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AA(PIERRE VAN PER)
modifier, jurisconsulte distingué, naquit au commencement du -16e siècle, à Louvain, où il devint professeur de droit ; il fut ensuite assesseur du conseil souverain de Brabant, puis président du conseil à Luxembourg. Il mourut en 4594. On a de lui : Commentariumdeprivilegiis creditorum ; Pro- chiron sive Enchiridion judiciarium. Il était issu d'une ancienne famille de la Belgique, qui, investie déjà au 10e siècle de fiefs nombreux, avait donné des châtelains à Bruxelles et se montra constamment attachée à la liberté et a l'indépendance de sa patrie opprimée par la puissance espagnole. -Trois de ses parents ( Adolphe, Philippe et Gérard van der AA) présentèrent, en 1366, à Marguerite de Parme, gouvernante des Pays-Bas, des remontrances énergiques contre la tyrannie de Philippe II. G-T.{RC}
AA (PIERRE VAN DER)
modifier, géographe et libraire-éditeur, établi à Leyde, publia, au commencement du e siècle, un grand nombre de cartes et plusieurs recueils de voyages, entre autres : \° Collection de voyages dans les deux Indes, Leyde, 1706, 8 vol. in-fol. ; 2° Recueil de voyages en France, en Italie, en Angleterre, en Hollande et en Moscovie, Leyde, vol. in-12 : ces deux ouvrages sont en hollandais a un Atlas de deux cents caries faites sur les voyages de long cours, depuis le 45e siècle jusqu'à la fin du 17e ; mais ces cartes sont la plupart inexactes ; un recueil de figures, connu sous le titre de Galerie agréable du monde, où l'on voit, en un grand nombre de cartes et de figures, les empires, royaumes, républiques, provinces, villes, etc., des quatre parties du monde, Leyde, <>6 vol. in-fol. reliés en Cette énorme collection, qui est sans texte, était néanmoins alors un des monuments les plus précieux de la géographie ; mais les progrès que cette science a faits, et les variations qu'elle a éprouvées, en ont diminué l'utilité. Cet infatigable éditeur a encore publié un Recueil de divers voyages curieux faits en Tartane et ailleurs, 1729, 2 vol. in-4 ( Voy. BERGERON Pierre ). H a aussi rendu service à la botanique, en publiant plusieurs ouvrages intéressants, qui seraient restés inédits sans son zèle éclairé pour les sciences, entre autres : le Botani- con parisiense, de Vaillant ; les Œuvres posthumes de Malpiyhi. Il réimprima en latin le Discours sur la structure des fleurs, de Vaillant ; enfin il aétérédi-{RC} JNIVERSELLE.{RC} leur du Thésaurus anliquitatum grœcarum de J. Grônorius, du Thésaurus anliquitatum Italiœ^ etc. Van der Aa mourat vers l'an 1750. Son catalogue, qui parut à Amsterdam en 1729, contient la liste très détaillée de ses nombreux ouvrages géographiques.-Son frère, H. van der AA graveur de cartes géographiques, a travaillé principalement pour ses éditions. E--s.{RC}
A A ( C.-C. HENRI VAN DER )
modifier, ministre luthérien, né à Zwoll en -17-18, fit ses études à Leyde, se rendit, en 1737, à l'université d'îéna, ftit nommé, en 1759, président de la communion luthérienne à Alcmaer, et, en 1742, à Harlem, où il prêcha pendant cinquante et un ans avec tant de succès, que son église était toujours remplie d'auditeurs de toutes les religions. Il fut un des fondateurs et le secrétaire de la Société hollandaise des sciences, érigée à Harlem en S2. On a de lui des sermons et des mémoires sur l'histoire naturelle lus dans cette Société. Un an avant sa mort, en 1792, il eut le rare plaisir de célébrer, pour la cinquantième fois, l'anniversaire de son entrée dans le ministère. Un des meilleurs artistes de la Hollande, J.-G. Holtrey, a consacré cet événement par une médaille dont la description se trouve dans le 10e vol. duKunsl-enLellerbode. D-G.{RC}
AAGARD (NICOLAS)
modifier, naquit en 16(2, à Viborg. Après avoir achevé ses études à l'université de Copenhague, il visita les principaux États de l'Europe pour étendre ses connaissances. De retour en Danemark, il embrassa l'étal ecclésiastique et cumula quelque temps les fonctions du pastoral avec celles de recteur d'une école. En 1647, il fut nommé professeur d'éloquence à l'académie de So- roë, et bientôt il joignit à cette chaire les places de conservateur de la bibliothèque et de secrétaire de l'académie. Diverses thèses et plusieurs opuscules lui avaient déjà mérité la réputation d'un savant philologue et d'un habile critique ; et il s'occupait de travaux plus importants, lorsqu'une mort prématurée l'enleva, le 22 janvier 1637. On cite de lui : de Stylo Novi Testamenti ; de Usu syllogismi in theo- logia ; de Oplimo Génère oratorum ; Prolusio- nes in Tatilum, Soroë, in-4° ; Ânimadversiones in Ammianum MarceUinwn contra Saxhorn, Soroë, in-4° ; de Ignibus subterraneis ; de Nido phœnicis M-B-N.{RC}
AÀGÀRD (CHRISTIAN)
modifier, poëte danois, ne à Viborg, en 1616, frère cadet du précédent, fut professeur de poésie à Soroë, puis à Copenhague, et mourut en 1664. On a de lui quelques poésies latines qui étaient estimées de son temps ; elles ont été recueillies dans le t. 4" des Deliciœ quorumdam poêla- rum danorum Fredcrîd Roslgaard, p. 559, Lug- duni Balavorum, -1695, 2 vol. in-12. Sa vie, écrite par son fils ( Se-werà ), se trouve clans le même recueil. M- B-N.{RC}
ÀÂGESE'N (SvENB
modifier, connu aussi sous le nom latin Sueno Agonis F.), historien danois, florissait en du temps de l'archevêque Absalon, dont il paraît avoir été le secrétaire. Il écrivit, par ordre de ce prélat, une histoire du Danemark, sous ce titre : Compendiosa Historia regum Daniœ a Sltioldo ad Camitum YI...Cet ouvrage est très inférieur pour le style à celui de Saxo Gramraaticus ; mais sur quelques points de critique historique, Svend Aagesen a eu des opinions plus conformes à la tradition des Islandais, adoptée aujourd'hui par les savants du Nord. Il ne remonte pas jusqu'à Dan Ier, roi fabuleux de Saxo. On a encore de lui : Historia legum casfren- sium régis Canuti Magni ; c'est une traduction latine de la loi dite de Wilherlag, donnée par Canut le Grand et publiée de nouveau par Absalon, sous le roi Canut VI. Aagesen Ta mise en tète d'une notice historique sur l'origine de cette loi. On trouve l'un et l'autre ouvrage dans le recueil intitulé : Sueno- nis Agonis filii, Chrislicrm ncpotis, primi Daniœ gcniis hîslarici, quœ cxiant Opuscula. Stcphanus Johannis Sfep/mniHS, ex vetuslifsimo codicc mc-m- braneo Ms. regiœ bibliothecce Hafniensis, prunus publid juris fecit. Sorœ, typis Hcnrici Crusii, -1642, pages in-8°. Dans cet intitulé, il faut, par rcgice bibliothccœ, entendre la bibliothèque de l'université de Copenhague. On trouve encore l'Histoire de Danemark de Svend Aagesen insérée avec des notes excellentes, dans'les Smp£oresdeLangebeck,t. Ier, p. 42, suiv. La traduction des Liges easlrcnses régis Canuti Magni est également imprimée dans les Scriplores, t. 5, p. -159, sqq. M-B-N.{RC}
AARE ( DIRK VAN DER )
modifier, évèque et seigneur d'Utrecht dans le 13e siècle, avait été prévôt à Maè's- tricht. Parvenu à l'épiscopat, il eut bientôt à soutenir une guerre périlleuse contre Guillaume, comte de Hollande, qui le battit, le fit prisonnier à Stavoren, et se disposait à le faire transférer au couvent d'Oosterzée, lorsque les moines, aidés des habitants de l'évêché d'Utrecht, délivrèrent, leur souverain. Celui-ci dissimula d'abord son ressentiment ; mais le comte de Hollande ayant été à son tour surpris et fait prisonnier par le comte de Brabant, Àare profita de cette circonstance pour s'emparer de plusieurs places de la Hollande. Guillaume étant rentré daas ses Étals après avoir acheté sa liberté, l'évêque d'Utrecht fut obligé de, lui accorder la paix, qui ne fut pas de longue durée. ; Le comte de Looz, qui avait épousé la fille de Guillaume, ei qui était devenu son ennemi, n'eut pas de peine à communiquer son ressentiment à Aare ; il lui vendit ; pour f, 000 marcs d'argent, l'investiture{RC} du comté de Hollande, et tous deux se mirent en campagne pour s'en emparer. Ils eurent d'abord quelques succès ; mais bientôt obligés d'abandonner leurs conquêtes, ils furent réduits à chercher leur sûreté dans les murs d'Utrecht. Aare s'empara néanmoins ensuite de Dordrecht, qu'il pilla et. réduisit en cendres ; cependant il fut contraint de faire la paix, et de renoncer à tous les projets d'envahissement qui avaient occupé son règne. 11 mourut à Dewenter, l'an 12)2, après avoir régné 14 ans, et fut inhumé dans la cathédrale d'Utrecht. D-G.{RC}
AARON
modifier, premier grand prêtre des Juifs, fils d'Amram et de Jochabed, arrière-petit-fils de Lévi, frère de Moïse, et né trois ans avant lui, en Egypte, vers Tan 2450 delà création (1374 ans avant J.-C.). Lorsque Dieu voulut affranchir son peuple de la captivité d'Egypte, il associa Âaron à Moïse pour cette importante mission ; et les deux frères se rendirent ensemble auprès du roi d'Egypte pour lui annoncer les ordres du Seigneur, ce qui ne fit qu'endurcir encore plus le cœur de ce monarque. Pour le convaincre de la vérité de leur mission, ils furent obligés d'avoir recours à des prodiges. Aaron changea en serpent la verge de Moïse ; les magiciens du roi opérèrent le même miracle, mais le serpent d'Aaron dévora tous les autres. Rien de tout cela ne put ébranler le monarque ; Aaron changea alors en sang les eaux de l'Egypte. On vit naître une multitude de grenouilles, de sauterelles, etc. A la voix de l'envoyé de Dieu, la peste se joignit à tous ces fléaux, et la terre fut couverte des plus épaisses ténèbres. L'ange du Seigneur frappa de mort tous les premiers-nés des Égyptiens, et il épargna ceux des Israélites. Pharaon consentit alors seulement à laisser partir les Hébreux. Aaron était doué de beaucoup d'éloquence. Dans plusieurs circonstances, ce fut lui qui parla à Pharaon et au peuple, pour Moïse, qui avait de la peine à s'exprimer. Moïse, allant recevoir sur le mont Sinaïles tables de laloi.conduisitaveclui Aaroii, qu'accompagnèrent Nadab et Abiu, ses fils, et soixante-dix vieillards d'Israël. Dieu se fit voir à eux ; mais Moïse, étant retourné seul sur la même montagne, y demeura pendant quarante jours : les Hébreux, mécontents de son absence, demandèrent à Aaron de leur faire des dieux qui pussent les conduire et marcher devant eux. Aaron, ne sachant comment résister à une multitude séditieuse, eut la faiblesse de consentir à sa demande ; et employant les pendants d'oreilles, ainsi que les autres bijoux que les femmes et les enfants lui fournirent, il fit fondre un veau d'or, à l'imitation du bœuf Apis, que les Égyptiens adoraient, et qu'une partie des Hébreux eux-mêmes avaient adoré en Egypte. Le peuple révéra cette idole comme le dieu qui l'avait délivré de l'esclavage ; on lui dressa un autel ; on lui offrit des sacrifices, et on dansa autour d'elle. Tandis qu'Israël se livrait à ce culte sacrilège, Moïse descendit de la montagne, et accabla de reproches son frère et les Hébreux. Aaron, qui n'avait été coupable que par faiblesse, essaya dé s'excuser : il répondit à son frère que les menaces des Israélites l'avaient effrayé : «Vous savez, dit-il, que ce peuple est méchant. » Dieu vit la pureté de »- <{RC} cœur et lui pardonna. Aaron -ne fut point compris dans le massacre des rebelles, qui fut exécuté par les enfants de Lévi, armés du glaive exterminateur ; des plus coupables périrent dans le jour même. D'après la loi de Dieu, que 31oïse donna ensuite au peuple, Aaron et ses quatre fils, Nadab, Abiu, Éléazar et Ithamar furent appelés à exercer la suprême sacrificature. Moïse les purifia par l'eau sacrée, et revêtit Aaron des habillements de sa dignité, c'est-à-dire d'une robe couleur d'hyacinthe, d'une tunique de lin, de Fépliod, et du ralional, ou pectoral, sur lequel étaient gravés les noms des douze tribus d'Israël. L'huile sainte répandue sur la tête d'Aaron, et la mitre dont on le décora, achevèrent la consécration. Sur le devant de la mitre, était une lame d'or où on lisait ces mots : La sainteté est au Seigneur. Le grand prêtre portait aussi sur sa poitrine les emblèmes appelés urim et £/wrmnfm, par le moyen desquels Dieuavait promis de lui découvrir ses volontés. La dignité à laquelle Aaron venait d'être élevé excita de grandes jalousies ; Coré, qui descendait de Lévi au même degré que lui, et qui jouissait d'une grande considération par son âge et ses richesses, voulut lui disputer la sacrificature suprême ; mais Dieu l'engloutit dans le sein de la terre avec ses deux complices, Abiron, Dathan, et deux. cent cinquante autres qui s'étaient soulevés contre Moïse et Aaron, et les avaient obligés à se réfugier dans le tabernacle. Dieu allait les venger, eu envoyant contre le peuple un feu dévorant, lorsque, l'encensoir à la main, Aaron, se plaça entre les morts elles vivants, et ohiint la grâce d'Israël. Dieu, pour mieux confirmer le choix qu'il avait fait d'Aaron, opéra de nouveaux prodiges Le grand prêtre fit écrire sur douze verges les noms des iribus : celui d'Aaron était sur celle de la tribu de Lévi ; on les plaça toutes- dans le tabernacle, et le lendemain on vit que celle d'Aaron s'était couver !e de Heurs et de fruits. Le feu du ciel consuma ensuite l'holocauste d'Aaron ; mais deux des enfants de ce pontife, Nadab et Abiu, ayant mis dans l'encensoir du feu étranger, malgré la défense de Dieu, furent aussitôt foudroyés ; et Moïse ne permit point qu'Aaron pleurât ces coupables que le Seigneur avait punis. Les fonctions d'Aaron et de sa famille étaient de garder le sanctuaire, dont ils avaient seuls la permission d'approcher. Eux seuls aussi pouvaient accomplir toutes les cérémonies qui se pratiquaient en deçà du voile placé à l'entrée du lieu saint. 11 leur était défendu de boire du vin ou toute autre liqueur enivrante quand ils devaient entrer dans le sanctuaire. Toutes les offrandes qui n'étaient point destinées à être bnïlées sur l'autel leur appartenaient, mais les mâles seuls de cette famille avaient le droit d'y participer, et ils étaient obligés de s'en nourrir dans l'intérieur du lieu saint. (Voy, LÉVI.) La vie d'Aaron n'offre plus rien de remarquable jusqu'à sa mort. Les Israélites, arrivés pour la seconde fois à Cadès, étaient sur le point d'entrer dans la terre promise ; Aaron soupirait comme les autres après cet heureux événement ; mais Dieu, pour le punir de ce qu'il avait douté de sa puissance, auprès de ce même rocher où il se trouvait alors, et qu'il lui avait autrefois ordonné de{RC} frapper pour en faire jaillir une source d'eau, lui signifia qu'il mourrait sans passer le Jourdain. Aaron, résigné à cette volonté sainte, se transporte sur la montagne de Hor, où Moïse le dépouille des habits pontificaux, dont Eléazar, son Ois, est aussitôt revêtu, à la vue de tout le peuple ; et Aaron expire entre les bras de son frère, à l'âge de 425 ans, <en ayant passé dans l'exercice du sacerdoce. L'alliance que le Seigneur avait faite avec lui et avec toute sa postérité dans sa personne, à l'exclusion de tout autre, devait durer autant que la nation dont il était 10 grand prêtre. Les Juifs modernes ont mis le nom cl'Aaron clans leur calendrier. II y eut à Jérusalem quatre-vingt-six grands prêtres depuis Aaron jusqu'à la destruction de temple. Cette dignité était essentiellement à vie ; mais lorsque les Romains se furent rendus maîtres de la Judée, les empereurs en disposèrent à leur gré et la vendirent quelquefois ù l'encan. (Yoy. MOÏSE.) D-T.{RC}
AARON (Saint)
modifier, fondateur du premier monastère qui ait été élevé en Bretagne, naquit dans celte province, au commencement du 6e siècle* II virait clans l'exercice des vertus chrétiennes, au milieu de sa famille, nouvellement convertie, ainsi que lui, lorsque St. Malo arriva dans le même pays avecl'ijiten- tion d'y prêcher la foi. Les deux saints réunirent leurs prédications. Peu de temps après, St. Aaron, ayant assemblé autour de lui plusieurs néophytes, céda à leurs instances, bâtit un monastère et consentit à être leur père spirituel ; il les gouverna avec autant de sagesse que d'édification jusqu'à sa mort, arrivée en 580. On célébrait sa fête le 22 juin, dans le diocèse de St-Malo, et il y avait, avant Ja révolution, une paroisse sous son invocation clans celui de Sl-Brieuc. G-s.{RC}
AARON, d'Alexandrie, ou AHRQN,
modifierprêtre et médecin célèbre, florissait. vers Fan 622. Dans un ouvrage divisé en 50 livres, connu sous le nom de Pcmdeclœ, et écrit en langue syriaque, il a faiblement commenté les ouvrages des médecins grecs. C'est par le secours de ces versions syriaques que les Arabes commencèrent à connaître les ouvrages des Grecs. Le premier qui les ait traduits dans la langue arabe est le médecin Maderjawaihus, Syrien et juif, qui, vers l'an 683, donna une interprétation des Pan- deetes. Aaron est aussi le premier qui ait fait connaître, dans un traité en langue syriaque, la petite vérole, que quelques-uns veulent à tort faire remonter jusqu'aux Grecs, et dont quelques autres n'assignent l'origine qu'au temps des Arabes. C. et A.{RC}
AARON ou HAROUN, surnommé An-RÉcm'D,
modifierle Juste, S- calife abasside, et l'un des princes les plus célèbres de sa dynastie, naquit à Rey, en \48 de l'hégire (7CS-6 de J.-C.). Mahcly, son père, confia sa jeunesse aux soins de Yahya le barméeyde. ( Voy. MAÏIDY et BAKMÉCYDE. ) Dès l'année 779, il débute dans la carrière militaire par une expédition contre les Grecs, à qui il enlève la ville de Samalica, avec un immense butin. Il n'obtint pas moins de gloire dans une seconde expédition qui eut lieu deux ans après. L'impératrice Irène envoya contre lui Nicétas, soa général. Le fils du calife, dédaignant de se mesurer{RC} avec cet infidèle, fait marcher contre lui Yézyd, son lieutenant, qui met en fuite les Grecs, et tue lent- chef. Après cette victoire, Haroun longe le Sangaris à la tête d'une armée de 93,000 hommes, traverse la Bithynie, et pénètre jusqu'au Bosphore. Ses lieutenants n'obtinrent pas moins de succès. Lacha- nodracon, le plus habile général grec, fut battu, et trois armées arabes, prêtes à se réunir, menacèrent Constantinople. Irène députa auprès du vainqueur Staurace, Antoine, et Pierre, grand maître du palais. A peine ces trois officiers sont-ils arrivés au camp d'Haroun, qu'il les fait jeter en prison, sous prétexte qu'ils n'avaient point de lettres de sauvegarde. Irène, privée de ses conseillers, et livrée à elle-même, se soumit à la loi du vainqueur, et s'engagea à payer un tribut annuel de 70,000 pièces d'or environ un million ), à faire pratiquer des chemins pour le retour de ses ennemis, et à leur indiquer leur route par des colonnes élevées de distance en distance. Au retour de cette expédition, le calife, père d'Haroun, le déclara successeur du premier de ses fils nommé Hady. ( Voy. HADÏ'. ) Ce calife mourut en 169 de l'hégire (785-6) ; et Haroun, loin de profiter pour usurper le trône de l'absence de son frère, occupé à faire la guerre en Djordjan, le proclama calife, et reçut en son nom le serment de fidélité des troupes. Le mérite éclatant d'Haroun, et la confiance dont l'avait honoré son père, excitèrent la jalousie de Hady. À celte jalousie se joignait un ressentiment particulier : Haroun avait reçu de son père mourant un diamant d'une rare beauté, et le "portait à son doigt. Hady, lorsqu'il fut calife, désira le posséder, et le fit demander à Haroun, un jour qu'il se promenait sur les bords du Tigre. Haroun refusa de donner ce gage précieux de la tendresse de son père ; et Hady ayant ordonné qu'on le lui prît par force, il le détacha de son doigt, et le jeta au milieu du fleuve. Ce trait de fermeté ne contribua pas peu à aigrir le calife contre son frère. Il tenta plusieurs fois de le priver de la succession au trône, et n'en fut empêché que par les conseils et l'ascendant de Yahya le barmécyde. Enfin, lassé de l'opposition que ce ministre mettait à ses desseins, et craignant de plus en plus son frère, il ordonna la mort de l'un et de l'autre. Cet ordre allait être exécuté, lorsque le calife mourut lui-même subitement. Cet événement sauva la vie à Haroun, et le mit en possession du trône, le 15 de rebyi Ier, de l'hégire(-14 septembre 786 de J.-C. ). Dès qu'il y fut monté, il s'acquitta de la reconnaissance qu'il devait à Yahya, et en fit le second personnage de l'empire. Telle fut l'origine de la fortune rapide des Barmécydes. Les talents de ce ministre et les services de ses fils ne contribuèrent pas peu à la splendeur du règne d'Haroun. Ce prince possédait un des plus vastes empires qui aient jamais existé, mais cette étendue même était une source de guerres et de rébellions continuelles. Les provinces orientales étaient livrées aux incursions des peuples voisins ; à l'occident, les Grecs attaquaient sans relâche l'empire, déchiré au dedans par la faction des Alycles. Voy. ALI.) Haroun s'opposa lui-même aux Grecs,{RC} tandis que ses lieutenants, et particulièrement FadhI, fils de Yahya, soumirent les peuples rebelles par leurs victoires, ou par une sage administration. En 791, il désigna pour son successeur son fils âgé de 3ans. Ce fut une démarche impolitique d'assurer la couronne à un prince dont il "ne pouvait connaître la capacité ; et le peuple, qui la jugea telle, refusa de reconnaître Amyn, et ne donna son consentement que lorsqu'il y M contraint. En 792, l'alyde Yahya, qui s'était sauvé dans le Déylem, fut reconnu pour iman par les habitants de cette province. Haroun envoya contre lui FadhI, fils de Yahya, qui, par une adroite négociation, l'amena à des dispositions pacifiques. Yahya consentit même à se rendre à la cour du calife, s'il voulait lui donner des lettres de sauvegarde écrites de sa propre main et signées de ses principaux officiers. Haroun dissimula, délivra les lettres de sauvegarde, et lorsque Yahya fut à sa cour, il se saisit de sa personne et le fit mou- Tir. Les écrivains orientaux n'ont point cherché à diminuer l'horreur de ce crime, et les poêles osèrent même déplorer dans des élégies l'assassinat de Yahya, et couvrir de honte le prince des croyants. En 797, Haroun marcha sur Moussoul, et, irrité des rébellions fréquentes des habitants, il lit abattre les murs et les fortifications de cette ville. La même année il rentra dans l'Asie Mineure, enleva Sassaf aux Grecs, et revint chargé d'un riche butin. Il s'acquitta pompeusement, du pèlerinage, en 802, et fit suspendre son testament à la Kaabah. Il y déclarait Amyn son successeur, et lui donnait la Syrie et l'Irac. Mamoun devait succéder a son frère Amyn, et avait pour apanage toute la partie orientale de l'empire. L'apanage deMotassem, son troisième fils, se composait du Djezyreh, clés Tsaghour, de l'A- wasim et de l'Arménie. Nicéphore, qui était monté sur le trône de Constantinople, après la chute d'Irène, écrivit à Haroun pour lui redemander les sommes que lui avait payées cette impératrice. Il ne lui laissait point d'alternative entre la restitution ou la guerre, et ses ambassadeurs présentèrent au calife un faisceau d'épées en signe des intentions de leur maître. Haroun écrivit pour toute réponse sur le dos de la lettre : « Haroun, commandeur des croyants, à Nicéphore, chien de Romain. Fils d'une mère infidèle, j'ai lu ta lettre ; tu n'enten- ciras pas ma réponse, tu la verras. » Et rompant en même temps le faisceau d'épées d'un coup de cimeterre Vous voyez, dit-il aux ambassadeurs, si les armes de votre maître peuvent résister aux miennes ; mais, eût-il mon cimeterre, il lui faudrait encore mon bras. » L'effet suivit de près la menace ; Haroun traverse une partie de l'Asie, assiège Hé- raclée, met tout à feu et à sang, et fait trembler le faible Nicéphore, qui s'offre de lui-même à payer un tribut annuel. Haroun accepta sa proposition et se retira. La rigueur de l'hiver qui suivit parut à Nicéphore une occasion favorable pour refuser de payer le tribut. Mais Haroun, bravant la pluie et le froid le plus rigoureux, traverse de nouveau l'Asie Mineure, et vient encore une fois près du Bosphore recevoir le tribut de Nicéphore. Plus avide d'argent que de{RC} éonquêtes, il se retira aussitôt après. Nicëphore, plus avare que sensible àThonneur, tirait avec peine des sommes considérables de son trésor, pour les livrer à son ennemi. Il rassembla donc toutes les forces de l'empire, se mit à leur tête, et se dirigea sur la Syrie ; Haroun était également entré en campagne à la tête de 153,000 hommes. Les armées se rencontrèrent près de Crase, enPhrygie. Les Grecs furent encore défaits, et Nicéphore reçut trois blessures ; il paya encore une fois le tribut, et Haroun rentra dans ses États pour revenir, deux ans après, à la tête de 500,000 hommes, se venger d'une nouvelle agression. Jl envoya un corps d'armée jusqu'à Ancyre. Nicéphore, aussi prompt à s'effrayer qu'à manquer à ses promesses, demanda la paix, et l'obtint en payant encore des sommes considérables. Haroun, voulant l'humilier et l'accabler du dernier mépris, l'obligea à racheter sa propre personne par 6 pièces d'or, dont 5 pour sa télé, et 5 pour celle de son fils. Ce dernier tribut flattait plus Haroun qu'une victoire brillante. A peine fut-il de retour dans ses États, que Nicéphore rompit ce traité, en faisant rétablir les forteresses détruites. Haroun revint, pril Sébaste, et jura de ne jamais faire la paix avec im aussi vil ennemi. Sans les troubles élevés dans le Khoraçan, et qui exigèrent, sa présence, Constanlinople serait peut-être tombé dès lors au pouvoir des musulmans. Mais, en 807, Haroun alla en Khoraçan, clans le dessein de soumettre Beby ben Leits, qui avait secoué le joug de l'obéissance, et s'était emparé de Saniarcand. Il était parti malade de Raccah, où il faisait sa résidence, et il mourut à Thous, au mois de djoumady, 2% -195 clé l'hégire (mars 809), après un règne de 23 ans, et à l'âge de 47 ans. L'histoire des califes ne nous présente aucun règne aussi brillant. «Jamais l'État ne jouit de plus de splendeur et de prospérité, dit un écrivain arabe, et les bornes de l'empire des califes ne furent jamais plus reculées. La plus grande partie de l'univers était soumise à ses lois. L'Egypte même formait une province de son empire, et celui qui y commandait n'était qu'un de ses lieutenants. Jamais la cour d'aucun calife ne réunit un aussi grand nombre de savants, de poètes et de gens du plus haut mérite. » Haroun eut le bonheur d'être conseillé par de grands ministres, et quoiqu'il faille attribuer à leurs talents l'état brillant de son immense empire, il faut convenir qu'à de grands vices il joignit d'éminentes qualités. Sous son règne, les chrétiens d'Orient n'éprouvèrent point de persécutions. Tl aimait les lettres, et admettait à sa familiarité ceux qui les cultivaient. Bon poêle lui-même, il avait des connaissances très étendues en histoire et en littérature. Sa gaieté naturelle avait rendu sa cour l'asile des plaisirs et d'une aimable liberté. Il aimait beaucoup les échecs ; et il assigna des appointements à ceux qui professaient ce jeu. Ce qui peint surtout Haroun et son siècle, c'est qu'il figure dans presque tous les contes inventés par les Arabes. Mais des qualités aussi belles sont flétries par clés yices et des crimes impardonnables. Il manqua de bonne foi envers Irène ; il usa de la plus noire perfidie à l'égard{RC} de Yahya, et sacrifia, sans aucune raison, la famille des Barmécydes, à qui il devait une partie de sa gloire. (Foi/. YAHYA.) Sa dévotion était feinte, et sa générosité tenait plus à l'orgueil qu'à la grandeur d'aine. Charlemagne jetait alors le même éclat en Occident, et ces deux princes, dignes de s'apprécier, furent en correspondance. Le calife envoya, en 807, une ambassade au monarque français avec les clefs du saint sépulcre. Parmi les présents qu'il lui fit offrir, on remarquait une clepsydre, ou horloge d'eau, regardée alors comme un prodige, un jeu d'échecs, et des plants de légumes et de fruits de différentes espèces, dons inappréciables dans un temps où la France était peu cultivée. Les restes du jeu d'échecs furent déposés, en 1795, à la bibliothèque nationale, où ils se voient encore. La même bibliothèqute possède un petit Coran in-16, écrit en caractères koufyques, sur peau de gazelle, qui a appartenu à Haroun. Amyii, son fils, lui succéda. J-w.{RC}
AARON, BEN - ASE.R
modifier, célèbre docteur juif, entreprit de corriger, avec Ben - Nephtali, les exemplaires hébreux de la Bible. Le premier recueillit les diverses leçons des manuscrits d'Occident, et le second, celles des manuscrits d'Orient. Leurs exemplaires, conservés religieusement, l'un à Jérusalem, l'autre à Babylone, ont servi de modèles à ceux qui ont été faits depuis. Il en est résulté deux sectes parmi les Juifs : celle des occidentaux, qui reconnaît Ben-Aser pour chef, et celle des orientaux, qui suit scrupuleusement Ben-Nephtali. Du reste, leurs corrections n'ont guère pour objet que des minuties grammaticales. L'opinion la plus commune les place dans le 40e ou le 11e siècle. Comme on croit qu'ils étaient chefs d'académies, et que leurs exemplaires sont lespremiersdanslesquelsontrouve les points-voyelles, on a conclu qu'ils eu ont été les inventeurs ; -ce qui fournit un argument plausible en faveur de la nouveauté de ces points, que le commun des rabbinistes fait remonter aune plus haute antiquité. T-1>.{RC}
AARON ( ISAAG )
modifier, né vers le milieu du -H6 siècle, voyagea dans la partie occidentale de l'Europe, et se retira dans sa patrie sous le règne de Manuel Comnène, dont il était né sujet. Ses voyages le mirent à même de rendre des services à son prince ; il devint son interprète pour les langues des différents Etats qu'il avait parcourus ; mais il trahit ses devoirs en révélant les secrets de son souverain aux ambassadeurs des puissances qui résidaient auprès de lui. L'impératrice découvrit son crime, et il fut condamné à avoir les yeux crevés, ses biens furent confisqués. Lorsque Andronic Comnène eut usurpé le trône, Aaron lui conseilla de ne pas se contenter d'arracher les yeux à ses ennemis, mais encore de leur couper la langue, qui pouvait lui nuire davantage. Aaron fut dans la suite victime de cet horrible conseil ; car Isaac l'Ange étant monté sur le trône, en 4205, lui fit couper cette langue, qui avait conseillé tant de crimes. Cet homme, suivant les mœurs du temps, s'occupait de prédictions et de nécromancie. M-T.{RC}
AARON-ARISCON,
modifierfils de Joseph, rabbin caraïte et médecin, vivait à Constantiuopleaui§e siè-{RC} clé. Il était docte interprète de la loi, habile théologien, et l'vm des plus iUustïes écrivains de sa secte. Le rabbin Mardochée, caraïte, dans son livre intitulé Dod Mordachai, ou Notice sur les caraïtes, que Wolfius a publiée avec une version latine, le vante encore comme grand philosophe et cabaliste. comme un homme plein d'honnêteté, d'amour pour la vérité, et vénère ses écrits comme prophétiques et divins. Ceux qui subsistent sont ; 1° un Commentaire sur le Pentateuque, intitulé ftlachvar, Choisi., qui en effet, dit le docteur Rossi, est choisi, précis, excellent, grammatical et littéral, mais quelquefois allégorique, subtil et obscur ; 2° Commentaire sur les premier s prophètes, c'est-à-dire, sur les livres de Josué, des Juges, de Samuel, et des. Rois ; 5° Commentaire sur Isaïc et sw-r les Psaumes ; 4° Commentaire sur Job : ces quatre ouvrages n'ont pas été imprimés ; 5° Chelil Jofî, par/ail en beauté, petit, mais excellent livre de critique sacrée et de grammaire, très rare, imprimé in-3° à Constantinople, en -1581 ; 6° Seder Tefilolh, Ordre de prières selon le rite de la synagogue des caraïtes ? Venise, 2 vol petit in-i", 1528 et 1329. En 1715, les caraïtes essayèrent de le réimprimer à Venise, mais ne purent y parvenir. La part qu'eut Àaron dans cette espèce de bréviaire caraïle fut d'avoir indiqué l'ordre dans lequel se trouvent toutes les prières relatives aux fêtes et aux autres jours, et d'y avoir joint une préface, ainsi que ses Piutim ou hymnes sacrées, qui se trouvent, dans la première partie de l'ouvrage. D-T.{RC}
AARON-ACHARON
modifier, fils d'Elias, rabbin, natif de Nicomédie, vivait vers 1546, et a composé différents ouvrages très estimes de sa secte. Le premier est Elz Chaûm, l'Arbre de la vie, ouvrage philosophique et théologique qui expose les fondements de la religion et la vérité de la loi mosaïque, selon les idées des caraïtes. 2° Gan Eden, Jardin d'Eden, appelé aussi Sefer Mitzwoth, Uvre de préceptes. L'ouvrage contient, en 15 traités, tous les rites et. préceptes des caraïtes. 3° Cheder Tora, Couronne de la loi, commentaire littéral, mais diffus, sur le Pentateuque, Nolzer emunim, Gardien de la foi ; ce livre, en 11 chapitres, traite des fondements de la loi, et fut composé en 1546. Quelques-uns lui ont attribué un Commentaire sur Isaïe, qui n'est pas de lui, mais d'Aaron-Ariscon. D-T.{RC}
AARON (PJETRO)
modifier, né à Florence vers 1480, fut moine de Tordre des Porte-Ci'oix ( Crosachieri}' de cette ville, et chanoine de Rimini. On ignore la date de sa mort, mais on sait qu'il vivait, encore en car il publia, cette année, l'un de ses ouvrages intitulé Lucidario in musica. On connaît de lui : Compendiolo di multi dubbi segreti e setitenze, in- torno al canlo ferma e figuralo, da molli eccellenti consumati musici dichiarate raccolle datt' eccellenle e sulnzato autore, frate Pielro Âaron clell' ordme de Crosachicri, e dclla inclita ciltàdiFirenzeinMilano per Gio, Antonio da Castiglione ; in-8° (sans date). Jean-Antoine Flaminio, ami de l'auteur, traduisit, ce livre en latin et. le publia sous ce titre : Libri 1res de Inslilulione harmonica^edili a Petro Àaron Flo- rentino,interprète Jo. Ànt. Flaminio Forocorne- liensi ;Bononiœt 45(6, in-8°. 2° Traltato délia na-{RC} tura e délia cognizione di lulti gli Tuoni nel canto figurato ; Venezia, 1525, in-fol. La deuxième édition est de 1527, in-fol, 3° 11 Toscanctto délia musica ; Venise, 1523, 1525, 1329, 1539 et 1562, in-fol. C'est le meilleur de ses ouvrages, et c'est celui où les règles du contre-point ont été le mieux exposées jusqu'à Jarlin. 4° Lucidario in musica di alcime opinioni antichee moderne ; Venise, 1545, in~ï°. On ne trouve clans les ouvrages d'Aaron qu'un développement de la doctrine de Tinctoris et de Gussorio ; mais ils sont précieux, parce qu'il y a mis beaucoup d'ordre et de clarté. F-T-s.{RC}
AÀRON DE BISTRICZ (PIERRE-PAUL)
modifierreligieux de l'ordre de Saint-Basile, et évéquede Foga- ras, siège principal cl es Grecs-Unis delà Transylvanie, se fit urne réputation de sainteté par sa piété, et écrivit plusieurs ouvrages en langue valaque ; le plus connu de tous est celui qui a pour titre : Definilio et, exor- dium sanclœ cl œcumenîcœ synodi florentines, ex anliqua grœco-lalina cditionc desumpla ; Balaslalvœ, in-12. M-DJ.{RC}
AARON-ABEN-CHAIM,
modifierrabbin, naquit dans la ville de Fez. Son vaste savoir, dont Aboab fait un grand éloge dans sa Nomologie, le plaça à la tête des rabbins de sa patrie vers le commencement du 17e siècle. Il fut aussi rabbin des synagogues d'Egypte. Le désir de livrer ses ouvrages à l'impression lui. fit entreprendre, en 1609, le voyage de Venise, où il en publia quelques-uns. Il mourut peu après, laissant très imparfait son Commentaire des premiers prophètes. Ses ouvrages sont : 1° un Commentaire sur Josué et les Juges, avec le texte sacré, sous le titre de Lcv Aaron, Cœur d'Aaron, Venise, 1609, rare ; Korban,Aaron, Y Offrande d'Aaron, commentaire diffus et savant sur le Siffra, ancien commentaire sur le Lévttiqiie. 11 parut dans le même format et en la même ville, la même année, et Fauteur y a inséré, sous le titre de Midolh Aa<ron,Qualités d'Aaron, un commentaire sur les treize façons dont le rabbin Ismaël interprète l'Ecriture sainte. Il travailla encore à, des commentaires sur le Sifri et le Melchita, etc. Tous ces ouvrages sont très estimes des juifs. V-VE.{RC}
AARONOWICZ (ISAAC)
modifierappelé aussi Isaac ben Aaron Proslyts, juif polonais, était imprimeur à Cracovie, où il mourut fort âgé, en 1629. On a de lui quelques ouvrages hébreux, relatifs à la religion juive. Les éditions les plus remarquables sorties de ses presses sont : 1° Le Talmud de Babylone, -15 vol. in-fol., une des meilleures éditions que nous ayons de cet ouvrage ; 2° Scphcr Mirwolh, -iSoO ; 5° Agngda ou l'Abrégé du Talmud, -1571 ; 4° Proverbes de Salomon, en hébreu, avec une traduction allemande en regard, J587 ; §°lePen(aleuqite,en\-\é]->Ye\i et chaldéen, enrichi de notes, 1587 ; 6° Talmud de Jérusalem, 1609 ; 7° la Bible en hébreu, avec des notes, par Raschi, 1610. A la même époque à 1627), Lévi Bar Abraham Kalonymus publia à Lublin, chez José Bar Israël Oestereicher, une autre édition du Talmud babylonien,-en 15 vol., d'après celle de Justinien de Venise ; il ne faut point la confondre avec celle d'Aaronowicz. L'imprimerie de celui-ci, si florissante tant qu'il vécut, tomba{RC} clans l'oubli quand elle ne fut plus soutenue par son savoir et par ses richesses. G-r. _{RC}
AARSSEN (CORNEILLE VAN)
modifierseigneur de Spijck, greffier des états généraux de Hollande, d'une ancienne famille du Brabant, naquit à Anvers en 1345. llobtint, en J5T4, lacharge de secrétaire de Bruxelles, et fut nommé pensionnaire en 1584. Dans la même année, on lui confia les fonctions de greffier des états généraux, qu'il exerça pendant quarante ans. Son grand âge et les troubles qui agitèrent la Hollande, en 1621 et en 1625, le forcèrent de renoncer à sa charge. Il mourut peu de temps après, laissant, sa mémoire souillée par sa conduite envers Glden-Bar- nevelt, dont il était devenu l'ennemi. Après avoir défendu longtemps avec lui les intérêts de sa patrie contre Maurice de Nassau, Aarssen avait fini par passer dans le parti de ce prince. D-G.{RC}
AABSSEN (FRANÇOIS VAN)
modifierambassadeur hollandais, fils du précédent, naquit à la Haye, en 15T2. Son père le plaça dans la maison du prince d'Orange et sous la direction de Duplessis-Mornay, avec qui il avait des relations d'amitié. Le jeune Aarssen accompagna le prince dans ses voyages. Connaissant, bien la langue et les affaires politiques de la France, il fut nommé, en 1598, par les étals généraux, résident des Provinces-Unies auprès de Henri IV. Ce fut le pensionnaire Olden - Barnevell qui lui fit confier cette mission. Il s'en acquitta avec succès, se fit aimer à la cour de France, et reçut, en f 609, des états généraux et du roi Henri IV, le titre d'ambassadeur. Il prit place immédiatement après l'ambassadeur de Venise, et concourut aux négociations difficiles qui amenèrent enfin une trêve de douze ans entre l'Espagne et les états généraux, sous la garantie de la France ; mais, après la mort de Henri IV, il entra dans des intrigues de cour. S'étant uni à plusieurs grands qui faisaient ombrage à la reine mère, il s'opposa à quelques demandes de Louis XII i, se permit même de publier un libelle contre ce prince, et fut disgracié. Rappelé dans sa patrie en sa conduite fut aussi odieuse que celle de son père. Il se déclara contre Barnevelt, devint l'âme de tous les projets de Maurice de Nassau, et attaqua le grand pensionnaire dans des écrits pleins d1art et d'éloquence. Ce fut lui qui conseilla la convocation dû- fameux synode de Dordrecht, où furent condamnés Barnevelt et les principaux adversaires de Maurice. Ce meurtre judiciaire acheva de rendre Aarssen odieux à tous les partisans de cet illustre citoyen. Maurice étant devenu tout-puissant, Aarssen fut nommé, en ambassadeur auprès de la république de Venise. Pendant les troubles delà Bohême, il remplit plusieurs missions auprès des princes allemands et italiens. En 1626, il fit partie de la députation envoyée en Angleterre pour conclure un traité d'alliance, et. l'année d'après, il se rendit en France, chargé d'une mission semblable. Il gagna l'estime du cardinal de Richelieu, qui, de son temps, n'avait, disait-il, connu que trois grands politiques, Oxenstiern, Viscardi et Aarssen, En 1640, il passa une seconde fois en Angleterre pour négocier le ma-{RC} riage de Guillaume, fils du prince d'Orange, avec la fille de Charles Ier. Il mourut un au après ce voyage, à l'âge de 69 ans. Aarssen a écrit des mémoires inédits sur ses différentes ambassades ; ils sont pleins de détails intéressants ^ et prouvent une grande finesse d'esprit et cette souplesse dont les négociateurs se font un mérite sans oser la regarder comme une vertu, II fut rampant et ambitieux ; ou lui reproche avec raison d'avoir vendu sa plume à Maurice, et d'avoir trop aimé l'argent. Il laissa à sa mort un revenu de 100,000 liv.- Son fils, Corneille AAHSSEN, hé en 1602, et mort en J662, fut commandant de Nimègue et colonel d'un régiment de caAralerie ; il passait pour le plus riche particulier de là Hollande. - Son petit-fils, qui portait également le nom de Corneille, se rendit puissant à Surinam ; mais s'étant attiré la haine de ses soldats, il fut massacré par eux en 1688. - Enfin, son arrière-petit-fils, connu sous le nom de seigneur de Chastillori, mou- ru f avec le rang de vice-amiral. G-T.{RC}
AARSSEN (FRANÇOIS)
modifierseigneur de la-Plaate,run des petits-fils du précédent, se noya, passant d'Angleterre en Hollande, Fan \ 659, après un voyage de huit ans en divers endroits de l'Europe. On a de lui : Voyage d'Espagne, curieux, historique et politique, fait en l'année -1655, Paris, 1665, in-4°, et in-4° ; en Hollande, -1666, in-12, édition préférable aux précédentes et contenant quelques augmentations. Cet ouvrage est aussi imprimé sous ce titre : Voyage d'Espagne, contenant, entre plusieurs particularités de ce royaume, trois discours politiques sur les affaires du protecteur d'Angleterre, la reine de Suède et du duc de Lorraine, etc. ; Cologne, . Marteau, -1666, in-12. A-B-T.{RC}
AARTGEN ou AERTGENS
modifierpeintre hollandais, né à Leyde en 1498, fut d'abord cardeur de laine. S'étant appliqué à la peinture, il eut pour premier maître Corneille Engelhrechtz. Il acquit bientôt une si grande réputation, que les meilleurs peintres de son temps s'honoraient de son amitié. Franck Floris, jaloux de le connaître, vint d'Anvers à Leyde à cette, intention. Lorsqu'il s'informa de la demeure d'Aart- gen, on lui indiqua une misérable petite maison. II s'y rendit ; Aartgen était absent. Introduit dans son atelier, Floris renouvela le trait d'Apelle, lorsque ce célèbre artiste alla chez Protogène ; il prit un charbon et dessina sur la muraille Févangéiïste saint Luc : Aartgen, de retour, s'écria que Floris seul pouvait avoir fait ce dessin ; et il alla le voir aussitôt. Floris s'efforça vainement de l'attirer à Anvers ; Aartgen répondit qu'il aimait mieux sa pauvreté : ce désintéressement s'alliait malheureusement à des habitudes de paresse et de débauche qui lui devinrent fatales : comme il rentrait souvent fort tard, et dans un état d'ivresse, il se noya un soir dans un canal, à l'âge de 66 ans, en 1564. G-T.{RC}
AARTSBERGEN ( ALEXANDRE VAN DER KA-PELLE,
modifierseigneur de ), gentilhomme hollandais, naquit vers la fin du 46e siècle, et se fit remarquer, étant encore étudiant à l'université de Leyde, par son goût pour le travail, et par ses heureuses dispositions. G. Yossius-, dans l'éloge d'Erpénius, dit{RC} que, non content d'étudier avec le plus grand zèle l'histoire et le droit, Kapelle, élève de ce savant, avait appris la langue arabe en quatre mois, dans les heures de récréation. Au sortir des études, il visita différentes contrées, et particulièrement la France, où il demeura quelques années. En 1624, il fut reçu dans l'ordre équestre du comté de Zutphen, qui le nomma successivement député de la chambre des comptes, et juge du district de Dœsbourg, etc. En 1676, il épousa la fille d'un gentilhomme qui lui apporta en dot la seigneurie d'Aartsbergen, dont il porta dès lors le titre. Les troubles auxquels la Hollande fut en proie dans les années suivantes lui donnèrent l'occasion de développer ses talents politiques. Lié d'amitié avec le prince Guillaume, il lui parlait avec franchise, et blâmait souvent la témérité de ses entreprises. Effrayée de la masse des dettes nationales, la province de Hollande avait résolu de diminuer l'armée ; le prince Guillaume II et les états des autres provinces s'opposèrent vigoureusement à cette mesure. Aartsbergen fut l'âme de ce parti. Dans un manifeste adressé à la ville de Dordrecht, il exhorta avec énergie les Hollandais à se réunir sous la direction du prince Guillaume, auquel ils devaient leur liberté. Des manifestes semblables furent adressés à d'autres villes ; mais Dordrecht n'en cessa pas moins de payer la solde des troupes. Aartsbergen publia alors un autre mémoire pour engager cette ville à ne pas se séparer de l'union. Wagenaar et d'autres historiens hollandais l'accusent de n'avoir été qu'un aveugle partisan du prince Guillaume, et de lui avoir donné de pernicieux conseils, entre autres celui d'arrêter les membres des états qui s'opposaient à ses projets. Il a réfuté lui-même une partie de ces accusations dans ses mémoires, publiés en 1778, 2 vol. in-8°, par sou petit-fils Rob. Gaspard van der Kapelle, qui a accompagné l'ouvrage d'une longue préface apologétique. Aartsbergen est mort à Dordrecht, en 1656. D-G.{RC}
AARTSEN (PIERRE)
modifierpeintre hollandais, appelé communément Lange Pier, Long-Pierre, à cause de sa grande taille, naquit à Amsterdam, l'an '1507. Placé de bonne heure dans l'atelier d'Allart Klaassen, qui était alors un des plus fameux peintres de cette ville, il se fortifia sous sa direction, et s'accoutuma surtout à mettre beaucoup de réflexion et de patience dans son travail. A l'âge de dix-sept ans, il se rendit à Anvers, où il perfectionna sa manière, chez Jean Mandyn, qui imitait avec succès le genre de Jérôme Bos : il fut admis, en \ 555, dans la maîtrise des peintres anversois. Il peignit le plus souvent des objets peu élevés, tels que l'intérieur d'une cuisine, des mets, et autres objets semblables qu'il savait grouper avec art, et qu'il représentait avec tant de vérité, que peu de peintres ont pu l'égaler dans ce genre. Il peignit cependant aussi plusieurs sujets religieux pour les églises d'Amsterdam, Louvain et autres ; mais il eut la douleur de voir détruire ces tableaux, en 1366, par suite des troubles religieux. Aartsen soignait moins les tableaux d'une petite dimension que les grands ; la perspective et l'architecture lui étaient très familières ; il se plaisait aussi à repré-{RC} senter des animaux,dont le coloris varié produisait un très bon, effet. Il vendit ses ouvrages à bas prix, et s'occupa fort peu de sa fortune. Il mourut dans sa ville natale, en 1575j et fut enseveli dans l'église dite Oudelterk, auprès du chœur, où on lit encore son épitaphe. D-G.{RC}
ARÇON (JEAN-CLAUDE-ÉLÉONORE-LEMICHAUD D')
modifiernaquit en 1733 à Pontarlier. Son père, avocat instruit, est auteur de plusieurs brochures relatives à des questions concernant la coutume de Franche-Comté. Afin d'inspirer à son fils le goût de l'état ecclésiastique, auquel il le destinait, il le fit pourvoir d'un bénéfice ; mais d'Arçon eut dès son enfance une passion dominante pour les armes. Au lieu d'étudier le latin, il dessinait et traçait des ouvrages de fortifications. Il se servit d'un moyen ingénieux pour faire connaître à ses parents l'erreur dans laquelle ils étaient sur sa vocation. On venait de faire son portrait : il substitua lui-même, de sa propre main, l'habit d'ingénieur à celui d'abbé, sous lequel il avait été peint. Le père entendit ce langage muet, abandonna ses premiers projets, et ne songea plus qu'à seconder ceux de son fils. Admis à l'école de Mézières en 1754, d'Arçon fut reçu ingénieur ordinaire l'année suivante. Il se distingua dans la Guerre de Sept Ans, et particulièrement en 1761, à la défense de Cassel. En 1774, il fut charger de lever la carte du Jura et des Vosges. Pour accélérer cette opération, il inventa une nouvelle manière de lavis à la sèche avec un seul pinceau, beaucoup plus expéditive, et produisant plus d'effet que le lavis ordinaire. Cette invention heureuse a été regardée comme une véritable conquête pour l'art. Doué d'une imagination inépuisable et d'une infatigable activité, d'Arçon s'occupait sans cesse des moyens d'accroître les progrès de l'art militaire. En 1774 et 1775, il se mêla de la querelle occasionnée par l'opinion du comte de Guibert, sur l'ordre profond et sur l'ordre mince, et il publia deux brichures intitulées : Correspondance sur l'art militaire. Dans ces écrits comme dans tous ceux du même auteur, on remarque une abondance d'idées et des traits de génie qui, malgré quelques néologismes et des incorrections, en rendent la lecture intéressante. Les obstacles ne faisaient qu'irriter son courage. Ce fut lui qui conçut, en 1780, pour le siège de Gibraltar, le projet audacieux dont l'exécution demandait des moyens si extraordinaires. Ce projet, qui fit tant de bruit en Europe, a été mal apprécié, parce qu'on ne juge que d'après l'événement. L'attaque de terre étant alors regardée comme impossible, il fallait sortir des règles communes. Convaincu de cette vérité, d'Arçon, après de longues méditations et quelques expériences sur la combustion, rédige son fameux projet des batteries insubmersibles et incombustibles, destinées à faire brèche au corps de la place du côté de la mer, en même temps que l'on devait, par d'autres batteries avancées sur le continent, prendre de revers tous les ouvrages que les batteries flottantes attaqueraient de front. Leur donner une construction analogue au but qu'il fallait atteindre ; les revêtir d'une fortee cuirasse en bois ; y ménager une circulation d'eau entretenue par des pompes, pour les garantir du feu ; établir un équilibre parfait, au moyen d'un lest capable de contrebalancer le poids de l'artillerie ; couvrir ces nouvelles machines de guerre d'un blindage assez fort pour résister aux bombes ; les faire revêtir d'un lit de vieux câbles, dont l'élasticiter devait annuler la chute des projectiles ; enfin, les soutenir par des chaloupes canonnières, des vaisseaux de ligne et des bombardes, manœuvrant sur plusieurs points pour occuper les assiéger et les obliger à plusieurs diversions : telles furent les précautions qu'ajouta la prudence à l'audace, et qui justifiaient la témérité du général d'Arçon. Cinq machines à deux rangs de batteries, et cinq autres à un seul rang, formaient une artillerie de cent cinquante pièces. La cour d'Espagne accueillit ce projet avec enthousiasme. Pour être plus sûr de la position de ses prames et de la justesse de ses calculs, d'Arçon s'était embarqué sur un frêle esquif exposé au feu de la place, afin de sonder lui-même en avant des fronts qu'on devait attaquer. En conséquence de ce travail, on détermina la route qu'auraient à tenir les machines et leur position définitive. L'expédition eut lieu le 13 septembre 1782, non comme on l'avait combinée, mais de manière à montrer l'intention évidente de la faire échouer. Deux des prames mirent à la voile, et furent suivies des huit autres, qui se portèrent beaucoup trop en arrière, de sorte que les premières essuyèrent sans partage tout le feu de la place. Au lieu de les faire retirer pour rejoindre les autres, on apporta, pendant cette attaque, l'ordre de les consumer toutes les dix, sous prétexte qu'elles pouvaient tomber au pouvoir des Anglais. Cette mesure, que l'envie et l'intention de faire manquer l'entreprise exliquèrent bientôt après, réduisit le général d'Arçon à un désespoir concentré, et il en conserva toute sa vie un profond ressentiment. La jalousie et le peu d'accord qui régnait entre les officiers espagnols et les officiers français firent échouer ce projet, qu'Elliott, défenseur de Gibraltar, sut apprécier, en rendant à l'inventeur un témoignage glorieux. D'Arçon fit imprimer une espèce de justification. On y voir une âme vivement affectée. Toujours occupé de son art, il écrivit et publia un mémoire sur les lunettes à réduit et à feux de revers, dont l'objet est d'établir une résistance imposante, quoiqu'à peu de frais, sur un très-petit espace isolé. Chargé, en 1793, de faire une reconnaissance au Mont Saint-Bernard, il fut dénoncé et obligé de se retirer à Saint-Germain ; mais on se souvint de ses talents, et on l'arracha de sa retraite pour exécuter le projet de l'invasion de la Hollande. Il enleva plusieurs places aux ennemis, entre autre Breda, et cette campagne dans un pays marécageux altéra sa santé. Dénoncé de nouveau, il se tint à l'écart, et rédigea dans sa solitude son dernier ouvrage, qui fut imprimé par ordre du gouvernement ; il est intitulé Considérations militaires et politiques sur les fortifications. Porté au Sénat par le Premier Consul, en 1799, d'Arçon y fut reçu par acclamation ; mais il ne jouit pas longtemps de cet honneur, et mourut le 1er juillet 1800, âgé de 77 ans. Il était membre de l'Institut. Girod Chantrans, officier du Génie, a fait imprimer une notice sur d'Arçon à Besançon (1801), in-12°. Les ouvrages qu'on a de lui sont :
- Réflexions d'un ingénieur, en réponse à un tacticien, Amsterdam, 1773, in-12° ;
- Correspondance sur l'art de la guerre, entre un colonel de dragons et un capitaine d'infanterie, Bouillon, 1774, deux parties, in-8° ;
- Défense d'un systême de guerre national, ou analyse raisonnée d'un ouvrage intitulé : réfutation complette du système de M. de Mesnil-Durand (1779), Amsterdam, in-8°, 283 p.
- Conseil de guerre privé sur l'événement de Gibraltar en 1782 (1785), in-8°
- Mémoires pour servir à l'histoire du siège de Gibraltar, par l'auteur des batteries flottantes, Cadix, Hernill, 1783, in-8°
- Considérations sur l'influence du génie de Vauban dans la balance des forces de l'État, 1786, in-8°
- Examen détaillé de l'importante question de l'utililté des places-fortes et retranchements, Strasbourg, 1789, in-8°
- Réponse aux mémoires de M. de Montalembert sur la fortification dite perpendiculaire, 1790, in-8°
- Considérations militaires et politiques sur les fortifications (an III, 1795), impr. De la République, in-8°, Paris.
Cet ouvrage, imprimé aux frais du gouvernement, est le plus important de ceux de d'Arçon ; il contient, pour ainsi dire, le résumé de toutes ses observations, et de tout ce qu'il avait écrit sur un art qu'il étudia toute sa vie. (D-M--T et WS)