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Arnaud Dassier
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Biographie
Naissance
Nationalité

Arnaud Dassier, né le 18 février 1969 à Aubervilliers, est un entrepreneur, investisseur et activiste politique français.

Biographie modifier

Jeunesse modifier

Le père d'Arnaud Dassier est Jean-Claude Dassier, ancien directeur général de la chaîne d'information en continu LCI de 1996 à 2008, puis président de l'Olympique de Marseille de 2009 à 2011[1]. Son frère, Emmanuel Dassier, est un ancien acteur de la sitcom Hélène et les garçons[2],[3].

Arnaud Dassier effectue sa scolarité dans le 12e arrondissement de Paris, à Saint-Michel de Picpus. Il intègre l'Institut d'études politiques de Paris en 1987 (promotion 1990[4]) où il est élu au conseil d'administration et où il milite au sein du Rassemblement pour la République[5] avant de créer l'antenne étudiante du Parti Républicain et le syndicat des étudiants libéraux[6]. En 1994, il obtient un DEA d'études russes et est-européennes à Sciences Po Paris, dirigé par Hélène Carrère d'Encausse. Son travail universitaire sur les privatisations en République tchèque fait l'objet d'une publication scientifique[7].

Entre 1993 et 1995, Alain Madelin, ministre des Entreprises et du Développement économique, chargé des Petites et moyennes entreprises, du Commerce et de l'Artisanat du gouvernement Balladur le recrute comme chargé de mission au sein de son cabinet ministériel[8].

Entrepreneur Internet modifier

À la tête d'agences digitales (1997-2008) modifier

En 1997, Arnaud Dassier crée Civis.net, une agence web offrant ses services à l'État, aux collectivités locales et aux candidats aux élections politiques[9],[10].

En 1998, il rejoint le Studio Grolier, filiale du groupe Lagardère, l'une des premières agences de communication digitale en France[11].

Dans le contexte de la bulle Internet, fin 1999[12], il crée l’agence web « L’Enchanteur des nouveaux médias » avec Bruno Walther.

En 2003, Arnaud Dassier crée une société de développement informatique en Tunisie, Oasis technologique, renommée Karismatik en 2004[13].

En 2006, il crée Hypernaut, une société de développement web en Ukraine, basée à Kiev[14].

En 2008, il vend L’Enchanteur des nouveaux médias, valorisée 1 280 000 euros, à The Marketing Group (en)[15].

Investisseur dans la tech (à partir de 2008) modifier

Après la vente de sa société, Arnaud Dassier se consacre à ses activités de business angel. Entre 2008 et 2011, il finance une dizaine d'entreprises[16]. Il est l'un des associés du fonds d'investissement ISAI qui regroupe de nombreux entrepreneurs de l’Internet français, créé par Jean-David Chamboredon[17].

En 2011, il investit 10 000 euros dans Atlantico, au moment de la création de ce média en ligne considéré comme libéral-conservateur[18]. La même année, il crée Allo-Média, une start-up spécialisée dans l’édition d’annuaires en ligne, de génération de leads dans l'analyse des conversations téléphoniques[19],[20]. Il devient également actionnaire d'Istrat, spécialisée dans l’e-réputation, devenue Avisa Partners. Cette entreprise a utilisé des médias participatifs pour publier des articles sous pseudonyme critiquant les concurrents de ses clients ou les valorisant à des fins de communication, même s'il dément toute responsabilité[21],[22].

En 2013, Arnaud Dassier investit 200 000 euros dans la Web TV Eclypsia, spécialisée dans l'esport, et en devient actionnaire à hauteur de 10 %[23]. Il rachète la société en 2016[24] et en devient le président jusqu'à la fin des activités commerciales en 2018 puis la liquidation de la société en 2020[25].

Depuis 2019, Arnaud Dassier est le producteur du groupe de heavy metal français Sortilège[26].

En 2021, il est membre du conseil d'administration de Favikon, une plateforme de marketing d’influence qui classe les candidats à la présidentielle 2022 selon leur degré d'influence sur les réseaux sociaux[27].

Activisme digital modifier

Utilisation d’Internet au service des partis politiques modifier

En 1996, Arnaud Dassier réalise le site web d'Idées-Action, présenté à l'époque comme le premier site Internet politique en France[28].

Arnaud Dassier se fait connaitre dans les médias en multipliant des opérations d’activisme politique sur Internet. En avril 2000, il lance une opération de cybersquattage du site Internet d'Édouard Balladur[29]. En juin 2001, avec Renaud Dutreil et David Martinon, il lance le site parodique Gauche-Story.com, un pastiche digital de Loft Story se moquant de la gauche plurielle[30]. La même année, au nom de Démocratie Libérale, il est découvert derrière le site Internet bilan-jospin.com[31],[32]. Prenant de vitesse les équipes Internet de Jacques Chirac qui tardaient à sortir leur site officiel, Arnaud Dassier crée avecchirac.com, un site de soutien militant qui remplace vite le site officiel du candidat lors de l'élection présidentielle de 2002[33].

En avril 2001, il développe le site Internet de l'« Union en mouvement », une fédération des partis politiques de droite qui sert de base à la création de l'UMP en 2002[34].

En mai 2003, en tant que prestataire technique de l'UMP, Arnaud Dassier organise une campagne de spams ciblant les boites mail de la CGT, de Force ouvrière et du SNES, dans l'objectif de paralyser les systèmes d'information des mouvements syndicaux qui appelaient à la grève générale contre la réforme de la fonction publique et du régime de retraite[35]. Arnaud Dassier explique la démarche de cette « e-manifestation » : « ils bloquent la France, bloquons leur mails ». Près de 2 millions d'emails sont envoyés par des internautes en quelques jours. Le courant Droite Libre, qui pilotait cette campagne au sein de l'UMP, est condamnée par le Tribunal de grande instance de Paris à verser 3 600 euros à chaque organisation syndicale victime de cette campagne de spams[36].

En 2005, Arnaud Dassier lance une grande campagne de recrutement digital au bénéfice de Nicolas Sarkozy, nouveau président de l'UMP, en perspective de la campagne présidentielle de 2007. Il achète des bases d'emails pour spammer des centaines de milliers de Français, suscitant l'indignation de l'opposition[37]. Au travers de l'outil de marketing direct Google Ads, Arnaud Dassier achète massivement des mots-clés à connotation politique, comme "banlieue", "émeutes en banlieue" ou "keuf", ou encore les noms des dirigeants socialistes, notamment "Laurent Fabius" et "Jack Lang", pour afficher au dessus des pages de résultats de recherche sur Google un texte publicitaire invitant l'internaute à se renseigner sur les propositions de Nicolas Sarkozy[38],[39].

En 2009, Arnaud Dassier est en charge de la campagne numérique du Nouveau Centre[40],[41].

A l’été 2010, en rupture avec l'UMP, il publie une tribune fortement médiatisée, très critique à l’égard de la politique internet du gouvernement, qualifiant Nicolas Sarkozy de « Président low tech »[42],[43],[44].

Les affaires DSK modifier

Le 14 mai 2011, en réaction à la publication dans la presse d'une photo de Dominique Strauss-Khan montant dans la voiture de son conseiller Ramzy Khiroun, une Porsche Panamera, Arnaud Dassier publie un message sur son compte Twitter : « Ramzi Khiroun est à la limite de l’abus de bien social avec ses jobs Lagardère ou EuroRSCG (on ne sait plus trop) tout en bossant pour DSK ».[45] Ramzi Khiroun le poursuit en diffamation[46] et Arnaud Dassier est mis en examen le 15 avril 2012[47]. Il est finalement relaxé en mars 2014[48].

Quelques jours plus tard, Arnaud Dassier est l'un des premiers internautes au monde à annoncer, toujours sur Twitter, l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn au Sofitel de New York[49], ce qui déclenche de nombreuses théories du complot relayées par les médias, qui s'interrogent sur une éventuelle cabale politique menée par l'ancien directeur de campagne Internet de Jacques Chirac, puis de Nicolas Sarkozy[50],[51],[52].

Engagements politiques modifier

En 1994, il crée le mouvement jeune d'Idées-Action avec René Le Goff[53], une association politique ultra-libérale[54], dont il devient le délégué général[55].

En 1995, il dirige le mouvement des « Jeunes UDF avec Chirac »[56], groupe politique qui soutient Jacques Chirac dans la campagne présidentielle de 1995[57]. La même année, à 26 ans, il est élu Adjoint au maire dans le 9e arrondissement de Paris, devenant le plus jeune élu de la capitale[58].

En 2012, il candidate à l’investiture de l’UMP pour les élections législatives dans la 3ème circonscription du Loiret, dont sa famille est originaire[59]. Il soutient finalement la candidature de François Bayrou à l’élection présidentielle de 2012[60] et quitte l'UMP pour rejoindre le Mouvement démocrate[61]. En octobre, il est l'un des animateurs du Mouvement des Pigeons[62].

De 2012 à 2019, Arnaud Dassier est Vice-président du Parti libéral démocrate[63].

En 2016, Arnaud Dassier devient conseiller numérique d'Alain Juppé, dans le cadre la primaire de la droite et du centre en amont de la campagne présidentielle de 2017[64],[65].

En 2021, Arnaud Dassier est nommé adjoint au référent du parti Reconquête pour le département du Loiret en janvier 2021[66].

Vie personnelle modifier

Il est réputé proche de Pavel Durov, le fondateur de Telegram, qu'il qualifie de « frère en libertarianisme »[67].

Références modifier

  1. « FRANCE : Paris, place forte du blanchiment de réputation en ligne - 04/10/2017 », sur Intelligence Online, (consulté le )
  2. « Hélène et les garçons (TV Series 1992–1994) - IMDb » (consulté le )
  3. Judith Perrignon, « Les Dassier, une famille en or de la Sarkozye », sur www.marianne.net, 2011-08-20utc10:00:00+0200 (consulté le )
  4. « Émile Magazine - Une idée pour la France - Une zone franche numérique », sur Émile Magazine (consulté le )
  5. « Arnaud Dassier (L'ENCHANTEUR DES NOUVEAUX MÉDIAS) Militant du Web », sur https://www.e-marketing.fr/ (consulté le )
  6. « Arnaud Dassier, l'ex-"monsieur web" de l'UMP rejoint Bayrou », sur LExpress.fr, (consulté le )
  7. Arnaud Dassier, Les privatisations en République tchèque, Paris, Institut d'Études Politiques, coll. « Revue française de science politique », , 63 p.
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  10. Marin Ledun, « La colonisation de l’expérience politique », Articulo - Journal of Urban Research, no 1,‎ (ISSN 1661-4941, DOI 10.4000/articulo.865, lire en ligne, consulté le )
  11. La rédaction, « Dernières nouvelles d’Arnaud Dassier, conseiller Internet de l’UMP en 2007 », sur FrenchWeb.fr, (consulté le )
  12. « Boursier.com : The Marketingroup : entame sa croissance externe », sur www.boursier.com (consulté le )
  13. Frédéric Roy, « Dassier s'installe durablement en Tunisie avec Karismatik, ex Oasis Technologique », CB News,‎ , p. 19
  14. La rédaction, « Faut-il avoir peur de l’off shore ? par Arnaud Dassier », sur FrenchWeb.fr, (consulté le )
  15. « The Marketingroup acquiert L'Enchanteur des nouveaux médias », sur www.journaldunet.com (consulté le )
  16. « Arnaud Dassier: Sur la toile, la droite a un porte-voix », sur parismatch.com (consulté le )
  17. La rédaction, « Dernières nouvelles d’Arnaud Dassier, conseiller Internet de l’UMP en 2007 », sur FrenchWeb.fr, (consulté le )
  18. « Atlantico passe en partie au payant », sur Challenges, (consulté le )
  19. Marion Moreau, « Arnaud Dassier: « Allo Media boucle une première levée de fonds » », sur FrenchWeb.fr, (consulté le )
  20. « Allo-Media, rebaptisée Uh !ive, s’installe en redoutable concurrent de Nuance Communications », sur En-contact (consulté le )
  21. « OPA sur le Club Med: le patron d'iStrat s'explique sur les "fausses tribunes" », sur Challenges, (consulté le )
  22. Fabrice Arfi, Antton Rouget, Tomas Madlenak, Lukas Diko (ICJK), « Opération intox : une société française au service des dictateurs et du CAC 40 », sur Mediapart (consulté le )
  23. Jeanne Dussueil, « Eclypsia lève des fonds pour étendre sa communauté de gamers en France », sur FrenchWeb.fr, (consulté le )
  24. Against All Authority- aAa, « Eclypsia en route pour un nouveau départ », sur Team aAa (consulté le )
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