e brigade motorisée à Constance (République fédérale allemande, RFA) (1974-76), Général adjoint au général commandant la 4e Région militaire de Bordeaux (1976-78), Général de division, Commandant de la 23e division et de la 12e division à Rouen (1978-81). Décoration : Grand-croix de la Légion d'honneur et de l'ordre national du Mérite, Croix de guerre 1939-45 et TOE"

généalogie

Études et diplômes : Jean Murat effectue ses études secondaires au lycée Bugeaud d'Alger. Par la suite est diplômé de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et breveté de l'École supérieure de guerre (1963).

Carrière : Il est élève à l'École des aspirants de Cherchell en 1943. Après la reconstitution de l'armée française, il est sous-lieutenant, chef de section au 4e régiment de tirailleurs tunisiens de 1943 à fin 1944, participant aux campagnes d'Italie et de France. "Pendant la guerre 1939-1945, j’ai pris part, en 1944, à la campagne d’Italie et à la Campagne de France comme chef de section de fusiliers voltigeurs au sein du 4ème Régiment de tirailleurs tunisiens (RTT)... J’ai ainsi participé : A la phase défensive d’un mois sur le Castelonne, à 3 km de Cassino, visant à tenir le saillant enlevé aux Allemands, de haute lutte, lors de la deuxième offensive sur Cassino, celle communément appelée la bataille du Belvédère. Une défensive caractérisée par des bombardements journaliers intensifs. - aux combats de rupture de la ligne Gustave à Castelforte, - aux combats de rupture de la ligne Hitler à Pico et au Campo del Morti notamment, - à l’exploitation en direction du Nord, facile jusqu’à Rome, extrêmement dure au- delà. Un combat retardateur amenant des accrochages ponctuels tout aussi sanglants que les combats devant la ligne Gustave. Sienne délivrée, le régiment se regroupera dans la région de Casanova où il se réorganisera et s’entrainera en vue du débarquement dans le sud de la France."

En 1946, il est lieutenant stagiaire à l'École d'application de l'infanterie d'Auvours. De 1949 à 1951, il est chef de section de fusiliers-voltigeurs au 1er puis au 3e régiment de tirailleurs algériens.

Il commande ensuite une compagnie au 22e bataillon de tirailleurs algériens en Indochine de 1949 à 1951. Blessé en décembre, il est rapatrié en Algérie début 1951. Promu capitaine, il commande en Algérie une compagnie au 1er régiment de tirailleurs algériens de 1952 à 1954. Il retourne ensuite en Indochine comme commandant de compagnie au 22e RTA de 1954 à 1956. "J’ai ensuite effectué deux séjours de guerre en Indochine comme commandant de compagnie, de 1949 à 1951 avec le 22ème Bataillon de tirailleurs algériens (BTA) et de 1954 à 1956 au sein du 22ème Régiment de tirailleurs algériens (RTA)."

Promu chef de bataillon en 1958, il prend part à la guerre d’Algérie pendant cinq ans de 1957 à 1961 en tant que chef de bataillon chargé de la cellule opérationnelle du groupement formé autour du 7e RTA. "J’ai enfin pris part à la guerre d’Algérie pendant cinq ans en tant que chef de bataillon chargé de la cellule opérationnelle du groupement formé autour du 7ème RTA".

Promu lieutenant-colonel en 1963, il intègre l'École supérieure de guerre de 1963 à 1965, obtient son brevet puis de 1965 à 1968, il assume les responsabilités de chef du 3e bureau à l'état-major de la 7e région militaire à Marseille. Promu colonel, il est chef de corps du 7e régiment d'infanterie (7e RI) de 1968 à 1970 puis chef de corps et commandant en second de l'École d'application de l'infanterie (EAI) de Montpellier de 1970 à 1972.

Il est auditeur puis professeur au Centre des hautes études militaires (CHEM) et à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) de 1972 à 1974. Promu au grade de général de brigade en 1974, il reçoit le commandement de la 13e brigade motorisée à Constance, en République fédérale allemande (RFA), de 1974 à 1976. De 1976 à 1978, il occupe le poste de général adjoint au général commandant la 4e région militaire de Bordeaux, puis, promu au grade de général de division en 1979, il reçoit le commandement de la 12e division à Rouen de 1978 à 1981.

Décorations : Le général Jean Murat a été honoré de plusieurs décorations, dont la Grand-croix de la Légion d'honneur et de l'ordre national du Mérite, ainsi que la Croix de guerre 1939-45 et la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs (TOE).


Jean Murat est né le 30 août 1922 à Meknès au Maroc. Il prépare le concours d’entrée à Saint-Cyr lorsque les Américains débarquent au Maroc en novembre 1942. Il s’engage et entre à l’École des aspirants de Cherchell, en sort aspirant et participe à la campagne d’Italie puis à la campagne de France dans les rangs du 4ème RTT (tirailleurs tunisiens). Lieutenant en 1946, capitaine en 1951, il effectue deux séjours en Indochine. Breveté de l’école de guerre, il arrive au 7ème RTA en 1957 en Algérie où il est chargé des opérations. Chef de bataillon en 1958, il est de retour en métropole en 1961. Il commandera le 7ème RI à Landau (1968-1970), chef de corps et commandant en second l’EAI à Montpellier (1970-1972), auditeur puis professeur au CHEM et commandant la 13ème Brigade motorisée à Constance (FFA). Général de division en 1979, il rejoindra la 2ème section en 1982.

Même si le 1er séjour de 27 mois (1949-1952) en Indochine du lieutenant, puis capitaine Murat à la tête de la 4ème compagnie du 22ème BTA n’a pas été une promenade de santé (divers postes en Cochinchine avant les interventions à Travinh puis au Tonkin), il y a été blessé par balle au ventre, l’intensité des combats n’a rien eu de comparable avec l’épopée du 4ème RTT au sein de la 3ème DIA (division d’infanterie algérienne) aux ordres du général de Monsabert, elle-même grande unité du CEF (Corps expéditionnaire français d’Italie) aux ordres du général Juin.

L’aspirant Murat est chef de section, et quelquefois même à la tête des 3 sections de grenadiers voltigeurs de sa compagnie. Combats parmi tant d’autres, les combats terribles, déroulés pour la conquête du Belvédère dans le massif des Abruzzes lors de la bataille de Monte Cassino, ont permis aux troupes du CEF de déborder puis d'enfoncer la ligne Gustave, livrant ainsi aux Alliés la route vers Rome, interrompue depuis janvier 1944. Mais à quel prix ! "Sur cette position, plusieurs fois prise, perdue et reprise, le 4ème RTT accomplit un des faits d’armes les plus brillants de la guerre au prix de pertes énormes." (Charles de Gaulle Mémoire de guerre Tome II). Après les combats du Belvédère, le 4ème RTT sera bien plus que décimé : les trois quarts des cadres sont tués ou blessés, 279 hommes sont tués (dont 15 officiers), 426 hommes sont portés disparus (dont 5 officiers) et 800 hommes sont blessés (dont 19 officiers), soit au total les deux tiers de l'effectif engagé dans les combats. Le deuxième bataillon a été anéanti en presque totalité. Certaines compagnies perdent parfois la quasi-totalité de leurs effectifs. La campagne d'Italie figure parmi les combats les plus longs et les plus durs de la seconde guerre mondiale. Reconstitué après le Belvédère, le 4ème RTT participera à la bataille du Garigliano, puis, au débarquement en Provence, à Hyères, Porquerolles et Toulon. Il effectuera une brillante campagne dans les Vosges et jusqu'en Allemagne. Le 4e R.T.T. est en particulier le premier régiment français à pénétrer en Allemagne en 1945 mais sans l’aspirant Murat. « Nous étions 17 aspirants à avoir choisi le 4ème RTT à la sortie de Cherchell, en 1943. Un an après, en décembre 1944, j’étais le seul rescapé. Tous les autres avaient été mis hors de combat. Mon tour devait arriver le 14 décembre, au sommet du Hohneck, où je fus fait prisonnier. »


"L'armée de Terre a appris avec beaucoup de tristesse et une profonde émotion la disparition d'un de ses grands soldats et un de ses magnifiques chefs militaires, le général de division Jean Murat. En ces moments douloureux, je pense bien évidemment à votre famille, à ses amis et à l'ensemble de ses frères d'armes. Grand-croix de la Légion d'honneur et grand-croix de l'ordre national du Mérite, cité a douze reprises pour des actes de bravoure, ses décorations sont le reflet d'une vie entièrement tournée vers les autres et consacrée à la défense de la France. Sa carrière au service des armes de son pays est un exemple tant elle est source d'inspiration pour les hommes qui l'ont connu. De celle-ci, je retiens plus particulièrement les combats de 1944 pendant lesquels il a été un modèle de courage, à la tête de sa section de tirailleurs tunisiens. Commandant de compagnie en Indochine, il confirma ses qualités de chefs de guerre dans les provinces de Gogong et de Travihn. Le 16 décembre 1950, au cours de rudes combats sur l'île de Mihn, il fut blessé par balle en manoeuvrant pour porter secours à la compagnie de tête, prise sous un feu violent. En Algérie, au cours de ses affectations successives entre 1957 et 1961, il joua un rôle déterminant dans le succès de nombreuses opérations en tant que chef du 3e bureau du secteur d'El Kantara puis comme adjoint « opérations et instruction » du 7e régiment de tirailleurs. Le général de division Jean Murat était donc de ceux que l'on suivait avec enthousiasme même lorsqu'il conduisait vers le danger. Officier de caractère, il commandait avec son intelligence tout autant qu'avec son coeur. Profondément aimé de ses hommes, il leur a consacré sa vie, notamment pendant son temps de chef de corps à la tête du 7e régiment d'infanterie ou comme commandant de la 13e brigade motorisée puis de la 12e division d'infanterie. Ayant servi la France avec passion, il avait la patrie au coeur, il s'est dévoué pour elle. Je mesure combien la disparition d'un tel homme peut vous affecter" (Thierry Burkhard, chef d'état-major des armées)


"Le Général Jean MURAT est décédé chez lui, à Montpellier, le 11 Mai à l'âge de 98 ans, longévité exceptionnelle pour ce chef qui pendant 20 ans a connu la guerre, les blessures et dont les chapitres de sa vie sont des chapitres de l'Histoire de France. Jean, Auguste MURAT est né en août 1922 à Meknès, au Maroc, dans une famille de militaires et préparait le concours d'entrée à Saint-Cyr lorsque le 8 novembre 1942, les Américains ont débarqué au Maroc. Dans le but de mettre sur pied une force importante, tous les jeunes Français de plus de 18 ans ont été mobilisés et l'école de Cherchell, organisée pour former les chefs de section, l'école de Saint-Cyr ayant été volatilisée par l'invasion de la Zone Libre par les Allemands, a en quelque sorte été recréée sur place. Jean MURAT a donc pu obtenir le titre de Saint-cyrien de la promotion "VEILLE AU DRAPEAU" et quitter Cherchell comme aspirant. Commence alors une brillante carrière où il s'est distingué par son grand courage. Affecté au 4e régiment de tirailleurs tunisiens, formation de la 3e division d'infanterie algérienne (DIA), commandée par le général de MONTSABERT, une des grandes unités du Corps Expéditionnaire Français - CEF - en Italie aux ordres du général JUIN, l'aspirant MURAT participe aux terribles combats de la conquête du Belvédère lors de la bataille de Monte Cassino qui ont permis de déborder puis d'enfoncer la ligne GUSTAV, livrant aux Alliés la route vers ROME. Le CEF s'y est distingué, le 4° RTT tout particulièrement, mais à quel prix ! Le sous-lieutenant MURAT débarque en Provence le 15 août 1944. Il fait toute la campagne de France jusque dans les Vosges où il est blessé et fait prisonnier pendant les durs combats du Honnecq en novembre 1944. Il est le dernier rescapé des 17 aspirants de sa promotion de Cherchell du 4e RTT. Il est interné dans un offlag en Allemagne. À sa libération en avril 1945, il rejoindra le 1er RTA à Blida. Désigné pour l’Indochine, le lieutenant MURAT sert au 22e bataillon de tirailleurs algériens de 1949 à 1951, comme commandant de compagnie. Lors des violents combats de Tra-Vinh en Cochinchine, il est grièvement blessé et rapatrié à Oran. Après sa convalescence, il est affecté au 1er RTA en qualité d’instructeur et repart en Indochine au même bataillon en qualité de commandant en second de 1954 à 1956. À son retour, il est affecté en Algérie au 7e RTA. Il participe aux opérations de maintien de l’ordre dans les Aurès en qualité de chef des opérations. Il est promu chef de bataillon en 1958. Il gardera un souvenir très marqué de cette guerre qui ne disait pas son nom et de la fidélité de ses tirailleurs. Il prend en 1968 le commandement du 7e RI à Landau (FFA). Promu général en 1974 après les stages au CHEM et à l’IHEDN, il prend le commandement de la 13e brigade motorisée à Constance (FFA). En 1976, il assume les fonctions de général adjoint à la 4° région militaire à Bordeaux, et en 1978, celles de commandant de la 23° division militaire à Rouen. Général de division en 1979, il met sur pied et commande la 12e division d'infanterie. Après cette brillante carrière, le général MURAT est admis en 2e section en 1982 et s'installe à Montpellier. Là, il assure pendant de nombreuses années les fonctions de président du conseil d'administration du Musée de l'Infanterie pour en faire le magnifique musée national que nous avons connu. Titulaire des 3 Croix de guerre, 39/45, TOE et Valeur militaire, totalisant 12 citations dont 3 à l’ordre de l'armée, deux fois blessé au combat, le général Jean MURAT, Grand croix de la Légion d'honneur, Grand Croix de l'ordre du Mérite, a été un grand serviteur de la France". (général Jean KIEFFER)