Utilisateur:Plume LycéeParny/Brouillon

Étymologie

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Mot composé du préfixe "cyber", apocope de "cybernétique" et de "sexisme", calquée sur le modèle de "racisme". Le terme s'emploie pour désigner les violences et discriminations affichées sur les médias, notamment les réseaux sociaux.

Description du phénomène

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Une étude sur ce sujet a été menée par l’Observatoire Universitaire International d’Éducation et Prévention[1] de l’Université Paris Est Créteil dans les établissements franciliens de la cinquième à la seconde.[2] Les chiffres obtenus montrent que 20 % des filles, 13 % pour les garçons rapportent avoir été insultés en ligne sur leur apparence physique et 17 % des filles et 11% des garçons déclarent avoir été confrontés à des cyber-violences à caractère sexuel par le biais de photographies, vidéos ou textos envoyés sous la contrainte et/ou diffusés sans l’accord ou le désir du destinataire.[3][4] La réalisation de selfies intimes concerne 6 à 7,5 % des élèves.[1] Parmi ces derniers, 4 % des filles les ont faites sous la contrainte, le plus souvent, de leur petit ami.[3] Le cybersexisme touche donc particulièrement les jeunes filles et les homosexuels - ou garçons considérés comme efféminés. Ce harcèlement influe socialement les personnes concernées : 20 % des filles et 7 % des garçons interrogés dans cette étude reconnaissent avoir adapté leurs tenues vestimentaires pour ne pas devenir la cible de critiques ou de propos désobligeants. Ce phénomène est assez méconnu mais des campagnes de sensibilisation, menées par le Centre Hubertine-Auclert, ont commencé en 2016 à travers des interventions dans les collèges et les lycées, des spots télévisés et des conférences.[2] Il y a des lois qui interdisent le cybersexisme, mais elles ne sont pas tout le temps prises en compte.[5]

Origines

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L'origine du cybersexisme est lié au développement des réseaux sociaux. Dans la vie des adolescents, les réseaux sociaux sont devenus de plus en plus importants, et les jeunes passent la majorité de leur temps sur la toile à partager des informations (photographies, vidéos,...) sur leur vie privée.[2] Cette addiction aux réseaux sociaux a eu un impact négatif sur certains adolescents qui peuvent se servir de ces informations pour blesser, se moquer ou rabaisser leur congénères.

Conséquences

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Le cybersexisme peut avoir de lourdes conséquences sur la vie des victimes : perte d'estime de soi, isolement, la plupart du temps ceux qui en sont victimes n'en parlent pas, par honte, par peur, ils restent fermés sur eux mêmes. Le cybersexisme peut provoquer un sentiment d’insécurité, une perte de concentration en classe, voire des idées suicidaires. Comme pour le harcèlement, sortir du silence est indispensable. Pourtant un élève sur quatre victime de violences ne se confie pas.[6] Les jeunes filles culpabilisées ne se confient pas de crainte que les adultes sanctionnent leurs usages numériques (interdiction de sites, suppression du téléphone…). Hormis la honte, ils considèrent que ces expériences concernent leur découverte de la sexualité, à vivre indépendamment de leurs parents.[1]

Formes de cybersexisme

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Le cybersexisme recourt à l'utilisation de différents supports technologiques : tablettes, téléphones portables, ordinateurs... L'échange de vidéos, photographies, messages... à caractères humiliants ou diffamatoires s'effectue via l'utilisation de différentes applications telles que Facebook, Twitter, Snapchat, Instagram,...

Prévention

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30 % des élèves déclarent avoir déjà été insultés une fois au moins pendant l'année scolaire.[7] Les violences sexistes et sexuelles sont encore plus nombreuses derrière les écrans. Confronté au développement d'internet et des réseaux sociaux, ce phénomène est en forte augmentation depuis plusieurs années.

Pour lutter contre ce phénomène, une campagne de prévention[8], première du genre, a été lancée par le centre Hubertine Auclert. «Notre cible ce sont les adolescents. L'objectif c'est de dénoncer le cybersexisme et ses conséquences et de donner les outils pour lutter contre cette nouvelle forme de violence», explique Clémence Pajot, directrice du centre Hubertine Auclert, contacté par Le Figaro.

La Plateforme Jeunes Violences Écoute, mise en place par le Conseil Régional d’Île-de-France offre une ligne téléphonique d’écoute et un site internet, qui propose des conseils, un espace confidentiel pour poser des questions et un forum d’entraide.

Le numéro vert net-écoute créé à l’initiative de la Commission Européenne et géré, en France, par l’association e-Enfance accompagne les jeunes dans leur utilisation d’internet, des jeux vidéo et du téléphone portable. Il conseille les victimes de cyberviolences sur les moyens d’action.

Critiques des réseaux sociaux

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Les sociétés évoluent, mais la femme semble toujours avoir du mal à trouver sa place. Ainsi il n'est pas rare de voir des femmes ridiculisées, voire maltraitées sur des réseaux sociaux vus potentiellement par des millions de personnes[9]. Facebook, par exemple, censure les vidéos contenant du "nu" mais pas certaines vidéos montrant des violences explicites faites aux femmes[9].

Nouveaux mots liés au cybersexisme

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Un vocabulaire nouveau apparait autour de la notion de "cybersexisme" :

- "cyberharcèlement" : acte agressif intentionnel répété via les réseaux.

- "happy slapping" : appelé aussi "videolymchage", qui a pour but la diffusion d'agression physique d'une personne.

- "revenge porn" (revenge pornographique) : consiste a publier sur internet des clichés a caractère sexuel d'un ex-partenaire afin de l'humilier.

- "sexting" ou "sexto" : désigne l'envoi de message a caractère sexuel par SMS ou MMS.

- "slut shaming" : consiste a faire honte aux filles dont la tenue, le comportement ou l'allure sont jugés "provocants" ou hors-normes.

Références

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  1. a b et c « Cybersexisme: Les adolescents, cibles de choix », 20minutes.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c « "Cybersexisme" : les filles plus touchées par les insultes et les rumeurs », Madame Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b Morgane Tual, « Les adolescents, cibles de violences sexistes et sexuelles en ligne », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  4. « Cybersexisme : pourquoi les jeunes se confient-ils si peu aux adultes ? »
  5. Causette, « Impuissance coupable », journalier,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Cybersexisme : les adolescentes, cibles privilégiées des violences en ligne », hebdomadaire,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Guillaume Descours, « Les adolescents, cibles prioritaires du cybersexisme », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le )
  8. « Femmes pour le Dire, femmes pour Agir »
  9. a et b Causette, « Impuissance coupable », Hebdomadaire,‎ (lire en ligne, consulté le )