Utilisateur:Terrum3/Bac à sable
Çanâa d'Alger (musique)
modifierOrigines stylistiques | école de musique de Cordoue (Espagne musulmane) |
---|---|
Origines culturelles | Algérie (Alger) |
Instruments typiques | |
Popularité | |
Scènes régionales |
Echelle nationale :
Echelle maghrébine et internationale : |
Voir aussi | corpus de l'école d'Alger (répertoire du maître Sid Ahmed SERRI) |
Sous-genres
* Nuba
Genres dérivés
Genres associés
école de Tlemcen (San’a, Gharnata), malouf (école de Constantine)
Généralités
modifierLa Çanâa d'Alger (الصّنعة, ə-Ṣan'a (ara) -oeuvre élaborée-) ou simplement l'Andalou[1] (الموسيقى الاندلسية, al-Mūsīqa al-Andalusiyya (ara)), désigne le répertoire de musique savante arabo-andalouse algérienne (classique) de l'école d'Alger et dont la tradition rattache à la ville de Cordoue en Espagne musulmane[2].
Modes
modifierIl existe seize modes (الطبع : Ṭabʿ, الطبوع : tūbūb' au pluriel) répartis en sept modes fondamentaux (définis sur la base de sept Istiḥbār[a 1]) et neuf dérivés[3].
Istiḥbār de référence | Modes fondamentaux | Modes dérivés |
---|---|---|
Istiḥbār Mawwāl | Mawwāl (الموال) |
|
Istiḥbār Zīdān | Zīdān (الزيدان) |
|
Istiḥbār Raml əl-Māya | Raml əl-Māya (رمل الماية) |
|
Istiḥbār 'Iraq | 'Iraq (العراق) |
|
Istiḥbār Ǧārkā | Ǧārkā (الجاركاه) | |
Istiḥbār Ṣīkā | Ṣīkā (السيكاه) | |
Istiḥbār Məzmūm | Məzmūm (المزموم) |
La Nuba
modifierUne Nuba est une suite ordonnée de pièces vocales et instrumentales qui s’articule autour de cinq mouvements dont le rythme progresse du très lent au très léger et qui sont réparties en deux phases théoriques, la première comportant les trois premiers mouvements (Mseddar, Btayhi et Derdj) et la seconde, les deux derniers (Insiraf et H̱alās). Enfin, le nom de chaque mouvement est tiré du rythme cyclique qui le soutient.[4]
Structure d’une Nuba
modifierPièce | Description | Rythme |
---|---|---|
Première phase | ||
Dāyrā | Pièce vocale (prélude) non mesurée consistant en la vocalisation de syllabes vides (Tlāliyāt) composées des consonnes L et N, ainsi, les musiciens chanteront en chœur « Len yā lālān ! » en passant en revue, toutes les notes caractéristiques du mode considéré.
NB sur les seize modes connus, deux uniquement, conservent leur Dāyrā ; le Dil et le Gherib. e.g. Dāyrā Ġrīb |
|
Məstəẖbar ə-Ṣan'a | Egalement connue par Tūšiyyet e-taqʿīda ou Mšālyā, est une pièce instrumentale (prélude) non mesurée servant à l’exposition du mode (principal et des modes voisins utilisés dans son développement) –exposition des notes caractéristiques- et à introduire l’auditoire dans son atmosphère, elle sert également à l’accord des instruments et joue le rôle d’une pré-introduction rythmique (à la Tūšiyya). | |
Tūšiyya | Ouverture instrumentale mesurée et composée de plusieurs phrases (chacune se répétant une fois) dans lesquelles se succèdent une série de signatures rythmiques rappelant les cinq mouvements qui constituent la Nuba (du mode considéré), il s’agit donc d’une ouverture à programme. |
|
Krîsi al-Mṣeddar | Assise mélodico-rythmique du premier mouvement.
kūrsi (ou Krîsi) signifie littéralement "chaise". e.g. Krîsi al-Mṣeddar du mode Ḥsīn |
|
Mṣeddar
Premier mouvement |
Pièce vocale et instrumentale (une ou plusieurs), lente et solennelle, elle est considérée comme la pièce maîtresse de la Nuba.
e.g. Mṣeddar Ḥsīn Raqib buka'a al-muzni راقب بكاء المزن
رَاقِبْ بُـكَاءَ المُزْنِ وَاشْرَبْ عَلَى وَرْدِ الحَدَائِــقِ
Guette les pleurs des nuages |
|
Krîsi al-Bṭāyḥī | Assise mélodico-rythmique du second mouvement. | |
Bṭāyḥī
Second mouvement |
Seconde pièce vocale et instrumentale (une ou plusieurs).
e.g. Bṭāyḥī Ḥsīn Ya mursili يا مرسلي يَا مُرْسِلِـي سَهْمَ الجُـفُونْ أَوْرَثْـتَ لِـي مِنْكَ الشُّجُونْ أَسْقَـيْتَ لِـي كَـاسَ المَنُونْ لاَشْ يَـا عَــذُولْ مَنْ جَـا يَلُومْنِـي سُلْطَانْ في مَـكَانِي إِنَّ الحُبَّ عَـنِّي تَرْتِيلْ دَعَـــانِــي أَمَرْنِــي نَهَـانِي مَـا تَسْمَـعْ سِـوَى صَـوْتَ الحِـسَانْ وَبِنْـتَ الدِّنَــانِ لَمَّا رَضَيْتْ بَافْعَالُه وَرْدَ الخُـدُودْ نُقَبِّلُه كُلَّمَا يَغِيبْ يَحْـلُو أَصْلُ السَّبَبْ مِنْ هِجْرَتْكُمْ يَا لَيْلَةَ الوَصْـلِ وَالسُّعُودْ آهْ بِاللهْ عُـودِي أَحْسَنْتِ يَا لَيْلَةَ التَّمَـنِّي لاَ أَعْرِفُ الهِجْرَ وَالتَّجَنِّي وَلَثْمَ ثَغْـرِ المُنَى فَحِـنِّي مِنْ فَوْقِ رُمَّانَاتِ النُّهُودْ آهْ وَرْدَ الخُدُودْ |
|
Istiḥbār | Prélude vocal non mesuré où le musicien fait étalage de son inspiration et de sa virtuosité.
Il existe des Istiḥbārāt dans les modes fondamentaux : Mawwāl, Zîdān, Ğārka; Raml al-Māya, ‘Irāq, Sîka et Mazmûm. |
|
Krîsi ad-Derǧ | Assise mélodico-rythmique du troisième mouvement. | |
Derǧ
Troisième mouvement |
Troisième pièce vocale et instrumentale (une ou plusieurs). |
|
Seconde phase | ||
Tūšiyyet al-inṣirāfāt | Long interlude instrumental servant à introduire le quatrième mouvement (Inṣirāf) et permet aux musiciens de reposer leur voix.
NB Il n’en reste que deux pièces, celle du mode Gherîb et celle du mode Hsîn. NB2 En son absence, un Krîsi al-inṣirāf le remplace. |
|
Inṣirāf
Quatrième mouvement |
Quatrième pièce vocale et instrumentale (une ou plusieurs). |
|
Dlīdla | Pièce vocale issue du répertoire populaire consistant en un court poème de deux vers en arabe dialectal. Elle s'intercale entre deux Inṣirāf. | Mesure à 6/8 (Mîzān Inṣirāf) |
H̱alās
Cinquième mouvement |
Cinquième pièce vocale et instrumentale (une ou plusieurs).
NB contrairement au quatre autres mouvements, le H̱alās suit directement l'Inṣirāf sans kūrsi. |
|
Qadriyya | Pièce vocale issue du répertoire populaire féminin d'Alger consistant en un court poème de deux vers en arabe dialectal.
Outre al-Qadriyya al-Mqenṭra, les Qadriyyat existent dans les modes 'Iraq, Raml əl-Māya, Zīdān, Ṣīkā, Mawwāl et Mǧənba. e.g. Qadriyyat al-'Iraq Maḥla wṣūlak |
Mesure à 6/8 (Mîzān Inṣirāf) |
La Nuba Mezdj
modifierIl s'agit d'un jumelage (مزج, Mazǧ) savant entre deux modes et repose sur des critères particuliers[5].
On en connaît cinq Nuba Mezdj : (NB l'ordre indiqué des modes est inchangé (premier mode & deuxième mode))
- Dīl & Mǧənba
- Raml əl-Māya & Raml
- Ġrīb & Zīdān
- Raṣd & Məzmūm
- Māya & Raṣd ə-Dīl
Caractéristiques d’une Nuba Mezdj
modifierElle suit des règles strictes[5].
- Ouverture instrumentale (Tūšiyya) : premier mode.
- Mṣeddar : le premier Mṣeddar doit être dans le premier mode.
- Bṭāyḥī : deuxième mode.
- Derǧ : le dernier Derǧ doit être dans le même mode que le premier Inṣirāf.
- Inṣirāf :
- le premier Inṣirāf doit être dans le même mode que le dernier Derǧ.
- le dernier Inṣirāf doit être dans le deuxième mode.
- H̱alās :
- le premier H̱alās doit être dans le deuxième mode.
- le dernier H̱alās doit être dans le premier mode (comme l'ouverture instrumentale).
Nubat əl-Inqilābāt
modifierGénéralités
modifierIl s'agit d'une suite de pièces vocales (Mouachah et Zedjel) nommées Inqilābāt (الانقلابات (ara), Inqilāb (انقلاب) au singulier, , litt. inversion) et instrumentales (ouvertures (Tšambar) & assises mélodico-rythmiques (Krîsi əl-Inqilāb)) où se succèdent les sept modes fondamentaux -contrairement à la Nuba classique qui s'articule principalement, autour d'un seul mode- et différentes structures rythmiques (2/4, 4/4, 6/4, 7/4, 8/8))[6].
Structure d’une Nuba Inqilābāt
modifier- Tšambar : ouverture instrumentale typique des Nubat əl-Inqilābāt, il en existe cinq pièces;
La structure d’une Nuba Inqilābāt est:
- Tšambar : ouverture instrumentale typique des nubāt əl-inqilābāt, il en existe cinq pièces:
- Tšambar Ṣīkā (تشمبار السيكاه) : introduit la nubat əl-inqilābāt du mode Ṣīkā.
- Tšambar 'Iraq (تشمبار العراق) : introduit les nubāt əl-inqilābāt (indifféremment).
- Tšambar Raml əl-Māya ou Nubat e-Sultān (تشمبار رمل الماية او نوبة السلطان) : introduit la nubat əl-inqilābāt du mode Raml əl-Māya.
- Tšambar Zīdān (تشمبار الزيدان)
- Tšambar ʿAǧamī (تشمبار عَجَمي)
- Istiḥbār : Prélude vocal non mesuré consistant en un court poème de deux à trois vers en arabe classique, chaque Istiḥbār annonce le mode dans lequel seront jouées les Inqilābāt à venir;
- * Istiḥbār Mawwāl : annonce les Inqilābāt du mode Mawwāl.
- * Istiḥbār Ǧārkā : annonce les Inqilābāt du mode Ǧārkā.
- * Istiḥbār Raml əl-Māya : annonce les Inqilābāt du mode Mawwāl.
- * Istiḥbār Zīdān : annonce les Inqilābāt du mode Zīdān.
- * Istiḥbār 'Iraq : annonce les Inqilābāt du mode 'Iraq.
- * Istiḥbār Ṣīkā : annonce les Inqilābāt du mode Ṣīkā.
- * Istiḥbār Məzmūm : annonce les Inqilābāt du mode Məzmūm.
- Krîsi əl-Inqilāb : assises mélodico-rythmiques (Mīzān) ou courte introduction musicale précédant une pièce Inqilāb.
- Inqilābāt : pièces vocales (Mouachah et Zedjel) de différentes structures rythmiques (2/4, 4/4, 6/4, 7/4, 8/8).
- * Inqilābāt Mawwāl.
- * Inqilābāt Ǧārkā.
- * Inqilābāt Raml əl-Māya.
- * Inqilābāt Zīdān.
- * Inqilābāt 'Iraq.
- * Inqilābāt Ṣīkā.
- * Inqilābāt Məzmūm.
- Inṣirāfāt Məzmūm
- H̱alāsāt Məzmūm
Slisla
modifierSlisla (سليسلة), litt. petite chaîne (diminutif de سلسلة Silsila : chaîne), désigne une Nubat əl-Inqilābāt dont les pièces Inqilābāt évoluent dans la même structure rythmique (Mīzān), e.g. Slisla Mīzān Ṣofyān & Slisla Mīzān Bašraf.
Maîtres et interprètes
modifierAbderrahmane MENEMMECHE [1820-1891] Mohamed Ben Ali SFINDJA [1844-1908] Cheikh Brihmat Saül DURAND Mohamed Ben Teffahi [1870-1944] Edmond Nathan YAFIL Laho SERROR Cheikh Saïdi M'alma Yamna Mahieddine Lakehal Mohammed Fakhardji Makhlouf Bouchara Ahmed Sebti Abdelkrim Mehamsadji [1904-1999] Mohammed Fakhardji Abderrezaq Fakhardji El Hadj Djaïdir Hamidou Sid Ahmed Serri Mohammed BAHAR [1920-2000]
Malouf
modifierLa Nuba
modifierPièce | Description | Rythme |
---|---|---|
Bašraf et Tūšiyya | Ouverture instrumentale mesurée et composée de plusieurs phrases réparties en deux phases rythmiques qui évoluent du plus lent au plus rapide. La première se compose de quatre à six thèmes mélodiques répétés souvent deux fois, tandis que la seconde | Murabba' |
Istiḥbār | Prélude vocal non mesuré où le musicien fait étalage de son inspiration et de sa virtuosité. | |
kūrsi al-Mṣeddar | Assise mélodico-rythmique du premier mouvement.
kūrsi signifie littéralement "siège". |
|
Mṣeddar
Premier mouvement |
Pièce vocale et instrumentale (une ou plusieurs), lente et solennelle, elle est considérée comme la pièce maîtresse de la Nuba. |
|
kūrsi ad-Derǧ | Assise mélodico-rythmique du Deuxième mouvement. | |
Derǧ
Deuxième mouvement |
Deuxième pièce vocale et instrumentale (une ou plusieurs). |
|
kūrsi al-Bṭāyḥī | Assise mélodico-rythmique du Troisième mouvement. | |
Bṭāyḥī
Troisième mouvement |
Troisième pièce vocale et instrumentale (une ou plusieurs). |
|
kūrsi al-Inṣirāf | Assise mélodico-rythmique du quatrième mouvement. | |
Inṣirāf
Quatrième mouvement |
Quatrième pièce vocale et instrumentale (une ou plusieurs). |
|
H̱alās
Cinquième mouvement |
Cinquième pièce vocale et instrumentale (une ou plusieurs).
NB contrairement au quatre autres mouvements, le H̱alās suit directement l'Inṣirāf sans kūrsi. |
|
Sarma (coiffe)
modifierLa Sarma (الصارمة, ə-Ṣārma (ara)) était une coiffe portée par les femmes d'Alger durant la période ottomane.
Culture
modifierLa ville d'Alger cultive l'une des écoles de la musique classique algérienne qu'est la sanâa, un genre essentiellement mélodique et modale, représenté par de longues suites appelées Nouba qui correspond à une composition vocale et instrumentale qui se déroule selon un ordre établi et des règles rythmiques et modales bien déterminées [7]{,}[8]. Plusieurs associations musicales participent à sa sauvegarde et à sa valorisation la musique andalouse. Parmi les plus importantes : l'association El Djazaïria-El Mossilia créée le 15 octobre 1951, de la fusion de deux associations : El Djazaïria créée en 1930, et El Mossilia, en 1932148. Et El Fakhardjia créée en 1981, dont la dénomination se voulait un hommage à la carrière des Fakhardji149. Avant la création des premières associations El Moutribia (La Mélodieuse), vers 1911150, et El Andaloussia (L’Andalouse), en 1929.
le premier acte de patrimonialisation attesté est celui des muphtis hanafites au xviie siècle. Les muphtis hanafites d'Alger avaient décidé d'écrire des mouloudiates (textes panégyriques et religieux) qui seraient chantées dans les mosquées avec les différents modes des noubas151. De ce chant religieux le Medh allait naître, plus tard, le style le plus populaire d'Alger : le chaâbi. L'opéra d'Alger voit évoluer en son sein l'Orchestre philharmonique d’Alger, dont l'objectif vise à valoriser le patrimoine musical algérien sous sa forme symphonique créé en octobre 2001 et l'Ensemble national algérien de musique andalouse (Enama) créé en 2008152.]
Notes et références
modifier- Youcef TOUAIBIA, "Musique arabo-andalouse d’Alger LA NÛBA ḤSÎN : La Nûba algéroise", livret, collections INEDIT, Maison des Cultures du Monde, France, 2008. [URL: http://www.maisondesculturesdumonde.org/sites/default/files/albums/booklet260133.pdf]
- Manda Tchebwa, L'Afrique en musiques, L'Harmattan, , 348 p. (ISBN 978-2-296-96409-9, lire en ligne), p. 35
- Le Groupe YAFIL Association, « Les Tubu' dans la Çan'a », sur yafil.free.fr, 2001 / 2003. (consulté le )
- Rachid Guerbas, Chant et musique de la Nawba ou Nûba algérienne (Musiques d'Algérie : mémoire de la culture maghrébine. Algérie : histoire, société, théâtre, arts plastiques), France, Horizons Maghrébins, (doi : https://doi.org/10.3406/horma.2002.2055)
- Le Groupe YAFIL Association, « La Nouba : La Nouba " Mezdj " ou jumelée », sur yafil.free.fr, 2001 / 2002 (consulté le )
- Le Groupe YAFIL Association, « LES NIQLABATES », sur http://yafil.free.fr/, 2002 / 2003 (consulté le )
- Antoine Manda Tchebwa, L'Afrique en musiques, L'Harmattan, (ISBN 978-2-296-96406-8, 2-296-96406-0 et 978-2-296-96407-5, OCLC 809264420, lire en ligne)
- Dwight Reynolds, « Musics of Algeria: Selected Recordings », Middle East Studies Association Bulletin, vol. 29, no 1, , p. 16–21 (ISSN 0026-3184, lire en ligne, consulté le )
Erreur de référence : Des balises <ref>
existent pour un groupe nommé « a », mais aucune balise <references group="a"/>
correspondante n’a été trouvée