Utilisateur:RLucas973/Brouillon

Lanmò modifier

Lanmò signifie la mort en français, c'est un personnage né de l'imaginaire collectif guyanais. Il permet de conjurer la peur de la mort contrairement au "jé farine" qui signifie la joie. Ce personnage représente l'échéance ultime de l'homme est un personnage phare présent depuis longtemps dans la tradition.

Histoire modifier

Le personnage de Lanmò est lié à la colonisation quand hommes et femmes étaient tués par les guerres de colonisation en Afrique. Il est présent dès le début de la traite des noirs à partir du XVIIème siècle dans certains rituels. Les africains perdant leur liberté étaient réduits en esclavage et voyaient mourir beaucoup des leurs dans les cales des navires , puis arrivés dans les habitations ,ils mourraient de maladie, de mal nutrition et de suicide.

Ainsi la mort était représentée par le linceul et la couleur de leur bourreau considérant l'esclave comme sa propriété et ayant tout pouvoir sur lui . La mort les poursuivait même après l'abolition de l'esclavage en 1848 , car laissés à leur sort , les esclaves affrontaient la misère qui décimait la colonie abandonnée par le maître[1].

Rôle modifier

Dans le carnaval , c'est l'idée de la mort et de la souffrance que l'on veut exorciser. A travers ce personnage qui est né de l'imaginaire catholique des esclaves , l'on veut aussi mettre en dérision ces pensées mortifères. Lorsqu'il défile dans les rues de Cayenne, il s'amuse à envelopper quelqu'un du public de sa cape. Il fait alors semblant de l'emporter dans l'autre monde, ce qui cause dans la foule des cris de panique[2]. Ils courent par bande, symbolisant les âmes des morts qui circulent sur la terre et surveillent les hommes. Avec leurs déguisements de mort, ils effraient les spectateurs et particulièrement les jeunes enfants.

Description modifier

Le carnavalier est vêtu d'une cape blanche ,d'un pantalon ,d'une chemise ,d'une cagoule de cette même couleur. Le masque porté est une tête de mort[3]. Aucune partie du corps n'est à découvert. Il est recouvert d'un drap et détenait , jadis , des épingles dans son costume afin de piquer les spectateurs trop téméraires; ce qui rappelle les sévices des maîtres pour punir de rébellion.

Aujourd'hui , on retrouve plusieurs variantes du costume car on le retrouve à travers le monde, notamment au Mexique où l'on fête la mort . Il peut être habillé d'une combinaison représentant un squelette que l'on peut retrouver durant Halloween.

  1. Blodwenn Mauffret, Le carnaval de Cayenne. Esthétique et subversion, Paris, p. 331-336
  2. Rémi Astruc, La face sombre du carnaval : Présence et formes du grotesque dans le carnaval guyanais [« Penser le carnaval: Variations, discours et représentations »], Paris, Karthala, (lire en ligne), p. 155-164
  3. Maryse Sauphanor, Carnaval traditionnel guyanais, Cayenne, CDDP, , 48 p. (ISBN 2-908931-23-0 et 978-2-908931-23-5, OCLC 47778812)