Utilisateur:Valaba W/Brouillon

La case Kanak

modifier
Bua
Origines culturelles Nouvelle-Calédonie, Lifou
Instruments typiques Caisses en bois, Baguettes en bois

La case Kanak est le lieu d’habitation familial en Nouvelle-Calédonie mais également l’endroit où se déroulent les échanges coutumiers sous la Parole des esprits. La grande case centralise le pouvoir du clan, de la tribu ou de la grande-chefferie. C'est également l'endroit où sont prises les grandes décisions du Conseil des anciens. Elle représente un des symbole visible de la culture Kanak et chaque famille en possède une.



Histoire

modifier

Chaque clan dispose d’une grande case ronde et le chef de clan dispose traditionnellement de la plus haute du village. Autrefois, c'était le lieu d'habitation des Grands Chefs de tribu. Leur construction est collective et édifiée en général, sur le point culminant du village. La Grande Case est construite en matériaux végétaux et est conçue pour résister aux cyclones. Le poteau central, en bois de houp, endémique de Nouvelle-Calédonie, personnifie le Grand Chef. La case ronde est l'élément architectural endogène à la Nouvelle-Calédonie. On la trouve partout et elle fait partie du décor des lieux habités, tantôt comme lieu des cérémonies tantôt comme lieu de vie. La case représente les liens étroits qui existent dans la société et dans les différents clans et entre les membres de chaque clan de par son architecture. En Nouvelle-Calédonie, il existe huit aires coutumières et selon chaque aire, la case est placée méthodiquement sur un endroit sacré. Chaque aire détient sa propre culture, ses propres traditions.

Construction de la case

modifier

La case est construite avec des éléments végétaux directement récupérés dans l’environnement forestier. Les attaches de sa structure sont faites de lianes assurant une forte flexibilité à la structure. La case est totalement recouverte de paille permettant un confort thermique. La première étape de la construction de la case est la recherche du bois et ce sont les hommes qui partent en forêt pour le couper. L’arbre utilisé pour les pièces importantes de la case est le houp. Il s'agit du bois qui sera enfoncé dans le sol et qui constituera les piliers de l'édifice. Ensuite, l'étape suivante consiste à trouver l'endroit où sera placée la case et pour cela les hommes creusent dans la terre afin de délimiter son emplacement. Après cela, les hommes montent pour placer les solives qui vont encercler le haut de la structure. Une fois les solives placées, les lattes sont, par la suite, fixées par dessus les solives afin de rendre la case bien résistante au vent. Une fois que cela est fait, plusieurs feuilles de cocotiers sont placées par dessus suivie d'une grosse couche de paille. La paille risque de faner alors tous les deux ans, elle est changée.

  • Le poteau central et les autres bois du tour de la case (éléments porteurs et de fondation de l'édifice) sont choisis parmi les espèces de bois les plus résistants et dur.
  • Les têtes de poteaux du tour de case sont reliées entre elles par une poutre circulaire choisie dans les essences élancées et pliables.
  • Les arbalétriers en bois léger s’appuieront sur la poutre afin de se fédérer au faitage autour du poteau central.
  • L'assemblage des éléments qui constituent la case est assuré par des lianes.
  • À l'intérieur de la case, à même le sol sont étendues des nattes tressées en feuilles de pandanus, posées sur un matelas de feuilles de cocotiers. Ce matelas est isolé du sol naturel par des matériaux absorbants permettant d’éviter les remontées d'humidité.
Une case traditionnelle sur Lifou (île de Nouvelle-Calédonie).

La symbolique

modifier

La structure de la case[1] n’est pas anodine car chaque élément composant cet édifice ont chacun une signification[2].

Les chambranles placées à l'entrée de la case représentent les esprits protecteurs du clan ou de la famille. Les poteaux qui ornent le tour de la case sont la représentations des « clans coutumiers ».

Le poteaux central est l’élément le plus important, du fait de sa taille, de son poids et de la valeur symbolique qui y est attachée. Il représente le ministre chargé de diriger les rites.

La flèche faîtière[3] est une sculpture en bois qui orne le toit des grandes cases et qui incarne la chefferie ou encore l’ancêtre fondateur d’un clan. La flèche faîtière est l'un des nombreux symboles de la culture Kanak et que l'on retrouve sur le drapeau de la Nouvelle-Calédonie qui a été hissée pour la première fois par Jean-Marie Tjibaou. Elle est également appelée "la tête de la case" est souvent assimilée à une personne car elle vient compléter l'édifice et de là où elle se trouve elle voit tout. Elle possède un caractère sacré et même le bois dans lequel elle est fabriquée est sacré. La flèche faîtière est particulière car les hommes doivent effectuer plusieurs rituels avant de l'abattre, de le transporter et de travailler le houp pour la construction. La flèche faîtière est considérée comme un personnage vivant et elle est respectée comme un grand chef.

Une flèche faitière fabriquée à partir du houp.

La porte principale de la case est petite. Son ossature de 1,50 incite le visiteur qui entre ou qui sort à se courber pour manifester du respect et de l’humilité envers les habitants des la case.

Sa forme ronde ronde favorise la discussion. La case du chef est placée au centre de la tribu et elle représente également le pouvoir du clan, de la tribu ou de la grande chefferie.

Une architecture adaptée

modifier

Son architecture est parfaitement adaptée au climat de la Nouvelle-Calédonie car elle apporte une bonne protection face aux cyclones. Sa forme arrondie offre peu de prise au vent quelque soit sa direction. Les attaches faites à partir de lianes permettent une flexibilité à la structure. Grâce à une forte pente et une couverture complètement naturelle faite de paille et de feuille de cocotier, l'écoulement des eaux de pluie à l'occasion d'orage ou de cyclone est rapide. La paille permet un confort thermique à l'intérieur de la case et constitue un isolant thermique qui produit une ambiance d'équilibre dans un climat alternant une saison chaude et une saison froide. Un foyer est aménagé entre le poteau central et l'entrée afin d'y allumer un feu pour y diffuser une chaleur ambiante mais aussi, entretenir l'ossature de la case c'est-à-dire empêcher le pourrissement du bois et réchauffer la paille et les feuilles de cocotiers.

Un chef d’œuvre collectif

modifier

La construction d'une case est toujours collective. Elle rassemble tout les habitants de la tribu, tous les membres de la famille et du clan où chaque groupe ont des tâches bien précises à effectuer.

  • Les hommes sont chargés du transport des éléments composants l'ossature de la case.
  • Les femmes s'occupent de l'arrachage et le transport de la paille.
  • Les vieux préparent les lianes d'assemblage, les sculptures et le décorticage de certains bois.

Chaque étape de la case (pose des poteaux, pose du poteau central, pose de la paille, ...) est marquée par des gestes coutumiers afin de matérialiser les éléments symboliques de la case et assurer sa pérennité et le bien-être de ses occupants.

Notes et références

modifier
  1. Sorosoro TV, « La construction des cases en pays xârâcùù », (consulté le )
  2. « Case Kanak ‹ Coutume kanak » (consulté le )
  3. « La flèche faîtière », sur La Culture Kanak, (consulté le )

Annexes

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier

Texte intégral de l'ouvrage (épuisé)Jean-Marie Tjibaou Kanaké - mélanésien de Nouvelle-Calédonie, texte fondateur du réveil identitaire kanak dans les années 1970

Case Kanak

Lepetitjournal Nouvelle-Calédonie

Agence de Développement de la Culture Kanak

Guide de voyage en Nouvelle-Calédonie